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lieux sacrés
25 janvier 2016

La symbolique de l’olifant, du cor, de la trompe et de la trompette

Iguerande_chapiteaux_23aVoici le chapiteau des joueurs de trompe d'Iguerande. Deux hommes sortant des feuillages portent chacun une trompe. Le mot « trompe » désigne tout instrument de musique à vent à embouchure, formé d’un simple tube évasé en pavillon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Iguerande_Trompe_Olifant_1aLa symbolique de l’olifant, du cor, de la trompe et de la trompette est donc sensiblement la même. D’après Eugène Viollet-le-Duc, « l'olifant était un cor de guerre et de chasse, servant à donner des signaux, à rallier les troupes. L'olifant était donc un instrument considéré comme noble que portaient les chefs, ou un homme qui les suivait. L'olifant était alors une marque distinctive de commandement, de dignité ».

 

 

 

 

 

 

Iguerande_trompe_1aLe cor, quand à lui, annonce des nouvelles, bonnes ou mauvaises, il alerte, il proclame, il signale.

Iguerande_trompe_2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Iguerande_gabriel_4a

 

 

J’ai trouvé une belle définition de la trompette sur le net : « La trompette, attribut de Gabriel, le Régent de la Lune et des anges, sert à sonner l’appel à l’éveil, souvent appelé le Réveil des morts ou le Retour au Royaume du Père, dans un éclat d’énergie. Elle règle les principaux moments du jour et annonce les grands moments historiques et cosmiques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Iguerande_trompette_1Elle associe le Ciel et la Terre dans une célébration commune, soulignant toute conjonction importante d’éléments et d’événements marqués par une manifestation céleste destinée à la Terre et à ses habitants. Elle lance l’appel victorieux de l’Esprit, le Principe unificateur et sublime de la Matière, et confère le plus haut degré de l’Initiation.  Elle affirme la foi agissante qui permet d’organiser l’assaut et le triomphe sans combat ».  

 

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12 janvier 2016

Le prieuré d’Anzy-le-Duc


Historique



Anzy_le_Duc_2aLe village actuel d’Anzy-le-Duc se trouve probablement sur le site d’une ancienne villa rustica, Anziacum, domaine foncier consacré aux travaux agricoles datant de l’époque gallo-romaine. Le viguier de Semur-en-Brionnais, Lethbald, sans descendance, en fit don en 876 à l’abbé Arnulf d’Autun, qui envoya sur place Hugues, originaire de l'abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe en Poitou et déjà connu pour sa grande piété, afin d’y bâtir un prieuré bénédictin.

 

 

 

 


ANZY_autelLe moine fit construire un hospice, des bâtiments monastiques et une église vers 880, à laquelle il donna une triple dédicace, chose fort peu commune vous en conviendrez : à la Sainte Trinité, à la Sainte Croix et à la sainte Mère de Dieu, la Vierge Marie (inscription trouvée sous les marches du sanctuaire).

 



Anzy_11aLa notoriété de notre bon moine fit venir foule. Hugues était sollicité pour ses prières et ses conseils, mais aussi pour ses talents de guérisseurs d’hommes et de bêtes, pour ses bénédictions de graines et semences qui devenaient fécondes, et pour ses commandements aux éléments déchainés qu’il apaisait d’un regard.

 

 

 

 

 

 

Anzy_10aC’est après sa mort, vers 930, qu’un pèlerinage autour de ses reliques prit forme. Tout d’abord enterré près de sa cellule de moine, son corps dut être transféré dans un sanctuaire digne de lui après de nombreux miracles (guérisons, exorcismes, lévitation du tombeau).  

 

 

Anzy_le_Duc_crypte_2aSes ossements furent ensuite portés au concile d’Anse en 934, en présence d’Odilon de Mercœur, abbé de Cluny. C’est vers 1001, après la décision de construire une église plus vaste, que se fit la translation solennelle de son corps dans la crypte. Odilon fut le commanditaire des travaux qui commencèrent par le chœur et le transept et durèrent jusqu’en 1050. Le prieuré, défendu par des enceintes et des tours, fut agrandi.

