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3 novembre 2018

Le musée Frédéric Marès, florilège d'œuvres

 

10La première partie du musée présente des sculptures antiques. La visite commence par un nombre impressionnant d’ex-voto datant du IVe siècle avant notre ère.

Barcelone musée Frederic Marès 80

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 81

 

 

 

 

 

 

 

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8Des hommes, des femmes, des androgynes, des chevaux, des objets divers et variés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 87On y trouve des représentations de dieux et déesses comme cette Vénus ou cette déesse-mère.

 

Barcelone musée Frederic Marès 83

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

St Hilaire 1Viennent ensuite plusieurs oeuvres du maître de Cabestany (celui-là même qui fit les chapiteaux de Rieux-en-Minervois et le sarcophage de saint Sernin de l’abbaye Saint-Hilaire, dans l’Aude).

Rieux_Minervois_46

 

 

 

 

 

 

Rieux_Minervois_11Le maître de Cabestany est un sculpteur anonyme de la seconde moitié du XIIe siècle, reconnu après la découverte du tympan de l’église de la petite ville de Cabestany dans les Pyrénées-Orientales en 1930 et le rapprochement de plusieurs œuvres présentant les mêmes caractéristiques, de la Toscane à la Navarre, en passant par le Languedoc et la Catalogne :  des visages triangulaires avec un trou de trépan de chaque côté, des yeux étirés en amande, des mains exagérément grandes aux doigts longs et effilés, beaucoup de plis sur les drapés et un grand nombre de détails où l’on sent l’influence du monde classique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 89Le premier bas-relief présenté est considéré comme l'une des œuvres les plus remarquables de l'artiste et de son atelier. Il a été fabriqué dans le deuxième tiers du XIIe siècle. C'est un bloc de marbre réutilisé, comme l'indiquent les restes sculpturaux à l'arrière. La scène représente « La marche sur les eaux », épisode de la vie de Jésus figurant dans les Évangiles, comme le confirme l'inscription de la partie supérieure. Jésus est debout sur les eaux et bénit les apôtres. Pierre pose son pied gauche sur la barque avant d’essayer de rejoindre Jésus pendant qu’André tient une rame. La partie inférieure du bas-relief est occupée par la représentation de la mer avec des vagues et des poissons, réalisés avec un grand sens artistique.

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 90Le deuxième bas-relief, provenant de la même porte, représente l'Agnus Dei, un agneau portant une croix.

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 131Au sous-sol sont mis en scène plusieurs portails romans. Ici,une fenêtre de l’église de San Miguel de Tubilla del Agua, du XIIIe siècle.

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Barcelone musée Frederic Marès 35Ce portail roman de la seconde moitié du XIIIe siècle appartenait à l'une des deux églises du château d'Anzano, à Huesca. Il est composé de quatre archivoltes à gradins décorées. La figure centrale du tympan, connue sous le nom de Vièrge de la Leche, est assise sous un dais soutenu par deux anges. C'est une vièrge en majesté. À gauche, un homme assis, qui pourrait être saint Joseph ou un prophète. A droite, une figure féminine, peut-être une prophétesse ou une sybille.

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 130Le Christ juge dans sa mandorle de l’ermitage Nuostra Señora de Rocamador de Palència du XIIe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Un linteau en granite représentant la vie d'Adam et Ève. Premier tiers du XIVe siècle, Gallice.

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Nous remontons au premier étage. Ce frontal de sarcophage a probablement été fabriqué dans un atelier romain au IV siècle, sous le mandat de Constantin, premier empereur chrétien, et plus tard exporté en Hispanie. Dans cette frise de marbre sculpté en haut-relief sont disposées des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament. De gauche à droite : la résurrection de Lazare, le sacrifice d'Abraham, le miracle des pains et des poissons, dans lequel Jésus apparaît entre saint Pierre et saint André, Adam et Ève, et enfin l'Adoration des mages. Le sarcophage fut découvert à Layos, dans la province de Tolède, au XVIIe siècle. Plus tard, le frontal a été séparé du sarcophage pour en faire une pierre tombale sur le dos de laquelle furent sculptées les armoiries d'une famille noble.

Barcelone musée Frederic Marès 158Des émaux de Limoges, tous datés des XIIe et XIIIe siècles, comme ces coffre et ces crosses d'éveque.

Barcelone musée Frederic Marès 114

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 116Quelques coffrets reliquaires en albâtre du XIe siècle appelés lipsanothèques (en grec littéralement « armoire à reliques »). Durant la période romane on les mettait à l’intérieur des autels lors de la consécration des églises.

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 117Des autels portatifs (tabulas itinerias), constitués en général  d'une pierre consacrée. Celui là, en marbre et bois avec traces de polychromie, date du XIIe siècle et provient de Palència.

 

 

 

 

 

 

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Un polyptique du XVIe siècle provenant de Bruges.

Barcelone musée Frederic Marès 142Daté de 1520, il retrace la vie de la mère de Dieu, et les sept douleurs : la prophétie de Siméon, la fuite en Égypte, la disparition de Jésus au Temple pendant trois jours, la rencontre de Jésus portant sa croix en montant au calvaire, la crucifixion, la descente de la croix et la remise du corps de Jésus à sa mère, l’ensevelissement de Jésus dans le sépulcre.

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Barcelone musée Frederic Marès 123Un magnifique saint Christophe, le porteur du Christ. N'oublions pas qu'il est la représentation symbolique d’un passage. Il est daté du milieu du XIVe siècle, et provient de l'église de San Cristóbal de Entreviñas, commune de la province de Zamora en Castille-et-León.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 124Ces dames des XIVe, XVe et XVIe siècles.

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Barcelone musée Frederic Marès 146Accompagnées de ces messieurs, Georges et Michel, des XVe et XVIe siècles.

Barcelone musée Frederic Marès 140

 

 

 

 

 Barcelone musée Frederic Marès 147

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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1 juin 2020

L’église Saint-Mathieu de Salers

 

Salers église Saint-Mathieu 10A la chapelle castrale de Salers, détruite avec le château en 1666, vint se rajouter une église paroissiale au XIIe siècle. Le feu détruisit la nef en bois au XVe siècle, seuls le clocher et le porche subsistèrent. Elle fut reconstruite à la fin du XVe siècle sous la maîtrise de Blandain Bompart.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Salers église Saint-Mathieu 20Six chapelles financées par les grandes familles de la ville furent ajoutées à la nef, la première placée sous le vocable de Notre-Dame de Pitié, une autre Notre-Dame de Grâce, Saint-Georges, Saint-Louis, Saint-Eloi et enfin Saint-Jacques. Une clé de voûte à l’image de saint Matthieu porte la mention « sainct Mathieu patron de céans » et date de 1543. On remarquera l’orthographe. L’église fut officiellement consacrée le 7 septembre 1552.

 

 

 

 

 

Salers église Saint-Mathieu 11Le clocher menaçant ruine fut abattu et reconstruit en 1620. Il fut arasé pendant la Révolution et reconstruit en 1825. Cette fois c’est l’orage qui lui causa de terribles dégâts en 1885. Il fut rebâti en 1887 par l'architecte Cyr Aymar. Jean Ribes fut chargé des travaux de restauration de l’église en 1891.

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Salers église Saint-Mathieu 18Il refit les sculptures du porche qui datent donc du XIXe siècle.

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Salers église Saint-Mathieu 19Sous le porche, une « Mise au tombeau » polychrome, datée de 1495, fut offerte par le père Géraud Vitalis lors de la reconstruction de l'église. C’est une œuvre en pierre polychrome, inspirée de l’art bourguignon. Elle représente le Christ, la Vierge Marie au centre entourée de Jean, Marie-Salomé qui la soutient, Marie mère de Jacques, Marie-Madeleine, Joseph d’Arimathie et Nicodème. Dans le coin, un soldat romain, gardien du tombeau.

 

 

 

 

Salers église Saint-Mathieu 22Le lutrin date du XVIIe siècle.

Salers 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Salers église Saint-Mathieu 21Au-dessus du maitre-autel, une statue de Notre-Dame de Lorette.

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La piéta en pierre était autrefois posée dans une niche à l'angle extérieur nord de l’église. Cette Vierge en grès polychrome du XVe siècle, dite Vierge de Douleurs, fut restaurée et entreposée à l’intérieur.


18 septembre 2019

Le site du moulin du Fâ

Barzan plan 1quelques kilomètres de Royan, Barzan, petite commune de Charente-Maritime, abrite un site archéologique très riche.

 

 

 

 

 

 

Bazan 2Les environs furent occupé dès le Néolithique, ce qu’atteste la découverte de nombreux vestiges comme des poteries, des haches et des pointes de flèche,

Barzan 6

 

 

 

 

 

 

Dolmen de Beloire 1mais aussi la présence de tumulus et de dolmens comme celui de Beloire, ou celui du Moulin-Rompu, dit polissoir de saint Cybard (moine contemporain de Radegonde, à qui l’église de Talmont est dédiée), dont la pierre de couverture, qui servit de polissoir, fut enlevée et transportée dans le jardin du musée de la préhistoire de Saintes.

 

 

 

 

 

Dolmen MoulinEutrope Jouan, notaire local passionné d’archéologie, en parle en ces termes en 1875 dans son Recueil des Actes de la Commission des Arts et Monuments historiques de la Charente-Inférieure : « On se demande en voyant ces sillons si les Celtes ne polissaient pas les instruments et outils auxquels ils croyaient attacher une vertu particulière ». Sur le site même de Barzan furent retrouvées des couches de cendres et des pierres de foyers ainsi qu'une nécropole, ce qui permit de prouver la présence d'un habitat à cet endroit, daté d’environ 3 500 ans avant notre ère.

 

 

 

 

 

 

 

 

Barzan 9Le site archéologique de Barzan, situé sur une hauteur dominant l’estuaire de la Garonne, fut occupé au VIIe siècle avant notre ère par une tribu gauloise, les Santones, qui y érigèrent un fanum (temple de la période gallo-romaine, construits en général sur l’emplacement d’un ancien nemeton celte).

 

 

 

 

 

 

 

 

Site gallo-romain de Barzan, dit du Fâ 10Les fouilles du sanctuaire révélèrent l’existence d’un podium, d’un fossé circulaire et des murs du péribole, montrant deux enceintes successives, dont la seconde, monumentale, mesurait environ 106 mètres par 92.

 

 

 

 

 

Site gallo-romain de Barzan, dit du Fâ 4Un moulin à vent fut édifié au XVIe siècle sur le podium, qui prit le nom de moulin du Fâ, abréviation de fanum.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Site gallo-romain de Barzan, dit du Fâ 7Autour du sanctuaire fut retrouvée, sur un terrain de plus de 140 hectares, une ville portuaire avec son avenue centrale (le decumanus, de 300 mètres de longueur, qui reliait deux zones de temples), des thermes, un forum, un théâtre, un aqueduc, des entrepôts, des magasins de grande dimension et de nombreuses habitations.

 

 

 

 

 

Site gallo-romain de Barzan, dit du Fâ 1Les ruines servirent malheureusement de carrière de pierre pendant plusieurs siècles et il n’est pas rare de retrouver des éléments décoratifs en réemploi comme dans l’église de Talmont.

 

 

 

 

 

 

Barzan 7

Récemment fut retrouvé la statue d’un génie ailé adossé à un chêne, symbole de Jupiter, la main s'appuyant sur la tête d'un aigle.

 

 

 

 

 

 

Site gallo-romain de Barzan, dit du Fâ 2La ville gallo-romaine, seconde agglomération de la civitas santonum (région administrative romaine) après Mediolanum Santonum (Saintes) est présentée comme l’ancienne Novioregum indiquée dans l’itinéraire d’Antonin (Itinerarium Antonini Augusti, guide de voyage du IIIe siècle qui recense les villes-étapes de l’Empire romain et les distances les séparant), ou comme le Portus Santonum, le port des Santons, décrit par Ptolémée. Cette ville importante fut probablement un comptoir commercial, ou emporium, situé sur l’ancienne route du commerce de l’étain et sur la voie romaine reliant Saintes à Bordeaux.

 

Barzan plan 0La ville, dont les premières constructions importantes furent édifiées sous les Flaviens (de l’an 69 à 96), fut agrandie au cours des deux premiers siècles de notre ère pour atteindre son apogée sous les Antonins (entre 96 et 192).

 

 

 

 

 

 

Site gallo-romain de Barzan, dit du Fâ 3Les archéologues pensaient qu’elle fut abandonnée durant le IVe siècle, probablement à cause de l'envasement du port, mais des tombes mérovingiennes furent mises au jour récemment. Dès lors, il semblerait que la cité, devenue modeste, fut laissée à l’abandon vers le IXe ou le Xe siècle.

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18 septembre 2019

Talmont-sur-Gironde

 

Historique

 

Talmont-sur-Gironde 41Le village se situe au sommet d’un plateau calcaire dominant une plaine marécageuse bordant l’estuaire de la Gironde. La toponymie nous indique une présence gauloise : Talmont proviendrait des mots gaulois tal, signifiant surface plane, et mon, le mont.

Talmont-sur-Gironde 5

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 1aL’occupation du site est probablement liée à la métropole voisine (environ 2km) de Novioregum. Talmont prenant de l’importance alors que Novioregum déclinait. Les pierres de l’ancien comptoir servirent à sa construction, comme le montrent les trois fûts de colonnes romaines retrouvés dans l'église.  

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 19C’est durant l’époque carolingienne que fut construit le premier sanctuaire connu, une chapelle dédiée à sainte Radegonde. Le village, Talamo, devint un poste militaire puis une seigneurie durant le haut Moyen Âge. Le duc d’Aquitaine Edouard 1er d’Angleterre l’acheta en 1284 et l’entoura de remparts.

 

 

 

 

 

 

Talmont plan 4La guerre de Cent Ans puis les guerres de Religion la firent passer d’un camp à l’autre, entre les Anglais et le royaume de France puis entre protestants et catholiques. En 1652, lors de la Fronde des Princes, les Espagnols occupèrent la ville et détruisirent les remparts avant de partir.

 

 

Talmont-sur-Gironde 2Sur la place de la Priauté, devant la mairie, un tilleul à petites feuilles fut planté en 1895. Il fait partie des arbres remarquables et possède une circonférence de 3m90.

 

 

 

 

 

 

 

Talmont carrelet 1Les carrelets, petits cabanons en bois aménagés sur une plateforme reliée à la falaise par une estacade (ponton sur pilotis), étalent leurs filets de pêche, descendus et relevés à l’aide d’un treuil et d’un contre-poids à marée haute pour capturer petits poissons et crevettes.

