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25 juin 2008

La basilique Saint-Sernin, historique

Saint_Sernin_Viollet

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__128_aCe sanctuaire est placé sous le vocable de Sernin, ou Saturnin, et fut bâti à l'emplacement de sa tombe. À l'origine, ce n'était qu'un oratoire construit sous l'impulsion du premier évêque de Toulouse, Hilaire, qui fit dresser un oratoire pour honorer la mémoire de son prédécesseur.
Au Vème siècle, devant l'exceptionnelle popularité du sanctuaire et la dévotion des fidèles à la mémoire du martyr, les évêques Sylve et Exupère firent construire une petite église. Les restes de Saturnin furent placés dans un sarcophage de marbre à l'intérieur de l'église. Ce fut à cette époque qu'une première communauté de chanoines s'installa à cet emplacement.




Saint_Sernin_Toulouse__25_aLa basilique était alors une collégiale, c'est-à-dire une église tenue par un collège de chanoines dirigés par un abbé. Ce dernier s'opposait souvent à l'évêque de Toulouse, dont la cathédrale Saint-Étienne avait beaucoup moins de rayonnement que Saint-Sernin. La communauté s'agrandit et une abbaye fut construite autour de l'église, régie par les règles de saint Augustin.
L'essor du pèlerinage de Compostelle, faisant de Toulouse une étape obligatoire de la via Tholosqua ou Arelatensis augmenta encore le nombre des visiteurs. À cela s'ajoutèrent de nombreuses reliques dont la réputation attira très tôt des foules considérables.










Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__156_aL'église, devenue trop petite, la construction de l'actuelle basilique, plus importante, fut décidée à la fin du XIème siècle. Elle débuta sous l'égide de l'architecte Raymond Gayrard par le chevet, en 1080, au dessus de la chapelle. On peut toujours visiter aujourd'hui l'église primitive, qui fait office de crypte.










Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__137_aSeize ans après le début de la construction, en 1096, le pape Urbain II en consacra l'autel sculpté par Bernard Gilduin. L'achèvement du transept et d'une partie de la nef est effectif en 1180. Les constructeurs utilisèrent d'abord la pierre et la brique jusqu'à hauteur des tribunes. Mais le coût élevé du matériau les contraignit à n'utiliser que la brique dans les parties hautes de l'édifice. C’est dans la basilique Saint-Sernin que survint la première expérimentation du gothique français.







Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__136_bUn magnifique cloître et une importante abbaye flanquaient le nord de la basilique. Ensuite les travaux traînèrent en longueur avec des modifications de structure jusqu'au XIVème et même au XVIème siècle pour certains éléments. Les tours occidentales ne furent jamais achevées.
Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__33_a















Saint_Sernin_Toulouse__1_aÀ la Révolution, le chapitre de Saint-Sernin fut supprimé. Mais la basilique ne fut ni modifiée ni saccagée. Une restauration est ordonnée au XIXème siècle, effectuée par Alexandre du Mège. Mais le résultat est médiocre et la restauration est poursuivie par Viollet-le-Duc. Il rétablit alors l'étagement des toits des bas-côtés et de la nef principale qui avait été supprimée au XIVème siècle.
Après la Révolution et avec l'abandon des bâtiments de l'abbaye, il est décidé de dégager la basilique et de rendre accessible son parvis et ses différentes portes. Ce projet ne sera mis en exécution qu'au début du XIXème siècle. De 1804 à 1808, le cloître de l'ancienne abbaye fut démantelé. Quelques chapiteaux furent conservés et sont maintenant visibles au musée des Augustins. Puis, par expropriation et rachats, les bâtiments et édifices sont détruits tout autour de l'église sous l'impulsion de Jacques-Pascal Virebent afin de former une place elliptique. Il ne reste que le musée Saint-Raymond, un des anciens bâtiments de l'abbaye. Saint-Sernin resta une simple église collégiale jusqu'en 1878, date à laquelle elle fut enfin consacrée basilique.
À la fin du XXème siècle, une nouvelle restauration a supprimé l'étagement de Viollet-le-Duc pour le remplacer par l'état du XIVème siècle.

