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lieux sacrés
30 septembre 2021

Notre-Dame de l’Hermitage

 

Les rochers à cupules

 

Notre-Dame de l'Hermitage 5En passant la dernière boucle de la départementale menant au sanctuaire de Notre-Dame de l’Hermitage, j’ai été attirée par un chaos granitique. La voiture garée, j’ai éprouvé cette sensation bizarre qui me prend à l’approche d’un lieu sacré.

Un petit sentier taillé au milieu des airelles confirme que l’endroit est fréquenté.

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 8Je décide de descendre un peu afin d’en trouver l’entrée : comme dans toute approche d’un sanctuaire, il nous faut grimper, suer, se fatiguer, se vider, pour pouvoir, une fois arrivés, se remplir. J’imagine donc que la voie partait du pied de la montagne.

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Notre-Dame de l'Hermitage 6Une fois l’entrée trouvée, je me faufile entre les blocs de granite. L’endroit, dédié au féminin, dégage une atmosphère douce, enveloppante, presque caressante quoique sévère.

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Notre-Dame de l'Hermitage 7

De profonds bassins, naturels ou creusés de main d’homme, se trouvent aux endroits les plus énergétiques, ce qui me laisse à penser qu’ils servaient à fabriquer l’eau lustrale nécessaire aux rituels de soins de nos anciens.

Voilà une belle approche avant d’arriver au sanctuaire marial.

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Historique

 

Notre-Dame de l'Hermitage 9Il semblerait que le sanctuaire de Notre-Dame de l’Hermitage et sa source ait été un lieu sacré depuis fort longtemps, comme en témoignent les pierres granitiques creusées de cupules que l’on trouve alentours et les légendes qui s’y rapportent.

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 12Quoi qu’il en soit, plusieurs églises se sont succédées près de la source, et les pèlerins, de plus en plus nombreux, incitèrent le prieuré de Noirétable, dépendant de Cluny, à construire sur place une grande église au XIVe siècle, sur l’emplacement actuel de l’église du cimetière. Elle était desservie par les bénédictins de Noirétable. En 1669 un grand monastère fut installé près des rochers de Peyrotine par les missionnaires du diocèse de Clermont. Le monastère prend le nom de « mission de Saint-Sauveur au désert » puis est rebaptisé « mission royale de Notre-Dame de l'Hermitage ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 26En 1746, un vaste bâtiment est érigé et le monastère devient noviciat, c’est-à-dire un centre de formation pour les futurs missionnaires. Durant la Révolution, les missionnaires étant partis, le monastère périclite et les bâtiments tombent en ruine. Mais les pèlerins ne lâchent pas l’affaire.

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 27Ce sont les prêtres missionnaires de la congrégation de la Salette qui restaurèrent les lieux à partir de 1889. Après leur départ au début du XXe siècle, ce sont les prêtres séculiers qui s’occupent du sanctuaire. Les pères de la Salette reprennent le monastère en 1925.

Notre-Dame de l'Hermitage 25

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 28En 1932, une nouvelle église est construite. En 1951, le bâtiment principal est incendié puis reconstruit. Depuis 2001, ce sont les sœurs de la Salette qui ont pris possession des lieux.

 

 

 

 

Les légendes

 

Notre-Dame de l'Hermitage Urfé 1La tradition dit que les druides officiaient en cet endroit et que, plus tard, la Vierge y apparut à un ermite voulant expier en ce lieu désert une grave faute commise. Quelle faute ? La légende affirme qu’au début du XVe siècle, Jean d’Urfé fut assassiné dans son château ainsi que toute sa famille, par des domestiques ayant eu connaissance de la présence d’une forte somme d’argent destinée à racheter la seigneurie de Crémeaux. A l’exception de leur dernier enfant, Antoine : celui-ci fut épargné car il choisit entre une pomme et une pièce en or qui lui furent présentées, le fruit. Les malfaiteurs furent arrêtés, jugés et soumis à la peine de mort sauf l’un d’entre eux qui réussit à s’enfuir. Il s’installa dans une grotte près de l’antique source sacrée des druides. C’est là que la Vierge lui apparut et le força à avouer ses fautes. Pris de remords, il se fit ermite afin de faire pénitence en ce lieu sacré. On dit parfois dans les campagnes que cette personne n’était pas l’un des serviteurs mais le vrai commanditaire de l’agression, un chevalier auvergnat, Robert, un ami cupide de Jean. Depuis, une trace de main ensanglantée, celle de Jean, est toujours visible sur une des pierres du donjon.