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8 novembre 2020

Les Sentinelles

Voici le résultat de trois ans de travail : un nouveau livre pour transmettre, divertir ou distraire, selon vos aspirations. C'est un modeste témoignage, un ouvrage qui pourrait être classé comme science-fiction ou fantastique. Mais...

Le secret des Sentinelles... Enjeu d'une bataille éternelle, il est présent tout au long de l'histoire de l'humanité, de l'apparition de l'Homo sapiens aux derniers temps de notre civilisation, toujours transmis d'une mère à sa fille. Il se retrouve caché au coeur de nos religions, dans nos mythes et nos légendes.

Est-ce une totale fiction ou une réalité romancée ? Toute vérité est-elle présentable, même revêtue des habits de l'imaginaire ? La réponse est en vous et il vous appartient de choisir.

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12 novembre 2020

Astar (extrait des "Sentinelles")

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Quelque part à l’est de la Méditerranée, en l’an 52 de notre ère
     Il est de ces moments précieux où l’homme se retrouve relié à l’Univers et ne fait plus qu’un avec lui. La sensation éprouvée alors est si grisante, si euphorique, que les plus grands sages essaient de la retrouver par des pratiques plus ou moins ardues et contraignantes. Que de luttes, que d’efforts, que de stratagèmes compliqués et d’acharnement pour obtenir, ne serait-ce qu’un instant, ce sentiment de plénitude absolue, de sérénité, voire d’extase… Mais parfois, pour une âme bien née, point besoin d’artifices : l’osmose est familière.
     Astar faisait partie de ces gens-là qui, par un don de la Nature, ne font tout simplement qu’un avec ce qui les entoure, de façon presque anodine. La jeune femme levait les yeux vers le ciel, laissait vagabonder ses pensées et aussitôt était emportée vers les milliers d’astres qui luisaient au firmament et elle se fondait en eux. Recevait-elle alors quelques vérités des cieux ? Ni son frère Ahiram, ni son père Lahad ne sauraient le dire : ils avaient renoncé à la questionner à la suite de ses voyages intérieurs, n’obtenant le plus souvent que des réponses vagues ou incompréhensibles et parfois des remarques acerbes sur l’intrusion de sa famille dans la vie privée de ses pensées profondes.
Crédit photo jc-golvin
29 novembre 2020

Anna (extrait des "Sentinelles")

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"Le majestueux Potomac, bordant le quartier chic de Georgetown - l’ancienne ville portuaire était depuis longtemps intégrée à la nouvelle capitale fédérale américaine de Washington-, reflétait l’or du coucher du soleil. Bientôt il irait rejoindre la baie de Chesapeake, avant de se jeter dans l’Océan.
Proche de la prestigieuse université portant le nom du quartier, Prospect Street surplombait le fleuve. Les façades des maisons de la rue, les arbres soigneusement taillés, les marques des voitures garées au bord du trottoir bien balayé reflétaient l’appartenance des habitants à une classe sociale élevée.
Une femme d’un certain âge, élégante, descendit les quelques marches d’une jolie petite maison en brique au toit de tuiles grises. Elle se retourna et fit un geste à peine visible de la main vers la fenêtre du premier étage, où se devinait une silhouette derrière les rideaux à moitié tirés.
Elle ouvrit la portière de sa voiture, garée quelques mètres plus loin. C’était le dernier modèle sportif de Chevrolet, une Corvette C2 Sting Ray cabriolet développant cinq cent cinquante chevaux. Seule une vingtaine de ces voitures, véritables bolides, avait été commercialisée. Le moteur démarra dans un bruit feutré et félin à la fois.
Le voisin, monsieur Hopkins, qui s’apprêtait à partir en promenade en compagnie de son chien Brutus, prit un air choqué, et grommela pour la centième fois dans sa barbe qu’une femme ne devait pas conduire de telles voitures. Surtout une femme sans mari. Le chien, quant à lui, ne fit que remuer la queue. Il faut dire que Brutus, comme tous les Spaniels, possédait un caractère joyeux, affectueux et joueur, ce qui le rendait très sociable. Ce qui était loin d’être le cas de son maitre monsieur Hopkins. Qui se ressemble ne s’assemble pas forcément".
18 septembre 2019

L’église Sainte-Radegonde de Talmont-sur-Gironde

 

Historique

 

Talmont-sur-Gironde 17C’est durant l'époque carolingienne que fut construite à Talmont, sur le point haut de la falaise, une chapelle dédiée à sainte Radegonde. A la fin du XIe siècle, en 1094 ou 1097, Guillaume Laier, seigneur de Talamon, fait don de la chapelle et d'un terrain attenant à l’abbaye de Saint-Jean-d’Angély, communauté réputée pour une importante relique : la tête de saint Jean-Baptiste.

 

 

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 9Les bénédictins construisirent alors une nouvelle église, plus grande, dans le style roman saintongeais. Les travaux durèrent de 1140 à 1170 et commencèrent inhabituellement, par la nef. Le transept et le chœur datent de la seconde moitié du XIIe siècle. Les travaux furent menés par les mêmes qui firent l’église voisine d’Arces.

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 8La nouvelle église fut fortifiée au XIIIe siècle après le rachat de Talmont en 1283 par le duc d’Aquitaine et roi d’Angleterre Edouard 1er. Le toit fut remplacé par une plateforme crénelée qui servit de chemin de ronde aux soldats de la garde.

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 11La façade occidentale ainsi que la première travée de la nef s’effondrèrent au XIVe siècle, fragilisées par le creusement de la crypte-ossuaire quelques mètres en-dessous, et non pas à la suite d’une tempête comme on l’entend souvent. Une nouvelle façade gothique, modeste, fut édifiée. Autre affirmation erronée : Talmont ne fut jamais une étape sur le chemin de Compostelle. L’ancienne chapelle, dont le vocable était passé à la nouvelle église, fut détruite au XVe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 19En 1794, l’église, rebaptisée temple de la Vérité, servit de lieu d’assemblée à la nouvelle municipalité. Classée monument historique en 1890, elle subit de nombreuses restaurations et reconstructions. En 1929, une première tranche de travaux s’ouvrit. Une partie de la crypte fut dégagée. En 1935, la coupole et la base du clocher furent refaits.

 

 

 

 

 

Talmont plan 5La loi Malraux en 1962 permet la consolidation de la falaise qui menace d’effondrement. S’ensuivit une restauration en profondeur menée par Michel Mastorakis. L’église se voit enlever tout élément postérieur au XIIe siècle. En 1970, le chemin de ronde du toit fut démoli, la base du clocher dégagée, la plupart des sculptures extérieures de l’abside et des absidioles refaites.

 

 

 

 

Sainte Radegonde

 

Qui était Radegonde, déclarée sainte quasiment après sa mort ?

 

Sainte Radegonde 14aPrincesse germanique, fille de Berthaire, roi de Thuringe, née vers 520 à Erfurt et décédée le 13 août 587 à Poitiers, Radegonde devint reine des Francs en épousant Clotaire 1er, fils de Clovis. Fondatrice de l’abbaye Sainte-Croix, elle est patronne de Poitiers et patronne secondaire de la France.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

sainte radegonde 6a

Radegonde naquit vers 520. Les Francs envahirent la Thuringe sous la conduite du roi Clotaire, fils de Clovis. Une partie de la famille de Radegonde fut massacrée et elle fut emmenée captive avec son jeune frère. Clotaire la fit élever en Picardie à partir de 531. Vers 538, subjugué par sa beauté, il décida de se marier avec Radegonde. Celle-ci, très pieuse, protesta et prit la fuite. Rejointe par le roi, il l’épousa à Soissons.

 

 

 

 

 

 

 

 

Sainte Radegonde 10aRadegonde passa alors ses journées et une partie de ses nuits en prière. Vers 555, Clotaire, après une révolte des Thuringeois, fit assassiner son jeune frère. Ayant appris le crime, elle décida de le quitter et d’entrer en religion. Elle partit à Noyon, et obtint de l'évêque Médard qu'il la consacre diaconesse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

St Martin Tours aAprès avoir pris l'habit, Radegonde se rendit à Tours sur le tombeau de saint Martin, puis elle s'installa dans sa villa de Saix en Loudunais que Clotaire lui avait donnée. Elle y fonda un oratoire et un hospice, menant avec ses suivantes une vie de religieuse. Elle s'occupait elle-même des malades. Ce fut l’un des premiers hospices organisés en France.

 

 

 



Clotaire-1erLe roi Clotaire essaya alors de récupérer son épouse par la force. La reine se réfugia à Poitiers près du tombeau de saint Hilaire. L’intervention de saint Germain, l’évêque de Paris, l’empêcha de mener à bout son projet. Clotaire, menacé d'excommunication, se soumit et fit construire pour elle un monastère de religieuses à Poitiers (vers 552-557). Radegonde, refusant d’en être l’abbesse, mais gardant l'autorité d'une reine, envoya à l'empereur de Constantinople ses propres messagers pour qu'il donne à la reine des Francs un fragment de la Vraie Croix. Le monastère Notre-Dame prit alors le nom de Sainte-Croix.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sainte Radegonde 12aRadegonde et Agnès, son ancienne dame de compagnie devenue abbesse de Sainte-Croix, partirent à Arles pour y rencontrer l’abbesse de Saint-Jean, couvent qui venait d’adopter une nouvelle règle pour les moniales (regula ad virgines) écrite par l’évêque d’Arles qui devint saint Césaire. Radegonde la fit appliquer à Poitiers. Lorsque Radegonde mourut en 587, son monastère comptait 200 religieuses, souvent issues de la noblesse franque ou gallo-romaine. Sa tombe fut profanée ainsi que celle de saint Hilaire, et leurs restes dispersés par les huguenots en 1562.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

VenantiusFortunatus 1La vie de Radegonde est connue par la biographie écrite après sa mort par son confident Venance Fortunat, futur évêque de Poitiers et futur saint, par celle rédigée au début du VIIe siècle par Baudonivie, religieuse de Sainte-Croix, et enfin par des passages des livres de Grégoire de Tours.

 

 

 

 

 

Sainte Radegonde 4aRadegonde fit de nombreux miracles :

-       Elle distribua du vin partout où il manquait, tiré d’un tonneau qui jamais ne se vidait (symbolique de la vigne et du raisin, l’ivresse procurée permettant la déconnexion du mental afin de recevoir un message spirituel)

-       Elle fit disparaitre de nombreuses fois le démon (pas Satan, hein ? Juste le démon, qui peut figurer le maitre de la matière et de la Force, ou notre alter ego, notre plu vieil ennemi), qui coupait son fil de pelote (symbole de l’agent qui relie les états d’existence entre eux et à leur Principe, agent du retour à la lumière), qui envahissait le monastère sous forme d’un troupeau de chèvres ( Amaltée et sa corne d’abondance, le capricorne à la queue de serpent), qui, sous la forme d’une chouette (la connaissance), hululait toute la nuit dans le jardin. Elle délivra plusieurs personnes possédées par ce démon : une jeune fille, Fraiflède, une paysanne, Leubile (il sort des épaules sous forme d’un ver), la femme d’un charpentier (il sort par l’oreille) et plusieurs autres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sainte Radegonde 13aLe plus intéressant reste les légendes se rapportant à Radegonde.

La première, apparue au XIIIe siècle, parle du miracle des avoines. Il se déroule lorsque Clotaire veut récupérer sa femme à Saix. Il y envoya une troupe pour la ramener à la cour. Avertie de leur venue, Radegonde s’enfuit vers le sud. Alors que les soldats arrivaient sur elle, elle vit un champ que des paysans étaient en train de semer d’avoine. Elle s’y précipita et fit instantanément pousser les graines. Elle put se cacher dans l’avoine haute. Depuis, la sainte est invoquée comme protectrice des moissons.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

sainte radegonde 15aLa deuxième raconte que Radegonde était très liée à un moine anachorète, Junien, fils de nobles gallo-romains. Junien, voulant se retirer du monde, s’installa sans permission sur les terres du domaine royal. Clotaire, fâché, le fit venir dans son domaine de Javarzay. Alors qu’il le sermonnait sévèrement, le bâton de l’ermite se mit en mouvement et vint s’immobiliser au milieu de la pièce. Impressionné, Clotaire lui donna les terres de Mairé-Lévescault afin qu’il puisse s’y installer. Il est dit que Junien et Radegonde, devenus très proches, s’étaient promis que le premier des deux qui partirait pour l’au-delà enverrait à l’autre un messager. Junien, qui deviendra le saint patron des laboureurs du Poitou, mourut le 13 août 587, le même jour que Radegonde. Les deux messagers se retrouvèrent à mi-chemin, en un lieu appelé Troussais près de Ceaux-en-Couhé.

 

 

 

 

 

 

 

Grand'Goule 6aLa troisième date aussi du XIIIe siècle. La rivière du Clain, sujette à des crues dès les premiers jours de pluie, inondait régulièrement les caves et les soubassements de Poitiers. En effet, dès que les eaux montaient, l’abbaye Sainte-Croix était la scène de nombreuses et étranges disparitions. Comme dans de nombreuses demeures, la réserve de nourriture de l’abbaye se trouvait dans les sous-sols. Un soir d’orage, une des sœurs y descendit pour prendre vivres et bougies. Mais elle ne remonta pas. Remarquant son absence, deux de ses sœurs décidèrent de rejoindre la réserve. Elles découvrirent là une traînée de sang, mais pas leur sœur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grand'Goule 2aL’une d’elle, la plus jeune et la plus courageuse, voulut inspecter le soubassement. C’est alors qu’elle remarqua dans l’obscurité deux rubis brillants qui suivaient ses mouvements comme un tournesol suit le soleil. Plus la jeune sœur tentait d’en discerner la source, plus les perles rouges semblaient s’enfoncer dans les ténèbres des lieux. La seconde religieuse restée à l’entrée de la réserve, entendit alors un cri qui lui glaça le sang. Elle n’eut pas le temps d’avertir ses sœurs que déjà devant elle se dressait une immonde créature. Sortie droit des enfers, la bête se tenait devant elle. Elle avait une tête de lézard, immense, démesurée par rapport à son corps serpentin couvert d’écailles, deux pattes munies de serres, une paire d’ailes osseuses pareilles à celles des chauves-souris et une queue en pince de scorpion. Mais tout cela n’avait rien d’inquiétant, en comparaison à ses yeux flambants de rage qui la fixaient, la clouant sur place de terreur suffisamment longtemps pour que la sœur, pourtant toujours prudente et sage, rejoigne ses deux jeunes sœurs dans les entrailles de la bête…

Grand'Goule 3Devant la disparition de ses subalternes, Sainte Radegonde composa un groupe de sœurs les plus hardies de son ordre. Elles bénirent du pain, saisirent cierges et livres saints, et toutes ensembles descendirent le long escalier sinueux qui s’enfonçait dans les profondeurs terrestres. Une atmosphère malsaine s’opposait au groupe, mais le nombre donnant du courage, elles continuèrent, massées derrière la sainte qui ne vacillait pas. La créature apparût alors devant elles, se dressa de toute sa hauteur et ouvrit grand la gueule pour dévoiler une rangée de dents acérées longues d’une coudée chacune et une langue bifide de vipère. Sainte Radegonde jeta alors dans la gueule béante une poignée de pain béni qui, dès qu’elle toucha la bête, consuma sa chair. La créature lança un cri de douleur si aigu que les murs de l’abbaye tremblèrent, avant de s’éteindre. Pour la petite histoire, les moniales de Sainte-Croix sont les seules de tout le diocèse de Poitiers à fabriquer le pain des hosties.

