Clermont-Ferrand, historique
La ville de Clermont-Ferrand est construite sur une butte volcanique appelée le Plateau Central, formé il y a environ 160.000 ans. Le volcan entra en éruption quand la lave vint au contact de l’eau. De l’explosion naquit un cratère (un maar), qui rapidement se remplit d’eau en formant un lac. Les alluvions de la Tiretaine, la rivière qui traverse la ville, le comblèrent. C’est pourquoi l’endroit, composé de zones marécageuses et de buttes volcaniques, est riche en sources thermominérales.
C’est ici que les hommes virent s’installer il y a plus de 10 000 ans, témoins des dernières éruptions de la chaine des Puys. En 1973 fut découverte sur le versant sud des côtes de Clermont la sépulture de celui qui fut appelé l’homme du creux rouge, le plus ancien clermontois, datant du néolithique. A cette époque, une tentative d’urbanisation se fit vers Aulnat, située à 5 km de Clermont.
Puis les Celtes vinrent se mélanger aux peuples déjà présents, les Ibères et les Ligures, autour du Ve siècle avant notre ère. Ils fondèrent la première ville, Nemossos, qui devint la capitale des Arvernes, peuple gaulois bien connu des amateurs d’Astérix. Nemessos, dont l’étymologie gauloise donne « nem », le ciel, agrémenté d’un T, qui donne nemeton, le sanctuaire, le « bois sacré » (la part du ciel que le prêtre découpe avec son bâton et qui est projetée au sol pour former le lieu où les divinités viendront à la rencontre des hommes).
Si cette ville n’était pas exactement située sur la butte clermontoise, elle n’en était pas très éloignée. Récemment, une fouille mit au jour les restes d’un important oppidum gaulois à Corent, village faisant partie de l’agglomération clermontoise. Vaste de plusieurs dizaines d’hectares, il possédait un théâtre, un immense sanctuaire environné d’habitations.
Les romains, après leur conquête, transférèrent la capitale, appelée maintenant Augustonemetum, sur l’emplacement exact de la ville de Clermont. Traditionnellement, la ville aurait été créée lors de la fondation de la voie d'Agrippa reliant la capitale des Gaules, Lyon, à Saintes, capitale de l'Aquitaine.
Comme l'indique son nom, Augustonemetum « sanctuaire d'Auguste », un sanctuaire a joué un rôle dans la genèse de la ville. Dans l'état actuel de la recherche, l'unique témoin contemporain de la période augustéenne est le sanctuaire de plein air de la Source des Roches à Chamalières, connu pour l'exceptionnelle série d'ex-voto qu'il a livré. Cependant, on ne peut exclure qu'il fasse référence au premier temple situé au sommet du puy de Dôme ou à un autre temple d'Augustonemetum encore non identifié. »
La ville, qui prit le nom d’Arvernis au IIIe siècle, puis celui de Clairmont (par référence au château fort de Clarus Mons) à l’époque carolingienne, se développa alors autour du fameux Plateau Central, sur lequel s’élève la cathédrale.
C’est là qu’en 1095, lors du concile de Clermont, le pape Urbain II prêcha la première croisade. En 1120, pour contrecarrer le pouvoir des évêques, les comtes d’Auvergne fondèrent à proximité de la ville épiscopale de Clairmont la cité comtale de Montferrand. L'union de ces deux villes fut imposée par Louis XIII en 1630.