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1 juillet 2016

La chapelle Saint-Tugdual de Trouzent

 

Trépassés 12Nous venons de découvrir la baie des Trépassés. Remontons en amont le long du ruisseau qui vient se perdre dans ses dunes. Passons l’étang de Laoual, puis bifurquons le long du ru qui mène à Kerleodin. Nous arrivons au lieu-dit Trouzent, petit hameau dont l’étymologie nous apprend que le nom serait issu de Toul ar Zent, le trou ou le coin du saint. C’est ici que se trouve la chapelle Saint-Tugdual.

 

 

 

 

 

Saint-Tugdual Trouzent 1De plan rectangulaire, elle possède un chevet polygonal prolongé par la sacristie. Elle fut bâtie en 1772 sur l’emplacement d’une ancienne chapelle devenue trop petite pour le nombre des fidèles. Le clocheton à dôme, protégeant la cloche Marie-Olive, fut terminé en 1775 et la sacristie en 1779. Elle fut vendue pendant la Révolution à un habitant du hameau, Jean Kerloc'h.

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Tugdual Trouzent 13L’intérieur est sobre. Derrière l’autel minimaliste, un tableau de la Vierge Marie est encadré par les statues de saint Tugdual à gauche et saint Pierre à droite.

 

 

 

 

 

 

 

Moulins 1aIl n’y a pas si longtemps, la légende racontait que pour que le vent se lève et fasse tourner les ailes des moulins, il fallait balayer l’intérieur de la chapelle. Un dicton local nous la rappelle :

Troc'ha an ed du arog sant Duel (couper le blé noir avant la fête de saint Tugdual)
Gant aon e iaffe gant an avel (de peur que le vent ne l'emporte)

 

 

Les sept saints fondateursLa chapelle est dédiée à saint Tugdual, l’un des sept saints fondateurs des premières cités épiscopales de Bretagne (Malo->Saint-Malo, Samson-> Dol-de-Bretagne, Brieuc->Saint-Brieuc, Pol-Aurélien->Saint-Pol-de-Léon, Corentin->Quimper, Patern->Vannes et Tugdual->Tréguier).

 

 

 

 

saint-tugdual 3

Tugdual serait venu de Domnonée, ancienne contrée britannique comprenant le Devonshire et les Cornouailles, fuyant l'invasion des Angles après la mort de son père. Certains hagiographes le disent fils du roi légendaire de Bretagne Hoël Ier, réfugié au Pays-de-Galles après l’attaque des armées de Clovis. Il serait arrivé accompagné de sa mère sainte Pompaea, de ses frères et sœurs (saint Lunaire ou Lenor, sainte Sewa ou Sève) et de 72 disciples.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

saint Tugdual 4aTugdual fonda l’évêché de Tréguier en 542 et partit évangéliser le pays. Il eut de bonnes relations avec le nouveau roi des Francs Saliens, Childebert Ier, fils de Clovis, qui lui confia l’évêché de Lisieux. Tugdual, après quelques déboires, dut encore fuir. Il partit à Rome, où la légende raconte qu’il arriva le jour de la mort du pape Vigile, le 7 juin 555. Une colombe s’étant posée sur sa tête lors du conclave, il fut alors choisi par certains comme nouveau pape. Il était déjà appelé Tudgualus, mais aussi Tudwal, Tuzval, Tudal, Tual, Tugal, Tutuarn et Tudy. Il prit alors en plus le nom de Pabu, qui signifie pape ou père en vieux breton.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

saint-tugdual 6aQuoi qu’il en soit, il revint après quelques années dans son évêché de Tréguier où il mourut le 30 novembre 564 après avoir accompli bon nombre de miracles. Son corps, lors des invasions vikings, aurait été transporté à Laval puis à Château-Landon, et sa tête aurait été emmenée à Chartres. Il avait pour emblème un dragon rouge, que l’on retrouve sur les armoiries du Pays-de-Galles.

 

 

 

 

 

 

 

 

saint tugdual 5aLa légende parle d’un combat qu’il aurait mené contre la bête en arrivant à Treguer, faisant de lui un autre saint sauroctone, comme ses confrères Pol de Léon lorsqu’il vainquit le dragon de l’ile de Batz en le précipitant dans le Toul-ar-Sarpant, Samson lorsqu’il chassa les serpents de la grotte de Golant, Malo lorsqu’il chassa le dragon de l’ile de Cézembre, Brieuc lorsqu’il fit partir le diable du corps d’un homme auquel il était apparu sous forme de dragon.

 saint malo 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est curieux chez les saints fondateurs bretons ce besoin de dompter du monstre…

 

Saint-Tugdual Trouzent 3Donc nous nous trouvons devant la chapelle dédiée à Tugdual. En contrebas, au milieu des fleurs, une petite construction en pierre protège la source.

 

Saint-Tugdual Trouzent 7

 

 

 

 

 

Saint-Tugdual Trouzent 5Son eau s’écoule par un trou dans le granite sur la droite, passe près d’une vénérable pierre moussue qui surmonte une sorte de lavoir avant d’aller rejoindre un ruisseau. Ces lavoirs de Bretagne, construits à côté de la fontaine sacrée, sont aussi appelés des « doués », de racine latine deo, le divin.

 

Saint-Tugdual Trouzent 4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Tugdual Trouzent 11Ce bassin, entouré de saules, de hêtres, de fougères et d’acanthes, est un petit coin de paradis. Non seulement c’est magnifique, mais je dirais que c’est… tout simplement magique. Je suis étonnée que la source ne soit pas répertoriée au premier plan dans la liste des fontaines sacrées de Bretagne, ou dans les lieux guérisseurs.

 

Saint-Tugdual Trouzent 8

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Tugdual Trouzent 6Parce que c’en est un. Et pas des moindres, croyez-moi ! La vibration est étonnante. Jadis, son eau était réputée pour soigner les yeux, les oreilles et la peau, et les paysans venaient y abreuver leur bétail afin de le protéger des maladies.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Tugdual Trouzent 12

Posez-vous sur la pierre, vous m’en direz des nouvelles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://www.yarric.com/fontaines-guerisseuses-en-bretagne/

http://martheknockaert.unblog.fr/category/cap-sizun/page/2/

http://www.cleden-cap-sizun.com/ccs,chapelle-saint-tugdual.html

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21 mars 2016

La tour de Belém

 

Lisbonne tour de Belém 1La tour de Belém fut construite sur un ilot près des bords du Tage entre 1515 et 1521 par le roi Manuel 1er du Portugal qui voulait protéger l’entrée du port de Lisbonne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisbonne tour de Belém 3L’architecte militaire Francisco de Arruda, ayant déjà élevé des forteresses sur les terres portugaises du Maroc, fut influencé par l’art mauresque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisbonne tour de Belém 2Elle n’a rien d’un lieu sacré, mais elle est emblématique de la ville.

Lisbonne tour de Belém 4

21 mars 2016

Le couvent des Carmes

 

Historique

 

elie 1L’Ordre du Carmel, créé en Palestine et installé sur le mont Carmel au XIIe siècle, fut d’abord érémitique. Il devint mendiant et monastique quand ses membres vinrent se réfugier en Europe à la fin du XIIIe siècle. C’est le seul ordre monastique ayant un prophète, Elie, comme père spirituel.

 

Notre-Dame du Mont Carmel 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 15Situé sur la colline qui domine le quartier du Rossio (nom historique de la place Don Pedro IV), le couvent des Carmes de Lisbonne fut construit dans le style gothique au XIVe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 17La première pierre fut posée en 1389 par le commanditaire, Don Nuno Álvares Pereira (grand connétable du Portugal, canonisé par le pape Benoît XVI en 2009 et devenu le saint patron de l'infanterie portugaise), pour célebrer la victoire d’Aljubarrota contre la Castille.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 63Par deux fois les fondations, faites dans un terrain sablonneux, s’écroulèrent. Les premiers Carmes s’installèrent finalement en 1392. Don Nuno, après la mort de sa femme et de sa fille, entra au couvent sous le nom de Frère Nuno de Santa-Maria.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 66Le couvent fut terminé vers 1423. L’église des Carmes devint la principale église gothique de Lisbonne, concurrençant la cathédrale.  Au début du XVIe siècle, 70 moines y vivaient. En 1531, un tremblement de terre l’endommagea. La maison du chapitre, la bibliothèque et le réfectoire furent reconstruits, ainsi qu’un deuxième cloitre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 19Mais le pire allait arriver. Le couvent fut en grande partie détruit par le séisme de 1755. La nef et le transept perdirent leur toit, la bibliothèque de plus de 5 000 volumes partit en fumée dans l’incendie qui s’en suivit.  En 1558, une nouvelle chapelle fut construite et les religieux purent se réinstaller. Au début du XIXe siècle, une aile du couvent fut reconstruite dans le style néo-gothique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 42En 1833, un régiment d’infanterie occupa une partie des bâtiments, puis, en 1834, les moines quittèrent les lieux. Les ruines de l’église faillirent laisser la place à un belvédère ou à des bains publics en 1860, mais en 1864, elles devinrent la propriété de l’Association Royale des Architectes et Archéologues Portugais qui y installa son siège.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 31C’est en 1866 que débuta la collection des antiquités qui allaient prendre place dans le chœur réhabilité, futur musée archéologique du Carmo.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 14La nef resta en ruine, répondant au goût de l’époque pour le romantisme. 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 9

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 2Ce fut dans la caserne du Carmo, siège du commandement général de la gendarmerie nationale portugaise, que se réfugia le président du conseil de l'Estado Novo, Marcelo Caetano, pendant la révolution des Œillets en 1974. L'encerclement de la caserne fut conduit par le capitaine Salgueiro Maia. Cet acte débuta le mouvement d’une partie de l’armée, avec le soutien du peuple, qui renversa la dictature et mit en place la démocratisation du pays.

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 1Sur la place en face du couvent, la fontaine du Carmo, conçue au XVIIIe siècle par Ângelo Belasco, est décorée par quatre dauphins.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Description

 

Couvent des Carmes Lisbonne plan 2

L’église fut conçue sur un plan en croix latine, avec 3 nefs, des transepts saillants, une abside polygonale à 4 absidioles en quinconce.  Elle mesure 72m de longueur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 3La façade tripartite ouest, annonçant les trois nefs, est  percée d’un portail à archivoltes possédant des chapiteaux sculptés.

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 18La rosace fut détruite par le séisme.

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 4Le portail ogival est composé de sept archivoltes. Les piédroits se terminent en chapiteaux sculptés de figurines et de feuillages. 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 6

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 64Cinq arcs boutants furent ajoutés en 1399 à la façade sud de l'église, afin de consolider les fondations ébranlées.

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 8Le toit de la nef n’existe plus, mais il reste de beaux arcs boutants en ogive.La partie comprenant le chœur et l’ancienne sacristie, côté nord, fut fermée. Elle contient à l’heure actuelle le musée archéologique.

 

Couvent des Carmes Lisbonne 12

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le musée des Carmes

 

Couvent des Carmes Lisbonne 13L’intérieur de l’ancienne église contient des pièces d’édifices ruinés lors du séisme, des fonts baptismaux du XVIe siècle,

 

Couvent des Carmes Lisbonne 11

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 16la statue de Jean Népomucène, saint patron des bateliers, des flotteurs de bois, des meuniers, protecteur des ponts.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 67A l'entrée du musée on trouve une pierre, gravée de lettres gothiques, informant les visiteurs que le pape Clément VII (autrement dit Jules de Médicis, pape de 1523 à 1534) accorda 40 jours d'indulgence à tout fidèle chrétien ayant visité cette église. Ouf…merci Jules, toujours ça de gagné.

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 20Fondé en 1864, le musée propose au public une collection, pas immense, mais intéressante, de pièces retraçant l’histoire de Lisbonne du Paléolithique à la fin du Moyen-âge. 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 50Dans le chœur,  des sarcophages, comme celui, datant de la période romaine (IIIe siècle), dit des Muses.

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 26Le tombeau du roi Ferdinand Ier de Portugal (1367-1383), issu des comtes de Bourgogne, occupe la partie centrale. De nombreux éléments liés à l’alchimie sont sculptés dans la pierre : le laboratoire et ses récipients, l’union des contraires, etc. Ferdinand,  petit cachotier…

 

Couvent des Carmes Lisbonne 22

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 48La frise des lions, bel exemple de l’art mauresque du Portugal au IXe siècle. Des stèles funéraires du  XIIIe siècle.

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 21Une statue en pierre que l’on pense être celle d’Alphonse Ier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 45Sur la gauche, on entre dans une pièce dédiée à deux archéologues portugais du XIXe siècle, Possidónio da Silva et Conde S. Januário, qui ont offert au musée un sarcophage égyptien de la dynastie ptolémaïque

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 32et deux momies incas (un garçon et une fille) provenant du Pérou ainsi que des objets aztèques.

 

Couvent des Carmes Lisbonne 35

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 38Plus loin, les statues des évangélistes du XVIIIe siècle ayant appartenu à l’église des Carmes.

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 40Au milieu d’une autre pièce, la maquette de ce que fut le couvent.

 

Couvent des Carmes Lisbonne 39

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 44Un saint Antoine du XVe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 47Une stèle dédiée à un héros indien datée du Xe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 61aMais la partie la plus intéressante à mes yeux sera celle de droite. Il y a là des pièces datant du Paléolithique et du Néolithique, provenant d’un site à environ 50 km au nord de Lisbonne, près d'Azambuja, appelé Vila nova de são Pedro.

 

Couvent des Carmes Lisbonne 60a

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 54Les pièces s’échelonnent entre – 3 500 et – 1 500 avant notre ère. Certaines des céramiques retrouvées ressemblent fortement aux artéfacts retrouvés sur les poteries d’Unstan Ware.

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 55Ce qu’ils appellent des « objets rituels » (ça c’est quand ils ne savent pas à quoi ça sert), et les représentations en poterie d’ « idoles cornues »,

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 53ou celles d’idoles tout court gravées sur des plaques de schiste ou sculptées dans l’os. L’idole allongée pourrait même être comparée à la Vénus des Orcades.

 

Couvent des Carmes Lisbonne 51

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 56Les objets décoratifs et les bijoux ne dénoteraient pas dans un intérieur contemporain, ou aux étals de nos marchés, vous ne trouvez pas ?

 

Couvent des Carmes Lisbonne 52

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Couvent des Carmes Lisbonne 59Le site de fouilles a même été reconstitué sur maquette. On voit bien la triple enceinte protectrice.

29 août 2016

Plouhinec, la grotte de Menez Dregan

 

Plouhinec Menez Dregan 5

Sur la commune de Plouhinec, entre le petit port de Pors-Poulhan et la plage de Gwendrez, au bord d’une falaise recouverte d’ajoncs et de bruyères, se tiennent plusieurs témoins majeurs du passé immémorial de la Bretagne.

Plouhinec Menez Dregan 1

 

 

 



Homo heidelbergensisLe plus ancien, la grotte de Menez Dregan, fut habité vers la fin du Paléolithique inférieur, il y a environ 465 000 ans, par de lointains ancêtres que l’on nomme Homo heidelbergensis.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plouhinec Menez Dregan 22aCes premiers hominidés possédaient déjà une certaine culture et avaient développé une forme de rituel funéraire. Ils fabriquaient des lances à pointe de pierre et des outils en silex, maitrisaient le feu et certains chercheurs pensent qu’ils possédaient une forme de langage rudimentaire.

 

 

 

 

 

Plouhinec Menez Dregan 4La grotte de Menez Dregan fut façonnée par la mer dans une falaise il y a 1 million d’années. A l’époque des premiers hommes qui s’y abritèrent (sous un climat tempéré et océanique), l’eau s’était retirée de 10km, laissant derrière elle une plaine herbeuse fréquentée par des troupeaux de grands herbivores.

 

 

 

 

 

Plouhinec Menez Dregan 3La grotte formait ainsi un abri stratégique en hauteur. Elle mesurait environ 15 m de profondeur, 7,5 m de largeur pour une hauteur de 3 m (marrant ce carré long, connaisseurs les anciens…). La grotte est protégée par des plaques métalliques en dehors de la période des fouilles. 

 

 

 

 

 

Plouhinec Menez Dregan 20Les hommes y laissèrent des traces à chacun de leurs passages, recouvertes par des dépôts marins lors de la montée des eaux (en période interglaciaire), formant des couches superposées qui furent protégées plus tard par les pierres de la voûte du toit qui s’effondra.  

 

 

 

 

 

Plouhinec Menez Dregan 19Le site archéologique fut découvert par Bernard Hallégouët en 1985. Les fouilles furent commencées en 1991 et mirent à jour un outillage taillé sur galets (le silex étant absent du sous-sol breton, les hommes se servaient des galets de silex apportés par les marées), des ossements d’animaux, mais surtout du charbon de bois qui montra que ces hommes utilisaient le feu. Ces foyers sont l'une des plus anciennes traces de feu maîtrisé connues à ce jour.

 

 

 

 

Plouhinec Menez Dregan 23eLa première couche archéologique correspondant à une occupation humaine remonte à – 465 000 ans. La deuxième à – 400 000 ans, la troisième à – 380 000 ans, où un foyer entouré de 8 pierres disposées en cercle fut retrouvé. La dernière date de – 250 000 ans. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plouhinec Menez Dregan 1

https://fr.wikipedia.org/wiki/Menez_Dregan

https://fr.wikipedia.org/wiki/Plouhinec_(Finist%C3%A8re)

http://www.hominides.com/html/lieux/menez-dregan.php

http://audierne.info/la-grotte-de-menez-dregan/

http://commonculturalconnections.maritimearchaeologytrust.org/a-shared-heritage/case-study-4

29 août 2016

Plouhinec, le site mégalithique de la pointe du Souc'h

 

Plouhinec Pointe du Souc'h 12Au sommet du plateau dominant la mer, à 100m  au nord de la grotte de Menez Dregan, se dresse ce que les archéologues nomment la nécropole mégalithique de la pointe du Souc'h.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plouhinec Pointe du Souc'h 14Elle est constituée de plusieurs sépultures néolithiques, cinq dolmens et une tombe du Néolithique moyen, s’étalant entre 4 500 et 2 500 ans avant notre ère. Mais le site fut occupé dès le Mésolithique (pour preuve les outils en silex retrouvés), et si j’en crois mon intuition, son existence remonterait à bien plus loin en arrière.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plouhinec Pointe du Souc'h 35aCet endroit particulier, qui fut réutilisé au fil du temps, aurait mérité qu’une chapelle s’y dresse au lieu d’un corps de garde. Les sensitifs, allez vous tenir sur l’emplacement de la première chambre, face à l’océan, vous comprendrez.

Plouhinec Pointe du Souc'h 15

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plouhinec Pointe du Souc'h 30Le site archéologique est connu depuis le XIXe siècle et la première fouille fut faite dès 1870 par Alexis Grenot qui découvrit différentes structures internes du cairn, mais aussi de nombreux outils, des haches polies, et un type de vase particulier au site que l’on nomme depuis « poterie de Souc'h ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Plouhinec Pointe du Souc'h 18Malgré son intérêt, le site continua d’être utilisé comme carrière de pierre, et ce jusqu’en 1979, quand il fut classé aux Monuments Historiques. (photo du site avant réhabilitation)

Plouhinec Pointe du Souc'h 35

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plouhinec Pointe du Souc'h plan 4Les fouilles reprirent en 2001 jusqu’en 2006, qui permirent de repérer 6 phases de construction. Le cairn fut restauré, le dolmen central (le plus récent) reconstruit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Plouhinec Pointe du Souc'h 19Le premier monument construit se situe à l’extrémité sud/ouest. C’est une fosse de 2,15 m de long sur 1,20 m de large, creusée dans le sol jusqu’au gneiss. Des pierres plates étaient plaquées contre le bord de la fosse.

 

 

 

 

 

 

Plouhinec vaseUne datation au Carbone14 d’un charbon de bois donne  4530 à 4360 avant notre ère (Néolithique moyen I).  Les fouilles dégagèrent une hache polie, un briquet de silex et de pyrite, des flèches, un grand vase à fond rond et une bouteille en terre cuite.



Plouhinec Pointe du Souc'h 20Puis, vers 3 900 avant notre ère (Néolithique moyen II), une structure fut bâtie au nord/est, détruisant la partie nord du premier tertre : un cairn dont le centre était occupé par un dolmen à couloir.

 

 

 

 

 



Plouhinec Pointe du Souc'h 27Viendront s’ajouter ensuite 2 dolmens compartimentés un peu plus au nord datés de 3 310 à 2 910, puis un dernier reliant les deux structure.

 

 

 

 

 

 

 

Plouhinec Pointe du Souc'h 13aLe cairn atteint alors 40m de long sur 10m de large et 5m de haut.

 

 

 

 

 

 

 

Plouhinec Pointe du Souc'h 25Il sera réutilisé au Néolithique final avec la construction en son centre d'une dernière sépulture où furent retrouvés des perles en pierre, des céramiques et des poteries prouvant que l’endroit fut aussi utilisé au Chalcolithique (transition entre le Néolithique et l’Age de bronze).

