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lieux sacrés
21 septembre 2016

Gavrinis

 

Gavrinis 18Après le Maeshowe orcadien et Newgrange irlandais, voici enfin le Gavrinis breton. Depuis le temps que j’avais envie de m’y rendre, avec un sentiment d’urgence ! Et malgré les touristes (peu nombreux il faut bien l’avouer) et la guide obligatoire (fort intéressante car érudite et très gentille au demeurant), la visite fut très agréable.

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 2Comme Er Lannic, l’ile de Gavrinis, rocher granitique de 750 m de long, de 400 m de large et de 24 m de haut à son point culminant, était reliée au continent lors de la construction du cairn primitif.

 

 

 

 

 

Gavrinis carte 2La colline dominait les cercles de pierres en contrebas, de l’autre côté de la rivière de Vannes qui, au fil du temps, forma des gorges profondes dans lesquelles virent s’engouffrer les eaux des marées. C’est peut-être de là que l’ile tient son nom, du gaélique inis, l’ile (enez en vieux breton), et du vieux celtique govero, associé à l’idée de ravin, de torrent encaissé, d’où provient le français gouffre. Ce serait alors « l’ile du gouffre ».

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 3Ou bien aussi du vieux celtique gabelo, avec l’idée d’une fourche ou d’une île entre les bras de deux rivières. L’ile de Gavrinis étant bordée à l’ouest par la rivière d’Auray, et au sud par celle de Vannes, le nom de « ile située entre les bras des rivières » serait conforme à la situation géographique.

 

 

 

 

 

Gavrinis 13Mais… la première mention de l’ile connue remonte aux XIIe et XIIIe siècles, où l’on parle de Guirv Enes en 1184 et Guerg Enes en 1202. En gaélique, le sens de guerg est actif, agissant, énergique, celui de gwerg efficace, performant. Ce serait dans ce cas pour certains « l’ile travaillée, ou cultivée ». Je vois un tout autre sens, lié aux énergies naturelles du lieu activées.

 

 

 

 

 

 

 

 

Historique

Gavrinis 20Les archéologues ont retrouvé une partie de la trame de l’histoire de l’ile, les documents écrits en parlant étant très rares. Ils font remonter la construction primitive d’un premier cairn vers 3500 avant notre ère (donc plus ancien que Newgrange avec 3000 et Maeshowe avec 2750).

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 22Les fouilles du parvis ont mis à jour le sol néolithique, dans lequel se trouvaient des fosses remplies de matière organique et de dreikanters en quartz (galets érodés par l’action du vent) qu’ils pensent avoir été utilisés pour graver les pierres du cairn (pour rappel, la façade de Newgrange est faite de galets de quartz blanc). Furent aussi retrouvés des trous de poteaux, indiquant qu’une structure en bois se trouvait devant l’entrée.

 

 

 

 

 

Gavrinis céramique 1Des traces de combustion de ces pieux ont été conservées par l’apport massif de terre et de pierres ayant recouvert le tout, condamnant l’entrée mais en même temps protégeant ce témoignage d’un incendie volontaire et d’une dissimulation du cairn vers – 3000. L’ile fut fréquentée plus tard par des gallo-romains, pour preuve les amphores et les céramiques sigillées retrouvées sur le tumulus.

 

 

 

 

Jacques-Molay 1Au XIIe siècle, les Templiers (la tradition parle de moines rouges, nom attribué aux Templiers en Bretagne) y installèrent un monastère. Au XVIIe siècle, l’ile fut achetée par Nicolas Fouquet, surintendant des finances de Mazarin.

 Fouquet 1a

 

 

 

 

 

 

Gavrinis dessin 1En 1801, le propriétaire, le docteur Cauzique, défricha les terres, arasa les derniers vestiges du monastère afin d’y construire une ferme. Il dégagea le tumulus et découvrit la chambre du dolmen. Depuis, les campagnes de fouilles se succédèrent.

