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lieux sacrés

17 décembre 2008

Le Dompeter d'Avolsheim

Dompeter_8L'église Saint-Pierre, le "Dompeter", de son patronyme "Ecclesia ad domnum Petrum", ou "Domus Petri", se situe à proximité d'une ancienne voie romaine allant du Mont Sainte-Odile (Altitona) à Saverne (Trestabernae).















Dompeter_11Elle est considérée comme la plus ancienne église d'Alsace, fondée par Materne.
La légende de Materne fait remonter sa mission apostolique au Ier siècle : saint Pierre l'aurait envoyé évangéliser la plaine rhénane en compagnie de Valère et Euchaire.









Dompeter_7Certains annoncent qu'il fut le fils ressucité de la veuve de Naïm. Après avoir fondé plusieurs villes (Tongres, Huy, Dinant, Ciney, Namur, Waremme et Walcourt), mis en place des lieux de culte (Ehl, Dompeter, église Saint-Pierre-le-Vieux à Strasbourg, Namêche, Leffe, Foy-Notre-Dame, Maastricht, Trèves et Cologne), sculpté la vierge noire de Walcourt et fait de nombreux miracles, il mourut de chagrin de n'avoir pu convertir Starsbourg (Argentoratum).












Dompeter_21Valère et Euchaire l'enterrèrent à Ehl, et partirent à Rome en avertir Pierre. Celui-ci leur donna son bâton et leur ordonna de retourner chercher Materne. Grâce au bâton, Materne ressucita une deuxième fois (chance) et pu continuer sa route, en compagine de Pétronille, la fille spirituelle de Pierre, qui le rejoignit.








Dompeter_3Au XIIème siècle les bénédictins d’Ebersmünster reprirent cette légende en précisant qu’après sa résurrection Materne fonda le Dompeter. Pratique pour assoir une réputation, et assurer la venue de nombreux pèlerins.










Dompeter_1En fait, saint Materne, saint Euchaire et saint Valère vécurent au IVème siècle. Euchaire et Valère, missionnaires, furent évêques de Trèves, et Materne, originaire de Lombardie, évêque de Cologne. Appelé par Constantin, il participa au concile de Rome en 313 et à celui d'Arles en 314. Réputé pour sa sagesse et son savoir, il mourut à Trèves en 344. Mais comme la sagesse le dit, il n'y a jamais de fumée sans feu, et les légendes nous parlent plus surement que les historiens, quand on sait bien lire entre les lignes.





 

Avolsheim_plan_1Avolsheim_4En ce qui concerne l'église, les fouilles de 1914 révélèrent les traces des fondations d'un édifice daté du VIIème siècle, comportant 3 vaisseaux et un chœur semi-circulaire flanqué d'une chambre à reliques et d'une sacristie.






 

 

Dompeter_13Une deuxième église fut construite sur le même plan, mais allongée de 2 travées vers l'ouest. Elle fut consacrée par le pape Léon IX en 1049.
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Dompeter_25De cette époque subsistent le vaisseau central avec ses piliers et grandes-arcades, les linteaux des portes latérales et quelques vestiges d'inscriptions.

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Dompeter_26Vers 1160 les pilastres à l'entrée du chœur furent renouvelés, les accès furent élargis et une tour occidentale fut édifiée, ornée de frises d'arceaux.
Doté d'habitations et de fortifications, le Dompeter devint un lieu de pèlerinage qui pendant tout le Moyen-Age attire de nombreux pèlerins venus guérir leurs maux de tête ou leurs maladies des yeux. A cette même époque se développe le pèlerinage de Compostelle, et Avolsheim fait encore aujourd'hui partie du chemin.












Dompeter_14Le Dompeter devint l'église de la ville de Molsheim selon un document datant de 1337. En 1675, elle sert de quartier général à Turennes pour le siège de Dachstein et en 1745, un incendie provoqué par la foudre détruisit la vieille tour romane. Celle-ci fut reconstruite dans sa forme actuelle en 1767.

En 1828, les murs des bas-côtés, ajourés de fenêtres gothiques, furent reconstruits avec des fenêtres néo-romanes et avec remploi des portes du XIème siècle.










Dompeter_15En 1835, le chœur semi-circulaire roman, probablement partiellement mérovingien, fut remplacé par l'actuel chœur à pans coupés.

