Le prieuré d’Escalmels
Bertrand de Grifeuille, noble poitevin né vers la fin du XIe siècle, choisit la vie érémitique après avoir été moine dans l'abbaye bénédictine de Beaulieu en Corrèze. Il se retira donc en 1120 sur les terres de Grifeuille, dont il prendra le nom, se vouant à une vie de solitude et de méditation. Les habitants alentours, voyant en lui un homme vertueux, construisirent un oratoire dédié au Baptiste, patron des ermites.
Plusieurs moines, attirés par la notoriété de Bertrand, y formèrent le premier monastère. C’est là que vint le rejoindre Guillaume Robert, qui deviendra son disciple. Bertrand et Guillaume furent appelés par d’autres seigneurs afin de fonder des monastères sur leurs terres (plus par appât du gain que par piété d’ailleurs, l’édification d’un monastère mettant en valeur les terres).
Neuf prieurés ou monastères furent ainsi construits (dont Vauclair par Guillaume, annexe d’Escalmels), tous dédiés à Notre-Dame, et tous placés sous la dépendance des Augustins de Notre-Dame de la Couronne près d'Angoulême.
Bertrand fonda donc le prieuré d’Escalmels un peu avant sa mort en 1151. La chapelle fut tout d’abord dédiée, comme ses sœurs, à Notre-Dame, avant de passer sous l’égide d’Eutrope, que la légende dit originaire de Perse et patron de Saintes (ancienne Mediolanum), qu’il évangélisa et où il convertit Eustelle, fille du gouverneur romain de la ville et d’une druidesse.
Il est dit qu’il fut compagnon de saint Pierre ou de saint Martial, ou bien qu’il vit la passion du Christ en tant que treizième apôtre, ou encore qu’il vint en Europe en compagnie de saint Denis, ou bien de Marie-Madeleine dans sa barque. Quoi qu’il en soit, il est invoqué pour les maux de tête et pour les estropiés.
Le prieuré, ayant autorité sur la paroisse de Saint-Saury, fut appelé au cours des temps de diverses façons, allant de Chalmeils en 1275 dans le testament de Bertrand de Montal à Euscalmelhs en 1288, puis Carmels en 1367 dans les archives municipales d'Aurillac, Calmels, Carmelhs, Escalmeils, Scalmelz, Escalmel, Caumels enfin sur les cartes de Cassini.
Les moines défrichèrent la vallée étroite, construisirent les bâtiments monacaux et les canaux d’alimentation du moulin (qui existent encore), mirent en place plusieurs étangs à poissons.
Le prieuré compta plusieurs dizaines de moines entre les XIVe et XVe siècles. Jusqu’au jour où… le prieur Louis de Lamagne de Cardaillac se convertit au protestantisme, entrainant avec lui ses moines.
Ils brûlèrent leur prieuré en 1551. Seule la chapelle fut reconstruite, restaurée au XVIIIe siècle par l’abbé Jourdain de la Vercantière. Les pierres des bâtiments monastiques servirent à la construction des maisons du village. Depuis 1998 une association de bénévoles, les « Amis d’Escalmels », entreprit de restaurer la chapelle.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Saury
http://www.saintlaurentenchataigneraie.com/pages/saint-saury-8007870.html
http://cheminsperdus.blogspot.fr/p/les-estourocs-le-prieure-perdu-les.html
http://www.cantalpassion.com/deribier_st_saury.htm
Eglises romanes de Haute-Auvergne: Tome 2, de Pierre Moulier et Pascale Moulier