Façade occidentale
La façade occidentale (1), constituée par un mur pignon, est un lourd massif de briques sans ornement. La partie basse inclut un ample portail géminé comparable à ceux qui s'ouvrent aux extrémités du transept. Au dessus du portail se développe une suite de cinq arcades moulurées en pierre et une grande rose sans remplage s'inscrit sous un arc de brique ébrasé vers l'extérieur. Elle fut terminée vers 1220 et resta inachevée jusqu'au XXème siècle : la tour nord présentait un déséquilibre assez disgracieux, celui-ci a été corrigé (sans reprendre les plan d’achèvement conçu par Viollet-Le-Duc).
Le portail est agrémenté de chapiteaux : des lions enfermés dans des végétaux, des figures simiesques dans une étrange forêt.
Les scènes légendaires associant saint Saturnin et saint Martial ont disparu. Subsistent au musée des Augustins deux reliefs en marbre blanc qui ont pu appartenir au décor du portail (sagittaire et sirène - oiseau), ainsi qu'une célèbre et mystérieuse sculpture : le signe du Lion et le signe du Bélier.
Ce bas-relief en marbre se trouvait probablement sur un pilier du transept sud à la porte des Comtes lorsqu'il fut découvert. Ce ne fut pourtant pas sa place originelle. Des témoignages anciens attestent en effet qu'il était en remploi à cet endroit depuis au moins le XVIème siècle et qu'il a pu faire partie du décor du portail de la façade occidentale de la basilique. Son iconographie étonnante n'a pas encore livré tous ses secrets. Le bas-relief représente en effet deux femmes tenant dans les bras respectivement un lion et un bélier. L'inscription, énigmatique, signifiant : "Signe du lion. Signe du bélier. Ceci fut fait au temps de Jules César" renforce l'idée qu'il s'agit de signes du zodiaque. Ces qualités stylistiques, en particulier la puissance plastique proche de la ronde-bosse, rattachent en outre ce bas-relief au portail des Orfèvres de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Nous retrouverons dans la même position, avec un pied chaussé et l'autre nu, nos deux joufflus coiffés de bonnets phrygiens à la porte de Miègeville...