Grand'Goule 5La créature fut surnommée Grand’Goule en raison des proportions démesurées de sa gueule. Une effigie en bois, dont la gueule est articulée, fut exécutée par l’ébéniste Jean Gargot en 1677 à la demande de l’abbesse de Sainte-Croix. Elle était promenée à la procession du troisième jour des Rogations. Sur son passage, on jetait des gâteaux secs, appelés casse-museaux, et les gens criaient : "Bonne sainte vermine, priez pour nous" et "protège-nous pour l'année à venir". La bête devint, comme on peut le voir, une figure protectrice… Cette procession fut arrêtée au XIXe siècle et la Grand’Goule se retrouva au musée Sainte-Croix.

 

 

 

 

Grand'Goule 4aL'Écossais sir John Lauder de Fountainhall, qui vécut à Poitiers entre 1665 et 1666, décrit, dans son journal de voyage, la Grand'Goule comme un crocodile. Plus particulièrement, il affirme que l'histoire est celle d'un crocodile empaillé visible à l'époque au Palais des comtes du Poitou : « Là est attachée à une muraille avec des chaînes de fer la carapace d'un hideux crocodile ; bien qu'elle soit infiniment réduite, elle est monstrueusement grande, avec une gueule énorme ».

 

 

BertrandCela peut nous ramener à saint Bertrand de Comminges, qui terrassa un… crocodile (vvoir la symbolique du crocodile). D’après la légende, il existait un monstre avant son arrivée, tapi dans la vallée de Labat-d’Enbès. Il imitait le vagissement des enfants pour attirer ses victimes et les dévorer. Pour en débarrasser le pays, Bertrand alla à sa rencontre, armé de son seul bâton épiscopal. Le monstre s’avança vers lui la gueule ouverte. Le saint toucha sa tête du bout de sa crosse, et le reptile devint plus doux qu’un agneau. Il suivit docilement Bernard jusqu’au seuil de la cathédrale, où il mourut. Bertrand ne tue pas le crocodile, il le maitrise.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tarasque 1On retrouvera des légendes semblables à Tarascon avec sainte Marthe qui terrasse la Tarasque, a à Metz où saint Clément chasse le Graouilly, à Rouen où saint Romain libère la ville de la Gargouille.

Gargouille 2a

 

 

 

 

Graouilly a

 

 

 

 

 

 

 


Que nous racontent ces légendes ? La maitrise du dragon… Avec les sauroctones et les céphalophores

L’extérieur

 

Talmont-sur-Gironde 10La façade occidentale, refaite en style gothique au XVe siècle est très sobre, sans beaucoup d’intérêt. C’est un mur à pignon percé d'une simple porte gothique. De puissants contreforts l'étayent aux deux angles.

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 12Le chevet, rythmé par des contreforts-colonnes, est divisé en trois niveaux délimités par des bandeaux. Le deuxième niveau est percé de baies à colonnettes qui éclairent le chœur, le troisième est décoré d’arcatures aveugles.
14 13 Les modillons, malheureusement, ne sont pas d’époque. Ils ont été refaits durant les diverses restaurations de l’édifice.

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 20La façade nord est séparée en trois parties horizontales. Un portail à trois voussures est flanqué de deux arcades. La partie intermédiaire présente sept arcades supportées par des colonnettes. La partie supérieure formant un pignon est ornée d’un oculus.

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 23Le portail a conservé la plupart de ses sculptures mais elles sont très abimées. Difficile d’en faire une interprétation symbolique. Il est admis, chez les gens bien intentionnés, que la façade représente le thème du salut de l’âme, avec à gauche le mal et l’enfer, au centre les moyens de trouver le salut, et à droite la pénitence et le paradis. Pourrait-ce être l’indication de la voie qu’offre l’église pour une élévation spirituelle ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 34A gauche, effectivement, deux dragons ailés (aile : capteur cosmique de l’énergie divine) s’affrontent sur la voussure. A droite un dragon lunaire, féminin, à gauche le dragon solaire, masculin ?  Sur le linteau, un monstre affronte une femme allongée. Sainte Radegonde affrontant l’animalité, la force brutale représentée par le saurien ? Voir la symbolique des sauroctones.

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 35A droite, la voussure est ornée de motifs végétaux représentant des feuilles de vigne. La vigne du Seigneur, par l’ivresse mystique qu’elle procure, va permettre de poser le mental de côté afin de recevoir un message spirituel qui ne se comprend parfaitement qu’avec le cœur.

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 37La vigne et son fruit, le raisin, vont se retrouver sur un des chapiteaux des colonnes du pied droit de droite, côté solaire. Ici, des oiseaux symbolisant l’âme suivent le serpent tellurique en montant. Le premier a ses pattes posées sur l’astragale, symbole de la terre, du sol, le deuxième, plus haut, a les pattes accrochées sur le corps du serpent. Quant au troisième oiseau, les pattes toujours posées sur le corps du serpent, il mange du raisin. Sa tête est presque au niveau du tailloir, qui représente le ciel. Le serpent le tient encore dans sa gueule. Est-ce pour essayer de le faire redescendre, ou est-ce pour l’aider à s’envoler ?

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 36Le pied droit de gauche, côté lunaire, montre un chapiteau représentant la décollation de saint Jean-Baptiste. Ce thème provient sans doute de Saint-Jean-d’Angély. Couper la tête, c’est abandonner les barrières mentales. Même principe qu’avec la vigne. Un peu plus définitif parfois. A moins qu’il ne s’agisse d’un épisode de la vie de Radegonde, quand son mari tua son frère, puisqu’on retrouve ici le même personnage qu’à gauche du portail, habillé d’une robe aux manches pagodes qui semble représenter la sainte.
Le chapiteau suivant montre deux animaux dont les pattes avant (posées sur l’astragale) sont liées par une corde. La corde représente, en symbolique romane, l’appartenance à un ordre, ici certainement les bénédictins, qui avancent tous sous une même règle (les fraternités initiatiques en font le symbole de l’union de leurs membres).  Mais le fait de porter une corde, chez les moines, leur permet aussi de couper les énergies telluriques alourdissantes ou matérialisantes captées par les jambes et peuvent ainsi se consacrer à la vie spirituelle. Ici, les bêtes sont tenues par le cou (chakra de la gorge : la parole, l’énergie du verbe) par un homme dont la tête touche le tailloir (le ciel). Leurs yeux (miroir de l’âme et symbole de la connaissance universelle) sont picorés par des oiseaux, les pattes posées sur leurs corps. Leurs oreilles (j’entends) sont bien ouvertes, leurs dents (la sagesse) acérées. Dent j’ai ? Franchir le seuil de l’église n’est pas anodin.

Talmont-sur-Gironde 21Les voussures elles aussi nous parlent. La plus haute présente soi-disant des hommes qui essaient de tirer un lion qui piétine une pauvre victime. En fait, je pense plutôt qu’ils tirent l’animalité du corps du futur initié.
 La voussure du milieu présente soi-disant des hommes (dont le premier semble avoir les jambes retournées) portés les uns par les autres dans une métaphore de la communauté chrétienne unie et solidaire. Moi je vois plus l’initié qui a commencé son retournement, un acrobate.

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 22La voussure du bas est ornée d’anges honorant l’agneau pascal, symbole du Christ. Je vois, quant à moi, des hommes ailés (les anges en général portent une auréole), donc débarrassés de la lourdeur de la matière. Les premiers, les ailes regardant encore vers le sol, portent les seconds, thuriféraires (porteur d’encens : la fumée symbolise l’âme s’élevant vers Dieu)), dont les ailes regardent vers le ciel. Ils arriveront bientôt à l’état christique.

 

 

 

 

L’intérieur

 

Talmont plan 3L’axe de l’église, orienté est/nord-est (celui de l’absidiole au septentrion sud/sud-est, nord/nord-ouest), est décalé par rapport aux traditionnels levers et couchers du soleil aux solstices. C’est à cause de la dédicace, faite le jour de la fête de sainte Radegonde, le 13 août.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 25L’église, primitivement édifiée en forme de croix latine, possédait une nef à trois travées, un transept avec absidioles, un chœur et une abside semi-circulaire. Elle peut aujourd’hui, après l’effondrement d’une partie de la nef, s’inscrire dans un carré de 25 m de long et 21 de large.

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 27

La nef, d’une seule travée, est couverte par une voûte en berceau brisé reposant sur des doubleaux.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 28Les chapiteaux plus anciens sont assez sobres. Les plus récents, situés à l’est, sont historiés. Parmi eux, au nord-est, celui qui représente la légende de saint Georges. Encore un sauroctone. A moins qu’il ne s’agisse, encore une fois, d’un épisode de la vie de Radegonde.

 

 

 

 

 



Talmont-sur-Gironde-ExVotoLes deux absidioles sont voûtées en cul-de-four. Celle de droite sert de sacristie. Devant celle de gauche, une chapelle, un bateau à trois mâts est suspendu en ex-voto.

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 29L’abside, légèrement plus étroite que le chœur, voûtée en cul-de-four, est ornée de cinq fenêtres dont deux aveugles. Leurs cintres s'appuient sur des colonnettes à chapiteaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 32Talmont-sur-Gironde 31Au fond de la nef, deux escaliers descendent vers la crypte. Découverte au siècle dernier, mesurant près de neuf mètres, elle est composée d’une chapelle funéraire surmontant un ossuaire. 20m 3 d’ossements en furent retirés, ainsi que des pièces carolingiennes, quelquefois en or.

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde plan 1'

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Sainte-Radegonde_de_Talmont

http://decouverte.inventaire.poitou-charentes.fr/monuments-romans/talmont-sur-gironde.html

http://architecture.relig.free.fr/talmont.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand%27Goule

http://www.talmont-sur-gironde.fr/

http://chapiteaux.free.fr/ALBUM_TALMONT/PORTA_TALMONT.html

https://inventaire.poitou-charentes.fr/documents/fichiers/inventaires_territoire/estuaire_de_la_gironde/diaporama-conference-estuaire-de-la-gironde-12-06-2014.pdf

https://www.paris.catholique.fr/113-Sainte-Radegonde.html

Inventaire du patrimoine de la région Poitou-Charentes

3 juin 2021

La chapelle Notre-Dame du Val Romigier de Mornas

 

Mornas Val Romigier 1

Partant du village de Mornas dans la vallée, il faut grimper la montée de la Combe pour arriver à la chapelle Notre-Dame du Val Romigier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas Val Romigier 2

Ancienne église paroissiale, elle est mentionnée en 818 dans une donation à l’abbaye d’Aniane. Placée au départ sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste, et elle fut consacrée le 24 juin 1192 par l’archevêque d’Arles.

 

 

 

 

 

 

Mornas Val Romigier 8

C’est dans une charte de 1231 qu’elle est nommée église de la Bienheureuse Marie de Mornas et en 1484 qu’elle prit le nom de Notre-Dame du Val Romigier.

 

 

 

 

 

 

Mornas Val Romigier 11

La chapelle actuelle possède des restes des XIe et XIIe siècles. La nef en plein cintre fut agrandie à l’époque gothique et le bâtiment fut remanié au cours des âges.

Orientée à l’est, la chapelle primitive suivait un plan classique : nef unique à deux travées, voutées en berceau, transept saillant et chevet à une abside et deux absidioles en cul-de-four.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas Val Romigier 5

La tour clocher à trois étages, plusieurs fois restaurée et réhaussée, montre qu’elle fut construite comme un élément défensif.

Mornas Val Romigier 6

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas Val Romigier 3

Le porche abrite deux portails : le plus grand, ouvrant directement sur la nef, est roman, le plus petit est gothique et accède à une chapelle latérale.

Mornas Val Romigier 4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas Val Romigier 10

La Vierge a eu un oratoire au bord du Rhône avant d’être honorée dans cette église. En effet, le cours du fleuve a varié au cours des âges et se trouvait jadis plus proche du village. Cette partie navigable devait ici être dangereuse puisque les bateliers se mettaient sous la protection de Notre-Dame, comme à Seyssel vers l’escarpement dela Rochette ou encore à Pierre-Bénite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Manosque Notre-Dame-de-Romigier

Cette appellation du Val Romigier, je la connais déjà. Romigier désigne la ronce (roumi en provençal, du latin rumex, rumicis, qui signifie dard, allusion aux aiguillons des rameaux). On retrouve en Provence, à Manosque, l’une des plus anciennes vierges noires de France, Notre-Dame du Romigier. 

27 septembre 2019

La fontaine de Saint-Fortunat de Croizet-sur-Gand

 

Croizet-sur-Gand 1Croizet-sur-Gand tient son nom de la croisée de deux chemins, anciennes routes qui reliaient Lyon à Vichy et Feurs à Roanne. Le village se trouve sur la frontière qui séparait les terres du sire de Beaujeu de celles du comte du Forez. Le site fut habité depuis longtemps, comme en témoignent les vestiges gallo-romains trouvés au fond d’un puits au hameau de Ratille. En bas du village coule une source intarissable qui alimente le lavoir.

 

 

 

 

 

Croizet-sur-Gand 8L’eau de cette source est dite miraculeuse. Autrefois on venait s’y baigner lorsqu’on avait des troubles psychomoteurs et les mères amenaient les enfants qui avaient du retard pour marcher.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est ici que nous retrouvons Venance Fortunat, l’ami de Radegonde, à qui fut dédié l’église de Talmont en Gironde. Le christianisme, voulant éradiquer les anciennes croyances, attribua les miracles à Fortunat. Un pèlerinage fut organisé, qui perdure aujourd’hui.