 

 

 

 

 

 

 

 



Plouhinec Pointe du Souc'h 33Le couloir latéral est fermé par une porte de forme ogivale.

 

 

Plouhinec Pointe du Souc'h 21

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Quartz laiteux 2Sous le parvis du cairn furent retrouvés de nombreux galets de quartz laiteux(ou girasol), concentrés près des entrées des couloirs d’accès aux chambres. Ben oui, on essuie ses pieds avant d’entrer quand même !  

 

 

 

 



Plouhinec Pointe du Souc'h 4aPlus bas, en direction de Menez Dregan, un autre petit dolmen pointe le bout de son nez au milieu des fougères.

 

 

 

 

 

 

Plouhinec Pointe du Souc'h 11Continuons la ligne passant par Menez Dregan et la pointe du Souc’h. Nous trouvons alors, quelques 100m plus loin au nord, un dernier dolmen, sans sa table sommitale tombée à terre.

Plouhinec Pointe du Souc'h 10

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Plouhinec Pointe du Souc'h 17Le corps de garde du Souc’h fut construit en 1747. Il fait partie système d'ouvrages défensifs des côtes françaises dont la construction débuta sous le règne de Louis XIV qui les fit édifier par Vauban, commissaire général des fortifications, dans le but d'assurer la sécurité des frontières maritimes.

 

 

 

 

 

 

Plouhinec Pointe du Souc'h 40

 

 

 

Il constituait un maillon de la chaine ininterrompue des postes de guet armés de batteries de canons qui défendaient le littoral. Bien situé, il contrôlait visuellement toute la baie et pouvait signaler à d'autres forts les mouvements suspects de vaisseaux ennemis.

 

 

 

 

 

 

 

Plouhinec Pointe du Souc'h 41

Sous les ordres d'un chef de poste, des guetteurs signalaient, par des pavillons, des feux, ou des coups de canons à blanc, les mouvements suspects des navires ennemis. Désaffecté au XIXe siècle, menaçant ruine, il fut acquis et restauré en 1997 par le Conseil Général avec l'aide de la commune de Plouhinec.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9cropole_m%C3%A9galithique_de_la_Pointe_du_Souc%27h

http://www.plouhinec-tourisme.com/

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2 décembre 2016

La Couvertoirade

 

Historique

 

La Coouvertoirade Paysage karstique 1aLe plateau du Larzac fait partie de ce que l’on appelle les paysages karstiques. Un karst le plus souvent résulte des écoulements d’eau dans les roches calcaires perméables. Le calcaire laisse passer l’eau, rendant le plateau semi-désertique.

 

 

 

 

 

 

La Coouvertoirade Paysage karstiqueLe karst est donc constitué par un ensemble de formes souterraines et de surface, parfois utilisées par l’homme, comme les dolines par exemple, dépressions naturelles, aménagées pour faire des lavognes (de l’occitan lavanha, la mare) : tapissées d’argile et pavées, elles formaient un point d’eau où allaient se désaltérer les troupeaux.

1 terrain non karstique

2 canyon

3 reculée

4 vallée sèche

5 résurgence de rivière

6 perte

7 doline

8 ouvala

9 lapiez

10 aven

11 grotte

12 source vauclusienne

13 rivière souterraine

 

La Couvertoirade menhir Montaymat 1Le sud du plateau semi-désertique du Larzac fut fréquenté depuis l’époque mégalithique. De nombreux dolmens, quelques menhirs,

La Couvertoirade Dolmen Montaymat 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade statue menhiret quelques statues-menhirs comme celles que l’on trouve dans le sud de la Corse entourent le village de La Couvertoirade qui se situait probablement sur un antique chemin gaulois puis romain reliant Segodunum (Rodez, capitale de la tribu celte des Rutènes) à Cessero (Saint-Thibéry, proche d’Agde) où elle rejoignait la via Domitia.

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade Église Saint-Christol 22Le nom du bourg, Cubertoirata, apparaît pour la première fois au XIe siècle dans un cartulaire de l’abbaye de Gellone (Saint-Guilhem le Désert). Son étymologie nous apprend qu’il est issu de l’occitan cubert, recouvrir. Ce serait donc « quelque chose de recouvert, ou couvrant ». Il est mentionné en 1135 dans une bulle du pape Innocent II qui donne l’église « Sancti Xristophori de Cupertoirada » à la nouvelle abbaye de Nant. Le village est alors à 800 m plus à l’est qu’aujourd’hui.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade 17En 1181, Richard de Montpaon (Ricartz de Munpaon), seigneur local, céda aux Templiers de la commanderie de Sainte-Eulalie le « mas Aismar de La Cobertoirada ». Ils s’installèrent loin du village de Saint-Christol et terminèrent le château, bâti sur le rocher de la partie la plus haute, en 1249 (après l’autorisation, accordée par Raymond Bérenger, comte de Barcelone, en 1158, d'élever des fortifications et de créer des villages sous l’autorité de leur commanderie de Sainte-Eulalie). Les Templiers construisirent leur propre chapelle à l’intérieur du château. Un nouveau village s’étendit sous leur protection, l’ancien périclita.

 

 

 

La Couvertoirade 16Malgré les attaques des seigneurs voisins, comme le comtour Arnal de Roquefeuil, ils développèrent l’élevage (chevaux, bovins et ovins), ainsi que la culture céréalière. Après l’arrestation des Templiers en 1307, qui furent emmenés prisonniers au château de Najac, la maison du Temple de la Couvertoirade passa aux mains des Hospitaliers qui firent construire une nouvelle église paroissiale à l’emplacement de l’une des basses-cours.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade 8Afin de protéger les habitants, devenant de plus en plus nombreux, des exactions de la guerre de 100 ans, ils décidèrent de fortifier le village. Une muraille épaisse s’éleva en 1439, et des tours de garde furent construites, le tout fut terminé en 1442.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade 10Le rempart côté est du village dut partager le cimetière en deux avec l’autorisation de l’évêché. Les tombes furent déplacées. Lors de la Révolution, les biens de l’ordre furent vendus comme biens nationaux en1792. Le château était déjà en mauvais état faute d’entretien. En 1895, les remparts furent classés Monuments Historiques, ainsi que l’église, le château et quelques maisons du village en 1945.

 

 

 

 

 

Le village

 

La Couvertoirade 26Chose étonnante, le village de La Couvertoirade est installé sur un lieu aride sans source ni rivière.

 

 

 

 

 

La Couvertoirade 28aLes habitants, au Moyen-âge, allaient chercher l’eau dans une grande citerne naturelle creusée dans le rocher, la Conque, qui récupérait l’eau du toit de l’église, puis mirent au point un système individuel de récupération de l’eau de pluie sur les toits des maisons.

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade 41aLe surplus d’eau s’écoulait ensuite le long des ruelles en pente et allait alimenter une lavogne en contrebas.

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade 12Au nord de l’église, proche du trou de la Conque, la muraille est percée d’un trou appelé le « don de l’eau ». Cela permettait aux habitants de faire passer l’eau puisée de la conque dans une auge en pierre, que les gens à l’extérieur des murailles pouvaient récupérer quand le village était fermé, lors des épidémies ou en temps de guerre.

La Couvertoirade 36a

 

 

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La Couvertoirade 7Le village possède quelques belles maisons, comme le presbytère, daté du XIIe siècle, l’hôtel de Grailhe, du milieu du XVIIe, ou, adossée au rempart, la maison de la Scipione, du XVe siècle, qui accueille les visiteurs.

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade 3Ce nom, qui lui fut donné au XIXe siècle, provient de la veuve de Scipion Sabde, propriétaire de l’époque. On disait d’elle qu’elle évoquait les esprits et qu’elle était un peu sorcière. La maison possède une belle tour d’escalier à vis et des fenêtres à meneaux.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade 40aLes autres maisons du village sont typiques de l’architecture rurale caussenarde. Bâties comme des chapelles romanes, deux ou trois voûtes se superposent : au rez-de-chaussée, souvent creusés dans la roche, se tiennent la bergerie (A) et le réservoir d’eau alimenté par des chenaux provenant du toit. On accède au premier étage, où se trouvent les pièces d’habitation et la cheminée (B), par un escalier extérieur donnant sur une petite terrasse, le balet (D), souvent protégée par un auvent. Le dernier étage est occupé par le grenier (C), et la couverture du toit est faite de lauzes, plaques de calcaire taillées en écaille.

 

 

Les remparts

La Couvertoirade 4C’est à la suite de nombreux raids contre La Couvertoirade que les Hospitaliers, à la demande des villageois, construisirent une enceinte protectrice.

La Couvertoirade 1

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade 6Les travaux commencèrent en 1439 et se poursuivirent jusqu’en 1445, période à laquelle l’évêque de Vabres donna son accord pour que la muraille coupe l’ancien cimetière en deux. A l’intérieur devaient être protégés les points d’eau, la lavogne et les citernes, l’église et les maisons.

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade 20Les remparts, percés de meurtrières (les archères, pour les armes de jet, les bombardières, pour les armes à feu), mesurent 420 m de long sur 1,30 m d’épaisseur. Ils sont agrémentés de plusieurs tours rondes reliées par un chemin de ronde et percés de plusieurs portes.

La Couvertoirade 21

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade 2La porte nord, appelée « lou portal d’Amoun », est surmontée d’une tour carrée couronnée de mâchicoulis.

La Couvertoirade 19

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade 18Elle possède côté village une niche où est posée la statue du saint patron, Christol.

 

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La Couvertoirade 5

La porte sud, «  lou portal d’Abal », équivalente de celle du nord, s’écroula en 1912. Plusieurs tranches de restaurations seront encore nécessaires pour la remonter.

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade 43Proche du château, une petite ouverture, la portanelle, permettait d’aller au moulin (restauré en 2009), situé sur la colline d’en face, et à la grange des Templiers.

 

La Couvertoirade 44

 

 

 

 

 

 

14 septembre 2016

Stage au Puy-en-Velay

Après le Brionnais, voici le Velay ! Le Puy, ville mystère d'où part le chemin secret de Compostelle, ville aux mille visages, ville aux éternelles énergies issues du feu des volcans et de l'eau de la mer.

le prochain stage se fera les 10 et 11 juin, en espérant, comme pour ma dernière visite, qu'il fasse chaud et qu'il n'y ait pas de vent. Pourquoi ? Parce que c'est la condition impérieuse pour que les portes de l'escalier central de la cathédrale qui amène directement dans le choeur par en-dessous (chose unique au monde), soient ouvertes. Et là...

 

En voivi la présentation :

"Anicium, autrement dit Le-Puy-en-Velay, fut le centre sacré du sud de la Gaule. Nous verrons comment ce lieu, utilisé par les Celtes, et bien avant eux par le peuple des mégalithes, est devenu, avec Chartres, le plus ancien sanctuaire marial de France. Nous verrons aussi comment Godescalc, évêque de la ville en 936, remit en place le pèlerinage bien connu de Compostelle, comment il fit construire sur le mont Aiguilhe un sanctuaire dédié à saint Michel. Nous irons à la rencontre de la Vierge Noire de la cathédrale, et nous découvrirons les lois qui régissent ces statues particulières, les Dames de Sous-terre et leur pouvoir de transformation. Nous porterons un regard nouveau sur le message des sculptures de la cathédrale, sur la présence du temple de Diane, sur les légendes qui parlent en couvert de l’histoire réelle du sanctuaire.

Le-Puy-en-Velay est célèbre pour ses paysages volcaniques montrant la puissance des énergies naturelles de la Terre, pour son sanctuaire dédié à la Vierge, pour celui bâti en l’honneur du plus célèbre des archanges. Nous verrons que les trois sont intimement liés."

 

Stage Le Puy 1

Stage Le Puy 2

Stage Le Puy 3

20 septembre 2016

Er Lannic

 

Gavrinis Er Lannic 1Le bateau nous transportant depuis le petit port de Lamor-Baden a bien raison de passer au large de la petite ile d’Er Lannic en premier lieu. Car à mon avis, si on veut ouvrir la porte de Gavrinis…

 

 

 

 

 

Gavrinis carte 1

Gavrinis Er Lannic 2En breton, Er Lannic signifie la petite lande. Cette petite ile ronde d’à peine un hectare, en pente douce au sud/est, porte deux enceintes mégalithiques (cromlech) en partie immergées datées de 3500 ans avant notre ère (d’après les gravures en forme de hache retrouvées sur certaines pierres, typiques de l’art pariétal de cette période).

 

 

 

 

Gavrinis Er Lannic 10A l’heure actuelle, il est interdit d’y accoster puisqu’elle est, suite à un arrêté de protection du biotope en 1982, déclarée réserve naturelle ornithologique (site de nidification pour les goélands bruns, argentés et marins).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis Er Lannic 6Les menhirs d’Er Lannic furent classés Monuments Historiques en 1889. Les dernières fouilles en 1992 puis en 2006 font état de 119 pierres dont 65 pour l'enceinte nord et 30 pour l'enceinte sud, le reste étant composé des pierres situées à la jonction des deux cercles et de quelques unes, bien plus grosses, à l’est et à l’ouest, reposant au fond de l’eau. Certaines d’entre elles portent des gravures, traits verticaux, haches, et même des cupules alignées formant, d’après l’archéologue Zacharie Le Rouzic, la constellation de la Grande Ourse.

 

 

 

 

Gavrinis Er Lannic plan

Gavrinis Er Lannic 12Les pierres de l’enceinte nord, sur l’ilot, forment un hémicycle d’environ 50m de diamètre et 52 m de profondeur (forme sub-quadrangulaire évasée).

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis Er Lannic 16Le plus haut menhir, de 4,40 m de hauteur, est situé dans l’axe médian du lever du soleil au solstice d’hiver, les autres ont une hauteur qui varie entre 1,20 et 1,80 m.

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis Er Lannic 11Ces pierres, accolées, ont été relevées par Le Rouzic entre 1923 et 1926. La position des pierres retrouvées sous l’eau laisse le doute quand à la forme de l’enceinte, qui pourrait être ovoïde et non en fer à cheval.

 Gavrinis Er Lannic 13

 

 

 

 

 

Gavrinis_Er_Lannic_15L’enceinte sud, tangente à la première, se trouve immergée. Toutes les pierres, séparées par des espaces réguliers, ont une hauteur constante de 4 m, mises à part celles des deux extrémités, plus grandes (l’une, brisée, faisait 8,20 m de haut). L’hémicycle fait 60 m de diamètre, et l’ouverture est orientée plein est, dans l’axe du lever du soleil aux équinoxes. A la jonction des 2 enceintes, plusieurs grosses pierres semblent appartenir à un petit cercle.

 

 

 

 

Gavrinis Ciste (coffre mégalithique)Les fouilles ont permis de retrouver un nombre impressionnant d’artéfacts : des trous de poteaux de bois (des traces primitives d’habitations), des coffres mégalithiques (sépulture individuelle, de petites dimensions, se présentant sous la forme d'un caisson de dalles de pierre où se fait un dépôt votif ou funéraire),

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis Er Lannic 17des pots et des vases, des silex et des polissoirs, percuteurs, broyeurs, des meules et os incérés, des haches polies. Tout cela est conservé au musée archéologique de Carnac. Les plus vieux éléments sont datés par les archéologues d’environ – 4 000 avant notre ère. L’enceinte nord vient se superposer à tout cela.

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis Carte niveau des océans dans le tempsD’après les archéologues et les géologues, l’ile était reliée au continent lors de la construction de la première enceinte. niveau Les menhirs ont apparemment été érigés alors que le niveau de la mer était inférieur d’au moins 6 m à celui d’aujourd’hui. Er Lannic était alors une colline entourée des rivières de d’Auray et de Vannes dans laquelle se jetait celle du chenal de Saint-Léonard.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis Er Lannic 8Toujours d’après les archéologues, l’endroit fut d’abord un site d’habitation devenant industriel (fabrication d’outils en silex), puis un sanctuaire avant de finir en nécropole. A moins que ce ne soit tout cela en même temps ? Dans la vision que j’ai eue, Er Lannic était au départ un centre sacerdotal comparable à celui que l’on trouve aux Orcades.

 

 

 

 

 

Gavrinis Er Lannic 4Sauf que cette fois les officiants… étaient des officiantes. Je les ai imaginées vêtues de blanc, se tenant par la main, tournant autour des pierres en chantant avant de se rendre au sanctuaire de Gavrinis…

 

 

 

 

 

 

Gavrinis Er Lannic 18

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Er_Lannic

http://archeo.douar.mor.free.fr/er-lannic.htm

http://www.lieux-insolites.fr/morbihan/er%20lannick/lannic.html

https://scathcraft.wordpress.com/2013/03/29/gavrinis/

http://locmariaquer.info/f837_Arzon,Er%20lannic,Hent%20Tennt.htm

24 octobre 2016

Le Menez Hom

 

Menez Hom 3Situé à 6 km à l’est de la mer d’Iroise et de la baie de Douarnenez, dominant de ses 330 mètres d’altitude au sud la commune de Plomodiern et au nord les méandres de l’Aulne, le Menez Hom est l’une des 4 collines sacrées de la pointe de la Bretagne (avec le Menez Kronan ou Mikael, le Mané Guen, et le Menez Bré). Menez, en breton, c’est la montagne. Hom ou c’homm, et serait issu du vieux breton komm, la vallée. Nous avons donc ici le mont de la vallée. Pas très original.

 

 

 

 

 

 

 

Menez Hom 6aConstituée principalement de grès et de quelques roches volcaniques sur son flanc nord-est, cette colline, terminant le massif des Montagnes Noires, s’est formée il y a 480 millions d’années, puis s’est érodée. Elle présente deux sommets, distants de 800m environ,  le sommet principal, le Yed (ged en breton = le guet),

 

 

 

 

Menez Hom petit Menez 1et le Yelc'h ou Hielc’h (gellik, le brun ?). Il parait que sur celui-ci se tient un cercle de pierres, vestige d’un ancien temple gallo-romain. Je n’ai pas pu vérifier…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

menez lié 7Dans l’alignement, un peu plus bas, le dolmen du Menez Lié, où s’est tenu le sorcier du Menez Hom qui se faisait appeler l’archi-druide Ioan Vraz.

 

Menez Lié 8a

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Menez Hom 5Tenant une position dominante stratégique, il est normal que le sommet soit devenu un poste de guet. Nous gardons les traces de quelques fortifications d’où les hommes surveillaient les envahisseurs, vikings, pirates ou anglais, et où ils allumaient des feux pour prévenir du danger.

 

 

 

 

 

 

Menez Hom 4Pendant la seconde guerre mondiale, les allemands y avaient installé un poste d’observation, ce qui n’empêcha pourtant en rien la résistance, le 1er septembre 1944, face à 15 000 soldats ennemis, d’aller y planter le drapeau français.

 

 

 

 

 

 

Menez Hom 2Une chose reste sûre, le Menez Hom fut, depuis la nuit des temps, considéré comme une montagne sacrée. Des mégalithes, tous disposés sur le versant sud, malheureusement disparurent. Il y aurait eu des dolmens, un cromlech et un tumulus, le tout entouré de remparts qui, selon la légende, auraient été construits en une nuit par Cernunnos pour servir les maitres du lieu. Le docteur Antoine Vourc'h, délégué de la société de préhistoire du Finistère, auteur de « la préhistoire dans le Menez Hom », trouva des tombelles de l’âge du fer (petit monticule servant de tombeau) et cinq enceintes sur le versant nord.

 

 

 

 

Menez Hom 1Sur le sommet devait se tenir un sanctuaire dédié à Belenos, le très brillant, celui que l’on fête lors de Beltaine, la fête du feu et du renouveau de la lumière du 1er mai, qui fut assimilé à Apollon par les envahisseurs romains.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Menez Hom Brigitte 3Au début du XXe siècle, une statue en bronze d’environ 70 cm d’une déesse gallo-romaine portant un casque surmonté d’un cygne fut retrouvée sur le versant est, près de Kerguilly. Elle aurait été façonnée par les Osismes, tribu gauloise bretonne, au Ier siècle.

 

Menez Hom Brigitte 2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Menez Hom Brigitte 5Elle fut assimilée à la déesse Brigit, associée à la gauloise Belissama ou à la bretonne Brigantia, « la très haute », déesse universelle des Celtes, correspondant à Minerve ou Athéna, sœur d’Apollon. D’après la tradition irlandaise, elle fait partie des Thuata De Danann, épouse de Bres, un Fomoire. Déesse triple des druides, des bardes et des vates, des médecins, des poètes et des forgerons. Elle est associée à la fête d’Imbolc, la purification du 1er février.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Menez Hom Ker Ys

Le Menez Hom est aussi porteur de légendes, par exemple celle de la ville de Ker Ys engloutie : le roi Gradlon et saint Guénolé virent s’y réfugier montés sur le cheval magique Morvarc’h. Mais la plus connue reste liée au roi Marc’h. Le barde Skreo ar Mor, autrement dit Anatole Le Braz, écrivit: « Sur les flancs du Menez est une pyramide de pierres brutes qu'on appelle dans le pays le Bern Mein. Un roi, dit-on, est enterré sous ce cairn ».

