Chapelle Saint André de Mitroys
La voie romaine de Narbonne à Lyon passait par Saint André de Mitroys. Cette église est vraisemblablement d'origine gallo-romaine.
Elle apparaît dans l'histoire au début du Vllème siècle, soit à l'époque mérovingienne. Les fondations et la base des murs remontent au XIème siècle ; du XIIème au XVIIème siècle, des modifications lui ont donné son aspect actuel et elle devint église paroissiale.
Son nom indique une origine antique en rapport avec le sanctuaire du dieu Mithra (bas-relief de Bourg-Saint-Andéol). C'est un édifice roman sur voûte à une seule nef, achevé au XIIème siècle. La parcelle à côté, bordée de cyprès, est l'ancien cimetière. Comme toutes les églises de la région, elle a subit les dégats du temps et des guerres encore visibles sur l'édifice restauré.
En 1969 cette chapelle était totalement abandonnée, recouverte de lierre et vouée sans aucun doute à une proche ruine totale. En 1970, à l'initiative de l'abbé Arnaud, la retauration put commencer.
L'édifice actuel, composé d'une longue nef de trois travées, est prolongé par une petite abside semi-circulaire, qui est certainement très ancienne, et l'on peut penser que les fondations et la base des murs remontent au XIe siècle.
L'église primitive devait avoir les mêmes dimensions au sol ; elle n'était pas voûtée, mais simplement recouverte d'une charpente. Au début du XIIème siècle, on dut vouloir la voûter ; les murs étaient assez minces, on ne les toucha pas, mais on les suréleva, ce qui se voit très nettement par le changement d'appareil à partir de la mi-hauteur : à la base, maçonnerie de petites pierres grisâtres, du calcaire local ; c'est la construction du XIème siècle.
Au XIIème, lorsqu'on suréleva les murs, l'appareil change, les pierres sont du calcaire blanc, plus soigneusement taillées, bien équarries. On lance donc la voûte, mais comme cette voûte est pesante et risque de faire s'écarter les murs, on applique contre ces derniers des contreforts, qui sont simplement plaqués, mais ne pénètrent pas dans les murs.
En même temps, pour les consolider de l'intérieur, on établit contre eux de grandes arcades latérales. Il fut alors possible d'asseoir la voûte romane, renforcée de trois arcs doubleaux à simple rouleau établis plus ou moins de guingois car, paradoxalement, les contreforts, de part et d'autre de la nef, ne se font pas exactement face. L'abside, elle, n'a pas changé ; c'est certainement l'abside primitive.
Devant l'église, sur le muret bordant les marches menant au parvis, se trouve une pierre gravée. Elle est probablement issue du premier temple situé en ce lieu, dédié à Mithra. La région devait vouer à ce dieu un culte important. De partout nous retrouvons des traces de cet ancien culte, comme les têtes de taureau dans la cathédrale de Viviers, ville toute proche.
L'eau reste très présente ici aussi, comme à saint Montan. Tout autour de l'église, on retrouve des puits de forme bizarre (n'est-il pas ?).
Sur le seuil de l'église, cette pierre me fait penser à une pierre à cupule.
http://www.sauvegarde-ardeche.com/visites/mitroys.htm
http://www.mairie-st-montan.fr/pages/decouverte.htm#02
Saint Montan
Située dans le Bas-Vivarais, entre Viviers et Bourg-Saint-Andéol, la commune de Saint-Montan s'étend autour de son ancien bourg médiéval.
Saint-Montan a pour originalité d'être la seule commune de France à porter ce nom.
Les préhistoriens reconnaissent dans le Bas-Vivarais une des régions les plus peuplées de France méridionale pendant la période du néolithique. A l'origine, l'habitat se trouve dans des grottes ou abris sous roche, qui ont constitué un refuge privilégié.
Au premier siècle après J-C, une localité importante existe au Nord de Saint-Montan. Avec l'occupation romaine et l'Empereur Auguste, elle connaît un développement considérable et devient Alba Augusta Helvirium, capitale de l'Helvie. La voie romaine de Narbonne à Lyon traverse Bourg-St-Andéol, puis se dirige vers le Nord et Alba en passant par Saint-Montan.