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_1Malgré les défenses, il fut saccagé par les troupes du Prince Noir en 1368, puis par les Huguenots en 1576 qui mutilèrent les sculptures des portails occidentaux et détruisirent le tombeau du saint. Il fut repris et pillé en 1594 par les Ligueurs. En 1644, le prieur Henri de Castille fit venir de Rome les reliques des saints martyrs persans Abdon et Sennen, afin de continuer le pèlerinage.

 

 

 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_56Malgré tout commença le déclin. A la Révolution, il ne restait plus que quelques moines. Le prieuré fut vendu comme bien national et l’église, qui devait être détruite, fut rachetée par des habitants de la commune et servit d’entrepôt. La crypte, quand à elle, fut transformée en cave à vin. Après la destruction de l’église du village en 1818, la prieurale fut rachetée par la commune et devint paroissiale. Elle fut classée Monument Historique en 1851. La crypte fut rendue en 1987, fut restaurée et ouverte au public en 1994.

 

 

 

 

Les bâtiments du prieuré

 

Anzy_le_Duc_6Il nous est parvenu quelques bâtiments de l’ancien prieuré, situés au sud de l’église, autour d’une cour qui fut le jardin du cloître.

 

 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_4aLe logis du prieur fut reconstruit, entouré de granges et de maisons des XVIe et XVIIe siècles, aujourd’hui propriétés privées.

Anzy_le_Duc_7

 

 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_8La grosse tour carrée de la justice, du XIIe siècle, se trouve encore à l’angle de l’ancienne enceinte. Les deux baies géminées romanes à colonnettes de sa façade est s’ouvrent sur la cour.

Anzy_8

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Anzy_le_Duc_5Quelques  remparts, du XIIe siècle également, entourent partiellement au sud et à l'ouest l’ancien prieuré.
 

 

 

 

 

 

 


Le portail sud du prieuré

Anzy_le_Duc_9Le portail perce le rempart côté sud.  Plus tardif que celui de l’église, il est daté des années 1140, et attribué à l’atelier de sculpteurs du portail de Neuilly-en-Donjon, eux-mêmes influencé par Gislebertus d’Autun. N’ayant pas été protégé des intempéries, mutilé au XVIe siècle, il est très abimé, mais on peut encore apercevoir sur le tympan, comme à Neuilly, une Epiphanie, les deux arbres d’Eden et la cueillette du fruit de la connaissance, et la chute d’Adam et Eve.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_10aLe linteau est intriguant. Il est habituellement décrit comme montrant le jugement dernier, avec la séparation des élus allant vers la Jérusalem céleste et des damnés enchainés en enfer aux côtés d’un serpent monstrueux appelé Léviathan. Mais… Si on regarde bien, il se pourrait que la bande-dessinée se lise d’une autre façon.

 

 

 

Anzy_le_Duc_4bTout d'abord le chapiteau de gauche présente peut-être le sacrifice d'Isaac, qui, comme l'a si bien dit Robert-Jacques Thibaud, ne représente que le "don de soi, l'offrande initiant une mort libératrice. Lorsque nous nous destinons à un parcours spirituel, héroïque ou initiatique, il est nécessaire d'abandonner ce qui nous est le plus cher. C'est une mise à l'épreuve de notre détermination, il faut mettre notre idéal ou notre foi au-dessus de toutes choses."

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_12aNormalement, quand il s'agit du sacrifice d'Isaac, près de la scène, caché dans un buisson, se trouve un ange prêt à arrêter le bras d'Abraham, et un agneau destiné à prendre la place du jeune homme. Ici, point de trace. Il se pourrait alors que le chapiteau ne nous montre qu'un homme, tenant un autre homme par les cheveux (la force vitale), lui coupant la tête. Nous serions alors en présence de la symbolique bien connue de la décapitation qui permet de laisser sa tête, c'est à dire le mental, et de ne fonctionner qu'avec le cœur.

