Le couvent des Cordeliers
Historique
Saint-Nizier-sous-Charlieu, situé près du confluent du Sornin et de la Loire et sur les bords d’une antique voie de communication, abrita une villa gallo-romaine. Mais son histoire ne prit de l’importance qu’au XIIIe siècle.
Le couvent des Cordeliers fut fondé en 1280 par une communauté de moines franciscains après de nombreux démêlés avec les bénédictins de l’abbaye Saint-Fortunat qui refusaient de les voir s’implanter près d’eux.
Ils s’installèrent donc, après moultes déboires, bénédictions, excommunications et bulles papales à l’appui, à la limite de la ville de Charlieu.
Privé des moyens de défense de la ville fortifiée, le couvent fut presque détruit en 1360 durant la guerre de Cent Ans. Il fut rénové dès 1370 grâce aux bienfaits d'Hugues de Châtelus, seigneur de Châteaumorand.
Le couvent fut fermé en 1792, et après la Révolution, les bâtiments conventuels furent en partie détruits ou transformés en grange, hangar et même habitation.
Le cloître fut vendu en 1910 à un antiquaire parisien qui n'hésita pas à le démonter et à le vendre à un américain qui voulait s'en servir pour décorer son cours de tennis. Il fut sauvé in extremis grâce à l'intervention du sénateur Audiffred, qui le fit, à la hâte, classer monument historique.
L’église
Elle date de la fin du XIVe siècle et ne fut classée aux Monuments Historiques qu’en 1952.
La nef unique est coiffée d’une charpente en chêne de la fin du XVIIe siècle, qui fut cachée longtemps par un plafond. L’étage était accessible par un escalier conservé au flanc nord.
Les peintures murales du chœur et du mur sud, restaurées entre 1989 et 1995, datent des XIVe, XVe et XVIe siècles. Une première couche de peinture, faite de fleurs, fut réalisée au moment de la construction, en 1370. Les premières fresques furent financées en 1399 par Hugues de Châtelus.
C'est en reconnaissance de sa générosité qu'il obtint un enfeu creusé dans l'un des murs du chœur de l'église. Il y est figuré sur un gisant en compagnie de son épouse, Guillemette de Senecey. Ce gisant fut sauvé du pillage du couvent par un bienfaiteur qui le racheta au démolisseur.
La maison de l'Eperon
Cette maison, vestige des bâtiments conventuels du XVIe siècle, est située en face de l’entrée du cloître.
Ancienne chapelle de l’abbé, divisée en deux étages au XVIIe siècle et en partie transformée en bibliothèque, et elle fut donnée à la Société des Amis des Arts de Charlieu par le sénateur Audiffred lors du classement du site aux Monuments Historiques.
Le cloître
Le cloître de style gothique rayonnant fut reconstruit à partir de 1375. Les travaux se poursuivirent jusqu'au début du XVe siècle.
La nouvelle construction n'a plus la sobriété du cloître primitif dont il ne reste que la porte et les ouvertures d'une galerie du XIIIe siècle ouvrant à cette époque sur la salle capitulaire.
Les galeries sont couvertes par une charpente apparente. Les quatre contreforts d’angles correspondent aux grands arcs intérieurs, constituant une curiosité architecturale.
Les colonnettes sont ornées de chapiteaux sculptés. Les uns sont feuillus (chêne, chalcédoine et vigne, excusez du peu), les autres, dans la galerie nord, représentent les vices et les vertus. Libre à nous d’aller chercher un peu plus loin au niveau du symbolisme, la lecture peut se faire autrement.
Au nord-ouest, les vices : deux singes (la lubricité), un voleur, deux lions affrontés (colère, discorde), un gros chien (gourmandise, paresse), quatre personnages dansant (luxure), un vieillard barbu (orgueil), un perroquet (bavardage) et un serpent à visage humain (duplicité, hypocrisie).
Au nord-est, les vertus : deux chiens (fidélité, vigilance), une chouette (sagesse, philosophie), un moine (paix, sérénité), un visage casqué (force), deux dragons (le mal se neutralise), et un visage voilé (humilité, pudeur), puis un coq et un écureuil (travail, prévoyance, économie), un agneau (bonté, douceur), un porc-épic (sobriété, justice), un lièvre (prudence) et une hermine (pureté).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Nizier-sous-Charlieu
http://www.amisdesartscharlieu.com/spip.php?article8