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lieux sacrés
19 septembre 2007

Le Val de Tourne

Bourg_Saint_And_ol__3_aJe vous propose de découvrir un petit site bien bien charmant, le Val de Tourne. Lieu paisible, énergies apaisantes.  Et pourtant, dédié à Mithra, cet endroit doit prendre des énergies bien plus combatives quand il le faut.















Bourg_Saint_And_ol__9_Deux sources appelées "Grand et Petit Goul" ou "Goul du pont" (d'une profondeur de 140 m) et "Goul de la Tannerie" (d'une profondeur de 115 m), dont on disait au moyen-âge qu'elles guérissaient la lèpre, sont d'origine vauclusiennes. Elles alimentent, quand il pleut sur le plateau du Laoul, dans le Gard, le ruisseau de la Tourne, et passent par le lavoir.
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Bourg_Saint_And_ol__16_a"Ces deux sources sont alimentées par les eaux de pluie du plateau qui s’infiltrent dans la roche. D’apparence simple, elles cachent un grand labyrinthe de galerie descendant très profondément et dont on ne connaît pas la fin."
Ces galeries aiment garder leur secret, et se défendent des intrusions, si l'on en croit les accidents de plongée... (voir ici et )
Ce vallon a inspiré de nombreux poètes, notamment Mistral, qui lui a consacré un chapitre de son poème le Rhône.
Bourg_Saint_And_ol__19___640x480_










Bourg_Saint_And_ol__11_aLe bas-relief dédié à Mithra est sculpté dans la partie médiane d'une falaise d'une dizaine de mètres. Aux extrémités de la barre rocheuse, des cavités abritent du nord au sud les sources. Le site sacré est enchâssé dans un milieu rupestre et aquatique. Non loin de là, plus à l'ouest selon la tradition orale pourrait se trouver un lieu de culte indigène appelé baoume di fadas (voir : beaume des fées).

Du mithraeum, on ne connaît que le relief taillé dans le calcaire aujourd'hui à l'air libre. Aucune investigation archéologique poussée ne permet de définir le bâtiment qui l'abritait. Cependant les traces d'un toit à double pente sont visibles sur le rocher. L'édifice limité à l'Est par la Tourne devait présenter le plan longitudinal classique d'un mithreum.

Bourg_Saint_And_ol__8_aLe relief dédié à Mithra de Bourg-Saint-Andéol est l'un des plus importants de la Gaule. L'érosion et le vandalisme ont estompé certains détails mais on peut encore définir l'iconographie. Placé à plus de deux mètres au dessus du niveau du sol, le relief mesure 2,50 m x 1,85m m. Sa composition est conforme au type méditerranéen des représentations de Mithra tauroctone. L'égorgement du taureau a lieu dans une grotte dont les parois sont trouées d'anfractuosités. A l'intérieur, le dieu apparaît de face, sous la silhouette d'un jeune homme dont le vent soulève le manteau ; sa tunique ainsi que son bonnet phrygien ont été endommagés.



Bourg_Saint_And_ol__7_aMithra, dans une attitude glorieuse, chevauche le taureau ; de sa main gauche, il saisit l'animal au naseau, alors que son poignard, dont on devine le fourreau attaché à la ceinture, est plongé dans le cou de la victime. L'animal vaincu plie le jarret droit. Sa mort a une valeur fécondante et engendre une vie nouvelle comme le prouve le serpent qui se glisse sous le taureau, symbole de la terre qui aspire à être fertilisée et imprégnée de cette régénération. Sous la queue relevée de l'animal, siège des vertus magiques, jaillissent des épis de blé. Le sang s'écoule de la blessure qu'un chien bondissant vient lécher. Un scorpion fixe ses pinces sur les testicules de l'animal, sources de la fécondité dont il cherche à son tour à en absorber la semence. A l'extérieur de la grotte, les figures de Sol et de Luna participent à la liturgie et donnent une dimension cosmique au sacrifice. Au-dessus de l'épaule droite de Mithra, un corbeau, messager solaire, est perché sur le bord de la grotte ; c'est lui qui transmet au dieu l'ordre de tuer le taureau et c'est également vers lui que Mithra tourne son regard.

mithraEn bas du tableau se trouve une dédicace de trois lignes (30 cm x 95 cm) faite par Aurelius dédiée au dieu tauroctone ainsi qu'aux Numina impériaux. Des feuilles d'eau encadrent la mention du gentilice sur la troisième ligne.