 

 

 

 

Menez Hom Marc'h

Marc’h (cheval en breton), le roi Marc de la légende arthurienne, parfois assimilé à Conomor (Marcus Quonomorius), roi de Domnonée ayant vécu au VIe siècle, est parfois porteur d’oreilles de cheval. On connaît la légende qui le lie à saint They. Que lui est-il arrivé cette fois-ci ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Menez Hom cheval 2

« Le roi Marc’h était connu dans la contrée pour être cruel et sans pitié, tuant tout homme qui lui tenait tête, mais aussi bon et généreux, distribuant ses richesses aux pauvres, pour être un valeureux guerrier mais aussi un tyran, pour être un trousseur de jupons mais aussi un fervent adorateur de sainte Marie, pour laquelle il avait fait construire une chapelle à mi-pente du sommet de la montagne sacrée du Menez Hom, sur le versant sud. Bref, cet homme était duel, penchant vers l’enfer et regardant vers le ciel. Il adorait son cheval Morvarc’h, qu’il montait allègrement en partant à la guerre ou à la chasse. Ce cheval avait le don de pouvoir galoper sur les flots…

 

 

Menez Hom biche blanche 5

Par un beau matin de février, chevauchant Morvarc’h, il vit une biche à la magnifique robe blanche sortant de la forêt de Koad Neved, que l’on disait maudite ou sacrée suivant ses croyances.  En effet, au milieu des arbres, un grand mur entourait une belle clairière : les uns y voyaient la patte du diable puisqu’il était dit qu’il avait construit la muraille en une nuit autour du site où les sorciers organisaient leur sabbat, les autres pensaient que les anciens avaient sanctifié l’endroit où se tenait leur lieu sacré, l’antique nemeton, qu’ils avaient entouré d’un mur afin de préserver des yeux du commun des mortels leurs rituels.

 

 

 

Menez Hom biche blanche 4a

Quoi qu’il en soit, Marc’h poursuivit un long moment l’animal, jusqu’à la montagne sacrée du Menez Hom, puis jusqu’au bord de la mer. La biche se réfugia alors au sommet d’un rocher qu’elle atteignit d’un bond immense au-dessus des flots. Marc’h, insensible aux gémissements de la bête traquée, à ses yeux mouillés, à sa plainte déchirante, tira sa flèche droit au cœur. Le trait n’atteignit jamais son but : non seulement la biche resta en vie, mais la flèche repartit en direction de la grève où elle se ficha profondément dans le poitrail de Morvarc’h, le tuant sur le coup. Et sous les yeux ébahis du roi, la biche se transforma en une jeune fille merveilleusement belle. Marc’h rugit, saisit son poignard et se précipita pour occire celle qui l’avait séparé de son cheval tant aimé. Alors qu’il se rapprochait, le roi reconnut, à la clé en or qu’elle portait autour du cou, Dahut, la fille du roi Gradlon, la princesse de la ville d'Ys engloutie… et ne put faire un pas de plus.

 - Roi Marc’h, tu es cruel, dit Dahut. Pour cela, tu mérites la mort, mais je sais que tu peux aussi être bon. Tu n’auras qu’un châtiment exemplaire !

 

 

 

 

 

 

 

Menez Hom cheval 1

La belle jeune fille fit un geste vers le cheval Morvarc’h qui se releva. Elle sauta sur son dos et partit au galop sur les eaux, puis disparut bientôt au large. Quand à Marc’h, il se retrouva avec une crinière et deux oreilles de cheval. Il retourna chez lui, furieux et honteux, cachant tant bien que mal les attributs contre nature que la princesse d’Ys lui avait attribué. Mais cela ne lui servit pas de leçon, et malgré sa dévotion à Marie, il resta cruel et sans pitié, presque jusqu’à la fin de sa vie. Pour que le secret de ses oreilles de cheval ne soit pas divulgué, il fit mettre à mort tous les coiffeurs qui s’occupaient de lui…

Il devint vieux, et plus sage. Son cœur changea, et il ne resta plus que la bonté. Il reprit alors ses oreilles et ses cheveux d’humain. Puis il mourut, le jour anniversaire de sa rencontre avec Dahut. Ses sujets creusèrent son tombeau parmi ceux des personnages illustres, sur le versant nord de la montagne sacrée.

Menez Hom saint Michel 2

Saint Michel le peseur d’âmes voulut l’envoyer en enfer, mais Marie prit sa défense. Il fut trouvé un arrangement : l’âme de Marc’h devra rester dans son tombeau jusqu’à ce que du haut de celui-ci, elle puisse apercevoir le clocher de la chapelle qu’il avait fait construire. A ce moment là seulement il pourra regagner les cieux.

 

 

 

 

 

 

Par un beau jour de début mai, bien des années plus tard, un pauvre paysan de Kervennec voulut se rendre chez sa sœur qui avait épousé un forgeron de Kerfréval. En passant près du Menez Hom, il vit une petite vieille assise sur un tas de cailloux.

-          Veux-tu m’aider, jeune homme ? lui demanda-t-elle.

-          Si je puis, volontiers madame.

-          Vois-tu cette pierre au bord du chemin ? Prends-la et pose-la sur le petit tas de cailloux que tu vois derrière moi.

Le paysan fut surpris, mais fit ce qu’on lui avait demandé.

-          Merci beaucoup. Pour ta récompense, voici une pièce d’or, dit la vieille au brave homme ébahi. Veux-tu encore m’aider ?

-          Pour sûr ! lança-t-il, la mine réjouie, pensant aux bonnes choses qu’il allait pouvoir offrir à ses enfants avec la pièce.

-          Demande à tes connaissances, tes parents, tes amis, qu’ils demandent à leur tour à leurs connaissances, leurs parents, leurs amis, de poser une pierre sur le tas de cailloux que tu as devant toi chaque fois qu’ils passeront par là, afin qu’il prenne le plus de hauteur possible. Je pourrais être là, cachée dans les ajoncs, attendant de donner une autre pièce d’or…

Menez Hom vieille 1

Vous aurez compris que la vieille n’était autre que la Vierge Marie déguisée, cherchant à aider celui qui lui portait tant d’affection. Depuis ce jour, les Bretons aimant les légendes ne manquent pas de poser leur caillou à chacun de leur passage au Menez Hom sur la tombe du roi Marc‘h qu’on appelle le Bern Mein. Peut-être est-ce cette histoire qui inspira la légende d’un animal très rare, le dahut, dont il est dit que celui qui réussirait à l’attraper une nuit du 15 août sur les flancs du menez Hom deviendrait riche à millions… »

 

 

 

 

 

Menez Hom cheval 3

Qu’avons-nous à comprendre de cette histoire ? Le 1er mai au pays de Galles est associé à l’apparition d’un cheval maudit, le March Malaen, cité dans l’une des triades écrites par le poète Iolo Morgangw en 1807. Il fait partie des trois fléaux de Bretagne, avec le Draig Prydain (le dragon de Grande-Bretagne) et le Gwr Lledrithiawg (le magicien à demi-apparence).

 

 

 

 

 

 

 

 

Midas 9a

Le March Malaen pourrait se rapprocher d’un ancien roi légendaire, Margg, un Fomoire (premiers habitants d’Irlande, juste après le déluge, appelés les géants de la mer. Bres, un roi Fomoire d’une beauté sans pareille mais d’une avarice sans nom, est l’époux de Brigitt, une déesse des Thuata de Danann à qui il apprit l’agriculture) qui s’unit à la fille du roi de Fir Morca (l’Armorique, la Bretagne et/ou un peuple de géants) et possédait des oreilles de cheval. On parle aussi en Irlande de Labraid Loingsech, un roi exilé qui possédait des oreilles de cheval et tuait ses barbiers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Menez Hom poséidon 2a

La tradition celte n’est pas la seule à parler du cheval. Chez les Grecs, le cheval est fils de Poséidon, représentant « les forces de l’Océan primordial d’où naissent la vie et les instincts et la maitrise de celui qui sait dominer ses passions. Il est situé au début et au terme du voyage initiatique de l’être ».

 

 

 

 

 

Menez Hom centaure

L’homme-cheval est un centaure, qui lui aussi peut représenter la force brutale de la nature, mais reste le plus souvent symbole de l’initiation. Le centaure instruit l’homme, il représente la sagesse et enseigne les secrets. Sa flèche, lorsqu’il devient archer ou Sagittaire, devient le symbole de la destinée. En la lançant, le centaure manifeste sa volonté de choisir sa cible et ne visera autre chose que le centaure lui-même, le centre de son être.

 

 

 

 

 

 

 

Menez Hom silène

La mythologie grecque raconte aussi l’histoire de Midas, roi de Phrygie, qui, ayant sauvé la vie de Silène (compagnon de Dionysos et dieu des ruisseaux, des sources, des puits, de l'eau et de l'humidité fécondante), se vit offrir le don de transformer en or tout ce qu’il touchait.

 

 

 

 

 

 

 

 

Midas 6

Mais il est connu aussi pour sa participation en tant que juge au duel entre Pan et sa flûte et Apollon et sa lyre, pour savoir lequel des deux protagonistes créait les sons les plus mélodieux. Midas, à l’encontre des autres juges, préféra la flûte à la lyre. Apollon, courroucé, lui fit pousser des oreilles d’âne. Le cheval symbolise la connaissance, l’âne la révélation.

 

 

 

 

Menez Hom bonnet âne

Ne pensez-pas que le bonnet d’âne de notre enfance fut créé pour humilier les mauvais élèves. C’est tout le contraire : il transmettait l’intelligence de l’animal à celui qui en avait besoin… La vraie bêtise des hommes fit le reste.

 

 

 

 

 

 

 

Menez Hom Mars 2

Chez les Romains, le cheval est lié à Mars, le dieu de la guerre. Il est sacrifié lors de la cérémonie du cheval d’octobre, puis passe du combat aux labours, devenant l’attribut des divinités agraires.  Il devent solaire, tirant le char d’Apollon. Il est dit qu’un Dieu peut « chevaucher » un homme, qui laisse de côté sa propre personnalité pour que celle de l’être supérieur puisse se manifester.

 

 

 

 

 

 

 

 

Menez Hom cheval chapiteau

Au Moyen-âge, il est la « cabale », porteuse de secrets et de connaissances. Le chevalier, en quête de la Lumière, devient le messager de la cabale. Le cheval est  aussi psychopompe, guide des âmes. Sur les chapiteaux romans, il représente l’âme qui poursuit son chemin après la mort.

 

 

 

 

Menez Hom cheval chapiteau 3a

C’est étonnant ce que peuvent nous apprendre les contes.

 

 

 

http://sherry.over-blog.com/article-le-dolmen-de-menez-lie-79197625.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9nez_Hom

http://www.aulne-porzay-tourisme.com/decouvrir/cote-montagne/le-menez-hom

http://www.pelerin.com/Pelerinages/En-Bretagne-sur-les-traces-du-roi-Marc-h

http://www.bagadoo.tm.fr/kemper/roi_march.html.

http://lilwenna.over-blog.com/article-pilulier-breton-legende-du-roi-marc-h-98383093.html

http://www.saint-guenole.fr/legende-du-roi-march.html

http://mythologica.fr/medieval/marc.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc%27h

4 janvier 2017

La légende du golem

 

Golem 6a

Nous avons rencontré à plusieurs reprises le rabbin Yehuda Loew ben Bezalel, celui qui fabriqua un golem. Un golem, dans la tradition hébraïque, est un une créature humanoïde fabriquée à partir d’eau, de terre et de feu, amenée à la vie grâce à des procédés kabbalistiques, théurgiques et magiques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Golem 4a

Le mot golem dans la Bible (Psaume 139:16) est traduit par "matière informe". La mystique hébraïque du IIIème siècle de notre ère donne au mot le sens de sot, en opposition au sage (hakam). Dans le Talmud, Adam, qui est créé par Dieu à partir d’argile rouge, est décrit comme un golem sans âme dans les premières heures de sa vie, avant que ne lui soit insufflé l'esprit de vie (Rouah).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Golem 15a

Un golem fabriqué par un homme dans un acte d’imitation du créateur divin restera une créature imparfaite, muette et sans âme, dénuée de raison, ne sachant distinguer le bien du mal. Les alchimistes d’occident essayèrent eux aussi à travers leur art de façonner un homoncule (du latin homonculus, « petit homme »),

 

 

 

 

 

 

 

Golem 13

les alchimistes ismaéliens un takwin (création artificielle de la vie, qu’elle soit végétale, animale ou humaine),

 

 

 

 

 

 

Mandragore 3a

les magiciens de tout poil d’élever une mandragore (la racine de la plante, après lavage, macération et maturation, devenait un homonculus dangereux mais fidèle à son maître), les moines tibétains de créer un tulpa (entité spirituelle créée par la volonté et forcée à se manifester dans le monde physique),

 

 

 

 

 

 

Frankenstein 1

les fées de donner la vie à un pantin de bois, les savants de fabriquer des monstres grâce à l’électricité, les scientifiques des têtes parlantes, des automates, des robots, pour en arriver au cyborg.

 

 

 

 

 

 

 

Golem 12a

Bref, la création artificielle de la vie occupa et occupe encore bien des gens, qui se soucient peu que leur créature puisse se retourner contre eux, ce qu’elle fait d’ailleurs la plupart du temps. Les hommes, tentés de rivaliser avec Dieu par l’utilisation contre nature de la connaissance, attirent irrémédiablement la Némésis, la juste colère, si l’ambition personnelle ou l’orgueil prennent le pas sur l’équilibre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pinocchio 2

Dans un autre registre, symboliquement, on peut voir dans l’acte de création artificielle le départ d’une vie brute, la matière première, qui doit se transformer, s’épurer, acquérir un esprit en grandissant au travers d’initiations successives, à l’image de Pinocchio, la marionnette inanimée qui prend vie et gagne le droit de devenir un petit garçon au travers de ses épreuves.

 

 

 

 

 

Pierre1a

On passe donc de la matière à l’esprit, certains diraient de la pierre brute à la pierre taillée qui deviendra plus tard une pierre cubique à pointe.

 

 

 

 

 

 

Golem 10a

Comment fabriquer un golem ? Rien de plus simple, j’ai trouvé la recette sur la toile :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Golem 5a

« Il nous faut, pour commencer, de l'argile, ou une terre vierge. Il nous faut aussi de l’eau d'une rivière : 248 mesures d'eau dans un sceau et 365 mesures dans l'autre correspondant aux 613 parties du corps et aux 613 commandements. Ensuite il faut maîtriser la prononciation du Nom Ineffable et ses 231 combinaisons. Une broutille. Puis effectuer une marche circulaire 7 fois autour du golem en récitant 221 fois (certaines sources disent 231) ces combinaisons. Recommencer.

 

 

 

 

 

Golem 7a

Pour donner vie au golem, écrire sur son front le mot hébreu « Emeth » (Aleph, Mem, Tav), autrement dit la vérité. Si le golem devient agressif, effacer rapidement la première lettre, Aleph, de son front. Le mot se lit maintenant « Meth », la mort. Le golem retourne alors en poussière. Une autre version propose de placer dans la bouche du golem un parchemin sur lequel on inscrit l'un des multiples noms de Dieu avec son propre sang, mais je demande à voir. » 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Revenons à notre rabbi Yehuda Loew ben Bezalel, le MaHaRaL (acrostiche de Moreinu HaRav Loew, notre maitre le rabbin Loew) dont je vais vous narrer l’histoire véritable :

Rabbi Loew habitait le quartier juif de Prague. Grâce à sa profonde érudition et à ses grandes qualités humaines, il était devenu celui que l’on appelait le Maharal, considéré comme l'un des plus grands docteurs de la loi de Moïse. Il est vrai que les gens disaient qu’il était issu de la lignée de David… De nombreux élèves venaient l’écouter parler dans la vieille synagogue dont il avait la charge.

En ce temps-là, la communauté juive subissait les attaques sournoises de mauvais chrétiens qui l’accusaient de sacrifier des enfants. Ces extrémistes oubliaient le neuvième commandement qui dit que personne ne doit porter de faux témoignage contre son prochain. C’est moins grave que de tuer ceux qui pensent autrement, mais c’est moche quand même. Rabbi Loew imagina alors la plus belle des parades, créer un golem, un puissant protecteur pour le quartier, un être qui serait redouté de tous, insinuant la peur dans le cœur des détracteurs. Il appela alors son gendre Isaac ben Siméon, un Cohen, et un de ses disciples, le lévite Yakob ben Chaim. La nuit venue, le visage dissimulé sous leurs capuches, ils se rendirent à la lueur de leurs torches sur la rive de la Vltava toute proche.

Là, rabbi Loew demanda à son gendre de se positionner à sa droite, à Yakob à sa gauche, puis il façonna une forme humaine avec l’argile de la rivière. Une fois la statue terminée, il demanda à Isaac de tourner sept fois autour d’elle en prononçant des formules rituelles, évoquant le feu. A son tour Yakob fit de même, évoquant quant à lui l’eau. Rabbi Loew fit de même en ajoutant l’air, ce qui fit, avec la terre argileuse de la créature, que les quatre éléments furent réunis. Rabbi Loew fit alors appel à la magie la plus puissante, celle de l’éther, et écrivit une parole divine, un puissant nom de Dieu, Emeth (la vérité, et je ne mens pas), sur le front du golem. Certains disent qu’il l’écrivit sur un parchemin qu’il mit dans sa bouche. Quoi qu’il en soit, le rabbi insuffla la vie dans la créature qui se mit à son service.

Il rentra chez lui, suivi du golem obéissant. Il lui demanda de veiller sur ses semblables, de prévenir en cas d’attaque, d’effrayer tout intrus et le cas échéant et vu sa force, d’aider madame dans les travaux domestiques, ce qui lui valut une belle frayeur. En effet, un jour qu’elle devait partir rendre visite à une parente, Perel, la femme du rabbi, demanda au golem de puiser de l’eau à l’aide de deux seaux et d’en remplir un tonneau pour la lessive. S’absentant plus longtemps que prévu, elle revint tard et vit que le Golem ne s’était pas arrêté dans sa tâche : la cuisine était totalement inondée. La créature avait de la force, mais pas de raison ni de volonté propre…

Rabbi Loew faisait travailler le golem durant 6 jours, et le laissait se reposer le septième, le jour du Shabbat. Pour cela, il le rendait inerte en effaçant sur son front la première lettre, Aleph. Le mot Meth apparaissait alors, qui veut dire mort. Ou bien il enlevait le parchemin de sa bouche dans la deuxième version. Le temps passa et la créature grandit, non pas en sagesse puisqu’elle en était dépourvue, mais en force et en taille, tout en remplissant son devoir à merveille. Un jour pourtant, le rabbi, la tête prise ailleurs, oublia le soir du Shabbat d’enlever l’Aleph du front du golem et celui-ci, sans recommandations, partit dans la ville où il sema le désordre et la terreur. 

Le Maharal le rattrapa et lui ordonna de rentrer, mais le mal était fait. Le 16 février 1592, il fut convoqué par l’empereur avec son frère, le grand érudit rabbi Sinaï, son beau-frère Isaac Weisel et son gendre rabbi Isaac Cohen. Le bruit courrait que Rodolphe, influencé par les religieux catholiques, voulait expulser les juifs de Bohême… Nul ne sait ce qu’ils se sont dit, mais ce qu’il y a de sûr, c’est qu’une fois le Maharal parti, l’empereur, féru d’alchimie, de magie, d’art et d’essai, promis sa protection à la communauté juive de Prague. Il est fort possible qu’en échange, il ait demandé au rabbi de détruire son golem.

Parce qu’une nuit sans lune, rabbi Loew se rendit avec la créature de nouveau obéissante dans la guenizah située au grenier de sa synagogue. En effet, il ne pouvait la détruire comme le lui avait demandé Rodolphe, le nom sacré de Dieu étant inscrit sur son front. Et puis finalement, personne à part lui ne pouvait savoir que le golem n’avait pas été désintégré, et le garder sous le coude en cas de besoin, c’était faire preuve d’une grande sagesse. Rabbi Loew ne fit qu’effacer encore une fois l’Aleph. Le golem disparut des rues de Prague et l’empereur tint parole : des lois empêchant la persécution des juifs pour de faux motifs furent promulguées.

Voici la véritable histoire du golem de Prague.

Golem 16b

La légende cette fois-ci rapporte que le fils unique du Maharal, Betsalel, aidé de ses trois sœurs, Reichel, Tilla et Reyalino, rendit la vie à la créature. Il parait même (ce ne sont que des ragots, mais enfin…) que quelques allemands, durant la deuxième guerre mondiale, voulurent entrer dans la guenizah pour récupérer le golem : mal leur en prit, jamais ils n’en ressortirent.

