La collégiale Notre-Dame d’Espérance
La collégiale Notre-Dame d’Espérance fut fondée
par Guy IV comte du Forez (1196-1241), mort à son retour de Terre Sainte et
inhumé dans l’église.
Sa construction commença en 1212 mais ne fut achevée que
deux siècles plus tard, en 1466, lorsque les ducs de Bourbon succédèrent aux
cotes du Forez, qui firent construire les deux dernières
travées et la façade, flanquée de deux clochers dont un est inachevé.
Guy acheta le terrain alors sur le territoire de
Moingt, à un seigneur voisin. Le sol était marécageux, aussi des poteaux de
bois furent enfoncés dans la terre avant de faire de très profondes et solides
fondations. La pierre d’honneur fut posée par son fils alors âgé de 5 ans.
Le premier office fut célébré le 23 novembre 1226
et fut commémoré par la pierre d’honneur scellée au fond de l’abside, en
présence de Renaud de Forez, l'archevêque de Lyon, oncle du comte. Sur cette
pierre est gravé l’inscription suivante : « Lecteur, souviens-toi
toujours qu’en la fête de Clément, deux fois cent, quatre fois cinq six ajouté,
l’an du seigneur une fois mil, deux fois cent, quatre fois cinq six ajouté, la
première pierre de cette église fut placée. Elle témoigne que Guy IV, tout
enfant, l’a posée, représentant le comte son père et son oncle l’archevêque de
Lyon.
François 1er vint à Montbrison en 1536 pour le
rattachement du Forez au royaume de France et devint premier chanoine de
Notre-Dame. Pendant les guerres de religion, la ville fut prise le 14 juillet
1562 par les protestants, pillée, Notre-Dame saccagée, le trésor volé. Lors de
Le style en est le gothique forézien ou gothique « étalé ».
La pierre fut tirée des carrières de Ruffieu et de Moingt.
La façade occidentale donne une impression de
puissance.
Le portail est encadré par deux tours
épaulées de deux contreforts. Il a perdu son trumeau, le
pilier central qui supportait son linteau. Il est encadré avec une richesse
qui contraste avec l’austérité de la façade. Il comporte un tympan sculpté
surmonté de voussures en arc d’ogive. Des emplacements sont prévus pour
recevoir des statues, mais seule la place d’honneur est occupée par
Le clocher nord, haut de
Le portail latéral nord est précédé d'un
porche et le tympan porte un ensemble sculpté par Fabisch. Notre-Dame de
Bon-Coeur trône au centre, entourée de Saint-Aubrin, patron de Montbrison, et
Saint Claude, évêque de Besançon. Ce groupe remplace la statue de Notre-Dame de
Bon-Coeur, détruite à
La collégiale fait
La différence d’époque est surtout visible dans
les fenêtres du haut. Les plus anciennes sont lancéolées, les autres sont en
forme de rectangle trilobé reposant sur un faux triforium.
Les piliers ont tous une base polygonale,
présentant 4 colonnes et 4 colonnettes moins engagées. Sur les chapiteaux s’épanouit
la flore du Forez : chêne, marronnier, vigne, chou frisé, géranium et de
rares bouquets de roses. Aux voûtes, les clés d’ogive se ferment sur des
figures humaines.
