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16 juillet 2007

La Sacra di San Michele, histoire


Sacra_San_Michele_207aLe mont Pirchiriano, sur le versant duquel se trouve la Sacra di san Michele, domine à 962m, et se dresse dans la vallée de Suse, non loin de Turin. Le val fut formé lors de la période glaciaire et fut raboté par la puissance des glaces, comme le prouvent les coupoles de roches dures et la surface polie des escarpements. Ainsi se forma la "Chiusa", la cluse, du latin claustra, verrou dans une gorge étroite.









Sacra_San_Michele_002aLe nom ancien du Pirchiriano semble être la forme élégante du modeste porcarianus, le mont des porcs, par analogie avec ses voisins, le caprasio, le mont des chêvres, et le Musiné, le mont des ânes. Ces noms ont un lien avec la religion des Celtes, et nous retrouvons là nos druides, dont l'emblème était le sanglier. Ce n'est pas étonnant si cette montagne reçut un sanctuaire.

Sacra_San_Michele_004aLes premiers habitants connus furent les éleveurs néolithiques de Vaie et de Villarforchiardo, puis les habitants des villages lacustres de Trana et Avigliana.











Sacra_di_San_Michele_020aFortifié dès l'époque des Ligures, puis par les Celtes, le mont devint le fief des deux rois Cozius, dont le premier était un ami de César Auguste. A l'arrivée des Romains, en 63, ceux-ci placèrent le lieu sous la protection d'une divinité alpine dont on retrouve les traces sur des fragments de stèle en marbre.
En 461, les habitants furent envahis par les Burgondes, puis en 477 la vallée passe sous l'autorité bizantine.













Sacra_San_Michele_007aLes Lombards l'envahirent de 569 à 773, eux qui, les premiers construisent des fortifications. Charlemagne impose alors sa domination. Aux Carolingiens succèdent les Sarrasins, vers 888. Ils restèrent peu de temps. En 933, la vallée est réunie au royaume de Bourgogne, et en 942, le roi d'Italie, Hugues de Provence, désigne Arduin Glabrion comme comte de Turin. Celui-ci avait reçu en récompense la Marche de la vallée de Suse pour avoir défait les Sarrasins.








Sacra_San_Michele_159aUn jour, passe un noble seigneur d’Auvergne, Hugues de Paillers-Montboissier dit le Décousu, qui se rend a Rome pour expier ses fautes ; alors qu’il monte les marches de la basilique Saint-Pierre, il se sent arrêté, retenu en arrière. Le pape l’engage à voir là un signe divin et lui donne l’ordre de construire un monastère pour effacer ses péchés.








Sacra_San_Michele_016aRevenant en Gaule par la vallée de Suse, Hugues y fait halte chez des amis, qui, mis au courant de son dessein, lui parlent de l’oratoire de Saint-Michel. Une visite aux lieux, accompagnée d’un nouveau miracle, décide notre Auvergnat à concrétiser sur le Pirchiriano sa pénitence. Il se présente a Avigliana chez le marquis Arduin d’Ivrée et lui achète le terrain, afin de rendre sa fondation totalement indépendante du pouvoir temporel local ; il obtient aussi un privilège de l’évêque de Turin pour les futurs moines. C’est un certain Advert, abbé de Lézat, parti de son monastère où régnait l’indiscipline, qui devient le premier chef de la communauté monastique de La Cluse. Quelque temps plus tard, Hugues, qui était retourné en Auvergne (ou son fils), revient en Piémont parachever sa fondation et demander les diplômes confirmatifs au pape (Sylvestre II) et à l’empereur (Otton le Jeune).