L'origine du village de Saint-Montan remonte au Vème siècle lors du séjour d'un ermite du nom de Montanus, apparenté à la maison de Lorraine et issu d'une famille princière d'Austrasie. La légende nous rapporte qu'au Vème siècle vivait à Laon un pieux personnage appelé Montanus. Sa réputation de sainteté était grande et il prédit à dame Célini qu'elle mettrait au monde un fils et qu'il aurait une grande destinée. Ce fils fut Saint Rémi, archevâque de Reims, qui baptisa Clovis en 496. Montanus, importuné par l'affluence des visiteurs qu'attirait sa réputation de sainteté, quitta Laon et vint chercher dans le midi une solitude où il put prier Dieu en paix. Le val chaud le séduisit par son âpreté et sa proximité avec Bourg-Saint-Andéol. Il aurait vécu 30 ans dans la grotte du val chaud une vie de solitude. Puis il fut découvert par les chasseurs et reçu la visite de Saint Rémi et de Jean, évêque de Viviers, qui le prièrent de s'installer dans un lieu plus accessible (lieu actuel de la chapelle San Samonta). L'affluence de visiteurs l'obligea à quitter le pays et il se retira à la Fère, en Picardie, où il serait mort et où on conserverait ses reliques.
Le nom du village vient donc de ce saint ermite, et s'écrit correctement sans T. " Per la san Montan l’oulivo à la man " devient un dicton du pays ( à la Saint Montan, on peut cueillir les olives...)
L'ermitage devint un prieuré par la suite. La seigneurie de Balazuc s'y installa au début du XIe siècle et construisit un château à côté duquel naquit un village médiéval fortifié.
Le château fort, construit sur l'éperon rocher de l'Agache, va constituer le point de départ du bourg actuel. Le bâtiment central semble avoir été construit dans un but strictement militaire au XIème siècle. Puis au fil des siècles, le château s'est agrandi avec de nouvelles constructions ayant une vocation résidentielle. Au fur et à mesure de ces extensions, les remparts ont été agrandis pour assurer la protection des maisons. Dans le courant du XVème siècle, le bourg castral atteindra les berges des deux ruisseaux : sa superficie totale est de 2 hectares. Il sera entouré alors d'une importante enceinte tracée très régulièrement, qui existe en majeure partie encore aujourd'hui.
Au XVI ème siècle le bourg devient seigneurie des Serres, au XVII ème, co-seigneurie avec prédominance de l'évêque de Viviers.
Église San Samonta
Elle est située à la sortie du village, en direction de Larnas, sur l'emplacement de la seconde demeure de Montanus. C'est en son honneur que fut construite une chapelle. L'édifice actuel est composé de deux parties distinctes : une chapelle du Xème siècle et une église romane du XIIème siècle. Au XIIIe siècle, elle est l'église paroissiale du Castrum.
La petite chapelle a subi quelques petites modifications (fenêtres, porte d'entrée) qui ne dénaturent pas la construction initiale. Elle se compose d'une salle rectangulaire voûtée, suivie à l'Est d'une abside allongée.
Entre cette chapelle et l'église se trouve une salle rectangulaire qui a servi de cellule pour les moines. Elle communique avec l'église par une arcade en plein-cintre. L'église est d'une architecture déconcertante et a été remaniée à plusieurs reprises. Elle est implantée dans un lieu exigu, contre la falaise, ce qui explique une conception spéciale. C'est une église de l'ordre des cisterciens, d'où une grande sobriété, peu de décorations et pas de clocher. Le porche a été rajouté postérieurement vraissemblablement à la fin du XII ème siècle.
A l'extérieur, on peut remarquer de nombreuses pierres de réemploi, des cadrans solaires, des signes lapidaires. Du côté Ouest on peut voir l'emplacement d'un ancien prieuré. A l'intérieur, deux inscriptions scellées provenant de l'église primitive.
Ces lieux semblent avoir été fréquentés très tôt en raison de la présence de sources associées aux grottes, aux rochers et à la forêt toute proche.
La source la plus importante, qui ne tarit jamais normalement (je ne sais pas ce qu'ils ont fait, mais plus d'eau du tout quand je suis passée...par contre, c'est bien propre, les cailloux bien blancs... grrrrr) se nomme " la Fontaine des Fièvres" (Montanus lui ayant communiqué la vertu de guérir les fièvres) ; on l'aperçoit sourdre sous la route, à la hauteur du petit barrage. Elle est restée longtemps un des points d'eau principaux des villageois, le chemin qui la relie directement au château en fait foi.
J'ai pu me faufiler assez loin dans la grotte, et aisi m'apercevoir que le réseau acquifère se divise en plusieurs boyeaux, dont un qui monte en direction de l'église, et un autre qui s'enfonce dans les profondeurs de la terre.
Une petite source apparait maintenant plus en aval. Il reste, creusé dans la falaise, la rigole partant de la source sacrée, vide à présent...
J'ai trouvé une photo où l'on voit la source avec son eau miraculeuse...
La grotte de Lourdes, édifiée dans une excavation de la falaise en face, a été érigée en 1905. Quelques miracles s'y seraient produits. La source devait encore couler à cette époque...Ce lieu est actuellement interdit d'accès pour des raisons de sécurité.
