Première visite. Je dois dire que la lecture de livres tels que ceux d'Aton Parks ou de Zecharia Sitchin a changé ma vision des choses...
L'obélisque noir de Salmanazar III, Assyrie, environ 827 avant notre
ère, Nimrud.
La pierre est un calcaire à grain fin, noir strié de blanc.
L'obélisque fut érigée dans le centre de Nimrud peu avant la mort de Salmanasar III. Il représente les campagnes du roi, et l'hommage rendu de tous les peuples conquis :
de haut en bas
1 Gilzanu (ouest de l'Iran). Salmanazar tient un arc et reçoit le tribut de Sua le Guilzanéen. Il fait face à un capitaine et à un personnage officiel.
2 Jéhu, roi d'Israël. Salmanazar, sous un parasol, accepte le tribut de Laua, de la maison d'Humri. C'est le roi Jehu, cité dans la Bible (Rois, 9-10)
3 Musri (peut-être l'est de l'Iran). Des serviteurs amènent le tribut de Musri, deux chameaux. Musri veut dire "frontière", c'est donc probablement un pays frontalier de l'est.
4 Suhi (moyen Euphrate). Un lion et un cerf de Marduk-Apla-Usur le Suhéen, probablement pour le parc de chasse du roi.
5 Patina (sud de la Turquie). Le tribut de Qarparunda le Patinéen : argent, or, étain, bronze, ébène et ivoire.
Stèle de Shamshi-Adad V (823-811 avant notre ère)
Cette stèle montre le roi priant devant le symbole des dieux. La large croix sur sa poitrine est un symbole du dieu soleil. Sa robe et sa barbe indiquent son rôle de roi de Babylone après la défaite de Marduk-Balassu-Iqbi en 814 avant J.C. L'inscription est un compte-rendu des campagnes du roi. L'écriture cunéiforme utilisée était en usage 1 000 ans auparavant, sans doute l'a-t-on utilisée afin de donner une impression de grand âge et d'autorité au roi.
Esprit protecteur, Assyrie, temple de Ninurta, 865 avant notre ère.
L'esprit porte une tunique, et par dessus, accrochée dans son dos, une peau de poisson avec la tête du poisson au-dessus de la sienne. Il porte un seau dans lequel se trouve un liquide purificateur. Il se tenait à l'intérieur de l'entrée du temple de Ninurta, en compagnie d'un de ses semblables.
Humain ailé à tête de lion, Assyrie, 860 avant notre ère, palais de Nimrud
Il est l'un d'une paire ornant la porte de la salle du trône du palais du roi Assurnazirpal II. Il apportait une protection magique.
Les portes
Durant l'empire assyrien (900-612 avant notre ère), les portes et les accès étaient considérés comme des endroits à travers lesquels pouvaient passer des influences, bonnes ou mauvaises. Les annales des rois assyriens nous disent que les figures colossales, mi-humaines mi-animales, qui ont été placées de chaque côté des entrées des plus importants palais, non seulement ornaient le bâtiment et impressionnaient les visiteurs, mais aussi le surveillaient :
«les colosses de pierre gardiens du seuil qui, par leur apparence, éloignent les mauvais esprits, protègent le chemin du roi leur créateur, je les ai placés à droite et à gauche de l'entrée. "
Esprits protecteurs
Boite en calcaire contenant des tablettes de fondation, Assyrie, vers 875 avant notre ère. Balawat, proche de Nimrud
Cette boite était placée dans le temple de Mamu, déesse des rêves. Les tablettes portent les titres du roi Assurnazirpal II. Elles décrivent comment il a fondé le temple, apportant le bois du Liban pour le toit et les portes, et fait la décoration des portes en bronze.
Écriture cunéiforme
Le premier système d'écriture connu apparaît dans la seconde moitié du IVème millénaire avant notre ère, en basse Mésopotamie, pour transcrire le sumérien. Dans l'ancienne Mésopotamie, les premiers signes d'écriture sont apparus pour répondre à des besoins très concrets : dénombrer des biens, distribuer des rations, etc. Comme tous les systèmes d'écriture, celui-ci apparaît donc d'abord sous forme de caractères pictographiques, dessins schématisés représentant un objet ou une action. Le génie de la civilisation sumérienne a été, en quelques siècles, de passer du simple pictogramme à la représentation d'une idée ou d'un son.
Esprit protecteur, Assyrie, Palais est de Nimrud, 865 avant notre ère.
Cet esprit, tenant une masse d'armes, surveillait l'une des portes d'entrée de la salle du trône royal.
Roi Assurnazirpal II, entouré d'esprits protecteurs à tête d'aigle, Assyrie, 860 avant notre ère, palais de Nimrud
Cette paire de panneaux se trouvait à l'intérieur d'une salle aux murs entièrement lambrissés d'esprits protecteurs à tête d'aigle et d'arbres sacrés.
Scène symbolique, Assyrie, vers 860 avant notre ère, palais de Nimrud
Le roi Assurnazirpal II apparaît deux fois, habillé de robes rituelles et portant le sceptre symbolisant l'autorité. Devant lui se tient un arbre sacré, symbolisant probablement la vie. Le roi fait un geste rituel devant un dieu dans un disque ailé. Le dieu, qui pourrait être le dieu du soleil Shamash, tient un anneau dans une main, symbole de royauté de droit divin de l'ancienne Mésopotamie. Derrière, des esprits protecteurs entourent le roi de chaque côté. Cette scène symétrique, très chargée en symboles, était placée derrière le trône royal. Il y en avait une autre, à l'opposé de l'entrée principale de la salle du trône, et des scènes similaires occupaient des places importantes dans quelques autres palais assyriens. Elles étaient également brodées sur les vêtements royaux.