 

Croizet-sur-Gand 3Au-dessus de l’ancienne source fut construit un pilier qui supporte la statue du saint.

 Croizet-sur-Gand 5

 

 

 

 

 

 

 

Croizet-sur-Gand 6

 

 

 

 

 

 

 

Croizet-sur-Gand 4Fortunat, de son vrai nom Venantius Honorius Clementianus Fortunatus naquit près de Trévise vers 530. Il étudia à Ravenne la grammaire, l’éloquence, la poésie et le droit et devint poète. En 565, atteint d’une maladie des yeux, il attribua sa guérison à saint Martin, et décida d’aller visiter son tombeau à Tours. Il fut accueilli à la cour d’Austrasie par le roi Sigebert et sa femme Brunehilde avant de s’attacher à Radegonde, épouse du roi des Francs Clotaire 1er qui vient de fonder l’abbaye Sainte-Croix de Poitiers. En 576 il y fut ordonné prêtre et devint vers l’an 600 évêque de Poitiers.

 

 

 

 

Fortunat 1Il mourut en 609. Il aura composé de nombreuses œuvres poétiques, ainsi que des hymnes (le Vexilla Regis et le Pange linga sont encore connus et chantés lors de cérémonies liturgiques) et les hagiographies de saint Germain, évêque de Paris, saint Médard de Noyon, saint Rémi de Reims, saint Aubin d’Angers, saint Marcel et sainte Radegonde. Il écrivit à l’évêque Syagre d’Autun de nombreux acrostiches qu’il fit peindre sur les murs de son palais.

 

 

 

 

 

 

 

Devinez, en passant me voir, la chose qui,

Utile à votre savoir, vous apprendra

L’acrostiche, et même le kakemphaton !

Ah… le désir s'accroît quand l'effet se recule,

Comment dire encore… Non, je préfère stopper là.

 

 

 

3 mai 2020

L’abbaye Saint-Pierre de Beaumont

Beaumont

 

Beaumont vue 2La vallée de l’Artière fut occupée dès le Néolithique. Sur le site de Beaumont furent retrouvés les restes d’un village d’une douzaine de maisons entourées d’une palissade. Au Ier siècle, une villa gallo-romaine s’y construisit (domaine foncier comportant des bâtiments d'exploitation et d'habitation).

 

 

 

 

 

Beaumont vue 4aElle fut abandonnée au IVe siècle. Mais c’est surtout pour son abbaye de femmes, probablement fondée au VIIe siècle, que Beaumont est connu. Ce lieu fut choisi judicieusement : perché sur une ancienne coulée de lave du volcan voisin de Gravenoire, il domine une vallée fertile favorable à l'agriculture et à la viticulture où la force de l’eau prédispose à la construction de plusieurs moulins.

 

 

 

 

Beaumont vue 3Étymologiquement, pas trop de surprises : Beaumont vient du latin bellus mons,le beau mont. Ce nom apparait dans une charte en 1124. L’abbaye connut son apogée aux XIIIe et XIVe siècles. Les guerres de Cent ans puis de Religion permirent au bourg de se doter de puissantes murailles. Pendant la Révolution la communauté monastique fut dissoute et le village devint chef-lieu de canton et prit le nom de Bourg-Montagne. C’est devenu depuis une ville résidentielle.

 

 

 

Historique

 

Beaumont 1L’abbaye bénédictine Saint-Pierre de Beaumont fut probablement fondée au VIIe siècle, entre 665 et 676, du temps de Genès, comte d’Auvergne, au cours de l’épiscopat de saint Priest, évêque de Clermont. L’abbaye aurait été l’un des premiers monastères féminins d’Auvergne, construit à la même période que ceux de Royat et Chamalières ainsi que de l’hospice de Vallières.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Beaumont 18Son emplacement exact reste incertain. Il se pourrait que la première construction ait été située dans la vallée plutôt qu’au sommet du mont, à la place de l’actuelle église Notre-Dame de la Rivière, ce qui serait plus typique des fondations mérovingiennes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Beaumont 4La première abbesse se nommait Gondiliane et les religieuses étaient le plus souvent issues de la noblesse Auvergnate. En 916, tous ces établissements autour de Clermont furent détruits par les Normands. Seul Beaumont renaitra de ses cendres. Il se pourrait d’ailleurs que la nouvelle abbaye ait été reconstruite, suite à ces attaques meurtrières, au sommet du mont (où elle se trouve toujours), plus facile à défendre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Beaumont 15L’abbatiale fut bâtie entre 1060 et 1090. Au XIIe siècle tous les bâtiments conventuels sont terminés. L’abbaye deviendra une puissante institution : en 1155, l’abbesse Cécilia obtint du pape Alexandre III la protection pontificale de son abbaye (ce qui retira à l’évêque de Clermont son pouvoir de juridiction directe).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Beaumont 19L’abbaye devint l’un des établissements les plus influents du diocèse de Clermont. Au XIIIe siècle, elle possède de nombreuses terres à blé en Limagne (trois moulins sont connus : Ronat, le Terrail et le moulin des Dames) et des vignobles en val d’Artière (Champ Madame). Elle connut son apogée spirituel, économique et politique de la fin du XIIIe siècle au milieu du XIVe sous l'impulsion de l'abbesse Ayceline.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Beaumont 21En 1448, l’abbesse Isabelle de la Forest obtint du roi Charles VII la reconnaissance de « Fondation Royale ». L'abbaye compta jusqu'à quarante religieuses qui élisaient leur abbesse, elle-même confirmée à cette fonction par Rome. La guerre de Cent Ans (de 1337 à 1453) amorça son déclin. La mauvaise gestion des abbesses successives en précipita la ruine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Beaumont 20Durant l’abbatiat de Jeanne de Luchat en 1545, la crosse d’apparat des abbesses fut donnée en gage à cause des dettes. En 1768, l’abbesse Marie-Thérèse de Lantilhac-Sedières laissa sa place à sa sœur Marie-Victoire après avoir définitivement ruiné le monastère. Cette dernière, après que les bâtiments et les terres soient vendus en 1791, fut expulsée avec dix autres religieuses en 1792. En 1793, les deux clochers furent détruits. Seul le clocher de la croisée fut reconstruit dans le style néo-roman en 1826. L’abbaye fut rachetée par la ville de Beaumont et fut classée monument historique en 1926.

 

 

 

 

L’abbatiale Saint-Pierre

 

Beaumont 2L’église romane fut commencée à la fin du XIe siècle (premiers travaux entre 1060 et 1090 (10 ans après le début de la construction de Notre-Dame de la Rivière), terminée au XIIe et remaniée au XVIIe.

 

 

 

 

 

 

Beaumont 3Le portail ouest de l’église est surmonté d’une frise à double niveau, composée de feuilles d’acanthe (ou de chélidoine), de feuilles de vigne et de raisins. Au XVe siècle, la frise fut creusée au centre pour loger une niche dans laquelle se trouve une statue de saint Pierre. Dans la partie haute, une fenêtre et deux pans murés sont séparés par quatre colonnettes. L’appareil est composé de pierres noires, blanches et rouges.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Beaumont plan 3D’un plan basilical, l’église est constituée d’une nef à quatre travées flanquée de deux collatéraux, d’un transept et d’un chœur semi-circulaire lui aussi flanqué de deux collatéraux. La nef servait d’église paroissiale, le transept et le chœur d’église monastique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Beaumont 10La nef, sans doute recouverte au départ par une charpente en bois, fut voûtée au XIe siècle par un berceau en plein cintre. Les arcatures, en berceau à peine brisé, sont tenues sur d’épais piliers rectangulaires surmontés de simples tailloirs d’origine carolingienne.

 

 

 

 

 

 

Beaumont 13Les bras du transept et le chœur datent du XIIe, quand l’église fut agrandie. Cette partie servit d’église monastique alors que la nef était utilisée comme église paroissiale. Deux chapelles en cul-de-four sont percées dans le mur est du transept.

 

 

 

 

 

 

Beaumont 24

L’autel en chêne date du XIVe siècle et représente autour du Christ les quatre évangélistes et leurs attributs.

 

 

 

 

 

 

Beaumont 25Beaumont 26

On reconnait Jean et l’aigle, Marc et le lion, Luc et le taureau et Matthieu et l’ange.

 

 

 

 

 

 

 

 

Beaumont 11Dans le chœur se trouve la pierre tombale de Béatrice Arneuf, supérieure du monastère de Beaumont de 1270 à 1287.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Beaumont 12Les chapiteaux portent des entrelacs, des feuillages. Une arcature, séparant le chœur de ses collatéraux, est portée par une colonne en marbre d’origine mérovingienne provenant peut-être du tout premier édifice. Dans le chœur, deux anciens chapiteaux posés sur une colonne servent de support aux plantes vertes.

Beaumont 8

 

 

 

 

 

Beaumont 17Sur l’un d’entre eux est représenté un personnage à tête de chèvre tenant une épée. Difficile d’en donner la symbolique sans le contexte exact. Y aurait-il un lien avec la fête des Cornards de Beaumont, en sachant que la chèvre apparait comme le symbole de la nourrice et de l’initiatrice, mais aussi de puissance et de fécondité ?  La chèvre, c’est Amalthée qui nourrit Zeus de son lait, dont peau servit à fabriquer l’Égide. Ses cornes nous ramènent à l’abondance que nous étudierons un peu plus loin. 

 

 

 

 

 

 

 

http://histoiresetbiographies.over-blog.com/2014/12/histoire-d-un-bourg-viticole-beaumont-les-clermont.html

http://www.beaumont63.fr/l-histoire-de-la-ville

http://www.auvergne-centrefrance.com/geotouring/villages/pdd/beaumont/beaumont.html

30 août 2021

La forêt des Dhars-Hauts

Dhars-Hauts 6Il est des lieux comme des plaisirs : certains sont interdits. Comme celle de Vallin, la forêt des Dhars-Hauts (le nom a été modifié pour que le reportage ne soit pas censuré) nous est rendue inaccessible. L’avertissement est très présent, et bien entendu c’est pour notre santé. Heu, non, notre sécurité. Enfin, vous voyez ce que je veux dire.

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IMG_20210723_151527Ici, je ne pense pas que ce soit, comme à Vallin, à cause du comportement déplacé de certains promeneurs sans gêne puisqu’aucune habitation ne jouxte le site, et la forêt, très mal entretenue, ne risque pas grand-chose. Quant aux soi-disant falaises dangereuses, j’ai vu bien pire sans aucune protection et ouvert à tout vent.

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Commençons notre voyage avec un petit cours d’eau gargouillant, le Couzon, qui a creusé son lit depuis le versant occidental du mont Vimon, ou Pic Pelé, gros rocher de granite qui culmine à 1 348 mètres, jusqu’à sa rencontre avec la Dore, l’un des principaux affluents de l’Allier.

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Dhars-Hauts 10Juste après son croisement avec la nationale 42, le ruisseau prend de la vigueur.

 

 

 

 

 

Dhars-Hauts 5Sur sa rive droite se dressent de nombreuses pierres, issues de chaos granitiques qui prennent parfois des formes surprenantes.

 

 

 

 

 

Dhars-Hauts 4A certaines d’entre-elles sont attribuées des histoires fabuleuses, des légendes merveilleuses, des contes de fées et de farfadets qui, nous serons bien d’accord, de font pas de feu sans faire de fumée.

 

 

 

 

IMG_20210723_144945L’endroit est fermé. Non par les pancartes nous prévenant du danger, mais par un cadenas subtil qui demande une clé énergétique. A ceux qui possèdent un trousseau, entrer est plus facile.

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Dhars-Hauts 3Pour cela, nous sommes parfois aidés par des sentiers fléchés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dhars-Hauts 7Nous trouvons des pierres de forme pyramidales, carrées, oblongues, dressées ou couchées.

Certaines pierres ont été utilisées pour les soins par nos aïeux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dhars-Hauts 16Des pierres qui soulagent nos douleurs articulaires et musculaires, ou bien les troubles de nos différents systèmes, cardiovasculaire, digestif, génito-urinaire, neurologique, pulmonaire ou bien oto-rhino.

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Dhars-Hauts 23Des pierres accueillant le féminin, d’autres le masculin.

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Dhars-Hauts 2Des pierres rééquilibrantes, qui nous font récupérer notre intégrité.

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Dhars-Hauts 13Des pierres enfin qui, une fois que nous sommes sains de corps et d’esprit, nous emmènent en voyage dans notre passé, vers notre futur, et pourquoi pas dans un monde où le global est roi.

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2 septembre 2021

Les menhirs de Lespurit Ellen

menhirs de Lespurit Ellen 1Nous sommes ici en pays bigouden, proche de Plovan. Son l’église fut, au XIVe siècle dédiée à saint Gorgon, dont le patronyme ressemble fort à notre bon Gargan, père de nombreux mégalithes. Ce qui pourrait être confirmé par la proche présence de deux menhirs impressionnants.

 

 

 

 

 

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menhirs de Lespurit Ellen 8Dans la petite vallée séparant les communes de Peumerit et de Plovan, près d’un ruisseau aux eaux teintées d’ocre, se dresse le premier menhir de Lespurit Ellen.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 9Son frère est couché près de lui. Ces pierres peuvent prendre les noms de Lespurit-Quélen, ou Lespurit- Hellen.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 5On arrive sur le site en suivant un chemin de terre au milieu d’un bois de chênes, de bouleaux, de pins et de marronniers. Curieusement, des bambous ont poussé plus loin, incongruité qui n’est pas sans charme.

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 3Sur les bords du cours d’eau poussent des touffes de Crocosmia orangés et l’Osmonde royale, une fougère qui a la particularité de fleurir au printemps. Elle est dédiée à saint Christophe, celui qui aurait porté le Christ sur ses épaules pour lui faire traverser une rivière. Il est la représentation symbolique du passage, qu’il soit spirituel ou d’une autre nature, menant vers la lumière. Il me semble que la fleur soit appropriée au lieu.

L’endroit est charmant, accueillant, très doux et hospitalier.

Encore une fois, je pense que ce lieu est dédié à l’éternel féminin. J’ai cru voir, au détour du chemin, quelques druidesses vêtues de blanc en procession, tenant haut les flambeaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 13Le premier menhir est un colosse. Il mesure 7,60 mètres de haut, 2,50 mètres de large pour presque 1 mètre d’épaisseur, ce qui en fait l’un des plus grands de France.

Le deuxième, allongé à quelques encâblures, mesure 7 mètres de haut et 2 de large.

