14 mars 2007

La colline de Fourvière

Lyon_120La colline de Fourvière domine la ville par une dénivellation de 120 mètres. La Saône la contourne à son pied. C'est le dernier relief du Massif central avant la plaine du Dauphiné. De Fourvière la vue vers l'Est couvre la chaîne des Alpes.















Lyon_022aOn est assuré de la présence d'hommes à Lyon au moins depuis le Néolithique. De nombreux vestiges en témoignent, notamment dans l'actuel quartier de Vaise. Plus tard, on retrouve la trace d'une petite bourgade celte nommée Condate, située au bord de la Saône, au pied de la colline de la Croix-Rousse. Rhône et Saône sont alors les frontières naturelles des territoires de plusieurs peuples celtes. La ville est déjà une ville frontière marquée par l'importance des deux cours d'eau. Depuis 61 avant J-C, les premiers marchands italiens s'étaient installés à Condate, après avoir été chassés de Vienne.



Lyon_092aLa colline de Fourvière avait déjà alors une vocation religieuse : les Ségusiaves (peuple celte local) l'appelaient Lugdunum, la colline (dunum) de Lug (dieu corbeau) où se trouvait un sanctuaire dédié à cette divinité. Lug est associé à Mercure ou Apollon, eux mêmes reliés à... Saint Michel.
C'est en 48 av. J.-C. que Jules César implante six légions sur la colline. Cette base d'implantation militaire sert alors de trame à la fondation de Lugdunum en 43 av. J.-C. par Munatius Plancus.
Sous Auguste (27 av. J.-C. ; 14 ap. J.-C.) se construit un Forum prenant par la suite le nom de Forum vetus qui par évolution étymologique devient Fourvières perdant son " s " final au XIXe siècle.
Une pieuse tradition raconte que saint Pothin (premier évêque de Lyon) aurait apporté avec lui une icône de la Vierge, vers 150.

Sur la colline de Fourvière  s'était développée une ville gallo-romaine commerçante et prospère qui attirait beaucoup d'étrangers, Italiens et habitants d'Asie mineure, de Phrygie surtout, qui était un ardent foyer de christianisme mais aussi la patrie d'un culte à mystères : celui de Cybèle et Attis. Cybèle permettait la résurrection à ses initiés quand renaissait Attis à chaque équinoxe de printemps.


Lyon_027aCe culte prit à Lyon une grande importance. Ce sont sans doute les fidèles de Cybèle qui déclenchèrent la persécution des Chrétiens en 177 (au cours de laquelle périrent saint Pothin et sainte Blandine), car leur fête joyeuse de la renaissance d'Attis coïncida cette année-là avec le vendredi saint. Ils virent peut-être dans le deuil des Chrétiens martyrs une offense à Cybèle et, bien écoutés des autorités romaines, ils se débarrassèrent de la communauté chrétienne, minoritaire à Lyon.





Lyon_096En 196, lorsque deux empereurs prétendirent à la direction de l'Empire, Lyon choisit Albin. Septime-Sévère, le vainqueur, pilla la ville. Le rôle politique de Lyon s'affaiblit alors au profit de Trêves et d'Arles au cours du IIIè siècle. Les incursions des Francs et des Alamans, ainsi que les Bagaudes (paysans brigands), la destruction des aqueducs (pour se produire le plomb des tuyaux), ruinèrent la ville aux IVè/Vè siècles.
Une partie du forum s'écroula au IXeme siècle à la suite d'un glissement de terrain.

Un nouveau site fut choisi au pied de la colline de Fourvière, le long de la Saône. La colline ne retrouvera que sa vocation religieuse (et non plus son rôle urbain) dans un premier temps, et seulement au XIIè siècle, par la fondation d'une chapelle en l'honneur de la Vierge Marie et de saint Thomas, dotée d'un chapitre dépendant de la cathédrale Saint-Jean.





