Hestia, déesse du foyer et l'aînée des trois filles de Cronos et de Rhéa, identifiée par les Romains à Vesta, fut courtisée par Apollon et par Poséidon. Elle refusera de se marier et restera vierge.
Vesta avait un culte qui, en Asie et en Grèce, remontait à la plus haute antiquité. Elle était honorée à Troie, longtemps avant la ruine de cette ville, et ce fut Énée qui, croit-on, apporta en Italie son culte et son symbole : il l'avait parmi ses dieux pénates.
L'édification de son temple est accordée par certains à Romulus, mais la tradition l'attribue au second roi de Rome, Numa Pompilius, au VIIème siècle avant notre ère.
Le temple de Vesta (Aedes Vestae) était rond, possédait un dôme ayant pour hauteur la moitié du diamètre de l'édifice, et aurait été construit à l'origine en acacia avec un toit couvert de chaume.
C'est au milieu de ce temple que l'on entretenait le feu sacré. Selon Ovide, sa forme ronde avec un foyer central est une représentation symbolique de la Terre, avec son feu central. Si ce feu venait à s'éteindre, on ne devait le rallumer qu'aux rayons du soleil, au moyen d'une sorte de miroir. Même sans que le feu s'éteignît, il était renouvelé tous les ans, le premier jour de mars.
Il contenait le Palladium, une effigie de Minerve apporté par Énée depuis Troie, ainsi que d'autres objets sacrés, gardés dans des coins secrets appelés Penus Vestae.
Ce temple fut sans doute incendié lors du sac de Rome en -390 et à nouveau en -241. L'un des pontifes, Lucius Caecilius Metellus, se précipita dans le temple en flammes et sauva les objets sacrés dont le Palladium, y perdant la vue. Cicéron affirma que ce fut la vue des objets sacrés qui le rendit aveugle, et non l'incendie.
En -210, il fut sauvé d'un autre incendie grâce à la dévotion de treize esclaves, qui seront rachetés aux frais de l'état et obtiendront la liberté. Après le grand incendie de 64 Néron le reconstitua. En 191, Julia Domna, la femme de Septime Sévère, le restaura. Il fut fermé par Théodose en 394.
Le temple était surveillé par l'unique corps sacerdotal féminin de Rome, les Vestales, qui devaient maintenir le feu sacré perpétuellement allumé (son extinction signifiant le malheur pour Rome). Les six jeunes filles, filles du roi à l'époque archaïque et ensuite choisies parmi les filles des familles nobles, entraient dans le temple à l'âge de six ans pour un sacerdoce de trente ans en faisant vœu de virginité.
(Jacob de Witt, Les Vestales, huile sur toile en trompe-l'œil)
Si elles ne respectaient pas le vœu elles étaient enterrées vives, tandis que le coupable était condamné à mort par fustigation devant la curie. En compensation de règles si sévères, les vestales, considérées presque des divinités, jouissaient de nombreux privilèges : elles n'étaient pas soumises à l'autorité paternelle et ne répondaient qu'au Grand Pontife et jouissaient de moyens financiers et de prestige, elles pouvaient se déplacer en char, elles disposaient de places réservées pour tous les spectacles et elles participaient à toutes les cérémonies, leurs sépultures étaient dans la ville.
Les vestales étaient l'objet d'un respect universel : comme les hauts dignitaires, elles étaient précédées d'un licteur, ne dépendaient que du pontifex maximus ; elles étaient appelées souvent pour apaiser les dissensions dans les familles : on leur confiait les secrets des particuliers et quelquefois ceux de l'État. C'est entre leurs mains qu'étaient déposés les testaments.
Elles avaient la tête ceinte de bandelettes de laine blanche, qui leur retombaient gracieusement sur les épaules et de chaque côté de la poitrine. Leurs vêtements étaient d'une grande simplicité, mais non dépourvus d'élégance. Par dessus une robe blanche elles portaient une sorte de rochet de la même couleur. Leur manteau, qui était de pourpre, leur cachait une épaule et laissait l'autre demi-nue. Primitivement elles se coupaient les cheveux, mais plus tard elles portèrent toute leur chevelure.
La maison des vestales, encore visible juste derrière le temple, était une grande maison dans laquelle vivaient les six prêtresses. Au centre de la maison, une cour à péristyle longue de 69 m, dont le grand axe est souligné par l’échelonnement de trois bassins rectangulaires de dimensions différentes. Le bassin du centre fut ultérieurement couvert d’une construction octogonale, d’usage inconnu. Sur chacun des quatre cotés de la cour, s’alignaient des pièces et des salles, dont certaines étaient pavés de marbre coloré. Les départs d’escalier prouvent la présence d’un ou deux étages, dont certains communiquaient avec la via Nova.
Elle fut abandonnée seulement quand Théodose déclara en 394 l'abolition des cultes païens et elle fut alors occupée, dans un premier temps, par les fonctionnaires de la cour impériale et ensuite par ceux de la cour pontificale.
http://www.insecula.com/oeuvre/O0021267.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Temple_de_Vesta
http://www.romaviva.com/Fori-Imperiali/temple_de_vesta.htm