Salers
Salers, historique
Il est des lieux plus puissants que d’autres. Cela tient souvent aux énergies du ciel et de la terre qui les ont façonnés et aux forces naturelles particulières qui en émanent.
Situé au cœur du Massif Central, les Monts du Cantal, vestiges du plus grand stratovolcan d’Europe en font partie.
Cet énorme et unique volcan, dont l’activité débuta il y a environ 13 millions d’années, mesurait près de 70 km de diamètre. De son centre, une vingtaine de rivières puis de glaciers ont formé des vallées rayonnantes, découpant les plateaux basaltiques triangulaires ou planèzes.
Bizarrement, chacune de ces vallées ou presque abritait en son sein ou menait à une Vierge Noire. L’étymologie du nom du Mont du Cantal, Mons Cantallu, nous renvoie au gaulois cant, qui veut dire brillant. Du temps des romains, il fut appelé Mons Celtus, traversé par la via Celtica.
C’est sur une planèze de ce vaste stratovolcan que se situe Salers.
Une planèze (de l’occitan planesa, issu du latin planitia, surface plane) est un plateau incliné de basalte, de forme triangulaire à sommet dirigé vers l’amont, entouré de vallées convergentes creusées par les glaciers ou les rivières. Ici nous avons la vallée de la Maronne et celle du Mars.
Le nom de la ville de Salers est attesté sous la forme Salernum et Castri de Salern au XIIe siècle (de sal, grosse pierre, et erno, piton rocheux) et Sagranensis (de sagra, le sel) au XVe siècle, Salhers en 1645. Les traces historiques ne remontent pas plus loin que le XIe siècle, même s’il est fort probable qu’il ait existé à cet endroit une communauté celte plus ancienne.
L’histoire connue de Salers commence donc par un castrum, édifié vers les VIIIe ou IXe siècles sur une butte rocheuse. Le premier seigneur connu, au début du XIe siècle, se nomme Astorg (Eustorgius). Le château et sa chapelle castrale furent rebâtis en pierre au XIIe siècle et un village s’établit à proximité sur un autre rocher basaltique. L’église paroissiale, dédiée à saint Mathieu (avec un seul T, la dédicace en fait foi), date de cette époque.
La ville ne cesse de grandir. Au XIIIe siècle elle comptait plus de mille habitants. Lors de la guerre de Cent Ans, elle fut pillée en 1357 puis en 1427 elle devint la proie des routiers de Rodrigue de Villandrando, dit l'empereur des pillards ou l’écorcheur. Le roi Charles VII dut envoyer des troupes.
Les habitants décidèrent alors de construire des remparts afin de se protéger. Ils obtinrent ce droit en 1428 et commencèrent les travaux. Mais le baron de Salers, Jean II s’y opposa. En effet, la ville ainsi protégée enlevait la justification de la présence des seigneurs et de leur château. Un procès s’ensuivit. La construction fut enfin permise en 1439.
Les remparts étaient percés de quatre portes. Nous restent la porte du Beffroi à l’est et la porte de la Martille à l’ouest. Ces remparts protégèrent la ville lors des guerres de Religion et la ville et ses marchands prospérèrent. Le 1er février 1586 les Huguenots tentèrent de s’emparer de la ville pendant la nuit mais ils furent repoussés. La ville fut alors dédiée au Saint-Esprit.
Salers devint chef-lieu de bailliage des Hautes-Montagnes d'Auvergne au XVIe siècle. Elle est alors capitale administrative, judiciaire et économique et de nombreuses familles aisées s’y installèrent. Elles firent construire de belles maisons qui font actuellement partie du patrimoine exceptionnel de la région.
Le château fut rasé en 1666 par ordre du roi Louis XIV, après la condamnation lors des Grands Jours d’Auvergne du baron François de Salers pour le meurtre d’un valet. Son frère Henri fut lui aussi condamné pour avoir tué un rival et tous deux durent prendre la fuite. François fut gracié par le roi en 1679.
La ville devint chef-lieu de canton après la Révolution, mais la ville perdit son influence après la fermeture du baillage et le recentrage du pouvoir judiciaire local sur Mauriac.
Des travaux de modernisation furent entrepris après la seconde Guerre mondiale et la cité est à l’heure actuelle classée parmi les plus beaux villages de France.
La porte du Beffroi
Appelée porte de l’Anne puis porte de l’Horloge, elle fait partie des remparts de la ville construits au XVe siècle même si les fondations et la partie basse semblent être du XIVe. Ouverte vers l’est, elle permettait aux charrettes d’entrer dans la ville. Voûtée d’ogives, elle était défendue par un pont-levis et une herse.
Au-dessus s’élève une tour carrée qui faisait office de salle de garde, flanquée d’une tour ronde contenant un escalier. Le haut de la tour, surmonté d’un toit pointu coiffé d’un ouvrage en ferronnerie contenant une cloche (datée de 1509), était marqué par des mâchicoulis et des corbeaux sur lesquels se posait un chemin de ronde en bois.
La porte de la Martille
C’est la deuxième porte charretière de la ville. Surmontée d’une tour carrée, gardé jadis par une herse, son tunnel voûté d’ogive aurait débouché sur un corps de garde, un bâtiment où logeaient les officiers. La porte était empruntée par les marchands qui se rendaient sur la place de Barrouze où se tenaient les foires.
http://histoire-de-salers.over-blog.com/article-20168715.html
https://monumentum.fr/eglise-saint-mathieu-pa00093667.html
https://www.salers.fr/userfile/fichier-telechargement/1449239163-salers-diag_juillet-2013.pdf
https://www.laveissiere.fr/volcanisme-et-geologie-du-cantal_fr.html
http://www.auvergne-centrefrance.com/geotouring/villages/cantal/salers/salers.htm
https://fr.wikipedia.org/wiki/Salers_(Cantal)
Salers, une ville, un pays, une histoire de Pierre Moulier