La "reine de la nuit", Babylonie ancienne, sud de l'Irak, vers 1800-1750 avant notre ère.
La "reine de la nuit" représente une déesse nue ailée à pieds d’oiseaux juchée sur deux lions flanqués de chouettes. Cette grande plaque est faite d'argile cuite et de paille trempée. A l'origine, la déesse était peinte en rouge, sur fond noir. Elle porte une coiffure cornue, caractéristique d'un dieu mésopotamien et tient dans ses mains une tige et la bague de la justice, symboles de sa divinité. Ses longues ailes multicolores pendent vers le bas, ce qui indique qu'elle est une déesse des Enfers. Cette déesse pourrait être Ishtar, déesse de l'amour et de la guerre, ou sa sœur et rivale, Ereshkigal qui règne sur les Enfers, ou bien encore la démone Lilitu (la Lilith de la Bible).
Bornes en pierre, sud de l'Irak, vers 1100 avant notre ère.
Un type de monument particulier prit naissance à l'époque kassite, le koudourrou. II en est de deux sortes : les uns sont des pierres dures roulées ou galets ovoïdes, les autres des stèles taillées. Ce sont des bornes en pierre à valeur d'acte de donation, duplicata de titres de propriété, dont le texte s'achève par des malédictions très développées : les dieux devant accabler de toutes sortes de maux celui qui contreviendrait aux clauses de l'acte.
Souvent, au premier plan est représenté un serpent. Comme le serpent, beaucoup d'autres symboles peuvent être liés à des constellations. La représentation des constellations remonte aux toutes premières civilisations. Ainsi, les plus anciens textes cunéiformes consacrés à l'astronomie – seconde moitié du IIème millénaire avant notre ère – mentionnent les noms sumériens des constellations encore appelées aujourd'hui Lion, Taureau et Scorpion. Des bornes babyloniennes de la même époque sont ornées de dessins représentant ces animaux astronomiques. Cependant, la présence de ces motifs sur des sceaux, sur des vases sumériens et sur des plateaux de jeu suggère une origine bien antérieure, peut-être dès 4 000 avant notre ère.
Cette pierre par exemple est un monument commémoratif donnant l'histoire d'un particulier, fonctionnaire dans le temple de Morduk. Il a été érigé par son fils entre 900 et 800 avant notre ère, et porte une mention légale sur la propriété d'un lopin de terre. Neuf dieux sont invoqués pour protéger le monument, ainsi que des symboles divins : le disque solaire du dieu soleil Shamash, le croissant de lune de la déesse Sin, l'étoile à huit branches d'Ishtar, déesse de la fertilité et de la guerre. Dessous, la représentation d'autels avec les symboles des dieux moins importants dans la hiérarchie : les coiffes à cornes, la bêche triangulaire de Marduk, le stylet en forme de coin de Nabu, dieu de l'écriture. Le texte se termine par des malédictions lancées sur ceux qui ignoreraient ou détruiraient la borne.
Borne, Sippar, sud de l'Irak, 1125-1104 avant notre ère
Le texte cunéiforme de ce koudourrou décrit les services militaires de Ritti-Marduk, sous le roi Nabuchodonosor I (1125-1104 avant notre ère) au cours d'une campagne en Elam (au sud-est de la Mésopotamie), en représailles à des raids dans le nord de la Babylonie élamite. La campagne a été menée durant l'été et l'armée babylonienne a beaucoup souffert de la chaleur et le manque d'eau. Ritti-Marduk, le capitaine des chars, a mené l'attaque contre les Elamites. Le texte liste treize hauts fonctionnaires qui étaient présents à l'octroi de la charte, et invoque neuf dieux pour protéger le monument. Il y a également vingt symboles divins gravés en relief.
Têtes de Pazuzu, Nimrud, nord de l'Irak, vers 800-550 avant notre ère
Pazuzu est un démon d'origine Assyrienne, souvent dépeint avec le corps d'un homme mais avec la tête d'un lion ou d'un chien, avec des griffes à la place des pieds, deux paires d'ailes, une queue de scorpion et un pénis en forme de serpent. Il est aussi représenté avec la main droite levée, et la main gauche baissée, ce qui symbolise la vie et la mort, la création et la destruction. Doté d'une double paire d'ailes (qu'on trouvera aussi plus tard sur certaines représentations de chérubins ou d'anges), Pazuzu est le démon du vent du sud-ouest, connu pour apporter sécheresse et famine en saison sèche, et des Inondations lors de la saison humide. Il était le roi des démons du vent mais il ne semblait pas totalement inamical avec les Hommes. Son aspect terrible n'est vraisemblablement destiné qu'à terrifier les démons malfaisants : il est invoqué pour produire des amulettes qui permettront de combattre les pouvoirs maléfiques de la déesse Lamashtu, qui blesse mère et enfant durant un accouchement. Pazuzu était aussi réputé protéger les humains de la peste et des forces mauvaises. Pazuzu est évoqué dans le récit légendaire de l'Épopée de Gilgamesh.