 

 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_10bLe linteau  ensuite nous montre la Jérusalem céleste, puis un ange (les anges, ne l'oublions pas, ont comme fonction  de nous permettre de découvrir la réalité de notre être profond, en nous faisant évoluer, ils sont nos guides sur le chemin de la révélation) conduisant des hommes vers le centre, où ils seront prêts à monter directement vers la Vierge et l'enfant au-dessus.

 

 

 

 



Anzy_le_Duc_13aA gauche du portail, une scène de combat chevaleresque très endommagée, comme le chapiteau, difficile d'en faire l'interprétation. Il semblerait que nous ayons un homme dont la tête, les mains et les jambes sont suspendues au ciel par une corde.

 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_14aSur le linteau, des hommes sont guidés par un ange vers un serpent tellurique, monté par un diable ailé qui tient d'autres hommes enchainés par le cou. Le serpent présente ensuite un homme au centre du linteau, comme pour le faire monter au ciel lui aussi. Les épreuves sont passées, la matière et les énergies cosmo-telluriques sont dominées.

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_14baNous serions alors, sur l’ensemble du portail, en présence d'un mode d'emploi indiquant les différentes façons d'atteindre la manifestation de l'état christique après les épreuves de la chute. Par les trois rois-mages, nous avons les trois phases  du grand œuvre alchimique, qui amèneront à la transmutation du vil métal en or. La fleur à 5 pétales du chapiteau de droite est une promesse de quintessence. Par les trois degrés de la connaissance de l’être, le corpus (homme), l’animus (saint) et le spiritus (sage), par la renaissance du Christ en nous et l’abandon du vieil homme, nous deviendrons re-nés, un homme nouveau qui a terminé les étapes du grand œuvre.

 

 

 



Le portail ouest du prieuré, ou portail d’Arcy


Anzy_4aIl provient de l’ancienne entrée principale du prieuré. Démantelé en 1791 pendant la Révolution, il fut conservé dans le château d’Arcy, puis fut donné en 1896 au musée du Hiéron à Paray-le-Monial où il orne à présent la salle centrale. Daté d’environ 1130, son style est celui de la fin de l’art roman et s’apparente à celui de Charlieu.

 

 

 

 

 

 

Anzy_4bLe tympan représente le Christ en gloire dans une mandorle portée par deux anges. Il porte un livre ouvert dans sa main gauche et bénit de la droite. Une restauration, faite en 2003, a montré les traces d’une ancienne polychromie : la tunique du Christ était rouge, le fond du tympan vert-bleu.

 

 

 

 

 

Anzy_tympan2aLe linteau présente une scène rarissime : la Vierge allaitant l’enfant, entourée par 4 saints hommes portant auréole (peut-être Moïse, Pierre, Paul et Etienne) et 4 saintes femmes inconnues.  
Anzy_6a

 

 

 

 

Anzy_5aLes chapiteaux nous montrent des hommes barbus portant phylactère, supposés être des prophètes.

 

12 janvier 2016

La prieurale Notre-Dame-de-l'Assomption


L’extérieur

Anzy_le_Duc_16L'église fut construite en calcaire doré du Brionnais, commencée en petit appareil par le transept et terminée avec la nef en pierres plus épaisses.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_2Le clocher du XIIe siècle, de style Lombard, à trois étages octogonaux percés de baies géminées (24 en tout, nous retrouverons ce nombre plus tard), surmonte la coupole du transept. Il mesure 26m de hauteur et 6m de diamètre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Anzy_le_Duc_57Les modillons de la corniche sud présentent une sculpture remarquable, reprenant l’étonnant cyclope de l’église d’Iguerande, avec sa barbe double et ses moustaches tournées vers le ciel.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_59Ailleurs, une chauve-souris, un moine tirant la langue, un singe, un tireur d’épine, une sirène, etc.

Anzy_le_Duc_60

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Anzy_le_Duc_17La façade occidentale nous offre un portail qui présente sur son tympan un Christ en gloire dans une mandorle entouré de deux anges, comme le portail d’Arcy.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_18Sur le linteau sont représentés les 12 apôtres encadrant la Vierge Marie.