 

 

 

 

Zacharie Le Rouzic 1Zacharie Le Rouzic fit une première restauration en 1930. Le monument fut racheté par de département du Morbihan en 1961 et fut classé aux Monuments Historiques. Charles-Tanguy Le Roux, dans les années 80, restitua le monument dans un état proche de celui d'origine.

Gavrinis_6a

 

 

 

 

 

Description

 

Gavrinis plan 6aGavrinis, c’est un tumulus presque circulaire de plus de 50 m de diamètre, recouvrant un cairn quadrangulaire aux angles arrondis qui contient un dolmen à couloir à chambre simple de près de 16 m de long (tumulus : éminence artificielle composée de pierres et de terre, le cairn étant fait uniquement de pierres et le tertre de terre).

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 5aLe cairn, constitué d’un amoncellement de pierres locales (granite clair à grain fin) et de terre sableuse, mesure plus de 30 m de diamètre et atteignait 6 m de hauteur. Il fait partie des cairns à degrés, et mis à part son sommet, reste pratiquement intact.

 Gavrinis 15

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 19L’arrière est recouvert de terre, alors que l’avant, dégagé, laisse au jour la façade de 28 m le long constituée d’un parement en pierre sèche réalisé avec soin et dont l’inclinaison atteint 70°.

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 23Au milieu de la façade, le couloir du dolmen s’ouvre par un trilithe. Orienté vers le lever du soleil au solstice d’hiver, il est long de plus de 13 m, large de 1,30 m et haut de 1,50 m (largeur et hauteur constantes mis à part un léger étranglement au centre).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis plan 4a

Il est constitué de 23 dalles de pierre posées verticalement dans une rigole de fondation, sorte de tranchée de 40 cm de profondeur creusée dans le sous-sol, soigneusement juxtaposées, 12 côté nord/est et 11 côté sud/ouest, surmonté de 9 dalles de couvertures.

 

 

 

Gavrinis 28Sa taille (le plus grand connu en Bretagne) par rapport à la chambre est remarquable, ce qui laisse à penser que sa fonction de « passage » est importante.

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 29Ce qui semble confirmé par les dalles du sol : une pierre de seuil à l’entrée, plusieurs paliers clairement indiqués et une pierre de seuil à l’entrée de la chambre (dommage, ce n’est plus la vraie : elle fut remplacée par un moulage afin de protéger les dessins et surélevée pour en montrer le décor aux touristes).

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 54aLa chambre, trapézoïdale, mesure 2,55 m de long et de  2,10 m à 2,45 de large pour une hauteur de 1,70 m.  Elle est formée de six orthostates, d'une dalle de couverture en orthogneiss (la dalle la plus importante du dolmen) et d’une dalle au sol, plus haute d’1 m que l’entrée du couloir, posée sur un remblai d’environ 80 cm de pierraille et de sable, comme le sol du couloir.

 

 

 

 

Gavrinis 49L’orientation générale du dolmen est donc celle du lever du soleil au solstice d'hiver. En fin d’année effectivement, les rayons du soleil frôlent le bas de la paroi sud/ouest du couloir jusque dans la chambre. Mais ils sont arrêtés par le linteau de l'entrée avant d’arriver dans l'axe du solstice. J’aimerais qu’un archéoastronome fasse le point là-dessus. 

 

Gavrinis 12a

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 17Bien que le monument soit considéré comme funéraire, aucun artéfact en relation directe avec la mort ne fut retrouvé à Gavrinis. Aucun ossement n’y fut déposé avant qu’il ne soit condamné en – 3000. Ce qui veut dire que cet endroit n’est pas une sépulture.

