Saint Nizier, historique
Le premier édifice religieux situé sur le site de l'église actuelle est un monument romain, probablement un temple d'Attis. Attis ou Atys est une divinité d'origine phrygienne, parèdre de la déesse Cybèle, dont il est à la fois le fils et l'amant. Il peut être comparé à Adonis, parèdre d'Aphrodite-Astarté, ou encore Tammuz, parèdre d'Ishtar. Son culte à mystères s'est répandu en Grèce, puis dans tout l'Empire romain. Les monuments représentent Attis en berger phrygien, avec le bonnet, le bâton du pâtre, la syrinx et le tympanon, son costume collant laissant le ventre à découvert. Il porte un pantalon typiquement perse (anaxyrides). Un de ses emblèmes est le coq (galles), car Attis fut le premier des galles. On le voit aussi avec Cybèle, dans le même char traîné par des lions. Les fidèles d'Attis auraient joué un rôle dans la persécution antichrétienne de 177.
D'après la légende, un nouveau sanctuaire, en 150, a été construit sur l'emplacement du monument romain, (dont on aperçoit encore les colonnes devant la façade sur le plan du XVIeme siècle) , par Saint Pothin. C'est un lieu de culte qu'il dédie à la vierge. Saint Pothin fut le premier évêque de Lyon et le premier évêque de Gaule. Issu d'une communauté du Levant en Phrygie, il fut arrêté en même temps que sainte Blandine et qu'un groupe de chrétiens sous le règne de Marc Aurèle en 177. Ils sont connus sous le nom de Martyrs de Lyon. Saint Pothin meurt en prison vraisemblablement le 2 juin à la suite des mauvais traitements infligées par ses bourreaux. Saint Irénée lui a succédé.
Au Vème siècle, selon la tradition, Saint Eucher, 19ème évêque de Lyon, bâtit sur les ruines de l'édifice une basilique pour abriter les reliques des 48 premiers martyrs de Lyon, parmi lesquels saint Pothin et sainte Blandine.
L'église reçoit le nom d'« église des Saints Apôtres », à savoir Pierre et Paul. Les évêques de Lyon s'y font enterrer durant tout le VIème siècle, en particulier saint Nizier, 28ème évêque. Le corps de saint Nizier, oncle de Grégoire de Tours, enterré en 573, a donné lieu tout de suite à de nombreux miracles. Grégoire lui consacre plusieurs chapitres du Liber vitae patrum.
De ces textes on peut tirer une description du tombeau de Saint Nizier qui doit être en bonne place dans l'église et surélevé puisqu'un aveugle est guéri en se plaçant sous le cercueil. Très vite un culte de ce saint évêque de Lyon c'est développé au point que l'église finit par prendre son nom. Le corps de ce dernier attire une foule si grande, les miracles qu'on lui prête sont si nombreux que l'église finit par prendre son nom.
Dans la première moitié de VIIIème siècle, saint Nizier, comme les autres églises lyonnaises, est ravagé par des incursions de Sarassins remontant la vallée du Rhône puis par les brutales reconquêtes de Charles Martel. Elle n'est reconstruite qu'au IXème siècle, sur l'ordre de l'évêque Leidrade, ami de Charlemagne, qui lui adjoint un chapitre canonial. C'est alors une petite église romane avec clocher que l'on peut voir sur un sceau datant de 1271, et comme dans tout chapitre, la vie s'organise autour d'un cloître. Ce cloître était situé au sud de l'église, entre celle-ci et la rue Poulaillerie. Il devait avoir environ 15 mètres de côté.
Le quartier de l'église s'embourgeoise, désormais l'élection des consuls et échevins y est proclamée. Pierre Valdo, au XIIIème siècle, en est le paroissien. Ses disciples, les vaudois, choqués par la richesse des lieux, mettent le feu à l'église en 1253.
L'archevêque Louis de Villars entreprend la construction de l'église actuelle au XIVème siècle, avec l'aide des bourgeois qui souhaitent avoir leur propre église dans la presqu'île (la primatiale Saint-jean est en cours d'achèvement sur l'autre rive de la Saône).
Il fonde en 1306 un chapître collégial, c'est à dire un collège de chanoines destiné à tenir l'église et à y assurer l'office divin. Il commence par le choeur, à l'est, comme le veut la tradition. Les travaux avancent progressivement, et l'église n'est achevée qu'à la fin du XVIème siècle.
Elle subit les dégâts causés par les bandes huguenotes de la région, qui pillèrent les tombes des évêques de Lyon, puis ceux de la Révolution française.
http://www.visitelyon.fr/eglises-cathedrales/eglise,saint-nizier.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Nizier_(Lyon)