Dans le chœur se trouve le gisant de Guy IV. Le
comte est représenté couché, les mains jointes sur la poitrine, les pieds posés
sur un lion. La tête, appuyée sur un coussin, est couverte d’une calotte à fond
plat surmontée d’un bouton. Il est vêtu d’une longue cote, fermée au cou par
une pièce d’orfèvrerie. Un manteau largement ouvert est retenu sur les épaules
par un long cordon. La ceinture est enrichie de barrettes et de quintefeuilles
en relief ;
une sorte de baudrier orné de barrettes et de dauphins en
relief y rattache l’épée dont la poignée et le haut du fourreau sont finement
décorés. Une bourse pend à la ceinture du côté gauche. Les pieds sont chaussés
de souliers légers et portent des éperons, alors que le comte est en habit
civil. Le tombeau de Guy IV résume sa vie : l'épée (le guerrier), le bonnet
(l'homme cultivé), l'aumônière (l'homme charitable), le lion (l'homme courageux)
La
Mure rapporte que six hommes vêtus de grands
manteaux entouraient autrefois le tombeau de Guy IV, profané par les Huguenots
pendant les guerres de religion puis lors de
Se trouve également dans le chœur la croix des Saints
ou d'Estiallet :
pour demander la fin de la peste et, à l'avenir protection du
ciel, les habitants érigèrent une croix, sur la rive du Vizézy, au hameau
d'Estiallet, à un quart de lieue à l'ouest de la ville. En grès, elle porte sur
un fût haut de
Cette croix qui avait franchi l'époque
révolutionnaire fut restaurée une première fois en 1820 et était encore en
place près de la rivière montbrisonnaise au début du XXème siècle.
L’abside est la partie la plus ancienne de l’édifice.
Le plan en est polygonal, sans transept ni déambulatoire. Elle est éclairée par
4 hautes fenêtres. Il y en avait primitivement 5, mais l’une d’elle fut murée
lors de la construction de la sacristie.
Un petit passage permet de rejoindre le
collatéral sud. Il fut ouvert au début du XVIème siècle par Claude de
Saint-Marcel entre l’abside et la chapelle Saint-Roch, faisant
disparaître l’une des baies à lancettes de l’abside.
L'autel Saint-André, d'une décoration Renaissance, se trouve dans ce passage. Il
fut fondé par le chanoine André Vendes dont les initiales entrelacées se
remarquent à plusieurs endroits. Sa décoration est de style renaissance.
Sur ses montants se trouvent de bien curieuses sculptures...
Lui faisant face, une niche d’où débordent deux culs de lampe sur lesquels devaient être placés des statues
L’ancienne chapelle Saint-André, primitivement appelée Sainte-Catherine, servit de salle capitulaire. La restauration de l’église vers 1960 fit apparaître une peinture murale du XIIIème siècle représentant sainte Catherine d'Alexandrie sous une arcade trilobée, terrassant le dragon. A ses pieds un chanoine de Notre-Dame agenouillé et priant. Au dessus de lui, l’inscription « clamens rose » identifiée comme étant la sépulture de Clément Rosset, chanoine administrateur de l’Hôtel-Dieu qui fit construire la chapelle.
L'église conservait quelques statues : la plupart sont désormais gardées à l'abri, comme le reliquaire de saint Aubrin. La plupart sont du XVIIIème comme celles de saint Roch et de saint André.
1- Portail d’entrée XVème siècle
2- Sixième travée surmontée de la tribune et des orgues
3- Clocher nord
4- Clocher sud inachevé
5- Chapelle des morts
6- Chapelle Saint-Louis
7- Chapelle de la Vierge
8- Chapelle de la Vierge
9- Chapelle Saint-André
10- Porte latérale sud
11- Chapelle du Sacré-Cœur
12- Sacristies
13- Autel Saint-Roch
14- Tombeau de Claude de Saint-Marcel
15- Tombeau de Mathieu de Bourbon
16- Passage renaissance
17- Pierre d’honneur
18- Tombeau du comte Guy IV de Forez
19- Autel du XIXème siècle
20- Croix d’Estiallet
21- Chapelle Saint-Aubrin
22- Tombeau de Pierre du Verney
23- Chapelle Sainte-Cécile
24- Reliques de saint Aubrin
25- Chapelle des Robertet
26- Porte aux armes des Robertet
27- Portail latéral nord
Pour voir la carte, c'est ici.
http://forezhistoire.free.fr/notredame.html
http://www.forez-info.com/encyclopedie/memoire-et-patrimoine/1957-notre-dame-desperance.html
http://www.ville-montbrison.fr/spip.php?rubrique16