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25 avril 2008

L'abbaye Notre-Dame d'Aleth, historique

Alet_les_Bains_2Le site d'Alet-les-Bains fut habité depuis fort longtemps. Nous retrouvons les traces d'un ancien oppidum gallo-celtique (poteries, peulvans: peulvan ou peulven désigne en breton un monument mégalithique formé d'un seul bloc de pierre dressé, autrement dit un menhir, terme qui lui, est d'origine beaucoup plus récente. Peulvan signifie littéralement « pieux de pierre » ou « pierre fitte », galerie souterraine : peut-être un silo, ou bien une caverne artificielle de protection de la tribu).

Alet_les_Bains_5Les gaulois fondèrent le bourg d’Alekhta, connu pour ses eaux curatives. Les romains s'installèrent, créèrent dans cette localité un poste militaire et un établissement balnéaire, où ils construisirent probablement un petit temple dédié à la déesse Hygie ou à la nymphe Thermona qui présidait aux eaux minérales. La tradition dit que ce fut à Cybèle ou à Diane. Le bourg prit le nom d'Aletha. A l'avènement du christianisme, une première église fut construite sur l'emplacement du temple païen, puis une communauté monacale installa le premier monastère dédié à Notre-Dame à l'intérieur de la forteresse wisigothe.



Alet_les_Bains_10C’est sous le règne de Louis-le-Débonnaire, en 813, que le comte de Razès Béra Ier  transforma le monastère d’Alet en abbaye bénédictine. Béra sollicite du pape Léon III le don d’un fragment de la Vraie Croix. Cette relique fut accordée, et elle prit place dans le trésor de l’église. La formule de soumission et d’investiture porte cette mention : Vicum Electum et Monasterium Santæ Mariæ, d’où est venu le nom d’Electa, utilisé au moyen-âge. Puis on vit réapparaître dans les documents officiels l’appellation primitive d’Aletha francisée et traduite par Aleth.

 

 

 



Alet_les_Bains_9La construction de l'abbatiale date de cette période et se termina quand l’abbaye parvint à l’apogée de sa puissance sous la direction de l’abbé Pons d’Amély qui, vers 1160, fit clore de murs la ville.

 

 

 

Alet_les_Bains_16

En 1318, on entreprit de remplacer le chœur roman par un chœur gothique avec vaste déambulatoire entourant l'abside romane qui devait être démolie. Ce nouveau chœur resta inachevé. L’abbatiale romane qui avait évité les dévastations de la croisade des Albigeois, ne pu cependant pas échapper au pillage des protestants.

 

 

 

 

 

 

 

Alet_les_Bains_12

Les huguenots prirent Alet en 1573, et le 6 janvier 1577 ils dépouillèrent la cathédrale de toutes ses richesses, renversèrent ses autels et brisèrent ses vitraux. Alet, cité calviniste connaîtra plusieurs assauts (sept ou huit selon les chroniqueurs). Lors d'un de ces assauts en 1577, un boulet de canon incontrôlé fait effondrer une partie de la toiture de la cathédrale. Le monument servit alors de carrière de pierres pour remonter les remparts de la ville.








Alet_les_Bains_11La Cathédrale Notre-Dame fut abandonnée vers 1600 au profit d’une cathédrale de fortune aménagée dans les vestiges des bâtiments conventuels. Le pays étant ruiné suite à ces conflits répétés, la toiture ne sera jamais réparée et finira par s'effondrer complètement d'elle-même. Le dernier des 35 évêques qui se sont succédé à Alet, peu avant la Révolution Française ayant hérité d'un évêché bien mal en point et d'une cathédrale désaffectée, monument vide, sans toiture, se résoudra à en vendre les murs.





Alet_les_Bains_17Ce fut la construction du CD 118 qui scella le sort du bâtiment, la route amputant l'édifice de 4 des 5 absides rayonnantes et gothiques. En perdant leurs appuis originels, des pans entiers de mur s'écroulèrent au fil du temps. Ce n’est qu’en 1903 que les premiers travaux de restauration et de mise en valeur seront entrepris et en 1947 que les vestiges seront dégagés dans leur présentation actuelle.

Alet_les_Bains_18Dans l'un des murs, enchâssée, une ancienne fontaine. Les eaux sacrées d'Aleth sont réservées aux connaisseurs...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://www.renneslechateau.com/rhedae/sipra/alet.htm
http://architecture.relig.free.fr/alet.htm
http://www.audecathare.fr/abbayes/abbaye_alet_les_bains.htm
http://lescathares.free.fr/abayes/alet.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_d%27Alet
http://templum.zabra.org/vestiges/razes/alet_les_bains/text_fr.php

 

Pour voir la carte, cliquer ici.

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25 avril 2008

L'abbaye Notre-Dame d'Aleth

 

Alet_les_Bains_14C’était une basilique à trois nefs, à six travées, avec des bas-côtés et un transept peu saillant. La nef centrale était séparée des bas-côtés par d’élégants piliers soutenant des arceaux à plein cintre. On peut voir encore debout une partie de ces arceaux et de ces piliers dans un état de conservation suffisant pour qu’on puisse se rendre compte de la grandeur et de la majesté de cette construction. Les assises sont formées de magnifiques grès quartzeux d’Alet, dont le grain est si fin et dont la couleur jaunâtre prend sous l’action du soleil une magnifique teinte dorée.

















Alet_les_Bains_6Les murs collatéraux sont conservés en grande partie. Leur architecture est simple, et comporte peu d’ornements, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Deux tours étaient placées latéralement, encastrées dans le mur du nord qui touchait au couvent : la tour Saint-Michel (nord) et la tour Notre-Dame (sud). Elles correspondaient avec le milieu de la nef.
L’une de ces tours est rasée au dessus du premier étage. L’autre, qui était encore debout il y a une quarantaine d’années s’écroula, en partie, en 1840 ou 1841. La partie demeurée debout se soutient par un miracle d’équilibre, et on peut ainsi se rendre compte de l’architecture des deux tours. Elles étaient carrées, et chacun des angles était garni de colonnettes avec des chapiteaux de feuillages. Comme toutes les tours accolées aux église de style roman, elles étaient couronnées par une pyramide en charpente à quatre pans et très obtuse.





Alet_les_Bains_13Une porte, sobre d’ornementation et placée près des deux tours, mettait l’église en communication avec le couvent.

















Alet_les_Bains_7Sur le mur collatéral, faisant face au midi, s’ouvrait une autre porte avec une archivolte couverte de sculptures. On remarque encore les vestiges de deux lions qui accompagnaient cette archivolte.
Alet_les_Bains_8Enfin, du côté du couchant se trouvait l’entrée principale, ainsi que cela existe généralement dans les églises ayant la forme d’une croix.







Alet_les_Bains_15L’abside, formée d'un polygone à cinq pans et placée du côté du levant, était la partie la plus remarquable de cet édifice. Elle est ornée de quatre colonnes de grès gris, uni et fin comme de la pierre ponce. 6 épais contreforts sont surmontés de colonnes engagées et couronnées de chapiteaux ornés de feuillages. Leur tailloir se poursuit en corniche sur tout le front du chevet, qui fut considéré jadis comme le "Temple de Diane".
A l'intérieur, cette abside est voûtée en cul-de-four. Elle ouvre sur la nef par un arc en plein cintre décoré de motifs végétaux entourés de perles. Le même décor, d'origine antique, est visible sur les chapiteaux. Chaque pan du polygone est percé d'une fenêtre.  Il s'inspire directement d'un mélange d'art Corinthien et Ionique et révèle la somptuosité du décor "à l'antique".

Du chœur gothique, il ne reste qu'une chapelle rayonnante du XVème siècle.   










Alet_les_Bains_19Au nord de l'église se trouve la salle capitulaire. Celle-ci s'ouvre par trois baies romanes. La salle est elle aussi romane, avec deux nefs voûtées d'ogives du XIVème siècle. Le mur faisant face à cette salle a été construit avec d'anciennes pierres tombales.
Des thèmes païens (centaure) se mêlent à des thèmes animaliers (chasse à l'ours, affrontement de bouquetins, oiseaux), végétaux (pommes de pin, feuillages) et bien sûr religieux (l'annonciation, la fuite en Égypte).
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Alet_plan_1

27 avril 2009

Saint-Gaudens, extérieur de la collégiale

Saint_Gaudens_23L'abside et la façade latérale nord, ainsi que le clocher à l'ouest, sont parfaitement visibles depuis la place. Les murs portent la trace des multiples remaniements effectués. Le toit à décrochement montre la disposition intérieure de la nef centrale et ses bas-côtés. Jusqu'en 1867 une toiture à deux pentes reposait sur les murs gouttereaux rehaussés en brique, avec des espacements qui donnaient l'illusion d'une église fortifiée, avec des créneaux.












Saint_Gaudens_13Sur la façade nord, percée de quatre petites fenêtres en plein cintre, entre les contreforts, se trouve un portail du XVIIème siècle, construit en remplacement d'un portail roman détruit. Un tourelle en saillie abrite un escalier menant aux tribunes.















Saint_Gaudens_12le portail est flanqué de deux dais qui ne semblent jamais avoir abrité de statues. Il présente un arc brisé en accolade. Le tympan porte un chrisme du XIIème, sans doute provenant du portail primitif, taillé dans un bloc de marbre carré et présentant dans son décor les caractéristiques de la sculpture toulousaine.














Saint_Gaudens_16Le chevet a lui aussi été fortement remanié. Il est surmonté d'une petite tour carrée sans utilité précise, dont les ouvertures et le décor ont été réalisés au XIXème siècle.

Saint_Gaudens_20












Saint_Gaudens_1Le clocher, à toiture octogonale, fut démoli en 1804 à 4 m au-dessus de la toiture de l'église. On lui substitua un toit très plat, soutenu par une charpente à claire-voie sur deux côtés. En 1874, on élève, dans le style néo roman, les trois étages supérieurs et la flèche pyramidale, qui porte la hauteur du clocher à 45 m. La petite porte à la base du clocher, très endommagée en 1569, a été refaite au XIXème siècle.Dans le mur de l'église on peut voir des remplois de pierres gallo-romaines.

Saint_Gaudens_24












Saint_Gaudens_10Tout en haut du clocher, une tête de taureau regarde les passants. La sculpture date-t-elle du XIIème siècle ? En ce cas, il faudrait penser, pour l'ancien sanctuaire païen, au culte de Mithra.

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Saint_Gaudens_17L'un des modillons nous montre un monstre 'avalant' un pécheur. Non non. C'est un initié, sortant de la gueule de la bête, représentant la matière, l'émotionnel. Un autre nous présente un acrobate, les jambes rejoignant le ciel.

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Saint_Gaudens_6Une porte à plein-cintre, ouverte dans l'axe de l'édifice et devant laquelle se trouve l'ancien puits, date de l'époque même de la construction de l'église. Elle est très étroite et cependant plus monumentale que la porte principale côté nord..
On a rattaché à cette porte des souvenirs antérieurs de près de sept siècles à sa construction. C'est là, en effet, que l'on montre les fers du cheval du farouche Abd-el-Rahman. Selon la légende populaire, il poursuivait l'enfant martyr Gaudentius, qui, ramassant la tête que le Sarrasin venait de lui trancher et s'enfuyant à toutes jambes, put entrer dans l'église, en fermer la porte; et le fer du cheval de celui qui le poursuivait, heurtant le bois, y demeura enfoncé.

 

Saint_Gaudens_8Un autre récit, tout aussi légendaire, mais plus conforme à la disposition des fers sur cette porte, les y fait planter et adhérer par les ruades qu'Abd-el-Rahman faisait lancer par son cheval pour l'enfoncer, et piller les trésors renfermés dans l'église depuis longtemps consacrée au jeune martyr saint Gaudentius.

 

 

Saint_Gaudens_7L'un des chapiteaux nous présente la tentation d'Adam et Eve...que l'on retrouvera à l'intérieur de l'édifice.

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Un modillon nous présenterait-il ... le Graal ?

12 mai 2009

Église Saint-Laurent

Saint_Laurent_de_Marseille_4Le site de Marseille fut occupé depuis longtemps par les hommes ainsi qu'en témoigne la découverte en 1991 de la grotte Cosquer dans l'une des calanques, dont l'occupation entre 27 000 et 19 000 avant notre ère est attestée. Des fouilles récentes ont mis au jour des vestiges d'une implantation néolithique dans la ville qui remonte à 6 000 avant notre ère.

Marseille est la plus ancienne ville de France. Elle fut fondée en - 600 par des grecs de Phocée, aujourd'hui Foça en Turquie, et s'appelle à l'origine Massalia. Romaine, son nom devint Massilia.
Le Vieux-Port est un port naturel : il porte le nom grec de Lacydon.

Saint_Laurent_de_Marseille_24"Les colons phocéens, conduits par Protis, s'installèrent vraisemblablement sur la butte Saint-Laurent, qui s'avance en promontoire à l'extrémité du Lacydon." C'est donc sur cette butte que les premiers grecs s'installèrent. Ils construisirent un théâtre et le sanctuaire d'Apollon Delphinios. En 1952 fut découvert au pied de la butte un chapiteau ionique archaïque utilisé en réemploi. Il est exposé au Musée d'Histoire de Marseille. L'étymologie de Laurent provient du laurier, laurus en latin, qui donne Laurentius, couronné de laurier. Mais... le laurier, emblème de la victoire, fait partie des attributs d'Apollon, et cet arbre lui était consacré.