 

 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_25aTout autour, sur l’archivolte à double voussure, très abimés, 19 de ceux que l’on nomme les 24 vieillards de l’apocalypse, les 5 autres étant représentés sur les chapiteaux.

Anzy_le_Duc_24

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_21aPersonnages mystérieux de l’Apocalypse de Jean, il est dit que leur rôle est d’adorer Dieu et de le conseiller. Ils sont généralement barbus, ceints de la couronne des élus, habillés d’une toge blanche, portant de la main droite un vase ou une coupe et de la gauche un instrument de musique. Mais ils ne sont jamais représentés comme des… vieux. La traduction de Chouraqui nous donne ceci :
« Autour du trône, des trônes, vingt-quatre ; et sur les trônes, vingt-quatre Anciens assis habillés de vêtements blancs ; et sur leurs têtes, des couronnes d'or.»   (Apocalypse 4:4)
« Quand il prend le volume, les quatre Vivants et les vingt-quatre Anciens tombent en face de l'agneau. Ils ont chacun une cithare et des coupes d'or, pleines d'encens. Ce sont les prières des consacrés. » (Apocalypse 5:8)

 

 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_23aLa cithare est figurée à Anzy par la citole en usage au XIIe siècle. La symbolique reste la même : l’encens contenu dans les vases comme la musique des instruments servent à faire parvenir aux cieux les prières et les louanges provenant de la terre. Et entre un vieillard et un ancien, je vois une grosse différence. A vous de choisir en fonction de ce que vous ressentez.

Citole_2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sumer_1Le nombre 24, dans le dico des symboles de Chevalier et Gheerbrant, peut se rapporter à la double harmonie du ciel et de la terre (12x2), à un équilibre harmonieux, aux « Juges de l’univers » des mages chaldéens (12 étoiles australes et 12 boréales, celles qui se voient préposées aux vivants, celles qui ne peuvent se voir assignées aux morts), à la roue des renaissances, etc.

 

 

horloge_24_heures_Greenwich_1C’est encore une fois Thibaud qui va nous apprendre que 24 est « la particularisation plus précise des séquences d’expérimentation. Une journée est divisée en 24 heures, la Bible est composée de 24 livres…. Il semble qu’on ait voulu montrer un nécessaire et très dosé apprentissage. »  

 

 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_19aCôté gauche, lunaire, est représenté sur le corbeau, à côté d’un atlante, un âne musicien. L’âne possède une symbolique bien spécifique. Il a pour fonction le transport, et pour mission la révélation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


L’intérieur


Anzy_le_Duc_plan_8Le plan de type bénédictin en forme de croix latine de l’église reproduit celui de Charlieu : une nef à cinq travées, deux bas-côtés, une abside et  cinq absidioles. L’église est orientée à l’est, décalée de 6° sur l’équinoxe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_1La nef à deux étages avec de grandes arcades surmontées de fenêtres hautes, datée de la deuxième moitié du XIe siècle pour la partie haute et du tout début du XIIe pour la basse, est voûtée d'arêtes sur arcs doubleaux en plein cintre.

 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_35aLa croisée des transepts est surmontée d’une coupole octogonale sur trompes. Les transepts datent de la fin du XIe siècle.

 

 

Anzy_le_Duc_33L’abside en hémicycle, décorée d’arcatures de type lombard sur pilastres, se termine par un prolongement formant une cinquième absidiole. Le chœur, voûté en cul-de-four, fut repris à la fin du XIe siècle et son sol fut surélevé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_70L’église contient des fresques murales du XIIe siècle découvertes sous un badigeon en 1855. Elles furent restaurées en 1857, c'est-à-dire largement refaites, par le peintre Jean-François Maurice.

Anzy_le_Duc_71

 

 

 



Anzy_le_Duc_72Anzy_le_Duc_73Elles reproduisent, dans les absidioles, l’histoire du martyr de saint Jean-Baptiste, la vie de saint Benoit et de saint Maur, celle de Jacques le Majeur et on peut voir une représentation des premiers donateurs, Lethbald et sa femme.