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage Urfé 2Qu’en est-il vraiment ? Un seigneur d’Urfé, descendant d’Arnould Raybe, à qui le sire de Beaujeu avait confié la tour de garde construite entre Saint-Marcel-d’Urfé et Champoly afin de surveiller les forteresses de son rival le comte du Forez, fut effectivement assassiné en 1418 dans son château ainsi que sa famille pour de l’argent. Il s’appelait Guichard, bailli du Forez et sénéchal du Quercy.

 

 

 

 

 

La-Bastie-d'UrféUne autre tradition raconte que cette histoire fut inventée de toutes pièces par la famille d’Urfé qui cherchait une excuse pour lâcher le château inconfortable afin de s’installer dans la plaine, à la Bâtie. Une autre, plus récente, dit que la trace indélébile de la main ensanglantée du sire d’Urfé se trouve encore sur l’une des pierres de son château qui se nomme aujourd’hui les cornes d’Urfé. En effet, le site servit durant des années de réservoir de pierres de taille et des pans des murs forment comme des cornes. 

 

 

 

 

Les rochers de Peyrotine

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 11En pénétrant dans la cour du sanctuaire, qui, mine de rien, se situe à 1112m de haut, je suis bien entendu attirée par les deux énormes rochers de granit blanc, dont l’un porte la statue de saint Joseph et l’autre une croix. Ils se nomment les rochers de Peyrotine, autrement appelés Perrotine ou bien encore Peiroboutine, ce qui signifie en patois la pierre des chèvres.

Notre-Dame de l'Hermitage 10

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 13Le premier est surmonté de la statue de saint Joseph tenant l’enfant dans ses bras, installée en 1873. A ses pieds, une petite niche creusée dans la roche abrite une statue de saint Roch. Près de lui, la cloche du campanile fut mise en place en 1873, date de la reprise du pèlerinage après la Révolution.

Notre-Dame de l'Hermitage 15

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 16

 

Notre-Dame de l'Hermitage 18Le deuxième se gravit en montant des escaliers taillés dans la roche, dont l’un sert de chemin de croix et l’autre porte le nom de scala sancta. L’escalier saint original se trouve à Rome, transporté selon la tradition du palais de Ponce Pilate à Jérusalem par Hélène la mère de l’empereur Constantin. Cet escalier de 28 marches fut, dit-on, gravi à plusieurs reprises par le Christ et donne des indulgences (100 ans par marche) à qui le monte à genoux. Celui de l’Hermitage, quant à lui, n’offre que 9 ans par marche, mais vu la rareté de ces escaliers dans le monde, on s’en contentera.

Notre-Dame de l'Hermitage 17

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Marie madeleine 2C’est à la base du rocher que se trouve la grotte de l’ermite, où une statue de Marie-Madeleine fut posée en 1667. Celle-là n’en est qu’une copie, l’originale ayant été transportée dans l’église de Noirétable.

 

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 20La roche semble effectivement dégager quelque chose de mystérieux. En arrivant au sommet, je suis frappée par la grande cuvette creusée au sol. Elle mesure près d’1 mètre 40 de diamètre. A l’intérieur, une cuvette plus petite est placée au centre.