Saint_Laurent_de_Marseille_2L'histoire de l'église Saint-laurent commence vers 870, sous l'épiscopat de l’éveque Babon, qui fit construire une enceinte fortifiée sur le promontoire pour protéger la ville des invasions, le Castrum Babonis. A l’intérieur, il fit élever une église qui prit le nom de Saint-Laurent du Château-Babon, peut-être sur les ruines du temple d'Apollon.








Saint_Laurent_de_Marseille_20En 1249 l’évêque Benoît d’Alignan la fit reconstruire en style roman provençal. Elle devint la paroisse des pêcheurs du quartier Saint-Jean, dont la communauté remonte à la plus haute antiquité. En 1604, la Confrérie des pénitents Blancs, trop à l’étroit dans l’église fit construire, en la jouxtant, la chapelle Sainte Catherine, pour ses offices et ses réunions.







Saint_Laurent_de_Marseille_1En 1668, lors de la construction du fort Saint-Jean et du fossé destiné à le séparer de la ville, on coupa la butte et l'église fut amputée de sa façade et d'une travée.











Saint_Laurent_de_Marseille_9La porte principale qui se trouvait sur cette façade ouest, fut transportée sur le coté sud.

















Saint_Laurent_de_Marseille_3L’abside fut reconstruite pour la réalisation du clocher octogonal ou campanile, auquel on accède par un escalier hélicoïdal établi dans une tourelle. Il était à l'origine situé à l'ouest de l'église. Il possède une sorte de coursive l’entourant en corniche soutenue par des modillons resserrés.
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Saint_Laurent_de_Marseille_5En 1794, l’église fut fermée pour être utilisée comme entrepôt de matériel militaire jusqu’à sa réouverture en 1801. En 1943, elle échappa à la destruction par dynamitage des vieux quartiers du vieux port, mais fut fortement ébranlée par les explosions. Les services des Monuments Historiques sont en train de réparer les dégats.








Saint_Laurent_de_Marseille_10L’église Saint-Laurent, construite en calcaire rose des carrières de La Couronne, près de Martigues, est de style romano-provençale. L’absence de tout décor sculpté ne peut que faire penser au dépouillement des « trois sœurs provençales », les abbayes cisterciennes du Thoronet, Sénanque et Silvacane.
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Saint_Laurent_de_Marseille_11La nef, simple et sans transept, et les bas cotés voûtés en berceau brisé, se terminent à l’est par une abside et des absidioles. Ses trois travées reposent sur des piliers à angles droits soutenant des arcs doubleaux reliés entre eux par une corniche longitudinale à section carrée. Chaque pilier est ceinturé, au départ des arcs donnant sur les nefs latérales, par un listel mouluré ’sans fioritures’.













Saint_Laurent_de_Marseille_14L’arc triomphal en plein cintre s’ouvre sur l’abside à cinq pans, voutée, elle aussi en arc brisé dont les nervures s’arrêtent par des culots arrondis à hauteur des murs.
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Saint_Laurent_de_Marseille_15Cinq fenêtres hautes, étroites et d’inégales hauteurs, en ogive, éclairent le choeur à partir de l’abside. Le mobilier présent avant 1943 n’a pas été réinstallé, si bien que l'on peut admirer les lignes pures de l'édifice.
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Saint_Laurent_de_Marseille_16Dans la nef gauche, une statue de Notre-Dame de Massalia, installée en 1997, et dans la nef droite, une statue de saint Laurent en bois doré de la fin du XVIIIe siècle
Le baptistère est actuellement non visible dans l’attente d’une restauration.
Saint_Laurent_de_Marseille_25













Saint_Laurent_de_Marseille_17Un bénitier, un vrai, dans une niche à l'entrée.













Saint_Laurent_de_Marseille_18Et aussi une coquille Saint-Jacques sculptée à la base d'un contrefort de pilier...

















Saint_Laurent_de_Marseille_21Aux côtés de l'église fut construite de 1604 à 1640 la chapelle Sainte-Catherine, qui communique par une porte latérale avec la sacristie.
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Saint_Laurent_de_Marseille_7Le parvis est orné d'un groupe en bronze, "Le dresseur d'oursons", de Louis Botinelly (1911).

http://www.marseilleforum.com/207-marseille-eglise-saint-laurent.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Laurent_(Marseille)
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13 mai 2006

Le robinier du square Viviani

Paris_2009_001Le robinier faux-acacia, ou Robinia pseudoacacia, appelé communément, à tort, "acacia", est une espèce d'arbre de la famille des Fabaceae (Légumineuses de la sous-famille des Viciaceae).
















Paris_2009_004Originaire de la région des Appalaches, à l’est de l’Amérique du Nord, il fut introduit en France par Jean Robin (arboriste des rois Henri III, Henri IV et Louis XIII, directeur du jardin des apothicaires ) qui reçut des graines de son ami John Tradescant the elder.















Paris_2009_007C'est un arbre de basse altitude (au-dessous de 700 m) qui s'est naturalisé dans l'ouest de l'Europe, ne dépassant pas les Pays-Bas au nord, ainsi que dans les zones tempérées des autres continents. Il a été largement planté pour stabiliser les terrains sablonneux ou rocailleux et pour son bois. C'est un arbre pionnier, se cantonnant aux terrains dégradés qu'il enrichit, en fixant l'azote par ses racines, étant une légumineuse.













Paris_2009_002Le square René-Viviani - Montebello est situé au nord et autour de l'église Saint-Julien-le-Pauvre, face à Notre-Dame. Le robinier planté en 1602 par Jean Robin (1550-1629), est réputé être le plus vieil arbre de Paris. Il mesure 15 mètres de haut et 3,50 de circonférence.















Paris_2009_007Sa silhouette fatiguée vous révélera en vous approchant d’un peu plus près une coulée de ciment qui supporte son tronc incliné.
Deux pieds de lierre recouvrent sa vénérable écorce. Certains s’étonneront peut-être de voir du lierre envahir le tronc du robinier, car le lierre est un parasite qui émet des racines suçoirs capables de pénétrer dans les vaisseaux des plantes sur lesquelles il pousse. Mais il ne peut pas, en réalité, traverser son écorce épaisse, à moins qu’il ne se développe sur les rameaux jeunes. C’est pourquoi son évolution est observée avec attention et chaque année, au printemps, ses jeunes pousses sont supprimées. Cette opération s’accompagne du nettoyage de l’arbre et de la suppression du bois mort par les bûcherons de la Ville.

http://www.paris.fr/portail/Parcs/Portal.lut?page=equipment&template=equipment.template.popup&document_equipment_id=2441

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1 mai 2009

Le robinier du square Viviani à Paris

Paris_2009_001Le robinier faux-acacia, ou Robinia pseudoacacia, appelé communément, à tort, "acacia", est une espèce d'arbre de la famille des Fabaceae (Légumineuses de la sous-famille des Viciaceae).
















Paris_2009_004Originaire de la région des Appalaches, à l’est de l’Amérique du Nord, il fut introduit en France par Jean Robin (arboriste des rois Henri III, Henri IV et Louis XIII, directeur du jardin des apothicaires ) qui reçut des graines de son ami John Tradescant the elder.















Paris_2009_007C'est un arbre de basse altitude (au-dessous de 700 m) qui s'est naturalisé dans l'ouest de l'Europe, ne dépassant pas les Pays-Bas au nord, ainsi que dans les zones tempérées des autres continents. Il a été largement planté pour stabiliser les terrains sablonneux ou rocailleux et pour son bois. C'est un arbre pionnier, se cantonnant aux terrains dégradés qu'il enrichit, en fixant l'azote par ses racines, étant une légumineuse.













Paris_2009_002Le square René-Viviani - Montebello est situé au nord et autour de l'église Saint-Julien-le-Pauvre, face à Notre-Dame. Le robinier planté en 1602 par Jean Robin (1550-1629), est réputé être le plus vieil arbre de Paris. Il mesure 15 mètres de haut et 3,50 de circonférence.















Paris_2009_007Sa silhouette fatiguée vous révélera en vous approchant d’un peu plus près une coulée de ciment qui supporte son tronc incliné.
Deux pieds de lierre recouvrent sa vénérable écorce. Certains s’étonneront peut-être de voir du lierre envahir le tronc du robinier, car le lierre est un parasite qui émet des racines suçoirs capables de pénétrer dans les vaisseaux des plantes sur lesquelles il pousse. Mais il ne peut pas, en réalité, traverser son écorce épaisse, à moins qu’il ne se développe sur les rameaux jeunes. C’est pourquoi son évolution est observée avec attention et chaque année, au printemps, ses jeunes pousses sont supprimées. Cette opération s’accompagne du nettoyage de l’arbre et de la suppression du bois mort par les bûcherons de la Ville.

http://www.paris.fr/portail/Parcs/Portal.lut?page=equipment&template=equipment.template.popup&document_equipment_id=2441

23 mars 2009

Saint-Aventin

Saint_Aventin_18L'église Saint-Aventin est située dans le Comminges, plus précisément dans la vallée du Larboust, dont l'étymologie provient de "Aherbelste", du basque Aker-Beltz, le "bouc noir". Au bouc étaient associées des notions de pouvoir et de protection sur les animaux d'élevage. Dans de nombreuses maisons, on conservait un bouc noir afin d'assurer une protection de l'ensemble du bétail. C'est ainsi que Aker, ou Akerbeltz, est devenu une divinité souterraine, capable de commander une foule de génies et de déclencher des tempêtes. Avec le christianisme, Aker est devenu une représentation du diable, maître du sabbat, et Akelarre la lande des sorcières.









Saint_Aventin_22Saint-Aventin se trouve sur un chemin secondaire du pèlerinage Saint-Jacques-de-Compostelle, le chemin du Piémont (el cami deu pé de la coste). Ces chemins secondaires se situaient sur d'anciennes voies romaines, voire d'anciennes pistes de transhumance préhistoriques. Ce qui serait confirmé ici par la présence des grottes de Gargas et de nombreux vestiges romains, utilisés en remploi lors de l'édification de l'église.













Saint_Aventin_19L'église fut construite dans la première moitié du XIème siècle, est un bel exemple du premier art roman méridional du Comminges, avec une maçonnerie de moellons, un clocher oriental s’inspirant des campaniles, un chevet avec un décor typique de bandes lombardes.









Saint_Aventin_14La présence de reliques de saint Aventin, martyr de la vallée du Larboust, explique l’importance de cet édifice pour un petit village (trois nefs, presque trente mètres de long), devenu au moyen-âge un lieu de pèlerinage important.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Chemin_du_Piedmont
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Aventin
http://polymathe.over-blog.com/article-27122372.html
http://www.comminges.info/art%20roman/COMM-ST%20AVENTIN.pdf
http://www.intensite.net/articles.php?lng=fr&pg=39

8 avril 2009

L'abbaye Saint-Hilaire

Saint_Hilaire_5Cet ancienne abbaye bénédictine fortifiée fut fondée à la fin du VIIIème siècle sur l’emplacement d'une chapelle construite à la demande de Saint-Hilaire, premier évêque de Carcassonne au VIème siècle, qui fut enseveli dans son oratoire.

Saint_Hilaire_2








Saint_Hilaire_4L'abbaye fut tout d'abord dédiée à saint Sernin, premier évêque de Toulouse. Mais au Xème siècle, suite à la découverte des restes du corps d'Hilaire le 22 Février 970, et à la volonté du comte de Carcassonne Roger Ier, l'abbaye changea de nom et fut placée sous le vocable de saint Hilaire.
Saint_Hilaire_6














Saint_Hilaire_2Le monastère connut une certaine prospérité jusqu’au XIIIème siècle, mais dès la guerre de Cent Ans il subit des dévastations, les ravages de la peste noire et des périodes de famine. Placée sous la commende en 1540, l'abbaye ferma ses portes en 1748. En 1531, les moines de Saint-Hilaire découvrirent le premier vin effervescent au monde : la blanquette de Limoux.

Saint_Hilaire_1











http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Hilaire_(Aude)
http://www.cathares.org/saint-hilaire-intro.html
http://fr.structurae.de/structures/data/index.cfm?id=s0039000
http://architecture.relig.free.fr/hilaire.htm
Plan extrait de la monographie "L'abbaye de St Hilaire" par Jean Blanc, éd. du CAML,1982


7 juin 2009

Histoire de l'abbaye Saint-Victor de Marseille


Abbaye_Saint_Victor_Marseille_22Le site de Marseille fut occupé depuis longtemps par les hommes ( entre 27 000 et 19 000 avant notre ère ). Des fouilles récentes ont mis au jour des vestiges d'une implantation néolithique dans la ville qui remonte à 6 000 avant notre ère. Marseille fut fondée en - 600 par des grecs de Phocée, aujourd'hui Foça en Turquie, et s'appelle à l'origine Massalia. Romaine, son nom devint Massilia. Le Vieux-Port est un port naturel : il porte le nom grec de Lacydon.

