La crypte
On accède à la crypte carolingienne par un escalier étroit creusé au centre de la nef, protégé par des vantaux horizontaux en bois.
L’escalier débouche sur un long couloir transversal voûté en berceau qui s’étend sous toute la longueur du transept.
La partie sud du couloir était ouverte sur les anciens bâtiments du prieuré. Quelques pierres abimées nous montrent que plusieurs cours d’eau souterrains traversent l’endroit. L’ancienne source qui sortait à l’est de l’église fut captée par les habitants du village en-dessous, et reste l’objet de litiges…
Au milieu du couloir s’ouvre l’unique abside basse, alignée vers l’est, qui supporte l’abside centrale de l’église supérieure.
La voûte en cul-de-four de l’abside repose sur une arcature formée de cinq arcs s’appuyant sur de courtes colonnettes à chapiteaux trapézoïdes au décor archaïsant.
Au centre, un ancien sarcophage paléochrétien transformé en autel et une cuve baptismale monolithe en grès du XIe siècle.
L’autre cuve, au nord, ornée de têtes, parait vraiment très ancienne, paléochrétienne voire même plus.
Les 6 chapiteaux sculptés ont un décor très simple mais très explicite. Par exemple les palmettes larges et lobées à l’entrée côté nord, seront tournées d’un côté vers le bas et la terre, le tellurique, de l’autre vers le haut et le ciel, le cosmique,
puis apparaît la transformation, la fusion et la quintessence sous forme d’une fleur à 8 pétales.
Un autre chapiteau nous montre sous le tailloir une corde tressée, symbole de l’appartenance à la communauté bénédictine à laquelle on peut s’attacher, ou bien symbole de la coupure avec les énergies telluriques extérieures.
En-dessous, les chapiteaux sont feuillus, un simple, l’autre présentant au-dessus des feuilles la fleur épanouie dans le cosmique.
Un chapiteau montre un serpent (à moins qu’il ne soit un amphisbène), symbole de la connaissance mais aussi du tellurisme, au milieu de palmettes effilées, représentant la régénérescence et la fécondité.
Les trois cours d’eau souterrains nous sont bien indiqués par des pierres gravées de chevrons, comme les hiéroglyphes représentant l’eau.
Cette crypte de correction fut construite à l’époque carolingienne pour compenser la pente du terrain. Elle est la seule crypte du Vivarais, avec celle de Cruas datant du XIe siècle.
Vion reste la plus ancienne des deux, ce qui fait d’elle l’un des plus vieux monuments religieux d’Ardèche.