 

 

 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_34Sur le cul-de-four de l’abside est peint une scène de l’Ascension sur fond bleu-vert, avec le Christ dans une mandorle entouré de deux anges. Il surmonte les 12 apôtres, comme sur le tympan du portail occidental, mais à la place de la Vierge, les 3 saintes femmes sont rajoutées.

 

 

 

 

 


La crypte

 

Anzy_le_Duc_crypte_e1On accède à la crypte par un escalier aménagé dans le transept nord. A l’origine, elle était desservie par deux escaliers latéraux se rejoignant en un seul devant le chœur.

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_crypte_aCette crypte, partie la plus ancienne de l’église, est peut-être celle qui fut construite pour recevoir les reliques de saint Hugues, le fondateur du prieuré. Certains la datent du début du XIe siècle, lors de la reconstruction romane de l’église, d’autres la font remonter aux temps carolingiens du premier prieuré.


 

 

 

 

Anzy_le_Duc_crypte_bLe plan développe une nef centrale, une abside avec chapelle axiale et deux bas-côtés se terminant par une absidiole.

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_crypte_d1Un fragment de peinture murale, une tête de moine, est daté par certains du XIIe siècle, d’autres parlent du XIVe.  


 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_crypte_1Les voûtes d’arrête sont soutenues par des piliers à chapiteaux, dont deux, en pierre grise, proviennent d'une colonne antique scindée.

Anzy_le_Duc_crypte_2a

 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_crypte_3aPar terre, de la terre battue. On ne peut oublier la transformation de cette crypte en cave à vin lors de la Révolution, et ce jusqu’en 1987, date à laquelle l’ancien propriétaire la rendit à l’église.

 

 

 

 

 



Les chapiteaux

Anzy_le_Duc_42Les 12 piliers cruciformes, flanqués chacun de trois colonnes engagées, sont surmontés de chapiteaux sculptés. Je ne vais pas vous traduire tous les chapiteaux, je ne vous donnerai que quelques interprétations puisque c’est  le sujet d’une partie du stage que j’anime dans le Brionnais avec Jacques Bonvin.

 

 

 

 

 

Brionnais_1Les plus intéressés et les moins patients iront de ce pas consulter le livre « Brionnais symbolique et roman » où ils retrouveront des explications, tout en sachant qu’une église peut se lire mais ne se vit que sur place. Je suis effarée des interprétations que font parfois les guides officiels de ces chapiteaux romans. Ils veulent absolument y voir des péchés, de la luxure, de l’avarice, de la colère ou de l’orgueil. Et ils disent que ces gens du Moyen-âge étaient frustres, primaires, sans aucun sens commun…. Z’êtes sûrs ?

 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_chapiteaux_34aComme dans toute église romane, les chapiteaux cachent une histoire dans leur symbolisme, ce qui nous est confirmé dès l’entrée, côté lunaire, avec des oiseaux affrontés. On le dit « oiselé », il porte le langage des oiseaux que nous allons devoir maitriser tout au long de notre parcours. Nous commençons avec ces oiseaux donc, surélevés dans des feuillages. Le feuillage porte en lui l’espérance puisqu’il va donner des fleurs puis des fruits, révélant les trois étapes de la transformation.

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_chapiteaux_36aLes oiseaux, dans la symbolique romane, sont les représentants de l’esprit, illustrant par leurs fonctions, leurs tailles, leurs couleurs ou leurs places l’avancement de la vie spirituelle. Leurs ailes serviront à l’esprit à se rapprocher du « ciel ». Ils sont les messagers des mondes supérieurs. Là, au début du parcours, ils sont dans la dualité et regardent le couchant. Il faudra un retournement, le mode d’emploi sera donné dans les chapiteaux suivants. Mais regardons de plus près.

