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15 décembre 2014

l'église Sainte-Madeleine d'Orsonnette

 

Orsonnette_5Orsonnette est un petit village entouré de vignes, encadré à l'ouest par le piton volcanique de Nonette et au sud ouest par l'Allier. L’origine du nom, comme celui de sa voisine Nonette reste mystérieuse. Au XIe siècle, lors de la fondation d’un prieuré par les comtours de Nonette, le village se nommait Orsanide. Le prieuré dépendait de la Chaise-Dieu, et jusqu’en 1789 le curé était nommé par l’abbaye.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Orsonnette_7aL’église, datant du XIIe siècle, est constituée d’une nef unique de deux travées voûtées en berceau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Orsonnette_1Le chœur en hémicycle est coiffé d’un cul-de-four, alors que l’abside polygonale est à 3 pans coupés.

 

 

 

 

 



Orsonnette_2Les modillons du chevet sont intéressants. Nous y trouvons, comme à Mailhat, des personnages en train de déféquer. L’un est représenté de face, l’autre de dos. Ils nous indiquent que notre matière lourde doit être évacuée, quelle que soit son origine.

Orsonnette_3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Orsonnette_4Un modillon présente une belle vouivre, indiquant la présence d'un courant tellurique sous l'église.

 

 

 

 

 



Orsonnette_8Le portail est encadré par deux colonnes très simples, indiquant probablement la présence d'un cours d'eau double.

Orsonnette_9

 

 

 

 

 

 

Orsonnette_6Le tympan, surmonté d'une simple voussure,  présente encore quelques restes de polychromie.

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9 décembre 2014

Eglise Saint-Séverin de saint-Saury

 

Saint_Saury_1La paroisse est connue depuis le IXe siècle. L’église Saint-Séverin, bâtie en granit du pays, date de la fin du XIIe siècle, à l’origine composée d’une nef unique et d’un chœur.

Saint-Saury 4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Saury_6L’abside reste le seul témoin de cette époque. En effet, la nef fut refaite au XVe siècle, puis au XVIe les bas-côtés furent rajoutés, qui doublèrent la superficie de l’église devenue trop petite.  

Saint_Saury_5

Saint_Saury_3Le clocher-peigne, percé de trois baies, fut quand à lui reconstruit en 1745. C’est en 1891 que furent refaites les voûtes en briques lambrissées

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_2

Il est dit que de l’ancien persbytère part un tunnel qui relie saint-Saury au Roc-Rôti, pierre des druides…


9 décembre 2014

Le Roc Rôti



Saint_Saury_le_roc_r_ti_2Entre Sousceyrac et Saint-Saury, sur la départementale 20, se dresse le « Roc Rôti ». C’est un ensemble naturel de rochers, dont le sommet du plus gros fut entaillé d'épaisses rainures.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_6Le rocher est constitué de deux parties séparées par une faille due à l’érosion.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_14Il semblerait qu’il y ait là une partie féminine, celle qui a été taillée, et une autre masculine, formant ce que l’on appelle une porte énergétique.

 

 

 

 

 

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_4Il est dit qu’il servit à un ancien culte druidique si l’on en croit la tradition. Il y est même précisé que du temps des gaulois, un druide ermite y pratiquait des sacrifices d’animaux. Chance, pour une fois, on ne parle pas de sacrifices humains.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_5Merci Jules ! (allusion à La Guerre des Gaules, et aux commentaires de Jules César, le vainqueur, sur les gaulois, ces barbares vaincus, et leur religion, alors que tout le monde sait très bien que les gaulois avaient une civilisation bien plus raffinée que la romaine. Hein ? Mais si, je vous assure, allez chercher les bonnes infos !)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_7Revenons au rocher. Personne ne sait d'où provient son  nom, regardons alors l’étymologie.

Saint_Saury_le_roc_r_ti_13

 

 

 

 

 

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_8Rôtir vient du germanique raust ou rhost, qui veut dire cuire sur un feu, gril ou ce qui est cuit sur un gril, mais le sens au moyen-âge était un peu différent : en 1190 c'est « s'exposer à une forte chaleur, à un soleil ardent ».