Sacra_San_Michele_005Dans la seconde moitié du Xème siècle, un certain Jean « Vincent », ex-évêque de la région de Ravenne, voulant retourner à la vie solitaire, quitte sa cite épiscopale et se fixe sur le Monte Caprasio, au col de la Celle, face a l’antique lieu de culte du Monte Pirchiriano. Une nuit, saint Michel lui apparaît et lui ordonne de reconstruire un oratoire sur le Pirchiriano. Jean accomplit le vœu de l’archange, non sans s’être fait aider miraculeusement par des colombes dévouées a la tâche. L’oratoire auprès duquel l’ermite élit désormais domicile est, sur sa demande, consacré par l’évêque de Turin, après un second miracle pour convaincre celui-ci. Il devient un lieu de pèlerinage fréquenté.

Au XIIIème siècle, l'abbaye comptait plus de 100 bénédictins et dirigeait 140 monastères. Au XIVème siècle, elle possédait de nombreuses terres et vivait une période de grande puissance. Puis vint la décadence, avec ses deux derniers abbés et la mise sous commende.

Depuis 1836, les pères Rosminiens, appelés par la famille de Savoie, maintiennent une vie spirituelle au sommet du mont et accueillent les fidèles venus prier l’Archange.


Si vous voulez une autre version de l'histoire, plus... cocasse, rendez-vous sur http://patsand.blogspirit.com/archive/2006/10/index.html
On dit qu'Umberto Eco s'inspira de ce site pour son roman fameux "Le nom de la rose".





Le culte de Saint Michel

michelDiffusé rapidement en Italie depuis l'Orient, spécialement dans les lieux élevés et solitaires, le culte fut implanté aux Vème et VIème siècles par les moines Persans exilés de leur patrie, envoyés par Rome afin d'évangéliser le Nord de L'italie. La présence de ces moines est encore attestée aujourd'hui par la dédicace d'une petite chapelle à Saint Abacus, l'un des leurs, au pied du Mont Musiné.
Les Byzantins développèrent le culte. Les Lombards le célébrèrent, eux qui avaient comme protecteurs Saint Michel, Saint Pierre et Saint Ambroise.
Clemente Rebora, l'un des meilleurs représentants de la Poésie Religieuse du Xème siècle, définit l'Abbaye de Saint Michel comme un "sommet vertigineusement sacré".









michel2L'Abbaye est étroitement liée à la figure de Saint Michel, considéré comme le prince des milices célestes et comme le bras droit de la divinité. Le chroniqueur de l'Abbaye proposait déjà cette particulière description de Saint Michel lorsqu'il écrivait, à la moitié du onzième siècle, les vers suivants: "Grâce à plusieurs documents des Saintes Ecritures, nous savons maintenant que non seulement le Bienheureux Michel a, grâce à la volonté de Dieu,  la suprématie des milices célestes, mais il possède également, pour ainsi dire, une principauté sur la terre , qui se trouve, plus exactement, dans les contrées occidentales.









st_michel3l’Archange s’est choisi entre tous trois lieux particuliers dans ces régions occidentales du monde pour les visiter lui et les siens, et les inonder de sa lumière : le premier au mont Gargan, déjà très connu du monde entier ; le deuxième près de l’océan, qu’on appelle “au péril de la mer” ; le troisième placé très exactement à mi-chemin, c’est le mont Pirchirianus, au milieu des hautes montagnes, où il est possible de contempler de plus près la majesté divine ».













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16 juillet 2007

Fondations et premières constructions de l'abbaye

Sacra_di_San_Michele_021aEntre 983 et 987, peu après l'expulsion des Sarrasins, deux oratoires furent reconstruits, selon un chroniqueur clunisien. C'est à la fin du Xème siècle que fut construite la troisième chapelle, plus vaste que les deux autres, par l'ermite Jean Vincent. Elle même adossée à la roche, elle fut, selon ce chroniqueur, sacrée par les anges, d'où le nom de Sacra désignant l'ensemble des constructions.






Sacra_di_San_Michele_024aPeu après, la communauté  de moines bénédictins dirigée par l'abbé Advertus, fit appel à un architecte, peut-être Guillaume de Volpiano, pour concevoir un plan majestueux de la quatrième église, au dessus des trois existantes.
Entre 1015 et 1035, la cîme du Pirchiriano est englobée dans la structure de cette nouvelle église, dite de Hugues, dont il subsiste la partie Ouest, appelée choeur ancien.