A eux deux, ils devaient former une belle porte de vie !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 10Sur l'une des faces du premier, certains pourront voir une belle paréidolie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 6Plus haut, un chaos rocheux semble s'imposer.

 

 

 

 

 

 

menhirs de Lespurit Ellen 12Il est coupé par un petit sentier qui, à en croire l'absence d'herbe et de feuilles, doit être fréquenté.

Il présente des bassins qui semblent creusés par l’érosion. Parfait pour l’eau lustrale. C’est sans doute ici que se tient l’interrupteur qui fait s’ouvrir le flux énergétique.

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menhirs de Lespurit Ellen 4En suivant la rivière, quelques pierres allongées qui pourraient être bien plus que de simples rochers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Ce site mégalithique fut classé monument historique le 6 mars 1923.

2 septembre 2021

Le ménage de saint Kodelig

 

Plovan saint Kodelig 3Partis des pierres de Lespurit Ellen, nous voici arrivés sur la petite colline boisée de Kodelig, à la limite de la commune de Pouldreuzic. Ici, les pierres sont nommées le Stal-tiegez, l’endroit du ménage ou des meubles, puisque la tradition nous parle d’une armoire, d’un lit, et d’une motte de beurre que le saint homme a laissés derrière lui.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Maintenant il s'agit de trouver le royaume de Kodelig, le saint homme qui s'est retiré en ermite par ici, il y a mille fois longtemps. On ne connait pas très bien son nom, les prêtres n'en parlent jamais, les instituteurs n'en ont aucune idée, mais nous savons qu'il a laissé là son lit, son armoire, et une énorme platée de beurre qui n'est même pas entamée. On raconte même qu'il revient de temps en temps. Il y a toujours quelqu'un qui l'a vu et qui vient justement de mourir quand on vient s'informer, pas de chance !  Maintenant il faut traverser sa lande et son bois, ce n'est pas facile. Tous les bois de pins se ressemblent, les landes sont plus hautes que nous, il y a des chemins partout qui n'aboutissent nulle part ou, pis encore, qui reviennent sur eux-mêmes pour se moquer de nous. Il semble que la retraite du saint homme soit défendue par des tas de sortilèges et d'illusions. Nous faisons notre apprentissage de Chevaliers de la Table Ronde. »

Pierre-Jakez Helias, Le cheval d'orgueil.

 

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Plovan saint Kodelig 5Les chevaliers que nous étions devenus déjouèrent les sortilèges et les illusions : la première pierre que nous trouvons est l’armoire. C’est un menhir d’environ 2,50 mètres de hauteur sur 2,50 mètres de large et 1 mètre d’épaisseur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plovan saint Kodelig 16La légende locale raconte qu’il s’ouvre une fois par an et laisse entrevoir un trésor, mais que jamais personne n’a trouvé le moment exact de l’ouverture de la pierre qui reste, à ce jour, emplie d’or.

 

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Plovan saint Kodelig 4Tout autour, des rochers affleurants sont parcourus par des lignes énergétiques dont l’une passe sous le lit.

 

 

 

 

Plovan saint Kodelig 6Cette pierre de 2 mètres sur 3 possède plusieurs bassins creusés par l’érosion qui, comme à Lespurit, ont dû servir à fabriquer de l’eau lustrale pour certaines cérémonies initiatiques ou pour des rituels de guérison.

 

 

 

 

Plovan saint Kodelig 9Ce qui semble confirmé par Pierre-Jakez Helias : « Nous descendons de l’armoire et montons à tour de rôle sur le lit pour nous coucher dans l’empreinte du corps. Personne ne sait plus de quoi guérit Saint Kodelig, mais il guérit sûrement de quelque chose. "

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Plovan saint Kodelig 12Certains ont vu, dans la forme des bassins, un chien couché et un fusil posé à côté. Ce qu’il y a de sûr, c’est que Kodelig a peut-être eu un chien comme compagnon, mais qu’il n’a jamais pu avoir, à son époque, ne serait-ce que la queue d’un fusil.

Un autre saint breton, Cado, originaire du pays de Galles, possède son lit de pierre près de Belz.

 

 

Plovan saint Kodelig 1aPlus loin dans le champ, après avoir passé une petite butte, se dresse, penchée, une stèle gauloise cannelée à 11 facettes. C’est la fameuse motte de beurre du saint.

Motte de beurre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plovan saint Kodelig 18Ces stèles, utilisées à partir du VIe siècle avant notre ère, à l’âge du Fer, souvent confondues avec des pierres dressées néolithiques, étaient placées près d’urnes cinéraires enfouies, vases en terre cuite renfermant les cendres d’un défunt que l’on recouvrait d’une pierre plate.

 

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Plovan saint Kodelig 2Celle-ci fait partie des rares stèles non christianisées et restées sur place, ce qui indiquerait la présence d’une nécropole gauloise.

3 mai 2020

Église Notre-Dame de la Rivière de Beaumont

 

Beaumont ND de la Rivière 3aLa petite église Notre-Dame de la Rivière, nommée « église basse », est située en contrebas de l’église Saint-Pierre de Beaumont, près de la rivière Artière. C’est ici que furent retrouvés les vestiges d’un ancien village gallo-romain, abandonné vers 425 puis réoccupé entre les VIIe et le IXe siècles. Il se pourrait que ce soit le lieu de l’implantation originelle de l’abbaye qui remonte, selon la tradition, à 665 ou 670. Notre-Dame de la Rivière serait alors construite sur l’emplacement de la première église abbatiale.

 

 

 

 

 

Beaumont ND de la Rivière 1Ce sanctuaire remonte donc à la plus haute antiquité. La fête traditionnelle en était fixée au 2 février, jour de la Purification de Marie, date qui a certainement un lien avec la présence de la rivière qui pouvait avoir d'importantes crues. L'eau est purificatrice.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Beaumont ND de la Rivière 2Une vieille légende raconte qu'en des temps très anciens une inondation de l'Artière menaçait les vieux quartiers du bourg aux pieds des remparts. Les habitants promirent de construire une chapelle si la statue de la Vierge les protégeait. L’inondation s’arrêta, la chapelle fut construite là où l'on avait déposé la statue. Chaque année, pendant la neuvaine de la fête, la statue était posée sur un reposoir fabriqué par une des familles de Beaumont.

 

 

 

 

 

 

 

 

Beaumont Notre-Dame de la Rivière photo 1Le sanctuaire devint paroisse à une époque inconnue, sous l'autorité de l'abbesse de Beaumont et le resta jusqu'en 1734, date à laquelle l'évêque Massillon la rattacha à celle de Saint-Pierre. Un pèlerinage en l’honneur de la Vierge est encore pratiqué à l’heure actuelle tous les 15 août et le jour de la fête des mères.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Beaumont Notre-Dame de la Rivière plan 1cLa partie occidentale, la plus ancienne de l’édifice actuel, voûtée en berceau, date de 1050.

 

 

 

 

 

 

 

Beaumont ND Rivière 6La façade pignon s’élève sur deux niveaux. Un clocher, peut-être un ancien beffroi servant de tour de guet avant que le mur d’enceinte de la partie basse de Beaumont ne soit construit, lui fut accolé plus tardivement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Beaumont ND de la Rivière 5aLe chevet polygonal voûté d’ogives et la deuxième travée de la nef voûtée d’arêtes datent du XIVe siècle. Elle fut remaniée aux XVIe et XIXe siècles et resta église paroissiale jusqu’en 1934.

 

 

 

 

 

 

https://www.patrimoine-religieux.fr/eglises_edifices/63-Puy-de-D%C3%B4me/63032-Beaumont/176196-EgliseNotre-DamedelaRiviere

17 octobre 2013

Filitosa


Historique


Filitosa_1Le site mégalithique le plus connu de Corse, sur la butte de Turicchju près du hameau de Filitosa, fut habité dès le Néolithique Cardial, c'est-à-dire vers 6 000 avant notre ère d’après les archéologues.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Filitosa_2A cette époque, les hommes étaient devenus éleveurs et agriculteurs. Ils se construisaient des huttes sous les taffoni (du mot corse taffone qui signifie « trou », au singulier u taffonu. Phénomène géologique d’intervention des éléments (vent, pluie, sel et soleil) qui creusent les pierres par dessous, formant des abris).

 

 

 

 

 

Filitosa_3Vers -3 500 ils mirent en place les premiers menhirs, certainement aussi sous forme d’alignements.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Filitosa_4Vers -1 600 apparurent les Shardanes ou Torréens, envahisseurs et conquérants, issus de Méditerranée Orientale ou d'Asie Mineure (Libye ou Phrygie). C’est à cette époque que les menhirs prirent une forme anthropomorphe, et que des armes furent gravées sur leur corps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Filitosa_5Ils devinrent statues de guerriers, le culte du héros remplaçant celui de la Déesse-Mère.  

 

 

 

 

 

 

Filitosa_6Les Torréens chassèrent les premiers habitants vers le nord et s’installèrent à Filitosa. Ils détruisirent les mégalithes, les cassant en morceaux, les enterrant face contre terre, s’en servant comme matériau de construction de leurs propres temples, les torres.

 

 

 

 

 

Filitosa_7Puis le site fut  occupé par les romains, puis par des moines au Moyen-âge, et fut oublié. C’est sur la butte de Turicchju que Charles-Antoine Cesari, propriétaire des lieux, retrouva la première pierre sculptée en 1946.

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Filitosa_9En 1956 l’archéologue Roger Grosjean se rendit sur place et commença les fouilles. Elles dureront jusqu’en 1972.

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Filitosa_11Il mit au jour les vestiges d’un village néolithique et une série de monolithes représentant des guerriers armés d’épées et de poignards. La tradition populaire appelait ces mégalithes I Paladini, les paladins ou chevaliers.

 

 

 

 

 



Le circuit touristique

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Filitosa_13La visite commence par une pierre levée. Les pierres levées, ou statues-menhirs (stantare en corse qui signifie être debout), furent retrouvées sur le site de Filitosa, et ailleurs dans la vallée du Taravu, à Barcaju, à Tappa.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Filitosa_14Elles furent ensuite posées le long d’un parcours fait pour les touristes.


 

 

 

 

 

 

Filitosa_15Des numéros leurs sont attribués, ainsi que le nom du village où elles furent trouvées. La première porte le nom de Filitosa V, la mieux armée des statues-menhirs de Corse : une longue épée, un poignard en oblique dans son fourreau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Filitosa_16Elle mesure 2,95m de haut, 0,96m de large et pèse 2 tonnes. Dans son dos la représentation de la colonne vertébrale et des omoplates. La tête est manquante.

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Filitosa_18Puis nous arrivons sur un plateau, éperon rocheux orienté nord/sud, dominant la plaine traversée par deux ruisseaux: le Barcajolo et la Sardelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Filitosa_19Les restes d’une muraille cyclopéenne, l’enceinte qui entourait toute la colline, marque l’entrée de la plateforme de surveillance est, probablement un poste de garde. Le monument, ancien tumulus, fut comblé par les torréens.


 

 

 

 

 

Filitosa_20Sur la gauche, des abris sous roche ou taffoni, témoins de l’occupation du site au Néolithique Ancien (-8000).

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Filitosa_22Le monument central, situé au point le plus élevé du plateau, devait être à vocation religieuse.

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Filitosa_24Les torréens ont encastré dans les murs de leur torre des fragments de mégalithes (32 fragments ont été répertoriés).

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Filitosa_26Plusieurs de ces statues-menhirs ont été retirées du parement et posées sur le mur.

 

 

 

 

 

 

 

Filitosa_27Parmi elles, Filitosa IX, considéré comme l’un des sommets de l’art mégalithique corse. Ces pierres ont du faire partie d’un ancien alignement, comme ceux de Palaghju, I stantari ou celui de Renaghju.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Filitosa_28Ce torre, de 16m de diamètre, remanié à plusieurs époques, fut autrefois recouvert d’un dôme (voûte en encorbellement). L’intérieur, la cella, servit aussi de sépulture.

 

 

 

 

 

 

Filitosa_29La statue menhir appelée Filitosa VI se trouve derrière le monument central. Les trois fragments sont posés côte à côte sur le rocher.

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Filitosa_31Un peu plus bas fut construit le monument ouest, de 18 m de diamètre. C’est lui aussi un torre, qui prend appui sur des anciens aménagements mégalithiques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Filitosa_32Vu son emplacement, ce probable centre cultuel servit occasionnellement à la défense collective.

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Filitosa_35Sa partie centrale comporte deux chambres desservies par des couloirs. On accède à l’annexe sud par quelques escaliers.
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Filitosa_37Après être descendus du plateau, nous arrivons dans le vallon du Barcajolo.

 

 

 

 

 

 

 

Filitosa_38Le pont passé, nous arrivons en vue d’un olivier âgé de plus de 1 200 ans. Il est entouré de 5 statues-menhirs récupérées et posées là pour faire joli.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Filitosa_39Il s’agit des premières statues retrouvées sur le site et d’une autre trouvée à Tappa.

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Filitosa_41A mon avis, l’olivier porte plus de mystère que ces pauvres mégalithes déracinés.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Filitosa_43La visite se poursuit pour les plus courageux en remontant la petite colline faisant face au site principal. C’est là que nous allons trouver une carrière de pierres,

 

 

 

 

 

 

Filitosa_44un rocher appelé le « dinosaure » en raison de sa forme bizarre,

 

 

 

 

 

 

 

Filitosa_45et quelques menhirs parsemés. Les touristes en général ont fait demi-tour, ce qui n’est pas pour me déplaire.

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Filitosa_47Le chemin du retour contourne l’escarpement par le sud. Là, près des saules bordant la Sardelle, des taffoni prennent la forme d’animaux étranges. On commence à se sentir mieux. Pas un bruit, pas un homme. C’est peut-être aussi grâce à ça. 

 

 

 

 

 

 

Filitosa_48Le chemin remonte vers l’entrée du plateau et passe devant l’ancienne enceinte en gros appareil. Il n’en reste qu’une partie de mur, mais elle était bien triple, signe que les premiers corses maitrisaient les énergies telluriques.

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http://fr.wikipedia.org/wiki/Filitosa
http://kyrnet.online.fr/filitosa.htm

http://www.paradisu.info/filitosa.html



2 octobre 2012

Palaggiu (Palaghju, Pagliaju, Paddaghju)

 

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De la route menant à Tizzano, à droite, monte un chemin poussiéreux qui rejoint une vieille bergerie abandonnée. La vue de cet endroit, le soleil se levant sur la plaine, fait comprendre pourquoi il existe tant d’amoureux de la Corse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Palaghju_2_La vue, mais aussi bien autre chose, de beaucoup plus subtil.

