Le site d'Epfig fut peuplé dès l'époque préhistorique. Son nom provient soit du celtique "abh", eau et "aighe", coteau, ou du latin "apex", sommet. Jules César y construisit un petit château fort du nom de Apica, puis le village, Apsiacum, s'étendit. Il réapparaît dans les documents anciens au VIIIème siècle (762), en tant que villa royale carolingienne. Il devint possession de l'archevêque de Strasbourg jusqu'à la révolution.
La chapelle Sainte-Marguerite est située dans le hameau du même nom, proche d'Epfig, qui existait dès le haut moyen-âge. La fonction liturgique de son porche, qui prend la forme d'une galerie, n'est pas précisément fixée.
De plan cruciforme, cette chapelle constitue, avec l'octogone d'Ottmarsheim et le tétraconque d'Avolsheim, l'un des édifices les plus originaux de l'architecture romane alsacienne du XIème siècle. L'usage du plan cruciforme est peu fréquent dans les pays germaniques. On considère généralement que pour Sainte-Marguerite, l'inspiration architecturale vient de modèles de l'Italie du nord.
Sainte-Marguerite est le résultat de deux périodes de constructions romanes. L'ensemble formé des 4 bras surmontés par la tour est du XIème siècle, la galerie-porche du XIIème siècle. C'est autour du carré central que s'organise l'édifice primitif, reproduisant une croix latine.
Les murs de la chapelle sont en moellons de grès, recouverts de crépis.
Les pierres de chaînage d'angle, des linteaux et des jambages des portes sont apparentes et ornées au ciseau d'un décor en arêtes de poisson, comme celui qu'on trouve dans la crypte de la cathédrale de Strasbourg et de l'église de Rosheim. L'emboîtement particulier du linteau dans les jambages des portes est une façon de faire de l'époque carolingienne.
L'aile occidentale s'allonge pour former une nef. Les bras du transept, couverts de berceaux plein cintre, la croisée, voûté d'ogives et le chœur possèdent la même dimension.
Seule la nef a conservé son aspect originel, avec ses murs épais, percés de trois petites fenêtres romanes à profond ébrasement. Les petites fenêtres du transept et du chœur ont été remplacées au XVIème siècle par des baies gothiques.
La chapelle gothique au sud-est, ouverte dans l'angle du chœur et du croisillon sud, est du XVIème siècle (1516). Une petite sacristie qui lui faisait pendant sur la face nord, fut détruite à la fin du XIXème siècle : il en reste la massive porte en bois en plein cintre à gauche du chœur.
Le bras qui constitue la nef est plus large que les trois autres. C'est
cette partie qui a le plus conservé son caractère d'origine.
Tout
l'édifice est vouté en berceau, hormis la chapelle sud-est et la
croisée qui sont voûtées d'ogives gothiques.
Les peintures murales sont
du XIVème siècle, et représentent un Christ en majesté, entouré des
symboles des quatre Évangélistes et des croix. Ces peintures furent
restaurées entre 1990 et 1997.
La tour de croisée, reposant sur quatre piliers à l’intersection des transepts, est très sobre. Ses faces sont percées d'ouvertures rectangulaires étroites, en forme de meurtrières, surmontées de baies géminées dont la colonnette médiane ressemble à celles du portique.
La galerie-porche, coudée, relie les deux entrées de l'édifice. Faussement identifiée à un cloître, avec ses arcades jumelées, elle fut vraisemblablement construite au XIIème siècle, comme l'indiquent la taille et l'aspect de ses colonnettes en grès qui reposent sur une base en forme de chapiteau renversé.
Les tailloirs des chapiteaux, allongés en marteau et profilés en console, sont allongés de façon à répondre à l'épaisseur des murs.
Les ouvertures s'organisent de façon asymétrique, groupées par deux et par cinq :
sur la paroi ouest, arcade d'entrée en plein cintre suivie de deux arcatures jumelées,
sur la paroi sud, arcature de deux baies géminées suivie d'une arcature de cinq baies géminées et enfin grande arcade de passage.
La table de l'autel primitif, découverte lors des dernières fouilles, est exposé sous la galerie. Le linteau de l'entrée primitive, sous la galerie, est couvert de dessins géométriques exécutés au pic.
A l'extérieur, l'ossuaire de la guerre des paysans de 1525, venant probablement de l’ancien cimetière du village disparu de Collwiller, fut reconstruit au XIXème siècle (1875) sur les fondations plus anciennes.
Dans le jardin bordé d'ifs, au nord, une petite fontaine glougloute au milieu des simples.
http://www.alsace-passion.com/epfig.htm
http://www.art-roman.net/epfig/epfig.html
http://www.encyclopedie.bseditions.fr/article.php?pArticleId=5&pChapitreId=33360&pArticleLib=Epfig%A0%3A+sainte+Marguerite+%5BAlsace%A0%3A+l%92art+roman+en+Alsace%5D
http://www.ste-marguerite-epfig.fr/architecture.htm
http://pagesperso-orange.fr/jm.v/Epfig.htm