Sacra_di_San_Michele_027aL'église nouvelle s'avère vite trop courte. Le nombre de moines, la renommée du monastère, réclamaient un choeur de vastes proportions. (L'Abbaye se trouve au milieu du parcours qui allait du Mont Saint Michel au Gargano, la destination d'un nombre considérable de visites fréquentes et de haut rang.)
L'idée d'une telle construction en revient probablement à l'abbé Ermenegaldus qui dirigea l'abbaye de 1099 à 1130. Il s'agissait de dresser un énorme soubassement qui, s'appuyant sur le dernier pic du mont, rejoindrait le sommet, au niveau duquel pourrait ainsi s'élever la cinquième église.





Sacra_San_Michele_023aCeci fut fait par un grand maitre de la sculpture et de l'architecture, maître Nicholaus, qui par la suite travaillera dans les cathédrales de Plaisance et de Ferrare ainsi que dans l’église de San Zeno à Vérone. C'est lui qui réalisa la fameuse porte du zodiaque, en haut de “l’escalier des morts”, qui compte parmi les œuvres sculptées les plus belles et les plus raffinées de la première moitié du douzième siècle.






La fresque des deux légendes

Sacra_San_Michele_073aElle est actuellement placée sur la paroi Nord du choeur ancien, à l'intérieur de la basilique. Elle résume l'histoire légendaire de la fondation du sanctuaire. Huit épisodes sont représentés :
-Saint Jean Vincent taillant les poutres pour la construction d'une chapelle dédiée à Saint Michel sur le mont Caprasio (haut droite)
-Anges et colombes transportent les poutres du Caprasio au Pirchiriano (haut centre)
-Un ange tire Jean Vincent hors d'une grotte et lui montre le Pirchiriano (haut droite)
-L'ange conduit Jean Vincent en direction de la Sacra (centre)
-Le monastère déjà édifié entouré de 3 flammes symbolisant l'apparition angélique (haut gauche)
-Le sépulcre auprès du monastère (gauche)
-L'évêque de Turin Amizzone monte à la Sacra pour consacrer la chapelle et découvre que celà a déjà été fait miraculeusement (bas droite)
-Le comte Hugues quitte Suse pour la Sacra en compagnie de sa femme Isengarde et d'une petite cour (bas gauche)

16 juillet 2007

L'arrivée à la Sacra di San Michele

Sacra_San_Michele_186aCette "merveille" se voit de loin, et l'on a cette impression furtive que l'on va la toucher bientôt. Furtive certes, car il faut, comme au Mont Saint-Michel au péril de la mer, faire une bonne marche avant de trouver l'entrée.










Sacra_San_Michele_187aComme d'habitude dans un haut-lieu, il faut un exercice physique permettant de se vider avant de se remplir à nouveau. L'énergie reçue, la vision du mont et de la vallée en contrebas, sont déjà une récompense.










Sacra_San_Michele_204aLe chemin d'accès est bien dans la tradition magique. Plusieurs portes de vie se présentent, ainsi qu'un premier gardien.
Le passage est emprunté, mais à peine dégagé. Son entrée par contre est bien cachée. Il faut montrer patte blanche, monsieur gardien n'est pas commode. Mais il fait bien son travail.














Sacra_San_Michele_198aUne fois entré sur la voie, un deuxième gardien pointe le bout de son nez. Plus loin, une "station" sous une pierre me fait penser aux trous creusés dans la roche le long de l'escalier montant à la chapelle Saint-Michel  d'Aiguilhe au Puy.
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Sacra_San_Michele_181aLe vrai chemin, plus haut que la route bétonnée reservée aux touristes ignorant les vertus des énergies, serpente sur la crête du passage. Un vrai dos de dragon.











Sacra_San_Michele_168a__640x480_Je n'ai pas compté précisément le nombre de portes, gageons qu'elles sont au nombre de 12.
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Sacra_San_Michele_175aUne pierre me fait penser au rocher de Merlin dans le massif du Pilat...