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__14_aAujourd'hui, c'est la plus grande église romane conservée en Europe. L'édifice possède encore 260 chapiteaux romans ainsi que de nombreuses fresques. Il garde une parfaite cohérence, puisque les constructeurs successifs  respectèrent le projet initial bien au-delà de la période romane. Par sa structure, Saint Sernin appartient à la famille des églises dites "à reliques et pèlerinages" : vaste nef flanquée de collatéraux, large transept saillant, choeur profond entouré d'un déambulatoire avec chapelles rayonnantes.

Je remercie les "sociétés savantes de Toulouse", Georges Prat, Coline Meunier, ainsi que tous les sites internets ci-dessous :



Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__36_a

http://www.coline-design.eu/infographie-@/5-index.html#project22
http://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Saint-Sernin_de_Toulouse
http://architecture.relig.free.fr/sernin.htm
http://catholique-toulouse.cef.fr/site/161.html
http://www.augustins.org/fr/monument/accueil.htm
http://www2.ac-toulouse.fr/culture/dossierspdf/Saintsernin.pdf.
http://archives.arte.tv/hebdo/archimed/19971230/ftext/archi.html
http://www.societes-savantes-toulouse.asso.fr/samf/geo/31/toulouse/stsernin/ftol98il.htm
http://pmaude.free.fr/Sernin/

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25 juin 2008

Le plan

Saint_Sernin_Toulouse__19_Je vous propose des images réalisées en infographie, en vue d'une publication sur l'église Saint-Sernin à Toulouse par Quitterie Cazes, historienne de l'art médiéval.












Saint_Sernin_Toulouse__20_Ces dessins furent réalisés par  Coline Monnier, et sont l'aboutissement d'un long travail de modélisation en 3d d'après relevés et photos, suivi pour chaque étape d'un rendu au trait. Le résultat est très parlant : on voit très bien les différentes phases de construction. 










Saint_Sernin_Toulouse_PlanPuis le plan de l'édifice, sur lequel vous pourrez trouver à l'aide des numéros l'emplacement des différentes parties.

Extérieur :

1 - Façade occidentale
2 - Ancien portail de l’abbaye
3 - Porte de Miègeville
4 - Enfeu des comtes
5 - Porte des comtes
6 - Ancien cloître

Intérieur :

7 - Nef
8 - Maître autel
9 - Fresques
10 - Ancien autel
11 - Déambulatoire
12 - Crypte supérieure










Plan de l'étude géobiologique faite par Georges Prat

Saint_Sernin_Toulouse__17_aLa basilique est une curiosité sur le plan géobiologique : son axe longitudinal couvre deux courants d'eau, rectilignes et parallèles, à 12 et 18 mètres de profondeur. Ce qui est marqué par la double porte. Dans le sens nord/sud, pas moins de 9 courants d'eau perpendiculaires aux précédents. Deux failles importantes se rencontrent à la croisée des transepts, plus une devant la façade ouest. Une importante cheminée cosmo-tellurique se trouve à l'emplacement de l'autel, sous le clocher.
Le plus important reste l'axe de la basilique superposé au parallèle de l'Or passant par Arles et Saint-Jacques de Compostelle (largeur du flux : 72cm), se croisant au centre du choeur avec le méridien d'Or venant de Chartres (largeur du flux : 72x2=144cm).

La profusion des reliques fait de ce lieu un vrai générateur d'énergie supplémentaire : la châsse de Saturnin-Sernin à elle seule dégage quelque chose de puissant. La basilique propose deux parcours spirituels et énergétiques, dont l'un est en forme de croix égyptienne, comme à Arles, ou Notre-Dame du Port à Clermont-Ferrand.

25 juin 2008

Façade occidentale

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__133_aLa façade occidentale (1), constituée par un mur pignon, est un lourd massif de briques sans ornement. La partie basse inclut un ample portail géminé comparable à ceux qui s'ouvrent aux extrémités du transept. Au dessus du portail se développe une suite de cinq arcades moulurées en pierre et une grande rose sans remplage s'inscrit sous un arc de brique ébrasé vers l'extérieur. Elle fut terminée vers 1220 et resta inachevée jusqu'au XXème siècle : la tour nord présentait un déséquilibre assez disgracieux, celui-ci a été corrigé (sans reprendre les plan d’achèvement conçu par Viollet-Le-Duc).
Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__131_a











Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__126_aLe portail est agrémenté de chapiteaux : des lions enfermés dans des végétaux, des figures simiesques dans une étrange forêt.
Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__130_a












Saint_Sernin_Toulouse__32_aLes scènes légendaires associant saint Saturnin et saint Martial ont disparu. Subsistent au musée des Augustins deux reliefs en marbre blanc qui ont pu appartenir au décor du portail (sagittaire et sirène - oiseau), ainsi qu'une célèbre et mystérieuse sculpture : le signe du Lion et le signe du Bélier.