 

 

 

 

 

 

 

 

Golem 20a

Certains grincheux insinueront que l’histoire du golem ne parut qu’en 1847 dans un recueil édité chez Wolf Pascheles, et que nulle trace écrite n’existe avant cette date, que la rénovation du grenier de la synagogue en 1883 n’indiqua nulle présence insolite, que le réalisateur d’un film tourné sur place pour la télévision en 1984 n’y vit rien d’étonnant non plus et que la plupart des gens considèrent ce conte comme pure fiction, comme l’écrivit l'écrivain autrichien Gustav Meyrink en 1915.

 

 

 

 

 

 

Golem 9a

Ce sont bien des grincheux… Ceux qui savent affirment que l’histoire est tout à fait authentique, et que le golem, obéissant à son dernier maitre, est allé se cacher dans le cimetière du quartier Žižkov.

 

 

 

 

 

 

 

http://www.kabbale.eu/l-exorcisme-par-les-rabbi-la-magie-et-le-golem/

http://www.kabbale.org/index.htm

http://www.paranormal-encyclopedie.com/wiki/Articles/Golem

http://institut-symbiosis.com/2010/08/les-capitales-mystiques-prague/

http://www.prague.eu/fr/objets/lieux/181?frm.categoryListing=181

24 octobre 2016

La chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom

 

Sainte-Marie du Menez Hom 3Nous venons de voir que le roi Marc’h avait fait construire une chapelle aux pieds de la montagne sacrée du Menez Hom en l’honneur de sainte Marie. C’est la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom, nommée Ty ar Werc’hès, la Maison de la Vierge en breton.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sainte-Marie du Menez Hom 14Elle fut construite en 1570 sur les ruines d’une construction romane, elle-même bâtie, selon la tradition, sur les restes d’un temple dédié à la déesse Brigitt, situé à l’intersection des anciennes routes commerciales de la région.

 

Sainte-Marie du Menez Hom 15

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sainte-Marie du Menez Hom 2On pénètre dans l’enclos paroissial ou placitre par une triple porte monumentale édifiée en 1739. La porte centrale est surmontée d’un fronton où sont creusées de chaque côté des niches contenant une statue de la Vierge et une de saint Hervé. Elle est fermée par une grille ouverte uniquement lors du passage des cortèges funéraires.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sainte-Marie du Menez Hom 27Les fidèles au quotidien doivent utiliser les portes latérales, dont le passage est barré par une pierre qu’il faut enjamber (fait pour empêcher les animaux d’entrer dans l’enclos).

 

 

 

 

 

Sainte-Marie du Menez Hom 26Il semblerait que l’une des pierres de seuil en schiste ardoisier soit un remploi d’une ancienne pierre à cupules.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sainte-Marie du Menez Hom 13A l‘intérieur de l’enclos, le calvaire à trois croix date de 1544 et fut réalisé dans l’atelier de l’Elorn.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sainte-Marie du Menez Hom 19Sur le socle Marie-Madeleine agenouillée, que l’on retrouve au premier niveau aux côtés d’une Piétà, accompagnée de saint Jean, saint Pierre et saint Yves. Au-dessus, deux cavaliers aux pieds du Christ crucifié. Les deux autres croix présentent les deux larrons. 

 Sainte-Marie du Menez Hom 20

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sainte-Marie du Menez Hom 8La chapelle, en croix-latine à chœur à chevet droit peu saillant, fut construite grâce aux dons importants provenant des marchands venus des quatre coins de la Bretagne participer aux quatre grandes foires, dont celle consacrée aux chevaux et celle du 17 juin (proche du solstice), le jour de la saint Hervé (fils de barde, aveugle de naissance et musicien aidé d’un loup).

 

 

 

 

 

Sainte-Marie du Menez Hom 11Ils participaient aussi activement au pardon du 2eme dimanche de mai (mois de Marie, de la fécondité, du feu, de Beltaine, fête de Belenos) et plus tard du 15 août (mois de Lugnasad, fête de l’Assomption de Marie).

 

 

 

 

 

 

Sainte-Marie du Menez Hom 6Sainte-Marie fut agrandie entre 1591 et 1597 avec le doublement des bas-côtés.

 

 

 

 

 

 

 

Sainte-Marie du Menez Hom 5La dernière extension, dans l’angle nord-ouest, est appelée la chambre des moines. Elle fut restaurée et modifiée entre 1663 et 1773, date de la fin de l’édification du clocher-porche à galeries à balustrades, surmonté d’un dôme à lanternon.

 

 

 

 

 

 

Sainte-Marie du Menez Hom 4La foudre frappa ce clocher et endommagea la toiture en mars 1903, mais l’édifice fut aussitôt réparé, puis fut classé aux Monuments Historiques en 1916. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sainte-Marie du Menez Hom 12A l’intérieur de la chapelle, l’autel central et les deux autels latéraux sont surmontés de retables réalisés entre 1703 et 1710. Ils furent classés aux Monuments Historiques en 1912, avant même la chapelle. La statuaire du retable représente la Sainte Famille (Marie et l’enfant, Joseph, Anne et Joachim) et les bas-reliefs des scènes de l’Annonciation, la Visitation, la Nativité et l’Assomption.

 

 

 

 

 

Sainte-Marie du Menez Hom 25aDans la chapelle également, des pièces remarquables du XVIe siècle, les sablières. Une panne sablière est une poutre placée horizontalement à la base du versant de toiture, sur le mur de façade. On la nomme ainsi car on la posait sur un lit de sable, qui en fuyant permettait à la poutre de prendre sa place lentement.

 

 

 

 

Sainte-Marie du Menez Hom 9La statuaire de la chapelle est riche : un saint Laurent du XVe siècle, saint Hervé, parmi d’autres.

 

 

 

 

 

 

 

Sainte-Marie du Menez Hom 22aIl existe bien sûr une fontaine sacrée proche de la chapelle. Elle se situe dans un champ, en direction de l’Aulne.

 

 

 

 

 

 

 

Sainte-Marie du Menez Hom 24aA l’heure actuelle très abimée, cette fontaine-mur se composait encore en 1920 de deux pans inclinés et de deux murets reposoirs qui encadraient le bassin.

 

 

 

 

 

 

Sainte-Marie du Menez Hom 28Un peu plus loin sur la route de Plomodiern se dresse la croix de Park ar Groaz Ru, en français la croix du Champ de la Croix Rouge. Les Templiers ne s’installaient pas n’importe où…

 

 

 

 

 

 

Plomodiern Anatole Le Braz 4aEt pour finir, nous retrouvons notre barde Skreo ar Mor, autrement dit Anatole Le Braz, qui écrivit dans La Noël de Jean Rumengol :

 

 

 

 

 

« La Vierge était chère aux Bretons du littoral. Sur tous les caps ils dressaient son image; ils lui bâtissaient des maisons de pierre sculptée, surmontées de ces clochers élégants qu'on prendrait de loin pour de fines dentelles en granit suspendues entre terre et ciel. Ils l'invoquaient sous de multiples qualificatifs, les plus poétiques, les plus tendres. Ils la nommaient « Madame Marie la douce », « Vierge de Bonne Nouvelle », « Reine divine de la mer ». Pendant les tourmentes, ils la voyaient marcher, vêtue de lumière, sur les flots. Elle ouvrait devant les bateaux des routes d'argent clair. Le seul frôlement de sa longue robe blanche apaisait la colère des vagues; la tempête lui obéissait avec une docilité de brebis.

C'est du moins ce que croyaient fermement les Bretons d'autrefois.

Ils croyaient encore que sainte Marie du Ménez-Hom avait été proposée par Dieu à la conservation des mystérieuses cités qui dorment, enfouies sous les eaux, au large des plages armoricaines. Aux temps anciens, avant la disparition d'Is, elle fut la patronne de cette légendaire capitale de la Cornouaille. Quand la ville eut été submergée par les flots, le roi Gralon, qui s'était enfui sur son cheval gris pommelé, avec saint Guennolé en croupe, vint prendre terre au pied du Ménez-Hom. Sur les conseils du moine, il fit élever au sommet du mont une église expiatoire, de proportions modestes, mais qui reproduisait néanmoins en ses lignes essentielles la cathédrale d'Is. Il s'apprêtait même à y faire sculpter une sainte Marie en granit bleu toute pareille à celle que la mer avait engloutie avec toute la ville. Guennolé lui enjoignit d'attendre, et momentanément la niche destinée à la Vierge resta vide.

Mais, un soir, les pêcheurs de Cast, de Penn-Trez et de Plomodiern ne furent pas peu surpris de voir la silhouette rigide d'une femme, que le couchant nimbait d'or, s'avancer majestueusement sur la face de la mer. Elle marchait tout d'une pièce, comme une statue. Et c'en était une. Parvenue à la grève, elle s'engagea dans le sentier de la montagne, et, le lendemain - qui était un dimanche - la Vierge d'Is se dressait en pied dans l'église neuve du Ménez-Horn. Il paraît que dans sa main droite elle tenait une clef de fer artistement ouvrée. On en conclut que c'était la clef de la ville engloutie. Depuis, un proverbe eut cours, qui disait: " Si jamais sainte Marie descend du Ménez-Hom, ce sera pour rouvrir les portes de Ker-ls. »

Comme le gland engendre le chêne, ainsi le proverbe engendre souvent la légende. Plus tard on raconta dans le pays que la Vierge du mont quittait son piédestal tous les cent ans, durant la nuit de Noël, pour aller montrer le Mabik aux cités qui dorment sous les ondes. Bienheureux le vivant qui se trouvait, cette nuit-là, sur son chemin. La Vierge le priait de porter l'Enfant-Dieu et l'emmenait à sa suite dans les villes sous-marines ressuscitées. Il y assistait à de si merveilleux spectacles, y coudoyait une telle profusion de richesses que ses yeux en demeuraient éblouis pour l'éternité. »

 

http://www.plomodiern.fr/public/patrimoine/

24 octobre 2016

La fontaine Saint-Lahouarn de Plomodiern

 

Plomodiern 6aPlomodiern, aux pieds du Menez-Hom, est une très ancienne paroisse bretonne. Son nom provient du breton ploe, la paroisse, et de l’hagionyme Modiern ou Mordeyrn, saint né au Ve siècle à Nantglyn au pays de Galles. Il aurait été fils du roi Edeyrn d’Edeymion, petit-fils du roi Cunedda Wledig, descendant du roi David.

 

 

 

 

 

Plomodiern golden maned 1Dans un poème du XVIe siècle, il est dit qu’il se rendit sur l’ile sainte de Bardsey sur son cheval Golden-Mane qui marchait sur l’eau. Il prit alors le surnom de « roi de la mer » (tiens, ça me rappelle un peu Gradlon et Morvarc’h ou le roi Marc’h). Il revint au pays et construisit ensuite une chapelle où il fut enterré à sa mort. Ce sanctuaire devint lieu de pèlerinage, son nom étant invoqué pour obtenir la guérison des gens et des troupeaux durant une année.

 

 

 

 

 

 

Plomodiern fontaine Saint-Corentin 3aC’est aussi sur la commune de Plomodiern, à Lescobet, que la légende situe l’ermitage de saint Corentin (sant Kaourintin). Ce saint du VIe siècle aurait vécu en se nourrissant d’un filet d’un unique poisson qu’il pêchait chaque jour dans une fontaine, et qui se reconstituait miraculeusement le lendemain. Il aurait aussi, selon la tradition, nourri Gradlon et sa suite qui s’étaient perdus dans la lande avec ce même poisson. Gradlon, impressionné, fit de Corentin l’évêque de sa capitale, Quimper.

 

 

 

 

plomodiern fontaine Sant-Corentin 1On dit que ce poisson était une truite, ou un saumon. Et tout le monde sait que chez les celtes, le saumon, homologue du sanglier, est l’animal de la science sacrée, symbole de la connaissance et de la sagesse. Il relie le monde lunaire invisible au monde solaire sensible. C’est lui qui remonte à la source.

 

 

 

 

 

 

Sainte-Marie du Ménez-Hom Hervé 1Mais c’est un autre saint qui nous intéresse : Lahouarn, saint patron de l’église de Plomodiern, que l’on retrouve aussi au fronton de la porte monumentale du placitre de Sainte-Marie du Menez Hom.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plomodiern 1A l’entrée du bourg, déplacée de l’autre côté de la route, se tient une petite fontaine de dévotion qui lui est dédiée. Avec sa voûte en berceau et son toit en bâtière très pentu, elle se dresse dans un petit enclos.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plomodiern 4Son eau se déverse dans un bassin. Les sculptures dressées de chaque côté ont été rajoutées : saint Marc et son lion, saint Nicolas et les trois enfants.

 

 

 

 

 

 

 

Plomodiern 2Accrochés au fronton, les restes d’un Christ en croix.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plomodiern 3La seule représentation de Lahouarn, au fond de la niche, est récente. La légende dit que le saint venait s’y laver les pieds.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plomodiern Hervé 1Mais qui était ce Lahouarn ? C’est un saint populaire de Bretagne, né à Plouzévédé, qui porte de nombreux noms, parmi lesquels Mahouarn, Houarneau, Hoarvian, Hoarnec, Houarné, Houarniaule. Mais le plus connu reste Hervé. La légende le présente comme le fils d’Hyvarnion, un barde venu de Grande-Bretagne au début du VIe siècle à la cour du roi Childebert, et de Rivanon son épouse.

 

 

 

 

 

Plomodiern Hervé 7aSes parents firent le vœu que l’enfant à venir ne voit jamais « la fausse lumière trompeuse de ce monde, mais qu’il ait la vision des splendeurs célestes ».  Il naquit aveugle et devint musicien. D’une grande piété, doué pour les études, il renonça aux ordres majeurs, n’acceptant que la fonction d’exorciste, et se fit ermite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plomodiern Hervé 3Il fonda un monastère près de l’endroit où il est né, qui deviendra Lanhouarneau (l’ermitage d’Hervé). Il y mourut le 17 juin 568. Auparavant, il avait été l’un des juges lors du procès du roi Conomor. Parmi les miracles qui lui sont attribués, comme l’exorcisme de plusieurs démons et le jaillissement de plusieurs sources, le plus célèbre reste sans doute celui de la maitrise du loup.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plomodiern Hervé 2Un jour qu’il labourait avec l’âne de son cousin Urfold, aidé d’un jeune garçon qui lui servait de guide, Guich’Haran, un loup vint et dévora l’animal. Hervé le regarda, et le loup s’attela de lui-même à la charrette, remplaçant l’âne dans tous ses travaux.

 

 

 

 

 

Plomodiern Hervé 8Une autre version raconte que c’est le chien qui guidait Hervé qui fut mangé. Le loup prit alors sa place et devint un fidèle compagnon. C’est pour ces raisons qu’Hervé est représenté tenant un loup en laisse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plomodiern Loup 1aRobert-Jacques Thibaud parle du loup : « il représente les forces de la nuit, le danger que peuvent redouter ceux qui s’égarent hors du bon chemin. Associé au royaume des morts, il devint au Moyen-âge, un des serviteurs du diable dévorant ou emportant les âmes, ce qui faisait de lui un principe initiatique et psychopompe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plomodiern Loup 6aIl peut aussi devenir l’instrument de la divinité, si ce n’est la divinité elle-même (Zeus-Anubis-Apollon) telle que l’illustre la louve romaine allaitant Romulus et Remus. Il s’agit de la puissance du principe lunaire, des êtres de son domaine, redoutés parce que mal connus de notre conscience solaire ». Tenir un loup en laisse, comme le fit Hervé, je vous laisse deviner à quoi cela correspond.

 

 

 

 

Plomodiern Odin 1Chez les Celtes, Le dieu Lug était accompagné de deux loups, comme Wotan chez les Germains et Odin chez les Nordiques. Lug étymologiquement proviendrait du proto indo-européen leuk, la lumière, alors que le loup vient de lukwos, assez proche finalement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plomodiern Loup 9aChez les Grecs, lumière leukos puis lukê et loup lukos ou lykos sont très proches phonétiquement. Apollon Lycien ou Lykeios est soit le dieu de la lumière, soit un dieu-loup (la Lycie, en Turquie du sud, est le pays de Leto, sa mère, qui se fait aider par les loups). Apollon Lycien, maître des passages, révèle les mystères et initie les musiciens et les poètes. Aristote ne s’y trompa pas, lui qui fonda son école philosophique initiatique, le Lycée, à proximité de son temple. Et que dire de Romulus et Remus ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plomodiern Loup 3aChez les Bretons, le loup, bleiz, du celtique ancien bledios, donna son nom à l’instructeur de Merlin, Bleiz ou Blaise, l’un des derniers grands druides (voire avatar de Belenos, dont l’un des animaux attributs est le loup), qui vivait en forêt entouré de loups. Revenons à Odin. Ce dieu nordique est borgne : il a donné un de ses yeux pour pouvoir boire à la fontaine du savoir. Hervé est allé plus loin dans la connaissance puisqu’il a donné ses deux yeux. Il aura, en contrepartie, le don de double vue.

 

 

 

 

 

Plomodiern Hervé 5Une autre légende rapporte qu’Hervé, en éternuant, perdit une dent qui vint se ficher dans une grosse pierre, formant une fente d’où immédiatement jaillit une grande clarté, un rayon si concentré qu’il faillit tuer un jeune garçon qui passait par là. Oups. Fiat lux, et facta est lux ?  Attention dent j’ai, il faut faire gaffe en s’approchant de la pure lumière… Le pouvoir créateur de l’esprit est infini.

 

 

 

 

 

 

 

Plomodiern Hervé 6aHervé devint naturellement le saint patron des bardes bretons. Il est invoqué bien sûr pour les maladies oculaires (conjointement avec saint Lubin…Lupin… Lupus…sacré Arsène, que Maurice Leblanc ne créa que pour éveiller, sacré Remus, le loup-garou ami d’Harry Potter, surnommé Lunard-la Lune, grand sorcier, excellent professeur de défense contre les forces du Mal), mais aussi pour la guérison des peurs, pour la protection des animaux, en particulier les chevaux, comme le montre ce cantique : « Ô Saint Hervé, saint béni du mal et de la maladie, protège-nous et nos chevaux. »

  

19 octobre 2018

La chapelle de Notre-Dame de Baroille

 

PaléolithiqueBaroille est actuellement un petit hameau dépendant du village de Saint-Georges-de-Baroille, situé sur un plateau élevé dominant les gorges de la Loire. L’endroit fut occupé depuis fort longtemps, comme en témoignent des haches de pierre du Paléolithique retrouvées à proximité. Plus tard, un oppidum gaulois fut construit : il en reste quelques traces au lieu-dit Châtellard-de-Chazy, où l’on mit à jour des fortifications en pierre. Des tuiles romaines puis quelques poteries prouvent que le site fut habité en continu depuis ces temps reculés.

 

 

 

Poterie Moyen-âge 2aUne ancienne voie, reliant Mâcon à Clermont, empruntait le pont de Pinay sur la Loire et passait à Baroille. Elle fut utilisée plus tard par les pèlerins de Compostelle se rendant au Puy-en-Velay. Les terres argileuses du plateau, de très bonne qualité (on trouvait de l’agile de différentes couleurs : brun rouge, blanche, ocre), en firent un endroit prisé des potiers : Baroille proviendrait baraille, qui, au Moyen-âge, désignait la vaisselle ordinaire.

 

 

 

 

Saint-Georges de Baroille 1La chapelle de Baroille fut construite au XIIIe siècle. Le clocher et une partie des murs furent remaniés au XVIe. Une pierre de l’ancien autel fut enchâssée dans le mur ouest.

Saint-Georges de Baroille 3

 

 

 

 

 

 

Saint-Georges de Baroille 2Ancienne église communale, elle fut déclassée au XVIIIe siècle par Mgr Camille de Neuville, archevêque de Lyon, au profit de la chapelle Saint-Georges qui dépendait d’elle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Georges de Baroille 6Elle devint patrimoine privé, tomba peu à peu presque en ruine. Rachetée en 1997 par l'Association des Amis de Notre Dame de Baroille, elle fut restaurée.

 

 

Saint-Georges de Baroille 5

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vierge de BaroilleCet endroit abritait, depuis le XIIe siècle, la statue d’une vierge noire, Notre-Dame de Baroille. Tous les 8 septembre, jour de la nativité de la Vierge Marie, les pèlerins venaient lui faire leurs dévotions, jusqu’en 1952, date à laquelle le pèlerinage tomba dans l’oubli. La statue fut alors vendue au musée du Louvre, où elle se trouve exposée depuis, dans un caisson en verre du pavillon Richelieu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Baroille 5aLes Amis de Notre Dame de Baroille firent sculpter grossièrement une autre Vierge, et rétablirent la manifestation en 1997.

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Baroille 2

Notre-Dame de Baroille, datée du XIIe siècle, mesure 52 cm de hauteur pour 21 cm de largeur et 16 de profondeur. La proportion est à peu près respectée, comme pour ses grandes sœurs en bois mesurant 70 cm sur une base de 30. Pourquoi toujours les mêmes nombres ?

