L'église Saint-Pierre, l'intérieur
La structure de l’église avec tribunes et déambulatoire laisse supposer qu’à l’époque de la dédicace, elle contenait des reliques précieuses, d’où la présence du déambulatoire. L’église se trouvant sur une route de pèlerinage, une telle forme est appropriée.
L’église Saint-Pierre est l’un des rares exemples en France d’un sanctuaire roman dont la nef de cinq travées est couverte par une file de trois coupoles sur trompes (avec la cathédrale du Puy et Saint-Hilaire de Poitiers), chaque coupole s’étendant sur deux travées.
Les coupoles sont séparées entre elles par un arc diaphragme. Les deux premières englobent chacune deux travées, ce qui forme un plan carré au sol.
Un arc transversal les partage en leur milieu. La dernière, plus étroite, est faite sur une seule travée. L’architecte a-t-il voulu nous parler au travers de la géométrie sacrée ?
De solides piliers, cantonnés de quatre demi-colonnes couronnées de chapiteaux, recueillent les arcs en plein cintre délimitant l'espace des cinq travées. Au dessus de ces arcs s'ouvrent les baies jumelles des tribunes.
Les chapiteaux, dont les feuilles s’ouvrent de plus en plus en remontant vers le chœur, nous annoncent la transformation du pèlerin.
Les deux bas-côtés, recouverts d'une voûte d'arêtes, sont percés de baies rajoutées au XIXe siècle.
Sous le balcon sud nous retrouvons quelques consoles sculptées, qui nous racontent, telle une B.D. de l’époque, comment parvenir à se transformer : maitriser la dualité et se retourner. Le lion va nous y aider.
Le transept, légèrement saillant, est pris dans le massif des deux anciennes tours.
L’abside en cul de four, constituée d'un chevet à trois pans, protège un chœur de forme semi circulaire voûté en demi-coupole surélevé de quelques marches,
et un déambulatoire, sans chapelles rayonnantes, bordé de six colonnes. Depuis quelques années, on connait l'existence d'une confession (crypte de petite dimension dans laquelle était exposé le tombeau d'un martyr) sous l'autel provisoire actuel : la bouche d'accès profonde d'à peu près 2 m donne sur un caveau d'1,70 m de long et 0,75 m de large. A l'intérieur fut trouvé un ancien autel brisé (IXème ou Xème siècle).
Les parties hautes de l’église ne sont pas accessibles. Elles sont pourtant, d’après ce que j’ai pu en lire, intéressantes. Comme dans Saint-Philibert de Tournus, une chapelle est dédiée à saint Michel l’autre à Gabriel. On y parvient à l’aide de deux escaliers à vis qui débouchent au dessus des deux bras du transept.
Ces chapelles communiquent entre elles par un passage supérieur au niveau des combles (ce même passage conduit à une salle située au dessus de la demi-coupole du chœur) et avec les tribunes par de petits passages étroits.
C’est à l’intérieur de l’église Saint-Pierre que l’on sent tout ce que ce genre d’église peut apporter. L’ambiance est douce, enveloppante, mais très émouvante. Le parcours énergétique marche encore, et c’est les larmes aux yeux que j’en suis sortie. J’aurais aimé savoir quel saint ou quel martyr était vénéré dans la confession.
http://www.patrimoine-ardeche.com/visites/serrieres.htm
http://www.abbaye-champagne.com/themes/champagne/eglise/eglise.htm