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3 septembre 2023

L’Ile de Ré

 

Étymologie

 

Ile de Ré carte 2aSur une ancienne carte maritime gallo-romaine, l’ile est appelée Arica Insula. C’est dans un ouvrage du VIIe siècle, La cosmographie de l’anonyme de Ravenne (publié à Paris sous le titre d'Anonymi Ravennatis de geographia libri V en 1688), qu’elle se trouve mentionnée pour la première fois sous le nom de Ratis.

 

 

 

 

 

 

Ile de Ré 6Elle fut appelée Radis dans les annales de Metz, Rodi dans une charte du IXe siècle. Beaucoup de provenances furent proposées : du gallois ryde, lieu d’ancrage, qui donna le mot rade et donc insula Radis. Ou bien du gaulois ratis, la fougère, qui existe dans d’autres langues celtiques comme le breton radenn, ou l’irlandais raith, qui pourrait être confondu avec ràith, muraille, fort. Plus tard, l’ile fut appelée Regum insula Reta ou Retia (du latin rete, filet de pêcheur). Puis Rea, Reacum et Reorum Insula, lieu d’exil pour les criminels (du latin reus, accusé).

 

Ile de Ré 7

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Légendes et folklore

RâCertains voient dans le toponyme de Ré une allusion au dieu égyptien du soleil, Rê, démiurge d’Héliopolis créateur de l’univers ou bien à la déesse grecque Rhéa, personnification des forces naturelles, titanide fille de Gaïa et d’Ouranos, épouse de Cronos et mère d’Hestia, Déméter, Héra, Hadès, Poséidon et Zeus.

Rhéa 1

 

 

 

 

 

 

 

 

Une légende parle même de Ramsès II. Il aurait envoyé des bateaux qui se seraient échoués au Martray, isthme de l’ile proche du village d’Ars-en-Ré où ils auraient construit une petite pyramide.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pertuis d'Antioche 1Une autre légende rétaise parle d’un tremblement de terre ayant englouti la cité romaine d’Antioche. Lors de ce séisme destructeur seules deux iles survécurent, Ré et Oléron. Un dicton raconte que « quand Antioche réapparaitra, Ré disparaitra » et les anciens disent que les ruines de la cité mythique sont toujours visibles sous l’eau lorsque le temps est clément ! Une légende nous raconte qu’en 1809, le capitaine d’un bateau échoué sur le récif de Chanchardon au sud de l’ile a vu un dallage de calcaire qui avait bien l’air des restes d’une construction romaine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Antioche 1D’autres expliquent que le pertuis d’Antioche, détroit situé au sud de l’ile donnant sur le golfe de Gascogne, tirerait son nom du fait que les croisés l’utilisaient au départ de leur voyage de la Saintonge vers le Proche-Orient où se trouve la principauté d’Antioche.

 

 

 

 

 

 

 

 

CoqJusqu’au XIXe siècle, les rétais participaient à la fête du coq. Des combats de coqs se déroulaient sur l’ile et les propriétaires des animaux vainqueurs prenaient le titre de roi, dauphin, duc ou marquis. Ils devaient se déguiser et défilaient dans les rues en trainant un grand coq de bois monté sur roulettes et dont le bec s’ouvrait pour recevoir les offrandes des passants.

 

 

 

 

 

 

Boeuf 2Encore récemment, lors du carnaval (du latin carne levare, retirer la chair), les jeunes se maquillaient le visage en noir, s’habillaient en chemise et bonnet de nuit et allaient réclamer aux villageois des œufs et de la farine pour faire des crêpes. Un bœuf couronné de fleurs était promené dans les rues était ensuite sacrifié chez le boucher et tout le monde mangeait sa viande lors de la semaine grasse, période festive avant le jeune du Carême (le mardi gras en est l’apothéose, calculé en fonction de la date de Pâques, le premier dimanche qui suit la pleine lune qui suit l’équinoxe de printemps, et se situe 47 jours avant, 41 jours + 6 dimanches). Bon, là ce n’est pas un bœuf, c’est une Highland, mais j’aime bien.

