L’escargot porte en lui ne nombreux symboles : la spirale, la corne, l’hermaphrodisme, la fécondité, l’humidité, la protection, la renaissance, la résurrection. Et pourtant ce petit gastéropode n’est pas très souvent présent dans le bestiaire symbolique.
Il est porteur de bien belles choses, en plus de sa maison sur son dos et dans la langue des oiseaux, l’ «escargot» deviendra «est-ce que argot».
L’argot est un langage codé utilisé entre initiés afin de garder secrète leur pensée. Nous allons donc retrouver notre escargot en des endroits aussi incongrus que les comptines pour enfants ou les chapiteaux romans, les crops circles même, chaque fois dans un langage initiatique particulier.
Tout d’abord intéressons-nous à la spirale, représentée sur la coquille de l’escargot ou du nautile par exemple. « La coupe d'une coque de nautile fait apparaître une séquence régulière de loges qui correspondent aux différents stades de développement de l'animal.
Chaque loge est géométriquement semblable à la précédente, seule la dimension augmente. Cette succession sous-tend une spirale. On passe d'une loge à l'autre par une rotation autour de l'origine de la spirale. La spirale est une courbe de croissance harmonieuse où les triangles sont des demi-rectangles d'or. »
Nous retrouvons cette « courbe qui tourne autour d'un point fixe en s'en éloignant » un peu partout dans la nature, de l’infiniment petit de la coquille du bébé limaçon aux nuages formant un cyclone, aux bras des galaxies.
Cette formation naturelle est aussi fréquente dans le règne végétal, comme dans les vrilles de la vigne ou les crosses de la fougère.
La spirale est liée au mouvement et au temps. Elle figure un mouvement cyclique infini, partant d’un point central en évolution ou retournant au point central en involution. C’est une énergie qui part d’un point fixe, avec ses polarités, solaire dans un sens et lunaire dans l’autre, porteuse de vie et porteuse de mort.
Elle peut devenir labyrinthe initiatique, comme le jeu de l’oie, comme la lieue de Chartres.
On retrouve la représentation de ce symbole chez nos anciens, sur tous les continents. Il sera gravé sur les mégalithes, comme sur la pierre d’entrée de Newgrange. La spirale fut reprise abondamment par les Celtes dans leur iconographie, symbolisant le mouvement et la vie. Elle deviendra même double, à l’instar des serpents du Caducée, et triple dans le triskel.
Son symbolisme nous parviendra par l’intermédiaire des bénédictins, dépositaires du savoir des druides. Le rapport du nombre d'or qui préside à la construction de la spirale de la coquille de l’escargot en fera le signe spécifique des maçons, le limaçon.
Ils prirent alors le surnom de coquillons, et sous Louis XIII ils étaient appelés caquerolles, le nom bourguignon du limaçon. Parfois, il pleut, il faut donc se couvrir… à moins que l’escargot ne montre ses cornes.
La spirale est aussi un signe de fécondité, qu’elle soit physique ou spirituelle. La crosse de l’évêque participe de ce principe. Elle rejoint le symbolisme de la roue lié à la corne d’abondance, corne que l’on retrouvera bien sur chez notre escargot Margot.
La corne est habituellement le symbole solaire de la force et de la puissance, de la virilité, du principe actif de pénétration. Elle sera alors corne de bélier. Mais la corne peut devenir croissant de lune, porté par le taureau, symbole de la grande déesse. Elle deviendra alors symbole de la fertilité, de l’abondance, de la création.
Notre ami l’escargot, avec ses quatre cornes, participe des deux principes : il est d’ailleurs hermaphrodite. De la corne à la cornue il n’y a qu’un pas. Le bec de la cornue, en forme de corne, permettra aux alchimistes de transformer, purifier ou raffiner leurs matières premières. Le grand œuvre se fait lentement, à la vitesse d’un escargot.
L’ancêtre de l’escargot vivait dans l’eau. Afin de retrouver son milieu aquifère et de se protéger de la déshydratation, l’escargot va sécréter de la bave et se fabriquer une coquille dure. Il est donc lié à l’humidité, et comme le coquillage, à la féminité et à la sexualité.