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Des rigoles partent sur son pourtour. D’aucuns, les imaginatifs, prétendent que c’est un bassin que les anciens ont creusé à des fins rituéliques, d’autres, les rabat-joie terre à terre, que c’est la meule dormante d’un ancien moulin à vent. Et si les meuniers avaient arrangé un ancien bassin rituélique pour moudre du grain ? Hein ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chapelle de la source

 

Notre-Dame de l'Hermitage 23En partant de l’Hermitage, un sentier forestier nous emmène à l’ombre de ses sapins. La statue de saint Antoine de padoue me semble inopportune en ce lieu paisible et accueillant, ce franciscain qui, dénommé « le marteau des hérétiques », passa sa vie à prêcher contre les cathares. A moins que le commanditaire ait eu un grand besoin de retrouver une chose qu’il avait perdue. Nous descendons vers la gauche.

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Notre-Dame de l'Hermitage 32Une deuxième statue, de Jean le Baptiste cette fois, est posée sur une des rochers du chaos granitique qui prend tout le sommet de la montagne. Sur la pierre est peinte l’inscription suivante : « Je suis la voie qui crie dans le désert, je prépare la voie du Seigneur, rendez-droits ses sentiers, faites de dignes fruits de pénitence ». Le catholicisme est bien ancré.

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 30Le chemin arrive dans une prairie où se trouve la source miraculeuse et sa chapelle. C’est le cœur du sanctuaire. C’est ici, près de l’antique source sacrée, que, selon la tradition, la Vierge apparut à l’assassin de Jean d’Urfé. C’est cette eau que les anciens utilisaient à des fins thérapeutiques et magiques. L’eau coule sous la chapelle puis est canalisée jusqu’au bassin où les pèlerins peuvent la puiser. Très pure, rafraichissante, réconfortante, elle reste toute l’année à 6,7°.

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Notre-Dame de l'Hermitage 33Sur le pourtour du bassin ovale est inscrit « Mon âme a soif du Dieu vivant ». Ou peut-être bien de la Déesse des eaux qui fut certainement honorée en ce lieu.

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Notre-Dame de l'Hermitage 40La première chapelle date vraisemblablement du XIe siècle et depuis de nombreuses constructions se sont succédées. La chapelle actuelle, construite grâce aux dons de Just de Villechaize et de sa famille, date de 1896 et a été restaurée en 1969. A l’intérieur, des centaines d’ex-voto témoignent de la ferveur qu’inspire ce lieu. Une statue de la Vierge est transportée chaque année lors des pèlerinages du 15 août et du 8 septembre de l’église à cette chapelle.

 

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La chapelle du cimetière

 

Notre-Dame de l'Hermitage 38Du sentier forestier menant à la chapelle de la source, il suffit de prendre à droite et de remonter un peu pour arriver à la chapelle des Morts ou du père Gaschon, qui fut construite en 1890 sur les fondations de bâtiments plus anciens, dont la grande église du XIXe siècle. Le cimetière attenant fut créé alors pour recevoir les restes des chapelains et missionnaires de la Mission Royale.

 

 

 

La Vierge de l’Hermitage

 

Notre-Dame de l'Hermitage 3L’Hermitage possède plusieurs statues de Vierges. L’une d’entre elles me parait digne d’intérêt, puisqu’elle est romane et date du XIIIe siècle. Cachée pendant la Révolution puis oubliée, elle fut retrouvée en 1979.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Courpiere 2Ses mains immenses, la cathèdre et d’autres critères comme les légendes se rapportant à sa découverte pourraient en faire une prétendante aux Vierges noires qui sont très présentes dans ce coin de France, comme sa voisine de Vollore-Ville ou celle de Courpière. Mais l’enfant n’est pas assis dans son giron, il est debout sur ses genoux. Les couleurs ne sont pas les bonnes, les traits de la Vierge sont plutôt bonhommes. La statue ressemble plus à une interprétation naïve d’une Vierge antérieure.

ND de Vollore

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de l'Hermitage 1Cette Vierge a été mentionnée dans des écrits comme l’Étude historique sur l'ancienne Mission diocésaine de Clermont de l’abbé Randanne qui parle d’une ancienne statue qui se trouvait au XVIIIe siècle dans la grande église, ou comme le Registres des Insinuations ecclésiastiques qui mentionne un autel dédié à Notre-Dame de l’Hermitage. C’est au XVIIIe siècle qu’apparait une de ses représentations dans le Nouveau Missionnaire du Clergé du père Déat, supérieur des Missionnaires. La gravure de 1790 montre l’enfant debout sur les genoux de la Vierge.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame des NeigesL’abbé Randanne parle d’une autre statue située sous le rocher Peyrotine, vénérée en 1682 sous le nom de Notre-Dame des Neiges. La statue est une copie de celle d’Antoine Coysevox de l’église Saint-Nizier de Lyon. Cachée pendant la Révolution, elle reprit sa place en 1968.