 

 

 

Ile de Ré 3Cette fête païenne, anciennement les Calendes de mars, célébrait la fin de l’hiver, le début du printemps et le renouveau de la Nature. Cette période, comme lors les bacchanales (liées aux mystères dionysiaques) ou les lupercales (rites initiatiques liés au dieu des troupeaux et de la forêt, Faunus), donnait lieu à des fêtes débridées durant lesquelles on se déguisait et où tous les interdits étaient transgressés et l’ordre social inversé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Historique

Ile de Ré carte 1aLes légendes sont souvent basées sur des faits historiques. L’ile de Ré fut autrefois, au Jurassique (il y a 150 millions d’années), un archipel de 3 iles différentes. Avec la période glaciaire de Würm, les eaux reculèrent, l’archipel de roches calcaires disparut et devint une partie du continent, l’océan se retrouvant à plus de 150 km à l’ouest. Les premiers humains arrivèrent vers – 20 000 ans avant notre ère. Des traces de l’Âge du Fer puis du Bronze furent retrouvées. Arriva une période de réchauffement climatique et les eaux, suite à la fonte des glaciers, remontèrent.

 

 

 

Ile de Ré 11L’archipel se reforma et quatre ilots réapparurent : Saint-Martin, Loix, Ars-en-Ré et Les Portes-en-Ré. Des restes d’habitations datant de – 5 000 avant notre ère furent mis à jour. Les géographes nous expliquent que les iles se soudèrent progressivement avec la dépose d’alluvions argileux, les mouvements du sable et plus tard les digues des marais salants.

 

 

 

 

 

 

 

Ile de Ré 17Pourtant les écrits anciens ne parlent jamais de Ré comme d’une ile : Ptolémée, le savant grec du IIe siècle, parle d’un promontoire rocheux. Il se pourrait alors que l’insularité de Ré ait été provoquée ensuite (c’est-à-dire durant l’Antiquité gallo-romaine tardive) par un séisme, ce qui serait à la base des légendes. Quoi qu’il en soit, l’endroit fut occupé par des gaulois de la tribu des Lémovices (ils ont donné leur nom au Limousin et à Limoges). Les Vikings au IXe siècle y firent quelques excursions : il reste des traces de pillages et d’incendies de cette époque à Sainte-Marie.

 

 

Abbaye des Châteliers ND de Ré 10Le peuplement dense de l’ile ne date que du Moyen-âge. Au XIIe siècle, l’abbaye cistercienne Notre-Dame-de-Ré prit une importance considérable et maitrisa la plus grande partie des terres rétaises. Les moines introduisirent la culture de la vigne puis la fabrication du sel et les écluses à poissons. La population diminua lors de la guerre de Cent ans puis lors des guerres de Religions. L’ile, afin de se protéger des ennemis, commença la construction du fort de la Prée en 1625.

 

 

 

 

Ile de Ré 38Sous Louis XIV, Vauban fut chargé de la construction d’un complexe défensif impressionnant, murailles, places fortes, fortification du port de Saint-Martin. Au XIXe siècle, une partie de la forteresse servit de prison, escale pour les bagnards avant leur transfert en Guyane ou en Nouvelle-Calédonie, et ce jusqu’en 1938. De célèbres prisonniers tels que le capitaine Alfred Dreyfus, Guillaume Seznec ou Henri Charrière, dit Papillon, y furent incarcérés.

Ile de Ré 43

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ile de Ré 31La construction du phare des Baleineaux commença en 1849 ainsi que celle du phare des Baleines, à côté de la vieille tour érigée entre 1669 et1682 sur l’ordre de Colbert d’après le programme de Vauban. Les deux phares furent mis en service en 1853.

