dr_me_provencale_401aLe val des nymphes, encore enveloppé de mystères, fait partie de ces lieux que l'on dit inspirés. Merveille que d'une roche si dure et ingrate jaillisse continument une eau pure et limpide.





















dr_me_provencale_398aPas étonnant que depuis au moins trois millénaires, des hommes se soient fixés autour de ces sources qui leur assuraient la vie. Les Tricastins ne furent sans doute pas les premiers à s'établir là.









dr_me_provencale_241aPlus tard, les romains y marquèrent leur passage: témoin ce petit autel votif dédié aux mères-nymphes déposé aujourd'hui à l'église de la Garde-Adhémar. L'archéologie n'a toujours pas permis de localiser l'antique sanctuaire.








dr_me_provencale_382aDe nombreuses sépultures mises à jour récemment témoignent de la présence durant de longs siècles, autour de chapelles successives, d'une communauté rurale.













dr_me_provencale_350aLa chapelle Notre-Dame du val des nymphes est donc élevée sur les ruines d'un ancien temple païen. Avant la christianisation des lieux, ce val était un sanctuaire des celtes Tricastins en l'honneur des nymphes, déesses des sources. Le culte des nymphes comportait des bains que l'on prenait dans le bassin de la source. Au culte des déesses de la fécondité, les chrétiens substituèrent delui de la vierge Marie.








dr_me_provencale_354aUne chapelle primitive fut ainsi érigée entre le IV ème et le VII ème siècle, révélé par des fouilles récentes et également évoquée dans les documents sur Donzère au VII ème siècle. Un prieuré fut implanté plus tardivement et placé sous le vocable de Notre-Dame. Il est mentionné dans un acte royal daté et signé à Reims par Henri premier, le 23 Mai 1059, parmi les dépendances de l'abbaye de Tournus. La chapelle actuelle, seul vestige subsistant des constructions effectuées en ce lieu, aurait été érigée au cours de la décénnie 1160-1170.

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dr_me_provencale_328Les derniers repérages archéologiques et historiques ont montré, près de la source permanente, la présence d'un important habitat médiéval (V ème-XII ème siècles) et de quatre églises dont les vestiges de la chapelle primitive Saint-Martin, située près de la source,(V ème VII ème siècle) et des nécropoles chrétiennes.





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dr_me_provencale_361a Seule demeure, aujourd'hui, l'église priorale édifiée au XII ème siècle par les moines de l'abbaye de Tournus, sous le vocable de Notre-dame. Elle conserve, semble-t-il, le plan et les fondations d'une église antérieure. Deux autres églisess'élevaient aussi en ce lieu : Saint Roman, à fonction exclusivement funéraire, et saint Pierre.

Il s'agirait là du site primitif du village. A partir de la fin du XII ème siècle, ce lieu est progressivement délaissé par ses habitants au profit de l'habitat protégé du bourg castral de La Garde-Adhémar (le castrum) dont les seigneurs appartinrent longtemps à la famille des Adhémar.

L'habitat, les constructions priorales et les trois autres églises disparurent tant du paysage que de la mémoire collective.



 


dr_me_provencale_336aFortement endomagée par les guerres de religion à la fin du XVI ème siècle, la chapelle ne fut pas réparée. Elle resta cependant le lieu de messes et de processions au XVII ème siècle, puis fut abandonnée. Ce n'est qu'en 1950 que la comission des monuments historiques en a fait une restauration partielle, qui a été achevée par la restauration du toit en 1991.


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dr_me_provencale_368aC'est un vaiseau unique de trois travées:
-l'abside, vers le devant, semi-circulaire voûtée en cul-de-four, présente une décoration de deux étages d'arcatures qui reprend les modèles d'amphithéatres romains.
-la voûte en berceau plein-cintre dont la naissance est accusée par un bandeau de moulures
-les proportions de la façade sont uniques: l'étage intérieur, très dépouillé à l'exeption de l'ouverture du porche, est surmonté par une partie de style Byzantin.







dr_me_provencale_338aL'instabilité du terrain et les nombreux tremblements de terre dans la région explique l'ajout des contreforts latéraux. On peut toujours distinguer les marques des compagnons sur les murs.







dr_me_provencale_301aLe site est entouré d'un bois, que je dirais sacré. On y trouve des chênes et des cerisiers. Le bassin druidique m'a fait forte impression, ainsi que la source qui alimente le grand bassin devant la chapelle.




dr_me_provencale_302aLes trois bassins sont présents: le rond, d'où la source jaillit, puis une rigole qui emmène l'eau dans le bassin carré, après avoir fait une rotation à 90°. Puis le bassin rectangulaire d'où l'eau, qui poursuit sa route, passe sous terre.


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dr_me_provencale_384aL'endroit est très chargé, et il est vrai que l'on a l'impression que les nymphes sont toujours là comme dirait un ami très cher... C'est typiquement un endroit de guérison, où l'élément eau est magnifié.

Ah oui, j'oubliais... Si Saint Martin est présent en dédicace d'une première construction, c'est le signe d'une présence païenne développée...Et d'un culte ancien, voire mégalithique.



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