Sacra_San_Michele_183aPlusieurs pierres présentent des cupules. Je ne connais pas leur signification, (je ne pense pas qu'elle servaient à fabriquer de l'eau lustrale, plutot un signe, ou une trace d'ancienne barrière), mais étant donné que l'endroit était sacré bien avant la construction de l'édifice du Xème siècle, elles représentent les traces de reconnaissance par les anciens de l'énergie dégagée au sommet de la montagne.

Nous voilà prets pour la rencontre avec le sanctuaire...

16 juillet 2007

La rencontre avec le sanctuaire

Le sépulcre des moines

Sacra_San_Michele_013aLa première rencontre, et non des moindres, se fait avec les ruines d'une petite église romane de plan centré, dont sont encore visibles les absidioles. Sa construction remonte aux années 1000.
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Sacra_di_San_Michele_029aLes restes ainsi que l'amas de pierres de la partie effondrée suggèrent un édifice de forme octogonale, formé de 4 chapelles rectangulaires greffées aux extrémités d'une croix grecque, reliées entre elles par quatre niches circulaires. On reconnait le type "baptistère".








Sacra_San_Michele_014aOn l'appelle sépulcre car autour s'étendait le cimetière des moines. L'église servait de chapelle mortuaire. Cependant, il est aussi possible que cette forme octogonale soit inspirée du Saint-Sépulcre de Jérusalem.










Sacra_San_Michele_015aUne tradition veut qu'elle soit construite sur un ancien temple païen (mais presque comme dirait patsand..), là où s'ouvrait le fossé qui bloquait l'entrée du castrum.
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Sacra_San_Michele_161aDétruite en partie en 1661 "grace" aux bombardements espagnols, elle fut dédiée à Saint Etienne. Les ruines furent restaurées par les monuments historiques.



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16 juillet 2007

L'entrée du sanctuaire

La façade

Sacra_San_Michele_022aIl s'agit de la partie la plus grandiose et la plus monumentale de l'Abbaye. La façade, massive, a une hauteur de 41 mètres. Le soubassement fait déjà 26 mètres de haut et soutient la structure de l'église.


Le 24 Septembre 2005, la statue de Saint Michel Archange réalisée par l'artiste Paul De Doss-Moroder a été placée près de la rampe des escaliers extérieurs.
























Sacra_San_Michele_146aLe complexe monumental est caractérisée par une particulière combinaison géométrique et d'effets de couleurs entre les lignes droites de l'embasement gris fer et les lignes courbes de l'église, avec son abside centrale et sa galerie.
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Sacra_San_Michele_153aLes moines bénédictins ont commencé les travaux pour la réalisation de l'embasement dans la première moitié du XIIème siècle, pour y bâtir, au-dessus, la grande église composée de cinq absides.


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Sacra_San_Michele_145aLe porche d'entrée nous présente deux animaux se tenant par la queue. (énergie tellurique remontant en volutes ?)
De l'autre côté de beaux éclatoirs, signe que les énergies peuvent s'échapper sans s'accumuler, ce qui rendrait l'édifice propice aux éboulements...

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La galerie des arcades

Sacra_San_Michele_157aEn haut, cette galerie compte parmi les plus exceptionnelles galeries absidiales de l'Italie romane. Elle est située à l'emplacement le plus élevé.











Sacra_San_Michele_154aUne couronne d'arcades (appellées viretti en italien) repose sur 16 colonnettes, enrichies de chapiteaux, tous différents dans leur ornementation. La corniche domine le seuil d'accès de 41 mètres.

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16 juillet 2007

Le grand escalier

Sacra_San_Michele_027aA l'intérieur du soubassement fut érigé un immense escalier, appelé escalier des morts. Un dénivelé de 20 mètres sépare le départ de l'escalier du niveau de l'église et de son dallage, ce qui le rend particulièrement raide.










