L'abbaye Notre-Dame d'Aiguebelle est une abbaye cistercienne française située sur les communes actuelles de Montjoyer et Réauville dans le département de la Drôme.
On conserve, gravée sur une pierre rectangulaire de calcaire, le texte de fondation de l'abbaye d'Aiguebelle. Grâce à elle, nous connaissons le nom du donateur, Gontard Loup, seigneur de Rochefort en Valdaine mais aussi de l'abbaye fondatrice, Morimond en Champagne, quatrième fille de Cîteaux.
Aiguebelle a été fondée le VI des calendes de Juillet 1137, autrement dit le 26 Juin 1137, en l'honneur de la vierge Marie, aux confins du Dauphiné et de la Provence. Gaucher, abbé de Morimond et ancien prieur de Saint Bernard à Clairvaux, envoya 12 moines sous la conduite d'un abbé.
Pour réaliser cette fondation, Gontard Loup donnait un territoire, sorte de plateau couvert de bois et de broussailles, que l'on peut assimiler à peu près au territoire de la commune de Montjoyer avec des prolongements sur les communes de Roussas et de Réauville. Le monastère est bâti dans un vallon isolé, comme le voulait la tradition cistercienne, au confluent de trois ruisseaux, le Ranc, la Flammenche et la Vence, d'où le nom de "belles eaux", Aiguebelle.
Au XII ème siècle, le monastère bénéficie des donations des seigneurs voisins et accroît considérablement son domaine : il possède des terres jusqu'au pied du Mont Gerbier-de-Jonc, en Dauphiné, dans le Pays d’Orange et en Vivarais.
Sa belle prospérité lui fit faire à son tour des fondations: celle de l'abbaye de Feniers, en auvergne, en 1169, puis celle de l'abbaye de Bouchet.
A la fin du XIII ème siècle, l’Abbaye exerçait un grand rayonnement sur la Provence, le Dauphiné et l’Auvergne.
A partir du XIV ème siècle, les épreuves vont se multiplier : guerre de Cent Ans, peste noire, chute des vocations, surtout des frères convers qui entretenaient les granges et les terres. Les possessions sont pour la plupart données en bail. Après 1515, les abbés ne sont plus élus par les moines mais nommés par le roi : ce sont les abbés commendataires, extérieurs au monastère et qui ne se préoccupent donc pas toujours des nécessités de leurs moines ni de la ferveur de leur communauté. Lors de la dispersion des moines en 1791, ils ne sont plus que trois. Le monastère est alors pillé puis vendu comme bien national. Son éloignement par rapport aux voies de communication va le sauver de la démolition.
L'absence des moines durera moins de 25 ans : en 1815, un groupe de cisterciens trappistes vient faire revivre le monastère. Ils viennent de Suisse et sont issus d'un groupe de moines français de l’abbaye de La Trappe qui, sous la conduite du Père Augustin de Lestranges, ont parcouru toute l'Europe pourchassés par les armées révolutionnaires et permettent le renouveau monastique et cistercien en France après la chute de Napoléon.
L'abbaye a conservé, malgré quelques démolitions, quelques tremblements de terre et de nombreuses restaurations, la plus grande partie des bâtiments conventuels médiévaux : église, cloître, sacristie, chapitre, salle des moines, réfectoire, cuisine et tout le bâtiment des convers. Il est le seul monastère cistercien en France avec l'abbaye de Fontfroide à avoir encore la ruelle des convers primitive.
L'église mesure 50 m de longueur totale, 9 m de largeur dans la nef, 17 m avec les collatéraux et 10 m d'élévation. Régulièrement orientée, elle est établie au nord des cloîtres et forme une croix latine composée d'une nef et de bas-côtés, avec un transept sur chaque bras duquel s'ouvrent deux chapelles.
Avec ses murs très épais, ses piliers massifs, ses arcs en plein cintre pour la plupart ou à peine brisés, ses voûtes d'ogives, ses rares fenêtres (dont certaines ont été agrandies), elle porte la marque du style de transition, qui caractérise le XII ème siècle. On remarque dans le sanctuaire une grande arcade qui à pu abriter jadis un tombeau. Dans le transept droit, un escalier conduit à l'ancien dortoir des moines.
Le chapitre, ou salle capitulaire, est la salle de réunion de la communauté. On y lit un chapitre de la Règle (d'où le nom de capitulum), dont le Supérieur donne ensuite un commentaire. Les Supérieurs ont leur siège à l'orient, tandis que les religieux se rangent sur les bancs de pierre disposés en amphithéâtre. C'est dans cette salle qu'ont lieu les prises d'habit et professions et que se tiennent les délibérations importantes.
