L’ile Sainte-Marguerite
Les Ligures construisirent sur Sainte-Marguerite, appelée tout d’abord Plasania, puis Lérinê par les grecs et enfin Lerina par les romains, un oppidum de blocs de pierre massifs disposés en cercle. Cette base défensive, Vergoanum, citée par Pline l’ancien au Ier siècle dans son « Histoire naturelle » ( Lero et Lerina, aduersum Antipolim, in qua Vergoani oppidi memoria ) construite sur le point le plus élevé, deviendra fort romain, forteresse moyenâgeuse, citadelle royale puis prison. Sa célébrité lui sera assurée par son illustre détenu, le mystérieux masque de fer. La ville de Cannes racheta le fort en 1993.
La légende raconte que sur l’ile de Lerina vint s’installer Marguerite, la sœur d’Honorat, le saint homme qui bâtit un monastère sur l’ile voisine de Lero. Elle y dirigeait alors une communauté de religieuses. L’ile de Lero étant dévolue aux hommes, elle ne pouvait rendre visite à son frère. Honorat, qui aimait profondément sa sœur, ne pouvait venir lui rendre visite qu’une fois l’an, lorsque les amandiers étaient en fleurs. Marguerite ne l’entendant pas de cette oreille, pria les cieux. Les amandiers fleurirent une fois par mois, même si, au Ve siècle, il n’y avait pas la queue d’un amandier à l’horizon.
Une autre version parle d’un soupir de la sainte qui fit tomber les pétales des fleurs d’un cerisier, qui formèrent un pont entre les deux iles. Une autre légende encore raconte que Marguerite, aidée de son frère Honorat, combattit un dragon qui, blessé, s’en alla mourir près de Draguignan. Mais l’église décrétât qu’Honorat n’eut jamais de sœur s’appelant Marguerite, que le personnage fut créé à partir de l’histoire de sainte Marguerite d’Antioche. Rabat-joie quand même.
En face de la pointe est de l'ile se trouve un ilot qui se nommait autrefois Trans-Léro. Il fut appelé par les marins Terra de Lhierra, qui donna son nom actuel de Tradelière.