Sacra_San_Michele_037aLorsque l'on monte les premières marches, sur le côté gauche, un pilier de 18 mètres. Ses grands arcs qui prennent appui sur lui soutiennent le choeur de l'église.











Sacra_San_Michele_041aCôté Nord et Est, deux occulus. Celui du Nord est décalé par rapport à la fenêtre du dessous. M'est avis que l'architecte savait très bien ce qu'il faisait...
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Sacra_San_Michele_040aSur le pilier, gravé à la base des arcs, un ouroboros dans lequel se trouve un personnage. Un pied dedans, un pied dehors. Une main dedans, une main dehors... Signe de maîtrise ?











Sacra_San_Michele_029aLe long des parois rocheuses, à intervalle régulier, s'ouvrent des niches où, jusqu'en 1937, se trouvaient les sépultures d'abbés et de bienfaiteurs du monastère. D'où son nom d'escalier des morts.

















Sacra_San_Michele_034aSacra_San_Michele_017aJ'irai même plus loin, comme dirait l'un des Dupon t/d. Si vous connaissez la toile de Jérôme Bosch représentant un tunnel, avec la lumière au bout et les anges accompagnant les âmes, vous aurez une idée de ce que l'on ressent en commençant l'ascension.

16 juillet 2007

La porte du zodiaque

Sacra_San_Michele_062aSacra_San_Michele_044aL'escalier des morts s'ouvre à la lumière. Mais avant, il faut passer devant la porte du zodiaque. Les montants de marbre qui l'ornent proviennent peut-être de la chapelle Saint-Etienne, dite le sépulcre des moines. Il semble bien qu'ils ne sont pas à leur emplacement d'origine. Leur symbolique peut s'en retrouver changée.

La porte et une bonne partie de sa décoration sont l'oeuvre de maitre Nicholaus, l'architecte de la partie du XIIème siècle de la Sacra. Sur l'un des pilastres, il a signé de son nom : non pas un Z, mais "Vos qui transitis sursum vel forte reditis, vos legite versus quo descripsit Nicolaus", c'est à dire "vous qui montez ou peut-être descendez, oui, vous, lisez ces vers écrits par Nicolas".







Les chapiteaux de droite

Sacra_San_Michele_042aIls représentent des sujets historiés, tirés de la bible. Nous retrouvons des épisodes de la vie de Samson, dont l'un le représente secouant les colonnes du temple des Philistins.
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Puis nous avons le meurtre d'Abel, et trois hommes dans une rixe se saisissant par les cheveux. Mais quel est le message ? Les cheveux sont bien présents...


Sacra_San_Michele_058aL'inscription latine donne un début d'explication : "Ce lieu est un lieu de paix, laissez de côté toute source de querelle." Mais si l'on va plus loin, peut-être le sculpteur nous fait-il réflechir sur la symbolique des cheveux, et par là leur fonction de capter les énergies. Et si l'on regarde encore mieux, on peut imaginer que l'homme (et les femmes) ne se battent pas, mais qu'ils ont les pieds bien posés sur la terre, (symbolisée par le bourrelet à la base du chapiteau), que leurs jambes font un retournement, et qu'ils ne se tirent pas du tout les cheveux, mais par un habile entrelacement de leurs mains tenant la chevelure du voisin, les mèches étant tournées vers le ciel, ils récupèrent les forces cosmiques... Et pour celà, il faut maitriser l'émotionnel, donc laisser de côté les querelles. De plus, nous avons l'homme face à nous et les femmes tournées vers l'intérieur. Polarités ?
Mais bon, faut pas dire ça il parait, c'est pas marqué dans les livres de classe.

Sacra_San_Michele_057aLe montant de droite nous montre les signes du zodiaque, qui, curieusement, sont au nombre de 11. Effectivement, nous trouvons dans un même cercle la balance et le scorpion... Sur la base du pilier, le lion. En haut, le symbole du verbe...
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Les chapiteaux de gauche

Sacra_San_Michele_045aIls sont au nombre de 6.