Après avoir subi les méfaits de la Révolution, l'édifice se trouva en situation d'abandon total et malgré des réparations épisodiques ne cessa de se dégrader.







Dompeter_19Perdant son statut d'église paroissiale d'Avolsheim au début du XXème siècle, suite à son éloignement de l'agglomération et à la construction de l'église Saint-Materne, le Dompeter fut laissé à l'abandon jusqu'en 1933, date à laquelle les scouts de France, avec l'accord de l'évêché, entreprennent sa restauration avec l'appui des services des Beaux-Arts et la participation de la population d'Avolsheim. Consacré par Mgr Ruch le 1er juillet 1934, c'est depuis un lieu de pèlerinage pour le mouvement scout.





Dompeter_16Une statue de vierge noire fut posée au-dessus de la porte d'entrée en 1946. Elle fut sculptée par les scouts après leur pèlerinage au Puy.







Dompeter_22Sous le porche d'entrée, le gardien des lieux, tranquille, s'est posé dans un coin, et nous regarde passer avec un petit sourire en coin.

 

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Dompeter_6Petit apparté : c'est près l'église Saint-Pierre que l'on découvrit un sarcophage, datant de l'époque romaine, prétendu contenir les restes de Pétronille. Il avait la réputation de guérir de la fièvre ceux qui s'y couchaient. Au XVIIème siècle, lors du décryptage des inscriptions qui y figuraient, les archéologues découvrirent qu'il s'agissait du tombeau de Dame Terentia Augustula, une patricienne romaine et non celui de Pétronille. La réalité ne sut venir à bout de la légende et c'est pour mettre un terme à la pratique qualifiée de superstition que le cardinal de Rohan fit don du sarcophage à l'historien Schoepflin qui le fit transporter à Strasbourg. Il disparut ainsi que toute la collection archéologique de Schoepflin lors du bombardement de la ville en 1870.



Le tilleul

Dompeter_28La légende rapporte que Materne aurait prêché sous un tilleul, celui-là même qui se trouvait encore devant l'entrée du Dompeter en 2006. Ce vieil arbre fut victime de la tempête de 1999, qui lui enleva la moitié de son feuillage, et en 2006, il tomba définitivement. Heureusement, un greffon fut planté en décembre 2000.
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Dompeter_4http://www.cc-molsheim-mutzig.fr/sysmodules/RBS_fichier/admin/download.php?fileid=194
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Materne
http://www.fides.org/aree/news/newsdet.php?idnews=8682&lan=fra
http://syth85.free.fr/Eglises/Eglises%20Molsheim.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dompeter

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15 décembre 2008

Oratoire Sainte Pétronille

Dempeter_Sainte_P_tronille_4Avant d'arriver au Dompeter, il nous faut traverser plusieurs barrières énergétiques, dont l'une en forme de monticule de terre se situant entre la rivière Bruche et la source de sainte Pétronille.










Dempeter_Sainte_P_tronille_2Cette source miraculeuse, aujourd'hui tarie, était autrefois couverte d'une chapelle, et abritait dans une niche la statue de sainte Pétronille. La légende dit que la fille spirituelle de Pierre, Pétronille, rejoignit Materne et ses disciples en un lieu situé au carrefour des voies romaines menant vers Altitona (le mont Sainte Odile), vers Trestabernae (Saverne) et la Germanie et enfin vers les Gaules.

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Dempeter_Sainte_P_tronille_3Cette source était réputée pour avoir des vertus bienfaisantes dans le traitement des fièvres, et pour la stérilité. En déposant un sucre dans l'encadrement de la petite fenêtre, si le sucre disparaissait, le voeu d'enfant était exaucé.

15 décembre 2008

La chapelle Saint-Ulrich d'Avolsheim

Avolsheim_Saint_Ulrich_7La chapelle Saint-Ulrich de plan en croix grecque (en forme de trèfle à quatre feuilles), qui s’élève au milieu du village, entre l’église Saint-Materne et la Bruche, se signale par son clocher octogonal roman et ses quatre absidioles tronquées. Initialement ces absidioles étaient circulaires. Elles sont orientées selon les points cardinaux.














Avolsheim_Saint_Ulrich_10L'édifice semble avoir été construit à l'extrême fin du Xème siècle ou au tout début du XIème, sur le modèle des chapelles tétraconques des pays slaves (noyau central circulaire, coupole et dôme, absidioles en fer à cheval voûtées en cul-de-four), faisant de ce monument le second témoin d’architecture religieuse rurale de l’époque carolingienne connu en Alsace, après le Dompeter.