 











Abbaye_Saint_Victor_Marseille_15Erigée dans un secteur de cimetières antiques, l'abbaye de Saint-Victor domine la rive sud du Lacydon, faisant face à la cité établie sur la rive opposée. Une ancienne carrière est devenue le réceptacle d'un culte funéraire dont les origines, martyriales ou épiscopales, sont mal connues.






 

 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_10La basilique paléochrétienne construite par un évêque de Marseille, Proculus ou Procule (380-430), était composée d'un bâtiment constitué par l'actuelle chapelle Notre-Dame de la Confession et de l'Atrium. Au Vème siècle, des récits peu à peu amplifiés attirent les pèlerins et favorisent les inhumations "ad sanctos", auprès des corps saints. Un véritable parcours de dévotion est aménagé.

 






 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_11Jean-Baptiste Grosson écrivit, en 1770, dans son Almanach : « L'origine de cette Église est due à la piété des premiers Fidèles. Elle n'a d'abord été qu'une grotte ou caverne qui étant pour lors éloignée de la Ville, & dans l'emplacement des anciens Champs Elisées, ou ossuarium des Marseillois, servoit de retraite aux premiers Chrétiens, pour y aller célébrer les saints Mystères, & ensevelir les corps des Martyrs. Il y a auprès de cette grotte, qui est aujourd'hui renfermée dans l'église inférieure, une chapelle dédiée à Notre-Dame de Confession, dont l'Autel fut construit sous l'empereur Antonin qui vivoit l'an 140. Victor, Officier des troupes Marseilloises, ayant souffert le Martyre sous Dioclétien, l'an 303, le 21 juillet, les Fidèles ensevelirent son corps dans cette grotte. »

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_14La dévotion qui s'installe sur le site de Saint-Victor dans le courant du Vème siècle entraîne la création d'un lieu de culte rupestre. En 440, l'église est consacrée memoria martyrum. Conçu en deux parties, un espace basilical et un espace à plan centré, ce monument paléochrétien vient s'enchâsser dans le rocher recreusé à partir des anciens fronts de taille.

 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_13Dès lors, le parcours du pèlerin s'organise vers la partie la plus monumentale du sanctuaire. L'espace basilical consiste en une nef centrale et deux collatéraux voûtés d'arêtes. L'axe général de cette construction est nord-sud, donc perpendiculaire à l'orientation est-ouest de l'église supérieure actuelle.









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Deux tombes rupestres réunies côte à côte dans un caveau, premier aménagement funéraire de cet édifice nouvellement construit, sont établies au centre même de la nef. Elles renferment les dépouilles de deux hommes qui, à la suite des fouilles de 1963, ont été considérés comme des martyrs, exécutés sous le règne de Dèce, vers 250, peut-être celles de Volusianus et Fortunatus. Ils ont à l'origine de tout l'ensemble cultuel. Cinq autres tombes rupestres sont réparties tout autour.

 






Abbaye_Saint_Victor_Marseille_23Pour ce premier monument, les Vème et VIème siècles sont les périodes essentielles d'activités architecturales et funéraires. Le culte du martyr Victor est attesté à la fin du VIème siècle. L'histoire de Victor, officier chrétien qui aurait été exécuté à Marseille en 290, comporte une part majeure de flou et de légende. Il aurait été officier chrétien, probablement dans une légion thébaine aux ordres de Maurice, légion composée entièrement de chrétiens, qui fut entièrement massacrée par l'empereur Maximien.C'est Euchère, archevêque de Lyon de 435 à 450 qui relate pour la première fois ce martyre de 6666 hommes, qu'il date de 302 .

 


Abbaye_Saint_Victor_Marseille_12Le site est alors une basilica, lieu de pèlerinage qui devient un monastère aux abords de l'époque carolingienne, vers 790. Clercs, pèlerins et moines cohabitent sous le contrôle de l'évêque.

 



Abbaye_Saint_Victor_Marseille_24Durant la période qui suit, époque obscure traversée d'invasions et de troubles politiques, le monastère se replie sur lui-même. Il aurait été entièrement ruiné vers la fin du IXème ou au début du Xème siècle.Ce n'est qu'en en 948 que la vie monastique renait, sous l'impulsion de l'évêque Honorat II, parent du premier Vicomte de Marseille, qui introduit la règle bénédictine.




 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_25En 977, le nouvel évêque de la ville, Pons Ier, parent de Honorat II, continue l'oeuvre de ce dernier. Peu après, en 1005, le monastère gagne son autonomie : Pons Ier « émancipa l'abbaye de toute autorité étrangère, voulant qu'il vécut de sa vie propre et indépendante, sous la règle de Saint Benoît et à la direction de ses abbés, comme les autres monastères réguliers, sans être assujetti à quelque personne que ce pût être, si ce n'est à titre de défenseur ». Le moine Guifred ou Wilfred (Wifredus), originaire de l'abbaye de Psalmody (Gard), devint le premier abbé de Saint Victor et entreprit de grands travaux, suite à la dévastation de l'abbaye par les Sarrasins. 

 




Abbaye_Saint_Victor_Marseille_20Une première réorganisation architecturale médiévale, liée à la volonté de l'abbé Isarn, moine catalan du XIème siècle, a laissé peu de traces tangibles. Ce dernier est très lié avec Odilon, abbé de Cluny : « Ces deux lumières du monde ne formaient qu'un seul cœur, une seule âme ». Une dédicace en 1040 consacre une nouvelle église. C'est alors seulement qu'est attribué à Jean Cassien, moine du Vème siècle, la fondation du monastère de Saint-Victor, afin de le rattacher à une grande tradition monastique.

 


Abbaye_Saint_Victor_Marseille_Saint_Jean_Cassien"Au début du Vème siècle, arrive à Marseille un moine originaire de l’actuelle Roumanie, Jean Cassien. Il avait séjourné à Bethléem, Constantinople, et en Egypte. C’est peut-être Lazare, évêque d’Aix, qui l’avait amené avec lui en revenant du concile de Diospolis. Jean Cassien est très probablement l’auteur du règlement de Saint-Victor, les "Instructions cénobitiques" (entre 419 et 425). Cette règle fait de lui le législateur du monachisme occidental."

 






Abbaye_Saint_Victor_Marseille_21L'abbaye gagne en prestige et en richesses, permettant au XIIème siècle l'achèvement de l'ensemble de l'église supérieure et la construction des bâtiments conventuels. Durant la première moitié du Xlllème siècle, Hugues de Glazinis, (†1250), sacristain de Saint-Victor, entreprend la reconstruction et l'agrandissement de l'église (nefs actuelles). Au siècle suivant, sous l'impulsion de Guillaume de Grimoard, ancien abbé de Saint-Victor qui devint le pape d'Avignon Urbain V, interviennent la reconstruction de l'abside de l'église et la fortification de l'ensemble.




Abbaye_Saint_Victor_Marseille_33Ces travaux de grande ampleur ont peu à peu modifié les anciens bâtiments paléochrétiens et les ont transformés en crypte. Le plan basilical fut modifié et réorienté. Un autel fut placé dans l'espace central. A l'ouest, en remplacement des trois arcades et du mur latéral, une grande ouverture fut aménagée sous deux arcs successifs. L'agrandissement de la carrière dans cette direction créa une nouvelle nef qui correspondit à la nouvelle orientation de la petite basilique.

 




Abbaye_Saint_Victor_Marseille_8Le cloître et les bâtiments à l'usage des moines sont détruits durant la période révolutionnaire. L'église devient un dépot de fourrage et des forçats sont emprisonnés dans les cryptes. Elle est rendue au culte en 1804, mais entre-temps, les cryptes ont été dépouillées de nombreux sarcophages et de colonnes. L'aménagement du bassin de carénage en 1832 rompt la relation de Saint-Victor avec le rivage tandis que l'urbanisation dessine de nouvelles rues autour de l'église, seul vestige conservé de l'ensemble monastique.

 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_19Malgré plusieurs campagnes de fouilles entreprises par fernand Benoit dès juillet 1943, puis entre 1963 et 1965, poursuivies entre 1970 et 1978 sous la direction de Gabrielle Démians d'Archimbaud, certaines parties du site restent inexplorées.

 





Abbaye_Saint_Victor_Marseille_111Sources pour tout le reportage sur Saint-Victor :

"Saint-Victor de Marseille" de Michel Fixot et Jean-pierre Pelletier, d'où sont tirés les textes et les reproductions des panneaux à l'intérieur de l'abbaye




 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_9http://www.marseilles.com/musee/monument.html#victor (photo st victor 2)

http://www.chez.com/saintvictor/victor_h.htm#top

http://perso.pacwan.fr/saint-victor/index1.htm

http://newadvent.org/cathen/

http://www.archerjulienchampagne.com/article-23443126.html

http://www.camoin.com/tarot/Marseille-Abbaye-Saint-Victor.html

http://www.encyclopedie-universelle.com/abbaye%20Saint-Victor-de-Marseille.html

7 juin 2009

Le cloître de Saint-Victor

 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_37Abbaye_Saint_Victor_Marseille_34Détruit pendant la période révolutionnaire, il n'en reste que les traces d'ancrage des voûtes de la galerie nord contre une aile de bâtiments abbatiaux appuyés au collatéral méridional de l'abbatiale.






Abbaye_Saint_Victor_Marseille_36Dans l'angle que ces bâtiments formaient avec le transept de l'église, on voit encore les vestiges de l'ancienne salle capitulaire.

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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_32Sur ce transept prenait naissance l'enceinte qui, à partir de la fin du XIVème siècle, défendit les bâtiments monastiques : les consoles bûchées des mâchicoulis sont encore visibles au sommet du tronçon du mur restant.

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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_26Il reste des traces d'engravure de la charpente du logis de l'abbé sur l'élévation de la face nord de la tour d'Isarn.

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7 juin 2009

L'église supérieure de Saint-Victor

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_1L'église comprend deux parties bien distinctes : d'une part la nef et d'autre part le transept et le chœur. L'entrée se situe dans la tour d’Isarn.

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Le porche d’entrée

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_28La porte d'entrée est située à l'est dans la tour d'Isarn. Ce porche est très sobre.

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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_17La voûte très bombée repose sur deux puissants arcs d'ogive de section rectangulaire, sans clef de voûte, qui retombent sur des piliers à arêtes vives insérés dans les angles.
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Abbaye_Saint_Victor_Sarcophage___strigiles_et_croix_au_centre_Marseille_30À l'intérieur du porche, se trouve un sarcophage en marbre de Carrare datant de la fin du IVème ou du début du Vème siècle. Ce sarcophage a été découvert au cours de fouilles effectuées dans le sous-sol de cette pièce. L'ornementation est simplifiée au maximum avec, au centre, une croix latine placée dans un compartiment rectangulaire encadré par deux grands panneaux de strigiles.









La nef

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_50La nef avec ses quatre travées et ses bas-côtés est de style gothique. Ils remontent à l'abbatiat d’Hugues de Glavinis mort en 1250.
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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_44Des voûtes d’ogives étaient initialement prévues partout, mais pour la nef l'architecte préféra adopter des berceaux brisés, laissant inutilisées les colonnettes qui devaient recevoir la retombée des ogives.

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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_40La nef évoque ainsi l'époque romane. Au XVIIème siècle un éclairage direct de la nef est réalisé en perçant les voûtes de fenêtres.
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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_46Au fond de la nef, placé sur une tribune, se trouve l’orgue construit en 1840 par A. Zieger. Sous cet orgue se trouve l'accès à la crypte.











Abbaye_Saint_Victor_Marseille_45Le transept nord est percé d'un oculus et celui du sud d'un arc plein cintre. Dans chaque bras, des niches grillagées abritent une collection de reliquaires.
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Travée gauche

Marseille_200aAu fond de la travée gauche, près de l'orgue, se situe l'entrée de la chapelle du Saint-Sacrement. Dans cette chapelle se trouve une table d'autel en marbre blanc (L = 1,78 x l = 1,12) qui date de la seconde moitié du Vème siècle, réinstallé en 1968 sur un socle moderne. La face supérieure est creusée en cuvette et le rebord supérieur est décoré de rinceaux de vigne, sculptés en faible relief. La tranche est ornée de bas-reliefs sur chacune des quatre faces, des colonnettes marquent les angles.
Abbaye_Saint_Victor_Marseille_31Sur la face antérieure, à partir d'un palmier à chaque extrémité, deux files de 6 colombes se dirigent vers le chrisme central inscrit dans une couronne de laurier et accosté des lettres alpha et omega. Sur la face postérieure, deux files de 6 brebis font procession vers l'agneau, qui est debout sur la montagne d'où s'écoulent les 4 fleuves du paradis. Sur les deux faces latérales, le même motif est répété, mais en plus, d'un cratère médian s'échappent deux rinceaux de vigne dont les grappes sont becquetées par des colombes. Les angles sont percés de trous, peut-être destinés à recevoir les voiles cachant les reliques  Une inscription votive grecque, "Cal... pour lui-même et pour toute sa maison", est gravée sur le listel inférieur de la face principale, de part et d'autre du chrisme. Les dimensions de l'autel laissent à penser qu'il aurait pu être celui de la partie centrale de la crypte paléochrétienne.