N V M [--] I B A V (-] VST
D E V M I N V I C T V M
T * A V R * // [---] / / [-] D S P F

"Numini Mithroe, Maximo Soli, Deum invictum, Titus Furius Sabinus libens merito de sua précunia fecit"
"A la divinité de Mitra, au soleil très grand, Titus Furius Sabinus a fait faire et dédié cette image du Dieu invincible, de ses deniers"

Aux IIème et IIIème siècles, le culte de Mithra, d'origine iranienne, est très répandu dans le monde romain. Il faillit même supplanter le christianisme

source :www.ardecol.ac-grenoble.fr/

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17 septembre 2007

Glanum, historique

Glanum__16_aGlanum se situe près du village de Saint-Rémy de Provence dans les Bouches-du-Rhône. Les plus anciennes traces d'occupation remontent au premier millénaire avant notre ère, telle qu'en témoigne la récente découverte d'un habitat protégé de fortifications datant de l'âge du fer.
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Glanum__46_aL'habitat s'est implanté au débouché d'un défilé, passage étroit naturel qui entaille la chaine des Alpilles, à proximité de la voie Domitienne, antique itinéraire qui conduisait d'Espagne en Italie. Une configuration géographique favorable, un territoire fertile, des ressources d'eau et des carrières de pierre ont permis le développement d'un site fortifié de près de 40 hectares de superficie.







Glanum__40_bUn premier habitat s'est développé aux VIIème et VI ème siècles avant notre ère, autour d'une source et d'un aven qui ont du favoriser l'installation d'un sanctuaire. Les habitants, des Salyens, s'appelaient Glaniques, du nom du dieu local, Glan. Ces hommes se signalèrent par une culture guerrière et une religion qui les apparente aux celto-ligures établis dans la région. Des relations avec le monde grec, sans doute par l'intermédiaire de Marseille, ont procuré aux Glaniques une prospérité qui s'est traduite au début du IIème siècle avant notre ère, par le développement de l'agglomération et par la construction d'édifices du type grec.










Glanum__42_aL'époque gallo-grecque, aux IIème et Ier siècles avant notre ère, se distingue donc par la construction d'édifices publics aux murs faits de grands blocs de pierre, comme ceux du rempart qui fermait le défilé au Sud de la ville. 6 périodes de construction se sont succédées avant de laisser place au rempart hellenistique). Au nord, de belles maisons sont conçues autour d'une cour centrale bordée de galeries à colonnade ouverte.
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Glanum__12_aL'époque Gallo-romaine, de la fin du Ier siècle avant notre ère au IIème siècle, a été marquée par un véritable programme monumental qui a transformé Glanum en ville romaine pour satisfaire aux exigences d'une vie urbaine de qualité. Celà se traduit notamment par de grands bâtiments publics civils et religieux soigneusement décorés et par des équipements tels que  des aqueducs et des égouts.
Glanum__82_aLa ville s'organise avec des maisons qui donnent sur une rue principale et surtout un centre monumental dont le forum et les constructions qui l'accompagnent, construites sur les remblais de constructions antérieures, sont les éléments majeurs.










Glanum__32_aSous la domination de Rome, Glanum dut acceder au rang de colonie latine, mais vers 260, les invasions germaniques mirent un terme brutal à sa prospérité.
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Glanum__84_ahttp://www.etab.ac-caen.fr/lescourtils/provence/glanum.htm
http://antique.mrugala.net/Rome/Glanum/1introduction.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Glanum
http://antique.mrugala.net/Rome/Glanum/1introduction.htm

17 septembre 2007

Le sanctuaire

Glanum__56_aQuand les Gaulois se sont installés, ils ont construit le village en deux parties: le sanctuaire et les habitations. Le sanctuaire était l'endroit où jaillissait la source. Un rempart en pierre le séparait du village.

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Glanum__28_aLe culte s'est donc développé à partir du point d'eau sacré au fond du vallon, et d'une grotte, au sommet de la colline (aven aujourd'hui inaccessible). Un escalier, bordé de terrasses habitées, reliait la source à l'aven, le sanctuaire rupestre.















Glanum__40_aLe sanctuaire s'affirme d'abord sous la forme d'un "Temenos" indigène, puis est aménagé et enfermé dans les murs du rempart hellénistique pour enfin déborder ces limites et s'étendre bien au delà. Puis la source est dédiée au dieu Glan (ou Glanis) et aux mères glaniques, déesses de la fécondité, auxquels les habitants vouent un culte. Une statue de la déesse Sirona fut retrouvée.

Sirona_1Il s'agit de la déesse gauloise de la santé et de la prospérité, parèdre traditionnelle d'Apollon (sa correspondance féminine). Elle est drapée d'une élégante robe et couronnée d'un diadème d'où tombe un voile.

sirona_2Elle s'appuie de la main gauche sur une corne d'abondance (symbole de la fécondité).

Hygie_et_Esculape_1De la main droite, elle offre à un serpent, qui se dresse, le contenu d'une patère.

Sirona_3Sirona, divinité guérisseuse, s'apparente à la déesse Hygie des Grecs ou à sa correspondance romaine Valetudo.




Glanum__36_aA l'époque hellénistique, vers le IIème siècle avant notre ère, la source fut monumentalisée. On la nomme alors Nymphée. Un escalier descendait vers le bassin, alimenté par une galerie de captage. Les pèlerins espéraient la réalisation de leurs vœux en touchant l’eau. Les déesses mères (Matrebo Glaneikabo) sont mentionnés sur un autel trouvé en 1954.