 

 

 

 

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_9Dans "Le Monde primitif analysé et comparé avec le monde moderne" d'Antoine Court de Gébelin il est dit que la racine RO designe la lumière, le guide, R définissant l'élévation et O l'œil et la lumière. Les deux associés peuvent signifier une lumière élevée, un flambeau élevé pour diriger. On obtiendra OR le soleil et RO le rayon, le guide, le roi. Nous nous rapprochons des druides il me semble, eux, les connaissants, qui guidaient les rois.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_10Mais il se pourrait aussi que l’endroit fut un lieu de culte dédié à une divinité solaire, tout simplement.

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_11

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Saint_Saury_le_roc_r_ti_1aUne ancienne carte postale datant de 1907 représente le Roc Rôti avec ce commentaire : le Roc Roti, avec les restes d’enceinte druidique près St Saury (Cantal).

 

 

 

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_3Effectivement, il existe tout autour du rocher de plus petites pierres et même en contrebas une source. Tout est là pour que ce soit bien un lieu sacré. Et pour finir, s’il persistait encore un doute, le simple fait qu’une croix chrétienne ait été fixée à son sommet suffirait à nous l’enlever.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_12

9 décembre 2014

Le prieuré d’Escalmels



Saint_Saury_Escalmels_2Bertrand de Grifeuille, noble poitevin né vers la fin du XIe siècle, choisit la vie érémitique après avoir été moine dans l'abbaye bénédictine de Beaulieu en Corrèze. Il se retira donc en 1120 sur les terres de Grifeuille, dont il prendra le nom, se vouant à une vie de solitude et de méditation. Les habitants alentours, voyant en lui un homme vertueux, construisirent un oratoire dédié au Baptiste, patron des ermites.

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Saury_Escalmels_11Plusieurs moines, attirés par la notoriété de Bertrand, y formèrent le premier monastère. C’est là que vint le rejoindre Guillaume Robert, qui deviendra son disciple. Bertrand et Guillaume furent appelés par d’autres seigneurs afin de fonder des monastères sur leurs terres (plus par appât du gain que par piété d’ailleurs, l’édification d’un monastère mettant en valeur les terres).

 

 

 

 

 

Saint_Saury_VauclairNeuf prieurés ou monastères furent ainsi construits (dont Vauclair par Guillaume, annexe d’Escalmels), tous dédiés à Notre-Dame, et tous placés sous la dépendance des Augustins de Notre-Dame de la Couronne près d'Angoulême.

 

 

 

 

 

Saint_Saury_Escalmels_8Bertrand fonda donc le prieuré d’Escalmels un peu avant sa mort en 1151. La chapelle fut tout d’abord dédiée, comme ses sœurs, à Notre-Dame, avant de passer sous l’égide d’Eutrope, que la légende dit originaire de Perse et patron de Saintes (ancienne Mediolanum), qu’il évangélisa et où il convertit Eustelle, fille du gouverneur romain de la ville et d’une druidesse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



saint_Saury_Escalmels_Eutrope_2aIl est dit qu’il fut compagnon de saint Pierre ou de saint Martial, ou bien qu’il vit la passion du Christ en tant que treizième apôtre, ou encore qu’il vint en Europe en compagnie de saint Denis, ou bien de Marie-Madeleine dans sa barque. Quoi qu’il en soit, il est invoqué pour les maux de tête et pour les estropiés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Saury_Escalmels_3Le prieuré, ayant autorité sur la paroisse de Saint-Saury, fut appelé au cours des temps de diverses façons, allant de Chalmeils en 1275 dans le testament de Bertrand de Montal à Euscalmelhs en 1288, puis Carmels en 1367 dans les archives municipales d'Aurillac, Calmels, Carmelhs, Escalmeils, Scalmelz, Escalmel, Caumels enfin sur les cartes de Cassini.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Saury_Escalmels_12Les moines défrichèrent la vallée étroite, construisirent les bâtiments monacaux et les canaux d’alimentation du moulin (qui existent encore), mirent en place plusieurs étangs à poissons.