Sacra_San_Michele_049aNous avons une magnifique représentation de sirènes. Au centre, un triton, avec son abondante chevelure (encore) dont le côté gauche est tressé. La chevelure rayonnante montre qu'il est porteur de l'eau du ciel, le feu. Dans ce cas, les aigles ne sont pas loin.














Sacra_San_Michele_051aEffectivement, nous les retrouvons sur le chapiteau voisin, les pattes posées sur un cercle au dessus de la terre, les ailes tournées vers la terre. Seul celui du milieu a les ailes tournées vers le ciel, et les pattes ne sont plus visibles... Energies cosmiques et telluriques.
Son pagne a 7 plis (symbole du 7) et il tient dans ses mains sa queue bifide qui monte vers le ciel.












Sacra_San_Michele_056aLa sirène peut aussi être androgyne, moitié homme moitié femme. Elle devient le symbole de l'accomplissement des contraires. Nous avons donc su le côté une belle sirène femelle, reconnaissable à ses cheveux recourbés. son pagne n'a plus que 3 plis...









Sacra_San_Michele_047aNous retrouvons le lion à tête de dragon... Sa queue recourbée passant entre ses jambes, comme sur le chapiteau du porche d'entrée. Nous trouvons la représentation de constellations autre que celles du zodiaque connu.

Sacra_San_Michele_055aTiens, des griffons enfonçant leurs becs dans une tête d'homme...













Sacra_San_Michele_050aLe dernier chapiteau représente des femmes allaitant des serpents, ou plutot des amphisbènes, du grec amphis, des deux côtés, et bainein, marcher...En bas, leurs têtes mordent le petit doigt de pied des dames. Nos serpents, donc énergie ou vouivre, qui marchent des deux côtés à la fois, sont reliés au cosmique et au tellurique. Terme de la quête, maitrise complète des énergies.

16 juillet 2007

L'église


Sacra_San_Michele_061Après avoir passé la porte du zodiaque, nous arrivons dans les derniers escaliers menant au porche de l'église. Les contreforts sont du XIXème siècle, mais il reste quelques marches originelles qui tournaient derriere les absides quand l'escalier des morts n'existait pas.















Le portail

Sacra_San_Michele_064aIl fut construit par les architectes d'Hugues de Montboissier au début du XIIème siècle. Réalisé en pierre verte et grise, constitué de plusieurs arcs, arêtes et cordons, il est soutenu par une série de demi-colonnes caractérisées par des chapiteaux floraux.









Sacra_San_Michele_068aEn haut, l'archivolte formant le larmier est terminé par une tête de moine encapuchonnée. De l'autre côté existait la tête d'un jeune moine aux cheveux coupés en couronne. Janus ?

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Sacra_San_Michele_063aLes colonnettes, de part et d'autre du portail, surmontées d'arcs gothiques trilobés, sont une adjonction postérieure. ce sont les restes d'un portique qui protégeait le portail. Les deux battants ont été réalisés en 1826. En haut à gauche, on distingue, enchassée, la stèle romaine  du Ier siècle qui porte la dédicace à la divinité alpine.
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L'intérieur de l'église

Sacra_San_Michele_074aGrande et solennelle, malgré ses dimensions modestes, (22 mètres depuis l'entrée du choeur ancien jusqu'à l'abside), l’abbatiale compte trois nefs de dimensions réduites séparées par des piliers fasciculés, dont les voûtes croisées en ogive expriment une fusion parfaite entre art roman et gothique. Plus de la moitié de la surface de l’église repose sur un unique grand pilier de pierre très haut qui se trouve au centre du soubassement inférieur, dans l'escalier des morts.






Sacra_di_San_Michele_028aL'église d'Hugues de Montboissier occupait en longueur un peu plus de la moitié de la nef principale, et arrivait  avec ses absides jusqu'aux deux piliers ronds.