Glanum__13_aUn portique dorique, pièce rectangulaire, servait de salle de purification pour les pelerins qui se rendaient à la source sacrée.


Glanum__47_aL'eau courante était recueillie dans un bassin en pierre.

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Glanum__38_aLes Romains, après avoir vaincu les Gaulois, créèrent dans la ville un réseau important d'adduction en eau avec des canalisations en plomb ainsi qu'un vaste réseau d'assainissement par des égouts, des temples en l'honneur de l'empereur et de la famille impériale, des thermes, une basilique, une curie, un forum, et ont continué de vénérer la source où les vétérants des légions venaient se faire soigner de leurs blessures. En effet, les médecins romains déclarèrent que l'eau était "magique" et qu'elle soignait le corps.
Ils perpétuent le culte, construisent à gauche un temple offert en remerciement à la déesse de la santé Valetudo par Agrippa, gendre d'Auguste, qui vint faire soigner sa jambe en ce lieu en 19 avant notre ère.

Glanum__60_aLe culte officiel de Valetudo est peu attesté à Rome même, on en a seulement quelques mentions seules ou en association avec le dieu guérisseur Esculape. Son plan est celui des temples prostyles et sa façade principale regarde au sud vers la source. L'édifice reposait sur un podium constitué par un ancien mur de grand appareil appartenant à l'aménagement hellénistique du Nimphée. C'est finalement dans ce temple que j'ai pu ressentir les énergies les plus puissantes.












Glanum__23_aA droite, une salle quadrangulaire est consacrée à Hercule. Des autels votifs portant des dédicaces sont placés devant. Ce groupement d'autels autour de la statue d'Hercule victorieux pourrait faire penser à une représentation guerrière, or ceci est contredit par l'inscription du socle exprimant le souhait de leur retour et priant pour la conservation de leur santé : Hercule est un guérisseur et un protecteur des sources.
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17 septembre 2007

L'entrée du sanctuaire


La plateforme

Glanum__64_aIl y eut d'abord un temple, au IIème siècle avant notre ère, tourné vers le sanctuaire du ravin. Son plan au sol assez mal conservé, peut pourtant être restitué sans problème. On connaît mal les édifices qui séparaient ce petit temple toscan du sanctuaire de la source.









Glanum__78_aDes traces révèlent cependant la présence à une trentaine de mètres du temple d'un bâtiment organisé autour d'une cour rectangulaire entourée de portiques, précédant un puits. C'est celui-ci qui retiendra notre attention, à cause d'une étonnante longévité (du début du IIème siècle avant notre ère au début du Ier siècle) et de la place centrale qu'il occupe dans tous les programmes monumentaux qui se sont succèdés en ce secteur.







Glanum__79_aAu pied du temple toscan était creusé un escalier tortueux, qui ne comporte pas moins de trois volées et deux coudes, et conduit huit mètres plus bas à l'eau d'un puits sacré de trois mètres de diamètre. Le couloir (dromos) était couvert de dalles et le puits probablement surmonté d'un édicule, car c'est sur lui que s'orientait et ouvrait ses portes un nouvel édifice, vaste et somptueux, remplaçant l'ancien bâtiment à péristyle rectangulaire dont il remploie de nombreux éléments.




Glanum__77_aLe puits entouré d'un bassin dallé peu profond, est abrité au centre du portique sud où il se trouve en liaison optique avec le puits à dromos, grâce à la large porte du portique nord. Dans les pièces sud se trouvait un autre petit bassin et des aires dallées. Dans l'angle sud-ouest, une fontaine circulaire ouvrait sur la rue qui bordait le bâtiment.










Les temples géminés de Glanum

Glanum__8_Ces deux édifices romains sont ainsi nommés à cause de leur ressemblance. Ils ont été élevés entre 30 et 20 avant notre ère. Une partie de la façade du plus petit a été reconstruite en 1992.
















Glanum__70_aOn a découvert dans ces lieux les portraits en marbre de Livie et Octavie, l’épouse et la sœur de l’empereur Auguste. On suppose donc que ces deux bâtiments étaient des sanctuaires voués à leur culte. En face de ce monument une fontaine, de forme semi-circulaire, date de l'époque héllenistique.
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17 septembre 2007

Autres temples et statues

La maison de Cybèle

Glanum__92_aCommencée au IIème siècle avant notre ère, cette maison fut partiellement transformée en lieu de culte à Cybèle par les romains. Un autel lui est dédié.

















Les statues

Glanum__87_aLa fouille du puits à Dromos en 1988 a livré une tête barbue de 24 cm de haut. Le séjour dans l'eau a corrodé le visage qu'on devine de bonne facture et dans lequel on peut reconnaître un Hercule, honoré à Glanum. Cette tête montre les traits sereins du héros au repos, à la chevelure bouclée et à la barbe courte.
Une autre statue, posée au dessus de la piscine, attends que l'eau lui sorte de la bouche, ce qui n'est pas encore pour demain...