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Saint_Saury_Escalmels_9Le prieuré compta plusieurs dizaines de moines entre les XIVe et XVe siècles. Jusqu’au jour où… le prieur Louis de Lamagne de Cardaillac se convertit au protestantisme, entrainant avec lui ses moines.

Saint_Saury_Escalmels_10

 

 

 

 

 

Saint_Saury_Escalmels_4Ils brûlèrent leur prieuré en 1551. Seule la chapelle fut reconstruite, restaurée au XVIIIe siècle par l’abbé Jourdain de la Vercantière. Les pierres des bâtiments monastiques servirent à la construction des maisons du village. Depuis 1998 une association de bénévoles, les « Amis d’Escalmels », entreprit de restaurer la chapelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Saury

http://www.saintlaurentenchataigneraie.com/pages/saint-saury-8007870.html

http://cheminsperdus.blogspot.fr/p/les-estourocs-le-prieure-perdu-les.html

http://www.cantalpassion.com/deribier_st_saury.htm

Eglises romanes de Haute-Auvergne: Tome 2, de Pierre Moulier et Pascale Moulier

9 décembre 2014

La légende de la Lozette



La légende

Saint_Saury_l_gende_1


Décidément, les légendes vont bon train dans ce pays, pour notre plus grand bonheur. Et n’oublions pas que le mot légende provient du latin legenda qui veut dire « ce qui doit être lu » (à l’origine écrit basé sur des faits réels puis enjolivé, lu dans les monastères pendant les repas ou lors de la fête d’un saint). Ici, c’est l’histoire d’une certaine Louisette, ou Lozette, qui nous est rapportée, deux versions pour un même personnage.

Escalmels avait pour revenus, entre autres, le produit de la forêt qui se trouvait entre le prieuré et Sousceyrac. Le seigneur de Sousceyrac, ou de Castelnau, lorgnant sur cette manne, imagina un stratagème. Il avait un fils et une fille, Louisette. Une fille ? Cela ne sert à rien, il lui intima donc l’ordre de s’habiller en garçon, de se rendre au prieuré et de demander à y être reçu. Ce qu’elle fit. Le prieur vint malencontreusement rejoindre son créateur, et les moines, flattés d’avoir parmi eux un descendant des seigneurs de Sousceyrac, mirent Louisette à la tête de leur communauté, sans se douter de la supercherie. Louisette s’empressa donc de donner la forêt à son père, qui prit depuis le nom de forêt de Louisette.

La deuxième légende nous parle encore du seigneur de Sousceyrac et de sa fille unique, Lozette, ou Alozette, qu’il voulut donner en mariage à son rival et voisin, le seigneur de Castelnau de Bretenoux. Alozette refusa, et pour échapper à son père, elle s’enfuit et se cacha. Celui-ci partit alors pour les croisades. A son retour, sa fille vint lui demander pardon et avoua qu’elle s’était mal conduite durant son absence. Le père lui accorda son pardon, à deux conditions toutefois : la première, que la forêt entre Escalmels et ses terres, propriété de l’abbaye, lui revienne, et qu’Alozette en devienne le prieur. Bien des années plus tard, le prieur d’Escalmels vint rendre visite au vieux seigneur de Sousceyrac. Il lui donna alors l’acte de vente de la forêt qui lui revenait. Il enleva alors sa robe de bure, et se présenta comme Alozette… qui fut alors pardonnée.

L'étymologie

Saint_Saury_Alouette_1



Les personnages ressemblent fort à ceux de l’histoire de sainte Spérie, elle aussi refusant le mariage avec le seigneur de Castelnau. La légende d’Alozette est toutefois moins fournie et moins explicite. Je me suis penchée sur l’étymologie du prénom de la fille du seigneur. Nous avons Louisette, qui, même s’il se rapproche d’Alozette, n’a peut-être pas la même origine. Louisette, issu de Louise, féminin de Louis, provient du germanique Hlodowig, de hlod, illustre, glorieux, et de wig, la bataille, le combattant. Cela donna Chlodowig, l’illustre combattant, Clovis chez nous, latinisé en Ludovicus. De Louise est issu Aloïza en langue d’Oc.

