Le Menhir de Kerampeulven
Proche d’Huelgoat, sur l’antique commune de Berrien, se dresse le menhir de Kerampeulven. C’est un bloc de granite porphyroïde local (granite incrusté de cristaux de feldspath) d’une hauteur d’environ 6 mètres.
Les environs du village (Plebs Berriun au XIe siècle), dont le nom est tiré d’un obscur saint gallois, Beryan, ou bien d’une sainte irlandaise inconnue, Berriona, sont occupés sans interruption depuis le Mésolithique (6 000 avant notre ère). Le nombre de tumulus témoigne d’une population dense.
Quant à Kerampeulven, (Ker-an-peulven, de l'ancien breton caer, forteresse, qui a donné ker, village, et de l'ancien breton peulvan, pieu de pierre), son nom veut tout simplement dire le village du menhir.
Le menhir, en forme de fuseau, est situé au milieu d’un pré, entouré d’un bois. Il est daté par les archéologues de 2 000 ans avant notre ère.
L’explication donnée de son érection est qu’il aurait été mis en tête d’un vallon probablement sur l’emplacement d’une source aujourd’hui tarie, ou bien d’une limite de territoire, pour être vu de loin. Moi je dis que le culte de la source devait être vraiment important pour qu’elle soit signalée de la sorte, ou bien que les deux terres délimitées devaient appartenir à de très grands rois.
Quoi qu’il en soit, la tradition populaire nous en donne une autre interprétation : ce menhir servit durant les siècles de pierre de fécondité aux jeunes femmes désirant avoir un enfant. Elles venaient se frotter le ventre sur cette forme que l’on peut qualifier de phallique. J’ai bien senti, et de loin, cette atmosphère énergétique autour de la pierre.
Sur sa face orientale se remarquent des gravures. On peut deviner une maison, peut-être un chien, un cheval ou une vache, une croix, dessinés au XIXe siècle.
L’érosion a dégagé alentours de longues formes affleurantes de granite, ce qui pourrait laisser penser à d’autres menhirs couchés. Il n’en est rien.