Travée droite

Abbaye_Saint_Victor_Le_sacrifice_d_Abraham_Marseille_42Dans la travée suivante, juste en face du porche d'entrée, est exposé un très beau sarcophage en travertin de couleur jaunâtre. Le couvercle est en bâtière dont une pente représente une toiture. Sur la face longitudinale sont représentés le sacrifice d'Abraham et la guérison de l'aveugle. Ce sarcophage (L = 1,93 x l = 0,70 x h = 0,58), exhumé en 1970 à l’occasion de travaux de consolidation et de reprise en sous œuvre d’un pilier de la nef, a fait l’objet d’études archéologiques très approfondies.
Les restes de vêtements et le squelette ont été étudiés par une équipe de chercheurs et techniciens du laboratoire de conservation, restauration et recherches archéologiques du CNRS à Draguignan. La personne inhumée est une femme âgée d'une vingtaine d'années, d'une taille de 1,57 m. Son type anthropologique n'a pu être déterminé. Cette jeune adulte présentait des séquelles de poliomyélite antérieure aiguë au niveau de la jambe droite. Les vêtements en soie comportaient notamment une tunique décorée de bandes tissées et d'un galon rehaussé de fils d'or. Sur la tête de la personne était placée une couronne de végétaux, symbole de victoire et de vie éternelle. Cette personne devait occuper un rang social élevé comme le suggèrent la richesse des sculptures du sarcophage, le vêtement de soie, une croix d'or posée sur le front et l'emploi de l'encens, ingrédient onéreux à l'époque.

Marseille_180aLes sculptures sur un grand côté de la cuve se répartissent en trois groupes :
À gauche, représentation d'Abraham qui va sacrifier son fils Isaac : il brandit de la main droite un couteau tandis que, de la gauche, il maintient son fils accroupi. La main de Dieu apparaît dans le ciel pour retenir son geste tandis qu'un bélier tire un pan du manteau d'Abraham pour manifester sa présence. Dieu demande ainsi de remplacer les sacrifices humains par des offrandes d’animaux.
Au centre, le Christ barbu est sur une montagne d'où s’écoulent les quatre fleuves. De la main gauche, il donne un rouleau à Pierre et lève la droite au dessus de Paul qui l'acclame. Deux palmiers encadrent la figure du Christ.
À droite, deux personnages encadrent le Christ qui guérit un aveugle en lui touchant les yeux de l'index. Le Christ est imberbe et porte une longue chevelure se répartissant de part et d’autre du visage. La scène de la guérison de l’aveugle évoque la symbolique du Christ lumière du monde.

Le chœur

Abbaye_Saint_Victor_112La partie orientale, côté rue Saint-Victor, qui comprend le transept et le chœur fut reconstruite par le pape Urbain V. L'abside à cinq pans est flanquée de quatre énormes contreforts crénelés. Elle formait une saillie sur l'enceinte du monastère et constituait une véritable forteresse avec des murs allant jusqu'à 3,25 mètres d'épaisseur. Le pied des murs est fortement taluté.
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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_49Le tabernacle et le maître autel, consacrés en 1966, sont des œuvres de Jean Bernard et des compagnons du Devoir. Le maître autel est en pierre et en bronze. On trouve sur la frise des paroles de saint Paul : en grec « un seul seigneur Jésus Christ ».
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7 juin 2009

Notre-Dame de Confession, l'antique Vierge noire de Marseille

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_87Le vocable de Notre-Dame de Confession est connu à partir du XIIème siècle. La statue, d’une hauteur de 98 centimètres, fait partie de la renommée de l'abbaye, et se situe dans la crypte. Quant à son histoire, elle est ancienne. On affirmait autrefois qu'elle avait été rapportée par Lazare, et sculptée par saint Luc dans un bois de fenouil. En réalité, elle serait du XIIIème siècle, et en bois de noyer très sombre. Son autre surnom de Feunou serait issu, non pas de fenouil, mais du feu nouveau. La Vierge, couronnée et voilée, trône en majesté, tenant, de la main gauche, l’enfant Jésus sur ses genoux.

Il semble attesté qu'à la Chandeleur, le 2 février, la Vierge était et est habillée de vert, et que les fidèles appelés à la procession reçoivent des cierges bénis de couleur verte. François Marchetti signale cette pratique dans son livre "Explications des usages et coutumes marseillais", paru en 1683.
Pendant la Révolution, cette statue a pu être sauvée mais le trésor, constitué de vêtements et bijoux, est dispersé en 1794. La statue est vendue aux enchères et adjugée à M. Laforêt, officier municipal ; elle est ensuite exposée dans différentes églises.
Le 19 mai 1804, veille de Pentecôte, l'église supérieure est rendue au culte et devient paroissiale. Le lendemain, 20 mai, on rapporte la Vierge Noire de l'église de Saint-Jérôme (aujourd'hui Saint-Charles), à Saint-Victor. Le 2 février 1822, la Vierge Noire est descendue dans sa chapelle souterraine enfin restaurée.

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_2Actuellement, l'office se célèbre dans les catacombes et la tradition est de toucher la robe verte de la statue avec des cierges verts et de ne les allumer qu'ensuite. On y vend des patisseries dont la fabrication est gardée secrète de père en fils. Elles portent le nom de navettes et affectent très exactement la forme de la barque d'Isis, ou, pour les marseillais, la barque qui, selon la légende, aurait amené aux Saintes-Maries-de-la-Mer Marie Salomé, Marie Jacobé et Marie Madeleine accompagnées de Sarah. Cette fête, typiquement marseillaise, très populaire, a rassemblé au début du XIXème siècle entre 60 000 et 80 000 personnes.












Abbaye_Saint_Victor_Marseille_5La Vierge noire de Marseille ouvre, symboliquement, le Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, dont elle fournit la première planche.
"Notre Dame de Confession, célèbre Vierge noire des cryptes saint Victor, à Marseille, nous offre un beau spécimen de statuaire ancienne, souple, large et grasse. Cette figure, pleine de noblesse, tient un sceptre de la main droite et a le front ceint d'une couronne à triple fleuron", commente brièvement Fulcanelli. Les Vierges noires figurent, dit-il, "dans la symbolique hermétique, la terre primitive, celle que l'artiste doit choisir pour sujet de son grand ouvrage. C'est la matière première, à l'état de minerai, telle qu'elle sort des gîtes métallifères, profondément enfouie sous la masse rocheuse. Dans le cérémonial prescrit pour les processions de Vierges noires, on ne brûlait que des cierges de couleur verte."







Abbaye_Saint_Victor_Marseille_70"Une jeune fille de l'antique Massilia, nommée Marthe, simple petite ouvrière, et depuis longtemps orpheline, avait voué à la Vierge noire des Cryptes un culte particulier. Elle lui offrait toutes les fleurs qu'elle allait cueillir sur les coteaux, - thym, sauge, lavande, romarin, - et ne manquait jamais, quelque temps qu'il fît, d'assister à la messe quotidienne.
La veille de la Chandeleur, fête de la Purification, Marthe fut éveillée, au milieu de la nuit, par une voix secrète qui l'invitait à se rendre au cloître pour y entendre l'office matinal. Craignant d'avoir dormi plus qu'à l'ordinaire, elle se vêtit en hâte, sortit, et comme la neige, étendant son manteau sur le sol, réfléchissait une certaine clarté, crut l'aube prochaine.
Elle atteignit vite le seuil du monastère, dont la porte se trouvait ouverte. Là, rencontrant un clerc, elle le pria de bien vouloir dire une messe en son nom; mais, dépourvue d'argent, elle fit glisser de son doigt un modeste anneau d'or - sa seule fortune -, et le plaça, en guise d'offrande, sous un chandelier d'autel.
Aussitôt la messe commencée, quelle ne fut pas la surprise de la jeune fille en voyant la cire blanche des cierges devenir verte, d'un vert céleste, inconnu, vert diaphane et plus éclatant que les plus belles émeraudes ou les plus rares malachites ! Elle n'en pouvait croire ni détacher ses yeux...
Quand l'Ite missa est vint enfin l'arracher à l'extase du prodige, quand elle retrouva au dehors le sens des réalités familières, elle s'aperçut que la nuit n'était point achevée: la première heure du jour sonnait seulement au beffroi de Saint-Victor.

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_6Ne sachant que penser de l'aventure, elle regagna sa demeure, mais revint de bon matin à l'abbaye; il y avait déjà, dans le saint lieu, un grand concours de peuple. Anxieuse et troublée, elle s'informa; on lui apprit qu'aucune messe n'avait été dite depuis la veille.
Marthe, au risque de passer pour visionnaire, raconta alors par le menu le miracle auquel elle venait d'assister quelques heures plus tôt et les fidèles, en foule, la suivirent jusqu'à la grotte. L'orpheline avait dit vrai; la bague se trouvait encore au même endroit, sous le chandelier, et les cierges brillaient toujours sur l'autel, de leur incomparable éclat vert."










Abbaye_Saint_Victor_Marseille_88Citant l'abbé Laurin, et sa Notice sur l'antique abbaye saint Victor de Marseille (1915, nombreuses rééditions), et Hippolyte Matabon et sa Légende des cierges verts (1889), il précise, s'agissant de la légende:
"Cette légende contient, derrière le voile allégorique, la description du travail que doit effectuer l'alchimiste pour extraire, du minéral grossier, l'esprit vivant et lumineux, le feu secret qu'il renferme, sous forme de cristal translucide, vert, fusible comme de la cire, et que les sages nomment leur vitriol."












Abbaye_Saint_Victor_Marseille_72Dans le numéro 26 de la revue Liber Mirabilis (2002-2003) Myriam Philibert revient elle aussi sur la signification symbolique, hermétique et alchimique de la verdeur des cierges de "Marseille la mystérieuse": "Il faut se rappeler qu'il s'agit de naissance, sur le plan végétal donc de printemps. En matière d'alchimie, deux interprétations sont possibles: les trois couleurs de l'OEuvre, le noir qui devient vert, le blanc et le rouge. Mais on peut aussi envisager les trois principes: soufre (rouge ou jaune), mercure (blanc), sel (vert)."












Notre-Dame de la Sagesse, la nouvelle Vierge noire

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_107Cette Vierge en majesté de 1m20, installée à l'entrée de la chapelle du Saint-Sacrement, a été réalisée en bois de châtaigner d'après une Vierge catalane du XIème siècle appartenant à un collectionneur de l'Aude. L'artiste a redonné l'austérité des Vierges romanes, qui n'ont pas l'attitude d'une mère : l'enfant reste dans son giron, ses mains ne le touchent pas. La Vierge est assise sur un trône, mains ouvertes. L'enfant se tient sur son genou gauche, côté du coeur, de la force vitale. De sa main droite, il bénit.

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7 juin 2008

Notre-Dame de Confession, l'antique Vierge noire de Marseille

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_87Le vocable de Notre-Dame de Confession est connu à partir du XIIème siècle. La statue, d’une hauteur de 98 centimètres, fait partie de la renommée de l'abbaye, et se situe dans la crypte. Quant à son histoire, elle est ancienne. On affirmait autrefois qu'elle avait été rapportée par Lazare, et sculptée par saint Luc dans un bois de fenouil. En réalité, elle serait du XIIIème siècle, et en bois de noyer très sombre. Son autre surnom de Feunou serait issu, non pas de fenouil, mais du feu nouveau. La Vierge, couronnée et voilée, trône en majesté, tenant, de la main gauche, l’enfant Jésus sur ses genoux.

Il semble attesté qu'à la Chandeleur, le 2 février, la Vierge était et est habillée de vert, et que les fidèles appelés à la procession reçoivent des cierges bénis de couleur verte. François Marchetti signale cette pratique dans son livre "Explications des usages et coutumes marseillais", paru en 1683.
Pendant la Révolution, cette statue a pu être sauvée mais le trésor, constitué de vêtements et bijoux, est dispersé en 1794. La statue est vendue aux enchères et adjugée à M. Laforêt, officier municipal ; elle est ensuite exposée dans différentes églises.
Le 19 mai 1804, veille de Pentecôte, l'église supérieure est rendue au culte et devient paroissiale. Le lendemain, 20 mai, on rapporte la Vierge Noire de l'église de Saint-Jérôme (aujourd'hui Saint-Charles), à Saint-Victor. Le 2 février 1822, la Vierge Noire est descendue dans sa chapelle souterraine enfin restaurée.

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_2Actuellement, l'office se célèbre dans les catacombes et la tradition est de toucher la robe verte de la statue avec des cierges verts et de ne les allumer qu'ensuite. On y vend des patisseries dont la fabrication est gardée secrète de père en fils. Elles portent le nom de navettes et affectent très exactement la forme de la barque d'Isis, ou, pour les marseillais, la barque qui, selon la légende, aurait amené aux Saintes-Maries-de-la-Mer Marie Salomé, Marie Jacobé et Marie Madeleine accompagnées de Sarah. Cette fête, typiquement marseillaise, très populaire, a rassemblé au début du XIXème siècle entre 60 000 et 80 000 personnes.