Avolsheim_Saint_Ulrich_1Entre 1160 et 1180, le lanternon qui surmontait le tambour de la coupole fut remplacé par le clocher octogonal actuel et l'intérieur de la chapelle fut orné de peintures. (Sur le côté nord une fenêtre géminée, plus petite que les autres et richement ornée, surmonte une porte d’accès au clocher. Une belle flèche couverte de tuiles, accentue encore le plan central de la chapelle.)













Avolsheim_Saint_Ulrich_8En 1774, Saint-Ulrich devint l’église paroissiale du village. On lui ajouta, à l’est, une nef et un chœur, la chapelle faisant alors fonction de porche pour l'église. Pour ouvrir le passage vers la nef, on supprima l’absidiole est. L’entrée ouest, qui est toujours utilisée, fut sobrement ornée d’un fronton triangulaire portant deux pots à feu.
Pour les aligner sur les murs latéraux de la nef on tronqua les absidioles nord et sud, que l’on munit de fenêtres plus grandes.






Avolsheim_Saint_Ulrich_5aC’est à côté de l’église existante, devenue trop petite, que fut édifiée en 1911 une nouvelle église de style néo-roman, Saint-Materne. On démolit un peu plus tard la nef et le chœur de Saint-Ulrich pour ne conserver que la partie ancienne, dont on referma l’absidiole est. Cette absidiole fut munie d’une fenêtre et couronnée d’un fronton semblable à celui de l’entrée. Le sol de la chapelle reçut alors son carrelage de terre battue ou cuite.












Avolsheim_Saint_Ulrich_11Au XIX ème siècle, en raison de son plan circulaire, plusieurs historiens avaient supposé que l’édifice - devenu vestibule d’église - était un ancien baptistère. Un sondage archéologique destiné à vérifier cette hypothèse fut effectué en 1937 ; il fut négatif sur ce point, mais révéla l’existence, sous le carrelage de 1916, des remblais et des sols plus anciens.

Malgré la distance entre la chapelle Saint-Ulrich et le Dompeter, ces deux monuments éloignés de 700 m. l’un de l’autre, pourraient fort bien avoir été à l’époque carolingienne, réunis dans un même domaine, dont ils seraient les seuls bâtiments parvenus jusqu’à nos jours.









Avolsheim_Saint_Ulrich_6De nos jours, où l'endroit est gardé, tel un capitole alsacien, par les oies de la Bruche...













Les fresques

Avolsheim_Saint_Ulrich_2En 1967, le Service des Monuments historiques suscita le dégagement de peintures murales dans la coupole et le tambour, le même service projeta pour la fin de l’année 1981 la restauration de l’ensemble du monument.

Les fresques mises au jour dans la coupole et dans les absidioles, suite à l'intervention des services des Monuments historiques en 1968, sont uniques en Alsace et sont estimées dater du XII ème siècle, puisque apparentées par leur style aux fresques romanes des pays rhénans et du sud de la France.










Avolsheim_Saint_Ulrich_3Trois couleurs, le vert, le rouge et l’ocre y prédominent. Hélas, leur état défectueux rend difficile la lecture de leur signification.
Elles se présentent sur trois niveaux : dans la calotte de la coupole où figure un ciel étoilé avec la Sainte Trinité, sur le tambour où sont représentés les quatre évangélistes, et sur la partie basse, où quatre tableaux sont séparés par quatre fenêtres romanes

(Tiré du document présenté dans la chapelle)

http://www.actuacity.com/avolsheim_67120/
http://syth85.free.fr/Eglises/Eglises%20Molsheim.htm
http://www.art-roman.net/avolsheim/avolsheim1.html
http://www.cc-molsheim-mutzig.fr/sysmodules/RBS_fichier/admin/download.php?fileid=193

15 décembre 2008

Église Sainte Colombe de Hattstatt

Hattstatt_9Hattstatt fut occupé depuis très longtemps. Des fouilles ont permis de retrouver des haches néolithiques, des poteries, des bracelets de bronze, des vestiges de canalisations romaines (du temps où le village s'appelait Altévic), des sarcophages des VIème et VIIème siècles.