 

 

 

 

 

Ile de Ré 34La position stratégique de l’ile de Ré lors de la guerre de 40 intéressa les autorités allemandes installées à La Rochelle et Saint-Martin devint un de leurs centres principaux. De nombreux bunkers furent construits avec des batteries d’artillerie. En 1942, la marine allemande installa son quartier général à la Couarde. La résistance s’organisa et l’ile fut libérée lors du protocole de reddition le 9 mai 1945.

 

 

 

 

 

Ile de Ré le jour le plus long 1À noter que quelques scènes du film Le jour le plus long furent tournées en 1961 sur la plage de Rivedoux et à la conche des Baleines aux Portes. Le XXe siècle fut marqué par la construction du pont de Ré qui relie l’ile au continent. Il fut inauguré en 1988.

 

 

 

 

Les lieux sacrés

Les mégalithes

MégalitheL’ile possédait quelques mégalithes, aujourd’hui disparus : le menhir de la Pierre-qui-vire, au Bois-Plage-en-Ré. Le site de T4T35 en raconte la légende : « à la veille de Noël, les pêcheuses de varech déposaient dans les cavités du menhir du pain destiné aux oiseaux. Elles espéraient ainsi faire bonne pêche toute année. Toutefois, elles devaient parler à la pierre en lui disant trois fois ‘’Tourne ou vire‘’. La pierre avait la réputation de tourner trois fois sur elle-même quand sonnait minuit au soir du 24 décembre de chaque année ». Cette pierre était faite de roche jurassique et était en grande partie ensablée. Dans son voisinage, se trouvait le tumulus du Peu-Pierroux, lui aussi disparu.

 

 

Les chapelles, temples et églises

Ile de Ré Chapelle de la Redoute 1aLes chapelles sont au nombre de 4 :

-       La chapelle de La Redoute aux Portes-en-Ré, à l’origine fort carré sous Vauban en 1674, devenu un magasin à poudre sous la Révolution

-       La chapelle Notre-Dame à Sainte-Marie-en-Ré. Selon la tradition, une dame espagnole sauvée d’un naufrage la fit ériger. Devenue lieu de pèlerinage elle devint prieuré en 1236 jusqu’aux guerres de Religion. Elle fut relevée de ses ruines en 1838 et à nouveau consacrée en 1912.

-       La chapelle Saint-Sauveur à Sainte-Marie-en-Ré. Construite à la fin du Moyen-âge, ruinée en 1604, elle fut démolie après la Révolution et rebâtie en 1913.

-       La chapelle du couvent de la congrégation des Filles de la Sagesse datant de 1838. Cédée à la municipalité d’Ars-en-Ré en 1997, elle sert de lieu d’exposition pour les artistes.

Ile de Ré temple 2aIl existe 2 temples :

-       Plusieurs lieux de culte à Saint-Martin dès 1560, puis seule l’ancienne église Saint-Louis, ancien couvent des Capucins, jusqu’en 1811. Le nouveau temple fut érigé en 1836 place de la République.

-       À La Flotte, un temple dans le quartier du Puits Lizet dès 1600, puis dans un ancien chai où un nouveau bâtiment fut édifié en 1828.

 

 

 

Ars-en-Ré Saint-Étienne 15Les églises sont plus nombreuses.

-       Saint-Etienne à Ars-en-Ré.

-       Saint-Eutrope aux Portes-en-Ré

-       Saint-Clément à Saint-Clément des Baleines

-       Sainte-Catherine d’Alexandrie à Loix

-       Notre-Dame de l’Annonciation à la Couarde

-       Eglise de Tous-les-Saints au Bois-Plage

-       Saint-Martin à Saint-Martin-en-Ré

-       Notre-Dame de l’Assomption à Sainte-Marie-en-Ré

-       Sainte-Catherine d’Alexandrie à La Flotte

-       Notre-Dame-de-Ré, abbatiale à la Flotte

-       Notre-Dame de Lourdes à Rivedoux

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Commentaires
S
Merci pour toutes ces ouvertures, ces signalements de lieux sacrés !
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