Saint-Nizier de Lyon Vierge de Coysevox

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ND des NeigesUne autre Notre-Dame des Neiges se trouve tout près, à Vollore-Ville. Le culte de Notre-Dame des Neiges à Vollore est tardif, même si la légende de sa découverte possède des caractéristiques d’une Vierge noire : « en 1778, le cimetière fut transféré dans un champ voisin du village. Il fallut couper les arbres et dans le tronc d’un saule fut découverte une statue de la Vierge, debout, portant l’enfant. Elle fut portée dans l’église mais on la retrouva le lendemain près du saule coupé. Ceci arriva trois fois de suite. Pour finir, le 5 août, les villageois eurent la surprise de trouver le champ couvert de neige. La Vierge montrait qu’elle avait choisi sa place et ils durent construire une chapelle près du saule afin de la recevoir dignement. Dès lors les miracles se multiplièrent. Les malades souffrant des yeux et les enfants furent les plus privilégiés ». Cette histoire, inventée au XVIIIe siècle, ressemble bien trop aux miracles des Vierges noires pour être honnête.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de ForezIl me semble qu’il devait exister à l’Hermitage une statue primitive de la Vierge qui servit de modèle à celles qui lui ont succédé, ce qui est aussi la thèse soutenue par l'abbé Camin en 1912 dans La statue de Notre-Dame de l'Hermitage , étude historique et iconographique : « Nous pensons que l’Hermitage posséda dès le Xe ou le XIe siècle, sinon plus tôt, une statue miraculeuse par son origine, ou que la foule par sa piété rendit miraculeuse ; que cette statue fut remplacée, au XIIe siècle, par une autre qui était, au XVIIIe siècle, dans la grande église… » Serait-ce celle qui repose au Louvre ?

 

 

 

 

 

https://www.leroannais.com/patrimoine/sites-monuments/chateau-des-cornes-durfe/

https://www.notredame-hermitage-noiretable.fr/tourisme

http://roch-jaja.nursit.com/spip.php?rubrique65

http://forezhistoire.free.fr/images/hermitage-camin.pdf

http://www.lunetoile.com/2019/12/02/le-rocher-de-peyrotine-notre-dame-de-lhermitage-noiretable-42/

https://www.forez-info.com/encyclopedie/balade/135-balade-a-noiretable.html

https://www.notredame-hermitage-noiretable.fr/les-statuts-de-la-vierge

http://roch-jaja.nursit.com/spip.php?rubrique192

http://1jourphoto.canalblog.com/archives/2016/10/30/34498400.html

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7 septembre 2021

Le Menhir de Kerampeulven

 

Kerampeulven 2Proche d’Huelgoat, sur l’antique commune de Berrien, se dresse le menhir de Kerampeulven. C’est un bloc de granite porphyroïde local (granite incrusté de cristaux de feldspath) d’une hauteur d’environ 6 mètres.

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KerampeulvenLes environs du village (Plebs Berriun au XIe siècle), dont le nom est tiré d’un obscur saint gallois, Beryan, ou bien d’une sainte irlandaise inconnue, Berriona, sont occupés sans interruption depuis le Mésolithique (6 000 avant notre ère). Le nombre de tumulus témoigne d’une population dense.

Quant à Kerampeulven, (Ker-an-peulven, de l'ancien breton caer, forteresse, qui a donné ker, village, et de l'ancien breton peulvan, pieu de pierre), son nom veut tout simplement dire le village du menhir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kerampeulven 6Le menhir, en forme de fuseau, est situé au milieu d’un pré, entouré d’un bois. Il est daté par les archéologues de 2 000 ans avant notre ère.