 

 

 

 

 

 

Les pierres gravées

 

Gavrinis plan 5

Gavrinis 27Les dalles verticales du dolmen, les orthostates, dégrossies et régularisées par martèlement, sont en granite clair local, sauf deux, côté nord/est, en quartz. Elles sont gravées d’un décor que je qualifierais de magique, sauf cinq d’entre elles au début du couloir (n°1, 2, 27, 28, 29) et une en quartz (n°7), restées brutes. Ce qui nous fait, avec la pierre de seuil de la chambre, 24 dalles gravées.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 50Le décor  (ressemblant aux décors de Newgrange en Irlande) fut exécuté, d’après les archéologues,  par piquetage sur les orthostates à l’aide de galets à facettes en quartz (dreikanters), retrouvés lors des fouilles sur le parvis. Les motifs font preuve d'une grande homogénéité, et sont formés le plus souvent d'arcs de cercles concentriques et de spirales (voir la symbolique en cliquant sur le mot). Il apparaît aussi parfois des chevrons et des losanges.

 

Gavrinis dreikanter

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 41Plusieurs thèmes ont été détectés, comme des haches stylisées, des écussons simples ou complexes, des crosses, des cornes, des serpents, des arcs et des flèches.

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 43Lors des fouilles récentes, il est apparu que les faces cachées des orthostates étaient aussi gravées : des représentations de haches emmanchées, un écusson quadrangulaire, furent retrouvées.

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 36Certains archéologues, comme Serge Cassen, ont essayé de traduire ces signes gravés, considérant qu’ils formaient une écriture ornementale racontant une histoire mythique ou symbolique. Le serpent (voir la symbolique en cliquant sur le mot)serait la représentation du monde souterrain (l’incarnation de l’esprit dans la matière, maitrisant la vie et la mort, l’initiation), les écussons celle d’une déesse-mère, les crosses celle de l’autorité (pasteur, évêque), les haches celles de la force destructrice et de l’axe du monde (elles ouvrent ce qui est fermé ou secret, elles séparent et trient) et les cornes celle d’une divinité taurine associée à la déesse-mère (croissant de lune, porté par le taureau, symbole de la grande déesse, de la fertilité, de l’abondance, de la création).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 40Ainsi, la première dalle sur la gauche (senestre, féminin) en rentrant (n°26) porte un écusson complexe garni de lignes concentriques, alors que son rostre sommital et ses boucles latérales sont entourés d’auréoles successives centrifuges. Au sommet des auréoles du rostre, un nouveau rostre auréolé, comme une émanation du premier formant un couple divin mère-enfant (Isis-Horus, vierges noires).  Associé au taureau, on se rapproche de la symbolique des vierges noires…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 11aSur la dalle n°8, sur la droite (dextre, masculin),  un écusson est entouré à gauche par une crosse et à droite par une hache, comme si la déesse était parée de ces attributs (la Crosse-Héqa et le Fléau-Nekhekh du pharaon ? Le rostre pourrait alors représenter l’Uraeus).

 

 

 

 

 

Gavrinis 56Sur la dalle n°21, à gauche, se trouvent 18 lames de haches d’apparat, dont 10 sont présentées par paire. Certaines haches ont été retrouvées sciées longitudinalement en deux, formant deux demi-haches symétriques. Séparation de l’unité en deux ? Mis à part un acte symbolique fort, on ne voit pas pourquoi les hommes de cette époque se seraient donné tout ce mal…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 57Sur la dalle n°24, qui fait un peu saillie au milieu du couloir, les deux lames de hache, l’arc et les flèches sont présentés comme une mise en garde. Serge Cassen fait un travail formidable, tout ça me parle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 55Certaines décorations semblent avoir été réalisées avant la construction du dolmen. L’orthostate n°14, par exemple, a été tronqué afin de s’insérer parfaitement  dans la construction, et les dessins, un champ de crosses, l’ont été par la même occasion. Donc… bizarre quand même de graver une pierre dehors (cf les deikanters)  pour s’apercevoir ensuite qu’elle n’a pas la bonne taille, non ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 52aLors des fouilles des années 80, Charles-Tanguy Le Roux dégagea le dessus de la dalle de couverture de la chambre (3,70 m de longueur sur 3,10 m de largeur et 80 cm d’épaisseur, pesant 17 tonnes) et fit une découverte intéressante : elle était gravée, sur sa face cachée, d’une hache-charrue tronquée, d’un bovidé et des cornes d’un deuxième bovidé.