Hattstatt_20Une des plus importantes familles nobles de la région porte de nom de Hattstatt. La première mention du nom de Hattstatt date de 1129, celle de la paroisse de 1286. Les sarcophages trouvés près de l'église font penser à une création de la paroisse au VIème siècle. Vouée au culte de la Raison durant la période révolutionnaire, l'église fut dotée de 3 cloches en 1812.








Hattstatt_22L'église se trouve sur une hauteur, en bordure de la localité, proche du château dont il ne reste que quelques traces.
Les parties basses de la basilique datent du XIème siècle, ce qui en fait l'un des plus anciens édifices religieux de la région.















Hattstatt_21Elle comprend traditionnellement une nef centrale et des bas-côtés. Un toit unique a aujourd'hui remplacé les toitures séparées originelles. Bel encadrement de la porte extérieure sud avec les armes de Henri de Hattstatt (+1500) et de son épouse Catherine de Stauffenberg (+1531)

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Hattstatt_12La première travée de la nef fait rupture avec la partie romane. Celle-ci comporte 4 travées séparées par des piliers alternés, ronds et octogonaux. Les chapiteaux cubiques portent l'écusson à base arrondie typique de cette période en Alsace.










Hattstatt_10La base du clocher du XIème siècle présente une voûte en berceau. Au-dessus se trouve une chapelle. la partie supérieure baroque date de 1772, la flèche de 1882.
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Hattstatt_8L'abside romane a été remplacée par un chœur gothique à croisée d'ogives et contreforts au XIVème siècle.

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Hattstatt_16On y voit une custode armoriée et deux remarquables portes sculptées du XVIIIème siècle.
Le retable à sculptures du XVIIème siècle vient du couvent des dominicaines Unterlinden de Colmar. Cet autel est surmonté de trois statuettes : sainte Colombe entourée des deux Jean. Plus haut se trouve une rare représentation de Dieu le Père.
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Hattstatt_15Sur le mur, au-dessus des fonts baptismaux (cuve monolithe posé sur un pied sculpté dont on aperçoit sur le côté les armes de la famille des Hattstatts et un écu martelé) encore utilisés de nos jours, sont exposés des fragments d'une cuve plus ancienne du XIème siècle.

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Hattstatt_1L'église recèle deux fresques remarquables : la première au-dessus d'un pilier du bas-côté droit, représentant le Christ de la flagellation. Une inscription indique le nom du donateur : Jacob Resch.
















Hattstatt_11La seconde, découverte en 1926 lors de travaux de rénovations de l'église, fut dégagée entre deux arcades sur le côté nord de la nef centrale : l'arbre de Jéssé symbolise la généalogie du Christ. Elle est semble-t-il contemporaine à la construction de l'église romane.














Hattstatt_3Les statues de Marie-madeleine, de Catherine, de l'évêque Blaise et de Sébastien datent du XVIIIème siècle.
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Hattstatt_17La travée ouest du bas côté nord a été remise au niveau de l'église du XIème siècle. Dans cette partie sont exposés des chandeliers de procession et des portes cierges de la confrérie saint Sébastien. Celle-ci avait succédé à la confrérie saint blaise, dont la première mention est signalée dans un document de 1330.
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Hattstatt_5Non loin, un puits en parfait état de conservation date du moyen-âge. L'année à laquelle il a été installé n'est plus lisible. Il est situé dans la rue du Bourgrain et peut être daté du XVIème siècle. Sur le puits on trouve les emblèmes de la famille des Hattstatt comme sur de nombreux édifices du village. Ce puits a certainement été financé par Nicolas de Hattstatt, qui est à l'origine de nombreux bâtiments dans le village.













Hattstatt_7Les maisons autour de l'église nous apportent aussi du beau...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hattstatt
http://www.paroisses-rouffach-nds.org/site/Hattstatt-23.html

12 décembre 2008

L'autel des druides

Pfaffenheim_Schauenberg_11Les origines de Pfaffenheim sont sans doute liées à la présence des celtes dans la région. L'histoire du lieu peut se comprendre par l'étymologie de son nom : de l'allemand pfaffen, prêtre, et heim, habitat. Ce qui en fait à l'origine la demeure du prêtre, qui pourrait bien être un druide, si l'on se base sur la présence du dolmen situé sur le haut de la montagne surplombant le village, le Schauenberg.







