Le groupe cathédral
1 : Eglise Sainte-Marie
2 : Eglise Saint-Honorat
3 : Cloitre
4 : Salle du chapitre
5 : Refectoire
6 : Chapelle Saint-Porcaire
Situé sur l’emplacement du monastère primitif d’Honorat, l’ensemble monastique du XIe siècle, commencé sous l’abbatiat d’Aldebert I, comprenait deux églises reliées par une petite pièce à fonction funéraire dite « galerie des morts », l’église majeure Saint-Honorat (dédicacée en 1088) et plus au nord la petite église Sainte-Marie.
Le cloitre en parallélépipède, plus large côté est, reconstruit entre les XIIe et XIIIe siècles, porte encore des traces des murs du VIIe siècle. Il était situé au sud-ouest et donnait accès à la salle capitulaire voûtée d'ogives du XIIe siècle, au réfectoire et à la cuisine. Plus au sud, la chapelle Saint-Porcaire.
De l’église abbatiale romane il ne reste rien. Elle fut remplacée au XIXe siècle par celle que l’on peut voir de nos jours.
L’église Sainte-Marie, transformée en habitation, fut largement transformée. Elle comprenait une nef unique, avec abside semi-circulaire. De nombreux bâtiments furent rajoutés, qui servent aujourd’hui de magasin et de quartiers d’habitation, où l’on peut venir faire une retraite.
Le monastère fortifié
Après l’abbatiat d’Aldebertt Ier, Aldebert II, abbé de Lérins entre 1088 et 1103, fit élever une tour fortifiée à la pointe sud de l’ile, près du monastère, afin de protéger les moines des attaques des sarrasins.
Les sous-sols sont aménagés, cachant les réserves de nourriture, le moulin à huile et le four à pain. Le premier étage comprend les salles communes, dortoirs et salles de travail. Le deuxième étage est réservé à la prière. Sa construction se termina vers la fin du XIIe siècle.
La fin du XIIIe siècle et le début du XIVe voient l’adjonction vers l’est d’une grande tour carrée aux murs très épais.
Dans son sous-sol est creusée une citerne, accessible par un puits. Les reliques de saint Honorat furent placées en 1392 au deuxième étage, dans la chapelle Sainte-Croix, qui devient le saint des saints de l’abbaye.
Un premier cloitre voit le jour en 1459 dans le nouveau bâtiment, appelé « cloitre du travail ».
Le deuxième, le « cloitre de la prière », est construit au-dessus vers 1477.
Aux XIVe et XVe siècles, un autre bâtiment est construit ou sud-ouest pour palier au manque de la place prise par les cloitres.
L’intérieur de la forteresse est réaménagé.
A la fin du XVe siècle, la garnison militaire s’installe dans les étages supérieurs et sur les terrasses de guet et de défense. Le monastère fortifié, comprenant alors 90 pièces, dont 30 cellules, une église, et trois chapelles, fut utilisé jusqu’à sa fermeture en 1788.
On arrive au monastère par un escalier en pierre assez récent menant à une porte située à 4m du sol. Les moines y accédaient à l’époque par une échelle. On entre directement dans un cellier, voûté en berceau.
Le premier étage, le cloitre du travail, dont la plupart des colonnes proviennent de monuments romains (comme une borne militaire), possède des arcades ogivales datant du XIVe siècle. Il fut remanié et restauré au XVIIe siècle.
Le cloitre de la prière, au deuxième étage, est soutenu par 12 colonnes octogonales en marbre blanc, offertes par la ville de Gênes qui voulut se racheter de l’attaque du monastère en 1400.
De là on accède à la chapelle Sainte-Croix, dont la porte possède un linteau très bas, comme dans les églises romanes primitives, ce qui obligeait le visiteur à s’incliner, à se replier sur lui-même dans une attitude de soumission. La porte de sortie, plus haute, lui permettait d’en ressortir debout, après avoir été en contact avec les reliques et reçu la grâce divine.
Un escalier amène au troisième étage et aux plateformes entourées de créneaux et de mâchicoulis.
Viollet-le-Duc rénova l’édifice et rajouta le clocheton.
Le pèlerinage
1 : Abbaye
2 : Monastère fortifié
3 : Chapelle de la Trinité
4 : Chapelle Saint-Cyprien
5 : Chapelle Saint-Michel
6 : Maison Saint-Salvien
7 : Chapelle Saint-Sauveur
8 : Chapelle Saint-Caprais
9 : Chapelle Saint-Pierre
10: Chapelle Saint-Porcaire
Les pèlerins devaient visiter sept chapelles en faisant le tour de l’ile pieds nus afin de recevoir des indulgences. L’ile, Lêron, étant lié au masculin, le tour devrait se faire de façon dextrogyre en partant du point le plus saint, l’abbaye. Le pèlerinage débutait probablement alors à Saint-Porcaire. Mais j'ai comme un doute. Il me semble, contrairement à tout ce qui a été dit, que Saint-Honorat et son abbaye est de nature féminine, alors que Sainte-Marguerite et son fort de guerre est masculine. Dans ce cas, Lêron se trouve sur la plus grande ile, Lêriné sur la plus petite, et le pèlerinage sera sinistrogyre, commençant par la chapelle de la Trinité.