 

 

 

 

 

 

Palaghju_3C’est à quelques centaines de mètres que se tient l’alignement de Palaggiu, le plus important par le nombre de pierres du bassin méditerranéen.

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Palaghju_5Appelé par les anciens « Campu di i Turchi », le cimetière des Turcs, il fut aussi considéré comme les restes du palais d’une ancienne civilisation disparue.

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Palaghju_7Les monolithes furent découverts en 1889 par Etienne Michon, qui en dénombra environ 60. En 1964, Roger Grosjean en retrouva 258.

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Palaghju_9Le site, daté par les archéologues de -1 900 à – 1 000, est entouré de chaos granitiques, dont certains furent occupés à l’Âge du Bronze.

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Palaghju_11Les menhirs sont alignées en 6 rangées orientées nord/sud, et une est/ouest.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Palaghju_12Beaucoup de menhirs furent sculptés, certains sommairement ébauchés. Trois d’entre eux présentent une épée ou un poignard, comme à Cauria et Filitosa.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Palaghju_13Robert Grosjean parle de sculpture symbolique, les représentations n’ayant rien à voir avec les lames retrouvées de l’époque supposée de leur érection.

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Palaghju_15Lors des fouilles, cinq coffres funéraires datant du début de l’Âge du Bronze furent découverts. Un seul est encore visible. Sur l’une des quatre pierres polies de granite le composant, quelques cupules.

 

 

 

 

 

 

Palaghju_16Le fait que les pierres ne furent pas trop relevées, comme pour I Stantari, permit peut-être au site de garder une certaine fonctionnalité. Mais il est difficile de ressentir quelque chose.

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http://fr.wikipedia.org/wiki/Palaghju

http://verges.jeanmarie.free.fr/fotom2.php?aki=sites_prehistoriques&ako=region

1 juin 2020

La maison des Templiers

 

Salers la maison des Templiers 1Située dans le quartier des notables, mentionnée dès le XIVe siècle, c’est l’une des plus anciennes demeures de Salers. Elle fut réédifiée au cours du XVe siècle et devint la propriété de marchands et de magistrats. La maison, appelée au début du XVIIIe siècle vieille maison de Malesaigne, fut réaménagée par Israël de Mossier, commandeur des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (devenus chevaliers de Rhodes puis de Malte) chargé de l’entretien des biens de l’ancienne commanderie templière de Carlat.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Salers 21Achetée bien plus tard par le curé Jean Chaumeil, elle devint en 1889 une école privée de garçons. C’est lors de cette vente qu’elle fut appelée maison des Templiers ou maison de la Fauvelie. Elle devint, sous le nom de Notre-Dame de Lorette, une école libre de filles au début du XXe siècle. L’école fut fermée en 1987, puis la maison fut louée au syndicat d’initiative de Salers en 1988. Elle est depuis devenue le musée des arts et traditions populaires.

La façade est percée de larges fenêtres à meneaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Salers la maison des Templiers 2Le visiteur entre par un long couloir voûté d’ogives.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Salers la maison des Templiers 4Les sculptures, clés de voûte et culots, d’inspiration hospitalière, ont sans doute contribué à accréditer la légende qui en fait une maison templière. En fait, il n’existe aucune mention de Salers dans la liste des biens du Temple, et la maison fut construite après leur disparition.

 

 

 

 

 

 

Salers la maison des Templiers 51ère clé de voûte : lotus, alpha et oméga, sacré cœur.

 

 

 

 

Salers la maison des Templiers 62ème clé de voûte : rose à 8 pétales, 8 béatitudes.

 

 

 

 

 

Salers la maison des Templiers 73ème clé de voûte : saint Jean-Baptiste, patron des Hospitaliers

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Salers la maison des Templiers 94ème clé de voûte : armoiries martelées représentant à l’origine une croix fleurdelisée cantonnée de feuilles de chêne

 

 

 

 

Salers la maison des Templiers 105ème clé de voûte : armoiries du commanditaire, entièrement supprimées durant la Révolution

 

 

 

 

 

 

Salers la maison des Templiers 16Les culots de retombée d’ogive sont aussi sculptés : un visage portant une couronne de lierre, un visage féminin représentant peut-être Isis, un calice floral,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

lSalers la maison des Templiers 3e lion de David et le lion de Judas couronné, un visage portant une couronne surmontée de 3 fleurs de lys, un combattant portant un casque nasal surmonté d’une couronne, un visage portant une couronne à 3 besants, un autre une barbe, peut-être Hippocrate.

Salers la maison des Templiers 15

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Salers la maison des Templiers 11Une salle du rez-de-chaussée présente le mobilier de l’ancienne pharmacie Raveyre.

 

 

 

 

 

 

 

 

Salers la maison des Templiers 13L’escalier à vis mène à plusieurs salles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Salers la maison des Templiers 14Dans l’une d’elles, sur le mur, sont sculptées trois roses reliées en triangle, ce qui a fait dire que la maison a appartenu à une confrérie initiatique bien connue.  

 

 

 

 

 

 

1 juin 2020

La chapelle Notre-Dame de Lorette de Salers

 

Salers ND Lorette 2Au nord-est de salers se dresse la chapelle de Notre-Dame de Lorette. Un premier sanctuaire appelé « la chapeloune » fut construit sur cet emplacement au XIVe ou au XVe siècle (sur les terres du château de la Jordanie). Les archives parlent d’un pèlerinage très actif et mentionnent de nombreuses guérisons.  Elle est mentionnée 1547, et appelée chapelle de Maleprangère.  

 

 

 

 

Salers ND Lorette 1La légende parle d’un seigneur de Salers, chevalier croisé qui, ayant invoqué la Vierge lors d’une bataille qu’il gagna en Terre Sainte, fit un pèlerinage à Loreto en Italie afin d’honorer celle qui l’avait exaucé. Il en ramena une antique statue noire de la Vierge. D’autres dirent qu’il la ramena directement d’Orient. De retour à Salers, il fit construire une chapelle pour elle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Salers ND de Lorette bLes habitants l’invoquaient contre la pluie trop abondante ou la sècheresse, les épidémies, le rachitisme et la famine. Les enfants ne tenant pas sur leurs jambes venaient la voir. S’ils étaient guéris, les parents offraient le poids de l’enfant en cire. Un pèlerinage se mit rapidement en place. Les pèlerins devenant de plus en plus nombreux, il fallut agrandir le sanctuaire. C’est alors que fut retrouvé un panneau d’autel représentant deux chevaliers croisant leurs épées.

 

 

 

 

 

 

Salers chapeloune 2Le pèlerinage périclita puis fut relancé après la victoire remportée contre les huguenots en 1586. En 1785, elle était ornée de 18 médaillons attachés à un ruban vert et portait une couronne en argent garnies de pierreries. Elle était habillée de différentes robes qui étaient présentées aux malades : on la leur posait sur la tête pour leur guérison. Les animaux aussi étaient mis sous sa protection.

 

 

 

 

 

 

 

Salers ND Lorette aPendant la révolution la vénérable statue fut brûlée sur l’esplanade du Barrouze. Elle ne fut remplacée qu’en 1813. Une fête rituelle, le dimanche de la Trinité (premier dimanche après la Pentecôte), avec une procession dans les rues de Salers, fut instaurée. En 1882 on construisit dans le style néo-byzantin une nouvelle chapelle, plus grande.

 

3 juin 2021

Histoire de Mornas

 

Mornas 6

Tous ceux qui ont pris l’autoroute A7 en direction du sud connaissent la forteresse de Mornas, incontournable château perché sur sa falaise, visible des lieues à la ronde.

 

 

 

 

 

 

Mornas 11

La falaise de calcaires gréseux de 137 mètres de hauteur, du Crétacé supérieur, est une petite partie d’une longue barre rocheuse du massif d’Uchaux, orientée est-ouest, doublant le signal de Montmout plus au nord.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le village, en contrebas, est un peu coincé entre la voie ferrée, la nationale et l’autoroute, mais il a su conserver et mettre en valeur son patrimoine grâce à l’action efficace des associations.

 

 

 

 

 

 

 

Mornas 7

La tour-porche Saint-Nicolas, partie des anciennes murailles défensives, en témoigne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas 9

Le massif fut occupé depuis bien longtemps : des traces datant du Néolithique, comme des pointes de silex, ont été retrouvées. La situation géographique, proche de l’importante voie de communication de la vallée du Rhône et les abris sous roches de la falaise expliquant cela. Massalia et les grecs de l’âge du Fer y laissèrent des fragments de poteries. Le site devint un point de passage important sur la route du sel.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas forteresse 2

Sur le rocher de Mornas fut construit, servant de poste de garde, un oppidum gaulois d’une vingtaine d’hectares. Puis le Rhône servit de frontière entre la Gaule celte à l’ouest et la Gaule romanisée, l’oppidum fut démantelé par les romains.

 

 

 

 

 

 

Mornas Lion

La période romaine quant à elle nous a laissé les traces dans la vallée d’un édifice thermal et d’un temple, peut-être dédié à Diane, dont les fragments servirent en remploi. Une des pierres, appelée le « lion de Mornas », monstre androphage, est conservée au musée Calvet d’Avignon. Nous verrons plus tard qu’il est peut-être en rapport avec une vieille légende de la région.

 

 

 

 

 

Mornas Forteresse 9

Au IXe siècle, le site est mentionné sous le nom de Rupea Morenata puis Morenatuso et Mornaz au XIe. Il fut tour à tour propriété des rois du Saint-Empire Germanique, de l'abbaye d'Aniane, de l'archevêché d'Arles puis des comtes de Toulouse. La forteresse est alors appelée Castrum Rocca et le village Jocundatis.  

 

 

 

 

 

 

 

Mornas Forteresse 21

La citadelle revint au pape après la croisade contre les Cathares et la condamnation du comte de Toulouse en 1229. Devenue propriété de la couronne de France, elle fut alors confiée aux chevaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1271 qui la rétrocédèrent en 1305 car trop coûteuse à entretenir.

 

 

 

Mornas Forteresse 10

Pendant la guerre de Cent ans, les routiers, attirés par la cité des papes, défilèrent devant Mornas et ravagèrent le pays. La forteresse fut renforcée, une enceinte construite. La citadelle s’adapta alors aux nouvelles armes à feux. En 1562, Charles de Puy-Montbrun, capitaine de l’armée du baron des Adrets, prit Mornas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas Forteresse 11

Femmes, enfants, vieillards, furent assassinés, puis les soldats précipités du haut de la falaise. Quelques années plus tard, les Huguenots sont cette fois battus par les troupes catholiques de François de la Baume qui leur fit subir le même sort.

 

 

 

 

 

 

Mornas Forteresse 28

Mornas devint au XVIe siècle un centre de la culture du tabac avant de péricliter. A la Révolution, la place forte est en ruine et les pierres servent à la construction de nouvelles maisons. Le château fut inscrit au titre des Monuments Historiques en 1927. En 1977, une association entreprend le sauvetage et la restauration du site.

 

26 septembre 2013

Le bois sacré de Cauria


Cauria__bois_sacr___1Allons sur une carte de la Corse-du-Sud. Tirons un trait entre I Stantari et Renaghju. Un autre entre Renaghju et Funtanaccia, puis entre funtanaccia et I Stantari. Le premier trait fait environ 400 mètres, le deuxième 400 aussi, le troisième 300. Un beau triangle se met en place.

 

 

 

 

 

 

 

 

Cauria__bois_sacr___2Au milieu du trait reliant Renaghju et Funtanaccia, donc à 200 mètres de l’alignement, se trouve un bosquet de chênes.

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Cauria__bois_sacr___4A l’intérieur du bosquet, un chaos granitique composé de pierres érodées et de taffoni.

 

 

 

 

 

 

 

Cauria__bois_sacr___5Des cupules, des portes, des paliers, une triple enceinte, voilà du beau monde.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cauria__bois_sacr___6Par contre, il vaut mieux y pénétrer en passant par le nord. J’y suis restée longtemps, et si les personnes qui m’accompagnaient ne m’avaient pas appelée, j’y serais encore.

Cauria__bois_sacr___7

27 novembre 2021

Les statues-menhirs

Statue_menhir_24Les statues-menhirs sont des pierres levées sculptées de façon anthropomorphe, c’est-à-dire qu’elles représentent ou suggèrent un humain. Ces statues sont présentes partout en Europe, du Portugal à l’Ukraine même si certaines régions sont plus riches que d’autres, comme la Crimée ou le sud de la France.

 

 

 

 

 

 

Filitosa_6Les plus anciennes de ces statues-menhirs, que l’on nomme parfois stèles ou dalles, sont datées, selon les archéologues, du Néolithique, vers 3 800 avant notre ère. Les statues corses font parties des plus récentes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Statues_menhirs_carte_1Celles des steppes de l’Europe de l’est seraient à l’origine du concept, montrant l’apparition de nouveaux outils comme les poignards en cuivre et les haches plates. Certains parlent de la culture de Maïkop comme leur berceau. Cela a pour moi son importance, m’intéressant de près à cette région, entre Turquie, Arménie et Iran.

 

 

 

 

 

 

 

statue_menhir_la_verriere_766x1024Après la Corse, Filitosa et le plateau de Cauria, c’est au musée Soulages de Rodez que j’ai découvert une de ces statues. En effet, bien mise en valeur au milieu de l’immense salle, la statue-menhir de la Verrière accompagne de ses stries les peintures en « outrenoir » du peintre qui déclara dans son livre Statues-menhirs, des énigmes de pierre venues du fond des âges, aux éditions du Rouergue :

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« Lorsque pour la première fois j'ai vu les stèles gravées du musée Fenaille ce fut un choc. Ces pierres venant de loin allaient loin en moi. J'y lisais certes une volonté d'aller à l'essentiel pour arracher au bloc inerte une présence humaine. Mais surtout je me suis senti proche de l'homme qui avait gravé ainsi, sculpté ainsi. …

…Ces statues-menhirs se présentent comme des œuvres hors d'un temps, d'une consistance indéfectible. C'est la densité, la frontalité, l'impression d'une puissance permanente. On sait qu'elles sont préhistoriques, mais leur présence, leur force surgies du passé, les fait aussi y échapper et nous en oublions leur origine. Elles sont là, devant nous, énigmatiques et fascinantes. Ce qui me touche c'est la charge d'émotion portée par ce monolithe grossièrement, péniblement mais fortement gravé, élevé à la dignité de figure. ...