Pfaffenheim_Schauenberg_26Appelé la table des druides, ce dolmen est naturel au départ, puis les hommes ont posé une seconde pierre plate plus petite sur la table originelle, afin de multiplier les énergies du lieu.
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Pfaffenheim_Schauenberg_23En effet, la table des druides fonctionne encore de nos jours. Protégé par une triple enceinte énergétique, que l'on peut deviner par la présence de portes délimitées par des rochers en grès, cet ancien lieu de culte est très puissant.










Pfaffenheim_Schauenberg_22Le sentier d'accès forme un labyrinthe, nécessaire pour la mise en fonction des pierres du dolmen. Il vous fera passer par les différentes portes, à condition de vous en échapper de temps en temps...
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Pfaffenheim_Schauenberg_8Un peu plus haut, une sorte de plateau auquel on accède par des marches succinctes taillées dans la roche. Il semblerait que ce fut là que les druides officiaient.

Il n'est donc pas étonnant que ce site sacré ait été récupéré par la tradition chrétienne.
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12 décembre 2008

Le pélerinage du Schauenberg et la statue miraculeuse

Pfaffenheim_Schauenberg_14Selon une légende, il débuta vers l'an 1400, quand des habitants de Pfaffenheim virent aparaitre sur la montagne une lueur mystérieuse, qui disparut rapidement. Il s'exclamèrent alors "Schau an Berg !", autrement dit, "regardez vers la montagne !". Sur le lieu de cette aparition, un ermite vint s'installer, Uldaricus, qui construisit une petite chapelle et la dédia à son saint patronyme : l'évêque Ulrich d'Augsbourg (890-973), premier saint catholique canonisé par le Pape Jean XV.



















Pfaffenheim_Schauenberg_15Une deuxième légende raconte qu'un chevalier, revenant de terre sainte et passant devant la montagne, entendit une voix mystérieuse lui dire "Schau an Berg". Curieux, il s'y rendit et découvrit une statue de la vierge sortant du sol, entourée de flammes. Il construisit en ce lieu la première chapelle.

Puis vint le miracle. D'après des documents du XVIIIème siècle basés sur des archives antérieures, en 1446, une comtesse de Hesse, malade, eut une vision lui indiquant le Schauenberg comme lieu de guérison. Elle y envoya un émissaire, et lui confia une statue de la vierge qu'elle vénérait. La comtesse fut guérie miraculeusement et la statue fut placée dans la chapelle. La tradition nous apprend qu'il fut impossible de l'en déloger, signe de la volonté de Marie d'être vénérée au Schauenberg.








Pfaffenheim_Schauenberg_4Quoi qu'il en soit, le Schauenberg devint un lieu de pèlerinage, et de nombreux ex-votos témoignent de la persistance de ce haut-lieu de guérison (une personne de Pfaffenheim fut guérie dans la chapelle même en 1823), et de miracles (comme celui qui sauva une jeune fille de Rouffach ayant fait une chute grave du haut d'un rocher et qui ne fut pas blessée).

En 1590, un témoignage de l'évêque de Strasbourg Jean IV de Manderscheidt Blankenheim nous apprend que la première statuette fut volée. Une autre sculpture fut faite et placée par les Franciscains en 1695 sur l'autel principal dans une niche splendidement nickelée. Le 15 mars 1912, elle fut volée à nouveau, mais 2 jours après elle fut retrouvée par les enfants de l'école. C'est celle que nous pouvons contempler de nos jours.
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12 décembre 2008

Le rocher du Teufelstein

Pfaffenheim_Schauenberg_19Suite à l'afflux des pèlerins, il fallut agrandir la chapelle, ce qui fut fait en 1515. Orientée nord/sud et de style gothique, elle accueillait la statue miraculeuse de la vierge. C'est à cette époque que vint se greffer la légende du rocher du diable :










Pfaffenheim_Schauenberg_27Le diable, pour empêcher la construction du sanctuaire et retrouver son influence sur la forêt et les pierres druidiques, aurait lancé une grosse pierre sur le chantier afin de détruire l'édifice. C'est alors qu'un miracle se produisit, la pierre devenant subitement molle au moment où il la soulevait. Il ne put  l'envoyer, et ses griffes laissèrent de profondes marques dans le rocher.













Pfaffenheim_Schauenberg_18D'après une autre légende, le diable aurait voulu faire obstacle à la construction d'un chemin au Schauenberg en y roulant sans cesse des rochers pour empêcher les pèlerins de monter à la chapelle pour prier.