 

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 10a

 

 

L’archéologue raccorda la pierre à la dalle de couverture du dolmen de la Table des Marchands à Locmariaquer… Les deux parties correspondaient parfaitement. C’était l’amorce d’un grand menhir de 14 m de haut dont la partie sommitale fut retrouvée dans le dolmen d’Er Grah.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 31La pierre la plus  mystérieuse reste l’orthostate n°18, à gauche en rentrant dans la chambre. Elle présente, au-dessus de deux spirales gravées, une cavité centrale avec deux arceaux, due à l’érosion d’un défaut naturel de la pierre. Pourquoi cette dalle a-t-elle été choisie ?

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 37Plusieurs explications ont été données, jamais satisfaisantes pour moi qui sent une relation de cette pierre avec la naissance. Jusqu’à ce que je tombe sur le site d’Olivier Manaud et Cécile Barrandon, chercheurs au CNRS et spécialistes des rapports musique-architecture-acoustique. Ils ont déjà, par déduction après leurs mesures, retrouvé l’existence d’une coudée mégalithique de 0,43 m qu’ils désignent par la lette M comme module de base :

 

« Manifestement un module de construction, une sorte de coudée a servi à l’élaboration de l’édifice. Il y avait donc probablement une canne d’arpenteur, un étalon de mesure. Il semble plus petit qu’à l’époque de l’Antiquité ou du Moyen-âge, mais ceci est sans doute fonction de la morphologie et de la taille des hommes de cette époque »

 

 

 

 

 

 

Gavrinis 4847 Longueur de la chambre = 6M = 2,6 m

Largeur de la chambre = 5M = 2,15 m

Hauteur de la chambre = 4M = 1,7 m

Largeur maximum du couloir = 3M = 1,3 m

Largeur minimum du couloir = 2M = 0,86 m

Longueur totale intérieure = 35M = 15 m

 

 

 

 

 

 

 

 

Leurs recherches les ont amenés à ces conclusions et ces questionnements :

  1. L’existence d’un module de construction. Sa valeur (43cm) correspond à deux fois la distance inter-aurale, et qui, inévitablement à une incidence auditive.
  2. La deuxième chose intéressante c’est la plage de fréquences indicative que donnent les deux calculs (entre 400 et 680 Hz). Ce sont des fréquences accessibles à la tessiture vocale masculine et féminine, avec une préférence pour la voix des femmes.
  3. Les acteurs des rituels chantés n’étaient ils pas des femmes ? Ou du moins, les orifices dans la dalle n°18 n’ont-ils pas été conçus pour la voix des femmes ?
  4. Y avait-il des rites pour les hommes et d’autres pour les femmes ?
  5. Le point acoustique identifié très clairement au niveau de la dalle n°15 ne correspond-il pas à un emplacement rituel particulier ? La personne avançait-elle de manière initiatique par trois paliers successifs (dalles n°5, puis n°8, puis n°15) pour arriver dans le fond de la chambre ?
  6. L’initié ou le patient était-il en position debout ou allongée au niveau de la dalle n°15 ? En effet, la position allongée sur le dos au niveau à cet emplacement est particulièrement saisissante au plan des perceptions acoustiques.
  7. Les actes de chants dans ce lieu avaient-ils une fonction initiatique ou thérapeutique ? Avaient-ils une fonction pour les accouchements ? Le fait que le site se trouve enfouis sous terre permet-il symboliquement de soulever cette hypothèse ?
  8. Pour l’ensemble des prises de son, nous sommes arrivés très vite à une saturation auditive très puissante lorsqu’on arrive aux fréquences de résonance. Ceci est particulièrement identifiable à des emplacements donnés de l’édifice. (Le lieu où le phénomène est le plus puissant est auprès de l’orthostate n°15). C’est là que nous avons choisi de positionner les micros. On notera que cela correspond aux orthostates où sont gravés des haches ou des crosses.
  9. Une nette différence entre les résonances de la voix chantée dans ou hors des orifices.
  10. Un renforcement très caractéristique de l’harmonique de basse fréquence pour la voix féminine lorsqu’elle est chantée dans l’orifice. Ceci accentue l’énergie de l’acte vocal et lui donne une force particulière, quasi impossible à obtenir de manière ordinaire. Ce type d’harmonique est ordinairement la caractéristique de la voix masculine. On observe aussi dans le surgissement d’harmoniques très aigues autour de 2000Hz et 3500Hz, un peu comme lorsqu’on passe le doigt humide sur un verre de cristal.
  11. A l’inverse pour la voix masculine, le fait de chanter dans l’orifice amenuise l’harmonique basse fondamentale. Il n’y a pas quasiment pas de surgissement d’harmoniques suraigües, sauf à la fréquence 418Hz.
  12. Les zones acoustiques particulières sont au niveau de la dalle n°15 et de la dalle n°8, où l’énergie sonore est très forte.