L’eau du ciel, la pluie, va lui permettre de sortir. L’hiver, pour se protéger du froid, il va hiverner, s’enterrer et ne sortir qu’au printemps. Il est relié au monde chtonien, à la mort, et par son réveil à la renaissance.
L’escargot, par ses phases successives de mort et de renaissance rappelle les rites de passage initiatiques. Les premiers chrétiens posaient des coquilles d’escargots dans les sarcophages comme symbole de la résurrection et de l’immortalité de l’âme.
Dans l’art roman, l’escargot va reprendre toute cette symbolique. Il sera souvent sculpté près de la vigne. La vigne est symbole de connaissance et son rôle est d'enlever les barrières mentales empêchant la réception du spirituel.
L’escargot sera aussi la marque des compagnons tailleurs de pierre bourguignons. Nous allons le trouver aux pieds des colonnes, puis sur la hauteur, marquant le but élevé vers lequel il tend.
Henri Vincenot, par la bouche de la Gazette, nous donne quelques explications supplémentaires:
- Vous avez probablement admiré ce soubassement sculpté, ces feuilles de vigne si bellement travaillées? Mais avez-vous remarqué ceci? Et il montrait un escargot, un joli petit escargot ciselé sur une feuille par le sculpteur ancien.
- Un escargot! disait Germain tout étonné. Faut bien y regarder pour le voir!... C’est drôle!
- Non, ce n’est pas drôle! Cet escargot est la clé!
- La clé?
- L’explication. La clé existe dans l’œuvre, elle est visible comme le nez au milieu de la figure, c’est le petit détail qui choque et qui surprend. Cet escargot est le point le plus émouvant de tout l’édifice. Il explique tout.
- Un escargot qui explique?
- L’escargot donne le sens de la giration du monde, l’environnement de tout! Ici, il signifie que l’édifice est le « Lieu des Forts », que c’est un vase dont le contenu se divinise! L’escargot prouve que le courant vital, Spiritus mundi, est ici concentré et capté pour réaliser la mutation de l’homme!... Voilà, mes frères, la leçon de ce sanctuaire, Amen!
Nous allons terminer par quelques poèmes. Les poètes ont accès aux mondes subtils. Maurice Carême par exemple, avec ses « trois (tiens, pourquoi trois d’abord) escargots ». Je vous suggère de lire entre les lignes:
J’ai rencontré trois escargots
Qui s’en allaient cartable au dos
Et dans le pré trois limaçons
Qui disaient par cœur leur leçon.
Puis dans un champ, quatre lézards
Qui écrivaient un long devoir.
Où peut se trouver leur école?
Au milieu des avoines folles?
Et leur maître est-il ce corbeau
Que je vois dessiner là-haut
De belles lettres au tableau?
Idem pour Charles Vildrac avec « La pomme et l’escargot ». Je m’en souviens encore par cœur, j'avais eu une bonne note en récitation.
Il y avait une pomme
A la cime d’un pommier;
Un grand coup de vent d’automne
La fit tomber sur le pré!
Pomme, pomme,
T’es-tu fait mal ?
J’ai le menton en marmelade
Le nez fendu
Et l’œil poché!
Elle tomba, quel dommage!
Sur un petit escargot
Qui s’en allait au village
Sa demeure sur le dos
Ah! Stupide créature
Gémit l’animal cornu
T’as défoncé ma toiture
Et me voici faible et nu.
Dans la pomme à demi blette
L’escargot, comme un gros ver
Rongea, creusa sa chambrette
Afin d’y passer l’hiver.
Ah! Mange-moi, dit la pomme.
Puisque c’est là mon destin;
Par testament je te nomme
Héritier de mes pépins.
Tu les mettras dans la terre
Vers le mois de février,
Il en sortira, j’espère,
De jolis petits pommiers.
J’ai gardé pour la fin l’analyse de la « Souris verte » par Gauthier Pierozak. Je n’ai rien à rajouter, il vous suffit simplement de déguster.
Une souris verte
Qui courait dans l'herbe
Je l'attrape par la queue,
Je la montre à ces messieurs
Ces messieurs me disent:
Trempez-la dans l'huile,
Trempez-la dans l'eau,
Ça fera un escargot
Tout chaud.
Je la mets dans un tiroir
Elle me dit qu'il fait trop noir
Je la mets dans mon chapeau,
Elle me dit qu'il fait trop chaud
Je la mets dans ma culotte,
Elle me fait trois petites crottes.
