Avant d'entrer dans le sanctuaire, nous passons sous un portail moderne composé d'un arc en plein cintre et de colonnettes gothiques surmontées de deux paires de chapiteaux superposées et entouré de deux pierres en remploi.
A droite une inscription funéraire du Ier siècle.
A gauche un chrisme roman.
Puis, traversant une partie du cimetière, l'église nous attend.
La façade nord n'offre d'autre décor que des fragments antiques remployés, par exemple à droite du portail, une sculpture présentant un personnage avec un agneau.
Puis un fragment comportant les bustes de sept personnages drapés tournés vers celui du milieu.
Sur la droite, au-delà du contrefort, a subsisté un enfeu gothique.
Le portail
La façade présente un portail roman rajouté à la fin du XIIème siècle en saillie entre deux contreforts, dernière œuvre romane de la basilique. L'archivolte retombe sur des piédroits ornés de statues-colonnes polychromes dressées sur des animaux accroupis : trois jeunes gens imberbes tenant un livre et une femme couronnée portant une croix.
Bien que le sculpteur de Valcabrère les ait représentés comme des jeunes gens, il faut reconnaître les deux martyrs espagnols. L'un et l'autre sont habillés comme des prêtres. Les chapiteaux qui les surmontent racontent leur martyre.
Celui de droite montre l'arrestation et le supplice de l'un d'entre eux. Celui de gauche les représente décapités recevant leur tête dans leurs mains.
L'église de Valcabrère possédant une relique de la Vraie Croix, on peut reconnaître sainte Hélène dans le personnage féminin de droite. Le troisième jeune homme est facile à identifier grâce au chapiteau de la lapidation et à l'acte de consécration de 1200: c'est le diacre saint Etienne.
Le chapiteau surmontant sainte Hélène représente une femme s'apprêtant à monter le cheval que lui présente un serviteur barbu armé d'un bâton portant un tonnelet. Derrière eux apparaît un ange dans les feuillages. Il semble encourager les deux voyageurs. L'un et l'autre portent une panetière en sautoir.
Le tympan tétramorphe, entouré d'un bandeau orné de billettes en damier et reposant sur un linteau nu, est assez inhabituel. Le Christ en majesté dans une mandorle, dont la tête s'orne d'un nimbe cruciforme, est encadré par deux anges thuriféraires (brandissant leur encensoir) et par les symboles des évangélistes.
Le chevet
Le chevet de la basilique, fait de blocs de marbre, est composé d'une abside et de deux absidioles enfermées dans un massif rectangulaire formant trois absides accolées séparées par des contreforts, reliées entre elles par des petites voûtes en arc de cloître évoquant des trompes et utilisant un maximum de grandes pierres antiques.
L'une d'elles représente soit-disant un masque de théâtre antique. Je ne sais pas pourquoi, il m'inspire plus une déesse primordiale.
Au-dessus du niveau des fenêtres, le réduit central est couvert d'une voûte en berceau et les autres, de trompes en cul-de-four. Plus haut, la voûte qui couvre l'abside centrale est enfermée dans un mur polygonal et couverte d'une toiture à pans coupés.
Le clocher carré prolonge le mouvement ascendant des toitures et couronne l'ensemble. Le bandeau sur lequel prennent naissance les voûtes des réduits est orné de cartouches carolingiens. Plus haut, le mur se termine par une corniche décorée de demi-disques.
Selon Emmanuel Garland, "l'ordonnancement des volumes, l'articulation subtile, le jeu des tuiles et de la pierre blanche, le recours aux arcades et aux voûtes extérieures confèrent une saveur antiquisante au chevet de l'église de Saint-Just ". Le chevet, vu son architecture, ne peut être antérieur au XIIème siècle.
Plan du sanctuaire
Violet : murs modernes de séparation de propriétés englobant les vestiges de construction médiévale, peut-être le cloître.
Bleu moyen : murs modernes symbolisant de manière incomplète le tracé du cloître du XIIIème siècle.
Bleu foncé : enclos funéraire d'époque romaine tardive
Bleu ciel : chapelle funéraire, transformation de l'enclos initial par adjonction d'un chevet plat.
Vert foncé : Monument préroman indéterminé : église ou baptistère du haut- moyen-äge.
Vert clair : Annexe préromane.
Jaune : basilique romane des XIème et XIIème siècles.
Jaune clair : enfeu du XIVème siècle.
Ce n'est pas une chèvre qui vint m'attendre, mais une vachette impétueuse, inquiète de me voir tourner autour de son coin tranquille...