Mais Alozette pourrait provenir du celte alauda, de al, grand, et aud, le chant. C’est le nom de l’alouette, oiseau sacré des gaulois, la messagère des dieux, qui se dit Alauza en provençal.


Le symbolisme

Saint_Saury_Roi_et_Reine_Alchimie_1



L'alouette qui vole haut dans le ciel puis donne l’impression de se laisser tomber sur terre, représentait pour les gaulois la médiation entre le monde céleste et le monde terrestre, animal cosmo-tellurique par excellence. Elle est aussi l’un des attributs de Cérès/Déméter, l’antique déesse-mère de la fertilité, honorée dans les mystères d’Eleusis. Elle est aussi symbole de la liberté, de l’élévation de l’âme vers Dieu.


Notre Alozette devenant prieur d’Escalmels, femme devenant homme, pourrait être l’androgyne, celui vers qui l’humanité tend, la réunion des deux principes masculins et féminins. L’androgyne représente le début ou la fin d’un cycle, d’une expérimentation. C’est de cette union des principes, du roi et de la reine, que nait la pierre philosophale des alchimistes. Alozette, messagère des dieux, nous montre peut-être la voie guerrière qui amène l’esprit duel vers l’unité.

Le fait que la forêt soit convoitée nous apporte aussi quelques éléments. La forêt est un lieu d’épreuves initiatiques, un sanctuaire, le temple naturel du monde végétal, lieu de transition vers un nouvel état. L’arbre, par ses racines s’enfonçant dans le sol et ses branches s’élevant en l’air, relie la terre et le ciel, comme notre alouette. Il est aussi le symbole de la connaissance…
    

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1 décembre 2014

Saint-Céré

 

Saint_C_r__1La ville actuelle de Saint-Céré prend ses racines dans la colline qui la domine. A son sommet se dresse le château de Saint-Laurent-les-Tours, qui fut entouré du premier village qui a pu porter son nom, le mont Sérénus.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_C_r__3Un deuxième village apparut ensuite en contrebas, dans la vallée, construit autour du corps de sainte Spérie exposé à l’adoration des fidèles dans une chapelle bâtie sur les lieux de son martyr, au bord du ruisseau des « Barbares », qui pourrait être aujourd’hui le ruisseau de la Négrie, affluent de la Bave.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_C_r__4Le pèlerinage prit de l’ampleur, le village s’entoura de fortifications, devint plus important que l’ancien Sanctus Serenus sur la colline et prit son nom. Une viguerie de Sainte-Spérie est citée dans un texte du cartulaire de Conques en 1007.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_C_r__6Situé au carrefour de l’Auvergne, du Quercy, du Ségala et de la vallée de la Dordogne, la petite ville, devenue propriété des comtes de Turenne et bénéficiant de leurs privilèges (ils lui donnèrent une charte consulaire en 1292), devint vite un lieu de marché florissant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_C_r__7En 1611, lassés des débordements de la Bave, les habitants de Saint-Céré firent appel à un ingénieur hollandais qui divisa la rivière en plusieurs canaux. Ils furent tous recouverts au siècle dernier, excepté le plus important qui est à tort considéré comme le lit principal de la Bave aujourd’hui.

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Saint_C_r__2Saint-Céré possède encore de nombreux bâtiments très anciens, comme la maison des consuls sur la place du Mercadal et l’hôtel de Puymule près de l’église, datant du XVe siècle. Les remparts furent démolis en 1713 et servirent en partie à la construction du clocher-porche de l’église.