 

Gavrinis 27Incroyable. Pour moi, ils ont retrouvé par le son les différents paliers énergétiques amenant à la chambre, quelques fonctions du lieu comme les vibrations émises par une voix féminine dans le trou de l’orthostate n°18 qui provoquera un accouchement (la renaissance symbolique de l’initié), l’utilisation du sanctuaire par des femmes…

 

Gavrinis 38

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

zen 1aAutre chose peut-être… Peu de gens font le rapprochement des gravures de Gavrinis avec les dessins bien connus des jardins zen, faits au râteau dans le sable ou le gravier, autour de rochers, en imitant de l’eau. « Originaires de Chine, ils symbolisaient le paradis dans le monde. Selon les anciennes légendes, ce paradis trônait au sommet de la grande montagne, dans les îles lointaines au milieu de la mer, où se trouvait l'élixir de longue vie qui permet d'accéder à l'immortalité. Ils  étaient considérés comme des lieux magiques, représentant  un cosmos miniature dans lequel on cherchait à recréer l'image d'une nature idéale, compromis constant entre les dimensions esthétiques et symboliques allant toujours vers la simplicité ».

 

 

zen 3aAu fil du temps ces jardins passèrent dans la culture japonaise. « Il sortit alors l’image de la montagne sacrée, de l’ile où vivent les immortels représenté par un gros rocher, puis de deux rochers, un plat et un élevé symbolisant une tortue et une grue (la longévité et le bonheur). Le sable était ratissé en partant du levant au couchant, les lignes ondulantes représentaient des vagues et des courants, circulant autour des rochers ou des îlots. Puis les rochers devinrent la demeure des Kami, des divinités représentant les éléments de la nature (Amaterasu étant la déesse primordiale du soleil), les animaux ou les forces créatrices de l'univers, ou des esprits de personnes décédées ».

 

zen 4aL’art du jardinage, art sacré et ésotérique devenu abstrait, était transmis oralement par un maître à ses élèves. Les rares manuels étaient conservés secrètement et très peu diffusés. La symbolique de ces jardins n’est pas si éloignée de celle de notre sanctuaire breton finalement. Paradis allégorique posé au sommet de sa colline sacrée, séparé de la terre des hommes initiés par la rivière qui sera la frontière entre le spirituel et le divin, il porte l’essence primordiale féminine de la création, de la naissance du monde… Nous ne sommes pas si éloigné de Gavrinis.

 

 

 

 

Gavrinis 8a

 

http://www.larmorbaden.com/tourisme/sites-a-visiter/ile-de-gavrinis

http://www.culture.gouv.fr/fr/arcnat/megalithes/fr/index.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cairn_de_Gavrinis

http://lespierresquichantent.over-blog.com/2014/10/echo-graphie-du-cairn-de-gavrinis.html

http://dbiette.free.fr/archeam2/arch2trubert6-11.htm

 

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20 septembre 2016

Er Lannic

 

Gavrinis Er Lannic 1Le bateau nous transportant depuis le petit port de Lamor-Baden a bien raison de passer au large de la petite ile d’Er Lannic en premier lieu. Car à mon avis, si on veut ouvrir la porte de Gavrinis…

 

 

 

 

 

Gavrinis carte 1

Gavrinis Er Lannic 2En breton, Er Lannic signifie la petite lande. Cette petite ile ronde d’à peine un hectare, en pente douce au sud/est, porte deux enceintes mégalithiques (cromlech) en partie immergées datées de 3500 ans avant notre ère (d’après les gravures en forme de hache retrouvées sur certaines pierres, typiques de l’art pariétal de cette période).