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Sacra_San_Michele_115aL'un des piliers  est posé directement sur le roc, et il s'en dégage une énergie incroyable. Heureusement que l'on trouve de beaux éclatoirs sur les chapiteaux. On en compte 139 dans toute l'église. La symbolique est riche.
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Sacra_San_Michele_087aLa grande baie de l'abside montre un décor sculpté de l'école de Plaisance et comporte 6 statues, placées les unes au dessus des autres, dans l'encadrement. Les prophètes sont présents, Isaïe, Jérémie, Daniel et Ezéchiel. Ils tiennent à la main une tablette sur laquelle sont gravées les promesses de l'ancien testament.
Au dessus des pilastres absidaux il est possible d'admirer les quatre évangélistes et les symboles correspondants (de droite à gauche: Mathieu, Marc, Luc, Jean).
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Sacra_di_San_Michele_031aLa partie inférieure est occupée par la scène de l'annonciation de l'archange Gabriel à Marie : ce sont, dans ce cas, le visage et la contenance de Marie qui méritent une attention particulière et qui suscitent une profonde admiration pour la spiritualité et la douceur mystique qu'ils expriment. Il est le seul a n'avoir pas été dégradé par le temps. 

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Sacra_San_Michele_112aMarie, parèdre de Saint Michel, est présente dans toute l'église, et surtout sur la fresque de Secondo del Bosco da Poirino. Elle occupe toute la paroi au fond du collatéral Sud. On retrouve ici la fresque de la légende, étudiée plus haut.











Sacra_San_Michele_082aDans l'abside de droite, un ancien autel dont on dit qu'il serait construit par la juxtaposition d'un autel païen et d'une table chrétienne reposant sur 4 colonettes. Une tradition l'attribue à Saint Jean Vincent.







Le portail des moines

Sacra_San_Michele_102aAu fond du collatéral Nord, il conduisait autrefois aux édifices claustraux. Aujourd'hui, il donne accès à une terrasse d'où l'on domine la vallée et les ruines du monastère. Il est divisé par un pilastre, orné à l'origine de deux colonnettes d'angle. Le tympan comporte deux arcades trilobées. Deux autres pilastres constituent les ébrasements de ce portail, qui présente des similitudes avec le portail d'entrée dans l'église.







Sacra_San_Michele_104bnL'archivolte se termine par une tête grimacante, d'un homme qui se tient la bouche écatrée. On vous dira que c'est un bouffon ou un diable. Mais que veut-il nous dire ?








Le sanctuaire primitif

Sacra_di_San_Michele_023aSitué sous le dallage de la basilique, on y accède depuis la nef centrale. Il est composé de trois chapelles juxtaposées qui permettent de suivre l'évolution progressive de l'oratoire du castrum romain devenu sanctuaire de l'archange.









Sacra_San_Michele__13La dernière chapelle, au Nord, la plus petite, au sol de roche vive, fait penser à une construction du Vème siècle. La chapelle du milieu, plus ample et élaborée, serait l'ajout effectué par les premiers moines. La plus vaste avec une belle abside et des parois de roche, est attribuée à Saint Jean Vincent. C'est elle qui aurait été consacrée par les anges, et demeure le lieu le plus vénérable de la Sacra.




La cellule érémitique

Sacra_San_Michele__11ll s'agit d'une petite pièce découverte en 1987 au dessus du plancher du couloir qui parcourt l'étage sous "l'ancien choeur".
C'est un espace étroit de 2 mètres environ de coté. Au moment de sa découverte, il était encombré de décombres. Une fois dégagé, on a retrouvé deux précieuses monnaies d'argent frappées par les évêques du Puy (fin Xème siècle) et par les vicomptes de Limoges (fin Xème siècle, début XIème). Cette découverte a permis, en partie, de dater l'espace retrouvé et aussi d'en indiquer l'utilisation comme probable débarras, avant qu'il fût oublié. Il y a d'autres hypothèses sur l'utilisation de cet épace: qu'il pût être la cellule de l'ermite Jean Vincent ou bien une cellule érémitique utilisée par les moines pour se retirer et prier en solitude, au calme, mais proches de la communauté.
Sa position et sa construction en matériaux solides amènent aussi à penser que la petite pièce devait faire partie de la première église abbatiale avant de se réduire à un entrepôt.