Glanum__103_aD'autres statues préromaines représentant des gaulois, évoquent l'élite d'une société militaire et aristocratique, elles montrent des chefs. Ces personnages sont figurés assis en tailleur, buste droit, cette pose étant celle des gaulois au repos et au festin.

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12 septembre 2007

Les-Saintes-Maries-de-la-Mer, historique

Saintes_Maries_de_la_Mer__23_aVoici l'historique de ce lieu envoûtant, où l'on retrouve tout ce qui fait un lieu magique : une grotte, un puits à l'eau guérisseuse, un ancien temple païen, un culte au Matres, une église romane puis une vierge noire. Les Saintes-Maries-de-la-Mer devait être un lieu d'habitation très ancien, la première mention du village date du IVème siècle. Elle nous vient du poète et géographe Festus Avienus qui, signalant plusieurs peuplades dans la région, cite oppidum priscum Ra, que le grand historien des Gaules Camille Jullian place à l'endroit des actuelles Saintes-Maries-de-la-Mer. "Oppidum" signifiant forteresse et "priscum" ancienne, ce serait donc "l'ancienne forteresse Ra". Aviennus y voyait le nom égyptien d'une île consacré à Râ, le dieu du Soleil et père de tous les dieux. Mais, à l'ère des grandes influences chrétiennes, Râ se transforma en Ratis, mot qui signifie bateau, radeau ou îlot.

Saintes_Maries_de_la_Mer__autel_2En 42, selon la tradition, c'est l'arrivée des saintes avec d'autres disciples en Provence. Il est dit aussi qu'un temple païen existait déjà en ce lieu. (voir le culte des Matres plus loin)
En 513, l'évêque d'Arles évangélise les campagnes encore fortement imprégnées de cultes païens ou romains en transformant si nécessaire d'anciens lieux cultuels en édifices chrétiens. Il crée ainsi un monastère ou une église aux Saintes, ce qui confirme la présence probable d'un temple païen (voir la porte des lions et l'autel). Il est transmis que saint Césaire d'Arles ait légué par testament à sa mort en 542, Sancta Maria de Ratis à son monastère. Le village devint donc Saintes-Maries-de-la-Barque (ou Saintes-Maries-de-Ratis), aussi nommé parfois Notre-Dame de la Barque (ou Notre-Dame-de-Ratis).

Saintes_Maries_de_la_Mer__74_Pendant l'hiver 859-860, resté comme le plus rude du IXème siècle, les Vikings hivernent en Camargue et selon toute vraisemblance, aux Saintes, avant d'entreprendre leur razzia dans la basse vallée du Rhône jusqu'à Valence.
En septembre 869, les Sarrasins dévastent la contrée lors d'un raid. Le tracé du sanctuaire de l'époque, après la reconstruction, pourrait correspondre à celui de l'abside et du choeur. En 1080, l'archevêque d'Arles donne Sainte-Marie-de-Ratis aux moines de Montmajour qui assureront les charges pastorales du sanctuaire jusqu'en 1786.
C'est environ au XIIème siècle que ce nom se transformera en "Notre-Dame-de-la-Mer". La reconstruction de l'église continue, la nef de l'ancien sanctuaire devient le choeur des moines. Les colonnades et les chapiteaux sont sculptés.
En 1244, le bourg est entouré de remparts, qui seront relevés en 1386 et 1410. L'église-forteresse est intégrée dans le système de défense.
En 1315, la confrérie des Saintes-Maries est fondée. Le pélerinage de Compostelle prend de l'ampleur, Les Saintes se trouve sur le trajet.
En 1349, on creuse la crypte.
Saintes_Maries_de_la_Mer__52_En 1448, sous l'impulsion du roi René, "invention" des reliques des saintes Maries Jacobé et Salomé (voir épisode du roi René plus loin). Les comptes rendus de l'époque signalent une église primitive à l'intérieur de la nef actuelle. Pour certains, ce bâtiment pourrait correspondre à une chapelle mérovingienne du VIème siècle. En 1449, le roi René fait agrandir la crypte.
En 1521, première mention de Sara dans la légende des saintes Maries. A la révolution, le culte est suspendu entre 1794 et 1797. Les créneaux de l'église sont démolis et leurs pierres vendues. Ils seront rénovés en 1873.
En 1838, le village prend le nom des "Saintes-Maries-de-la-Mer" et peu après est mentionné pour la première fois le pélerinage des gitans : au mois de mai, ils viennent de toute l'Europe honorer ici leur sainte patronne, Sara, la vierge noire.

Saintes_Maries_de_la_Mer_van_gogh_2Au début du mois de juin 1888, Vincent Van Gogh qui vient d'arriver en Provence, fait un court séjour de cinq jours aux Saintes. Il y peint notamment les barques sur la plage et le village vu des dunes cotières.