 

 

 

 

Gavrinis Er Lannic 10A l’heure actuelle, il est interdit d’y accoster puisqu’elle est, suite à un arrêté de protection du biotope en 1982, déclarée réserve naturelle ornithologique (site de nidification pour les goélands bruns, argentés et marins).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis Er Lannic 6Les menhirs d’Er Lannic furent classés Monuments Historiques en 1889. Les dernières fouilles en 1992 puis en 2006 font état de 119 pierres dont 65 pour l'enceinte nord et 30 pour l'enceinte sud, le reste étant composé des pierres situées à la jonction des deux cercles et de quelques unes, bien plus grosses, à l’est et à l’ouest, reposant au fond de l’eau. Certaines d’entre elles portent des gravures, traits verticaux, haches, et même des cupules alignées formant, d’après l’archéologue Zacharie Le Rouzic, la constellation de la Grande Ourse.

 

 

 

 

Gavrinis Er Lannic plan

Gavrinis Er Lannic 12Les pierres de l’enceinte nord, sur l’ilot, forment un hémicycle d’environ 50m de diamètre et 52 m de profondeur (forme sub-quadrangulaire évasée).

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis Er Lannic 16Le plus haut menhir, de 4,40 m de hauteur, est situé dans l’axe médian du lever du soleil au solstice d’hiver, les autres ont une hauteur qui varie entre 1,20 et 1,80 m.

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis Er Lannic 11Ces pierres, accolées, ont été relevées par Le Rouzic entre 1923 et 1926. La position des pierres retrouvées sous l’eau laisse le doute quand à la forme de l’enceinte, qui pourrait être ovoïde et non en fer à cheval.

 Gavrinis Er Lannic 13

 

 

 

 

 

Gavrinis_Er_Lannic_15L’enceinte sud, tangente à la première, se trouve immergée. Toutes les pierres, séparées par des espaces réguliers, ont une hauteur constante de 4 m, mises à part celles des deux extrémités, plus grandes (l’une, brisée, faisait 8,20 m de haut). L’hémicycle fait 60 m de diamètre, et l’ouverture est orientée plein est, dans l’axe du lever du soleil aux équinoxes. A la jonction des 2 enceintes, plusieurs grosses pierres semblent appartenir à un petit cercle.

 

 

 

 

Gavrinis Ciste (coffre mégalithique)Les fouilles ont permis de retrouver un nombre impressionnant d’artéfacts : des trous de poteaux de bois (des traces primitives d’habitations), des coffres mégalithiques (sépulture individuelle, de petites dimensions, se présentant sous la forme d'un caisson de dalles de pierre où se fait un dépôt votif ou funéraire),

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis Er Lannic 17des pots et des vases, des silex et des polissoirs, percuteurs, broyeurs, des meules et os incérés, des haches polies. Tout cela est conservé au musée archéologique de Carnac. Les plus vieux éléments sont datés par les archéologues d’environ – 4 000 avant notre ère. L’enceinte nord vient se superposer à tout cela.

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis Carte niveau des océans dans le tempsD’après les archéologues et les géologues, l’ile était reliée au continent lors de la construction de la première enceinte. niveau Les menhirs ont apparemment été érigés alors que le niveau de la mer était inférieur d’au moins 6 m à celui d’aujourd’hui. Er Lannic était alors une colline entourée des rivières de d’Auray et de Vannes dans laquelle se jetait celle du chenal de Saint-Léonard.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gavrinis Er Lannic 8Toujours d’après les archéologues, l’endroit fut d’abord un site d’habitation devenant industriel (fabrication d’outils en silex), puis un sanctuaire avant de finir en nécropole. A moins que ce ne soit tout cela en même temps ? Dans la vision que j’ai eue, Er Lannic était au départ un centre sacerdotal comparable à celui que l’on trouve aux Orcades.