Abbaye_Saint_Victor_Marseille_5La Vierge noire de Marseille ouvre, symboliquement, le Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, dont elle fournit la première planche.
"Notre Dame de Confession, célèbre Vierge noire des cryptes saint Victor, à Marseille, nous offre un beau spécimen de statuaire ancienne, souple, large et grasse. Cette figure, pleine de noblesse, tient un sceptre de la main droite et a le front ceint d'une couronne à triple fleuron", commente brièvement Fulcanelli. Les Vierges noires figurent, dit-il, "dans la symbolique hermétique, la terre primitive, celle que l'artiste doit choisir pour sujet de son grand ouvrage. C'est la matière première, à l'état de minerai, telle qu'elle sort des gîtes métallifères, profondément enfouie sous la masse rocheuse. Dans le cérémonial prescrit pour les processions de Vierges noires, on ne brûlait que des cierges de couleur verte."







Abbaye_Saint_Victor_Marseille_70"Une jeune fille de l'antique Massilia, nommée Marthe, simple petite ouvrière, et depuis longtemps orpheline, avait voué à la Vierge noire des Cryptes un culte particulier. Elle lui offrait toutes les fleurs qu'elle allait cueillir sur les coteaux, - thym, sauge, lavande, romarin, - et ne manquait jamais, quelque temps qu'il fît, d'assister à la messe quotidienne.
La veille de la Chandeleur, fête de la Purification, Marthe fut éveillée, au milieu de la nuit, par une voix secrète qui l'invitait à se rendre au cloître pour y entendre l'office matinal. Craignant d'avoir dormi plus qu'à l'ordinaire, elle se vêtit en hâte, sortit, et comme la neige, étendant son manteau sur le sol, réfléchissait une certaine clarté, crut l'aube prochaine.
Elle atteignit vite le seuil du monastère, dont la porte se trouvait ouverte. Là, rencontrant un clerc, elle le pria de bien vouloir dire une messe en son nom; mais, dépourvue d'argent, elle fit glisser de son doigt un modeste anneau d'or - sa seule fortune -, et le plaça, en guise d'offrande, sous un chandelier d'autel.
Aussitôt la messe commencée, quelle ne fut pas la surprise de la jeune fille en voyant la cire blanche des cierges devenir verte, d'un vert céleste, inconnu, vert diaphane et plus éclatant que les plus belles émeraudes ou les plus rares malachites ! Elle n'en pouvait croire ni détacher ses yeux...
Quand l'Ite missa est vint enfin l'arracher à l'extase du prodige, quand elle retrouva au dehors le sens des réalités familières, elle s'aperçut que la nuit n'était point achevée: la première heure du jour sonnait seulement au beffroi de Saint-Victor.

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_6Ne sachant que penser de l'aventure, elle regagna sa demeure, mais revint de bon matin à l'abbaye; il y avait déjà, dans le saint lieu, un grand concours de peuple. Anxieuse et troublée, elle s'informa; on lui apprit qu'aucune messe n'avait été dite depuis la veille.
Marthe, au risque de passer pour visionnaire, raconta alors par le menu le miracle auquel elle venait d'assister quelques heures plus tôt et les fidèles, en foule, la suivirent jusqu'à la grotte. L'orpheline avait dit vrai; la bague se trouvait encore au même endroit, sous le chandelier, et les cierges brillaient toujours sur l'autel, de leur incomparable éclat vert."










Abbaye_Saint_Victor_Marseille_88Citant l'abbé Laurin, et sa Notice sur l'antique abbaye saint Victor de Marseille (1915, nombreuses rééditions), et Hippolyte Matabon et sa Légende des cierges verts (1889), il précise, s'agissant de la légende:
"Cette légende contient, derrière le voile allégorique, la description du travail que doit effectuer l'alchimiste pour extraire, du minéral grossier, l'esprit vivant et lumineux, le feu secret qu'il renferme, sous forme de cristal translucide, vert, fusible comme de la cire, et que les sages nomment leur vitriol."












Abbaye_Saint_Victor_Marseille_72Dans le numéro 26 de la revue Liber Mirabilis (2002-2003) Myriam Philibert revient elle aussi sur la signification symbolique, hermétique et alchimique de la verdeur des cierges de "Marseille la mystérieuse": "Il faut se rappeler qu'il s'agit de naissance, sur le plan végétal donc de printemps. En matière d'alchimie, deux interprétations sont possibles: les trois couleurs de l'OEuvre, le noir qui devient vert, le blanc et le rouge. Mais on peut aussi envisager les trois principes: soufre (rouge ou jaune), mercure (blanc), sel (vert)."












Notre-Dame de la Sagesse, la nouvelle Vierge noire

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_107Cette Vierge en majesté de 1m20, installée à l'entrée de la chapelle du Saint-Sacrement, a été réalisée en bois de châtaigner d'après une Vierge catalane du XIème siècle appartenant à un collectionneur de l'Aude. L'artiste a redonné l'austérité des Vierges romanes, qui n'ont pas l'attitude d'une mère : l'enfant reste dans son giron, ses mains ne le touchent pas. La Vierge est assise sur un trône, mains ouvertes. L'enfant se tient sur son genou gauche, côté du coeur, de la force vitale. De sa main droite, il bénit.

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7 juin 2009

La crypte de Saint-Victor

Marseille_023aL'accès à la crypte s'effectue par un escalier situé au fond de la nef sous les orgues. On pénètre directement dans la salle de la chapelle Saint-Mauront qui sert, avec les autres salles de la crypte, de soubassement à la partie ouest de l'église supérieure.
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Plan des cryptes

Abbaye_Saint_Victor_plan_cryptes1 - Ancienne sacristie
2 - Chapelle Saint-Isarn
3 - Chapelle Saint-Mauront
4 - Chapelle Saint-Blaise
5 -Chapelle Saint-Hermès et Saint-Adrien
6 - Chapelle Saint-Lazare
7 - Notre-Dame de Confession
8 - Chapelle Saint-André
9 - Tour Isarn




















Chapelle Saint-Mauront

Dans cette chapelle sont exposés des sarcophages :

Abbaye_Saint_Victor_Les_4_dormants_Marseille_110- Les quatre des sept dormants : il s'agit d'un fragment du coin gauche d'un sarcophage en marbre de Carrare datant de la fin du IVème siècle. Il représente une procession de cinq apôtres. L'ouvrage complet devait représenter au centre le Christ sur une montagne donnant la loi à saint Pierre, entouré des douze apôtres. Les personnages évoluent sous un décor rythmé de créneaux et de portes fortifiées. Selon Jean-Baptiste Grosson, ce bas relief a été probablement tiré d'un cimetière pour orner le tombeau que les moines de Saint-Victor disaient être celui des sept dormants.




Abbaye_Saint_Victor_Sarcophage_de_saint_Maurice__Marseille_105- Sarcophage de saint Maurice : la grande face de ce sarcophage (L = 2,22 x l = 0,68 x h = 0,57), dit de saint Maurice, datant de la fin du IVème siècle, est découpée en sept arcades ornées de coquilles et portées par des colonnes torses avec des chapiteaux dérivés du corinthien. Au centre, est figuré le Christ imberbe, assis sur un trône au pied duquel se trouve une brebis qui lève la tête vers lui, image du défunt appelé au paradis. De part et d'autre du Christ, se trouvent les douze apôtres groupés deux par deux : ils sont assis et portent un rouleau ou un livre.

- Sarcophage des compagnons de saint Maurice : ce sarcophage (L = 2,10 x l = 0,55) en marbre de Carrare date de la fin du IVème siècle. La grande face est divisée en cinq compartiments avec, au centre, le Christ enseignant à deux apôtres Pierre et Paul, d’où la deuxième appellation de ce sarcophage « le Christ docteur ». À droite, sont figurées l'arrestation du Christ, puis sa comparution devant Ponce Pilate à qui on apporte une aiguière pour qu'il se lave les mains. À gauche, le Christ apparaît à l'apôtre Paul représenté barbu et le front dégarni. Puis est représentée la lapidation de Paul à Lystra.

Chapelle d'Isarn

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_101Dans cette chapelle se trouve, en contrebas de l'escalier d'accès, la pierre tombale de l'abbé Isarn.
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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_68Sur la paroi est de la chapelle sont exposés, chacun dans une niche ; le sarcophage de sainte Eusébie, celui des compagnons de sainte Ursule et pratiquement en face de la pierre tombale d'Isarn, l'épitaphe d'Hugues de Glazinis. Enfin sur une voûte, un fragment de fresque représente des moines bâtisseurs.









Abbaye_Saint_Victor_Pierre_tombale_d_Isarn_Marseille_59- Pierre tombale d'Isarn : cette plaque a été taillée dans le fond d'une cuve de sarcophage dont elle garde la forme. L'abbé Isarn est représenté gisant sur cette longue dalle terminée par deux demi-cercles, mais dont le centre est rectangulaire et plus large que ceux-ci. Le corps n'apparaît que dans les deux demi-cercles : la tête et le bâton pastoral dans l'un, les pieds dans l'autre. La plaque rectangulaire porte une inscription tracée sur huit lignes. De même, sur chaque circonférence, une inscription plus petite est gravée, ainsi que sur la barre du T du bâton pastoral. Ces inscriptions sont datées de la fin du XIe siècle et ont donc été réalisées peu de temps après la mort d'Isarn survenue en 1047. Une traduction a été donnée par le père Paul Amargier et reproduite dans l'ouvrage de Charles Seinturier.

Abbaye_Saint_Victor_Pierre_tombale_d_Isarn_Marseille_59a« De notre illustre père Isarn ce sont là les restes sacrés, les membres rendus glorieux par tant de mérites.
Son âme, elle, est heureusement parvenue aux cieux. De mœurs exceptionnelles et d'esprit pacifique, il était accompli en toutes formes de vertu. Homme de Dieu, il était pour tous et en tout joyeux.
Ce qu’il enseigna il le mit en pratique, abbé bon et bienheureux. De ses disciples aussi il fit des hommes bons.
Telle fut sa règle de vie et contraint de passer le seuil de l’existence c’est avec courage qu’il la quitta. Il régit, fidèle, deux fois dix plus sept (27) ans, le doux troupeau du Seigneur à lui confié, qu’il abandonna le huit des calendes d’octobre (24 septembre) pour entrer dans le lumineux royaume.
Autour de la tête : Sois attentif, je t’en prie, toi qui lis, à ce qu’a fait de moi, misérable défunt, la loi née de la faute du premier homme.
Aux pieds: Et gémissant, du fond du cœur, dis et répète : Dieu, aie pitié de lui. Amen. »

Abbaye_Saint_Victor_Sarcophage_de_sainte_Eus_bie_Marseille_90- Sarcophage de sainte Eusébie : au centre du sarcophage (L = 2,05 x l = 0,62 x h = 0,54), datant du début du IVème siècle, est figuré un médaillon avec un portrait encadré par deux panneaux de strigiles. Sous le médaillon est représenté Jonas avec, à sa gauche, le gros poisson qui l'a avalé et rejeté. À droite, Moïse reçoit les tables de la loi. À gauche, Moïse frappe de son bâton un rocher pour en faire jaillir une source.







Abbaye_Saint_Victor_Sarcophage_des_compagnes_de_sainte_Ursule_Marseille_91- Sarcophage des compagnes de sainte Ursule : ce sarcophage (L = 1,92 x l = 0,65 x h = 0,43) date de la première moitié du Vème siècle. La face antérieure est divisée par sept arcades reposant sur des colonnes. Au centre, le Christ, couronné par la main de Dieu, est debout sur une montagne d'où s'écoulent quatre rivières. Il est encadré par Saint Pierre portant une croix et par Saint Paul avec de chaque coté cinq apôtres. Sur la frise du couvercle sont figurés, à gauche, deux cerfs s'abreuvant encadrés par deux arbres : la scène représente le paradis. Au centre, deux anges portent un cadre au dessus duquel sont représentés deux dauphins encadrant un chrisme. À droite, sont figurés le miracle des noces de Cana et celui de la grappe de la terre promise.

Abbaye_Saint_Victor__pitaphe_d_Hugues_de_Glazinis_Marseille_62- Épitaphe d'Hugues de Glazinis : cette plaque funéraire date du milieu du XIIIème siècle. Elle est actuellement amputée de son coin inférieur droit. En bas à gauche, est représenté le portail de l'abbaye surmonté du clocher flanqué de deux tours. Au centre, se trouve une croix de Malte et à droite, un prêtre revêtu des ornements sacerdotaux. "Hugues, sacriste, que couvre cette humble pierre, se réjouit avec les saints du ciel et en compagnie de Michel. Fleur et gloire de tous les moines imitateurs des saints, il mérita d'être enseveli dans ce temple qu'il a relevé quasi de fond en comble. Son corps fut déposé le huitième jour de novembre."



Abbaye_Saint_Victor_Marseille_64- Un reste de peinture murale du XIIIème siècle figure sur un arc-doubleau de la chapelle d'Isarn. Sur ce fragment de fresque à fonds rouges, cernes noir et tuniques bleu turquoise, on reconnaît une scène de chantier de construction. Les gestes des ouvriers sont attentionnés. L'un manie un outil de tailleur de pierre. Derrière lui, un autre ouvrier coiffé d’une cagoule, s'avance courbé sous une charge de moellons. Devant, un troisième ouvrier manie une pelle tandis qu'un quatrième avance avec un outil de couvreur. L'artiste a représenté les corps de métier qui travaillent au XIIIème siècle à l’achèvement de l’église supérieure.




Chapelle Saint-André

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_60À partir de la chapelle d'Isarn, en se dirigeant vers le nord, on accède à la chapelle Saint-André qui est englobée dans les fondations de la tour d'Isarn.