Peut-être un début d’explication : le 3 représente la trinité, conjonction du 1 et du 2, ce qui produit l’union du ciel et de la terre, l’incarnation de la Vie, la descente de l’énergie primordiale dans la matière. Chez les druides et leurs triades, que l’on retrouvera dans la règle des templiers, ce sont les trois principes fondamentaux (eau, air et feu) d’où découleront les forces créées de l’univers. Ce sont aussi les trois aspects de la matière, les trois principes alchimiques (sel, soufre et mercure), les trois phases du Grand-Œuvre (noir, blanc et rouge). 

Le 7 est un symbole d’accomplissement, de virginité, de perfection et de transcendance. Selon Hippocrate, il dispense vie et mouvement. Il est le nombre de l’homme réalisé. Chez les hébreux, il est le symbole de la totalité humaine, mâle et femelle à la fois, l’androgyne. Chaque période lunaire dure 7 jours, chaque mois lunaire 7x4, 28 jours. 28 = 1+2+3+4+5+6+7. Il est aussi la représentation de la montée de la conscience, qui se fait en 7 étapes. Ce sont les 7 plans de l’existence manifestée, pouvant se rapporter aux 7 centres vitaux (chakras), aux 7 corps de l’humain (physique, éthérique, astral, mental, causal, spirituel et divin). C’est aussi le nombre des arts libéraux qui se divisent en deux degrés : le Trivium et le Quadrivium. Le Trivium (les trois chemins en latin) concerne le « pouvoir de la langue » et se divise en grammaire, dialectique et rhétorique. Le Quadrivium (les quatre chemins) se rapporte au « pouvoir des nombres » et se compose de l'arithmétique, de la musique, de la géométrie et de l’astronomie.

3x7=21, symbole de la maturité, de l’accomplissement, de la plénitude, de la perfection par excellence, de la sagesse divine. La lame 21, c’est le Monde.

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Baroille 3aLa statue, polychromée,  a la particularité d’être faite d’un alliage de plomb repoussé.

Extrait du livre de Viollet-le-Duc et Pierrefonds, "Histoire d'un chantier" : « Les ornements à reproduire sont d'abord exécutés en plâtre pour servir de modèles, et ces modèles sont ensuite coulés en fonte de fer pour servir de matrices. L'épaisseur du plomb employé varie de 2 à 3 mm, selon la plus ou moins grande profondeur des ornements et selon la force qu'on veut donner. On étend une feuille de plomb sur le modèle en fonte et, avec des maillets à panne arrondie et des chasses en bois de peuplier, on lui fait prendre par le battage les formes générales du modèle. Le bois tendre de peuplier convient à ce premier travail parce qu'il repousse le plomb sans le maculer d'empreintes à chaque coup comme le ferait un bois dur. On achève l'ouvrage, au contraire, avec des chasses en buis ou en charme qui permettent de marteler le plomb et de le ciseler pour ainsi dire. L'habileté consiste à nourrir les creux avec de la matière prise dans les pleins, de sorte que le plomb repoussé présente partout la même épaisseur, comme avant le travail. »

Le travail sur le vil métal que l’on transforme…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Châteauneuf-les-Bains 6Une autre Vierge Noire est sortie du même moule, celle de Châteauneuf-les-Bains, petite bourgade du Puy-de-Dôme aux eaux thermales connues depuis l’antiquité, située sur les bords de la Sioule. Celle-là fut rapportée des croisades, selon la légende, par le seigneur de Montmorin.

Châteauneuf-les-Bains 4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Colombe 1Les deux statues montrent la Vierge portant une colombe dans la main droite. La colombe, comme chacun le sait, est un symbole de pureté, de beauté. Elle est souvent messager des Dieux, ou illustration du principe féminin. Mais elle représente aussi l’âme, ou le Saint-Esprit descendant. Pour l’instant, l’oiseau est encore dans la main de la Vierge, puis bientôt la magie, l’âme agit.

 

 

 

 

Thuir 8Contrairement à ce que j’ai pu lire sur internet, la Vierge Noire de Thuir, elle aussi en métal, n’est pas faite à partir du même moule.

Thuir 5

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grand oeuvre 2aToutes les caractéristiques des Vierges Noires sont ici présentes. Les couleurs, bleue pour la tunique de la mère, rouge pour sa robe, verte pour la robe de l’enfant et rouge pour sa tunique, auxquelles est ajouté de l’or en garniture. Le bleu, couleur du féminin sacré, vert de la coupe, le graal, taillé dans l’émeraude de Lucifer, contenant le principe vital par excellence, le sang rouge du futur Christ. Le noir de la fonction, le blanc de la peau, le rouge de l’habit, l’or des décorations, nous sommes bien encore une fois dans le Grand Œuvre alchimique.  

 

  

Pour terminer, un petit cadeau de Jacques Bonvin qui, dans son ouvrage sur les Vierges Noires, donne une explication des couleurs : « Le vert est attribué à la Vierge, symbole des eaux primordiales. Le verre de couleur verte ne laisse passer à travers lui que les couleurs allant du jaune au violet, couleurs associées à l'évolution spirituelle. Le verre de couleur rouge ne laisse passer que ses propres radiations rouges et absorbe toutes les autres. Le rouge, attribué au fils, engendre l'énergie, créée la chaleur et la force. Il est la couleur de l'amour total. De leur union dans une Vierge Noire va se dégager une première symbolique. Par la position méditative, la statue de la Vierge capte l'énergie cosmique et tellurique qu'elle inverse et qu'elle envoie (qu'elle émet) par son fils, dont la couleur rouge engendre l'énergie. Le vert sert à neutraliser les forces extérieures et à recevoir uniquement les couleurs spirituelles. Le christ par le rouge ne peut recevoir que son propre rayonnement. Inversement, le fils, parce qu'il est l'énergie, le Verbe, canalise le courant émis par l'homme. La position du fils sur la statue fait qu'il est le catalyseur par qui tout passe. Il retransmet ce qu'il reçoit, par exemple une prière à sa mère, qui, par la puissance de son onde de forme et la puissance magnétique du vert, inverse les polarités et renvoie au fidèle la propre force de la prière transmutée. »

 

https://www.saintgeorgesdebaroille.com/les-amis-de-la-chapelle/

2 décembre 2016

L’église Saint-Christol de La Couvertoirade

L’église Saint-Christol

 

La Couvertoirade Saint-Christol 1Le plus ancien bâtiment de La Couvertoirade est une chapelle, à 800m à l’est du village actuel, qui fut construite sous le vocable de Saint-Christol. C’est de ce bâtiment dont il est question dans les cartulaires de Gellone. Il n’en reste pas grand-chose, quelques murs de la nef aux fenêtres à simple ébrasement et une partie du chœur, mais sa restauration est en projet. C’était probablement au départ une chapelle carolingienne dont le chevet carré, en ressaut, fut remplacé par un chœur voûté en berceau vers le XIe siècle. Les Templiers la conservèrent comme église paroissiale.

 

La Couvertoirade Église Saint-Christol 2aLa nouvelle église Saint-Christol, intra-muros, fut normalement construite par les Hospitaliers au XIVe siècle.

La Couvertoirade Église Saint-Christol 3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade Église Saint-Christol 12Une clé de voûte représente une croix à huit pointes, symbole des huit Béatitudes qui leur étaient promises.

La Couvertoirade Église Saint-Christol 11

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade Église Saint-Christol 5Le mur nord en gros appareil (pierres taillées identiques à celles du château), posé sur le rocher, indiquerait qu’il faisait peut-être partie de l’ancienne enceinte castrale, ou que les pierres utilisées faisaient partie des bâtiments de l’ancienne basse-cour des Templiers.

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade Église Saint-Christol 10Une tour de garde quant à elle surmontait le chœur, mais trop épaisse et trop lourde pour pouvoir être conservée, elle fut détruite au XVIIIe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade 13Le chevet plat, à l’est, faisait entièrement partie de la muraille.

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade plan 1a

L’église, d’un plan très simple, comporte une nef à deux travées flanquée d’une chapelle au sud et un chœur à chevet plat voûté d’ogives.

 

 

 

 

 

La Couvertoirade Église Saint-Christol 19Le clocher carré surmonte la partie ouest de l’édifice.

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade 34aA gauche de la porte d’entrée en plein cintre romane (peut-être réemploi du château), le moulage d’une ancienne plaque en bronze située à l'origine à l'entrée du cimetière est gravée des mots occitans suivants : « Bonas gens que per aissi passatz Pregatz dieu per los trespassatz », « bonne gens qui par ici passez, priez Dieu pour les trépassés », remonterait quant à elle et selon quelques linguistes et quelques règles grammaticales, au XIIIe ou XIVe siècle.

 

 

 

La Couvertoirade Église Saint-Christol 7aAu-dessus, trois culs-de-lampe en réemploi sont intégrés dans la façade. D’où proviennent-ils ?

La Couvertoirade Église Saint-Christol 6a

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade Église Saint-Christol 22On accédait à l’église par un escalier taillé dans le rocher.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

saint christophe 12aL’église fut dédiée à saint Christol, ou Christophe (du grec Christós, le Christ, et de phorós, celui qui porte).

 

 

 

 

 

 

Saint Christophe 4aCe personnage imaginaire très populaire est représenté portant le Christ enfant sur ses épaules, lui faisant traverser une rivière. C’est la représentation symbolique d’un passage, qu’il soit spirituel ou alchimique, menant vers la lumière ou vers l’or, sa matérialisation.

 

 

 

 

Saint Christophe 1aLes premiers récits en orient parlaient de lui comme d’un géant à tête de chien, se rapprochant d’Anubis en Egypte, celui qui fait passer les morts dans l’au-delà.

Saint Christophe 5a

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint Christophe 8aEn occident, il est un géant cananéen (canis ?) voulant se mettre au service du plus grand des rois.

 Saint Christophe 7a

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint Christophe 2a

Il est devenu le saint patron des voyageurs, portant une canne qu’un miracle fit refleurir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le cimetière

 

La Couvertoirade Église Saint-Christol 14Une partie du fameux cimetière coupé en deux par les remparts en 1445 jouxte l’église. En son sein plusieurs stèles discoïdales (des copies) sont posées, figurant d’anciennes tombes.

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade Église Saint-Christol 9Deux de ces stèles, provenant de Saint-Martin-du-Vican, près de Nant, sont posées dans le chœur de l’église. Ces deux-là sont datées du XIVe siècle, alors que celles du cimetière sont plus récentes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade Église Saint-Christol 15Les stèles discoïdales monolithiques sont constituées d'un disque de pierre sculpté en général au moins sur une face qui surmonte un socle souvent trapézoïdal. Elles sont dressées au chevet d'une tombe, toujours orientée est/ouest, leurs faces tournées vers le soleil levant, et on les trouve le plus souvent dans des cimetières villageois, monastiques ou hospitaliers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade Église Saint-Christol 18A quoi servirent ces stèles ? Plusieurs thèses ont vu le jour, comme celle qui en fait une spécificité funéraire cathare, ou bien templière ou jacquaire, la plupart en faisant un monument présentant des symboles chrétiens. Je pense que cela représente une infime partie de ce qu’elles sont vraiment. Symbole chrétien ? Oui, mais avant….

La Couvertoirade Église Saint-Christol 25

 

 

 

 

 

La Couvertoirade Église Saint-Christol 17Elles apparaissent à l'époque romaine, voire avant si l’on prend en compte par exemple les disques asturiens de l’Âge du Fer, et connurent une large diffusion entre les XIe et XVe siècles. Ces stèles subirent l’influence locale, comme celles d’Irlande (gaëlique et celtique). Leur diffusion s’est faite du Maroc jusqu'en Scandinavie et du Portugal jusqu’en Syrie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Stèle basque 4Au pays Basque, où elles sont nombreuses, on les appelle hilarri klinthôn, de hil, la mort, et arri, la pierre. On en trouve aussi dans des cimetières étrusques en Italie, en Russie et en Norvège. Certaines furent sculptées alors que le christianisme n’était pas arrivé d’orient, et en des endroits reculés qui n’ont même jamais entendu parler de lui. Il vaut mieux, à mon avis, se tourner vers le symbolisme de leurs dessins et de leurs formes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade Église Saint-Christol 23Ces stèles funéraires ont une partie circulaire posée sur une base de forme quadrilatérale, les plus anciennes étant trapézoïdales. Certains les voient d’aspect anthropomorphe, avec une tête importante posée sur un corps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Stèle Tanit

 

 

D’autres pensent qu’elles ont un rapport avec le signe de la déesse carthaginoise Tanit (connexion du monde terrestre avec le monde céleste en forme d’orant), qui ressemble à l’ankh égyptien (croix de vie ou ansée, symbole de la vie éternelle, clé des mystères qui ouvre les portes de l’au-delà), les deux possédant des vertus apotropaïques.

 

 

 

 

 

Saint Christophe 10b

 

 

Arghhh…. Encore un mot savant qu’il faudra essayer de placer dans votre prochain repas de famille histoire de se la péter un peu : apotropaïque, du grec apotropein, détourner, est un adjectif appliqué à ce qui conjure le mauvais sort, à ce qui vise à détourner les influences maléfiques, comme par exemple…. la médaille de… saint Christophe.

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade Église Saint-Christol 30Pour la forme, le cercle, c’est la représentation de la divinité, de la perfection, de l’éternité, des cycles de vie. Avec un point central, il devient actif, comme la roue (de feu, de fortune ou de vie) et protecteur. Le carré, c’est la terre, la matière, de l’incarnation, mais aussi de la connaissance secrète de la matière. Les deux sont reliés par un axe vertical.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Stèle basque 2aLes dessins et signes gravés à l’intérieur du cercle peuvent donner l’axe horizontal. Souvent ils sont symboles solaires, parfois ils sont rouelles, quand le centre se déploie jusqu'à la périphérie telle la roue cosmique, parfois ils se rapprochent de la symbolique de la croix celtique, qui représente l’expérience humaine et son évolution.

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade Église Saint-Christol 24Dans tous les cas, qu’elle soit chrétienne ou païenne, la stèle discoïdale porte toujours la même symbolique, reprise au fil du temps et des croyances, en rapport avec le passage du monde terrestre au monde céleste. Elle indique au visiteur qu’elle protègera le défunt se trouvant à ses pieds dans son voyage vers l’ailleurs. Héritage d’anciennes pratiques, promesse de vie éternelle, elle amène à la résurrection ou à la réincarnation, en tout cas à la renaissance dans un monde nouveau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2 décembre 2016

Le château templier de La Couvertoirade

Le château

 

La Couvertoirade château 19Dominant le village, posé sur un piton rocheux, le château fut terminé en 1249. C’est le seul bâtiment militaire templier en France qu’il nous reste, propriété d’un particulier.

 

La Couvertoirade château 3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade plan 2c

 

La Couvertoirade 14On accédait au château par une rampe menant à une barbacane (A), petit ouvrage de fortification avancé qui protégeait une première porte. Les vestiges de cette tour de fortification indiquent qu’une enceinte castrale extérieure existait à l’époque, protégeant une première basse-cour (B).

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade château 22La porte d’entrée, en arc brisé, est surmontée d’une bretèche, technique de défense importée d’orient.

 

La Couvertoirade château 20a

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade château 8Sur la droite en rentrant, les ruines d’un ancien corps de logis (C) ajouté par les Hospitaliers, percé de fenêtres datant du XVe siècle.

 

La Couvertoirade château 4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade château 2Sur la gauche, le donjon dont les murs sont soutenus par des contreforts plats (ressemblant à des lésènes, bandes verticales de faible relief destinés à la décoration comme les bandes lombardes) qui devaient supporter des mâchicoulis.

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade château 5Il est fait de pierres de taille carrées, lisses et régulières.

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade château 6Une rampe terminée par des escaliers taillés dans le rocher mène à une porte d’entrée romane.

 

La Couvertoirade château 12

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade château 10Au rez-de-chaussée, en partie taillée dans le rocher, une première salle voûtée en berceau (F) est faiblement éclairée par une meurtrière.

 

La Couvertoirade château 11

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade château 9Un autre escalier mène aux étages supérieurs que je n’ai pu visiter. Une salle voûtée en plein cintre, orientée est/ouest, mesurant 3,20 m de longueur sur 5 m de largeur, servait de chapelle aux Templiers. D’après un texte de 1762, elle était elle-même surmontée d’une autre salle, disparue au cours du temps. Il manque donc un étage au donjon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade plan 3a

Plus au sud, la haute-cour (D) donne accès à deux salles voûtées, dont l’une surmonte une citerne (E). Ces deux salles ne faisaient pas partie de la visite.

 

La Couvertoirade château 7Elle se termine par un rocher sur lequel était construite une tour de défense (G).

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade château 17En dehors de l’enceinte castrale, au sud/est, se tiennent encore les murs d’une ancienne construction dont les pierres sont de même nature que celles du donjon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade 31aLes archéologues pensent que nous sommes là en présence d’une grange, d’une écurie ou d’une bergerie, peut-être les trois à la fois. Cette bâtisse, mentionnée dans un document de 1613, fut restaurée au XVIIe siècle et possédait un toit en charpente supporté par 5 arceaux de pierre.

 

 

 

 

 

Templier 16aLes Templiers sont toujours auréolés de mystères. Ils nous avaient déjà fait le coup d’aller se balader à 9 à Jérusalem (c’est peu pour protéger les routes de Palestine), durant 9 ans (c’est long pour un service militaire) avant de fonder leur ordre et leurs 9 provinces d’occident, non pour eux, mais pour la gloire du nom du Seigneur. Pas mal pour un début.

 

 

 

 

Templier 15aLe 9, 3 fois 3, représente un principe de perfection réalisé sur 3 plans : physique, mental et spirituel, à l’image des deux cavaliers sur le même cheval. Le 9 c’est la triple couronne, le nombre du grand œuvre alchimique, c’est la fin d’un cycle, l’espoir d’une renaissance, d’un renouveau, le retour à l’unité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Couvertoirade ErmiteL’arcane IX du Tarot représente l’Ermite ou Hermite (issu du grec erêmos, le désert, ou du nom d’Hermès Trismégiste, inventeur de l’alchimie). L’Ermite effectivement tient une lanterne, c’est un porteur de lumière qui éclaire le chemin, amenant la sagesse et la connaissance.

 

 

 

 

 

 

 

 

Baphomet 1Et que dire de leur soi-disant icône maléfique appelée Baphomet ? Mais que de mystères (du grec mustês, l’initié…) !  Nous parlions dans l’histoire de La Couvertoirade de la famille de Roquefeuil, dont était peut-être issu saint Fulcran, commanditaire de la première chapelle de Saint-Michel de Grandmont. Voici une bien belle histoire, elle aussi pleine de mystères :

 

 

« Il y a longtemps déjà, au sommet d’un dôme granitique dominant la vallée de la Dourbie, des prêtresses mirent en syntonisation les rochers chaotiques et les forces naturelles de la terre. Les anciens, récupérant l’endroit, y pratiquèrent leur culte solaire, creusant dans la pierre des cupules afin de préparer l’eau lustrale. Ils retaillèrent même des rochers en forme d’arche, leur donnant l’allure d’un dolmen. Plus tard, les bergers y menèrent paitre leurs troupeaux, persuadés qu’ils étaient que le lieu leur apporterait protection et fertilité. Le temporel prenant la place du spirituel, des gaulois y installèrent un oppidum, puis la puissante famille des Roquefeuil, issue des rois carolingiens (le premier Roquefeuil connu, Théodoric, épousa Aldana, fille de Charles Martel), y fit construire un château.

Le christianisme se fit alors plus pressant et remplaça les antiques croyances, qui gardèrent toutefois, pour celui qui sait lire entre les lignes, leur place dans les récits merveilleux de la vie de saints hommes. Au temps des croisades donc, l’épouse du seigneur de Roquefeuil mit au monde trois fils. Leurs cœurs étaient plein de noblesse et de piété, aussi, quand ils s’aperçurent qu’ils étaient tous trois amoureux de la même jeune fille, ils décidèrent de partir sur les routes de Jérusalem afin de protéger le tombeau du Christ. Le plus vaillant des trois obtiendrait la faveur de demander la belle en mariage.

Las, quand ils revinrent du combat, tous auréolés de gloire, la jeune dame était morte de chagrin d’avoir vu ses prétendants partir au-devant du danger. Il est dit aussi qu’un troubadour annonça faussement la mort des trois chevaliers et que la jeune dame ne put le supporter. Les trois frères, fous de douleur, décidèrent alors de se retirer du monde et de devenir ermites. Ils choisirent trois montagnes sacrées situées en triangle autour du château de la belle, et se promirent qu’à la date anniversaire de leur retour de terre sainte, ils allumeraient un grand feu, afin de ne jamais oublier l’amour de leur dame et leur attachement fraternel. Les années passèrent. Un premier feu ne s’alluma pas. Puis un deuxième. Le dernier s’éteignit à son tour. »

La Couvertoirade Saint-Guiral 2Le nom des chevaliers ? Comme celui de la dame, parfois appelée Berthe de Cantobre, Irène de Rogues ou Maguelone de Londres suivant les cas, leurs noms souvent diffèrent, mais Géraud ou Guiral en occitan est toujours présent. Suivant les régions, les deux autres frères s’appellent Alban et Sulpice en Aveyron, Alban et Loup dans le Gard, Loup et Clair dans l’Hérault. Les montagnes prirent le nom des trois chevaliers, le pic Saint-Guiral, le puech Saint-Alban, le pic Saint-Loup ou le mont Saint-Clair.