 

 

 

 

 

 

 

 

http://patrimoines.midipyrenees.fr/fr/rechercher/recherche-base-de-donnees/index.html?notice=IA46100642

http://www.patrimoine-lot.com/fiche.asp#SIT_960

http://www.saint-cere.fr/fr/la-commune-de-saint-cere/un-peu-dhistoire.html

1 décembre 2014

L’église Sainte-Spérie de Saint-Céré

 

Saint_C_r__9Le premier bâtiment sur cet emplacement, construit au VIIIe siècle, fut une simple chapelle abritant le tombeau de sainte Spérie. Une église fut construite à sa place au Xe ou au XIe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_C_r__11De plan classique en croix latine, elle fut bien remaniée au cours des siècles : au XVe, elle était déjà modifiée, puis les huguenots la brûlèrent en 1584.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_C_r__8L’église fut restaurée et  une chapelle funéraire lui fut ajoutée. Les voûtes furent refaites en 1692, puis une campagne de restauration fut entreprise au XVIIIe avec rajout d’une tribune côté ouest.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_C_r__10C’est en 1756 que fut construit le clocher-porche, avec les pierres des remparts de la ville, démolis en 1713.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_C_r__12bLa crypte date du XIIe siècle. On y accède actuellement par une trappe au niveau du sol protégeant un escalier hélicoïdal. C’est un endroit exigu, mesurant seulement 3,40 sur 2,30 mètres pour 1,75 de hauteur.

 

 

 

 

 

Saint_C_r__Crypte_puits_1541waA l’intérieur, contre la paroi nord, l’ancien puits (la fontaine sacrée aux vertus miraculeuses de sainte Spérie), comblé il n’y a pas si longtemps par un curé ignare (ou un peu trop au courant, va savoir). Peut-être suffirait-il d’enlever les gravats pour rendre au pèlerinage toute sa profondeur, ce ne sont certes pas les Saints-Céréens qui me contrediront.

 

 

 



Saint_C_r__14Dans le mur oriental de la crypte est encastré ce qui ressemblerait à des parties de l’ancien sarcophage de sainte Spérie. La niche de forme rectangulaire est surmontée d’un toit triangulaire qui présente sur le coté une fente. C’est par cette fente que les pèlerins avaient accès au corps de la sainte, qu’ils touchaient avec un linge qui devenait alors une relique.

 

 

 

 

 

Saint_C_r__13Devant le sarcophage, une dalle datée du Xe ou XIe siècle, provenant peut-être de l’ancienne clôture de chœur de la première église romane, est réemployée en table d’autel. Sculptée en méplat, elle représente un personnage tendant la main vers ce qui semblerait être une grenade attachée à une palmette.

 

 

 

 

 

Saint_C_r__13aLa grenade, liée à la fécondité et à la vie, peut aussi symboliser la multitude des expériences, ou les membres d’une communauté, comme l’église. Ce fruit fut offert à Perséphone aux enfers et peut avoir un rapport avec la mort et la résurrection. La grenade serait le fruit de l’arbre de la connaissance, la pomme ne l’étant devenu qu’après une erreur de traduction.

 

 

 

 

 

 

 

Saint_C_r__15De cette crypte très étroite se dégage une atmosphère de recueillement, malgré les vagues d’énergie qui prennent aux tripes. En tout cas on ressent beaucoup d’émotions. Est-ce dû au corps d’une sainte que l’on a conservé ici pendant des siècles, ou bien à la source sacrée en-dessous, ou aux énergies cosmo-telluriques de l’endroit… C’est peut-être bien les trois réunis qui font de l’église Sainte-Spérie un bel endroit sacré.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_C_r__Crypte_niche_2_1539w



http://p.st.cere.pagesperso-orange.fr/St_cere.htm

1 décembre 2014

Le château de Saint-Laurent-les-Tours

 

Saint_Laurent_les_Tours_1Le château de Saint-Laurent est construit sur une colline dominant la vallée de la Bave, située au carrefour de l’Auvergne et du Quercy. La première mention écrite d’une place forte, oppidum Sancti Sereni, dans la Vie de saint Géraud, remonte au Xe siècle, quand le comte Géraud d’Aurillac y assiégea son vassal Arlaldus en 901. On retrouve ensuite dans la généalogie de la maison de Turenne un Ezras de Sancto Sereno en 1070. Mais les hommes avaient profité de la bonne situation stratégique de l’endroit depuis bien plus longtemps, comme les découvertes archéologiques d’armes, de monnaie et de sculptures datant de l’antiquité le prouvent.