Saint_Sernin_Toulouse__33_aCe bas-relief en marbre se trouvait probablement sur un pilier du transept sud à la porte des Comtes lorsqu'il fut découvert. Ce ne fut pourtant pas sa place originelle. Des témoignages anciens attestent en effet qu'il était en remploi à cet endroit depuis au moins le XVIème siècle et qu'il a pu faire partie du décor du portail de la façade occidentale de la basilique. Son iconographie étonnante n'a pas encore livré tous ses secrets. Le bas-relief représente en effet deux femmes tenant dans les bras respectivement un lion et un bélier. L'inscription, énigmatique, signifiant : "Signe du lion. Signe du bélier. Ceci fut fait au temps de Jules César" renforce l'idée qu'il s'agit de signes du zodiaque. Ces qualités stylistiques, en particulier la puissance plastique proche de la ronde-bosse, rattachent en outre ce bas-relief au portail des Orfèvres de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Nous retrouverons dans la même position, avec un pied chaussé et l'autre nu, nos deux joufflus coiffés de bonnets phrygiens à la porte de Miègeville...

25 juin 2008

La porte de Miègeville

Panoramique de la porte de Miègeville

La porte de Miègeville (2) (de mièja vila, milieu de la ville, rue axée sur l'ancien cardo maximus romain partant en face du portail, maintenant rue du Taur) date de 1100.

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__6_a"Elle est vraisemblablement, parmi les portes romanes, la plus ancienne à posséder un tympan avec un programme iconographique historié. Son antériorité par rapport aux autres grands tympans, comme ceux de Moissac, d’Autun ou de Conques, explique sa relative simplicité et la présence d’un décor sortant des limites du tympan pour occuper les écoinçons du massif saillant dans lequel elle est placée.








Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__8_aBasilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__7_aInstallée dans un massif saillant, la porte possède deux ébrasements occupés chacun par deux colonnes posées sur un soubassement élevé. Ces quatre colonnes, sommées chacune d’un chapiteau, reçoivent la voussure surmontant le tympan qui repose sur le linteau. L’ensemble est surmonté d’une corniche portée par huit modillons sculptés.










Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__9_aOn peut voir sur ce tympan une scène de l’ascension, où le Christ, porté par deux anges et acclamé par quatre autres, s’élève au-dessus des apôtres et de deux anges placés sur le linteau. Les deux corbeaux supportant celui-ci représentent, à gauche le roi David, à droite deux personnages, l’un pieds nus, l’autre chaussé, chevauchant chacun un lion. Sur la façade de l’avant-corps sont placées six plaques sculptées: à l’est saint Pierre, couronné par deux anges, surmonte Simon le Magicien; à l’ouest saint Jacques, placé sous deux personnages affrontés, domine une scène figurant un personnage masculin entre deux femmes chevauchant chacune un lion.




Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__10_aLes chapiteaux du portail sont sculptés sur leurs quatre faces, dont seulement deux sont visibles. Trois des quatre chapiteaux sont historiés : on y observe des scènes de l’enfance du Christ (Massacre des Innocents, Annonciation, Visitation) et du premier péché (Adam et Ève dans le paradis, puis chassés de celui-ci et couvrant leur nudité). La quatrième corbeille porte des lions aux corps saillants pris dans des rinceaux.








Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__11_aLe projet de restauration de 1996 avait révélé la surprenante technique de construction du linteau. Il est en effet constitué d’une demi cuve de sarcophage dont une face a été sculptée, l’autre constituant l’intrados du linteau. À environ une quarantaine de centimètres vers l’intérieur fut dressée, sur la tranche, parallèlement à la face sculptée, une plaque de marbre de même hauteur qu’elle. Sur ces deux plaques, on installa ensuite, à plat, une dalle de marbre." (Henri Pradalier, maître de conférences en histoire de l’art médiéval à l’université de Toulouse)





Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__12_aQue dire de la représentation des deux personnages joufflus aux bonnets phrygiens, tenant chacun un lion sur les genoux ? Ils ont tout deux un pied nu et l'autre chaussé.
Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__13_a











Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__2_aCette porte est précédée d'une porte renaissance (3), datant des années 1530, seul vestige de l'enceinte qui entourait autrefois l'abbaye. Le portail est décoré d’élégants rinceaux feuillagés caractéristiques de l’époque dans le tympan, la frise, l’intrados de l’arc, et les colonnes de chaque côté.
Le rinceau de la frise représente deux sirènes aux longs cheveux, de part et d’autre du cartouche central vierge de toute inscription.
Aux deux extrémités de la frise, on voit les armoiries des deux Capitouls du quartier de Saint-Sernin.
Les deux médaillons (dans les écoinçons de l’arc), qui représentaient l’annonciation, ont été bûchés à la Révolution.
Dans celui de gauche se trouvait l’ange Gabriel dont il ne reste qu’un pied et une partie de la robe, dans celui de droite se trouvait la Vierge Marie dont il reste le vase de lys situé juste devant le médaillon.

25 juin 2008

L'enfeu des Comtes

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__149_aL’extrême sainteté de la Basilique Saint Sernin ne permit pas aux Comtes de Toulouse d’y avoir leurs sépultures. Celles-ci sont donc placées dans un enfeu (4) qui contient quatre sarcophages paléochrétiens, réutilisés au XIème siècle pour recevoir les corps de quelques membres de la dynastie comtale,  issus probablement de la nécropole qui entourait la basilique d'Exupère.







Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__46_bOuvert le 23 mai 1989, le principal sarcophage conservé dans l'enfeu des comtes de la basilique Saint-Sernin a fait l'objet de fouilles archéologiques et de recherches : il renferme la dépouille du Comte Guillaume Taillefer, mort en 1030,  et dans les autres reposent les corps du Comte Raymon Bertrand (mort en 1037), celui du Comte Pons (mort en 1061) et dans le plus petit, les restes de deux enfants du comte Guillaume IV.



Saint_Sernin_chausse_1"Le premier inhumé avait gardé encore des restes de ses vêtements." raconte Christine Dieulafait (archéologue - DRAC Midi Pyrénées)
"C'est la chausse du comte de Toulouse, qui est une sorte de bas qui montait presque jusqu'en haut de la cuisse, et que nous avons retrouvé pratiquement intacte. Nous avons retrouvé les ongles, nous avons retrouvé les os de la jambe à l'intérieur de cette chausse. Nous l'avons nettoyée, grattée, micro aspirée, et nous avons été frappés par cette couture qui suit tout le long de la jambe et que l'on retrouve sous le pied. Ce qui est étonnant, c'est la hauteur de cette chausse, qui pour un homme de cette époque était tout à fait exceptionnelle. Il devait faire plus d'un mètre quatre-vingt dix..." Dany Nadal (restauratrice textile) On retrouve la légende des Comtes "géants roux"...
C’est en raison de ces sépultures que le double portail auprès duquel elles se trouvent est connu sous le nom Porte des Comtes.

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__151_Sur la partie gauche de l'enfeu, des pierres de remploi.
Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__150_a


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25 juin 2008

La porte des comtes

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__147_aC’est le portail (5) le plus ancien de la basilique. Situé au sud, il s’ouvre sur un bras du transept. Il est formé de deux baies semblables dites géminées inspirées de certaines portes de villes romaines. Il est surmonté d’une corniche qui repose sur des supports de pierre sculptés appelés modillons à copeaux. Ces motifs décoratifs viennent de l’art mozarabe, lui-même inspiré de la grande mosquée de Cordoue.














Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__148_aLa statue de saint Sernin se trouvait au-dessus de la Portes des Comtes, en position dominante, dans une grande niche de pierre, protégée par deux lions. Elle a été détruite à l’époque révolutionnaire. Il reste une inscription qui permet d’identifier le personnage : "SANCTVS SATVRNINVS".

Les huit colonnes qui en supportent les arcatures sont décorées des chapiteaux les plus intéressants à étudier dans la basilique.








Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__153_aIls retracent la parabole de saint Lazare et du mauvais riche et non, comme la tradition populaire l’a trop volontiers affirmé, la figuration des péchés capitaux. L'âme de Lazare se retrouve dans une mandorle, enlevée par deux anges. Passage par la matrice afin de s'élever soi-même.
Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__155_a












Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__154_aSur les deux chapiteaux centraux se trouve un thème non identifié : un homme assis au coin d’un chapiteau tient solidement un manche qui se termine par une volute. Deux personnages lui soutiennent les bras comme pour l’aider dans son effort; Un autre représente une femme entourée d'un serpent.
Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__152_a

25 juin 2008

Le clocher et le chevet

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__3_aLe clocher de forme octogonale établi à la croisée du transept s'élève à plus de 65 mètres de haut.
Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse

















Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__1_aIl est composé de cinq niveaux : un premier étage d'arcatures aveugles, surmontés de deux niveaux percés de baies. Les deux derniers niveaux sont des surélévations gothiques.
Le niveau le plus bas correspond à la coupole : il se caractérise, sur chaque face, par deux fenêtres aveugles couvertes d'arcs en plein cintre. Les deux étages qui le surmontent, chacun en léger retrait, reprennent ce parti de deux fenêtres sur chaque face, mais celles-ci sont ouvertes et leurs arcs soulignés d'une archivolte de pierre. Les deux étages supérieurs, bâtis dans la seconde moitié du XIIIème siècle, sans doute avant 1283, poursuivent cette ascension pyramidale. Les baies sont désormais couvertes d'arcs "en mitre", une nouvelle réminiscence de l'architecture romaine à Saint-Sernin. Enfin, en 1478, sa flèche fut reconstruite en maçonnerie, portant son globe terminal sommé d'une croix.
Ce clocher a servi de modèle pour de nombreuses églises de la région (Caussade, par exemple).





Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__144_aIl domine le chevet, dont la partie centrale est percée de baies cintrées séparées par des contreforts ronds et bicolores. Chaque baie est encadrée de fines colonnettes. Les contreforts sont reliés entre eux par une chaîne de modillons.

























Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__146_aSur le niveau inférieur, celui du déambulatoire, viennent se greffer cinq chapelles rayonnantes. Elles sont chacune percées de trois baies avec des archivoltes à redents reliés entre elles.
Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__139_a













Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__157_aLes modillons qui ornent la corniche sont du XIXème siècle.

25 juin 2008

La crypte

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__60_aL'étymologie du mot crypte (cacher) indique assez bien sa signification. Les premières cryptes (aussi appelées anciennement crutes, croutes ou grottes) ou grottes sacrées ont été taillées dans le roc ou maçonnées sous le sol, pour cacher aux yeux des profanes les tombeaux des martyrs ; plus tard, au-dessus de ces hypogées vénérées par les premiers chrétiens, on éleva des chapelles et de vastes églises; puis on établit des cryptes sous les édifices destinés au culte pour y renfermer les corps des saints recueillis par la piété des fidèles. (wikipédia)












Saint_Sernin_Toulouse__13_bA Saint-Sernin, la crypte (12) abrite de nombreuses reliques, et parmi elles, celles de Sernin. Pénétrer dans les cryptes, où les reliquaires précieux reposaient dans des armoires à balustres de bois, n'était possible que certains jours pour le commun des mortels, le dimanche, le lundi, et aux dates des fêtes du calendrier liturgique respecté dans l'abbatiale, depuis le matin jusqu'à la fin de l'office divin.







Saint_Sernin_Toulouse__12_bPour les pèlerins allant à Saint-Jacques, ou en revenant, il était possible chaque jour, à heure fixe, d'approcher les reliquaires. A l'issue de l'office canonial, la cloche de l'église nommée Manuel était sonnée durant un quart d'heure, pour avertir les "romieus et pèlerins estranger" de s'assembler. On les faisait alors descendre dans la crypte, symboliquement éclairée par douze torches. Les confrères de garde ouvraient les grilles de bois et les armoires protégeant les reliquaires.

Cette crypte comporte deux étages. La partie supérieure en forme d’hémicycle correspond à l’abside. La crypte inférieure est constituée par une salle carrée couverte par la réunion de quatre voûtes dont les nervures se rencontrent sur une colonne de marbre, dressée au centre de la salle.

