Le musée gallo-romain de Lyon
Les cordonniers sont les plus mal chaussés ? Il me restait quand même le fleuron de notre patrimoine lyonnais à vous faire découvrir, à savoir le musée gallo-romain. Installé dans des bâtiments jouxtant l'amphithéâtre et l'odéon, sur la colline de Fourvière, il possède de nombreux trésors.
De ses grandes baies vitrées, nous découvrons le site de Lugdunum, la ville romaine qui a supplanté Condate.
Nos ancêtres les gaulois ne s'y étaient pas trompés, eux qui avaient déjà choisi le confluent comme lieu d'habitation, Fourvière et la Croix-Rousse comme sites sacrés. La colline de Lug servait de lieu de réunion pour les banquets organisés dans les grands sanctuaires fédéraux.
Mais bien avant eux, c'est du côté de Vaise (actuellement le IXe arrondissement), que les ancêtres des gaulois, les hommes du néolithique, avaient élu domicile. Lyon fut de tout temps un site exceptionnel, à nous d'aller le découvrir avec la visite de ce musée. Je vous présente quelques-uns des moments forts. Je privilégie ce qui a trait, de près ou de loin, au sacré.
Nous commençons par une œuvre du IIIe siècle, une cuve en pierre d'un sarcophage monumental d'époque romaine, dit du triomphe de Bacchus, découvert vers 1800 sur la colline de Saint-Just, lors des travaux de reconstruction de l'église Saint-Irénée. Il est en marbre de Carrare. La face du sarcophage représente un épisode de la mythologie bacchiaque, « le triomphe de Bacchus » aux Indes, exploit qu’il réalisa dans sa jeunesse. A gauche, Bacchus sur un char trainé par deux panthères. Ariane l'accompagne. A droite, Hercule est soutenu par un satyre.
Sur une paroi latérale, Pan tient un lagobolon et une flûte tandis qu'une bacchante joue du tambourin. Au pieds de Pan se trouve une ciste qui laisse échapper un serpent.
Comme toutes les villes romaines, Lugdunum était placée sous la protection de divinités : le génie de la colonie et sa Tutella. Ils sont ici représentés sur un vase en terre cuite décoré de médaillons, datant du IIe siècle.
Selon le rite romain, le prêtre qui sacrifie doit se couvrir la tête avec sa toge. Il tient à la main l'encens et va en déposer quelques grains sur le foyer de l'autel.
La fontaine de Claude, ornée d'une tête de cyclope, fut dédiée à Jupiter au Ier siècle. Taillée dans un calcaire tendre de la vallée du Rhône, elle fut découverte en 1967 au débouché du tunnel de Fourvière.
L’arrière de cette chapelle votive est orné de l’image du dieu Sol. Ou peut-être à un dieu guérisseur lié à la fontaine de Claude.
La Table claudienne reproduit dans le bronze un discours que l’empereur Claude, né à Lyon, prononça en l’an 48 devant le Sénat de Rome. Les notables des Trois Gaules réclamant des droits égaux à ceux des citoyens romains, Claude intervint en leur faveur devant l’aristocratie romaine jalouse de ses privilèges. La Table fut découverte en 1528, sur les pentes de la colline de la Croix-Rousse.
Le mausolée des Acceptii (IIIe siècle) fut érigé rive gauche du Rhône, le long de l’ancienne voie d’Italie où se trouvait l’une des nécropoles de Lugdunum. Il comportait un socle (podium) constituant la chambre funéraire supportant une colonnade à fronton. Le sarcophage dionysiaque et une épitaphe en proviennent.
Les scènes figurées sont ordonnées autour de quatre masques. De chaque côté, deux mufles de lions en saillie et deux masques de gorgones ailées, vraisemblablement pour protéger le tombeau. Il représente les noces de Dionysios (Bacchus) et d’Ariane. Hercule et un Silène assistent à la cérémonie qui symbolise la félicité qui attend les initiés.
Le calendrier de Coligny est une grande table de bronze du IIe siècle, trouvée à Coligny (Ain) dont les inscriptions constituent un calendrier en langue gauloise. C'est un document capital pour la connaissance de l’Antiquité celtique, qui nous renseigne sur la conception que les Celtes avaient du temps et sur leurs connaissances en astronomie. C'est aussi un document linguistique qui contribue à la connaissance du vocabulaire de la langue gauloise.