 

 

 

 

Saint_Laurent_les_Tours_2Les romains y avaient déjà construit pour leurs troupes un camp fortifié sous le règne d’Auguste. Le premier château médiéval daterait du VIe siècle et un village se construisit aux pieds des murailles. Puis la légende parle d’un certain Sérénus, propriétaire de la bâtisse au VIIIe siècle (voir la légende de Spérie).


 

 

 

 

Saint_Laurent_les_Tours_3Le corps de la sainte, exposé à l’adoration des fidèles dans une chapelle bâtie sur les lieux de son martyr, attira une foule de plus en plus nombreuse. Un village se construisit autour d’elle, au bord de la Bave. Il devint bientôt plus important que celui du château et prit son nom, celui du père de Spérie, Sérénus, et devint Sanctus Serenus, Saint-Céré. L’ancien village fut alors renommé, et prit le patronyme du saint du jour de la perte de son intitulé historique, qui se trouva être Laurent.  


 

 

 

Saint_Laurent_les_Tours_4Le château, après avoir appartenu aux comtes d’Auvergne, passa aux vicomtes de Turenne durant 8 siècles (ils construisirent les deux tours, la première en 1178, la deuxième en 1390), jusqu’en 1738, date à laquelle il revint, en ruine, au roi de France Louis XV. Il eut plusieurs autres propriétaires, et c’est Lafon du Verdier qui construisit un manoir néo-médiéval sur l’emplacement de l’ancien logis en 1895.

 

 

 

 

 

 

http://www.saint-laurent-les-tours.fr/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_des_Tours-Saint-Laurent - cite_note-2

1 décembre 2014

L’église Saint-Laurent

 

Saint_Laurent_les_Tours_9L’ancien village de Sanctus Serenus, aux pieds de la forteresse, possédait au XIIe siècle une église de plan en croix latine, dédiée à saint Laurent.

 

 

 

 

 

 

Saint_Laurent_les_Tours_5De cette époque il ne reste que l’abside en hémicycle. Les deux annexes, au nord et au sud, furent rajoutées au XIIIe siècle, puis un nouvel édifice au XVIe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Laurent_les_Tours_6Le clocher, grosse tour carrée prolongeant la nef au nord, fut aussi construit au  XVIe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Laurent_les_Tours_8Le chœur actuel, prolongeant une nef unique, est fermé par un mur droit.

 

 

 

 

 

 

Saint_Laurent_les_Tours_7Le porche, côté sud, fut rajouté au XIXe siècle.

1 décembre 2014

La légende de Spérie


La légende

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Spérie, fille de Sérénus, duc de Saint-Céré, et de dame Blanche, son épouse, naquit en l’an 740. Très pieuse, elle se voua à Dieu dès son plus jeune âge. Elle devint une magnifique jeune fille, très convoitée par les fils des seigneurs voisins. Ses parents moururent et ce fut son frère, Clarus, qui s’occupa d’elle.
Leur cousin, Hélidius, qui ne pensait qu’à accroitre son domaine de Sousceyrac en faisant la guerre à tout ce qui entravait ses projets, s’attaqua à Clarus. Le frérot connut des jours meilleurs, et pour éviter une guerre coûteuse, accepta la proposition de ses pairs de donner en épousailles sa sœur à son cousin.


Spérie, donc, apprit la bonne nouvelle de son futur mariage. Mais elle ne l’entendit pas de cette oreille, elle qui avait déjà fait vœu de chasteté. Elle se retira dans ses appartements, se vêtit d’habits de paysanne, et ainsi travestie, s’enfuit du château en compagnie d’une fidèle servante. Elle traversa la Bave, marcha environ deux lieues et alla se réfugier dans la forêt de Largentié, près d’Ayrac. À côté d’une source d’eau claire elle trouva un vieux chêne creux et s’installa à l’intérieur de son tronc. C’est ici qu’elle passa plusieurs mois, cachée aux yeux de tous, avec pour seule compagnie les animaux de la forêt. Sa servante lui apportait de temps en temps et dans le plus grand secret quelque nourriture.