Analyse
Une souris verte – l’élue
Le choix de la souris est difficile à cerner. Par contre sa couleur verte, absolument inattendue ici donne matière à réflexion pour les raisons suivantes:
-Le vert est couleur d’eau, et correspond en astrologie à Vénus, la déesse de l’Amour.
-C’est aussi la couleur associée en hermétisme au cuivre. En effet, ce métal aux reflets roux, se recouvre de vert-de-gris sous l’effet de l’oxydation. Nous avons ainsi déjà rencontré cette couleur et ce métal dans notre étude sur la gueule du dragon.
-Nous retrouvons cette ambivalence vert/rouge dans le terme sinople, qui représente la couleur verte en langage du blason. Ainsi sinople vient du bas-latin sinopis qui désigne d’abord la terre rouge de Sinope, avant de prendre au XIVème siècle le sens de vert pour des raisons inexpliquées et qui signifiait à la fois rouge et vert. La couleur rouge (Roux ou Rouel à l’époque) devint alors gueule et nous avons montré alors l’analogie avec le symbole du dragon (vert) avec sa gueule (rouge) transpercée d’une lance. Voilà qui justifie d’ailleurs l’emploi des termes langue verte pour la langue des oiseaux et le langage à double sens.
-D’un point de vue alchimique, la souris est aussi la matière première de l’œuvre, dont l’ambivalence vert/rouge est aussi une de ses propriétés (soufre/mercure). Notre hypothèse de départ donc est que la couleur verte de la souris signifie sa qualité d’élue dans le sens où, étant verte, elle contient déjà le rouge, qui est la couleur du feu sacré (le feu de roux– voir la gueule du Dragon). Comme nous le verrons par la suite, cette idée se trouvera confirmée de multiples fois dans la comptine.
Qui courait dans l’herbe– sur terre
L’herbe est verte aussi et peut symboliser la Nature, ou la surface de la terre. Cela nous suggère l’aspect purement matérialiste de cette souris qui, à quatre pattes, erre dans un monde horizontal. La souris erre sans but.
Je l'attrape par la queue– retournement
Cet aspect horizontal, on le retrouve avec cette queue de souris, image même du reptile. C’est par la queue, reliée au derrière, donc à la lune en argot, que la souris est attrapée par une intervention supérieure (verticale car il s’agit apparemment d’un humain). Nous retrouverons la lune dans une autre comptine célèbre.
Remarque: Pour justifier cette qualification de lune pour les fesses, il est aisé de faire le raisonnement suivant, en langue des oiseaux: Le Soleil est opposé à la Lune. Le Soleil est source de Lumière. En latin c’est la LUX. Or l’opposé littéral de LUX est XUL. Le X (Khi grec) se prononce K en langue verte (tiens donc...verte) ou langue des oiseaux. Le Soleil/LUX est donc opposé à la Lune/CUL...
D’autre part, cette manipulation par la queue fait que la souris est maintenant tête en bas: elle a été retournée. Pour elle, ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, et vice versa. Nous avons déjà rencontré cette qualité d’élection par la Grâce dans notre étude sur le N inversé. Nous pensons prouver là encore que la souris est une élue, une initiable.
Je la montre à ces messieurs– le parrainage
Cette phrase nous a décidé originellement à prendre le parti d’une description d’initiation. La souris a été attrapée dans le monde matériel et renversée. Ces messieurs nous inspirent:
-un tribunal (d’où la possible description d’une scène de torture dans la suite),
-un groupe de savants (d’où la possible description d’une expérience de transmutation dans la suite),
-une présentation par parrainage préalable à une initiation de type maçonnique (ce qui impliquerait une cérémonie d’initiation dans la suite).
Le choix vous est laissé, et bien que les deux premières hypothèses ne soient absolument pas à exclure au premier degré, nous vous amènerons à la fin de cette analyse à la preuve que la troisième hypothèse est aussi la bonne.
Ces messieurs me disent: Trempez-la dans l'huile- l’onction
Le symbole de l’huile est très important ici. On peut bien entendu comprendre, en lecture au premier degré, qu’il s’agit d’une huile de friture! Symbole de mort alors, mais mort initiatique seulement car comme le dit la comptine ensuite, la souris/escargot vit toujours. Et c’est ce que le symbolisme de l‘huile exprime:
-En tant que source d’éclairage, elle est symbole de lumière.