Abbaye_Saint_Victor_Marseille_95Une ouverture à l'est permet d'apercevoir des fouilles et quelques sarcophages en place.

















Abbaye_Saint_Victor_Marseille_61L'actuelle chapelle Saint-André se situe approximativement à l'entrée du site d'exploitation de la carrière dominant la rive sud du lacydon occupée par un cimetière antique. Au Vème siècle, cette partie du site a commencé d'accueillir des sépultures. Après une première organisation de l'espace sous forme d'un enclos funéraire (area), une nouvelle réalisation architecturale prend place, qui correspond, par sa logique, à l'installation du sanctuaire paléochrétien au sud.












Abbaye_Saint_Victor_Marseille_73Appuyé sur chacun des rebords de l'échancrure de la carrière, un mur est construit. Dans sa partie médiane est créé un passage en forme de couloir avec une porte monumentale, afin d'aménager un cheminement obligé vers le sanctuaire proprement dit. Deux portes latérales renvoient le visiteur vers cet accès principal.
Aux environs de l'an mil, ce passage fut voûté et protégé par une toiture. Au XIIème siècle, son importance symbolique ne fut pas ignorée : la construction de la tour d'Isarn enveloppa l'entrée originelle tout en constituant pour elle une sorte d'écrin. Au XIIIème siècle, le passage devint une chapelle lorsque la construction d'un mur au nord ferma l'accès primitif. Paradoxalement, la chapelle Saint-André occupe maintenant une position marginale à l'une des extrémités des cryptes.








Ancienne sacristie

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_97À l'ouest de la chapelle Saint-André se trouve une salle découverte en 1857, appelée ancienne sacristie. Dans cette salle, sont exposés différents vestiges, notamment : l'épitaphe de Fortunatus et Volusianus, le sarcophage du Christ trônant, le sarcophage des brebis et des cerfs, un fragment du sarcophage de l'Anastasis, un couvercle de sarcophage à acrotères et une épitaphe antique païenne.







Abbaye_Saint_Victor_Marseille_103En entrant dans cette salle, on aperçoit, à droite, la base ouest de la tour d’Isarn, réalisée en pierres de taille bien appareillées issues du cap Couronne. La puissance de cette maçonnerie contraste avec la rusticité des constructions antérieures et autorise à attribuer l’édification de la tour d’Isarn à une période jouissant de tout autres moyens techniques et financiers, soit le début du XIIème siècle.







Abbaye_Saint_Victor__pitaphe_de_Volusianus_et_Fortunatus__Sarcophage_du_Christ_tr_nant_Marseille_100- Épitaphe de Fortunatus et Volusianus

- Sarcophage du Christ trônant : ce sarcophage (L = 2,07 x h = 0,44) en pierre de Cassis date du milieu du Vème siècle. Il ne subsiste que des fragments qui ont permis une reconstitution grâce à des anciens dessins conservés. Au centre, le Christ est représenté dans un médaillon porté par deux génies ailés ; il est assis et porte un livre ouvert. Aux deux extrémités, saint Paul à gauche et saint Pierre à droite portant la croix, sont tournés vers le Christ et l'acclament.




Abbaye_Saint_Victor_Sarcophage_des_brebis_et_des_cerfs_Marseille_99- Sarcophage des brebis et des cerfs : ce sarcophage en pierre de Cassis de 2 mètres de longueur date du Vème siècle. Il a pu être reconstitué grâce aux dessins anciens de Louis Antoine de Ruffi et de Joseph Marchand. Les scènes représentées sur la cuve du sarcophage sont : au centre, l'agneau divin debout sur une montagne d'où s'écoule les fleuves du paradis, à gauche et à droite respectivement les miracles de Canna et de la multiplication des pains. Le couvercle est orné de deux groupes de trois brebis se dirigeant vers le centre où est figuré le chrisme avec un ρ latinisé et les lettres Α (Alpha majuscule) et ω (oméga minuscule).


Le martyrium

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_92Le martyrium est élevé au dessus de deux tombes jumelles datant de la fin du IVème siècle, creusées dans le rocher. Ces tombes de direction nord-sud sont fermées par de lourdes dalles en pierre de Cassis et renfermaient le corps de deux hommes. L'interprétation traditionnelle, depuis les fouilles effectuées en 1963 par Fernand Benoît, consiste à considérer ces corps comme ceux de martyrs d'où le nom de martyrium.
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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_89Sur ces tombes, une petite basilique est construite dès l'époque paléochrétienne dont la structure reste perceptible malgré les remaniements effectués au Moyen Âge.










Abbaye_Saint_Victor_Marseille_96Cette basilique comprend une nef centrale de faible largeur (3,17 m), voûtée en berceau et des bas-côtés avec des arcs doubleaux retombant sur des piles carrées en pierre du cap Couronne. Le collatéral droit, à l'ouest, a été fortement modifié au Moyen Âge.









Abbaye_Saint_Victor_Marseille_87Contre le pilier gauche, à l'entrée de la nef, est placée la statue de la Vierge noire ou Notre-Dame de la Confession (voir ici le développement) tandis que le sarcophage de saint Cassien est placé au centre.
















Abbaye_Saint_Victor_Sarcophage_de_Jean_Cassien_Marseille_71- Sarcophage de Jean Cassien: ce sarcophage (L = 1,40 x l = 0,48 x h = 0,45) en pierre de Saint-Béat était destiné à un enfant et date de la première moitié du Vème siècle. Il est compartimenté en cinq niches séparées par des pilastres. À gauche, les parents présentent l'enfant mort. Au centre, un jeune homme est représenté les deux bras levés en signe de prières. Les trois autres compartiments sont occupés par des saints.













Abbaye_Saint_Victor_Tombe_de_sainte_Chrisante_et_sainte_Darie_Marseille_69- Tombe de sainte Chrisante et sainte Darie : ce sarcophage de 2,14 mètres de longueur en marbre de Carrare date de la fin du IVème siècle. La grande face du sarcophage est divisée en sept compartiments avec, au centre, une croix dressée sur une montagne d'où naissent les fleuves du paradis dans lesquelles s'abreuvent deux cerfs. Dans les trois compartiments de gauche sont figurés trois scènes de la vie de saint Paul représenté acclamant le Christ, arrêté par un soldat et martyrisé. À droite, des scènes de la vie de saint Pierre représenté acclamant le Christ, le reniant et son arrestation. Des arbres déterminent les compartiments, leurs feuillages formant les arcades. Deux troncs montrent un serpent enroulé, un escargot gravit le troisième et les branchages sont occupés par des nids d'oiseaux.

Chapelle Saint-Lazare

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_74L'entrée de cette chapelle est encadrée par deux piliers : à gauche, un pilier actuellement non visible, car protégé par un coffrage de bois et, à droite, une colonne ronde taillée dans le rocher, dont le chapiteau figure une tête.















Abbaye_Saint_Victor_Marseille_85La figure du chapiteau serait celle de Lazare, évêque d'Aix-en-Provence, venu à Marseille. Seule la tête, dont les traits dénotent d'un net archaïsme, est représentée avec une crosse tenue par une main.










Abbaye_Saint_Victor_Sarcophage_des_saints_Innocents_Marseille_84Le sarcophage (L = 1,30 x l = 0,36 x h = 0,33) est dit « des saints Innocents ». Il est en marbre blanc, daterait du IIème siècle et aurait été découvert en 1628. En réalité, ce décor païen montre une face antérieure divisée en quatre groupes : à gauche deux amours forgent un grand bouclier rond, ensuite trois amours forgent une jambière, puis deux amours tiennent un disque reposant sur la tête d'un sphinx et figurant Romulus et Remus allaités par une louve, et enfin trois amours forgent les armes du dieu Mars. Sur chacun des petits côtés est représenté un griffon.



Abbaye_Saint_Victor_Marseille_16Les piliers cachés sont très symboliques. L'un d'eux présente Moïse et le serpent d'airain, et l'arbre de vie. Les forces telluriques et cosmiques.


















Atrium et chapelle Saint-Blaise

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_75L'Atrium, également appelé plan carré, comportait neuf colonnes, provenant d'édifices païens, dont trois étaient de marbre et les autres de granit. Le préfet Charles-François Delacroix, sous prétexte de procéder à des travaux de consolidation, fit ôter vers 1803 ces piliers antiques pour les remplacer par des colonnes d'un style mal défini.














Abbaye_Saint_Victor_Marseille_80Les trois faces, sud, est et ouest de l'Atrium étaient ornées de colonnes monolithes, de granit, sauf la colonne de l’ouest, en marbre, dont deux seulement furent remplacées par des colonnes en pierre ;
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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_41la colonne de l'ouest n’a pas été remplacée et aux deux colonnes des angles sud-est et sud-ouest, ont été substitués des piliers adossés au mur méridional qui forme le fond de l'atrium.
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Abbaye_Saint_Victor_Marseille_79Les quatre colonnes de la face nord de l'atrium furent remplacées par des fûts à tambours cylindriques trop épais. Les colonnes originales furent utilisées pour orner des jardins et des carrefours.

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7 juin 2009

Le Tarot de Marseille en rapport avec l'abbaye de Saint-Victor

Tarot_Camoin_La_Roue_de_FortuneD’après les révélations de Philippe Camoin, c’est le moine Cassien qui en 400 après J.C., contribua à introduire en Europe la connaissance du Tarot. Ces affirmations qui chamboulent toutes les idées préconçues sont basées sur des faits précis.
Tarot_Camoin_L_amoureux















Tarot_Camoin_Le_ChariotPhilippe Camoin vient de révéler à l’ensemble de la communauté des experts en histoire du Tarot la date du plus ancien jeu de Tarot de Marseille fabriqué à Marseille : le jeu de François Chosson de 1672. Ce fait d’importance majeure remet en question l’Histoire du Tarot telle qu’elle était perçue par les historiens.
Au quatorzième siècle, à Marseille, à l’Abbaye de Saint-Victor, il était interdit aux moines de se livrer au jeu de cartes dans son enclos en raison de l’engouement frénétique des moines et des nobles pour le jeu de cartes. En 1369, une ordonnance royale a interdit le jeu de cartes dans l’ensemble de la France. Les résultats furent diamétralement opposés.










Tarot_Camoin_Le_MondeLes Maîtres Cartiers marseillais devaient eux aussi exister à la même époque, même s’ils ne furent autorisés officiellement par le roi qu’en 1638. Ils sont en effet mentionnés en lors d’une pétition des maître cartiers de Lyon. Ceux-ci reprochent en effet aux maîtres cartiers marseillais de contrefaire des jeux de cartes en utilisant leurs noms et enseignes.














Tarot_Camoin_Le_BateleurIl y aurait donc eu à Marseille et ses environs une tradition initiatique authentique qui aurait puisé une partie de ses sources en Egypte, mais qui était pleinement adaptée et intégrée à la civilisation occidentale antérieure à la nôtre. Elle était reflétée et naturellement véhiculée dans les pratiques culturelles de l’époque à travers le Tarot de Marseille : medium et canal parfait d’une Tradition Initiatique uniforme et unique en Europe.

12 mai 2009

L'abbaye Saint-Victor

 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_22Le site de Marseille fut occupé depuis longtemps par les hommes ( entre 27 000 et 19 000 avant notre ère ). Des fouilles récentes ont mis au jour des vestiges d'une implantation néolithique dans la ville qui remonte à 6 000 avant notre ère. Marseille fut fondée en - 600 par des grecs de Phocée, aujourd'hui Foça en Turquie, et s'appelle à l'origine Massalia. Romaine, son nom devint Massilia. Le Vieux-Port est un port naturel : il porte le nom grec de Lacydon.

 











Abbaye_Saint_Victor_Marseille_15Erigée dans un secteur de cimetières antiques, l'abbaye de Saint-Victor domine la rive sud du Lacydon, faisant face à la cité établie sur la rive opposée. Une ancienne carrière est devenue le réceptacle d'un culte funéraire dont les origines, martyriales ou épiscopales, sont mal connues.






 

 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_10La basilique paléochrétienne construite par un évêque de Marseille, Proculus ou Procule (380-430), était composée d'un bâtiment constitué par l'actuelle chapelle Notre-Dame de la Confession et de l'Atrium. Au Vème siècle, des récits peu à peu amplifiés attirent les pèlerins et favorisent les inhumations "ad sanctos", auprès des corps saints. Un véritable parcours de dévotion est aménagé.

 

 






 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_11Jean-Baptiste Grosson écrivit, en 1770, dans son Almanach : « L'origine de cette Église est due à la piété des premiers Fidèles. Elle n'a d'abord été qu'une grotte ou caverne qui étant pour lors éloignée de la Ville, & dans l'emplacement des anciens Champs Elisées, ou ossuarium des Marseillois, servoit de retraite aux premiers Chrétiens, pour y aller célébrer les saints Mystères, & ensevelir les corps des Martyrs. Il y a auprès de cette grotte, qui est aujourd'hui renfermée dans l'église inférieure, une chapelle dédiée à Notre-Dame de Confession, dont l'Autel fut construit sous l'empereur Antonin qui vivoit l'an 140. Victor, Officier des troupes Marseilloises, ayant souffert le Martyre sous Dioclétien, l'an 303, le 21 juillet, les Fidèles ensevelirent son corps dans cette grotte. »

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_14La dévotion qui s'installe sur le site de Saint-Victor dans le courant du Vème siècle entraîne la création d'un lieu de culte rupestre. En 440, l'église est consacrée memoria martyrum. Conçu en deux parties, un espace basilical et un espace à plan centré, ce monument paléochrétien vient s'enchâsser dans le rocher recreusé à partir des anciens fronts de taille.