…Au-delà d'une représentation, ce qui m'anime c'est la force de cette présence. Ces statues-menhirs nous atteignent indépendamment de l'époque et du lieu de leur création. … Ce ne sont pas les significations, connues ou non, qu'elles pouvaient avoir pour leurs auteurs qui nous concernent. Nous n'avons ni les mêmes religions, ni les mêmes mythes, nous vivons dans des sociétés différentes, et pourtant elles ont le pouvoir de provoquer et de répondre à ce que nous y investissons de nous-mêmes, maintenant. La vie d'une œuvre est faite par ceux qui la voient.
Les statues-menhirs du musée Fenaille sont suffisamment allusives pour ne pas appartenir à un art "abstrait" (dans l'acception actuelle de ce mot) et, bien qu'allusives, elles ne représentent pas, elles présentent. Elles n'expriment pas, elles sont. »

« C’est peut-être à cause des émotions que j’ai eues devant ces objets que j’ai été amené à regarder ailleurs et peut-être même à guetter, pendant que je peignais, ces moments d’origine. »

Conques_SoulagesSoulages a donc ressenti des émotions particulières en présence de ces statues, comme il en a eu devant l’abbatiale de Conques, ce qui n’est pas sans rappeler Andrée Putman et son amour pour Fontenay. Je suis donc allée visiter, après le musée Soulages, le musée Fenaille.

 

 

 

 

 

Statue_menhir_9La première partie du musée est effectivement consacrée aux statues-menhirs du Rouergue. Et la première, celle qui nous accueille, s’appelle la Dame de Saint-Sernin.

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Cette statue-menhir fut découverte en 1888 par un jeune vicaire, Frédéric Hermet, abandonnée le long d’un chemin à Saint-Sernin-sur-Rance, en Aveyron. C’est à partir de cette découverte que l’intérêt de la communauté scientifique pour ces stèles commença.

 

 

 

 

 

Statue_menhir_plan_1aLa Dame possède, comme ses sœurs, des caractéristiques bien particulières, même si ces statues ne sont jamais les mêmes. Cette statue-menhir féminine est sculptée dans un bloc de grès rose, mesure 113 cm de haut, 56 cm de large et 18 cm d’épaisseur. Représentée debout, ses quatre faces sont sculptées. Les traits du visage sont sommaires : seuls les yeux et le nez sont représentés, ainsi que des traits sur les joues que l’on devine être des scarifications, des peintures ou des tatouages.

Ses cheveux, tirés en arrière, semblent se diviser en deux nattes. Autour de son cou, cinq colliers et ce que les archéologues appellent une « pendeloque » qui se termine en forme de Y. Ses seins sont bien marqués, ses bras sont prolongés dans le dos par des épaules en forme de crosse, ses mains sont posées sur son ventre. Elle porte une ceinture et un long manteau qui forme de grands plis. Ses jambes, bien droites, sont terminées par des pieds nus dont les orteils ne touchent pas le sol.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si on applique le principe d’universalité du symbole, il y a là matière à réflexion. Partons du haut de la statue :

-       Les cheveux représentent la force physique ou vitale et sont considérés comme des capteurs naturels de l’énergie cosmique. Les nattes, qui peuvent avoir un lien avec l’au-delà, canalisent cette énergie.

-       Les yeux, miroirs de l’âme, sont symbole de connaissance universelle, de perception intellectuelle, de communication et de clairvoyance (troisième œil). De nature solaire, ils sont associés à la lumière.

-       Le nez procède de la même symbolique que l’œil. Il montre une certaine lucidité, la prémonition, l’intuition (avoir du pif).

-       Les tatouages autorisent une identification aux représentants du monde céleste, permettant de communiquer avec elles.

-       La bouche représente la parole (vérité mais aussi mensonge) et le souffle (puissance créatrice). Son absence peut indiquer la maitrise de l’expression de la pensée (comme l’aveugle devient visionnaire).

-       Les oreilles ont la capacité d’entendre les messages. Plus elles sont longues, meilleure est la compréhension. Contrairement à la bouche, la communication, reçue et non transmise, est passive. Leur absence, par analogie, montre peut-être la capacité d’écoute maitrisée.

-       Les colliers, en plus de marquer la fonction ou la dignité, couvrent le chakra de la gorge, le centre de la parole, de l’émotion. Le 5, somme du principe céleste (3) et terrestre de la mère (2), manifeste l’énergie créatrice à l’œuvre dans la matière ; il est symbole de l’être humain (les deux bras, les deux jambes et la tête de l’homme de Vitruve). Le Y, en forme de coupe, pourrait rassembler ces énergies et les conserver, ou bien les envoyer par son pied vers la terre.

-       Les épaules nous montrent la puissance d’agir dans le monde physique, la force de réalisation.

-       La main est l’emblème de la transmission du pouvoir, spirituel ou temporel. Les mains transmettent l’énergie de transformation, comme chez les magnétiseurs. Plus elles sont grandes, plus elles ont de pouvoir.

-       La ceinture est liée à la sexualité, à la fécondité et au plaisir (ceinture d’Aphrodite), mais aussi à la chasteté et à la fidélité, à la maitrise des instincts : elle contient les reins, elle coupe l’énergie tellurique matérialisante captée par les jambes des plans supérieur de l’être. L’homme portant alors la ceinture peut se consacrer aux choses de l’esprit : c’est la fonction du cordon des moines par exemple.

-       Les jambes et les pieds, organes de la marche, permettent d’être en contact avec les énergies terrestres. Ils correspondent à la nature profonde de l’homme : avoir les pieds nus ou porter des chaussures ne laisse pas la même trace. Ici, les pieds ne touchent pas le sol, preuve d’une volonté de se rapprocher du ciel, ou signe de la divinité ? Il se pourrait aussi que la taille très petite des jambes par rapport au corps indique que la femme soit représentée en position assise. Ou bien les jambes, reliées aux plans inférieurs, n’ont que peu d’importance.

Statue_menhir_4Tout laisse à penser que cette statue-menhir représente, à défaut d’une déesse, une initiée portant les symboles de ses pouvoirs. Petite précision : les paléobotanistes pensent que les statues rouergates ont été érigées au milieu de forêts denses où dominaient les chênes. Taillées le plus souvent dans des roches exogènes, elles ont donc été transportées, parfois sur près de 20 km.  

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Statue_menhir_7Plus loin, nous trouvons cette fois-ci la représentation d’hommes, portant haches, parfois un arc et des flèches, poignards et baudriers (où est souvent suspendu un ustensile de forme triangulaire pourvu d’un anneau, appelé « objet ». Comme avec la « pendeloque », nous voilà bien avancés. Peut-être un fourreau pour un poignard ?

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statue_menhir_des_maurels_2_m_scaled

Certaines de ses statues ont été transformées au cours des siècles : le sculpteur leur a fait changer de sexe. Le plus souvent l’homme est devenu femme par ajout de seins, de colliers, de ces fameuses pendeloques en forme d’Y, et effacement des attributs d’origine. L’inverse existe mais est bien plus rare.

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Statue_menhir_6Quelques statues-menhirs n’ont plus rien d’humain et se bornent à représenter les attributs. Point d’yeux, de nez, de jambes ou de bras, mais des représentations d’armes, de colliers ou de vêtements, comme la statue de Verrière, la préférée de Soulages.

 

 

 

 

 

St_le_KourganeRevenons sur l’origine de ces statues menhirs. Les archéologues pensent qu’elles proviennent de la culture de Maïkop, située entre la mer Noire et la mer Caspienne (Caucase, Anatolie, Iran) entre 4 000 et 3 000 avant notre ère.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ukraine_1Cette culture, apparentée à celles de Yamna (proto-iraniens et arméniens, à origine de la population proto-indo-européenne) et celle de Kouro-Araxe, fut influencée par celle de Shulaven-Shomu (Arménie, Géorgie, Azerbaïdjan) qui remonte à plus de 6 000 ans avant notre ère. Elle doit son nom au site de Shomutepe dans l'ouest de l'Azerbaïdjan.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

gobekli_tepe_1Ce qui m’a tout de suite fait penser à Göbekli Tepe, en Turquie du sud-est. Les fouilles de ce site ont mis à jour des structures que l’on pense être des temples, datées pour les plus anciennes d’environ 10 200 ans avant notre ère. Au milieu, des « piliers » en forme de T d’une hauteur impressionnante de 3 à 4 mètres de haut, pouvant peser jusqu’à 10 tonnes. Certains d’entre eux présentent des formes anthropomorphes.

 

 

 

Gobekli_Tepe_3aSur le pilier, qui représente le corps, sont représentés des bras très longs et filiformes, terminés par des mains posées au-dessus d’une ceinture à boucle tenant parfois un pagne en peau d’animal (renard). La tête est représentée par le haut du T, barre horizontale sans aucun signe distinctif (absence des yeux, du nez, de la bouche ou des oreilles).La face ventrale est creusée d’une bande verticale se terminant en haut par un sillon en V qui pourrait styliser un vêtement attaché par une boucle autour du cou.

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Ces différentes cultures qui se sont succédées dans cette région du monde se sont-elles transmis cet héritage, le transportant, au cours de leurs migrations plus tardives, jusqu’aux rivages atlantiques de Bretagne ou du Portugal ? Les recherches se basant sur la linguistique, l’archéologie et d’autres sciences comme l’étude de l’ADN (haplogroupes) semblent le confirmer.

Italie_2a

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

marija_gimbutasC’est en 1956 que Maria Gimbutas a parlé la première de l’hypothèse de la culture Kourgane (mot d’origine tatare désignant les tumuli que bâtissaient ces gens). Gimbutas, l’auteur du livre très connu « Le langage de la déesse », pensait que l’origine de cette nouvelle culture patriarcale et guerrière se situait en Ukraine, d’où serait partie l’invasion des peuples pratiquant le matriarcat. Depuis les études se sont affinées et les hypothèses anatolienne (Remco Bouckaert, Philippe Lemey et Quentin Atkinson) ou iranienne (Maria Ivanova-Bieg) gagnent du terrain.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quand on regarde tout cela d’une façon plus globale, en prenant du recul et en oubliant ce que veulent bien nous apprendre les universitaires, on se rend bien compte quand même qu’il s’est passé quelque chose d’intéressant dans cette partie du monde : plus anciennes structures semblant être des temples (Göbekli Tepe, près de Şanlıurfa -appelée Urhai, Osroé puis Édesse- où, dit-on, Adam et Eve séjournèrent, et qui serait, selon la légende, la ville natale d’Abraham et le lieu de sépulture de sa femme Sarah), premières traces d’agriculture, premières traces d’élevage, découverte des plus anciens pressoirs à vin, preuve de l’amélioration voulue des espèces avec l’arrivée du blé et de l’épeautre, plus ancienne écriture connue (tablettes cunéiformes) , plus anciennes villes connues (Çatal Höyük), mythes et légendes se rapportant à Gilgamesh et sa quête de l’immortalité, Utanapishtim ou bien Noé, le déluge et le mont Ararat, lieu de villégiature d’Adam et Eve, d’Abraham et de Sarah, etc.

Alors que s’est-il passé il y a 12 000 ans dans cette région du monde ?

 

https://musee-fenaille.rodezagglo.fr/preparer-sa-visite/circuits/les-statues-menhirs/

https://musees-occitanie.fr/articles-decouverte/les-statues-menhirs/

https://www.tourisme-aveyron.com/fr/decouvrir/les-territoires-aveyron/rougier-aveyron-sud/voir-visiter/statues-menhirs

https://musee-archeologienationale.fr/collection/objet/statue-menhir

https://musee-archeologienationale.fr/figures-de-pierre-du-neolithique-les-statues-menhirs-de-labbe-hermet

https://www.panoramadelart.com/statue-menhir-aveyron

http://archives.pierre-soulages.com/pages/psecrits/statuesmenhirs.html

https://journals.openedition.org/dam/2674

https://fr.wikipedia.org/wiki/Statue-menhir

3 juin 2021

La forteresse de Mornas

 

Mornas Forteresse 29

Perchée sur les hauteurs de la falaise, la forteresse de Mornas s’élève au-dessus de la vallée du Rhône. On y accède en passant par le vallon du Romigier.

Les différentes parties de cette citadelle défensive datent du XIVe et du XVe siècle et n’ont servi qu’à une petite garnison menée par un capitaine.

 

 

 

 

 

Mornas Forteresse 7

L’entrée est défendue par une barbacane puis par une chicane qui conduit à un passage au sol très lisse. Il suffisait de l’enduire d’huile pour que personne ne puisse grimper. Malin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas Forteresse 12

La haute-cour comprenait les logis de la garnison, les citernes, une tour de guet rectangulaire de 20 mètres de hauteur et la chapelle castrale.

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Celle-ci, restaurée récemment, est romane. Dédiée à saint Georges (normal pour une forteresse uniquement défensive de choisir le saint patron des chevaliers et des armuriers) elle est de plan classique, à trois travées voûtées en plein cintre et abside simple en cul-de-four.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas Forteresse 26

L’église a dû être incluse dans les remparts au XIVe siècle.

Un escalier, dégagé lors des fouilles, mène à la crypte.

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La crypte est reliée par un couloir à un moineau ou caponnière, petite construction construite aux pieds des remparts ou en fond de fossé pour en assurer la défense.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas Forteresse 16

Ce fossé est en fait ce que l’on appelle une douve sèche. Il fut creusé dans la roche pour séparer et protéger la haute-cour de la basse-cour.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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La basse-cour est une vaste esplanade cernée par un mur d’enceinte du XIVe siècle comprenant plusieurs tours de garde rectangulaires.

 

 

 

 

 

 

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Ce rempart descendait jusqu’au village où ils rejoignaient ses fortifications.

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Plusieurs questions peuvent se poser. Pourquoi une forteresse d’une telle ampleur pour ne recevoir qu’une petite garnison de soldats et pourquoi une si grande chapelle ?

31 mai 2023

La chapelle Saint-Pancrace de Toutes Aures

La chapelle Saint-Pancrace

 

Manosque chapelle Toutes Aures 9Dominant la ville de Manosque, la colline de Toutes Aures porte en son sommet, à 416 mètres d’altitude, une grande chapelle dédiée à saint Pancrace, appelé san Brancaï en provençal. Son nom lui vient de sa situation sur une hauteur exposée à tous les vents.

 

 

 

 

 

 

 

Manosque chapelle Toutes Aures 11Le bâtiment, tout en longueur, possède une entrée ornée d'un portail daté du XVIIe siècle. Il est abrité par un porche qui fut rajouté en 1756.

 

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Manosque chapelle Toutes Aures 13Le bâtiment se prolonge côté ouest par un ermitage, proche du puits.