-Traditionnellement extraite de l’olivier, l’huile est alors aussi un symbole de joie, de renouveau et de pureté (après le déluge la colombe ramène à l'Arche de Noé un rameau vert d’olivier).
-En tant qu’onction traditionnelle des rois, l’huile confère alors autorité, puissance et gloire de la part de Dieu. C’est pourquoi aussi l’huile de l’Onction est regardée comme un symbole de l’Esprit de Dieu, du Saint-Esprit. Sa couleur, en tant que lien intermédiaire (en tant qu’axe du monde donc) est par conséquent rouge (voir notre étude sur la gueule du dragon pour bien comprendre la raison de cette couleur).On peut ainsi imaginer, par jeu d’esprit, que par le sacrement de l’huile la souris verte devient rouge. C’est la mort du dragon. C’est une mort initiatique.
Remarque: en alchimie, la mort est une des premières étapes du Grand-Œuvre, et le corps ainsi préparé doit dégager un parfum suave, inattendu dans le cas d’une décomposition. Or il est intéressant de remarquer qu’en grec, qui est la langue des oiseaux des Anciens d’après Fulcanelli, l’onction par l’huile (la mort initiatique) se dit μυρο, qui signifie aussi parfum. Ceci pour faire une analogie avec le fait que le processus alchimique est souvent utilisé dans les cérémonies d’initiation, et pour en signifier une fois de plus l’unité du symbolisme.
Trempez-la dans l'eau- la purification
Traditionnellement, le rite de l’immersion est un symbole de purification et de renouveau . Nous citerons pour cela le Dictionnaire des Symboles, à l’article Baptême: L’immersion [...] indique la disparition de l’être de péché dans les eaux de la mort, la purification par l’eau lustrale, le ressourcement de l’être à l’origine de la vie. L’émergence [hors de l’eau] révèle l’apparition de l’être de grâce, purifié, raccordé à une source divine de vie nouvelle.
Ça fera un escargot tout chaud – le colimaçon
Cet être de grâce est l’escargot. Et il ne faut pas se tromper: il s’agit d’un véritable baptême dans le Saint-Esprit qui est aussi le baptême du feu, principe intérieur de perfectionnement spirituel. Alors notre escargot est tout neuf mais c’est aussi un escargot tout chaud à cause de cela. Nous voici revenu au symbole mystérieux de l’escargot, que nous avons rencontré lors de l‘analyse du jeu de l‘Oie, en forme de spirale. Nous allons devoir nous y arrêter un instant.
-La spirale est fréquente dans le règne végétal (vigne, volubilis) et animal (escargot, coquillages, etc...). On la retrouve depuis l’origine des temps gravée par les Celtes sur les dolmens ou monuments mégalithiques.
-Symboliquement elle représente une involution vers un centre.
-Contrairement au labyrinthe, c’est un symbole optimiste: car rien n’est plus facile lorsqu’on part d’une extrémité de la spirale que d’en atteindre le centre. Il s’agit donc d’un état de voyage spirituel supérieur pour le pélerin qui est déjà initié. C’est pourquoi notre pélerin initié doit logiquement et symboliquement boiter ou claudiquer comme nous l’avons montré plus haut. C’est son aspect involutif .
-L’aspect évolutif de la spirale est le rôle dynamique de moteur que représente son centre, identique au moteur d’une roue : le centre reste immobile, bien que moteur, et la spirale évolue, la roue tourne. Si vous relisez notre étude sur le Centre du Monde, vous retrouverez cette propriété dans le symbole de la Rose qui se développe au centre de la croix. C’est le symbole de Dieu se manifestant sur terre.
Puisque nous abordons la Rose-Croix, nous allons prendre le risque de faire le raisonnement suivant:
-L’escargot est aussi appelé en argot un limaçon, et à cause de sa coquille en forme de spirale, un colimaçon . Sachant que l’on retrouve ce gastéropode sur de nombreux portails d’églises et de cathédrales, nous pensons que l’escargot représente en fait le maçon, le compagnon qui au Moyen-âge construisit les cathédrales et pour qui le travail atteignait une dimension spirituelle primordiale. La confrérie des compagnons maçons étant plus tard devenue Franc-maçonnerie, nous pensons que l’escargot reste un des symboles des franc- maçons, comme une dernière preuve nous le montrera à la fin de l’étude sur cette comptine.
