La basilique Saint-Sernin, historique
Ce sanctuaire est placé sous le vocable de Sernin, ou Saturnin, et fut bâti à l'emplacement de sa tombe. À l'origine, ce n'était qu'un oratoire construit sous l'impulsion du premier évêque de Toulouse, Hilaire, qui fit dresser un oratoire pour honorer la mémoire de son prédécesseur.
Au Vème siècle, devant l'exceptionnelle popularité du sanctuaire et la dévotion des fidèles à la mémoire du martyr, les évêques Sylve et Exupère firent construire une petite église. Les restes de Saturnin furent placés dans un sarcophage de marbre à l'intérieur de l'église. Ce fut à cette époque qu'une première communauté de chanoines s'installa à cet emplacement.
La basilique était alors une collégiale, c'est-à-dire une église tenue par un collège de chanoines dirigés par un abbé. Ce dernier s'opposait souvent à l'évêque de Toulouse, dont la cathédrale Saint-Étienne avait beaucoup moins de rayonnement que Saint-Sernin. La communauté s'agrandit et une abbaye fut construite autour de l'église, régie par les règles de saint Augustin.
L'essor du pèlerinage de Compostelle, faisant de Toulouse une étape obligatoire de la via Tholosqua ou Arelatensis augmenta encore le nombre des visiteurs. À cela s'ajoutèrent de nombreuses reliques dont la réputation attira très tôt des foules considérables.
L'église, devenue trop petite, la construction de l'actuelle basilique, plus importante, fut décidée à la fin du XIème siècle. Elle débuta sous l'égide de l'architecte Raymond Gayrard par le chevet, en 1080, au dessus de la chapelle. On peut toujours visiter aujourd'hui l'église primitive, qui fait office de crypte.
Seize ans après le début de la construction, en 1096, le pape Urbain II en consacra l'autel sculpté par Bernard Gilduin. L'achèvement du transept et d'une partie de la nef est effectif en 1180. Les constructeurs utilisèrent d'abord la pierre et la brique jusqu'à hauteur des tribunes. Mais le coût élevé du matériau les contraignit à n'utiliser que la brique dans les parties hautes de l'édifice. C’est dans la basilique Saint-Sernin que survint la première expérimentation du gothique français.
Un magnifique cloître et une importante abbaye flanquaient le nord de la basilique. Ensuite les travaux traînèrent en longueur avec des modifications de structure jusqu'au XIVème et même au XVIème siècle pour certains éléments. Les tours occidentales ne furent jamais achevées.
À la Révolution, le chapitre de Saint-Sernin fut supprimé. Mais la basilique ne fut ni modifiée ni saccagée. Une restauration est ordonnée au XIXème siècle, effectuée par Alexandre du Mège. Mais le résultat est médiocre et la restauration est poursuivie par Viollet-le-Duc. Il rétablit alors l'étagement des toits des bas-côtés et de la nef principale qui avait été supprimée au XIVème siècle.
Après la Révolution et avec l'abandon des bâtiments de l'abbaye, il est décidé de dégager la basilique et de rendre accessible son parvis et ses différentes portes. Ce projet ne sera mis en exécution qu'au début du XIXème siècle. De 1804 à 1808, le cloître de l'ancienne abbaye fut démantelé. Quelques chapiteaux furent conservés et sont maintenant visibles au musée des Augustins. Puis, par expropriation et rachats, les bâtiments et édifices sont détruits tout autour de l'église sous l'impulsion de Jacques-Pascal Virebent afin de former une place elliptique. Il ne reste que le musée Saint-Raymond, un des anciens bâtiments de l'abbaye. Saint-Sernin resta une simple église collégiale jusqu'en 1878, date à laquelle elle fut enfin consacrée basilique.
À la fin du XXème siècle, une nouvelle restauration a supprimé l'étagement de Viollet-le-Duc pour le remplacer par l'état du XIVème siècle.
Aujourd'hui, c'est la plus grande église romane conservée en Europe. L'édifice possède encore 260 chapiteaux romans ainsi que de nombreuses fresques. Il garde une parfaite cohérence, puisque les constructeurs successifs respectèrent le projet initial bien au-delà de la période romane. Par sa structure, Saint Sernin appartient à la famille des églises dites "à reliques et pèlerinages" : vaste nef flanquée de collatéraux, large transept saillant, choeur profond entouré d'un déambulatoire avec chapelles rayonnantes.
Je remercie les "sociétés savantes de Toulouse", Georges Prat, Coline Meunier, ainsi que tous les sites internets ci-dessous :
http://www.coline-design.eu/infographie-@/5-index.html#project22
http://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Saint-Sernin_de_Toulouse
http://architecture.relig.free.fr/sernin.htm
http://catholique-toulouse.cef.fr/site/161.html
http://www.augustins.org/fr/monument/accueil.htm
http://www2.ac-toulouse.fr/culture/dossierspdf/Saintsernin.pdf.
http://archives.arte.tv/hebdo/archimed/19971230/ftext/archi.html
http://www.societes-savantes-toulouse.asso.fr/samf/geo/31/toulouse/stsernin/ftol98il.htm
http://pmaude.free.fr/Sernin/