L'objet se présente sous la forme d’une table aux dimensions de 1,50 m sur 0,90 m, les fragments assemblés couvrant les deux tiers de la surface totale. Les lettres et chiffres sont gravés en caractères romains, mais la langue est gauloise. C’est un calendrier luni-solaire qui présente 5 années de 12 mois de 29 ou 30 jours. La journée gauloise se compose d’une nuit suivie d’un jour, cette durée se nomme « latis ». Le changement de date intervient au coucher du soleil. Les mois sont divisés en deux quinzaines et à chaque jour correspond un trou, où l’on place une goupille pour indiquer la date. L’ajout de deux mois supplémentaires est nécessaire pour le faire coïncider avec le calendrier solaire, à la fin d’une période de 30 ans, période qui correspond à un « siècle » celtique. La fête de Samain située approximativement le 1er novembre marque le début de l’année liturgique celtique. La répugnance des druides à consigner leur savoir par écrit indique un contexte gallo-romain, et l’on retient la fin du IIe siècle pour la date de fabrication du calendrier. Sa complexité dénote de bonnes connaissances astronomiques, ainsi qu’une lente élaboration.
Le dieu de Coligny est associé au calendrier de bronze dont les fragments étaient mélangés à ceux de la statue. Il représente la victoire annuelle des forces de la vie sur celles de la mort.
Maquette de la colline de Fourvière et son temple capitolin : abritant la triade religieuse essentielle de la religion romaine traditionnelle, le temple capitolin est en théorie un des éléments essentiels de toute fondation urbaine.
Au début de notre ère, les écrits de Vitruve sur l’urbanisme, se référant à une vieille tradition, celle de la science des haruspices, conseillent de placer les sanctuaires de Jupiter, Junon et Minerve au lieu le plus élevé, d’où l’on peut découvrir le plus de murailles. Cette recommandation est respectée à Lugdunum : le temple est à l'emplacement de l'actuelle basilique de Fourvière.
La vue en coupe montre la disposition du temple et de ses portiques. Au sous-sol, les galeries souterraines sont éclairées par des soupiraux. Après son abandon au IVe siècle, le temple servit de carrière de pierre. En 1168, une chapelle fut construite par Olivier de Chavannes, chanoine de Saint-Jean, sur les ruines du forum romain. La petite chapelle fut dédiée tout d'abord à saint Thomas puis à la Vierge.
Sucellos, latinisé en Sucellus, est une divinité de la mythologie celtique gauloise. Le nom du dieu proviendrait signifierait « bon frappeur » ou « tape dur ». Le théonyme est composé du préfixe su- qui signifie « bon, bien » et de cellos qui désigne le marteau (ou frappeur).
"Sucellus, dieu au maillet et au chaudron, protecteur de la fécondité, il fait jaillir les sources sylvestres en frappant le sol de sa masse. Il a été assimilé à Sylvain ou à Vulcain. On le représente sous la forme d'un vieillard ou d'un homme d'âge mûr, vêtu à la gauloise d'une tunique à capuche, de braies et de bottes, et portant un maillet et parfois un chaudron, souvent accompagné d'un chien. Il est souvent accompagné de la déesse Nantosvelta. Contrairement aux autres dieux gaulois, qui ont leur équivalent en Irlande et au pays de Galles, on ne le trouve qu'en Gaule. "
Il est assimilé au Dagda celte, le dieu-druide par excellence (et par conséquent le dieu des druides) qui a en charge le sacré, la science, les contrats. Il règne sur le temps, l'éternité et sur les éléments, ainsi que sur le Sidh (l'Autre Monde celtique). C’est le dieu de la transfiguration (son maillet tue d'un côté, et ressuscite de l'autre) qui marque le passage de la vie purement terrestre à la vie spirituelle.
Sucellos est une divinité champêtre, un dieu pastoral, protecteur des récoltes et des troupeaux. Sucellos est un dieu "dispensateur d'aliments". Il est le détenteur de la prospérité, symbolisée par cet autre attribut qu’est le chaudron, dans sa main droite. C’est un dieu de la nature nourricière, des forêts et des plantations. Sucellos est aussi considéré comme le dieu de la bière. Sa parèdre est Nantosuelte, qui est une représentation de la fécondité.
On peut supposer que le trifrons ou tricéphale, d’origine celtique, représente trois états différents de l’être, comme le sommeil, le rêve et la veille, ou comme le passage à travers les trois mondes de la cosmologie celtique (ciel, air et terre). La triplicité peut aussi représenter le passé, le présent et l’avenir.