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Pfaffenheim_Schauenberg_20Plus sérieusement, le christianisme s'est encore mêlé au paganisme, puisque cette pierre comporte quelques cupules, voir un siège, certainement utilisés pour les cérémonies initiatiques druidiques.

12 décembre 2008

La chapelle

Pfaffenheim_Schauenberg_12Après la première chapelle de l'ermite Uldaricus, et son agrandissement en 1515, le flot des pèlerins s'intensifiant toujours, une nouvelle construction plus grande fut entreprise en 1685. L'orientation fut changée d'est/ouest en nord/sud à cause de la disposition du terrain.















Pfaffenheim_Schauenberg_17Les franciscains de Rouffach terminèrent la nouvelle chapelle et la consacrèrent en 1695. Pendant la révolution, elle fut saccagée puis vendue comme bien national. Réouverte au culte en 1810, elle fut rénovée à la fin du XIXème siècle.
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Pfaffenheim_Schauenberg_13L’architecture est caractérisée par la présence de deux arcs, l’un gothique, l’autre roman. Le premier est situé dans l’axe de la chapelle actuelle orientée sud-nord. Il s’ouvre sur le chœur avec l’autel principal en grès surmonté d’un crucifix en bois du XVIIIème siècle.









Pfaffenheim_Schauenberg_3Sur le côté droit le deuxième arc, roman en plein cintre, ouvre sur une chapelle latérale. Cet espace correspond au chœur de la chapelle primitive orientée ouest-est. La porte de cet ancien édifice est située en face.


http://www.schauenberg.org/

10 décembre 2008

Eglise Notre-Dame de l’Assomption de Rouffach

Rouffach_48Les hommes se sont installés depuis bien longtemps à Rouffach puisqu'un habitat néolithique fut retrouvé au lieu dit Gallbühl, ainsi que des sépultures des âges du Bronze et du Fer. Du temps de la Gaulle romaine, le village fut appelée Rubeaquum. Des fouilles place de l'église ont mis à jour des constructions thermales avec un système de chauffage par le sol, des fresques et des sculptures datant du Ier et du IIIème siècle. Après les invasions barbares, la cité médiévale de Rubeaqua fit partie du domaine royal de la couronne d'Austrasie.











Rouffach_44Selon la tradition, le domaine fût offert au VIIème siècle au prince-évêque de Strasbourg Arbogast par le roi Dagobert II, reconnaissant de la résurrection miraculeuse de son fils Sigebert. L'évêché fit fortifier la ville d'une double enceinte aux XIème et XIIème siècles.
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Rouffach_51Parmi les vestiges des défenses de Rouffach, la tour des Sorcières (ou Hexenturm) s'élève à proximité de l'ancien Hôtel de ville. La base de ce bâtiment est cylindrique et remonte au XIIIème siècle.
Rouffach_15La partie supérieure, couronnée d'un parapet crénelé et d'un toit à quatre pentes, est carrée, mais ne date que des XIVème et XVème siècles. Elle servait de prison aux femmes accusées de sorcellerie juste avant leur exécution sur le bûcher. Rouffach restera la seule ville fortifiée du Haut-Rhin jusqu'au XIIIème siècle. L’âge d’or connaît un brusque arrêt, avec la guerre de Trente Ans : la ville est ravagée par les Suédois. A l’issue de la guerre et de l’annexion de l’Alsace par la France, le Haut-Mundat est supprimé.





La légende des femmes de Rouffach

Rouffach_12"Le jour de Pâques 1106, Henri IV (empereur depuis Pâques 1084) est de passage en Alsace et s’arrête au château d’Isenbourg. Le seigneur local ordonne qu’on enlève une des plus belles filles de la ville pour l’offrir à l’empereur. La mère de la malheureuse demande alors de l’aide aux hommes de la ville pour libérer sa fille, en vain. Les femmes de la ville se soulèvent et prennent l’initiative de forcer les portes du château où est séquestrée la jeune fille. Elles sont finalement suivies par toute la population.
L’empereur réussit à s’échapper et se réfugie à Colmar, abandonnant dans sa fuite son sceptre, son manteau et sa couronne que les rouffachoises déposent sur l’autel de l’église. Pour laver cet affront, l’empereur Henri IV revient punir les habitants en ravageant la ville.
La légende veut que, depuis ce jour et en l'honneur de leur courage, les bancs situés à la droite de l'autel, et traditionnellement réservés aux hommes, soient occupés par les rouffachoises.
"