Parallèle au réfectoire dont elle est séparée par une cour jadis à ciel ouvert, la grande salle des moines s'ouvre au pied du grand escalier. Les voûtes d'arête retombent au centre sur quatre colonnes qui donnent ainsi deux rangées de cinq travées. Jadis cave ou cellier, c'est aujourd'hui la salle de lecture et d'études, le scriptorium, avec longues rangées de livres et bureaux en bois. Les cinq arcades jumelées qui dispensent la lumière ont remplacé les trois petites fenêtres primitives.
Le réfectoire s'ouvre sur la galerie méridionale du cloître. C'est l'une des salles les mieux conservées des bâtiments primitifs avec sa vaste nef de 25 m de long et 8 de large sur plus de 9 m d'élévation. Sa voûte en berceau légèrement brisée est soutenue par trois arcs doubleaux amortis en culots coniques qui semblent rentrer dans la muraille à 2,60 m au-dessous de la corniche. Le réfectoire était jadis éclairé de 12 fenêtres, mais plusieurs sont actuellement masquées par des constructions plus récentes. Une porte donne accès à la dépense (ancienne cuisine) et à la cuisine actuelle, qui sont deux salles largement voûtées. L'éclairage, dissimulé le long des corniches, met en valeur le berceau de la voûte du réfectoire. Il est daté du XIII ème siècle.
La salle de communauté ou chapitre hors-cloître était anciennement le chapitre et la salle de lecture des frères convers. Les voûtes et les colonnes sont à l'identique de celles du scriptorium. Cette salle sert actuellement aux réunions communautaires de toutes sortes : chapitres, conférences et retraites communautaires.
Les livres de la communauté se répartissent essentiellement en trois lieux. Au scriptorium qui rassemble les livres les plus usuels. À l'armarium où se trouve les livres récents. Et enfin à la grande bibliothèque, beaucoup plus vaste, où est entreposé un grand nombre de livres dont les plus anciens, utilisés pour des études plus pointues. Le tout rassemble environ 90 000 livres.
Le cloître est daté du XII ème siècle et comprend quatre galeries carrées de 29 m de côté. Les voûtes, qui accusent la naissance de l'ogive, sont soutenues par des colonnettes accouplées surmontées de chapiteaux tous différents et d'une grande variété de feuillages et de crochets, mais seules les colonnettes de la galerie nord, longeant l'église, sont primitives. On lit sur plusieurs d'entre elles des graffitis et inscriptions du XIV ème siècle.
Les autres galeries, en partie détruites en 1562, furent relevées par l'Abbé Adrien de Bazemont (1559-1601), mais de simples arcades fermées par des fenêtres remplacèrent les colonnettes brisées. Au XIX ème siècle, l'abbé Dom Gabriel Monbet fit restaurer la galerie orientale sur le modèle de la galerie nord et en 1936, Dom Bernard Delauze encastra de nouvelles colonnettes dans les arcades du XVIe siècle des deux autres galeries. Ces transformations expliquent la dissymétrie actuelle des quatre galeries du cloître.
A l'entrée du réfectoire se trouvait peut-être un lavatorium comme en nombre d'abbayes, mais il a complètement disparu. Une pierre tombale découverte à l'entrée de l'église abbatiale et qui est présumée être celle du fondateur, Gontard Loup, seigneur de Rochefort, a été placée dans la galerie méridionale. Une inscription en faux gothique dans la galerie orientale reproduit la teneur de la pierre de fondation de l'abbaye - 26 juin 1137 - dont un important fragment est conservé à la Bibliothèque. Des bancs, sous la galerie nord, permettent aux moines de s'asseoir. On remarque une ancienne statue en bois doré de la Vierge qui, avant la Révolution, trônait dans l'église au-dessus du maître-autel.
Il ne faut pas oublier qu'avant la révolution, et depuis le XII ème siècle au moins, les moines d'Aiguebelle vénéraient une vierge en majesté, que l'un d'eux a emmurée pendant la période de troubles afin de la proteger. Retrouvée à la suite de rénovations, elle fut donnée au curé de la Garde-Adhémar. Elle se trouve à l'heure actuelle en l'église Saint Michel, après bien des périples. Voir içi.
Le site de l'abbaye comprend aussi une grotte, dite de Lourdes. Il se passe en ce lieu quelquechose de magique. Une source est canalisée, qui nous dit que l'eau encore une fois est sacrée dans ce coin de France.
L'énergie y est puissante. Juste à côté coule la rivière Flammenche, qui nous propose, le long de son lit, une ballade régénérante, ô combien.
Je vous propose une page de pub: deux articles que je ne manque jamais d'acheter avant de partir... L'Alexion est une boisson absolument éffarante. J'ai connu le père Alexis, son inventeur. Il était le guérisseur de la région, des corps comme des âmes.
Et ce que j'appelle la "pommade des moines", géniale pour les arthroses, les luxations, la bronchite et même l'eczéma... J'en ai en permanence dans mon réfrigérateur !
http://www.abbaye-aiguebelle.com/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_Notre-Dame_d'Aiguebelle