 

 

 


http://www.templiers.net/departements/index.php?page=12

http://www.tourisme-aveyron.com/fr/decouvrir/incontournables/couvertoirade.php

http://lelarzac.over-blog.com/2014/11/la-couvertoirade.html

http://www.lacouvertoirade.com/tourisme/index.php/Un-peu-d-histoire

http://jc34.eklablog.com/la-couvertoirade-a119326040

http://www.insolite-asso.fr/spip.php?article204#Situation
http://www.auxpaysdemesancetres.com/pages/midi-pyrenees/aveyron-12/la-couvertoirade.html

http://www2.ulg.ac.be/geolsed/processus/processus.htm

4 janvier 2017

Le quartier Josefov de Prague

 

Golem 11aPrague accueillit les juifs en des temps reculés, mais c’est aux environs du XIIIe siècle que la communauté, composée des juifs d’occident et des juifs de l’empire byzantin, se retrouva dans un quartier fortifié au cœur de la vieille ville, sur la rive droite de la Vltava.

 

 

 

 

 

Prague 34Replié et protégé derrière les murs, le quartier fut un abri, puis devint un ghetto. La population juive pragoise, tour à tour persécutée et exclue ou tolérée et intégrée, devint bientôt l’une des plus nombreuses d’Europe, jusqu’à sa presque extinction lors de la dernière guerre mondiale, notamment dans le camp de Terezin. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague 58Le quartier devint au Moyen-âge le centre névralgique culturel et spirituel de la population juive de Prague. Son nom, Josefov, lui fut donné bien après, lors de sa rénovation au XIXe siècle, en l'honneur de l'empereur Joseph II, le frère de Marie-Antoinette, qui accorda des droits civiques en 1784 aux Juifs de Bohême.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague 24Les portes du ghetto (autant protectrices que ségrégationnistes) furent abattues en 1848, moment où, dans un cadre intégrationniste, les Juifs de Prague perdirent leurs privilèges d'autonomie. En 1895, le quartier devenu insalubre fut assaini, et la ville fit raser une grande partie des maisons. Elle épargna heureusement l'hôtel de ville, six synagogues et le vieux cimetière juif.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague 27

Etonnant, non ?

 

 

 

 

 

 

Prague 20Deux statues de Josefov : d’un côté le grand rabbin Loew, de style classique, de l’autre un hommage à Franz Kafka, inspiré d’une nouvelle intitulée « Description d’un combat » qui raconte la promenade d’un homme hissé sur les épaules d’un congénère dans la ville de Prague, plus « contemporain ».

Prague 35

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://www.avantgarde-prague.fr/guide-de-prague/que-voir-a-prague/monuments-principaux/synagogue-vieille-nouvelle/

http://www.linternaute.com/voyage/republique-tcheque/prague/monument/la-synagogue-vieille-nouvelle/

http://www.digital-guide.cz/fr/poi/cite-juive---josefov/la-synagogue-vieille-nouvelle/

http://www.prague.eu/fr/objet/lieux/1635/synagogue-vieille-nouvelle-staronova-synagoga?back=1

http://www.prague.eu/fr/objet/lieux/688/musee-juif-de-prague-vieux-cimetiere-juif-stary-zidovsky-hrbitov

http://benzaken-descendance.centerblog.net/rub-cuisine-de-nos-familles--14.html

4 janvier 2017

La synagogue Vieille-Nouvelle

 

Prague synagogue Vieille-Nouvelle plan 1Commencée vers 1270 sur les bases d’un monument plus ancien (probablement du XIe siècle), Vieille-Nouvelle est la plus ancienne synagogue d’Europe encore en fonction, l’un des plus vieux bâtiments de Josefov.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Golem 11aElle fut édifiée par les tailleurs de pierre de l’atelier royal qui travaillaient sur le chantier tout proche du couvent de Sainte-Agnès. La légende raconte même que des anges apportèrent, pour ses fondations, quelques pierres du temple de Jérusalem, sous promesse de les rendre dès qu’il serait reconstruit.

 

 

 

 

 

Prague synagogue Vieille-Nouvelle 7

Appelée au départ Nouvelle ou Grande École, afin de la différencier de l’ancienne synagogue de la rue Dušní, on lui attribua le nom de Vieille-Nouvelle au XVIe siècle après l’apparition de synagogues plus récentes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague synagogue Vieille-Nouvelle 10

Elle devint le principal centre cultuel du ghetto, abrita plusieurs grands rabbins dont le célèbre Yehuda Loew ben Bezalel, aujourd'hui encore considéré comme l'un des plus grands docteurs de la loi de Moïse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague synagogue Vieille-Nouvelle 20

Épargnée lors de la rénovation du quartier au XXe siècle, restaurée en 1967, la synagogue fut déclarée Monument historique en 1995. D’autres travaux de rénovation furent entrepris en 1998.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague synagogue Vieille-Nouvelle 2

La synagogue est une construction rectangulaire massive avec un toit en bâtière aux pignons de briques rouges de style gothique tardif.

Prague synagogue Vieille-Nouvelle 34

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague synagogue Vieille-Nouvelle 31

On y accède en descendant 9 marches. Plusieurs explications sont données : en raison du relèvement du niveau du sol depuis le Moyen-âge pour éviter les inondations, mais aussi par principe, les synagogues étant souvent enterrées afin de pouvoir construire avec une grande hauteur sous plafond sans heurter les bâtiments du voisinage, ou par humilité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague synagogue Vieille-Nouvelle 1

D’un plan très simple à deux nefs, le bâtiment principal est entouré sur trois côtés par des annexes basses, rajoutées aux XIVe et XVIIIe siècles, vestibule et nefs pour les femmes (Vieille-Nouvelle fut construite selon la coutume du judaïsme orthodoxe avec des espaces séparés pour les hommes et pour les femmes durant les prières).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague synagogue Vieille-Nouvelle 23

Ces bâtiments furent reliés à la salle principale par des ouvertures très étroites permettant d’écouter l’office.

 

 

 

 

 

 

Prague synagogue Vieille-Nouvelle 5

Le vestibule sud est voûté en berceau. Les deux cassettes servaient à rassembler les impôts juifs collectés dans tout le royaume.

 Prague synagogue Vieille-Nouvelle 32

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague synagogue Vieille-Nouvelle 4

On accède à la salle principale par un porche d’entrée dont le tympan représente un cep de vigne en bas-relief dont les racines puis les grappes de raisin, au nombre de 12, représentent les 12 tribus d’Israël. Le raisin, chez les juifs, symbolise la fertilité et la sagesse.

 

 

 

 

 

Prague synagogue Vieille-Nouvelle 9

L’espace intérieur, séparé en deux hautes nefs, est coiffé d’une voûte d’ogives à 5 branches comportant 6 travées et soutenue par 2 piliers octogonaux ornés de feuillages.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague synagogue Vieille-Nouvelle 18

Les 12 étroites fenêtres en ogive correspondent aux 12 tribus d’Israël.

 

 

 

 

 

 

Prague synagogue Vieille-Nouvelle 14

Les consoles et chapiteaux de pierre sont ornés de reliefs aux motifs végétaux ou prédominent les feuilles de vigne.

 

Prague synagogue Vieille-Nouvelle 30

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague synagogue Vieille-Nouvelle 22

Les ornements les plus précieux restent le tympan de l’arche sainte et les clés de voûte.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague synagogue Vieille-Nouvelle 6

Le centre de la salle principale est occupé par une estrade surélevée avec un pupitre pour la lecture de la Torah (bimah), qui est séparée de l’espace alentour par une grille en fer forgé du gothique tardif, fin XVe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague synagogue Vieille-Nouvelle 26

Au-dessus, une bannière sur laquelle sont brodés une étoile de David avec le chapeau juif en son centre, entourés du verset 6:4 du Deutéronome, « Shema Israël » (Écoute, Israël, l'Éternel, notre Dieu, l'Éternel est UN). Cette bannière représente le blason de la communauté juive de Prague depuis l'indépendance accordée par Charles IV au XIVe siècle.

 

 

 

 

Prague synagogue Vieille-Nouvelle 21

Les rouleaux de la Torah sont conservés dans l’arche sainte (aron haqodesh), dans le mur oriental.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague synagogue Vieille-Nouvelle 27

L’un des sièges le long des murs porte encore le nom du célèbre rabbi Loew dont la légende raconte que les restes du golem qu’il créa sont enfermés dans la guenizah du grenier (pièce d’une synagogue où sont conservés les manuscrits et les ouvrages que l’on ne peut jeter car ils contiennent le nom de Dieu). Voir le reportage sur le golem.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague synagogue Vieille-Nouvelle 38a

Y sont également déposés des objets de culte, comme les tzitzit - franges au coin des vêtements - ou les loulavim - les 4 végétaux utilisés lors de la fête de Souccot ou Fête des Cabanes : palme de dattier, branche de myrte, branche de saule et cédrat-)

 

 

 

 

Prague synagogue Vieille-Nouvelle 35

Est-ce vrai ? Personne en tout cas n'est autorisé à monter dans le grenier, accessible uniquement par une échelle incrustée dans le mur est de la synagogue. Si l’on demande pourquoi, il vous est répondu que le toit pourrait s’effondrer, les poutres étant très anciennes.

4 janvier 2017

La synagogue Klausen

 

Prague synagogue Klausen 1

A la sortie du cimetière de Josefov se trouve la synagogue Klausen. Son nom provient du mot allemand klausen (pluriel de klaus, issu du latin claustrum, petite pièce, cellule), qui était le nom d’un bâtiment en trois parties érigé en 1590 par Mordechai Maisel, mécène et primat de la cité juive de Prague, grâce à un privilège accordé par Rodolphe II. La première partie servit d’école talmudique, la seconde de lieu de prière et la troisième aux bains rituels (mikveh) et aux soins des malades.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague synagogue Klausen 4

Ce bâtiment fut détruit dans un incendie en 1689. En 1694, Salamon Kalish Kohen fit reconstruire une synagogue dans le style baroque primitif, qui devint la plus grande du ghetto.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague synagogue Klausen 3

Elle hébergeait la Société du Dernier Devoir (Hevra Kaddisha, institution qui faisait office de pompe-funèbre et qui s'occupait des cimetières). Le bâtiment fut remanié en 1882 puis en 1921 et après la deuxième guerre mondiale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague synagogue Klausen 6

Il contient à l’heure actuelle une exposition permanente consacrée aux traditions et coutumes juives.

Prague synagogue Klausen 9

 

 

 

 

 

 

Prague synagogue Klausen 7

 

Prague synagogue Klausen 13

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague synagogue Klausen 12

Prague synagogue Klausen 10

4 janvier 2017

Le cimetière juif de Josefov

 

Prague cimetière juif 6

Nulle visite de Prague sans faire un détour par le célèbre cimetière juif (Starý židovský hřbitov). Il est considéré comme la plus ancienne nécropole juive, implantée au XVe siècle sur le lieu le plus élevé du quartier. Une fouille archéologique a pourtant mis à jour un cimetière plus ancien créé en 1254, appelé « jardin juif », situé sous la rue Vladislavova dans le quartier de la Nouvelle-Ville, Nové město.

 

De la synagogue Pinkas on grimpe quelques marches qui conduisent au cimetière.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague cimetière juif 13

Il fut agrandi aux XVe et XVIIIe siècles, et malgré cela, le nombre toujours croissant des membres de la communauté juive et l’interdiction de profaner les tombes (Loi juive ou Halakha) firent que l’on dut superposer les tombes en rajoutant de la terre.

 

 

 

 

 

Prague cimetière juif 7

Il fut abandonné en 1787 par ordre de l'Empereur Joseph II qui ne souhaitait plus que l'on enterre les morts dans les quartiers résidentiels. En 1903, au cours de l'assainissement du quartier, il fallut céder une partie du cimetière pour créer une nouvelle rue.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague cimetière juif 12

On pense qu’il existe encore une douzaine de strates et environ 12 000 tombes. La plus ancienne retrouvée date de 1439 (rabbi Avigdor ben Isaac Kara, talmudiste et kabbaliste), la plus récente de 1787,

 

Prague cimetière juif 16

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague cimetière juif 24

 la plus célèbre, celle de rabbi Yehuda Loew ben Bezalel, de 1609.

 

Prague cimetière juif 27

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague cimetière juif 23

« De nombreuses tombes portent des symboles de la tradition juive, comme le raisin de vigne (symbole de la fertilité et de la sagesse), les coffrets (symbole de la bienfaisance) ou l'étoile de David à 6 branches. Les symboles des familles sont par exemple des mains levées en signe de bénédiction (descendants des prêtes des temples), un arrosoir avec une assiette ou un instrument de musique (descendant des aides de la tribu de Levi), d'autres symboles animaliers illustrant un prénom ou un nom de famille (lion, loup, oie, coq etc.) et des reliefs d'outils comme symboles des professions (mortier - pharmacien, ciseaux - tailleur, violon - musicien etc.) »

 

 

 

 

Prague cimetière juif 18

J’ai été très émue par ce témoignage de l’histoire des juifs d’Europe centrale. J’ai ressenti de la tristesse, mais aussi de la joie et de la sérénité, j’ai entendu des voix qui chuchotaient ou qui chantaient, mais aussi des voix qui criaient, et les arbres qui, penchant leurs branches jusqu’aux sépultures chaotiques comme pour les caresser de leurs feuilles au moindre souffle, apportaient au tableau une touche de romantisme absolu.

8 janvier 2020

Les grottes de Jonas

 

Historique

Grottes de Jonas 8Ces grottes furent creusées par l’homme dans une falaise haute de 100 mètres et longue de 500, formée à la suite d’éruptions volcaniques.

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 43Le volcan fissural de Jonas (la lave sort suivant une ligne de faille horizontale) en forma la plus grande partie et le volcan voisin, le Pic Saint-Pierre, ajouta des projections de matière pyroclastique qui se mélangèrent à la lave. Il en résulta une roche rougeâtre appelée tuf, assez tendre pour être creusée.

 

 

 

 

Grottes de Jonas 31Les premiers hommes connus qui creusèrent la paroi furent les Celtes. Ils construisirent au IVe siècle avant notre ère un premier sanctuaire dont l’autel fut retrouvé.

 

 

 

 

 

 

 

Calvaire 1aPrès de là, dans la vallée, à Lomprat, un monticule de pierres creusé de niches et surmonté de pierres taillées rudimentaires, ancien ensemble païen christianisé en calvaire, date aussi de cette époque.

Calvaire 3a

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 25Une statue gallo-romaine atteste de la reprise de l’endroit puis, christianisme oblige, des moines cénobites s’installèrent et en firent un oratoire. Le monastère primitif date du VIIIe ou du IXe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 34Le site, comptant plus de 70 grottes, devint refuge lors des invasions barbares (entre 856 et 916 les scandinaves arrivent en Limagne).

Grottes de Jonas 5

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 29Au Xe siècle, une chapelle, dédiée à saint Laurent, fut creusée au-dessus du premier sanctuaire. Au début du XIIe siècle, le chevalier à qui appartenait les terres, Anet Dalmas de Jaunac, fit construire un manoir, c’est-à-dire une place forte capable de résister aux envahisseurs.

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 3Il pouvait ainsi contrôler la vallée. Un de ses descendants, Armand de Jaunac, quittant le château de son suzerain, vint s’y installer. Le site devint laïc. En 1223, il fit don de la chapelle Saint-Laurent à l’abbaye de Chantoin de Clermont avant de partir pour les croisades comme chevalier hospitalier.

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 46La seigneurie de Jonas, sous protection de l’abbaye, passa aux mains des riches seigneurs de La Tour d’Auvergne qui réaménagèrent le site.  En 1316, il est désigné comme « castrum repayrium », c’est-à-dire maison forte. C’est à cette époque que Jonas connut son apogée, plus de 600 personnes vivaient dans les grottes. Elles servirent encore une fois de refuge lors de la Guerre de 100 ans. Puis les propriétaires, las de l’inconfort, partirent vivre ailleurs et Jonas fut progressivement abandonné.

Grottes de Jonas 6

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 13L’abbaye de Chantoin conserva la chapelle jusqu’en 1633, date à laquelle elle passa aux mains des Carmes déchaux. La place forte de Jonas passa en 1683 à la famille de Montal-Nozières. Jacques de Montal-Nozières devint baron de Coteuges et Jonas. Un tremblement de terre en 1706 fit des dégâts considérables. La chapelle fut restaurée en 1718 et fut utilisée jusqu'en 1789. La commune en fit l’acquisition pendant la Révolution. Les grottes de Jonas ont été classées au titre des Monuments Historiques en 1886. Une dernière restauration se fit en 1958.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Templier 1

 

 

La légende parle de chevaliers templiers qui, fuyant les persécutions du roi de France Philippe le Bel, virent se réfugier à Jonas en 1309. Il se pourrait qu’il y ait eu confusion : il existait une maison forte, le mas Chantoin, dépendant de la commanderie Saint-Barthélemy du Puy-en-Velay. Les deux « Chantoin » furent peut-être confondus. Ce qui est vrai, c’est que lors de l’arrestation des Templiers en 1307, sur les 65 captifs de la sénéchaussée de Beaucaire dont dépendait le Velay, on comptait cinq frères servants de la commanderie du Puy, mais pas un seul chevalier. « L’eschapatoire » de ces frères leur aura peut-être permis de venir jusqu’à Jonas, emportant avec eux le trésor du Puy convoité par la royauté…qui ne fut jamais retrouvé.

 

 

 

 

 

 

L’oratoire

 

Grottes de Jonas 9C’est la partie la plus ancienne de Jonas, le premier sanctuaire celtique qui fut repris par les gallo-romains puis les premiers moines cénobites. La grotte n’a pas été creusée n’importe où, on sent bien une différence d’énergie avec le reste du site.

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 10Le pilier central fut mis en place lors de la restauration de 1958.

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 11Lors du tremblement de terre de 1706, une partie de la chapelle Saint-Laurent s’effondra et tomba dans l’oratoire. On peut encore voir un autel et une partie de la voûte avec le chapiteau d’une colonne d’angle. L’enduit de l’autel ne se retrouve que sur sa partie supérieure, ce qui montre qu’il était enchâssé dans une estrade.

 

 

 

 

 

 

La chapelle Saint-Laurent des Roches

 

Saint_Laurent 1La chapelle est dédiée à saint Laurent, fêté le 10 août. Né au début du IIIe siècle à Huesca en Espagne, il rencontra le pape Sixte II à Saragosse où il étudiait et fut pris à son service. Ses qualités lui permirent de devenir archidiacre de l’église de Rome. En tant que tel, il avait la garde du trésor de l’église. Il fut martyrisé en 258 à Rome lors des persécutions de l’empereur Valérien.

 

 

 

 

 

 

 

Saint Calice

La légende dit qu’il put envoyer, juste avant sa mort, le Saint Calice utilisé par le Christ lors de la Cène à ses parents à Huesca (la coupe finit dans la cathédrale de Valence).

 

 

 

 

 

Saint LaurentD’après ses hagiographes, le préfet de Rome voulut récupérer le trésor de l’église pour les dépenses publiques (tient, ça me rappelle un truc…), mais Laurent avait eu le temps de tout vendre et de donner l’argent aux pauvres. Dépité, le préfet ordonna qu’il fût fouetté puis attaché sur un grill et rôti vif. Il est dit que Laurent, qui possédait un vrai sens de l’humour, aurait prononcé ces mots lors de son martyr : « voici, ce côté est maintenant bien rôti. Retourne-moi pour que l’autre cuise aussi ! » Il est devenu le saint patron des rôtisseurs, des cuisiniers, des pompiers et des pauvres. On est proche de l’histoire des Templiers du Velay… Bis repetita placent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas plan 1aRevenons à notre chapelle. Au IXe siècle, les moines, désireux d’agrandir le sanctuaire, creusèrent juste au-dessus de l’oratoire, mais ne purent terminer correctement le volume rectangulaire voulu au départ : le mur ouest part en diagonale. Ils posèrent par contre bien à sa place l’autel à l’est, au soleil levant, du côté de la façade de la falaise. La chapelle est donc de plan irrégulier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 50Juste en face de l’entrée, une ouverture au plafond indique l’emplacement du clocher. Les deux petits trous servaient à faire passer les cordes des cloches.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 14La partie nord fut creusée probablement pour servir de sacristie. Au sud, deux petites chambres rectangulaires dont l’une sert d’emplacement à l’autel depuis 1718.