16 juillet 2007

Itinéraire vers le monastère

Les ruines

Sacra_San_Michele_098aDe la terrasse de l'église, les ruines imposantes du grand monastère bâti entre le XIIème et le XIVème siècle s'offrent à la vue. C'est ici, que pendant des siècles, se dressa l'ancienne forteresse des Ligures, puis le castrum romain.C'est la partie de l'abbaye qui occupe la plus grande surface. Elle s'étendait en direction du Nord-Ouest sur près de 50 mètres. les puissantes arcades rappellent que cette partie du monastère avait la capacité d'accueil nécessaire pour un grand nombre de moines.






Sacra_San_Michele_124aLes hautes murailles, les arcs, les piliers et les barbacanes sont tout ce qui reste de ce bâtiment grandiose à cinq étages qui se termine au bord du précipice de la montagne avec la célèbre Tour de la Belle Alda.
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Sacra_San_Michele_130aLa tour peut être vue de loin puisque elle est isolée du reste du monastère. Selon la légende populaire, la Belle Alda se jeta de la tour pour échapper à un groupe de mercenaires et en sortit indemne. Lorsque elle décida cependant de se jeter à nouveau, cette fois par vanité et pour de l'argent, elle s'écrasa contre les rochers de la montagne. Tiens, ça me rappelle une légende similaire qui se passait à...la chapelle Saint Michel d'Aiguilhe.
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Les étages

Sacra_di_San_Michele_033aDe l'église, un escalier nous emmène vers le troisième étage, et vers l'atelier. C'est le niveau du monastère ancien, sur le côté Sud et Ouest, qui est encore occupé par les pères Rosminiens. L'atelier est une pièce caractéristique, avec une voûte en berceau de briques, noircies par le temps et par la fumée. On y faisait des travaux d'entretien des outils ou l'on créait artisanalement de nouveaux produits manufacturés. Une forge se trouve au fond de la pièce.
Nous trouvons de nombreux locaux similaires. La structure des salles s'appuie sur la roche dure que l'on voit apparaitre souvent. Dans cette partie, les chambres de l'ancienne partie claustrale.



Sacra_di_San_Michele_034aAu deuxième étage, également habité par la communauté et appelé étage des Chartreux, la cuisine, le réfectoire, la buanderie, les salons, parloirs, et le petit cloitre.
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Sacra_di_San_Michele_037aPuis empruntant à nouveau un escalier, nous trouvons le premier étage. Là nous avons la bibliothèque, des salons de receptions, des halls, l'ancien bûcher, l'ancien cellier et la salle des archives. Le hall d'entrée à conservé son aspect millénaire avec son sol en cailloutis et ses affleurements de roche.

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Sacra_San_Michele_141aDehors, l'ancienne citerne, encore emplie d'eau, et quelques pièces ouvrant sur l'extérieur. Nous voilà revenus au point de départ, c'est à dire davant l'escalier monumental arrivant devant le grand porche d'entrée.
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11 juillet 2007

Le trilithe de Beauvoir (Loire)

Saint_Julien_La_V_tre_Beauvoir_2En arrivant, nous sommes accueillis par une pierre à bassin surmontée d'une croix. Ou comment s'approprier le savoir des anciens cultes.... En fait, c'est un siège, qui devait servir à des fins thérapeutiques.
















Saint_Julien_La_V_tre_Beauvoir_4Le trilithe de Beauvoir, ou dolmen de Beauvoir, est en piteux état.
Saint_Julien_La_V_tre_Beauvoir_5











Saint_Julien_La_V_tre_Beauvoir_6Il n'est pas entretenu, et le pauvre ne peut donner que ce qu'il a.

Trilithe_1

Trilithe_3













Saint_Julien_La_V_tre_Beauvoir_1En fait, j'ai été plus attirée par les blocs de granite se trouvant dans le pré à vaches à côté !











Saint_Julien_La_V_tre_Beauvoir_3

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