Saint-Gaudens, extérieur de la collégiale
L'abside et la façade latérale nord, ainsi que le clocher à l'ouest, sont parfaitement visibles depuis la place. Les murs portent la trace des multiples remaniements effectués. Le toit à décrochement montre la disposition intérieure de la nef centrale et ses bas-côtés. Jusqu'en 1867 une toiture à deux pentes reposait sur les murs gouttereaux rehaussés en brique, avec des espacements qui donnaient l'illusion d'une église fortifiée, avec des créneaux.
Sur la façade nord, percée de quatre petites fenêtres en plein cintre, entre les contreforts, se trouve un portail du XVIIème siècle, construit en remplacement d'un portail roman détruit. Un tourelle en saillie abrite un escalier menant aux tribunes.
le portail est flanqué de deux dais qui ne semblent jamais avoir abrité de statues. Il présente un arc brisé en accolade. Le tympan porte un chrisme du XIIème, sans doute provenant du portail primitif, taillé dans un bloc de marbre carré et présentant dans son décor les caractéristiques de la sculpture toulousaine.
Le chevet a lui aussi été fortement remanié. Il est surmonté d'une petite tour carrée sans utilité précise, dont les ouvertures et le décor ont été réalisés au XIXème siècle.
Le clocher, à toiture octogonale, fut démoli en 1804 à 4 m au-dessus de la toiture de l'église. On lui substitua un toit très plat, soutenu par une charpente à claire-voie sur deux côtés. En 1874, on élève, dans le style néo roman, les trois étages supérieurs et la flèche pyramidale, qui porte la hauteur du clocher à 45 m. La petite porte à la base du clocher, très endommagée en 1569, a été refaite au XIXème siècle.Dans le mur de l'église on peut voir des remplois de pierres gallo-romaines.
Tout en haut du clocher, une tête de taureau regarde les passants. La sculpture date-t-elle du XIIème siècle ? En ce cas, il faudrait penser, pour l'ancien sanctuaire païen, au culte de Mithra.
L'un des modillons nous montre un monstre 'avalant' un pécheur. Non non. C'est un initié, sortant de la gueule de la bête, représentant la matière, l'émotionnel. Un autre nous présente un acrobate, les jambes rejoignant le ciel.
Une porte à plein-cintre, ouverte dans l'axe de l'édifice et devant laquelle se trouve l'ancien puits, date de l'époque même de la construction de l'église. Elle est très étroite et cependant plus monumentale que la porte principale côté nord..
On a rattaché à cette porte des souvenirs antérieurs de près de sept siècles à sa construction. C'est là, en effet, que l'on montre les fers du cheval du farouche Abd-el-Rahman. Selon la légende populaire, il poursuivait l'enfant martyr Gaudentius, qui, ramassant la tête que le Sarrasin venait de lui trancher et s'enfuyant à toutes jambes, put entrer dans l'église, en fermer la porte; et le fer du cheval de celui qui le poursuivait, heurtant le bois, y demeura enfoncé.
Un autre récit, tout aussi légendaire, mais plus conforme à la disposition des fers sur cette porte, les y fait planter et adhérer par les ruades qu'Abd-el-Rahman faisait lancer par son cheval pour l'enfoncer, et piller les trésors renfermés dans l'église depuis longtemps consacrée au jeune martyr saint Gaudentius.
L'un des chapiteaux nous présente la tentation d'Adam et Eve...que l'on retrouvera à l'intérieur de l'édifice.
Un modillon nous présenterait-il ... le Graal ?