Lyon_035aEn 1168 une chapelle est construite sur la colline. Elle est détruite par le baron des Adrets en 1562 et reconstruite presque aussitôt.
Durant le Moyen-Age, la plus grande partie de la colline est remise en culture (vigne). A partir du XVIème siècle, l’installation de congrégations religieuses sur la colline (Ursulines, Visitandines, frères Minimes) donne à Fourvière son nom de " colline qui prie ".
Le culte marial à Fourvière se développe. Il devient particulièrement populaire lorsqu'en 1638 Louis XIII consacre la France à la Vierge.

















Lyon_049aLes pèlerinages se développent considérablement et la chapelle ne peut bientôt plus contenir le flot des pèlerins.

En 1848, le Cardinal de Bonald crée une commission pour s'occuper de la reconstruction du clocher de l'ancienne chapelle. Les membres fondateurs sont surtout des notables lyonnais.

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Lyon_047ahttp://fr.wikipedia.org/wiki/Fourvi%C3%A8re
http://www.lyon-fourviere.com/his_.htm
http://cathedrale-lyon.cef.fr/visite_guidee/histoire_lyon.html

http://www.lyon.fr/vdl/sections/fr/arrondissements/5arrdt/tourisme_decouverte4601/histoire
http://www.visitelyon.fr/fourviere/nef-fourviere.php

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Fourvière, l'église

Depuis longtemps on projetait de construire un nouveau sanctuaire. En 1870, les prussiens sont aux portes de la ville. A la suite de la demande de Lyonnaises, Mgr Ginoulhiac fait un vœu : une Basilique sera édifiée si Lyon échappe à l'occupation ennemie. Le voeu est exaucé. La première pierre est posée en 1872. La construction est très rapide : le nouvel édifice votif dédié à la Vierge est inauguré en 1896.

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Lyon_032aBossan (1814-1888), l'architecte lyonnais, avait déjà réalisé l'église Saint-Georges et l'Immeuble de rapport de J. Blanchon (membre de la Commission de Fourvière), de style "mauresque".
Son séjour en Sicile et surtout sa rencontre avec le curé d'Ars sont décisifs pour son premier projet (gravé en 1856) confié par la Commission de Fourvière pour la construction de la future Basilique.
Lyon_048aA sa mort en 1888, son collaborateur, Sainte-Marie Perrin (1835-1917), lui succède.
Autres réalisations de Bossan : les Basiliques d'Ars et de Saint-François-Régis à la Louvesc, l'églises de l'Immaculée-Conception à Lyon, Valfleury.
Dès 1872, le chantier est très populaire car il reproduit les modes de construction du Moyen Age mais également parce que les Lyonnais sont invités à participer au projet en achetant des pierres situées sur un plan nominatif qui leur est remis.


Lyon_036aTrès éclectique, la basilique a été surnommé "l'éléphant renversé" selon l'expression d'Huysmans. De forme très massive, elle est flanquée de quatre tours crénelées dont la hauteur avoisine les 48 mètres, symbolisant chacune une vertu cardinale. Au sud-ouest, c'est la tour de la Justice ; au nord-ouest, celle de la Force. Le nord-est représente la Prudence  et la sud-est la Tempérance. Il faut savoir que les croix que l'on aperçoit aux sommets des deux tours de chaque côté de l'abside sont en fait des relais téléphoniques. (argh....)





Lyon_024aLes façades nord et sud-ouest sont décorées de scènes ou personnages de l'Ancien Testament. Du parvis, on peut distinguer, au fronton, la Vierge. A sa droite, les échevins l'implorent de les sauver de la peste et à sa gauche, le clergé la supplie de protéger la ville des allemands...



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Fourvière, la façade


Lyon_029a20 ans (1875 - 1895) : c'est le nombre d'années qu'il aura fallu pour que la facade de la basilique de fourvière soit construite.
35 mêtres : c'est la largeur totale de la facade.
56,70 mêtres : c'est la hauteur de la facade.
Quelques éléments d'architecture frappent le regard. Il s'agit avant tout du contraste séparant les tours caractérisées par leur simplicité (peu de décoration) et le centre de la facade caractérisé par un grand nombre d'ornements en tous genres.