Rouffach_50La construction de l'église Notre-Dame de l’Assomption, en grès jaune, débuta au XIème siècle : la partie la plus ancienne se situe dans le transept, avec deux absidioles décorées de bandes lombardes reliées par des arceaux dans les murs est. Le portail sud roman, surmonté d’une tête de Christ, date de cette époque.
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Rouffach_39Au-dessus du portail, quelques bas reliefs roman ornent la façade. Nous y retrouvons le beau symbole de l'arbre de vie.

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Rouffach_42Les bras du transept plafonnés furent voûtés à la fin du XIIème siècle, avec adjonction de larges contreforts percés de passages en arc brisé.







Rouffach_45Au XIIIème siècle, la croisée du transept fut couverte d' une coupole à trompes sur colonnes, et surmontée d'une flèche à huit pans.

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Rouffach_19Les deux premières travées de la nef datent de la campagne du début du siècle, les vaisseaux étant séparés par des arcades en arc brisé, avec alternance de piles fortes et faibles. Les chapiteaux sont sculptés de feuillages, terminés par des crochets. La dernière travée de la nef avant le massif occidental fut élevée un peu plus tard, une rupture étant nettement marquée au niveau des moulures des voûtes d'ogives.






Rouffach_20A la fin du XIIIème siècle on décida de reconstruire le chœur.

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Rouffach_27Il fut fermé par un jubé vers 1300, qui fut détruit au XVIIIème siècle. Il ne reste que les deux tourelles d'escalier latérales.

















Rouffach_26Le massif occidental comprenant la façade antérieure fut commencé vers 1300, à la fois inspiré par la cathédrale de Strasbourg pour le portail et le gâble qui le surmonte et par l'église Notre-Dame de Paris pour la rose rayonnante à vingt lancettes, enfoncée dans un encadrement carré.
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Rouffach_14Les tours nord et sud furent élevées sur un niveau, laissées inachevées : celle du sud fut surélevée jusqu'à la hauteur du gâble au XVème siècle et à nouveau abandonnée. Des noms de maîtres d' œuvre sont connus, pour le XIVème siècle, Johann Behem et Woelflin de Rouffach, sans que l'on puisse leur attribuer une partie précise de la construction. Maître Woelflin exécuta sans doute les statues d'anges de la façade occidentale.






Rouffach_24La voûte du bras sud du transept fut reconstruite en 1508, ainsi que le mur sud  par le maître Hans de Saint-Gall, gendre de Lienhart de Haslach. L'église resta ainsi jusqu'au XIXème siècle, ses murs étant encombrés de boutiques dans leur partie inférieure. En 1866 une restauration importante fut entreprise : elle comprenait également la surélévation de la tour nord en style néogothique. Le grès rose de Phalsbourg fut utilisé pour ces derniers travaux, mais cette construction fut à nouveau interrompue par la guerre de 1870 et la tour sud resta inachevée. La dernière amélioration apportée au monument date de 1918, date à laquelle une nouvelle sacristie est construite côté sud du chœur.









Rouffach_37Sur le côté gauche de la nef, une belle Vierge à l’enfant, sous un ensemble décoratif en pierre.








Rouffach_29Quelques chapiteaux nous présentent une belle synthèse de symboles : un homme, entouré des représentations des 4 vivants (tout d'abord le taureau et le lion, puis l'ange et l'aigle), pose un pied sur une vouivre, et l'autre au dessus d'un "démon ailé" qui donne à boire à un autre homme se tenant presque couché sur la vouivre. Il donne l'impression de s'élever, la main droite posée sur son genou droit.







Rouffach_30Plus loin, un autre homme, entouré de femmes portant des jarres d'où sortent les fleuves du paradis, pose les pieds sur une créature ailée. Il y aurait beaucoup à dire.















Rouffach_bRouffach_cDans le chœur, l’ancienne porte de la sacristie est entourée de deux très beaux visages sculptés, d’une jeune fille et d’un jeune garçon. Cet ensemble est connu sous le nom du "sourire de Rouffach".





Rouffach_36Les fonts baptismaux en grès jaune, possèdent un couvercle et un mécanisme de levage. Ils datent de 1492.

