 

 

 

 

 

Gavrinis Er Lannic 4Sauf que cette fois les officiants… étaient des officiantes. Je les ai imaginées vêtues de blanc, se tenant par la main, tournant autour des pierres en chantant avant de se rendre au sanctuaire de Gavrinis…

 

 

 

 

 

 

Gavrinis Er Lannic 18

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Er_Lannic

http://archeo.douar.mor.free.fr/er-lannic.htm

http://www.lieux-insolites.fr/morbihan/er%20lannick/lannic.html

https://scathcraft.wordpress.com/2013/03/29/gavrinis/

http://locmariaquer.info/f837_Arzon,Er%20lannic,Hent%20Tennt.htm

14 septembre 2016

Stage au Puy-en-Velay

Après le Brionnais, voici le Velay ! Le Puy, ville mystère d'où part le chemin secret de Compostelle, ville aux mille visages, ville aux éternelles énergies issues du feu des volcans et de l'eau de la mer.

le prochain stage se fera les 10 et 11 juin, en espérant, comme pour ma dernière visite, qu'il fasse chaud et qu'il n'y ait pas de vent. Pourquoi ? Parce que c'est la condition impérieuse pour que les portes de l'escalier central de la cathédrale qui amène directement dans le choeur par en-dessous (chose unique au monde), soient ouvertes. Et là...

 

En voivi la présentation :

"Anicium, autrement dit Le-Puy-en-Velay, fut le centre sacré du sud de la Gaule. Nous verrons comment ce lieu, utilisé par les Celtes, et bien avant eux par le peuple des mégalithes, est devenu, avec Chartres, le plus ancien sanctuaire marial de France. Nous verrons aussi comment Godescalc, évêque de la ville en 936, remit en place le pèlerinage bien connu de Compostelle, comment il fit construire sur le mont Aiguilhe un sanctuaire dédié à saint Michel. Nous irons à la rencontre de la Vierge Noire de la cathédrale, et nous découvrirons les lois qui régissent ces statues particulières, les Dames de Sous-terre et leur pouvoir de transformation. Nous porterons un regard nouveau sur le message des sculptures de la cathédrale, sur la présence du temple de Diane, sur les légendes qui parlent en couvert de l’histoire réelle du sanctuaire.

Le-Puy-en-Velay est célèbre pour ses paysages volcaniques montrant la puissance des énergies naturelles de la Terre, pour son sanctuaire dédié à la Vierge, pour celui bâti en l’honneur du plus célèbre des archanges. Nous verrons que les trois sont intimement liés."

 

Stage Le Puy 1

Stage Le Puy 2

Stage Le Puy 3

14 septembre 2016

Stage en Brionnais

J'ai eu le plaisir et le privilège d'animer un stage sur la symbolique romane avec Jacques Bonvin dans cette merveilleuse région qu'est le Brionnais. Et bien ça y est, on repart !

Si la perspective de passer un moment avec nous vous semble intéressante, et pour plus de précisions, il vous faudra contacter l'ANGE :

Académie Nationale de
Géobiologie Environnementale
contact@academie-geobiologie.fr
Téléphone : (33) 05 63 32 06 18

ou vous rendre sur le site de Mosaïque ici et regarder dans les stages d'architecture sacrée. Sinon, vous pouvez laisser vos coordonnées en commentaire. Merci, et peut-être à bientôt.

Stage Brionnais 1

Stages_3

 

Neuilly_en_Donjon_21

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  • Symbolique. Voyage initiatique. Anciennes civilisations. Menhirs et dolmens, églises romanes et gothiques, cathédrales, cloitres, vierges noires et gardiens, sources, arbres, fontaines sacrées et temples. Tous les hauts-lieux énergétiques.
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