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 24Côté est, sept piliers délimitent les six arcades en plein cintre d’un bas-côté très étroit. De petits culs-de-four étaient primitivement creusés le long de la paroi. Le quatrième en partant du nord, qui n'a pas de fenêtre et dont l'arc est abaissé, abritait l’autel principal.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 15La sixième et dernière travée, effondrée en 1706, était la seule voûtée d’arêtes. Le deuxième autel, retrouvé dans l’oratoire, y était installé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

NDCet autel était probablement dédié à la Vierge Marie. Le chanoine Bernard Craplet, archiprêtre de la cathédrale de Clermont, parle, dans son livre « l’Auvergne romane » publié en 1955, d’une statue de vierge romane en majesté posée dans une petite niche dans la chapelle de Jonas. Il en est aussi fait mention dans des écrits du XVIIe siècle. La commanderie Saint-Barthélemy du Puy-en-Velay possédait une copie de Notre-Dame du Puy… qui ne fut pas retrouvée. Le couvent de la Providence de Clermont, construit en 1897 pour accueillir l’orphelinat jusqu’alors installé dans la maison des Carmes déchaux, possédait une statue de la Vierge, Notre-Dame de Gloire, provenant de l’ancienne abbaye de Chantoin où elle était appelée Notre-Dame des Lumières. Dans tous les cas, tout est là pour accueillir une Vierge noire : la crypte, la chapelle troglodyte, l’ancien culte celte, les énergies de l’ancien volcan… Dommage que Laurent ne se soit pas appelé Michel.

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 16La chapelle Saint-Laurent fut transformée lors de la restauration de 1718. Les autels changèrent de place : l’un fut posé côté sud, l’autre côté ouest. Les piliers, qui n’étaient que décoratifs, furent enlevés. La porte d’entrée fut refaite, la façade fut consolidée par de la maçonnerie, l’angle manquant fut muré. Elle fut utilisée jusqu’à la Révolution. Lors de la restauration de 1958, la maçonnerie de l’angle sud fut à son tour défaite, un contrefort fut posé contre la façade et les piliers furent reconstruits.

 

 

 

 

 

Les fresques

 

Grottes de Jonas 22Les fresques de Jonas, classées monument historique en 1886, sont les plus anciennes connues en Auvergne. Couvrant la voûte du bas-côté, les culs-de-four et les écoinçons des arcades, elles font l’objet d’un nettoyage régulièrement, le dernier fut fait en 2002. Elles représentent les épisodes de la fin de vie du Christ. Les plus anciennes furent datées du IXe siècle, les plus récentes du XIe.

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 23« Le mot fresque est une contraction du mot italien « dipingere a fresco », peindre à frais. Cette technique consiste à peindre directement sur un enduit frais (sable et chaux) tout juste posé sur un mur. Le peintre utilise simplement des pigments de couleurs (substances colorées réduites en poudre) délayés dans de l’eau.

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 27Les couleurs vont être fixées pour toujours sous l’épiderme protecteur (composé de sels de chaux) qui se crée naturellement à la surface d’un tel enduit lors de son séchage par une réaction chimique avec le gaz carbonique de l’air. Cette réaction chimique ne prend qu’une journée. Pour décorer un mur le peintre doit procéder par fragments : chaque matin il fait poser l’enduit de finition que sur la surface qu’il peut peindre dans la journée. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 21L’artiste n’a utilisé que quelques pigments : un ocre rouge, un ocre jaune, un oxyde rouge, du noir (obtenu avec des matières calcinées) et du blanc (de la chaux). Il a fait son dessin à l’ocre rouge, peint son sujet et redessiné les contours en brun sombre.

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 20

Nous retrouvons ici, le reniement de Pierre (avec la présence du coq), Jésus devant Pilate, le couronnement d’épines, la descente de la croix avec un personnage qui recueille le sang du Christ dans une coupe, le Saint Sépulcre, la découverte par Marie-Madeleine du tombeau vide en présence de l’archange Gabriel et l'apparition du Christ à Marie-Madeleine.

 

 

 

 

Grottes de Jonas 21aAu-dessus de la porte d’entrée, la seule peinture qui demeure dans un cul-de-four est une représentation d’une Vierge en majesté aux mains longues et aux doigts effilés, assise sur une cathèdre, tenant l’enfant dans son giron. Marc Thibout, historien de l’Art, la qualifie de hiératique et figée. Elle est habillée de vert et de rouge à la mode auvergnate. Les attributs des Vierges noires sont là. Les visages ont malheureusement été grattés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 42Sur quatre des écoinçons des arcades sont peints cinq personnages en pied, barbus, portant un livre. Ils pourraient être des prophètes montrant les cinq premiers livres de la Bible, le Pentateuque : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome.

 

 

 

 

 

La maison forte ou manoir

 

Grottes de Jonas plan 2Elle fut aménagée au début du XIIe siècle par le chevalier Anet Dalmas de Jaunac, qui la fit construire en fortifiant les grottes afin de contrôler la vallée riche et convoitée, de surveiller l’entrée du village et ainsi de protéger les moines et ses gens en cas d’attaque. Au XIIIe siècle, Armand de Jaunac vint s’y installer avec sa famille et aménagea les lieux.

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 39Au départ, le manoir comportait une seule partie, des pièces creusées dans la falaise et reliées par un escalier à vis. Plus tard, une deuxième partie fut construite, creusée et maçonnée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 34De l’extérieur, on voyait contre la paroi une tour carrée munie de deux échauguettes (petite loge construite en encorbellement, munie de mâchicoulis et de meurtrières, destinée à abriter un guetteur) qui pouvait ressembler à un donjon. Elle est aujourd’hui détruite.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 49Dans la partie creusée, au niveau de l’entrée, une grande salle sans fenêtre servait de cuisine et de logis pour les domestiques. Au-dessus, la pièce où le seigneur recevait. Elle possédait une cheminée.

Grottes de Jonas 48

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 36Venait un couloir creusé plus tard qui reliait la partie ancienne à la tour. Au fond, les latrines.

Grottes de Jonas 44

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 37A l’étage du dessus, la pièce à vivre du premier logis possédait une cheminée. Après la construction de la tour, la cheminée fut détruite pour creuser un poste de défense. Sans feu, la pièce ne servit qu’en tant que chambre à coucher. Les fenêtres étaient fermées par des volets en bois.

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 45Le grenier, voûté, était agrémenté d’une cave à laquelle on accédait par une trappe ouverte au sol.

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 38La bretèche, la plus haute salle du premier logis seigneurial, servait à la défense de la porte du manoir située juste en-dessous. Elle fut transformée en colombier et des trous pour les nids, appelés boulins, furent creusés dans la paroi. L’élevage des pigeons apportait au village les œufs et la viande, les fientes étaient utilisées comme engrais dans les cultures.

 

 

 

 

 

Le four à pain

 

Grottes de Jonas 32Situé hors du manoir, le four à pain faisait partie de ce qu’on appelait les banalités : des installations telles que le four, le moulin, le pressoir, étaient entretenues par le seigneur. En contrepartie, les usagers avaient l’obligation de s’en servir (pas le droit d’aller ailleurs) et devaient payer pour ça. C’est ce que l’on appelle des services publics.

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 33Le four banal était mis en marche deux fois par semaine et restait allumé toute la journée. Une tourte de pain de seigle pouvait durer, pour une famille, une dizaine de jours.  

 

 

 

 

 

 

Le mouroir 

 

Grottes de Jonas 40A la sortie du village, en haut d’un escalier assez raide, se tenait le mouroir. C’est là qu’étaient logés les malades. Les murs étaient recouverts de chaux, dont les propriétés antiseptiques sont connues : elle désinfecte et assainit l’atmosphère. De plus, la chaux laisse respirer les maçonneries et ainsi réduit l’humidité et évite la condensation de l’eau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://www.randoalsacevosges.com/2015/02/les-grottes-de-jonas.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Grottes_de_Jonas

http://www.auvergne-centrefrance.com/geotouring/curieux/site-troglodyte-jonas/site-troglodyte-jonas.html

https://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=63383_2

https://mapio.net/pic/p-77001412/

« Les grottes de Jonas et les peintures murales de leur chapelle » article de Marc Thibout, historien de l’Art, dans « Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres », 1945.

 

 

 

 

 

 

 

 

16 novembre 2016

Les mégalithes de Saint-Michel-de-Grandmont



Saint-Michel de Grandmont 1Le prieuré grandmontain de Saint-Michel se situe sur le haut du versant sud d’un plateau de grès du triasique, lui-même posé au milieu d’un petit massif volcanique appelé l’Escandorgue dont les volcans, actifs il y a 2 millions d’années, ont été rabotés par l’usure du temps.

 

 

 

 

 

 

Ruffes 2aIci, au milieu des anomalies magnétiques du bassin de Lodève (ou la présence humaine est attestée depuis le Paléolithique supérieur), les basaltes noirs des coulées de lave côtoient les calcaires blancs du Causse du Larzac tout proche et les roches sédimentaires rouges typiques du Lodévois, nommées ruffes (de l’occitan rufa, rouge), formées de sédiments argileux, de grès fin et d’oxydes de fer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont plan 4cEtonnant ? Là se trouvait une source, là les anciens érigèrent des menhirs, construisirent des dolmens, creusèrent de larges bassins dans les rochers.

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont plan 3bDeux axes relient les principaux sites, l’un passant par le chœur de l’église Saint-Michel (A) et le site mégalithique cultuel (B), l’autre reliant le dolmen de Coste-Rouge (C) à celui du Belvédère (D), se croisant tous deux au milieu du site mégalithique des pierres à bassins (E).

 

 

 

 


 
Le dolmen de Coste-Rouge

Saint-Michel de Grandmont dolmen de Coste-Rouge 3C’est le mégalithe le mieux conservé et le plus connu du domaine. Il fut classé au titre des Monuments Historiques en 1900.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont dolmen de Coste-Rouge 7Erigés au milieu d’une terrasse circulaire dominant le paysage, deux anciens volcans à sa droite, le Brandou et le Serre-Beau (532 et 547 m), le dolmen et son couloir d’accès étaient recouverts d’un tumulus aujourd’hui disparu dont les pierres jonchent encore le sol alentours.

 

 

 

 

 



Saint-Michel de Grandmont dolmen de Coste-Rouge 2Les légendes parlent de lui comme de « l’ostalet das fadas » c'est-à-dire la  maisonnette des fées. Au Moyen-âge, il était reconnu pour ses propriétés curatives, en particulier les maladies de peau : deux moines déshabillaient le malade, brûlaient ses vêtements, et le faisaient s’allonger sur la table.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont dolmen de Coste-Rouge 14Les païens constructeurs de mégalithes se sont vus rafler le fruit de leurs connaissances, et une croix fut gravée sur l’une des dalles de grès située à l’ouest. Moindre mal, le mégalithe est toujours debout.

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont dolmen de Coste-Rouge 13L’unique chambre est constituée de cinq dalles de grès, les murs circulaires sont en rhyolite (l'équivalent volcanique du granite).

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont dolmen de Coste-Rouge 12On accède à la chambre par une ouverture dite en « porte-de-four », taillée dans une dalle de grès. L’intérieur de la chambre mesure 3 m de long sur 2 m  de large.

Saint-Michel de Grandmont dolmen de Coste-Rouge 9

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont dolmen de Coste-Rouge 16La table sommitale, d’un poids de 10 tonnes, mesure 3,15 m de long et 3 m de large.

Saint-Michel de Grandmont dolmen de Coste-Rouge 15

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont dolmen de Coste-Rouge 1aD’après les archéologues, qui se basent sur la découverte d’ossements humains en son centre, c’est un monument funéraire collectif datant de 1500 avant notre ère, au milieu de l’Âge du Bronze.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont dolmen de Coste-Rouge 5Mais vous et moi savons qu’habituellement un dolmen n’est pas une sépulture, comme une église romane n’est pas un tombeau. Sa mise en place me parait bien plus ancienne, et on peut penser qu’il fut réutilisé plus tard à plusieurs occasions. Mais…

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont dolmen de Coste-Rouge 8Le dolmen de Coste-Rouge est orienté au sud/ouest, sur le coucher du soleil au solstice d’hiver. La symbolique des orientations nous apprend que celle-ci en particulier est en rapport avec la mort, la déstructuration de la matière.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont dolmen de Coste-Rouge 6C’est une zone d’évacuation, qu’il ne faut surtout pas verrouiller sous peine de désagréments effectifs. « Le dolmen accélère le voyage des âmes, métamorphose les désincarnés, accueille le chemin de toutes morts, nous dit Tibul, qu’elles soient naturelles ou initiatiques ». Coste-Rouge accomplit cette fonction et fut sans doute utilisé pour ça.
 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont dolmen de Coste Rouge plan

Saint-Michel de Grandmont dolmen de Coste-Rouge 10Saint-Michel de Grandmont dolmen de Coste-Rouge 11

 

 

 

 

 

 

 

 


Le dolmen du Belvédère

Saint-Michel de Grandmont dolmen du Belvédère 2aDe l’autre côté du prieuré, situé sur une avancée du plateau surmontant le ruisseau de la Bouire se dresse un autre dolmen, dit du Belvédère, lui aussi christianisé par une croix gravée sur la dalle ouest.

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont dolmen du belvedere 7aC’est aussi un dolmen à couloir, dont la dalle de couverture mesure 3,20 m de long sur 2,10 m de large.

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont dolmen du belvedere 8aIl est orienté au sud à 194° d’azimut, soit, dans la symbolique des orientations, au début de la déstructuration de l’être après une phase de densification et de prise de conscience.

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont dolmen du belvedere 9aCelui qui entre dans la chambre, où l’on peut se tenir debout, va regarder au sud, il va voir la lumière physique que l’on aperçoit de l’intérieur, au point de mort, dans la destruction de la matière. Aurait-il l’idée d’aller se poser à l’arrière du mégalithe, sous le petit auvent formé par les pierres, le dos contre la dalle du fond, regardant vers le nord ? Là il trouvera, s’il entre en résonance avec le lieu,  le point de vie, la résurrection, la naissance. Il tournera le dos à la lumière physique, mais trouvera la lumière intérieure, spirituelle.


 

 



Le dolmen de Grandmont

Saint-Michel de Grandmont dolmen Grandmont 1aIl se situe à la pointe de l’avancée du plateau dominant le ruisseau de la Bouire, sous le dolmen du Belvédère. Il n’en reste que peu de choses, une dalle debout côté sud/est et deux autres couchées.

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont dolmen Grandmont 2aOn remarque les restes de l’ancien tumulus qui fut entouré d’un muret de pierres sèches.  

    

 

 

 

 

 



Le site mégalithique des pierres à bassins

 

Saint-Michel de Grandmont ensemble mégalithique 31Il occupe toute la partie la plus haute du plateau, au sud-ouest du prieuré.

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont ensemble mégalithique 30Le chemin énergétique ne suit pas du tout le chemin touristique, et il faut passer par plusieurs paliers et portes de vie avant d’arriver aux pierres disséminées dans le sous-bois, ce qui fait penser à une triple enceinte protectrice.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont ensemble mégalithique 33Les pierres sont parfois naturelles, seulement creusées par l’érosion, mais certains blocs de grès furent façonnés de la main de l’homme quand il apparut que ce fut nécessaire. Les cuvettes ou bassins font encore leur office, transformer l’eau naturelle en liquide médicinal.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont ensemble mégalithique 32Des sièges furent aménagés dans la roche, invitant le passant à s’asseoir. Certains soulagent différents maux comme le mal de dos, d’autres permettent une intériorisation propice au voyage intérieur, d’autres sont réservées aux femmes, dans un endroit dédié à la naissance et à la fécondité.

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont ensemble mégalithique 34La Grande-Déesse est bien présente, normal pour une hauteur dédiée à saint Michel. Là se trouve l’ancien hôpital. Comment ne pas penser à un autre site lui ressemblant fortement, celui de Cervières dans la Loire, même présentation, même fonction.

 

 

 

 

 



Le site mégalithique sacré

Saint-Michel de Grandmont ensemble mégalithique 2Proche du centre de soins, au sud, le centre sacré. Les archéologues, par manque d'éléments datables, ont estimé l’endroit de la même époque que le dolmen de Coste-Rouge, c'est-à-dire vers 1500 avant notre ère. Pour ma part, le dolmen fut érigé bien après ces pierres qui sont, à mon avis, les premières traces d’un lieu sacré sur le plateau.

 

 

 

 



Saint-Michel de Grandmont ensemble mégalithique 12Comme tout centre cultuel, l’endroit nous donne la possibilité d’ouvrir le site énergétiquement. Le mode d’emploi sera différent selon l’opérant et selon la date. Et pour celles et ceux qui n’ont pas besoin de clé, il s’ouvre instantanément.

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont ensemble mégalithique 13Une pierre à bassin pourrait servir à la fabrication d’eau lustrale (l’eau est source de vie, moyen de purification et centre de régénération. La fonction du bassin sera alors de renforcer ses propriétés, par la forme, par l’emplacement et par l’intention qu’y pose l’officiant).

Saint-Michel de Grandmont ensemble mégalithique 17

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Saint-Michel de Grandmont ensemble mégalithique 14A une autre, qui pourrait être considérée comme la pierre centrale, j’ai donné le nom de « seize âmes ».  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont ensemble mégalithique 15Une autre encore possède un siège, orienté vers la pierre centrale, sur lequel l’impétrant aurait pu s’asseoir, participant alors à un rituel d’initiation.

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont ensemble mégalithique 1En allant vers l’est, une pierre couchée, fortement énergétique, nous indique une direction bien particulière, le lever du soleil au solstice d’hiver, dans l’axe de laquelle se trouvent plusieurs autres pierres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont ensemble mégalithique 18La pierre appelée le « menhir », mesure environ 1,40 m de hauteur.  

Saint-Michel de Grandmont ensemble mégalithique 11

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont ensemble mégalithique 3Nous arrivons ensuite au bassin en bordure du plateau. Nous sommes devant un panorama époustouflant, face à la vallée de la rivière Lergue qui conflue dans l’Hérault, jusqu’au Mont-Saint-Loup (l’ancien volcan d’Agde) et la Méditerranée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont ensemble mégalithique 6La cuvette taillée dans le rocher porte plusieurs noms, entre autres « l’écuelle du Diable » ou « la table des sacrifices ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont ensemble mégalithique 4Faut-il que le christianisme ait eu besoin d’affirmer son pouvoir face aux anciennes croyances de ses brebis… Saint Martin de Tours, le zélé destructeur de mégalithes qui suivit à la lettre l’édit de l’empereur Honorius ordonnant la démolition de tous les sites païens aurait pu s’offusquer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont ensemble mégalithique 8La cuvette fut donc intentionnellement creusée, et ses bords entaillés. La plus grosse encoche est orientée sur le lever du soleil au solstice d’hiver, dans l’axe formé avec le menhir et la pierre allongée.

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Grandmont ensemble mégalithique 10D’autres axes sont marqués, comme le lever du soleil au solstice d’hiver ou le coucher du soleil au solstice d’été. Le carré solsticial du lieu nous est présenté, reliant la cuvette aux énergies particulières de cet endroit.

Saint-Michel de Grandmont ensemble mégalithique 9

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Michel de Saverne 2

Et cette fois, comment ne pas penser à un autre mont dédié à saint Michel, à Saverne, en Alsace, avec son « école des sorcières », l’Hexenschule, que je qualifiais d’endroit initiatique ( circulaire donc parfait) et réservé aux femmes (malgré la présence de l’archange, le lieu était préalablement dédié à la déesse Herta, d’où son nom primitif de Herthenstein), permettant d'accéder à des mondes différents. En est-il de même ici ?  Probablement, même si je n’ai pas eu le temps d’expérimenter véritablement la chose.

  

 

 

 

 

 

http://fmoreau.recit.free.fr/index.php?ref=MFQ9527*

http://dolmen2.free.fr/crbst_4.html#anchor-top

http://www.t4t35.fr/Megalithes/AfficheSite.aspx?NumSite=9360

http://la.vieille.free.fr/indexa.htm

31 août 2012

Notre-Dame de Baffie

 

Notre-Dame de Baffie St Germain-Laval 6La rivière d'Aix, prenant naissance dans les Bois Noirs, coule en amont de Saint-Germain-Laval et de Pommiers en passant sous le pont de Baffie. Il fut édifié à partir de 1309. Grâce à un dénivelé de 3m, il joint des rives d'une inégale hauteur.

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Baffie 2Le chemin qui descendait jusqu'à un niveau inférieur à celui de l'Aix servait de déversoir en cas de crue. Sa construction ayant duré quelques décennies, il possède la particularité d'avoir une arche en plein cintre et l'autre ogivale.