La chapelle Saint-Porcaire
Située à l’intérieur de l’enceinte de l’abbaye, elle ne se visite pas. Elle fut construite au VIIe siècle.
La chapelle Saint-Pierre
La chapelle Saint-Pierre, reconstruite en 1497, détruite en partie par les espagnols en 1636, fut restaurée en 1963. Les fouilles ont permis de découvrir un grand nombre de sépultures datant du Moyen-âge.
Elle est utilisée pour des expos.
La chapelle Saint-Caprais
Cette petite chapelle, située à la pointe ouest de l’ile, fut construite durant la période carolingienne, entre le VIIIe et le Xe siècle. Elle fut dédicacée au mentor d’Honorat, mort le 1er juin 430.
La Chapelle Saint-Sauveur
Première chapelle de la façade nord de l’ile. Les fouilles ont permis de remonter le temps, puisque les restes d’un premier édifice ont été datés du Ve siècle. Il s’agissait d’un petit oratoire, utilisé probablement par les premiers cénobites de l’ile. Ses dimensions sont modestes, mais intéressantes : environ 7m de longueur, 3,5m de largeur, l’abside semi-circulaire à l’intérieur faisant 2m. Au sud, un bâtiment mitoyen comportait plusieurs cellules.
Vers la fin du Ve siècle et du début du VIe, la nef fut agrandie vers l’ouest, une banquette intégrée aux murs indiquant que le lieu devait servir de funérarium avec des réunions commémoratives. Les cénobites ayant réintégré le monastère principal, les cellules furent arasées, laissant place à une seule pièce, une « cella memoria » organisée autour d’une tombe monumentale recouverte de quatre couvercles successifs. Le squelette retrouvé, tenant un chapelet entre ses mains, est celui d’un jeune homme, peut-être être un compagnon d’Honorat.
Vinrent les incursions sarrasines du VIIIe siècle, provoquant l’abandon du site par les moines et son occupation profane. C’est à ce moment là que se situe l’épisode du massacre de Porcaire. Avec le retour des moines, une nouvelle chapelle carolingienne dédiée au Christ fut construite au début du IXe siècle.
Elle fut remplacée au XIe siècle par l’édifice que l’on peut voir actuellement, construite sur un plan octogonal de 8m de diamètre.
Six des côtés sont prolongés par des niches semi-circulaires, celui de l’est par une abside.
La voûte, plus récente, date du XIIe.
La chapelle Saint-Michel
De cette chapelle, située en face de l’ile Sainte-Marguerite, il ne reste que des ruines. L’archange Michel, parèdre chrétien de la Grande Déesse, comme Lêron, parèdre de Lérinê.
La chapelle Saint-Cyprien et Sainte-Justine
Située au milieu du vignoble, elle ne se visite pas. De là, on peut voir
La chapelle de la Trinité
Située à la pointe est de l'île, dernière chapelle du pèlerinage, elle possède un chevet construit à une époque plus récente que la nef, composé d’une abside flanquée de deux absidioles, le tout surmonté d’une coupole.
Sur sa façade principale se trouvaient trois croix en briques intégrées au mur : il n’en reste que deux, la troisième ayant disparu lors d’une restauration malencontreuse.
Certaines des pierres de construction proviennent de monuments antiques : on peut les remarquer aux angles de l’édifice. Les archéologues pensent qu’elle pourrait être antérieure au XIIe siècle voire au XIe, durant la période carolingienne, contemporaine de la troisième phase de la chapelle Saint-Sauveur.
Comme à Saint-Sauveur d’ailleurs, des bâtiments adjacents furent retrouvés, probablement utilisés pour des rites funéraires. Durant le XVIIe siècle, la chapelle fut utilisée par les militaires espagnols qui l’aménagèrent en bastion.
http://www.editionsdelarenaudie.fr/pages/journalN105-10nov2013.htm
http://www.abbayedelerins.com/site/index.php/fr/
http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/synaxaire/stHonorat.htm
http://www.abbayedelerins.com/site/index.php/fr/abbaye-de-lerins/la-fondation-de-lerins
http://www.cannes-destination.fr/cannes-maritime/ile-saint-honorat
https://fr.wikipedia.org/wiki/Honorat_d'Arles
http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/synaxaire/stHonorat.htm