Rouffach_31Le maître-autel, néo-gothique, raconte l’histoire de Saint Arbogast, guérisseur du fils de Dagobert II. Le tabernacle date du XVème siècle.











Rouffach_aAu niveau du chevet, de profondes marques dans la pierre, sont les vestiges d’une ancienne pratique des vignerons, qui aiguisaient leurs serpettes ici, ce qui devait leur assurer de bonnes vendanges.


Rouffach_47les sculptures extérieures nous présentent des musiciens, ainsi que des anges et peut-être un maitre d'œuvre, regardant au loin entre deux colonnes... Jakin et Boaz ?
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Rouffach_10















http://www.alsace-passion.com/rouffach/rouffach_2.htm
http://www.rouffach.com/histoire.html
http://www.patrimoine-de-france.org/oeuvres/richesses-2-745-12224-M140076-34004.html
http://france.vadelis.fr/Champagne_Ardenne_Alsace_Lorraine/Haut_Rhin/Rouffach/Eglise_Notre_Dame_De_L_Assomption/
http://www.massif-des-vosges.com/aff_article.php?ref_article=1466&rubrique=68

20 novembre 2008

L'église Saint-Sébastien de Soultzmatt

Soultzmatt_Saint_S_bastien_4aDès le VIIIème siècle, on note la présence à Soultzmatt d'une petite communauté avec lieu de prière et cimetière. La première église paroissiale, citée à ce moment là, était dédiée à saint Grégoire.
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Soultzmatt_Saint_S_bastien_15De nombreux sarcophages datent de cette époque, et même d'avant : certains sont datés des VIème et VIIème siècles. Au XIIème siècle, la localité est déjà suffisamment importante pour nécessiter la construction d'une grande église romane. Cette église ne fut consacrée à saint Sébastien qu'en 1309, après les actes de vandalisme perpétrés en 1298 par les bandes du comte Thiébaut de Ferrette. En 1375, des mercenaires anglais la mirent de nouveau à sac. En 1444, les Armagnacs investirent la ville, l'église fut partiellement détruite par un incendie : seuls le clocher et le portail ouest en réchappèrent. La nef fut reconstruite en style gothique.


Soultzmatt_Saint_S_bastien_6L'église Saint-Sébastien garde le témoignage d'une ancienne église de style basilical à trois nefs du XIIème siècle . Elle est flanquée au coté nord d'une tour carrée romane à lésènes. Des meurtrières marquent chaque étage jusqu'aux deux tiers de la hauteur. La partie haute abritant les cloches comporte trois niveaux de baies à arcatures. Celle du bas est à deux colonnettes à chapiteaux cubiques tandis que celles du haut en ont chacune trois. Ce clocher, érigé en 1130, abrite la fameuse cloche "Suzanne", 1 800 kg, datée de 1367, l'une des plus anciennes de France.
La toiture est en bâtière.










Soultzmatt_Saint_S_bastien_1Le chœur fut reconstruit au XVIIIème siècle, le maître autel représente le martyre de Saint Sébastien.
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Soultzmatt_Saint_S_bastien_3La nef conserve la colonnade d'origine du coté nord et de fortes colonnes rondes à chapiteaux cubiques. Les deux colonnes arrières appartiennent à l'extension de la nef vers l'ouest au XIXème siècle.
Les autels latéraux représentent d'un coté saint Joseph entrant dans la gloire céleste, couronné par un médaillon avec sainte Barbe, de l'autre coté la mort de saint François-Xavier avec un médaillon saint Ignace.
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Soultzmatt_Saint_S_bastien_9Le bas coté sud est un élargissement du XVème siècle et sert comme chapelle funéraire du Chevalier Guillaume Kappler et de son épouse, sous verre. Il contient aussi les dalles funéraires des Breitenlandenberg et autres.

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Soultzmatt_Saint_S_bastien_2La chaire en bois est de style baroque. En 1895, l’ancienne façade fut démolie et la nef agrandie de deux travées. Le décaissement du dallage à l’intérieur de la nef, ainsi que dans le bas-côté sud, permit la mise à jour de treize dalles funéraires de nobles.

http://www.vallee-noble.net/tourisme/soultzmatt.htm
http://www.paroisses-valleenoble.org/000001985b0e5e29a/000001985f0d1bf04/index.html
http://flieg.free.fr/pages_fr/page21081fr.htm

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