 

 

 

 

 

 

Manosque chapelle Toutes Aures 12Toutes Aures est le nom d’un village aujourd’hui disparu, celui-là même où s’étaient réfugiés une partie des habitants de Manosque lors de l’attaque des Sarrasins en 900. Il comptait deux églises et un château.

La première indication de l’existence d’une chapelle dédiée à Notre-Dame est fournie par une charte de donation de Guigues, comte de Forcalquier, aux Hospitaliers de Saint-Jean, en juin 1149.

En 1377, le village, déserté par ses habitants à cause du danger des bandes armées, est en ruine et ses églises est en très mauvais état. L’une d’elles fut restaurée en 1422 en utilisant les pierres des deux bâtiments puis elle fut dévastée par les Huguenots en 1561.

 

 

Manosque chapelle Toutes Aures 14En 1631, Manosque est victime d’une épidémie de peste qui dure d’août à novembre et emporte une grande partie des habitants. Les consuls font alors le vœu de reconstruire l’église de Toutes Aures et de venir en procession le 21 novembre de chaque année, jour de la présentation de la Vierge. Le sanctuaire, toujours sous la titulature de la Vierge, est reconstruit entre 1634 et 1637, mais les travaux ne sont vraiment achevés qu’en 1665. Le service dominical est assuré par des Carmes puis par un chapelain.

En 1708, suite à un tremblement de terre qui ébranle Manosque, les consuls font le vœu de venir en pèlerinage tous les ans, le dimanche suivant le 15 août (date de l’Assomption ou Dormition de la Vierge).

En 1710, les patrons de Manosque, saint Sébastien et saint Roch, furent détrônés par saint Pancrace dont le culte a été introduit par les Carmes.

Manosque chapelle Toutes Aures 4bLe culte du petit martyr prit de l’ampleur. Les Carmes de Rome offrirent à Manosque quelques fragments de ses os et le 12 mai 1712, la première fête de San Brancaï est célébrée à Toutes Aures. Les reliques firent naitre un pèlerinage annuel qui débuta en 1725. A l’occasion de ce premier romérage (pèlerinage ou encore roumavagi en provençal), un buste reliquaire de saint Pancrace en bois doré est installé en grande pompe dans la chapelle. Durant la Révolution l’édifice est dévasté et pillé, le buste est brûlé, mais les reliques furent sauvées. La chapelle considérée comme bien national fut mise en vente et achetée par quatre manosquins. Le romérage put reprendre dès 1795, le buste actuel du saint est installé en 1796.

 

 

Manosque chapelle Toutes Aures 15En 1921 la chapelle, alors propriété privée est acquise par le syndicat d’initiative qui la cède en juillet 2011 à la ville de Manosque.

Les derniers travaux de restauration ont été effectués de 2002 à 2004.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Légendes et histoires singulières

 

Manosque chapelle Toutes Aures 5aUne légende se mit en place lors de l’installation du buste reliquaire de saint Pancrace en 1796. Elle prétend que le sculpteur reçut le jour même la commande de la ville de Volx dont la patronne est sainte Victoire et que, confondant les deux commandes, il livra à Manosque l’effigie de la sainte. Effectivement… Le buste de saint Pancrace représente une personne ressemblant plus à une femme qu’à l’adolescent de Phrygie que fut saint pancrace à sa mort en martyr à 14 ans en 304. Et inversement, le buste que reçut l’église de Vox (anciennement l’église abbatiale Notre-Dame de Baulis) ressemble plus à un jeune homme qu’à une Victoire !

Manosque chapelle Toutes Aures 5b1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Manosque chapelle Toutes Aures ErmiteDepuis le XIIe siècle un ermite réside presque sans interruption et assure l’accueil. Le dernier ermite de Toutes Aures, le frère Cyril Barbier et son neveu, furent assassinés le 17 août 1900. Le meurtrier fut arrêté puis relâché à cause d’une erreur du médecin légiste sur l’heure de la mort de l’ermite.

 

 

 

 

 

Manosque chapelle aioliLa procession des reliques fut installée chaque 21 novembre à partir de l’épidémie de peste de 1631. A la suite du tremblement de terre de 1708, une nouvelle procession annuelle fut instaurée chaque dimanche suivant le 15 août. Puis une autre fête prit place le 12 mai, fête du saint patron de la ville (fête actuelle le deuxième week-end de mai), puis chaque lundi de Pâques. Aux XVII et XIIIe siècles, les pèlerinages d’inspiration religieuse s’accompagnaient de défilés militaires et de festivités profanes d’inspirations beaucoup plus païennes. Il est vrai qu’à Pâques, les paysans, ayant tué le cochon en hiver, sortaient les saucissons prêts à être dégustés. Les Manosquins, aimant les réjouissances et les traditions populaires, mirent vite en place, après la messe et la bénédiction des champs, une vraie fête avec des jeux, des danses, des concours (le meilleur aïoli), des cavalcades et surtout… la pastissade !

 

Saint Pancrace

 

Pancrace 3aNé en Phrygie dans une famille noble, devenu orphelin, il fut élevé par son oncle Denis à Rome. Devenu fervent chrétien, il fut décapité en 304 sur l’ordre de Dioclétien après avoir refusé de renoncer à sa foi. Son corps fut enterré et en 604, le pape saint Symniaque fait ériger sur son tombeau une basilique. Pancrace est devenu le saint patron des enfants, mais il est aussi en France le protecteur des troupeaux, des animaux domestiques et en Allemagne celui des chevaliers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pancrace 1aEn Corse il est le patron des bergers et des bandits qui, à partir du 12 mai, jour de sa fête, respectent une trêve de 8 jours. Il protège toujours les gens de bonne foi et dévoile les parjures, les menteurs et les calomniateurs. Il est invoqué pour la guérison des rhumatismes, des crampes et des engelures.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pancrace 4aIl fait partie des saints de Glace où il est en deuxième position entre saint Mamert et saint Servais.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

https://www.mouv-in.com/A-Manosque-les-traditions-pascales-sont-toujours-dans-le-vent_a995.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Saint-Pancrace_de_Manosque

http://graphiques.over-blog.com/la-chapelle-toutes-aures-%C3%A0-manosque

http://dignois.fr/Manosque-St-Pancrace/

3 juin 2021

La chapelle Saint-Baudile de Mornas

 

Mornas saint baudile 6

Il suffit de continuer le sentier qui passe devant la forteresse en direction du nord, vers la pointe de l’éperon rocheux, de faire 450 mètres au milieu des senteurs entêtantes des plantes aromatiques, des genêts, des bruyères et des chênes kermès, pour se retrouver devant la chapelle de Saint-Baudile.

Mornas saint baudile 5

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas saint baudile 10

D’origine préromane, cette chapelle aux murs très épais de pierres plates et dont la porte d’entrée est orientée au sud, fut restaurée une première fois au XIVe siècle.

 

 

 

 

 

 

Mornas saint baudile 3a

Les guerres de Religion la laissèrent en ruine.

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas saint baudile 9

C’est l’association des amis de Mornas qui releva le cul-de-four de l’abside et refit la porte et les fenêtres en 2013.

 

 

 

 

Mornas saint baudile 11

De la chapelle, construite à 190 mètres d’altitude, on aperçoit le château et la vallée du Rhône au sud.

 

 

 

 

 

 

 

Mornas saint Baudile 7

Elle est posée au sommet de l’éperon rocheux, sur une ligne tellurique puissante, ce qui explique les sensations étonnantes que l’on pourrait avoir en ce lieu, les miracles qui lui sont attribués et les légendes qui s’y rapportent.

 

 

 

 

saint Baudile 7a

Mais tout d’abord qui est Baudile, le saint de la dédicace ? Baudile était peut-être un notaire sous l’empereur Dioclétien, sous-diacre à Nîmes, Gênes et Arles, qui refusa d’enregistrer un décret de persécution des chrétiens. Le plus souvent il est décrit simplement comme un homme originaire d’Orléans qui vint avec sa femme dans la région de Nîmes afin d’évangéliser les païens. Païens qui, voulant qu’on leur foute un peu la paix, n’apprécièrent pas qu’il vienne interrompre une de leurs cérémonies sacrificielles dans le bois sacré de chênes hors des remparts de la ville.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint Baudile 4a

N’ayant que peu le sens de l’humour, ils décidèrent d’un commun accord de punir l’importun en le décapitant manu militari. En gros, le sacrifié, ce fut lui, pour le plus grand bonheur du bélier prévu à cet effet. Sa tête roula et rebondit par trois fois, créant ainsi trois fontaines. Un oratoire fut construit en ce lieu, toujours présent rue des Trois Fontaines à Nîmes.

 

 

 

 

 

 

Saint Baudile 5

Dans le livre du chanoine Benoit Mathon, Le martyr de saint Baudile, écrit en 1837, il est écrit que cette cérémonie était celles des Agonales, une des plus anciennes fêtes romaines. Elle était célébrée plusieurs fois dans l’année (le 9 janvier en l’honneur de Janus, le 17 mars jours des Liberalia, fêtes du printemps, le 21 mai, le 11 décembre en l’honneur du Sol Invictus).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

saint Baudile 8a

L’histoire de Baudile se déroula le 21 mai (même si le jour de son natalice, jour de sa naissance au ciel, reste pour le calendrier chrétien le 20 mai), lors des Agonales en l’honneur de Vediovis, un Dieu étrusque pré-indo-européen, prince des révoltés et des insoumis, rebelle à toute forme d’injustice et d’oppression, protecteur des quêtes justes et désespérées. Toujours en colère, aimant par-dessus tout la lumière, il apporte la force, la volonté, l’énergie, l’intelligence et le charisme. Pas loin d’être un de mes Dieux préférés.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pentecôte

Cette chapelle fut le théâtre de ce que l’on appelle des neuvaines de pétition. Cette prière, faite à la même heure durant neuf jours consécutifs ou durant neuf heures d’affilée, demandait à Baudile d’intercéder auprès de Dieu pour obtenir de l’aide ou une grâce particulière. Souvent ce fut pour demander la guérison des enfants souffrant de maladies de peau. Aujourd’hui, les catholiques considèrent que ces neuf jours font référence aux jours qui séparent l’Ascension de la Pentecôte, jour où les apôtres, en prière, reçurent l’Esprit Saint.  

 

 

 

 

Voie lactée 9

N’oublions pas que le neuf représente un principe de perfection réalisé sur trois plans : physique, mental et spirituel. Le nombre sous-entend que ces trois niveaux ont été harmonisés et maitrisés, chacun dans leur propre triplicité. Neuf est pour cela l’illustration du trois que multiplie le trois, la triple couronne et le nombre du Grand-Œuvre.

 

 

 

 

 

 

 

 

Tarot Ermite

Les cartes du Tarot illustrent le nombre neuf par l’Ermite, détenteur de la lumière, de la Sagesse et de la Connaissance. Les neuf Muses sont dépositaires de la somme des connaissances et l’ennéade égyptienne englobe toutes les forces de l’Univers. Le neuf, triple ternaire, impair donc mâle et actif, est aussi un symbole de fécondité, qui annonce la fin d’un cycle et le commencement d’un nouveau.

 

 

 

 

 

 

 

Saint Baudile ecrevisse 2ab

Une légende se trouve rattachée à la chapelle, celle de la Raphagnaude, un dragon sans ailes ressemblant à une écrevisse crachant des flammes ayant élu domicile sur son emplacement il y a très longtemps, bien avant la construction de la forteresse de Mornas. De couleur noire, cette bête maléfique découpait avec ses pinces quiconque venait troubler son repos et emmenait ses victimes dans la grotte où elle avait élu domicile afin de les dévorer. Sa tête était pourvue d’une immense bouche pourvue de dents acérées.

 

 

 

 

 

 

 

saint baudile ecrevisse 3a

Heureusement, elle se déplaçait lentement sur sa dizaine de petites pattes, faisant trainer par terre sa carapace, ce qui provoquait des sons effrayants. Elle n’était dangereuse que pour ceux qui s’aventuraient trop près de son antre. Ce fut le cas d’un jeune homme qui, voulant aller chasser sur la montagne, ne revint pas. Sa fiancée, décidée à aller le rejoindre dans la mort, s’approcha à son tour le la bête. Voyant une si belle jeune fille s’approchant d’elle sans crainte et pleine d’espoir, la Raphagnaude prit peur et recula dans sa grotte où elle tomba dans un puits très profond en hurlant. Personne ne la revit jamais.

 

 

 

 

 

Tarasque 1a

Quand on sait que les dragons (le village au nord de Mornas s’appelle Mondragon, mons draconis) sont souvent dans les contes la représentation des courants telluriques, pas étonnant d’en voir apparaitre un ici, qui ressemble d’ailleurs dans sa rescription fortement à la Tarasque, représentation d’un ancien dieu gaulois vaincu par le christianisme personnifié par sainte Marthe. Les forces telluriques doivent s’équilibrer avec les forces cosmiques. Le dragon, à Mornas la Raphagnaude, incarne les forces de la Terre, perturbatrices.

 

 

 

 

 

 

 

 

Mornas Lion

La jeune fille fait office de porte-parole des puissances du ciel. Les deux amènent l’harmonie. Le dragon de Mornas pourrait-il aussi ressembler à la figure appelée Le lion de Mornas, monstre androphage sculpté dans la pierre comme nous l’avons vu dans l’historique ?

 

 

 

 

 

saint Baudile ecrevisse 1a

L’écrevisse, dans l’art roman, est représentée d’une façon singulière. Elle pourrait, effectivement, ressembler aussi à notre Raphagnaude.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tarot Lune

Cette écrevisse était la représentation du signe du Cancer et on la retrouve dans la lame XVIII du Tarot, la Lune, précurseur de la lame XIX, le Soleil.  

 

 

 

 

 

 

 

 

Sauroctone

Pour une symbolique plus poussée, je vous renvoie à l’article sur les sauroctones (littéralement tueurs de lézards). La maitrise du dragon est la première étape dans le cheminement initiatique, suivie par celle du céphalophore (celui qui porte sa tête coupée). Pour aller plus loin, nous serions amenés à faire un parallèle avec Jonas avalé par la baleine, mais c’est une autre histoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

saint-michel-archange

Parmi les principaux personnages maitrisant le dragon, nous trouvons l’humain saint Georges, patron de la chapelle castrale de Mornas, et saint Michel, parèdre des vierges noires. Les deux se trouvent la plupart du temps sur les hauteurs, la Vierge se tenant en bas, dans l’obscurité de la grotte. Je ne serais pas étonnée qu’il y ait eu à Mornas le culte d’une Vierge noire oubliée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article15380

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