Le lion de juda, au centre de la facade, domine l'entrée de la crypte.
Ce lion, imaginé et sculpté par Dufraisne entre 1884 et 1888, constitue un double hommage à Saint-Joseph et à la ville de lyon. Originairement, Dufraisne était résponsable du fronton. Bossan, architecte principal, ne lui a finalement confié que la seule charge du lion, reprochant à son collègue de "tomber dans le baroque".
- Les portes de la crypte : faites de bronze, elles ont été installées dans un objectif de simplicité.







Lyon_030aPlus haut, sur le fronton, 12 personnages (de gauche à droite : J. Planchon, L. Brun, A. Frapet, P. Dugas, A. Boissieu, P. Brac de la Perrière, Carndinal Coullié, Cardinal Cavert, Mgr Ginoulhiac, Cardinal de Bonald, P. Bossan). Il s'agit des grandes figures lyonnaises du XIXeme siècle. Au dessus d'eux : la vierge. A la gauche de celle-ci est représenté l'archange Raphaël, à sa droite, l'archange Michel.






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Fourvière, la crypte


Lyon_081aLa crypte de fourvière est consacrée à Joseph. Plus qu'une crypte, il s'agit en fait d'une église basse dont les voûtes sont inférieures à 10 mètres.

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Lyon_070En 1880, Pierre Bossan (1814-1888) offrira ses honoraires annuels pour décorer le choeur de la crypte.
Le choeur de la crypte est décoré de mosaïques qui comportent les textes évangéliques et des anges.

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Lyon_071Au sol, les 7 péchés capitaux : en premier le mal est représenté par un dragon à sept têtes. Ensuite la paon figure l’orgueil, les fourmis traînant une mouche l’avarice, le bouc la luxure, le serpent l’envie, le chat la colère, le loup la gourmandise et enfin la tortue figure la paresse.








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Fourvière, l'abside

Lyon_089L'abside de Fourvière est une chapelle semi-circulaire qui ferme le chœur de la basilique. Elle est traditionnellement orientée vers l'Est, ce qui est le cas de l'abside de la Basilique de Fourvière















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Fourvière, les fresques


Lyon_052bSaint pothin arrive à Lyon : dans la partie supérieure de cette scène terrestre, la Vierge Marie, assise, l'Enfant Jésus dans son giron, est entourée de six anges qui planent et lui offrent des couronnes, et, sur une légère ligne de nuages, les martyrs de Lyon, victimes de la persécution de Marc Auréle en 177, nommément désignés dans la lettre des chrétiens de Lyon et de Vienne aux églises de Phrygie.
Inscription : Saint Pothin, disciple de Saint Polycarpe, apportant la foi chrétienne des plages de l'Orient, institua à Lyon, au IIeme siècle, le culte de la Vierge Marie.

Cette belle composition devait être le dernier ouvrage du peintre Charles Lameire (1832-1910). Le grand artiste était venu à Lyon pour présider à l'achèvement de son oeuvre; il eut la supréme joie de la voir en place le jeudi 11 aout 1910. Quelques jours plus tard il s'alitait et il mourait chrétiennement, le dimanche 21 aout, à l'age de 78 ans. Une inscription posée à gauche du panneau et dans le bas rappelle la douloureuse coïncidence de l'achèvement de l'ouvrage et de la mort du peintre.

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Fourvière, la vierge noire



Lyon_043aLa vierge est très présente sur la colline. Comme Cybèle en son temps, on lui voue un culte ardent.  Je n'ai pas compté les représentations de Marie, je vous en présente quelques-unes. Et bien sûr, quand un culte à la déesse-mère se met en place, son parèdre n'est pas loin. C'est pourquoi Saint Michel est à la place d'honneur, tout en haut de la cathédrale, lui qui est habitué aux sanctuaires élevés. La colline de Lug devient la colline de Saint Michel...













Lyon_042aNotre-Dame de Fourvière est une statue en bois, haute d'un mètre. Elle date de 1598. La statue originelle, la vierge noire, a été détruite par les protestants en 1562. La légende veut en faire une vierge de Saint Luc, envoyée en Gaulle par Saint Polycrate, disciple de Saint Jean. Saint Pothin lui aurait élevé un culte dans la crypte de Saint Nizier, puis au XVIIème siècle la statue se retrouve sur la colline. Aucun document ne vient prouver cette affirmation.
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