La crypte supérieure

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__82_aLes travaux entrepris dans cette crypte consistèrent à rajeunir la présentation des restes vénérés de saint Saturnin, en les mettant à la portée des fidèles, selon les nouvelles exigences de la piété et du goût. Le 6 septembre 1258, le sarcophage de saint Saturnin, conservé dans la crypte, fut élevé, (elevatum fuit inde, cum suo tumulo marmoreo, ad altiorem locum) par l’évêque Raymond du Falga. On décida alors de l’installer sous un majestueux baldaquin à deux niveaux.
L’exécution de ce chef-d’oeuvre de pierre ajourée intervint entre 1259 et 1265. On en établit le soubassement sur le sol de l’ancienne crypte, et quelque vingt ans plus tard, le 23 juin 1283, on déposa dans la partie haute une somptueuse châsse orfévrée en argent.









Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__89_aLe baldaquin, aujourd’hui disparu, nous est connu par quelques descriptions issues des inventaires de reliques effectués entre le XIV ème et le XVII ème siècle ainsi que par trois représentations figurées.
Alors que la châsse et la partie supérieure du baldaquin furent victimes des transformations du sanctuaire au XVIII ème siècle, le soubassement, conservé dans la crypte supérieure de Saint-Sernin, illustre encore l’ampleur et la qualité de l’oeuvre du XIII ème siècle. Il s’agit d’une construction à plan centré, portée par six piles reliées entre elles par des arcs surbaissés, à triples ressauts adoucis par des tores. L’hexagone délimité par les six piles et par les arcades qui les relient est surmonté d’une voûte d’ogives à six branches, rayonnant autour d’une clef de voûte, et retombant sur les piliers par l’intermédiaire de chapiteaux. (Henri Praladier)

C'est ainsi que la partie centrale de la crypte supérieure prit sa forme hexagonale et fut voûtée d'ogives. A la clef est sculpté un Couronnement de la Vierge.

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__90_aLes fouilles de Stym-Popper et Calley dans les années 1960 ont permis de dégager les vestiges d’une abside de 6 m de diamètre intérieur, considérée depuis comme appartenant à l’église de Sylve et d’Exupère (Durliat 1971).
Saint_Sernin_Toulouse__29_a














La crypte inférieure

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__55_aOn accède à la crypte inférieure par deux escaliers.
Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__58_a



















Saint_Sernin_j9Les quatre voûtes d'ogives de cette salle du XIVème siècle prennent appui, au centre, sur un pilier antique de marbre, à l'origine carré et cannelé, dont les angles furent abattus à l'époque gothique.
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Saint_Sernin_j6Cet espace étant encore insuffisant, on le prolongea par des travées également voûtées d'ogives sous le déambulatoire, puis, plus tard et plus sommairement, au-delà.
Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__75_a

















Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__61_aLa crypte inférieure présente dans les six chapelles les châsses des saints Philippe et Jacques le Mineur, Simon et Jude,  Symphorien et Castor,  Jacques le Majeur,  Edmond,  Gilles, et le reliquaire de la Sainte Epine.
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Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__80_aSur les chapiteaux, nous avons la représentation de feuilles de vignes, sous lesquelles se cache un escargot. Margaux. Montre-moi tes cornes. La symbolique en est lourde de sens...
L'escargot est lunaire, et symbolise la fécondité liée à l'eau. Il illustre par la forme de sa coquille la spirale, les cycles de la nature vivante. Elle s'enroule sur elle-même à l'infini, et finira par dévoiler, par sa structure harmonieuse, le rapport du nombre d'or.
La vigne est symbole de connaissance... son rôle est d'enlever les barrières mentales empêchant la réception du spirituel.







Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__77_aL'escargot fut un emblème des druides et des compagnons bâtisseurs. Pour confirmation, la feuille de chêne et le gland ne se trouvent pas loin.

25 juin 2008

Le choeur

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__29_aLe chœur, enserré par une clôture, est inaccessible. Il est surmonté d'une coupole sur trompes juste en dessous du clocher. Les piliers centraux ont été de nombreuses fois renforcés pour soutenir le clocher qui a pris de l'élévation au cours des siècles. Il a reçu, au XVIIIème siècle, un décor baroque. En arrière de l'autel, un retable, réalisé en 1720 par Marc Arcis, présente la scène du martyre du saint toulousain.














Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__103_aLe grand baldaquin qui s'élève au-dessus de la châsse de saint Saturnin remplaça au milieu du XVIIIème siècle une construction gothique dont nous retrouverons le soubassement dans la crypte supérieure.











Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__51_aLe maître-autel (8) se trouvait dans le chœur au XIème siècle,  vraisemblablement dans le rond-point, au-dessus de la crypte abritant le tombeau de saint Saturnin. Depuis 1952 à la croisée du transept, il est élevé sur un podium entouré de belles grilles en fer forgé du XVème siècle.
De dimensions exceptionnelles (2,23 m X 1,34 m), cette table d'autel se rattache à une série produite dans la province ecclésiastique de Narbonne entre le IXème et le XIème siècle.
Le pape Urbain II la consacra, ainsi que l'église encore inachevée, le 24 mai 1096. Une copie est présentée dans le croisillon nord (10).




Saint_Sernin_j10Le déambulatoire (11) ouvre sur quatre petites chapelles voûtées en cul de four et une chapelle axiale plus profonde, et possède de beaux chapiteaux historiés. On le désigne du nom évocateur de "tour des corps saints" car il présentait à la vénération des fidèles une part des très nombreuses reliques que l'église s'enorgueillissait de posséder.









Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__93_aOn trouve sur la clôture du chœur côté déambulatoire des motifs gravés dans le marbre, dont le fameux Christ en majesté du XIIème siècle issu de l'atelier de Bernard Gelduin.













Les sept bas-reliefs de marbre de la fin du XIème siècle devaient décorer la porte de la basilique primitive, avant la construction du narthex.   

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__91_aBasilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__92_ale Christ fait donc partie d'un grand bas-relief de marbre, peint à l’origine, de 1,10 m de hauteur sans le socle. Il est encadré par deux anges de mêmes dimensions, sculptés vers 1096. Quatre autres bas-relief plus grands, deux anges et deux apôtres sont également encastrés.















Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__95_aC’est un Christ en majesté, c’est-à-dire représenté assis sur un trône et de face. Le R gravé sur la croix du nimbe est l’abréviation de rex (roi). Cette croix porte aussi alpha et oméga, première et dernière lettre de l’alphabet grec, le début et la fin de toute chose. Pax Vobis est inscrit sur le livre qu'il tient de la main gauche, la main droite bénissant. Il est entouré d’une mandorle, avec aux quatre coins un aigle, un lion, un taureau et un homme ailé, symboles des quatre évangélistes Jean, Marc, Luc, Mathieu.
Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__115_a













Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__99_aBasilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__100_aDe part et d’autre du Christ se trouvent deux anges, un chérubin et un séraphin identifiables grâce à l’inscription gravée sur l’arcade, au-dessus de leur tête. Ils forment, avec les deux autres anges plus grands placés dans le déambulatoire, une sorte de garde d’honneur.














Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__101_aBasilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__102_aLes deux apôtres, vêtus dune toge à l’antique, les évangiles dans la main gauche, regardent le spectateur qu’ils bénissent de la main droite.

25 juin 2008

La nef

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__21_aLa nef principale (7), longue de 115 mètres, large de 8 et qui s'élève à plus de 21, est voûtée en berceau et partagée en onze travées par des arcs doubleaux qui retombent sur des demi-colonnes engagées. Ceux des trois travées orientales présentent un double rouleau clavé de pierres et de briques.
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Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__26_aL'élévation est à deux niveaux. Au dessus des grandes arcades cintrées, on trouve des tribunes à arcades géminées reposant sur deux colonnettes. Le remplage de chaque baie est plein.
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Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__20_aL'éclairage de la nef est fourni par la claire-voie des tribunes et par les baies des collatéraux. Comme souvent dans les édifices romans, il est donc uniquement indirect.
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Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__108_aLes chapiteaux de la nef et des collatéraux sont ornés de motifs variés : végétaux, animaux et historiés.
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Saint_Sernin_Toulouse__22_aC'est dans la galerie inférieure du bas-côté nord qu'une fresque astronomique du XIIIème siècle, nommée « carte du ciel ». C'est une peinture murale ocre rouge sur badigeon de chaux blanc, restaurée en 1998 et 2000 .

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