Les Matrones ou Matres (mères en latin) sont des divinités de la fertilité et de la fécondité, objet d'un culte chez les Celtes romanisés et les Germains au contact de l'Empire romain. Il est attesté par l'existence de plus d'un millier de pierres votives ou d'autels qui leur sont dédiés, datant du Ier au Ve siècles, et situés sur le Rhin inférieur, en Gaule, dans le nord de l'Italie et en Angleterre.
Les matrones peuvent être représentées seules, par deux ou, le plus souvent, par trois. Il est alors possible d'y voir une représentation de la fille, de la mère et de la grand-mère (qui se distinguent non seulement par leur apparence physique mais aussi par le fait que les vierges portent les cheveux dénoués). Les matrones portent des cornes d'abondance, des corbeilles de fruits ou de céréales. Elles tiennent ou allaitent parfois un enfant.
Elles sont donc non seulement dispensatrices de la fertilité du sol, mais aussi protectrices du mariage et de la maternité. Les matrones ont été rapprochées de plusieurs groupes de divinités féminines de la mythologie nordique : nornes, valkyries et surtout dises. Ici, les Matres sont assises dans une coquille. Celle du centre tient un enfant emmailloté, les deux autres une patère et une corne d’abondance. Une tête de griffon les domine.
Suivant une convention de l’art antique, l’artiste nous montre sur un même registre, un peu comme sur une bande dessinée, trois moments d’un même événement : le sacrifice de trois animaux, appelé suovetaurile, car il associait un porc (sus), un bélier (ovis) et un taureau (taurus). A gauche, les animaux sont conduits vers l’autel central, tandis qu’à droite, des personnages s’en vont, transportant des quartiers de viande (bloc réemployé jadis en linteau dans l’église de Beaujeu.
Ce gobelet, fabriqué à Lugdunum dans la seconde moitié du Ier siècle, représente des dieux gaulois et leurs attributs :
un arbre avec une touffe de gui,un sanglier (le druide),
un homme tenant une bourse entouré d’une tortue et d’un corbeau (Lug),un aigle perché
un serpent enroulé autour d’un arbre,un chien
et enfin un homme étendu sur un lit, portant un torque et une corne d’abondance. Derrière lui, un cerf, ce qui laisse présager qu’il s’agit de Cernunnos.
Le syncrétisme gallo-romain fait que Mercure est amalgamé aux dieux celtiques majeurs ou aux divinités topiques en fonction des peuples gaulois ou des lieux : il est cependant toujours dénommé et représenté de la même façon.
Ainsi, en Gaule romaine, ce n'était pas tout à fait au Mercure de Rome qu'on vouait un culte (sauf lors de cérémonies officielles romaines, célébrées par des colons expatriés) mais à des Mercure gaulois. Ce Lugus Mercurius assimile alors la plupart des aspects du dieu celtique Lug.
On trouve en Gaule des inscriptions dédiées à Mercurius Artaios, c'est-à-dire "ours", cet animal étant le symbole de la royauté sacrée, et également à Mercurius Moccus, c'est-à-dire "porc", le sanglier étant un des symboles de la classe sacerdotale celtique, les druides.
Ses attributs sont les sandales ailées, le pétase, la harpe, le caducée et parfois la bourse. Ses animaux le coq, le bouc, le serpent, l'aigle et le cerf. Mercure est le fils de Jupiter et de la nymphe Maïa (que l’on voit sur cette stèle), fille d'Atlas.
Mercure a souvent été christianisé sous le nom de Saint-Michel.
on trouve en Gaule des inscriptions dédiées à Mercurius Artaios, c'est-à-dire "ours", cet animal étant le symbole de la royauté sacrée ; et également à Mercurius Moccus, c'est-à-dire "porc", le sanglier étant un des symboles de la classe sacerdotale celtique, les druides.
Cette statue de bronze fut découverte en 1859 dans le lit du Rhône, entre les ponts Wilson et la Guillotère. Le dieu représenté fut identifié à Neptune.
Nous allons trouver maintenant les représentations de dieux typiquement romains comme la Fortune,
Apollon, et Tutela, protectrice des cités, coiffée de la couronne tourelée figurant le mur d’enceinte.
Ces petits autels en pierre sont placés dans les sanctuaires domestiques, les laraires. Ils occupent une petite salle spéciale ou plus modestement l’angle d’une pièce. Les laraires sont consacrés aux divinités protectrices de la famille et de la maison, et aux ancêtres. Chaque famille honore ses propres divinités, souvent figurées par une statuette en bronze.
