L’église Saint-Martin de Vion
Situé au bord du Rhône, sur une ancienne route reliant Lyon au sud, Vion (Vugnon en 993 dans la charte de Cluny, Vion en 1153, Vayn et Vyon en 1275 puis Saint-Martin de Vion en 1464) était connu dès l’antiquité. Au Xe siècle, le village appartenait aux comtes d’Albon, comme Champagne, enclave dauphinoise dans le Vivarais et le royaume de France.
Le fief (le territoire et son prieuré, possédant déjà une église dont il nous reste la crypte carolingienne) fut donné au début du XIIe siècle à l’abbaye bénédictine Saint-Martin d’Ainay de Lyon, donation confirmée par la bulle du pape Eugène III en 1153. C’est sans doute à cette époque que la construction d’une nouvelle église fut entreprise. Il semblerait qu’elle fut restaurée au XVIe siècle, mais c’est au XIXe siècle que l’église fut entièrement modifiée. Il ne reste de roman que l’abside centrale, le transept et la partie basse du clocher.
L’extérieur
On remarque de loin l’église Saint-Martin, perchée sur une colline dominant le village.
Le clocher de base carrée, construit sur la croisée du transept et dont la partie haute est du XIXe siècle, conserve un premier étage roman, percé sur chaque face de deux baies géminées à colonnettes en plein cintre. Il rappelle le clocher de Saint-Martin d’Ainay.
Le chevet comporte une abside polygonale et deux absidioles en forme de tour sur chacun des bras du transept.
Un passage voûté sous le presbytère permet d’accéder à la partie la plus basse, la crypte semi-enterrée. Cette crypte supporte le transept et l’abside principale. Elle fut construite à l’époque carolingienne pour compenser la pente du terrain, de ce fait, elle est appelée crypte de correction.
La façade occidentale ainsi que la nef, sans grand intérêt, furent reconstruites au XIXe siècle dans le style romano-byzantin propre à la basilique de Fourvière.
L’intérieur
L’entrée dans l’église peut paraître déconcertante. En effet, la nef romane fut détruite au XIXe siècle et remplacée par un triple vaisseau couvert de croisées d’ogives, peinturluré et mosaïqué à l’envi.
Seule la piéta en bois polychrome du XVIe siècle, taillée d’une seule pièce dans un morceau de tilleul, accompagnée de la statue de saint Roch du XVe, donne un peu de repos.
Même la Cène de Léonard fut (mal) copiée, c’est dire.
Il ne reste de l’ancien tympan qu’un morceau de pierre sculptée, posée dans l’obscurité près de l’entrée. Très abimé, il représente le Christ imposant ses mains sur la tête de deux personnages que l’on imagine féminins. Certains ont voulu y voir saint Pierre et saint Paul accompagnés d’un disciple.
L’église présente un plan en croix latine orienté à l'est, plan classique des édifices bénédictins.
C’est en remontant vers le transept et le chœur que nous retrouvons les parties romanes. Dans les bras du transept à coupole sur trompes (remaniée au XIXe) s’ouvrent deux absidioles voûtées en cul-de-four. Les arcs de la croisée du transept reposent sur des demi-colonnes à chapiteaux.
L’abside à l’extérieur à pans coupés est à l’intérieur de plan semi-circulaire et voûtée en cul-de-four. Elle est décorée d’une arcature s’appuyant sur des colonnettes à chapiteaux.
Un escalier au centre de la nef permet d'accéder à la crypte en contrebas. L’église est toujours fermée. Si vous voulez rencontrer le gardien des clés, personnage haut en couleurs comme l’église dont il a la garde, il vous faudra demander monsieur Michel Campana.
http://amisdainay.free.fr/Eglise-Saint-Martin-de-Vion.html
http://www.patrimoine-ardeche.com/visites/vion.htm
http://www.mediterranee-antique.info/Religion/Masse/T_1/M_106.htm
Dans les pas de Cévennes terre de lumière, à la découverte du patrimoine vivarois, l’Ardèche du nord