L’explication donnée de son érection est qu’il aurait été mis en tête d’un vallon probablement sur l’emplacement d’une source aujourd’hui tarie, ou bien d’une limite de territoire, pour être vu de loin. Moi je dis que le culte de la source devait être vraiment important pour qu’elle soit signalée de la sorte, ou bien que les deux terres délimitées devaient appartenir à de très grands rois.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

kerampeuven 9Quoi qu’il en soit, la tradition populaire nous en donne une autre interprétation : ce menhir servit durant les siècles de pierre de fécondité aux jeunes femmes désirant avoir un enfant. Elles venaient se frotter le ventre sur cette forme que l’on peut qualifier de phallique. J’ai bien senti, et de loin, cette atmosphère énergétique autour de la pierre.

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Kerampeulven 3Sur sa face orientale se remarquent des gravures. On peut deviner une maison, peut-être un chien, un cheval ou une vache, une croix, dessinés au XIXe siècle.

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Kerampeulven 5L’érosion a dégagé alentours de longues formes affleurantes de granite, ce qui pourrait laisser penser à d’autres menhirs couchés. Il n’en est rien.  

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2 septembre 2021

Les menhirs de Lespurit Ellen

menhirs de Lespurit Ellen 1Nous sommes ici en pays bigouden, proche de Plovan. Son l’église fut, au XIVe siècle dédiée à saint Gorgon, dont le patronyme ressemble fort à notre bon Gargan, père de nombreux mégalithes. Ce qui pourrait être confirmé par la proche présence de deux menhirs impressionnants.

 

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 2

menhirs de Lespurit Ellen 8Dans la petite vallée séparant les communes de Peumerit et de Plovan, près d’un ruisseau aux eaux teintées d’ocre, se dresse le premier menhir de Lespurit Ellen.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 9Son frère est couché près de lui. Ces pierres peuvent prendre les noms de Lespurit-Quélen, ou Lespurit- Hellen.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 5On arrive sur le site en suivant un chemin de terre au milieu d’un bois de chênes, de bouleaux, de pins et de marronniers. Curieusement, des bambous ont poussé plus loin, incongruité qui n’est pas sans charme.

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 3Sur les bords du cours d’eau poussent des touffes de Crocosmia orangés et l’Osmonde royale, une fougère qui a la particularité de fleurir au printemps. Elle est dédiée à saint Christophe, celui qui aurait porté le Christ sur ses épaules pour lui faire traverser une rivière. Il est la représentation symbolique du passage, qu’il soit spirituel ou d’une autre nature, menant vers la lumière. Il me semble que la fleur soit appropriée au lieu.

L’endroit est charmant, accueillant, très doux et hospitalier.

Encore une fois, je pense que ce lieu est dédié à l’éternel féminin. J’ai cru voir, au détour du chemin, quelques druidesses vêtues de blanc en procession, tenant haut les flambeaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 13Le premier menhir est un colosse. Il mesure 7,60 mètres de haut, 2,50 mètres de large pour presque 1 mètre d’épaisseur, ce qui en fait l’un des plus grands de France.

Le deuxième, allongé à quelques encâblures, mesure 7 mètres de haut et 2 de large.

A eux deux, ils devaient former une belle porte de vie !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 10Sur l'une des faces du premier, certains pourront voir une belle paréidolie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 6Plus haut, un chaos rocheux semble s'imposer.

 

 

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 12Il est coupé par un petit sentier qui, à en croire l'absence d'herbe et de feuilles, doit être fréquenté.

Il présente des bassins qui semblent creusés par l’érosion. Parfait pour l’eau lustrale. C’est sans doute ici que se tient l’interrupteur qui fait s’ouvrir le flux énergétique.

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menhirs de Lespurit Ellen 4En suivant la rivière, quelques pierres allongées qui pourraient être bien plus que de simples rochers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Ce site mégalithique fut classé monument historique le 6 mars 1923.