 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_13Dès lors, le parcours du pèlerin s'organise vers la partie la plus monumentale du sanctuaire. L'espace basilical consiste en une nef centrale et deux collatéraux voûtés d'arêtes. L'axe général de cette construction est nord-sud, donc perpendiculaire à l'orientation est-ouest de l'église supérieure actuelle.

 

 









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Deux tombes rupestres réunies côte à côte dans un caveau, premier aménagement funéraire de cet édifice nouvellement construit, sont établies au centre même de la nef. Elles renferment les dépouilles de deux hommes qui, à la suite des fouilles de 1963, ont été considérés comme des martyrs, exécutés sous le règne de Dèce, vers 250, peut-être celles de Volusianus et Fortunatus. Ils ont à l'origine de tout l'ensemble cultuel. Cinq autres tombes rupestres sont réparties tout autour.

 


 





Abbaye_Saint_Victor_Marseille_23Pour ce premier monument, les Vème et VIème siècles sont les périodes essentielles d'activités architecturales et funéraires. Le culte du martyr Victor est attesté à la fin du VIème siècle. L'histoire de Victor, officier chrétien qui aurait été exécuté à Marseille en 290, comporte une part majeure de flou et de légende. Il aurait été officier chrétien, probablement dans une légion thébaine aux ordres de Maurice, légion composée entièrement de chrétiens, qui fut entièrement massacrée par l'empereur Maximien.C'est Euchère, archevêque de Lyon de 435 à 450 qui relate pour la première fois ce martyre de 6666 hommes, qu'il date de 302 .

 


Abbaye_Saint_Victor_Marseille_12Le site est alors une basilica, lieu de pèlerinage qui devient un monastère aux abords de l'époque carolingienne, vers 790. Clercs, pèlerins et moines cohabitent sous le contrôle de l'évêque.

 


 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_24Durant la période qui suit, époque obscure traversée d'invasions et de troubles politiques, le monastère se replie sur lui-même. Il aurait été entièrement ruiné vers la fin du IXème ou au début du Xème siècle.Ce n'est qu'en en 948 que la vie monastique renait, sous l'impulsion de l'évêque Honorat II, parent du premier Vicomte de Marseille, qui introduit la règle bénédictine.




 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_25En 977, le nouvel évêque de la ville, Pons Ier, parent de Honorat II, continue l'oeuvre de ce dernier. Peu après, en 1005, le monastère gagne son autonomie : Pons Ier « émancipa l'abbaye de toute autorité étrangère, voulant qu'il vécut de sa vie propre et indépendante, sous la règle de Saint Benoît et à la direction de ses abbés, comme les autres monastères réguliers, sans être assujetti à quelque personne que ce pût être, si ce n'est à titre de défenseur ». Le moine Guifred ou Wilfred (Wifredus), originaire de l'abbaye de Psalmody (Gard), devint le premier abbé de Saint Victor et entreprit de grands travaux, suite à la dévastation de l'abbaye par les Sarrasins. 

 




Abbaye_Saint_Victor_Marseille_20Une première réorganisation architecturale médiévale, liée à la volonté de l'abbé Isarn, moine catalan du XIème siècle, a laissé peu de traces tangibles. Ce dernier est très lié avec Odilon, abbé de Cluny : « Ces deux lumières du monde ne formaient qu'un seul cœur, une seule âme ». Une dédicace en 1040 consacre une nouvelle église. C'est alors seulement qu'est attribué à Jean Cassien, moine du Vème siècle, la fondation du monastère de Saint-Victor, afin de le rattacher à une grande tradition monastique.

 


Abbaye_Saint_Victor_Marseille_Saint_Jean_Cassien"Au début du Vème siècle, arrive à Marseille un moine originaire de l’actuelle Roumanie, Jean Cassien. Il avait séjourné à Bethléem, Constantinople, et en Egypte. C’est peut-être Lazare, évêque d’Aix, qui l’avait amené avec lui en revenant du concile de Diospolis. Jean Cassien est très probablement l’auteur du règlement de Saint-Victor, les "Instructions cénobitiques" (entre 419 et 425). Cette règle fait de lui le législateur du monachisme occidental."

 






Abbaye_Saint_Victor_Marseille_21L'abbaye gagne en prestige et en richesses, permettant au XIIème siècle l'achèvement de l'ensemble de l'église supérieure et la construction des bâtiments conventuels. Durant la première moitié du Xlllème siècle, Hugues de Glazinis, (†1250), sacristain de Saint-Victor, entreprend la reconstruction et l'agrandissement de l'église (nefs actuelles). Au siècle suivant, sous l'impulsion de Guillaume de Grimoard, ancien abbé de Saint-Victor qui devint le pape d'Avignon Urbain V, interviennent la reconstruction de l'abside de l'église et la fortification de l'ensemble.



 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_33Ces travaux de grande ampleur ont peu à peu modifié les anciens bâtiments paléochrétiens et les ont transformés en crypte. Le plan basilical fut modifié et réorienté. Un autel fut placé dans l'espace central. A l'ouest, en remplacement des trois arcades et du mur latéral, une grande ouverture fut aménagée sous deux arcs successifs. L'agrandissement de la carrière dans cette direction créa une nouvelle nef qui correspondit à la nouvelle orientation de la petite basilique.

 



 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_8Le cloître et les bâtiments à l'usage des moines sont détruits durant la période révolutionnaire. L'église devient un dépot de fourrage et des forçats sont emprisonnés dans les cryptes. Elle est rendue au culte en 1804, mais entre-temps, les cryptes ont été dépouillées de nombreux sarcophages et de colonnes. L'aménagement du bassin de carénage en 1832 rompt la relation de Saint-Victor avec le rivage tandis que l'urbanisation dessine de nouvelles rues autour de l'église, seul vestige conservé de l'ensemble monastique.

 

 

 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_19Malgré plusieurs campagnes de fouilles entreprises par fernand Benoit dès juillet 1943, puis entre 1963 et 1965, poursuivies entre 1970 et 1978 sous la direction de Gabrielle Démians d'Archimbaud, certaines parties du site restent inexplorées.

 




 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_111Sources pour tout le reportage sur Saint-Victor :

 

"Saint-Victor de Marseille" de Michel Fixot et Jean-pierre Pelletier, d'où sont tirés les textes et les reproductions des panneaux à l'intérieur de l'abbaye

 




 

Abbaye_Saint_Victor_Marseille_9http://www.marseilles.com/musee/monument.html#victor (photo st victor 2)

http://www.chez.com/saintvictor/victor_h.htm#top

http://perso.pacwan.fr/saint-victor/index1.htm

http://newadvent.org/cathen/

http://www.archerjulienchampagne.com/article-23443126.html

http://www.camoin.com/tarot/Marseille-Abbaye-Saint-Victor.html

http://www.encyclopedie-universelle.com/abbaye%20Saint-Victor-de-Marseille.html

20 février 2009

Saint-Eustache

Saint_Eustache_5Sur le chemin qui mène de l'île de la Cité à la colline de Montmartre, à proximité de l'enceinte de Philippe Auguste, une modeste chapelle fut bâtie en 1213. Un bourgeois de Paris, Jean Alais, chef des joueurs de mystères, prêta au roi Philippe Auguste une importante somme d'argent. Pour le rembourser, le roi l'autorisa à prélever un denier sur chaque panier de poisson que l'on vendait aux Halles, dont les deux premiers bâtiments avaient été bâtis par lui en 1181, pour abriter les drapiers et les tisserands.



Saint_Eustache_2La recette devint telle que Jean Alais, selon l'usage de l'époque, fonda une chapelle en remerciement de sa bonne fortune, dédiée à sainte Agnès, une jeune vierge de Palerme martyrisée à Rome au IVème siècle, à l'emplacement du chœur de l'actuel bâtiment. C'est la première mention connue d'une église à cet emplacement.
Elle devint église paroissiale en 1303, consacrée à saint Eustache, en accueillant les reliques de ce martyr romain, données par l'abbaye de Saint-Denis. Entre 1434 et 1495, l'église fut agrandie, grâce aux marchands du quartier, et devint à cette époque l'une des plus grandes et riches paroisses de Paris.









Saint_Eustache_1Avec les années, la population ne cessa de s'accroître : il fallut encore agrandir l'église. La première pierre fut posée le 19 août 1532, sous François premier. Même si la construction dura plusieurs siècles, elle garde une certaine unité. Le 16 avril 1637, elle fut enfin consacrée par Jean-François Gondi, archevêque de Paris.








Saint_Eustache_4En 1665, Colbert, paroissien et premier marguiller de Saint-Eustache, fit aménager deux chapelles sous les tours de la façade, ce qui compromit gravement sa solidité. On dut démolir la façade ainsi que la première travée de la nef et des bas-côtés. Colbert fit une donation pour la rénover, mais le clergé de cette époque mit de nombreuses années à réaliser les travaux, ayant préféré placer cette somme plutôt que de la dépenser.
Saint_Eustache_13a












Saint_Eustache_6Le 22 mai 1754, le duc de Chartres, futur Philippe Égalité, pose la première pierre du portail actuel. La construction est restée inachevée.
En 1793, elle fut fermée au culte et devint le temple de l'agriculture. Réouverte en 1795, elle fut concédée partiellement aux théophilanthropes : de graves dommages furent causés.





Saint_Eustache_11De 1846 à 1854, une restauration complète de l'édifice fut menée par Victor Baltard. Puis, de 1928 à 1929, la façade fut revue et consolidée.







Saint_Eustache_3Bâtie dans un style gothique en pleine Renaissance, ses dimensions sont impressionnantes : 105 m de long sur 43,5 m de large et une hauteur sous voûte de 33,46 m.  D'innombrables gargouilles font saillie depuis les contreforts et l'on remarquera la puissance des arcs-boutants, à la fois appuis de la nef et du transept. Ce transept est orné d'un beau portail Renaissance et flanqué de tourelles.







Saint_Eustache_plan_1Elle se compose d'une nef de 5 travées, flanquée de bas-côtés doubles, d'un large transept sans saillie, d'un choeur entouré d'un double déambulatoire et de 24 chapelles, les chapelles du bas-côté sud ayant une profondeur croissante et ce pour respecter le tracé de l'ancienne rue Trainée, aujourd'hui place René Cassin.

Saint_Eustache_9












Saint_Eustache_7La voûte de la nef est à ogives, liernes et tiercerons. Une petite galerie, le triforium, court tout autour de l'édifice, au dessus des grandes arcades. Elle possède une impressionnante clef de voûte. L'élancement des piliers donnent une sensation d'élévation.

Saint_Eustache_8













Saint_Eustache_10Sa haute voûte est réputée pour ses qualités acoustiques : on y a installé des grandes orgues (8000 tuyaux et ses 5 claviers de 61 notes chacun), présentant une double transmission et deux consoles, transmission mécanique pour la console de tribune, électrique pour la console mobile dans la nef qui permet à l'organiste de jouer tout près du public. 








Saint_Eustache_Pelerins_dEmmausL'église contient l'un des deux exemplaires connus des Disciples d'Emmaüs de Rubens peint vers 1611.

Certain de mes amis, amateur de cuisine orientale et de dessert au chocolat, qui n'aime point s'entendre dire d'aller se sustenter ailleurs, nous a fait part de sa rencontre avec différentes vouivres et autres dragons encore bien présents sur les lieux.

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Eustache_(Paris)
http://www.saint-eustache.org/edifice.php   

17 juin 2009

Église Saint-Just-et-Saint-Pasteur, historique

Valcabr_re_1Arrivant près de Saint-Bertrand de Comminges, on remarque tout d'abord la cathédrale. Mais si l'on fait attention, la discrète petite église romane de Saint-Just-et-Saint-Pasteur vaut à elle seule un détour dans ces contrées. Elle fut bâtie aux XIème et XIIème siècles. Les étapes de sa construction ont fait, en l'absence de documents écrits, l'objet de maintes discussions. La découverte faite par le curé de Valcabrère, en 1885, du parchemin de consécration du maître-autel par l'évêque Raymond-Arnaud de Labarthe, livra la seule date indiscutable de l'histoire de l’église : octobre 1200. Il indique que la basilique fut dédiée aux saints Just, Pasteur, Étienne et à sainte Hélène.









Valcabr_re_parchemin_1"Écoute Israël : le Seigneur ton Dieu est un. Tu ne prendras pas en vain le nom de ton Dieu. Observe le jour du shabat. Honore ton père et ta mère. Tu ne tueras pas. Tu ne commettras point d'adultère. Tu ne voleras pas. Tu ne feras point de faux témoignage. Tu ne désireras pas le bien de ton prochain. Tu ne désireras point sa femme. Commencement du saint évangile selon Matthieu. Livre de la généalogie de Jésus-Christ fils d'Abraham. Commencement du saint évangile selon Marc. Voici que j'envoie mon ange. Commencement du saint évangile selon Luc. Il y eut aux jours du roi Hérode un prêtre du nom de Zacharie. Commencement du saint évangile selon Jean. Au commencement était le Verbe et le Verbe était Dieu. L'an de l'incarnation 1200, Philippe étant roi des français, au mois d'octobre, ce maître autel a été consacré en l'honneur de saint Étienne premier martyr et des saints martyrs Just et Pasteur, par le seigneur R. évêque de Comminges."