L’Ennemi, l’adversaire, vint alors la tenter, lui susurrant que la virginité n’était pas la meilleure voie pour le salut de l’âme puisque Dieu avait ordonné aux hommes de se multiplier, qu’elle faisait preuve d’égoïsme et que par sa faute son frère et son cousin allaient entrer en guerre impliquant de nombreuses vies humaines sacrifiées. Spérie renvoya le tentateur et reprit ses prières.
Son frère Clarus la chercha longtemps, persuadé qu’elle avait un amoureux secret. Il ne la trouva pas, et se demanda si elle n’avait pas mis fin à ses jours par peur du mariage. Un peu plus tard, cette fois-ci accompagné de son cousin avec lequel il s’était arrangé, il reprit les recherches.


Alors que leur troupe passait non loin du chêne de Spérie, un des hommes voulut se désaltérer à l’eau du ruisseau qu’il remonta un peu afin d’en trouver la source. Il vit alors Spérie en prière dans son arbre, s’en revint vite raconter l’histoire à son maitre. D’autres disent que ce fut son lévrier qui la retrouva. Quoi qu’il en soit, Clarus et Hélidius arrivèrent jusqu’à la cachette.
Spérie sortit de son chêne et Clarus lui demanda de les suivre afin qu’ils puissent une bonne fois pour toutes sceller l’union des deux familles. La jeune fille refusa, disant qu’elle était déjà unie à son Seigneur jésus Christ. Humilié, Hélidius lui dit : « où tu seras mon épouse, ou tu ne le seras d’aucun. »


Devant le nouveau refus de Spérie, Hélidius la saisit par les cheveux, et dans un accès de rage, la décapita avec son épée. Alors la sainte prit sa tête dans ses mains et marcha jusqu’à une fontaine où elle la lava, puis elle mourut. Les habitants alentours, devinant qu’elle était bienheureuse et martyre, la déposèrent dans un sarcophage muni d’un trou rectangulaire afin de pouvoir toucher son corps béni, et construisirent une chapelle pour le protéger ainsi que la fontaine qui devint miraculeuse. Un pèlerinage fut organisé, et une foule nombreuse vint se recueillir devant le corps.



L’étymologie

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Le prénom du père, Sérénus, provient directement du latin serenus, qui veut dire sec, limpide en parlant du temps, mais aussi serein, calme, tranquille ou bien pur, brillant, clair. Le prénom Blanche est issu du germanique blank, qui veut dire clair, brillant, éclatant. La mère est appelée parfois Blandine. Clarus, le fils de Sérénus, est directement issu du latin clarus, clair, qui a l’éclat du jour, de la lumière. Le cousin, baron de Castelnau pour les uns, sire de Sousceyrac pour les autres, prend suivant les versions différents prénoms : Élidius, Ellidius, Hellidius ou Hélidius, qui font penser au dieu grec du soleil, Hélios. Ca fait déjà beaucoup de lumière, non ?  Quand au prénom Spérie, il est issu du latin sperare, l’espoir.

Poussons un peu plus loin. Du latin serenus est issu l’adjectif serenator, qui rend le ciel serein, épithète (épiclèse) de Jupiter chez les romains. Cet adjectif est apparenté à seirios qui a donné Sirius, l’étoile de la canicule, dans la constellation du Grand Chien, l’étoile la plus brillante du ciel. La colline sacrée où a été édifié le premier oppidum porte donc le nom du roi des dieux. Jupiter eut un fils aussi brillant que lui, Apollon, le dieu de la lumière, des Arts et de la divination, qui parfois conduit le char d’Hélios, le soleil. La sœur jumelle d’Apollon, Diane, est une vierge farouche qui demanda à son père de garder sa virginité en raison de son aversion pour le mariage. Tout ça me rappelle quelque chose…