 

 

 

 



Anzy_le_Duc_chapiteaux_35aLes feuilles de ce chapiteau sont représentées sur trois niveaux, avec au centre un épanouissement en forme de corolle d’où s’échappe une dernière tige portant bourgeon. Le feuillage est constitué probablement de feuilles non pas d’acanthe comme nous disent les guides mais bien de chélidoine qui, comme vous le savez maintenant, symbolise l’accès à la lumière.

 

 

 

 

 

chelidonium_majus_7

 

 

 

La tradition prêtait à cette plante magique les propriétés de ramener la vue aux aveugles, redonner vie aux mourants, favoriser les rêves et la clairvoyance… tout un programme. La Chélidoine tire son nom du grec Khelidon  qui veut dire hirondelle. La tradition rapporte que ces oiseaux se servaient du latex de la plante pour nettoyer les yeux de leurs petits.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Anzy_hirondelleIl semblerait bien que les oiseaux représentés soient des… hirondelles ! Une autre étymologie leur donne comme origine le latin Coeli Donum, le don du ciel, nom donné par les alchimistes du Moyen-âge. Ces alchimistes et leur langage alambiqué, nous allons les retrouver tout au long du parcours, nous montrant la marche à suivre afin de transformer le vil métal en or pur, c'est-à-dire notre transformation intérieure, avec ses trois phases bien connues.
En résumé, le message du premier chapiteau est le suivant : ouvrez vos yeux, lisez, expérimentez, Anzy-le-Duc peut vous transformer. Ah oui, certainement, ces gens là étaient primaires.

 

Anzy_le_Duc_chapiteaux_5Un deuxième chapiteau va attirer notre attention. Il est présenté habituellement comme un « acrobate dévoré par deux serpents monstrueux entrelacés », une « belle représentation de l'homme luttant contre les forces du mal », ou bien comme « Jonas et la baleine », ou encore comme un « homme nu renversé mordu par deux dragons aux queues dressées en spirale représentant la chute ou le péché ». Un œil plus averti va voir bien autre chose. Nous sommes là en présence d’un acrobate, un initié qui a commencé son retournement. Ses mains sont bien posées sur l’astragale symbolisant la terre, un de ses pieds essaie de toucher le tailloir représentant le ciel.

 

 

 

 

 



Anzy_le_Duc_chapiteaux_6L’autre pied est posé sur l’un des deux serpents telluriques, nous indiquant que c’est en maitrisant ces forces terrestres que la transformation commence. L’autre vouivre va l’aider en lui insufflant son énergie directement au niveau du cœur, là où se trouve la pureté. Mais en regardant bien, la première vouivre sur laquelle l’acrobate s’appuie ouvre la gueule devant le talon du pied qui rejoint le ciel. Elle est en attente, et si l’acrobate échoue, elle sera là pour reprendre à l’homme l’énergie vitale que l’autre lui a donnée.

 

 

 

 

 

 

Achille_3bLa tradition nous parle du talon comme de l’endroit d’où peut s’échapper l’âme au moment de la mort, et tout le monde se souvient d’Achille et de son point faible. Le pied est la base sur laquelle l’homme s’appuie pour avancer et le talon et son tendon qui relie l’os au muscle représentent la possibilité de réaliser les pensées et les désirs. Le pied est aussi la représentation de la liberté (ce n’est pas pour rien que les chinois bandaient les pieds des petites filles) et la clé de nos appuis relationnels (ce n’est pas pour rien que beaucoup de traditions parlent du lavage des pieds qui purifiait la relation au monde voire au divin).

 

 

 

Anzy_le_Duc_chapiteaux_7Le fait que cet acrobate, pour pouvoir atteindre le ciel, ait besoin de la maitrise de la vouivre, nous amènera au prochain chapiteau représentant…. Saint Michel, celui qui est comme Dieu, terrassant le dragon et non pas tuant le démon. CQFD.

 

 

 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_49L’arc triomphal d’Anzy-le-Duc nous apprend qu’il faut comprendre les trois règnes pour pouvoir atteindre le chœur et le saint des saints. Nous avons donc la pierre des deux colonnes pour le minéral, surmontée de deux chapiteaux de feuillages pour le végétal, suivi de deux lions pour l’animal (toujours deux, la dualité) pour terminer sur la clé de voûte avec un homme et une femme réunis. Celui qui a eu l'idée de mettre au-dessus le Christ, même s'il est crucifié, ne s'est pas trompé.