Saint Montain ou Montan, ermite à la Fère (Vème siècle)
Tandis que les Gaules, au 5ème siècle, étaient le théâtre des guerres, des concussions et des rapines, un solitaire, nommé Montain ou Montan (Montanus), vivait sur la Cher, près de Juvigny, dans le Luxembourg. Formé à la vertu dès l'enfance, il vivait séparé du monde pour n'avoir de commerce qu'avec Dieu et se livrer tout entier aux exercices de la pénitence. Inquiété dans sa retraite par les courses des Barbares, il la quitta et alla chercher une solitude plus profonde à La Fère (Aisne), lieu alors rempli de bois, environné de précipices et de marais. Là, Montan, tout occupé des besoins de l'Eglise troublée par les guerres et par l'hérésie de Nestorius que le Concile Oecuménique d'Ephèse (431) venait de condamner, ne cessait d'implorer le secours du Ciel. Ses prières ne furent pas sans effet. Un jour que Montan reposait d'un léger sommeil, il fut par 3 fois averti de prédire à Célinie, noble dame de la contrée, qu'elle aurait un fils, et de lui en déclarer en même temps le nom et les mérites. Tout à coup il lui semble que, par une grâce divine, il est transporté au milieu du choeur des Anges et de l'assemblée des saintes âmes, tenant ensemble conseil et conférant de la subversion ou de la restauration des l'Eglises des Gaules : tous déclarent que le temps est venu d'en avoir pitié; et, en même temps, une voix qui retentit avec douceur se fait entendre d'un lieu plus élevé et plus secret : "Le Seigneur a regardé du Saint des Saints, et
du Ciel en la terre, pour entendre les gémissements de ceux qui sont enchainés, et pour briser les fers des fils de ceux qui ont péri, afin que Son Nom soit annoncé parmi les nations, et que les peuples et les rois se réunissent ensemble pour Le servir". - La voix disait "que Célinie concevrait un fils, nommé Rémi, auquel le peuple serait confié pour être sauvé".
Après avoir reçu une si grande et si douce consolation, le saint personnage, 3 fois averti d'accomplir sa mission, vint annoncer à Célinie l'oracle de la céleste vision. Or, cette mère bienheureuse avait eu longtemps auparavant, dans la fleur de sa jeunesse, de son seul et unique mari Emile, un fils nommé Principe (ou Prince), depuis évêque de Soissons, et père de saint Loup, son successeur à l'épiscopat de la même ville : la bienheureuse Célinie s'étonne; elle ne peut comprendre comment, déjà vieille, elle enfantera son fils et le nourrira de son lait, d'autant que son mari et elle-même, grandement avancés en âge, épuisés, n'avaient plus ni espoir ni désir d'avoir désormais des enfants. Mais le bienheureux Montan, devenu aveugle pour un temps, afin que les mérites de la patience abondassent en lui, déclare à Céline que ses yeux doivent être arrosés de son lait et qu'aussitôt il recouvrera la vue. Cependant les bienheureux parents se livrent à la joie d'une si grande consolation, et, "quand le moment est arrivé", le futur potife de Jésus-Christ vient au monde heureusement et reçoit, sur les saints fonts de Baptême, le nom de Rémi. L'heureuse promesse faite au saint Prophète est ainsi fidèlement accomplie : car, pendant l'allaitement, ses yeux sont arrosés du lait de la bienheureuse mère Célinie, et il recouvre la vue miraculeusement. - Dom Lelong dit "que c'est à Cerny, où était le château de Céline, que la scène précédente se serait passée". - Si Montan vécut encore quelques années après avoir recouvré la vue, il retourna dans sa solitude de La Fère, au lien dit la Fosse de Saint-Montan; il y mourut le 17 mai. La ville de La Fère et sa collégiale ont pris pour patron saint Montan. On conserve, encore aujourd'hui, une petite portion de ses reliques à l'église paroissiale et à la chapelle de l'Hôtel-Dieu; elles ont été reconnues authentiques par l'évêque romain de Beaulieu, mgr Leblanc. La fête du Saint se célèbre à La Fère avec une grande solennité le 17 mai; et, pendant les 9 jours suivants, les fidèles continuent de venir vénérer ses reliques. - La catbédrale de Laon possédait autrefois le chef et un bras du saint solitaire; l'abbaye de Juvigny avait la principale partie de son corps.
http://home.scarlet.be/amdg/sankt/mai17.html
http://www.mairie-st-montan.fr/pages/decouverte.htm#02
http://www.fetes-du-rhone.com/st_montan.htm