2 septembre 2021

Le ménage de saint Kodelig

 

Plovan saint Kodelig 3Partis des pierres de Lespurit Ellen, nous voici arrivés sur la petite colline boisée de Kodelig, à la limite de la commune de Pouldreuzic. Ici, les pierres sont nommées le Stal-tiegez, l’endroit du ménage ou des meubles, puisque la tradition nous parle d’une armoire, d’un lit, et d’une motte de beurre que le saint homme a laissés derrière lui.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Maintenant il s'agit de trouver le royaume de Kodelig, le saint homme qui s'est retiré en ermite par ici, il y a mille fois longtemps. On ne connait pas très bien son nom, les prêtres n'en parlent jamais, les instituteurs n'en ont aucune idée, mais nous savons qu'il a laissé là son lit, son armoire, et une énorme platée de beurre qui n'est même pas entamée. On raconte même qu'il revient de temps en temps. Il y a toujours quelqu'un qui l'a vu et qui vient justement de mourir quand on vient s'informer, pas de chance !  Maintenant il faut traverser sa lande et son bois, ce n'est pas facile. Tous les bois de pins se ressemblent, les landes sont plus hautes que nous, il y a des chemins partout qui n'aboutissent nulle part ou, pis encore, qui reviennent sur eux-mêmes pour se moquer de nous. Il semble que la retraite du saint homme soit défendue par des tas de sortilèges et d'illusions. Nous faisons notre apprentissage de Chevaliers de la Table Ronde. »

Pierre-Jakez Helias, Le cheval d'orgueil.

 

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Plovan saint Kodelig 5Les chevaliers que nous étions devenus déjouèrent les sortilèges et les illusions : la première pierre que nous trouvons est l’armoire. C’est un menhir d’environ 2,50 mètres de hauteur sur 2,50 mètres de large et 1 mètre d’épaisseur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plovan saint Kodelig 16La légende locale raconte qu’il s’ouvre une fois par an et laisse entrevoir un trésor, mais que jamais personne n’a trouvé le moment exact de l’ouverture de la pierre qui reste, à ce jour, emplie d’or.

 

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Plovan saint Kodelig 4Tout autour, des rochers affleurants sont parcourus par des lignes énergétiques dont l’une passe sous le lit.

 

 

 

 

Plovan saint Kodelig 6Cette pierre de 2 mètres sur 3 possède plusieurs bassins creusés par l’érosion qui, comme à Lespurit, ont dû servir à fabriquer de l’eau lustrale pour certaines cérémonies initiatiques ou pour des rituels de guérison.

 

 

 

 

Plovan saint Kodelig 9Ce qui semble confirmé par Pierre-Jakez Helias : « Nous descendons de l’armoire et montons à tour de rôle sur le lit pour nous coucher dans l’empreinte du corps. Personne ne sait plus de quoi guérit Saint Kodelig, mais il guérit sûrement de quelque chose. "

Plovan saint Kodelig 12

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plovan saint Kodelig 12Certains ont vu, dans la forme des bassins, un chien couché et un fusil posé à côté. Ce qu’il y a de sûr, c’est que Kodelig a peut-être eu un chien comme compagnon, mais qu’il n’a jamais pu avoir, à son époque, ne serait-ce que la queue d’un fusil.

Un autre saint breton, Cado, originaire du pays de Galles, possède son lit de pierre près de Belz.

 

 

Plovan saint Kodelig 1aPlus loin dans le champ, après avoir passé une petite butte, se dresse, penchée, une stèle gauloise cannelée à 11 facettes. C’est la fameuse motte de beurre du saint.

Motte de beurre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plovan saint Kodelig 18Ces stèles, utilisées à partir du VIe siècle avant notre ère, à l’âge du Fer, souvent confondues avec des pierres dressées néolithiques, étaient placées près d’urnes cinéraires enfouies, vases en terre cuite renfermant les cendres d’un défunt que l’on recouvrait d’une pierre plate.

 

Plovan saint Kodelig stèle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plovan saint Kodelig 2Celle-ci fait partie des rares stèles non christianisées et restées sur place, ce qui indiquerait la présence d’une nécropole gauloise.

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