On connaît environ 60 objets de ce type trouvés la plupart en France sur le territoire des Celtes. Il s’agit de volume creux en bronze à 12 faces égales (dodécaèdres). Chaque face est percée d’une ouverture circulaire. Les archéologues ne savent toujours pas à quoi ces objets servaient. Certains ont été déposés dans des tombes : ils seraient en relation avec l’astronomie, évoquant la sphère de l’univers, ses 12 faces les signes du zodiaque et les mois de l’année, les 30 arêtes les jours du mois.
Ces statuettes étaient placées dans les sanctuaires des maisons, même les plus modestes. Elles accompagnaient aussi fréquemment le défunt dans sa tombe.
Ce sont pour la plupart des statuettes féminines. Les Gaulois romanisés vénéraient encore la déesse-mère, qui symbolisait la fécondité, la maternité et l’amour.
Ces figurines d’argile blanche étaient fabriquées en série à l’aide de moules, les ateliers étaient situés dans l’Allier.
Cette sculpture (IIe siècle) devait mesurer plus de 3 mètres de haut. Elle devait être placée au centre du grand temple du sommet de Fourvière. Jupiter est reconnaissable à sa chevelure abondante et sa couronne végétale ornée au centre par un aigle aux ailes déployées. Elle fut faite d’après un modèle grec du IVe siècle avant notre ère.
Cette tête de Cybèle en marbre blanc fut retrouvée en 1967 vers l’odéon. La brisure du nez date de l’antiquité. La déesse, dont la chevelure était peinte en rouge, était coiffée du calathos qui caractérise les divinités matronales méditerranéennes.
Le dieu Zeus-Sarapis, du IIe siècle, est identifié grâce aux 5 mèches qui tombent en frange sur son front. A l’époque romaine, ce type de représentation est fréquent en Egypte et en Syrie. Sarapis transcrit l’égyptien Osiris-Apis, dieu de l’au-delà. Son culte est associé à celui d’Isis.
Janus est représenté avec deux visages, l'un tourné vers le passé et l'autre tourné vers le futur. Ovide dit que Janus a un double visage parce qu'il exerce son pouvoir sur le ciel, sur la mer comme sur la terre ; il est aussi ancien que le monde ; tout s'ouvre ou se ferme à sa volonté. Lui seul gouverne la vaste étendue de l'univers. Il préside aux portes du ciel, et les garde de concert avec les Heures. Il observe en même temps l'orient et l'occident.
Janus préside aux commencements et aux passages. Dieu de premier rang dans la hiérarchie romaine (diuum deus), il a le privilège d'être invoqué avant toutes les autres divinités. En tant que dieu introducteur il est avec Portunus un « dieu des portes » qui préside à l'ouverture de l’année et à la saison de la guerre (les portes de son temple étaient fermées quand Rome était en paix, ce qui n’arriva que 5 fois). Le mois de janvier (januarius), auquel le roi Numa donna son nom, lui était consacré.
Mithra au visage jeune et souriant, est coiffé du bonnet phrygien. Il se tourne vers le pommier et semble cueillir un fruit. Ce marbre blanc est daté du Iie siècle et fut découvert dans la presqu’ile, sur la rive gauche de la Saône.
Femme ailée symbolisant la victoire, statuette en bronze découverte près de Givors.
Ce relief biface présente un personnage imberbe couronné de feuillages et portant une grappe de raisin. L’automne personnifié ou bien un dieu d’abondance. Sur l’autre face, le visage est identifié à une tête de Gorgone.
57 Ce sarcophage à strigiles est en marbre blanc. Il date du IIIe siècle. Il était conservé jadis quai de Serin, à Lyon. Caractéristique de la production romaine, le strigile désigne, en archéologie, une cannelure à tracé sinueux. Sa forme en S évoque celle de l'instrument qui servait aux athlètes pour se nettoyer le corps après les exercices sportifs de la palestre.
Les strigiles ont été utilisés comme motif décoratif sur les sarcophages romains dans la seconde moitié du IIe siècle. Le groupe des sarcophages aquitains qui sont décorés de ces ornements et dont on observe la multiplication autour de Toulouse aux VIe et VIIe siècles, représente la dernière manifestation de l'art antique en Occident.
Cet autre sarcophage à strigiles fut incorporé aux murs de la maison Gadagne au pied de Fourvière. Il porte un emblème militaire impérial.
Le trésor de Vaise est un ensemble d’objets précieux du IIIe siècle, trouvés en 1992 dans les vestiges d’une villa gallo-romaine : deux fosses voisines dans un angle de pièce contenaient chacune un dépôt d’objets précieux.