Saintes_Maries_de_la_Mer_baroncelli_1En 1899, Folco de Baroncelli-Javon, dit le Marquis de Baroncelli, s'installe aux Saintes. En juillet 1909, il crée la Nacion Gardiano, qui a pour objectif de défendre et maintenir les traditions camarguaises. La procession à la mer en l'honneur de Sara est instituée.
En 1948, Mgr Roncalli, nonce apostolique en France et futur pape Jean XXIII, célèbre aux Saintes le cinq centième anniversaire de l'invention des reliques.

12 septembre 2007

La légende des trois Maries

Saintes_Maries_de_la_Mer_matres_1Sous le vocable des Saintes Maries la tradition catholique désigne trois femmes : Marie-Madeleine, Marie-Salomé et Marie-Jacobé. Il se peut que ce culte soit la transposition d'un culte plus ancien dédié aux matres : aussi appelées matrae ou encore matrones, les matres étaient des déesses mères protectrices, symboles de la fécondité. Elles étaient représentées par groupe de trois. Elles tenaient sur leurs genoux des fruits dans une corbeille ou une corne d'abondance, ou bien elles versaient sur la terre le contenu d'une patère ou coupe. Parfois, l'une d'entre elles portait dans son giron un nourrisson qu'elle allaitait.
Les trois Matres peuvent être devenues les trois Maries : le culte des Saintes Maries succéda à celui d'une triade de déesses mères si ancré dans l'inconscient collectif que la marialisation du lieu n'a pas suffi. Il fallait trois Maries et pas une de moins. Le culte était si tenace que quand la légende a fait partir Marie-Madeleine pour la Sainte-Baume, on dut rajouter un nouveau personnage, Sara. La patronne des Gitans ne se nomme pourtant pas Marie. Salomé non plus ne se nommait pas Marie : les prénoms composés n'existaient pas chez les juifs du 1er siècle. On lui a accolé le nom de Marie pour respecter la triade. Ainsi elle prit le nom de Marie-Salomé. On retrouve dans le culte des trois Maries les trois matres, dans les coupes, les vases d'aromates. Mais on peut aussi y voir la réminiscence d'Isis et de la barque solaire, la barque de Râ, que l'on retrouve dans le nom même de l'ancien village.
A Mignière, près de Chartres, il existe un lieu de pèlerinage dédié aux trois Maries. À Lugdunum, le culte de Sucellus, dieu au maillet, symbole de fertilité et celui des Trois Matres, déesses mères, symboles de fécondité sont souvent représentés et associés.

Sara

Saintes_Maries_de_la_Mer__71_La légende des Saintes Maries venues de Palestine à bord d'un navire sans voile ni rame, qui vint miraculeusement aborder dans le delta du Rhône est bien connue. Cette légende diffère sur la présence à bord de Sara. Ou bien elle était leur servante depuis Jérusalem, (originaire d'Egypte) ou bien elle les accueillit à leur arrivée. C'est la version gitane : "Sara campait avec sa tribu, dont elle était la reine, en pleine forêt de pins parasols, à l'endroit où s'élève aujourd'hui Aigues-Mortes. Avertie miraculeusement elle courut vers la mer et, s'étant dévêtue, elle étendit sur les vagues sa robe qui la porta vers les saintes. Baptisée de leurs mains, elle les conduisit au temple païen où affluaient les grands pèlerinages de sa race." Quoi qu'il en soit, les nouveaux chrétiens batirent sur place, surement à l'emplacement de l'ancien temple, un premier oratoire afin d'y célébrer leurs mystères.

Saintes_Maries_de_la_Mer__37_aMais la première mention du nom de Sara n'apparait dans la légende qu'en 1521. Pourtant, le culte de Sara ressemble à un culte à la vierge noire. La crypte, le puits, la statue noire, les miracles, la dévotion des fidèles, l'atmosphère envoûtante qui se dégage autour de la statue en plâtre, tout concorde.
Je me suis retrouvée en face d'elle en plein mois d'Août, entourée de centaines de personnes. La crypte, où brûle en permanence de nombreuses bougies, est surchauffée. Les gens passent devant elle sans la voir, et ressortent rapidement à cause de la chaleur. Je me suis approchée d'elle, me suis agenouillée. Bizarrement, les gens se sont éloignés. J'ai fermé les yeux, et j'ai senti sa présence. Une puissante énergie se dégage d'elle. Je ressens encore cette énergie, ne serait-ce qu'en pensant à cet instant. D'ailleurs, en ce moment même...

