A la chapelle castrale de Salers, détruite avec le château en 1666, vint se rajouter une église paroissiale au XIIe siècle. Le feu détruisit la nef en bois au XVe siècle, seuls le clocher et le porche subsistèrent. Elle fut reconstruite à la fin du XVe siècle sous la maîtrise de Blandain Bompart.
Six chapelles financées par les grandes familles de la ville furent ajoutées à la nef, la première placée sous le vocable de Notre-Dame de Pitié, une autre Notre-Dame de Grâce, Saint-Georges, Saint-Louis, Saint-Eloi et enfin Saint-Jacques. Une clé de voûte à l’image de saint Matthieu porte la mention « sainct Mathieu patron de céans » et date de 1543. On remarquera l’orthographe. L’église fut officiellement consacrée le 7 septembre 1552.
Le clocher menaçant ruine fut abattu et reconstruit en 1620. Il fut arasé pendant la Révolution et reconstruit en 1825. Cette fois c’est l’orage qui lui causa de terribles dégâts en 1885. Il fut rebâti en 1887 par l'architecte Cyr Aymar. Jean Ribes fut chargé des travaux de restauration de l’église en 1891.
Il refit les sculptures du porche qui datent donc du XIXe siècle.
Sous le porche, une « Mise au tombeau » polychrome, datée de 1495, fut offerte par le père Géraud Vitalis lors de la reconstruction de l'église. C’est une œuvre en pierre polychrome, inspirée de l’art bourguignon. Elle représente le Christ, la Vierge Marie au centre entourée de Jean, Marie-Salomé qui la soutient, Marie mère de Jacques, Marie-Madeleine, Joseph d’Arimathie et Nicodème. Dans le coin, un soldat romain, gardien du tombeau.
Le lutrin date du XVIIe siècle.
Au-dessus du maitre-autel, une statue de Notre-Dame de Lorette.
La piéta en pierre était autrefois posée dans une niche à l'angle extérieur nord de l’église. Cette Vierge en grès polychrome du XVe siècle, dite Vierge de Douleurs, fut restaurée et entreposée à l’intérieur.