Valcabr_re_aCitée pour la première fois dans le Livre des Miracles de saint Bertrand du notaire Vital en 1179, on apprend dans le premier récit que saint Bertrand se rendit un dimanche célébrer une messe solennelle dans la basilica Sancti Justi, puis dans le dixième récit que l'évêque descendit de la montagne et vint se reposer "in domibus constitutis juxta ecclesiam Sancti Justi".












Valcabr_re_27Quoi qu'il en soit, elle fut construite sur un très ancien lieu de culte datant de l'époque romaine. De nombreux témoignages de son ancienneté se retrouvent dans les pierres antiques de remploi utilisées pour sa construction, et les sarcophages de son cimetière, certains datant du IVème siècle. L'hypothèse la plus probable de sa fonction serait celle d'une église funéraire, associant lieu de culte et nécropole de la cité romaine de Lugdunum Convenarum, schéma classique d'une tradition païenne, puis paléochrétienne.





Valcabr_re_25Les dernières fouilles de 1983 ont entraîné la découverte, dans l'absidiole nord, de neuf sépultures, dont deux antérieures au XIème siècle, parce qu'engagées sous les fondations de cette absidiole. Ainsi se trouve confirmée l'implantation de l'église Saint-Just dans une nécropole pré-existante.









Valcabr_re_26Des fouilles plus anciennes, datant de 1943 et 1950, permirent de dégager les substructions d'un cloître, et des murs d'époque préromane se continuant sous l'édifice, et en 1988  deux murs perpendiculaires à l'église liés à un mur d'orientation est-ouest : il pourrait s'agir de l'une des extrémités du transept d'une église de plan en croix latine.








Valcabr_re_28De petite dimension, cette église pourrait avoir remplacé les deux chapelles funéraires où l'évêque de Comminges déposa les reliques des saints Just et Pasteur (deux jeunes chrétiens martyrisés en  304, originaires de l'antique Complutum devenue aujourd'hui Alacala de Henares, à l'est de Madrid ) qu'il ramena de Narbonne en 789.
Valcabr_re_29













Valcabr_re_31http://pedagogie.ac-toulouse.fr/histgeo/monog/stbertr/valca.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Saint-Just_de_Valcabr%C3%A8re
http://www.cathedrale-saint-bertrand.org/basilique-saint-just.html

29 octobre 2008

L'arc de Constantin

Forum_Romanum_7L'arc de Constantin fut construit pour commémorer la victoire de Constantin au Pont de Milvius contre Maxence le 28 octobre 312. Inauguré en 315, c'est le dernier de la série des arcs de triomphe à Rome, dans laquelle il se distingue par son utilisation systématique de réemplois (spolia) de monuments antérieurs.









Forum_Romanum_5La partie inférieure du monument est construite de blocs de marbre, tandis que la partie supérieure, l'attique, est en maçonnerie de briques revêtue d'un placage de marbre. Un escalier est aménagé dans l'épaisseur de l'arc, auquel on accède par une porte située en hauteur sur le côté situé du côté du Palatin.














Forum_Romanum_6L'arc chevauche la Via Triumphalis, la route prise par les empereurs lorsqu'ils entrent dans la cité pour célébrer leur triomphe. L'itinéraire de cette route commence au Champ de Mars, conduit au Cirque Maxime et fait le tour du Palatin. Immédiatement après avoir franchi l'Arc de Constantin, la procession triomphale tourne vers la gauche et suit la Via Sacra jusqu'au Forum Romanum, puis au Capitole, en franchissant à la fois l'Arc de Titus et l'Arc de Septime Sévère.
Forum_Romanum_voie_sacr_e






Au Moyen-Âge, l'arc de Constantin est incorporé dans une des forteresses familiales de Rome. Des travaux de restauration sont entrepris pour la première fois dans les années 1990.

22 juin 2009

Vierge à l'enfant, titre inconnu

Le_Louvre_Vierge_Noire__1_Au Louvre, à côté de Notre-Dame de Baroille, se tient cette merveilleuse vierge. Elle fut acquise par le musée en 1894. Elle mesure 84 cm de hauteur, 27 cm de largeur et 36 cm de profondeur.
Le_Louvre_Vierge_Noire__3_
















Le_Louvre_Vierge_Noire__9_En bois de noyer, datant du deuxième quart du XIIème siècle, elle porte des restes de sa polychromie d'origine et des traces de plaques métaliques. Elle est composée de trois éléments distincts : la tête de la Vierge, celle de l'enfant et le corps.

Le_Louvre_Vierge_Noire__8_















Le_Louvre_Vierge_Noire__6_Cette vierge est une statue reliquaire, comportant une cavité, creusée postérieurement, destinée à abriter des reliques. 

















Le_Louvre_Vierge_Noire__10_Impossible, malgré mes efforts, de savoir d'où elle provient.... Si l'un d'entre vous peut éclairer ma lanterne ? Le vendeur, monsieur Bernard Montaut, affirmait qu'elle venait du Forez.

Sans titre-1

22 juin 2009

Quelques merveilles du moyen-âge

Au gré de ma visite, je vous présente quelques œuvres qui m'ont touchée.

Le_Louvre_4Touraine, deuxième quart du XVème siècle : saint Michel terrassant le dragon.

Le_Louvre_6















Le_Louvre_5Bourgogne, dernier quart du XVème siècle : saint Jacques en pèlerin.


















Le_Louvre_8Ile-de-France, fin du XIIIème siècle : pierre provenant de l'abbaye de Saint-Denis.








Le_Louvre_9Ile-de-France, deuxième moitié du XIIème siècle : la Vierge et l'Enfant, provenant de Crespierres dans les Yvelines.

















Le_Louvre_12Gaule, VIème ou VIIème siècle : antéfixe ornée d'une tête surmontée d'une croix. Terre cuite retrouvée en 1881 dans les fouilles de la cathédrale de Séez (Orne).
















Le_Louvre_11Un bas-relief montrant bien que le monstre n'avale pas le pêcheur, mais que l'initié sort de sa geule en homme nouveau, reçu par une Dame. C'est une renaissance.










Le_Louvre_10Quelques Dames jolies.

http://www.louvre.fr/llv/commun/home.jsp

Le_Louvre_7














8 novembre 2008

La basilique Saint-Pierre de Rome

Saint_Pierre_2Je ne vais pas m'étendre sur ce lieu, les articles le concernant sont nombreux et bien faits. Si vous voulez une bonne description et un historique complet, voici plusieurs liens :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Saint-Pierre

http://www.rome-passion.com/place-saint-pierre-rome.html

http://www.rome-passion.com/basilique-saint-pierre.html










Saint_Pierre_5Je ne peux pas parler de cet endroit, je ne le sens pas du tout. Ceci étant du à plusieurs causes.
Tout d'abord, je suis un peu agoraphobe. C'est à dire que je préfère me recueillir dans une petite chapelle romane perdue au fond de la campagne que dans une immense basilique dorée remplie de touristes mal élevés.
Puis je n'aime pas les marchands du temple. Un ami, portant pantalon court à pinces en flanelle tout à fait correct s'est vu refuser l'entrée. Par contre, le gardien lui a proposé, moyennant obole, de le laisser entrer. Sans commentaires.










Saint_Pierre_9Peut-être aussi le fait que cette basilique est dédiée à Pierre, un personnage qui, s'il a vraiment existé, ne me plait pas du tout. Et aussi le fait qu'elle représente le pouvoir des papes. Là non plus, je n'adhère pas. Je présente mes excuses aux visiteurs du blog dont les convictions religieuses sont différentes et que je pourrai choquer par mes propos. Là n'est pas mon intention. Je veux juste dire que chacun est libre de penser, et d'écouter ce que son cœur a à dire. Ah oui, autre chose, elle représente à mes yeux le symbole absolu du prosélytisme. Ce n'est pas ma tasse de thé non plus. J'arrête là la liste, elle serait trop longue.










Saint_Pierre_13Toute église du catholicisme se doit d'être dédicacée et d'avoir des reliques depuis fort longtemps. Il a fallu trouver absolument les restes de Pierre, ce qui fut fait le 23 décembre 1950. Pour vous faire votre propre opinion, je vous donne deux liens avec deux conclusions différentes :

http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/pierre_et_paul_aux_origines_de_l_eglise_de_rome.asp

http://www.euaggelion2414.com/cpierretombfr.htm

Il reste de tout ça une certaine ferveur, formant un égrégore puissant. Et bien sûr la pietà de Michel-Ange.

Quelques photos quand même...





Saint_Pierre_1La fontaine avant d'arriver. Belle. j'aime. De plus, toutes les fontaines de Rome sont désaltérantes...

















Saint_Pierre_3Les gardes. Incontournable.


















Saint_Pierre_4la façade.













Saint_Pierre_6Le baldaquin.


















Saint_Pierre_8L'autel.


















Saint_Pierre_11La crypte ou grotte vaticane où sont enterrés les papes.


















Saint_Pierre_12Pierre. Il est partout.


















Saint_Pierre_15Le plafond.

10 avril 2009

La chapelle Saint-André de Burgalays

Burgalays_1En contrebas du village de Burgalays, entourée du  cimetière, la chapelle Saint-André est le plus ancien monument de la commune. Elle adopte un plan typiquement roman : nef voûtée en berceau se terminant par une abside en cul-de-four. L’éclairage est concentré dans l’abside, qui constitue le sanctuaire, grâce à trois fenêtres en plein cintre à double retrait.







Burgalays_2A la chapelle Saint-André, le clocher-tour a été transformé en clocher-mur à baies géminées, ou ouvertures jumelles. Ici, son emplacement paraît anormal. Une pierre sculptée au décor de tête est utilisée en remploi sur le haut du clocher.
Burgalays_5














Burgalays_3Le portail est en marbre blanc de Saint-Béat. Deux voussures, ces deux arcs emboîtés surmontant la porte, retombent sur leurs pilastres par l’intermédiaire d’impostes, tablettes saillantes ornées ici de boules typiques du style roman pyrénéen. Pas de demi-cercle pour le tympan, mais une simple pierre quadrangulaire où sont sculptés une main bénissante timbrée d’une croix et un chrisme, monogramme du Christ, symbole chrétien dont l’origine remonte au IVe siècle. Traditionnellement, les lettres grecques X (khi) P (rho) désigneraient le Christ et S (sigma) le mot « Sauter », Sauveur.

C'est dans cette église que se tenait une vierge noire du XIIIème siècle.
Burgalays_4










http://www.comminges.info/art%20roman/COMM-BURGALAYS.pdf

1 juillet 2009

Statue du dieu Bès

Le_Louvre_Egypte_298Cette statue de nain nu et difforme, aux bras trop longs, aux jambes arquées, au visage mélangeant traits humains et léonins, est celle du dieu Bès. Cette statue a été découverte en 1851 par Auguste Mariette, lors des fouilles effectuées à Saqqara à la recherche du Sérapeum. Elle date de la XXXème dynastie, règne de Nectanebo II.

Le_Louvre_Egypte_245





















Le_Louvre_Egypte_244Malgré son aspect peu engageant, c'est une divinité bienveillante, amie des hommes, qui les protège pendant les périodes où ils sont vulnérables en éloignant tout esprit malfaisant. Il veille particulièrement sur les femmes enceintes.  Il est également invoqué dans les temples où il envoie par l'intermédiaire de rêves, les réponses aux questions des fidèles venus le consulter. Divinité aux multiples pouvoirs, il est aussi assimilé à un dieu guérisseur.

9 janvier 2009

La crypte de Sainte-Foy


Sainte_Foy_S_lestat_32Deux escaliers coudés permettent d'accéder à la crypte située sous le chœur, vestige de la première église construite à la fin du XIème siècle. Le vestibule fut retrouvé presque intact, mais on dut reconstruire presque entièrement le petit pronaos, appelé "chapelle des anges", et reconstruire les escaliers.









Sainte_Foy_S_lestat_33Desservi par un vestibule rectangulaire, ce pronaos, un caveau funéraire (hypogée) de forme carrée et voûté d'arêtes expose un tombeau dépourvu de décor. Cet espace peut être considéré comme une copie du tegurium, lieu de sépulture du Christ à Jérusalem. Le sol primitif devait se situer bien en dessous du dallage actuel vu la faible hauteur des impostes.
Sainte_Foy_S_lestat_34










Sainte_Foy_S_lestat_moulageAu cours de ces travaux, parmi les gravats, on découvrit un moulage en creux : le buste d'une femme, probablement inhumée sous le dallage de la chapelle et dont le corps avait été préalablement recouvert de chaux vive, un usage du moyen-âge quand une personne mourrait de maladie suspecte. Cette femme, "la belle inconnue de Sélestat", morte dans la trentaine, est peut-être Adélaïde, la fille de la fondatrice, décédée vers l'an 1100.

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