Saintes_Maries_de_la_Mer__41_C'est dans le livre de Pierre Derlon, "traditions occultes des gitans", que j'ai trouvé l'explication qui m'a paru la plus proche de la vérité quand aux sensations que j'ai éprouvées devant Sara.
"La dévotion des gitans s'adresse à Sara la noire, Sara la Kali. La crypte fut interdite aux gadjés c'est à dire ceux qui ne sont pas gitans, jusqu'en 1912. En 1935, les gadjés ont sorti Sara de l'ombre pour en faire une attraction : intégrée à la cérémonie chrétienne, elle fait recette."
Sara ne se donne pas au premier venu. " Ce ne fut qu'une fois dans la crypte que je compris. Sara ne porte le sourire qu'à ceux qui savent la retrouver dans l'ombre de sa crypte, aux heures propices. N'étant guère convaincu de la vertu surhumaine d'une simple statue, j'essayais de comprendre d'où venait son incontestable envoûtement. Les sages m'avaient appris que les objets morts ne pouvaient vivre que dans la mesure où l'homme leur donnait la vie. En terme de magnétiseurs ou de sorciers, la statue de Sara la Kali est "chargée". En elle se condense les énergies subtiles de plusieurs générations de nomades. Ceux qui ont préservé une certaine forme de sensibilité pourront donc les provoquer puis les capter. Ils en retireront un sentiment de joie, de bien-être et de confort, en plus de réels avantages physiques. Pierre le Petit, kakou en Arles, disait : "Ce n'est pas le retour sur toi que tu vas trouver aux Saintes, c'est le ventre de ta mère, le sourire de ta mère, sa bouche, ses mains, ses reins. Marche pieds nus, deux cierges à la main, va sans que tes yeux ne cessent de regarder les siens. Et quand ta bouche sera près de la sienne, tu la verras sourire et prononcer ton nom."
En 1935, quand le clergé sortit la statue de Sara de sa crypte et l'emmena en procession, certains maitres du feu se firent l'épreuve dite du "feu au poignard" en signe de deuil. "Le soleil a brûlé les yeux de Sara", dirent-ils, "et il est des forces qui meurent si de l'ombre on les sort à la lumière..."
La patronne des gitans, à l'encontre des autres saints, n'existe en double dans aucune autre église du monde.
D'après Pierre Derlon, une transposition se fait des Saintes à Aigues-Mortes au niveau des kakous, les sages des tribus...

12 septembre 2007

Le roi René

Les_Saintes_Maries_de_la_Mer_Ren__2En 1448, une bulle papale autorise le roi rené d'Anjou, comte de Provence, d'entreprendre des fouilles. Il découvre en décembre 1448 plusieurs têtes disposées en croix et les corps de deux squelettes enfouis dans la terre, dont l'un aurait les bras croisés. Pour les chercheurs ce ne pouvaient être que les corps des saintes femmes. Personne ne s'est posé de questions, à savoir si ce n'était que la trace d'un foyer très ancien qui se serait touvé à l'emplacement de l'église ... Au temps du roi René, nul doute ne vint à l'esprit des chrétiens. Selon les consignations de l'évèque, un miracle vint confirmer les certitudes de tous : un parfum suave se répandit, qu'exhalaient ces restes humains.


Saintes_Maries_de_la_Mer__56_aIl  consigna aussi la découverte, presque sous l'autel majeur d'un pilier et d'une dalle de marbre (que l'on appellera plus tard "l'oreiller des Saintes", actuellement enchâssée dans une colonne de l'église), qui furent considérés comme les restes d'un autel portatif. Cet autel gallo-romain est placé aujourd'hui dans la nef. Fait important, ces reliques sont mises à jour sous le maître autel de la première église, ce qui confirmerait l'idée que ces ossements sont bien ceux des saintes femmes, l'usage voulant, dans l'église primitive, que la messe soit célébrée au dessus des reliques.
En accordant une sainte origine et un pouvoir miraculeux à ces ossements, les ecclésiastiques les désignaient comme des reliques que l'on peut adorer. Un culte nouveau venait de naître.

Saintes_Maries_de_la_Mer__reliquaire_1Lors d'une importante cérémonie en présence du Roi René, de la Reine Isabelle, d'un grand nombre d'évêques et de grands seigneurs de Provence, les reliques sont ammenées devant le maître autel. Le légat les lava avec du vin blanc, puis les déposa dans une châsse en bois de cyprès avec un peu de terre prélevée sur les lieux des fouilles. Le tout fut recouvert d'une etoffe de soie brodée d'or. La chapelle haute, dite de Saint-Michel, fut aménagée pour recevoir les châsses.