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_chapiteaux_23aBeaucoup d’autres chapiteaux, beaucoup de magie, de langue des oiseaux, de symboles alchimiques vont accompagner, à Anzy-le-Duc, ceux qui vont suivre le chemin que nous propose la prieurale Notre-Dame-de-l'Assomption.

 

 

 

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_50Notre-Dame, nous la retrouverons sur la clé de voûte du bas-côté nord, côté lunaire bien entendu, assise sur une cathèdre, hiératique, l’enfant dans son giron. Ceux qui suivent le blog la reconnaitront.

Anzy_le_Duc_51

 

 

 

 

 

 

 

 

http://www.bourgogneromane.com/edifices/anzy.htm

http://www.art-roman.net/anzy/anzy2.htm

http://photos-eglises.fr/Bourgogne/71/Anzy/crypte.htm

http://pjpmartin.free.fr/site/FMD2.htm

http://pjpmartin.free.fr/site/Anzy_tympan.htm

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35687b/f351.image

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame-de-l'Assomption_d'Anzy-le-Duc



4 janvier 2016

Evolution spirituelle

Extrait de l’ouvrage de Paul Petrino « Le petit manuel de l’apprenti-dieu », aux éditions Mosaïque

 

S’il n’y a pas de chemin préétabli pour arriver à la réalisation de l’Être, par contre il y a une dynamique : on l’appelle communément l’évolution. Cette dynamique évolutive se manifeste sur Terre principalement par trois types de cheminement. Chaque humain choisit le sien.

Element_eauOn observe donc que, d’une manière quasi générale en matière d’évolution spirituelle, il y a trois cheminements (ou démarches), trois moteurs et trois outils.

Element_terre_4Chaque cheminement apporte un bénéfice spécifique mais comporte une dérive potentielle. D’une manière habituelle, les chercheurs de vérité ont commencé leur expérience terrestre  dans le premier cheminement (le plus répandu sur terre), puis sont passés dans le second.

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Un certain nombre y reste, d’autres désirent expérimenter la troisième voie. Chaque démarche a sa raison d’être car tout le monde n’évolue pas à la même vitesse et n’a pas dans cette vie les mêmes buts, les mêmes besoins. Aucun cheminement n’est supérieur à l’autre car ils sont tous à risque.

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TROIS DÉMARCHES
-   La démarche du croyant: elle propose la discipline et risque l’intolérance.
-   La démarche du sachant propose la lucidité et risque l’orgueil.
-   La démarche du connaissant propose l’admiration et risque la dominance.

TROIS MOTEURS D’ÉVOLUTION
-   Pour le croyant c’est la confiance.
-   Pour le sachant c’est la compréhension.
-   Pour le connaissant c’est l’assimilation.

TROIS OUTILS D’ÉVOLUTION
- Pour le croyant c’est la dévotion religieuse, avec pour risque le fanatisme.
- Pour le sachant, c’est la recherche intellectuelle avec pour risque le jugement.
- Pour le connaissant c’est la perception subtile, avec pour risque l’illusion.



Chaque démarche est légitime si elle est adaptée au niveau de l’être qui est venu sur terre pour se parfaire. Je connais un cardinal qui baigne dans la croyance la plus primaire alors qu’il est intellectuel et un berger qui vole au plus haut de la connaissance alors qu’il est illettré.

Précisions de vocabulaire :

CROIRE c’est prendre à son compte des informations ou des enseignements qu’on ne peut pas ou qu’on ne cherche même pas à vérifier, et s’y tenir fermement.
SAVOIR c’est se fier à des informations qu’on a reçues ou collectées mais que l’on n’a pas vérifiées soi-même.
CONNAITRE ce sont des informations qu’on a vérifiées ou des expériences qu’on a vécues et intégrées au plus profond de soi.

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