-Un autre point important est que l’escargot est un symbole universel lunaire. L’escargot montre et cache ses cornes comme la lune apparait et disparait. Ce symbolisme de la CoRNe d’ailleurs (notez la sonorité en KRN) que l’on rapprochera de la CouRoNne de l‘élu.
-Enfin, et ce n’est pas négligeable, l’escargot est un animal hermaphrodite. Or le symbole de l’androgynat est primordial en hermétisme car il exprime la réunion des contraires, la disparition des dualités, le retour à une unité similaire à celle qu’exprime l’involution de la spirale. C’est l’Adam initial, celui formé de terre rouge (voir plus haut les réflexions sur le Sinople). La couleur symbolique de l’escargot pourrait donc être le rouge. La souris verte ainsi révèle sa véritable forme en un escargot rouge, ce qui parfait encore l’unité du symbolisme de cette comptine.
Je la mets dans mon tiroir, Elle me dit : il fait trop noir.
Je la mets dans mon chapeau, Elle me dit : il fait trop chaud – la Terre et le Ciel
Il est difficile ici d’interpréter sans prendre parti pris. A partir de l’hypothèse que nous avons prise, qui est celle d’une cérémonie d’initiation maçonnique, il nous semble que ces “épreuves” sont celles de la connaissance des “extrêmes” (l’adverbe “trop” montrant l’excès de l’épreuve). Cela nous fait penser en fait à l’épreuve de l’absynthe au goût trop amer, suivi de l’absorption de breuvage à base de miel, que nous avons rencontré dans certains livres de rituels maçonniques, qui permet à l’initié d’apprendre à “relativiser” les choses. En effet, comment apprécier la vie sans connaitre la souffrance et l’amertume? Une fois encore, nous vous laissons libres de juger par vous-mêmes sur ce point précis. Toutefois nous nous permettrons de justifier notre hypothèse en rapport au déchiffrement suivant: Tiroir en langue verte peut se dire Terroir, en rapport avec la Terre. On peut alors lire: Je la mets dans mon TERROIR, Elle me dit : il fait trop noir. Je la mets dans mon CHAPEAU, Elle me dit : il fait trop chaud. Nous avons alors la Terre (le terroir), le Ciel (le chapeau), dont les attributs extrêmes ne conviennent pas à l’escargot, et enfin, le CUL (la culotte), dans la phrase finale, qui correspond au milieu du corps et où s’arrête l’escargot: c’est-à-dire entre le Ciel et la Terre, qui comme nous allons le confirmer ensuite, rappelle le concept purement maçonnique de médiateur.
Je la mets dans ma culotte, Elle me fait trois petit crottes.– l’initié
L’escargot dans la culotte, est mis en rapport avec le CUL, ou la lune, emblème du gastéropode à cause de ses cornes. Quant aux trois crottes, elles nous font immédiatement penser aux trois points maçonniques, à cause bien entendu de notre analyse précédente. Pure imagination? Ce n’est pas si sûr lorsque l’on constate que crotte en grec se dit Κουτσουλια, mot dans lequel nous retrouvons la racine qui est celle du boiteux, de l’argoteur, de la marelle... c’est-à-dire celle de l’initié. Alors nous pouvons désormais poser la question qui est en elle-même une comptine: “Escargot Margot?” (Est-ce qu’argote m’argote?)
« Dictionnaire des symboles » de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant
« Dictionnaire énergétique et symbolique » de Jacques Bonvin
« Dictionnaire de l’art roman » de Robert-Jacques Thibaud
« Le Pape des escargots » d’Henri Vincenot
Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, 1896, de Lionel Bonnemère
http://oraney.blogspot.fr/2011/07/symbolisme-de-lescargot.html
http://eglise.isleaumont.free.fr/escargot.html
http://www.masc.ulg.ac.be/fiches/FR/symetrie.pdf
http://misraim3.free.fr/divers2/esoterisme_dans_les_contes.pdf