images

Le roi René ordonna par la suite d'aménager l'église qui accueillait le culte nouveau. Ceci fut malheureusement fait sans ménagement pour certaines pièces perdues à jamais : ainsi la chapelle intérieure "assez étendue, close par devant par une grille de fer, et sur les deux côtés et par derrière, par un mur de pierres de taille" située au centre de la nef, fut carrément détruite ! Sans doute pour permettre d'agrandir la nef à l'intérieur et de recevoir plus de pélerins. Cette chapelle primitive était pourtant considérée comme le premier logis des deux Saintes !
Puis la petite chapelle souterraine, boulversée par les fouilles, fut étendue. Le sol fut excavé sous le choeur et l'abside et une nouvelle crypte bâtie. Pour en permettre l'accès, on établit un large escalier central. Seulement voilà, la crypte nécessita le réhaussement du niveau du choeur ...
Ensuite, le puits d'eau douce, au milieu de la nef, ceinturé d'une grille en guise de margelle, dont la source, selon la tradition, outre son origine miraculeuse, avait des vertus de fécondité et des propriétés antirabiques. De plus il était un élément défensif essentiel pour la population en cas de siège de la ville par les ennemis. Ce puits donc, fut déplacé sans ménagement ... il resta cependant dans l'église, et la symbolique fut respectée.

12 septembre 2007

L'église des Saintes-Maries-de-la-Mer

L'église

Saintes_Maries_de_la_Mer__31_aVue de l'extérieur, l'église ressemble à une forteresse. En effet, Les Saintes-Maries-de-la-Mer sont la porte de la Camargue et de la Provence, à la merci des pillards et tête de pont pour les envahisseurs. En cas de siège, l'église protégeait les reliques, mais aussi la population locale qu'elle accueillait. Un puits d'eau douce à l'intérieur permettait aux assiégés de survivre.


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En faisant le tour extérieur de l'église, on peut voir l'architecture de forteresse : les créneaux, derrière lesquels court un chemin de ronde sur encorbellement, la parcimonie des ouvertures, le donjon. Le clocher à peigne a été agrandi pour accueillir la 5ème cloche.
Sur la face Sud, la porte des lions est murée. Les lions proviennent probablement d'un ancien temple païen.









Saintes_Maries_de_la_Mer__75_Le chœur et l’abside sont surmontés par un donjon en hémicycle qui renferme l’ancienne salle du corps de garde appelée "chapelle haute". L'abside est ornée de lésènes et de bandes lombardes et présente la fenêtre du choeur décorée par deux colonnettes. L'entrée de la terrasse se trouve sur le donjon. L'entrée habituelle de l'église se fait par une petite porte surmontée de la croix de Camargue.

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L'intérieur


Saintes_Maries_de_la_Mer__32_aNous sommes dans la pénombre. Une impression de force et d'équilibre. Tout est dépouillé : pas de chapelles latérales.  La succession des piliers, la voûte romane du XIIème siècle en berceau brisé, orientent les regards vers le choeur.









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Saintes_Maries_de_la_Mer__63_L'église est de dimension très humaine : longueur 40m, hauteur 15m, largeur 9m.
La fenêtre-porte, au dessus de l'arc du choeur, donne sur la chapelle haute où sont conservées les châsses avec les reliques des saintes Maries. 







Saintes_Maries_de_la_Mer__64_Le portail Ouest a été percé au XIXème siècle pour faciliter le passage des pélerins. L'accès muré de la porte aux lions fut transformé en vitrine pour les ex-voto. Le plus ancien date de 1591. Cette vitrine comporte aussi le parchemin de 1448 relatant les fouilles et la découverte des reliques. Le bras avec des reliques des saintes, utilisé pour bénir, est en double exemplaire : le premier ayant été volé, on en a refait un second, puis retrouvé le premier.
Le puits d'eau douce est caractéristique d'une église fortifiée. Il est relié à la nappe phréatique.









Saintes_Maries_de_la_Mer__57_aSelon la tradition, la crypte fut la demeure des saintes Maries. Elle fut aménagée par le roi René, comte de Provence, au XVème siècle. A cette occasion, on retrouva les corps que l'on identifia comme étant les reliques des saintes.










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Au fond de la crypte, la statue de sainte Sara, patronne des gitans. Elle est vêtue de manteaux multicolores et ornée de bijoux. Chaque famille de gitans se fait un honneur de la vêtir. Au fond de la crypte, on peut voir un autel formé par un couvercle de sarcophage du IIIème siècle.

Saintes_Maries_de_la_Mer__54_Une colonnade avec arceaux et chapiteaux sculptés décore l'abside. les chapiteaux représentent des satyres, des figures humaines, des masques et des feuilles d'acanthe. Deux d'entre-eux concenrent l'histoire biblique : le sacrifice d'Isaac et les évènements autour de la naissance de Jésus (annonciation à Zacharie, annonciation à Marie, visitation). L'espace du choeur est réservé à la prière. Autant vous dire qu'il est bien protégé par les cerbères de la porte.







Saintes_Maries_de_la_Mer_oreillerEncastré dans un mur, la pierre retrouvée par le roi René. C'est l'oreiller des Saintes Maries, un bloc de marbre sur lequel reposait la tête des corps retrouvés en 1448. La pierre est polie par la vénération des fidèles. On retrouve le rituel des pierres de fécondation. Un peu plus loin,
les saintes Maries dans leur barque avec les vases d'aromates. Lors des pélerinages, la barque est transportée jusqu'à la mer.