Les statuettes sont toutes en argent et pour la plupart de thème religieux. Ce lot proviendrait soit d’un temple, soit d’une chapelle privée de la villa fouillée. Trois statuettes sont entières et remarquables par la qualité de leur facture, en tôle d’argent martelée, rehaussée d’une dorure sur le liséré des vêtements, les diadèmes et les fruits : un Apollon Hélios, nu, tenant un petit globe, une Fortuna, une Abondance. Les autres statuettes sont fragmentaires.
Les bijoux sont également remarquables, notamment un collier alternant des perles cylindriques en émeraude et des maillons en torsade d’or (dit nœud d’Héraclès). Par leur facture, ces bijoux sont classés comme des productions gallo-romaines du IIIe siècle. Une recherche sur l’origine des émeraudes du collier a abouti à un diagnostic inattendu. Après examen de leurs inclusions, les émeraudes de Vaise se sont révélées extraites d’un petit gisement de Pannonie, (actuelle Hongrie), exploité à l’époque romaine et épuisé depuis.
Les mosaïques
Mosaïque du combat d’Eros et de Pan, trouvée en 1670 montée du Gourguillon. Elle date de la première moitié du IIIe siècle. Eros sort victorieux de ce combat et symbolise la supériorité du sentiment amoureux sur la force bestiale.
Bacchus-Dionysos l’indien, dieu du vin, est connu pour avoir fait un grand voyage jusqu’en Inde, pays qu’il conquit. Il est représenté avec un cortège triomphal, accompagné d’animaux exotiques comme la panthère.
Tout autour de la mosaïque on voyait les 4 saisons dont deux sont conservées : l’hiver et le printemps. Datant du IIIe siècle, elle fut découverte en 1911 à Fourvière.
Mosaïque du cirque : plusieurs moments de la course de chars sont figurés. Elle fut découverte en 1806 rue Jarente.
Cette mosaïque couvrait le sol d’une grande pièce de réception d’une maison de Vienne, au IIe siècle. Le tableau principal représente Hercule ivre, tenant sa massue de travers et soutenu par deux personnages qui appartiennent au cortège de Bacchus. Bacchus est souvent représenté.
L'exposition temporaire
En ce moment, le musée abrite une exposition temporaire, présentée du 4 octobre 2011 au 22 avril 2012 : "Médecine et santé à l’époque romaine". Franchement, je suis restée bluffée. Carrément incroyable ! Les instruments, la pharmacopée, les spécialisations étudiées (comme la chirurgie, la gynécologie, l'ophtalmologie par exemple) nous montrent bien que déjà, à l'époque, Hyppocrate n'avait pas grand chose à envier à certains de nos médecins contemporains...
Non seulement ils faisaient appel à la chirurgie, à la médecine traditionnelle, mais aussi à des médecines douces. Il faut savoir mieux regarder, et ce qu'ils appellent par exemple des "amulettes" sont en réalité des pierres gravées particulières (comme le jaspe) faisant partie de la lithothérapie.
Le caractère paradoxal de la civilisation romaine, à la fois proche et très éloignée de la nôtre, ressort particulièrement lorsqu’on s’intéresse à la médecine. Évoquer Rome et son empire, c’est faire revivre un monde où l’espérance de vie est limitée, la mortalité infantile élevée, où une banale infection peut être mortelle, où enfin religion et magie viennent souvent au secours de la science.
Mais c’est aussi une civilisation qui connaît les traités de médecine hérités des Grecs, où les praticiens nombreux, surtout en milieu urbain, sont souvent spécialisés et disposent d’instruments perfectionnés. Ils savent réduire les fractures, soigner les plaies et même opérer la cataracte. Un monde comparable au nôtre par le souci de l’hygiène du corps, de la salubrité des villes ou de la qualité de l’eau.
Cette exposition de 600 m2 présente les pratiques des hommes et des femmes médecins de l’Antiquité, les maladies et les remèdes ainsi que le recours à la religion et la magie. Un rassemblement inédit de pièces de collections (près de 400), pour certaines exceptionnelles, provenant de prestigieuses collections européennes.
Les photos sont interdites dans la section des expositions temporaires, mais nous pouvons avoir un aperçu de l'expo ici.
Le relief d’Esculape et Hygie aux serpents, sculpté en 144, prêté par le Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre, m'a fortement impressionnée. Ne voit-on pas l'eau, sortie de la gueule des serpents, purifier le plat de nourriture tenue par Esculape et Hygie, le masculin et le féminin ? La symbolique est énorme.