L'église Saint-Paul, située sur la rive droite de la Saône, au pied de la colline de Fourvière, est l'une des trois plus anciennes églises de Lyon actuellement conservées.
Le quartier, tout proche de la cathédrale, fut longtemps un centre commercial et financier très important. Lorsqu'on la découvre, elle aparait juste en dessous de la basilique de Fourvière. Sept de ses autels ont été dédiés à la vierge.
Une tradition attribue à Saint Sacerdos, évêque de Lyon de 549 à 552, la fondation d'un monastère d'hommes en ce lieu où s'élevait auparavant un autre édifice religieux. C'était sous le règne de Childebert et de sa femme Ultrogothe (j'adore...) qui avaient établi non loin de là un hôpital sous le vocable de Notre-Dame de la saulnerie, le premier hôtel-Dieu, appelé ensuite Saint-Eloi.
Au VIIIème siècle, le monastère, en cette époque difficile et troublée, eut beaucoup à souffrir, en particulier au passage des armées. Heureusement, Leidrade, archevêque de Lyon de 798 à 814, "remit en état la maison de Saint Paul" selon ses propres termes. C'est le temps de la renaissance carolingienne qui effaça les traces des dévastations des siècles précédents.
Pour assurer la restauration spirituelle et morale, ainsi quue l'évangélisation, il remplaça les moines par un chapitre d'une vingtaine de chanoines. Plus tard, au XIème siècle, quand les paroisses furent organisées, elle devint église paroissiale.
Au temps de la réforme grégorienne, Hugues 1er, archevêque de Lyon de 1081 à 1106, demanda que l'église collégiale fut reconstruite, car elle était à nouveau en très mauvais état. Pour permettre l'entreprise, il fit des dons importants, et la générosité des paroissiens compléta le patrimoine foncier qui assura la continuité des travaux.
Nous ne savons pas ce qui reste des églises primitives, tout en remarquant que la présence d'arases de briques dans les façades Nord et Sud du transept rappellent les constructions carolingiennes. Le choeur avec sa coupole, la croisée du transept, la nef datent du XIIème siècle, en style romano-byzantin.
Les voûtes d'ogives furent posées au XIIIème siècle. Le cloître qui bordait l'église fut démoli plus tard pour permettre la construction de chapelles sur les bas-côtés.
Le clocher date de 1440. ( La flèche fut remplacée en 1875, sa couverture refaite en 1982.). Le portail roman fut remplacé en 1648 par un portail d'ordre dorique (puis en 1877 dans un style néo-classique).
De nombreux travaux furent faits en 1653. Mais vers 1780, l'aspect de l'église fut complètement changé. L'abside centrale fut allongée. L'église fut restaurée tout au long du XIXème siècle.
A l'emplacement de l'actuelle place Gerson existait l'église Saint-Laurent, qui fut reconstruite en 1250, puis de nouveau en 1635, entièrement détruite par un incendie en 1793.
De forme basilicale, l'église mesure 45m de long par 16m de large. La coupole du XIIème siècle comprend deux dômes octogonaux superposés. Le lanterneau a été posé en 1833.
De la place Gerson, on entre par la porte Saint Laurent, du XIIème siècle, qui donnait accès à un passage couvert conduisant à l'église du même nom. L'arcivolte en plein cintre, d'époque romane, est formé de trois voussures décorées. Au tympan a été placé au en 1987 le moulage d'un bas-relief en marbre actuellement au musée Gadagne. Il provient du cloître de l'église et était près du tombeau d'un certain Richard. On retrouve des pierres romaines de réemploi à caractères très lisibles.
Les corniches des toits sont soutenues par des modillons à la décoration variée. Il me semble y voir les différentes phases du grand-oeuvre.
La nef comporte quatre travées délimitées par quatre piliers avec chapiteaux sculptés de feuillage ou de têtes humaines. Une frise court au-dessus des arcs. La voûte est soutenue par des croisées d'ogives ornées de fleurs dorées et par des arcs doubleaux.
Les chapelles latérales datent du XVème siècle. La seconde à droite est originale : sur la voussure de l'arc ogival sont sculptés huit médaillons. Les deux du bas, de chaque côté, portent les armoiries des donateurs. Ensuite, en partant de la gauche, on trouve des anges chantant et jouant d'un instrument : de la cornemuse, de l'orgue, de la harpe, du théâtre, du luth, de la trompette.
Dans la chapelle suivante, les ogives de la voûte sont curieusement ornés de têtes d'anges.
La croisée du transept est dominée par une coupole sur trompes dont les arcs se rejoignent en faisceau à la clef de voûte curieusement ornée d'une colombe dorée pendante. Sous la voûte sont des fenêtres séparées par une série d'arcades romanes ornées de chapiteaux sculptés.
Le choeur se termine par une abside en cul de four. Restauré en 1899, ses pilastres cannelés ont été remplacés par des peintures.
La chapelle Sainte-Marguerite fut fondée en 1400 par jean de Precieu. C'est en cet endroit que je me suis sentie le mieux. Peut-être parce qu'avant se trouvait là le cloître des bons moines...
La chapelle des fonds baptismaux date du XVème siècle. L'écusson au plafond est celle du maitre d'oeuvre, Jean Palmier...
Ce qui était la chapelle de Notre-Dame et des trois rois fut très réduite à cause de l'élargissement de la rue. Elle est devenue la chapelle de Jean Gerson.
http://www.lyon-evasion.com/indexeglisestpaul1.htm