La chapelle haute ne se visite pas. Elle est située sous le clocher, dans l'ancienne salle du corps de garde. Elle s'ouvre sur la nef de l'église par la fenêtre située au dessus de l'arc du choeur. Dédiée à saint Michel, elle contient ce qui reste des reliques. Elles se trouvent dans la double châsse qui est descendue dans l'église lors des pélerinages. les corps des deux Maries ont pu être identifiées comme deux personnes de type oriental du 1er siècle.


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Nous sommes donc en présence d'une vierge noire, même si elle n'est pas une authentique satue romane en majesté, qui regne sous terre, dans la crypte. Son parèdre, Michel, veille sur les reliques tout en haut de l'église. L'eau du puits, le réseau sacré et les énergies de la vouivre font le reste.

9 septembre 2007

Aigues-Mortes, historique

Aigues_Mortes__17_aL'origine d'Aigues-Mortes se perd dans la nuit des temps. Les hommes pêchaient, ramassaient le sel, domptaient les caprices de la nature sauvage d'un climat paludéen.
L’histoire se borne à ignorer l’époque des premiers habitants d’Aigues-Mortes. Pourtant, il nous reste quelques artéfacts, comme à Port Vielh, où nous avons des traces d'un habitat protohistorique, et la découverte de diverses monnaies et médailles sur son territoire attestent du séjour des Romains.

Aigues_Mortes_c_1Au VIIIème siècle, Charlemagne protège la côte en érigeant, en 791, la tour Matafère, au milieu des marécages, pour la sûreté des pêcheurs et des ouvriers des salins. On avance que la signalisation et la transmission des nouvelles n’étaient pas étrangères à l’érection de cette tour chargée de donner l’alerte, en cas d’arrivée d’une flotte, à la célèbre tour de Nîmes, la tour Magne.






Aigues_Mortes__62_aLa vocation de la tour Matafère passa du plan guerrier au plan spirituel quand l’empereur d’Occident l’octroie à l’abbaye de Bénédictins, consacrés à l’Opus Dei et dont les incessantes psalmodies, de jour et de nuit, font désigner leur couvent du titre de Psalmody ou Psalmodi. Ce couvent existe en 812, date d’une dotation faite par le nîmois Badila à l’abbaye.


Aigues_Mortes__38_Le XIIème siècle est celui de l’extension du port d’Aigues-Mortes. Déjà, d’Alexandrie et de Gênes beaucoup de navires viennent et de longue date, s’abriter dans cette anse naturelle, dont le vrai créateur et rénovateur est le roi Louis IX.
En décidant de fonder cette ville nouvelle en 1240, il devient le premier roi de France à disposer d'un port d'accès à la Méditerranée et aux échanges commerciaux avec l'Italie et l'Orient.






Aigues_Mortes__49_De plus, il s'imposait politiquement sur une bande de terre cernée à l'Est par la Provence, qui dépendant du Saint Empire Romain Germanique, et à l'Ouest par une Aquitaine anglaise et par Montpellier, possession du roi d'Aragon.
Afin d'attirer la population, le roi accorda à la cité une charte de privilèges l'exemptant d'impots. Ses successeurs continuèrent son oeuvre et firent bâtir les remparts. Après cette éphémère période d'apogée, la cité cessa de croître, le port s'ensable, et une fois la Provence rattachée à la France en 1481, Marseille remplaça Aigues-Mortes, qui perdit son interet stratégique.









Aigues_Mortes__60_aOn attribue en général l’idée du plan orthogonal des rues tel qu’on le trouve plus ou moins régulier dans le tracé des rues d’Aigues-Mortes, à Hippodamos de Milet qui vivait au Vème siècle avant J.C. Mais on pense que cet urbaniste avait importé le modèle de l’Orient mésopotamien.
On a par ailleurs bien souvent rapproché l’architecture et le plan d’Aigues-Mortes de ceux de Damiette ou de Saint Jean d’Acre mais surtout d’Antioche. Il est certain que la redécouverte de l’Orient provoquée par les Croisades du XIIème siècle a pu avoir un écho dans les conceptions urbanistiques de l’Europe chrétienne.

Aigues_Mortes__28_aEngagé dans toutes sortes d’entreprises, organisation des croisades et tout ce que cela représente sur le plan de la construction navale, Louis IX n’eut que le temps et les moyens de préparer les aménagements portuaires et de fixer l’espace topographique où devait prendre place la ville. Il le fit par la construction de l’église de Notre Dame des Sablons et de quelques édifices contemporains, comme les bases de la Tour de Constance ou le couvent des Cordeliers.

Pour voir la carte, cliquer ici.

http://www.ot-aiguesmortes.fr/FR/VIIIsiecle.htm
http://www.123savoie.com/article-37692-1-aigues-mortes-et-le-noel-camarguais.html

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