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Baffie St Germain-Laval 22Entre les deux, un avant-bec et un arrière bec, sur lequel se dresse un calvaire, réduisent les remous de la rivière.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Baffie St Germain-Laval 3C'est en aval du pont que se trouve la chapelle de Notre-Dame de Baffie, plus connue sous le nom de Notre-Dame de Laval. D'après certains, un premier édifice aurait été construit au VIIe siècle afin de remplacer un ancien autel druidique que les Celtes auraient élevé en bord de rivière. Personnellement je sens plus l'ancien lieu sacré au sommet de la colline surplombant l'Aix se rapportant à Gargan.

 

 

 

 

Notre-Dame de Baffie St Germain-Laval 16L'édifice actuel date en grande partie du XIIIe siècle, lorsque les seigneurs de Baffie (Guillaume le vieux puis Guillaume le jeune en 1238, coseigneurs de Saint-Germain-Laval) exerçaient leur pouvoir sur place. La légende raconte que Saint-Louis aurait fait le déplacement jusqu'en Forez en rentrant de croisade, où il aurait donné une statue de la Vierge au propriétaire des lieux en 1254.
La présence d'une ancienne chapelle est quand même attestée dans un document de 1270 mentionnant que le seigneur Guigues V, comte de Forez, avant de partir en croisade, fit le legs d'un luminaire à la chapelle, en ordonnant que la lampe soit toujours ardente en l'honneur de la Vierge, "comme on avait coutume de l'y tenir d'ancienneté".

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Baffie St Germain-Laval 7La chapelle reçut ensuite de généreuses donations des comtes de Forez et sa renommée s’étendit jusqu' aux provinces voisines. Elle fut agrandie à la fin du XIIIe siècle, les travaux se poursuivant jusqu'au premier quart du XIVe. Louis XI, connu pour sa dévotion aux vierges noires, s’y arrêta en revenant de son pèlerinage au Puy en 1470. Elle fut en grande partie restaurée à la fin du XVe siècle. Les habitants de Feurs, suite à un vœu, puis ceux de Balbigny, vinrent en procession jusqu'à la chapelle. Le pèlerinage prit de l'ampleur, et la vierge noire se vit attribuer de nombreux miracles.

 

 

 

 

Notre-Dame de Baffie St Germain-Laval 23Anne d'Urfé, en 1606, déclarait dans sa description du pays du Forez que " Le plus remarquable qu'il y ait en cette ville, est qu'il y a au pied de la montagne, où elle est assise, l'église de Notre-Dame de Laval, fort renommée par les grands miracles qui s'y font, et à laquelle la plupart de ceux du pays de Forez ont une grande dévotion".
En 1627, les chapelains n'étant plus en nombre suffisant, le couvent des Recollets de Saint-Germain-Laval envoya du renfort. Au XVIIe siècle, on comptait 160 pèlerinages chaque année.

A la Révolution, la commune racheta la chapelle et ses terres, puis des particuliers se partagèrent l'ensemble. La chapelle fut laissée au culte, même si les meubles furent vendus. La statue de la Vierge fut cachée par la famille Jacob et fut transportée en 1792 dans l'église de Saint-Germain-Laval. C'est seulement en 1805 qu'elle retrouva sa place à Baffie.

La chapelle fut peu à peu laissée à l'abandon, devenant grange à foin. En 1893, la toiture de la nef s'effondra. En 1894, la Diana devint propriétaire, et une souscription publique aida à entreprendre les premiers travaux de restauration.

 

 

 

 

 
Description

 

Notre-Dame de Baffie Saint-Germain LavalLa façade sud est percée d'une petite porte surmontée d'un arc aigu qui retombe sur des colonnettes aux chapiteaux en calcaire, ornés d'un double rang de feuillages. Le tympan était orné, au XIVe siècle,  d'une peinture de la Vierge, debout entre deux chandeliers, tenant l'enfant sur son bras gauche.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Baffie St Germain-Laval 5La façade ouest possède un portail de deux baies en anse de panier séparées par un trumeau, cantonné de deux hauts pinacles en application.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Baffie St Germain-Laval 12Deux contreforts d'angle terminent l'édifice, deux autres contiennent la poussée de l'arc triomphal intérieur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Baffie St Germain-Laval 21De plan rectangulaire, la chapelle mesure 22,45 mètres sur 7,20. Elle est divisée en trois travées voûtées d'ogives dont les deux premières forment la nef, la troisième, plus haute (8,50 m) formant le chœur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Baffie St Germain-Laval 24Au fond de l'église, un portrait de Jean-Louis Bonnard, saint et martyr. Cet homme pieux, né à Saint-Christo-en-Jarez le 2 mars 1824, fut ordonné prêtre en 1848 et partit comme missionnaire au Tonkin occidental. Séjournant à Boï-Xuyen, il fut dénnoncé, arrêté pour avoir prêché la foi catholique. Conduit à Nam-Dinh, il fut condamné à mort et décapité le 1er mai 1852. Des chrtétiens receuillirent son corps et sa tête, jetés à la mer, pour les inhumer au séminaire de Ke-Vinh. Jean- Louis Bonnard fut béatifié par Léon XII et canonisé par Jean-Paul II en même temps que 116 autres martyrs du Viet-Nam. Victor Hugo lui consacra quelques vers dans son poème "Les Martyrs":

« Ô saint prêtre ! grande âme ! oh! je tombe à genoux !
Jeune, il avait encor de longs jours parmi nous ;
Il n'en a pas compté le nombre ;
Il était à cet âge où le bonheur fleurit ;
Il a considéré la croix de Jésus-Christ
Toute rayonnante dans l'ombre.

Or il est loin de nous une autre humanité,
Qui ne le connaît point, et dans l'iniquité Rampe enchaînée,
et souffre et tombe.

Il s'est dit qu'il est bon d'éclairer dans leur nuit,
Ces peuples égarés loin du progrès qui luit,
Dont l'âme est couverte de voiles ;
Puis il s'en est allé dans les vents, dans les flots,
Vers les noirs chevalets et les sanglants billots,
Les yeux fixés sur les étoiles. »

 


La vierge noire



VauclairRemplaçant l’ancienne déesse celte, la statue, volée en décembre 1997, possédait bien toutes les caractéristiques des vierges noires. Datant du XIIe siècle, elle était de la même veine que les vierges auvergnates, en majesté, l’enfant sur les genoux.Elle était sculptée dans du bois de genévrier, probablement issu de Phénicie. Le voile sculpté autour de son visage devait se déployer en plis concentriques sur son torse et ses bras et se prolonger par une tunique, comme ses sœurs de Vauclair et de Gervazy. Les visages sont graves, celui de l’enfant porte des traits d’adulte.

Gervazy

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Baffie 1aC’est au XVIe siècle que l’ancienne statue fut mutilée. Un nouveau corps fut alors refait grossièrement, sur lequel on colla les deux têtes, et que l’on cacha par un vêtement. De Vierge en majesté, elle devint vierge debout. Il nous en reste heureusement une vieille photo.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Baffie St Germain-Laval 8Passons aux légendes. Comme beaucoup de Vierges noires, la première parle de saint Louis la rapportant des croisades en 1254 et l’offrant à Guillaume de Baffie. Il me semble qu’il a du trainer depuis ces contrées lointaines  un plein chariot de statues le pauvre homme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Baffie St Germain-Laval 2

La deuxième raconte l’histoire d’un ménétrier (musicien des fêtes de village) qui, voulant chanter devant la Vierge, ne put que jouer de son violon puisqu’il était empli de péchés. La Vierge lui sourit, pencha la tête, et il put de nouveau reprendre sa chanson.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Baffie St Germain-Laval 1La troisième nous fait part de la propension de la statue à revenir sur le lieu qu’elle avait choisi : 3 fois elle fut déménagée, trois fois elle revint seule au bord de l’Aix. La dernière fois, elle posa le genou sur un rocher qui garda sa trace. Cette légende était si ancrée dans l’esprit des gens, qu’après la révolution, quand la statue fut mise dans l’église de Saint-Genis-Laval, on l'attacha avec des chaînes à l'autel sur lequel elle était posée.

 

 

 

 

Notre-Dame de Baffie St Germain-Laval 9Une autre légende raconte dans les « Mystères de la Loire » qu’un dénommé Hugues Baffie, seigneur-brigand, déroba la statue. Les fleurs de lys d’or tombèrent alors petit à petit du manteau de la Vierge, laissant au sol une trace sur le chemin emprunté. Pris de remords, Hugues rendit la statue et lui fit construire la chapelle.

Notre-Dame de Baffie était invoquée pour la bonne santé des enfants, pour les malformations osseuses, surtout des jambes. C’est elle qui, toujours selon la légende, empêcha la peste d'atteindre Saint-Germain-Laval. Elle était protectrice des unions, et aujourd’hui encore, les jeunes mariés lui apportent le bouquet de la mariée en hommage.  

Dernière chose, Notre-Dame de Baffie, au rythme des saisons, porte une robe de soie blanche au printemps et une de velours bleu foncé à l’automne. Je vous laisse le soin d’étudier plus profondément le symbolisme de tout ceci.

 

 

 

 

 

 

St Germain-Laval Jacques BonvinEt bien sûr, qui mieux que Jacques pouvait rendre hommage à la belle Dame...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://www.forez-info.com/encyclopedie/memoire-et-patrimoine/194-la-legende-des-siecles-foreziens.html

http://www.ladiana.com/Monuments/chapelle%20notre%20dame.html

http://patrimoine-de-france.com/loire/st-germain-laval/chapelle-notre-dame-de-laval-1.php



3 novembre 2018

Le musée Frédéric Marès de Barcelone

 

Barcelone Frédéric Marès 3Frédéric Marès nait à Portbou, en Catalogne, en 1893. Sa famille vint s’installer à Barcelone en 1903, et c’est là, à 15 ans, qu’il entra à l’École des beaux-arts de San Jorge. Il entra ensuite à l'École supérieure de design et d'art (comme Gaudi ou Picasso), communément appelé la Llotja, où il apprit la sculpture. Il obtint une bourse de la mairie de Barcelone et voyagea à Paris où il travailla avec des marchands d’art puis il se rendit à Rome. Il obtint une autre bourse d’état et voyagea en Espagne afin de se familiariser avec les œuvres des maitres sculpteurs. Il s’installa ensuite à Barcelone comme professeur à la Llotja tout en sculptant des œuvres pour la ville. Plus tard, il devint directeur d’une école d'art et président de l'Académie royale des beaux-arts de San Jorge. Il prit sa retraite en 1964.

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone Frédéric Marès 1Dès son enfance Marès fut pris de collectionnite aigüe. Cela commença à 6 ans avec des images de tablettes de chocolat et ne s’arrêta qu’avec sa mort en 1991. Entre temps, il accumula un nombre impressionnant d’objets, ce qui fit de lui le plus remarquable collectionneur privé catalan du XXe siècle. En 1944, il écrivit dans son testament que Barcelone recevrait son extraordinaire collection à sa mort. En 1946, il s’installe donc face à la cathédrale dans une aile de l’ancien palais des comtes de Barcelone (Palau Rejal Major) qui devint un musée. En 1948, la collection occupait quatre salles, en 1952, trois étages… elle atteignit sa taille définitive en 1970.

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 118La collection de sculptures englobe l’Antiquité, les périodes Romane et Gothique, la Renaissance, le Baroque et le XIXe siècle.

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Barcelone musée Frederic Marès 149Les étages supérieurs abritent des milliers d’objets de la vie quotidienne du XIXe siècle comme des cannes, des pipes, des jeux de Tarot.

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Barcelone musée Frederic Marès 74On entre par le patio du Verget, havre de paix au milieu du vacarme de la ville. Jusqu’au moment où on apprend qu’ici se tenait le siège du tribunal de l’inquisition.

 

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3 novembre 2018

Le musée Frédéric Marès, les Vierges à l'enfant romanes

Barcelone musée Frederic Marès 119Je vous présente la partie du musée la plus impressionnante : une file ininterrompue de vierges à l’enfant, du XIe au XVIe siècle. Parmi elles, une présomption d’au moins deux vierges noires. Dommage que la provenance ne soit pratiquement jamais indiquée.

Barcelone musée Frederic Marès 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Celle qui ne fait aucun doute, la vierge de l’église Santa Maria de Plandongau, petite commune proche d’Oliola.

 

Plandongau 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5La statue en métal sur âme de bois (surement du plomb) à l’air de sortir du même moule que Notre-Dame de la Victoire de Thuir.

 

 

 

Thuir 4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TaüllND 3Une deuxième me parait posséder nombre d’attributs des vierges noires : la Dame de Taüll, petit village d’une vallée pyrénéenne face au Pic d’Aneto. L’église, du XIe siècle, possédait de magnifiques fresques.

Taüll ND1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Taüll AntepandiumAu début du XXe siècle, un groupe de financiers et d’antiquaires étrangers achetèrent la plupart des peintures murales des églises romanes de ces petites vallées des Pyrénées pour les emporter aux États-Unis. Bien qu’il n’y eût pas de lois en Espagne qui interdisaient l’expatriation d’œuvres d’art, le comité des musées racheta les œuvres et les transféra au musée national d’Art de Catalogne à Barcelone. La fresque de l’adoration des mages de l’abside montrant la Vierge en majesté et l’antependium (du mot latin pendeo, pendre, et du préfixe ante,devant. Littéralement : qui pend devant. Un antependum, enlatin liturgique, est un devant d’autel) ont fait partie du voyage.

 

 

 

 

 

La statue, en bois, mesure 60,5 cm par 22cm.

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Barcelone musée Frederic Marès 71Peut-être une troisième, datée du XIIe siècle.

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Peut-être encore celle-ci, du XIIe également.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Celle là n'en est pas une, mais elle est très belle même si ses mains sont manquantes. Elle est datée de la deuxième moitié du XIIe siècle.

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san millan 1aElle vient d’un petit ermitage roman, San Millàn de Puentedura, près de Burgos. Elle avait été transférée dans l’église du village avant d’être vendue à Marès. L'extraordinaire qualité et le style de l'œuvre ont permis de la rapprocher des statues sculptées dans les ateliers d'Ile-de-France dans la seconde moitié du XIIe siècle.

 

 

 

 

San Millàn 1L’église conserve un Christ de la même époque, qui lui aussi devait être vendu et qui eut la vie sauve grâce à un voisin qui accueillit les acheteurs potentiels avec son fusil à la main.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette autre me touche beaucoup, même si elle ne fait pas partie de la famille des vierges noires. Elle proviendrait de Palència.

Barcelone musée Frederic Marès 1117

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Florilège...

 

Barcelone musée Frederic Marès 106

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Barcelone musée Frederic Marès 1

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Sainte Anne, la Vierge et l'enfant

 

Barcelone musée Frederic Marès 136Autre exposition incroyable, le nombre de statues que l'on appelle "Sainte Génération" qui sont, parait-il, si rares au royaume de France... Il en existe une dans l'église de Polignac en Haute-Loire.

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1 juin 2020

Salers

Salers, historique

 

Salers 7Il est des lieux plus puissants que d’autres. Cela tient souvent aux énergies du ciel et de la terre qui les ont façonnés et aux forces naturelles particulières qui en émanent.

 

 

 

 

 

 

 

Salers plan 3Situé au cœur du Massif Central, les Monts du Cantal, vestiges du plus grand stratovolcan d’Europe en font partie.

Cet énorme et unique volcan, dont l’activité débuta il y a environ 13 millions d’années, mesurait près de 70 km de diamètre. De son centre, une vingtaine de rivières puis de glaciers ont formé des vallées rayonnantes, découpant les plateaux basaltiques triangulaires ou planèzes.

 

 

 

 

 

 

 

Moussages 41Bizarrement, chacune de ces vallées ou presque abritait en son sein ou menait à une Vierge Noire. L’étymologie du nom du Mont du Cantal, Mons Cantallu, nous renvoie au gaulois cant, qui veut dire brillant. Du temps des romains, il fut appelé Mons Celtus, traversé par la via Celtica.

 

 

 

 

 

 

Salers plan 2bC’est sur une planèze de ce vaste stratovolcan que se situe Salers.

 

 

 

 

 

 

 

 

Salers plan 1cUne planèze (de l’occitan planesa, issu du latin planitia, surface plane) est un plateau incliné de basalte, de forme triangulaire à sommet dirigé vers l’amont, entouré de vallées convergentes creusées par les glaciers ou les rivières. Ici nous avons la vallée de la Maronne et celle du Mars.

 

 

 

 

 

 

 

 

Salers XVIIIeLe nom de la ville de Salers est attesté sous la forme Salernum et Castri de Salern au XIIe siècle (de sal, grosse pierre, et erno, piton rocheux) et Sagranensis (de sagra, le sel) au XVe siècle, Salhers en 1645. Les traces historiques ne remontent pas plus loin que le XIe siècle, même s’il est fort probable qu’il ait existé à cet endroit une communauté celte plus ancienne.

 

 

 

 

 

Salers XIXeL’histoire connue de Salers commence donc par un castrum, édifié vers les VIIIe ou IXe siècles sur une butte rocheuse. Le premier seigneur connu, au début du XIe siècle, se nomme Astorg (Eustorgius). Le château et sa chapelle castrale furent rebâtis en pierre au XIIe siècle et un village s’établit à proximité sur un autre rocher basaltique. L’église paroissiale, dédiée à saint Mathieu (avec un seul T, la dédicace en fait foi), date de cette époque.

 

 

 

 

 

Salers 17La ville ne cesse de grandir. Au XIIIe siècle elle comptait plus de mille habitants. Lors de la guerre de Cent Ans, elle fut pillée en 1357 puis en 1427 elle devint la proie des routiers de Rodrigue de Villandrando, dit l'empereur des pillards ou l’écorcheur. Le roi Charles VII dut envoyer des troupes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Salers 15Les habitants décidèrent alors de construire des remparts afin de se protéger. Ils obtinrent ce droit en 1428 et commencèrent les travaux. Mais le baron de Salers, Jean II s’y opposa. En effet, la ville ainsi protégée enlevait la justification de la présence des seigneurs et de leur château. Un procès s’ensuivit. La construction fut enfin permise en 1439.

 

 

 

 

 

Salers 14Les remparts étaient percés de quatre portes.  Nous restent la porte du Beffroi à l’est et la porte de la Martille à l’ouest. Ces remparts protégèrent la ville lors des guerres de Religion et la ville et ses marchands prospérèrent. Le 1er février 1586 les Huguenots tentèrent de s’emparer de la ville pendant la nuit mais ils furent repoussés. La ville fut alors dédiée au Saint-Esprit.

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Salers 25Salers devint chef-lieu de bailliage des Hautes-Montagnes d'Auvergne au XVIe siècle. Elle est alors capitale administrative, judiciaire et économique et de nombreuses familles aisées s’y installèrent. Elles firent construire de belles maisons qui font actuellement partie du patrimoine exceptionnel de la région.  

 

 

 

 

 

Salers 6Le château fut rasé en 1666 par ordre du roi Louis XIV, après la condamnation lors des Grands Jours d’Auvergne du baron François de Salers pour le meurtre d’un valet. Son frère Henri fut lui aussi condamné pour avoir tué un rival et tous deux durent prendre la fuite. François fut gracié par le roi en 1679.

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Salers 11La ville devint chef-lieu de canton après la Révolution, mais la ville perdit son influence après la fermeture du baillage et le recentrage du pouvoir judiciaire local sur Mauriac.

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Salers 22Des travaux de modernisation furent entrepris après la seconde Guerre mondiale et la cité est à l’heure actuelle classée parmi les plus beaux villages de France.

 

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La porte du Beffroi

 

Salers 24Appelée porte de l’Anne puis porte de l’Horloge, elle fait partie des remparts de la ville construits au XVe siècle même si les fondations et la partie basse semblent être du XIVe. Ouverte vers l’est, elle permettait aux charrettes d’entrer dans la ville. Voûtée d’ogives, elle était défendue par un pont-levis et une herse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Salers 2Au-dessus s’élève une tour carrée qui faisait office de salle de garde, flanquée d’une tour ronde contenant un escalier. Le haut de la tour, surmonté d’un toit pointu coiffé d’un ouvrage en ferronnerie contenant une cloche (datée de 1509), était marqué par des mâchicoulis et des corbeaux sur lesquels se posait un chemin de ronde en bois.

 

 

 

 

 

La porte de la Martille

 

Salers 3C’est la deuxième porte charretière de la ville. Surmontée d’une tour carrée, gardé jadis par une herse, son tunnel voûté d’ogive aurait débouché sur un corps de garde, un bâtiment où logeaient les officiers. La porte était empruntée par les marchands qui se rendaient sur la place de Barrouze où se tenaient les foires.

Salers 19

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://histoire-de-salers.over-blog.com/article-20168715.html

https://monumentum.fr/eglise-saint-mathieu-pa00093667.html

https://www.salers.fr/userfile/fichier-telechargement/1449239163-salers-diag_juillet-2013.pdf

https://www.laveissiere.fr/volcanisme-et-geologie-du-cantal_fr.html

http://www.auvergne-centrefrance.com/geotouring/villages/cantal/salers/salers.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/Salers_(Cantal)

Salers, une ville, un pays, une histoire de Pierre Moulier

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