Nous avons donc une colline sacrée où se tenait probablement un culte à un dieu lumineux, qu’il soit appelé Gargan, Lug, Belenos ou Cernunnos, Jupiter ou Apollon, remplacés chez les chrétiens par saint Michel. Ici, la colline fut dédiée tardivement à saint Laurent, pas à saint Michel. Mais… Laurent est issu du latin laurentius, celui qui porte le laurier. L’arbre sacré d’Apollon, c’est le… laurier, porté ensuite en couronne sur la tête de ceux qui s’attirent gloire et victoire. Dans la chrétienté, le symbole va devenir la représentation de la victoire de la nouvelle religion sur le paganisme de nos ancêtres.  

Nous allons retrouver dans la légende des éléments issus des anciennes traditions celtes : le chêne, arbre sacré des druides dans lequel la sainte trouve refuge, la source sacrée souvent reliée à une déesse-mère et au culte des eaux, et le nom de la forêt de Largentié. L’argent et les noms de lieux reliés à son étymologie sont souvent des endroits où se trouvaient les collèges de druidesses.


Le symbolisme

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Les saints chrétiens portant leur tête après leur mort sont appelés des céphalophores, du grec képhalê, la tête, et phorein, le verbe porter. En général, l’hagiographie suit un même schéma, toujours très symbolique : le saint traverse de l’eau, grimpe une côte, rejoint un lieu choisi par lui pour sa future sépulture. Il lave alors sa tête dans l’eau d’une fontaine ou d’une source, la pose sur une pierre qui restera marquée par son sang.

La tête symbolise au départ l’esprit agissant, l’activité, la volonté, la force vitale. On retrouvera cette idée dans toutes les traditions, le symbole est totalement universel. Mais la tête est surtout le siège du mental. La perdre signifiera l’abandon des barrières mentales qui empêchent l’avancée sur la voie de l’initiation. La porter au niveau du cœur va montrer que c’est cette voie qui faut suivre, en maitrisant le mental et laissant l’ego en arrière.

Au final, la légende de Spérie nous propose une initiation. L’initiation et les mystères initiatiques ont de tout temps été perpétrés en secret, au sein des grottes, des cryptes, des souterrains, durant la nuit. Le « myste », celui qui va être initié aux mystères, va mourir au monde profane et devenir un homme nouveau. Il retrouvera alors au matin la lumière du jour. C’est l’équivalent des anciens rites de passage, où il fallait passer à travers une pierre percée ou un tunnel, un arbre creux, comme un nouveau-né passe par la vulve de sa mère pour sa naissance.

Spérie va laisser derrière elle ses habits de princesse pour revêtir les habits plus humbles d’une servante, elle va se dépouiller des biens terrestres, pour ne pas s’en encombrer, mais cela peut représenter aussi le fait de vider son esprit de toutes ses émotions afin d’accéder plus facilement à la connaissance. Le fait qu’elle traverse la Bave, la rivière, nous indique qu’elle possède une certaine maitrise des énergies. C’est une première étape. Ensuite, elle se réfugie dans un ermitage, le creux de l’arbre s’apparentant ici à la grotte. Là, elle maitrise les énergies telluriques. Elle se retrouve seule, en réclusion initiatique. La  tentation va venir, sous la forme du malin. Elle va réussir son initiation, il ne manquera plus que sa transformation finale. Elle va l’obtenir en purifiant son mental, représenté par la tête. Elle la perdra donc, la posera au niveau de son cœur en la portant, montrant par là même qu’elle est sortie de la voie du mental pour prendre justement celle du cœur. Le mental ne sera plus son maitre mais la servira pour l’aider à sa transformation et à la maitrise des énergies. La sainte va alors suivre les courants telluriques, marchant en portant sa tête, jusqu’au lieu choisi pour sa dernière demeure, le lieu sacré par excellence. Elle va laver sa tête dans l’eau d’une source, la source représentant un commencement, une naissance. La sainte va pouvoir naitre à une nouvelle vie, à un niveau supérieur. Elle aura pour ça subi les épreuves initiatiques, purifié son mental et maitrisé sa transformation.

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