L'église Saint-Blaise de Montaigut-le-Blanc
L’endroit fut habité depuis fort longtemps, en témoigne le menhir de Gourdon, situé sur la commune. Le village de Montaigut-le-Blanc s’est perché sur un éperon granitique dominant la vallée de la Couze Chambon. Le nom provient de Mons Acutus, le mont pointu. Dès le XIe siècle, un château fut construit à son sommet.
Le village donna son nom à une illustre famille d'Auvergne dont sont issus de nombreux personnages historiques, comme Guérin de Montaigut (1180 - 1230) grand maréchal de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, Pierre de Montaigut (1175 - 1233) grand maître de l'ordre du Temple, Astorg, archevêque de Nicorée à Chypre (1217), Odon de Montaigut, né vers 1270, grand prieur d'Auvergne de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, et Bernard de Montaigut (1219- 1245) évêque du Puy.
Le château possédait une chapelle près du donjon, mais une église priorale, dédiée à saint Blaise, fut construite hors les murs, dépendant de l’abbaye de Sauxillanges. C’est pourquoi au nom du village fut rajouté le Blanc, couleur des habits des moines.
Le village et le prieuré se développèrent autour de la vigne à la fin du XIe siècle, et en 1450, le dessin de Guillaume Revel figurant dans son « armorial d'Auvergne Bourbonois et Forestz » montre une enceinte autour du bourg et l’église en contrebas. Le prieuré, au XVe siècle, ne comptait plus que deux moines.
L’église Saint-Blaise fut donc construite au XIe siècle. Simon de Beaulieu, Archevêque de Bourges, y consacra 2 autels en 1286. De cette première église romane ne nous sont parvenus que l'entrée du chœur, la nef latérale gauche et quelques chapiteaux : la bâtisse ne cessa d'être remaniée.
En 1450, d'après le dessin de Revel, elle possédait des contreforts et un clocher polygonal tandis que le chœur voûté d'ogives était en construction. Une enceinte basse, doublée en contrebas d'un mur moins élevé, protégeait l'église en retrait du château.
Dans le mur crénelé à droite de l'église était percée une deuxième entrée de la cité, une porte gothique que l’on peut toujours voir.
L'entrée de l'église se faisait alors par le côté, une petite chapelle était accolée au bâtiment à droite de l'entrée actuelle. La maison à l'entrée de la place servait de presbytère. Un incendie ravagea l'église en 1840. Après le sinistre, la nef fut reconstruite, un clocher neuf fut installé, et le cimetière, transformé en place, fut transféré.
A l’extérieur, les chapiteaux nous montrent une sirène bifide, indiquant la présence de deux cours d’eau souterrains.
Deux griffons buvant dans la mêle coupe, le Graal, le vase contenant la boisson des dieux, ce que les dieux offrent aux hommes. La coupe, où les principes se rejoignent, peut représenter la destinée humaine. Le griffon, animal à corps de lion et tête d’aigle, solaire par excellence, représente l’union des énergies solaires terrestres et célestes, la matière et l’esprit, le haut et le bas, l’air et la terre, le tellurique et le cosmique. Il était, au moyen-âge, considéré au même titre que le dragon, gardien des trésors. Et notamment de l’émeraude tombée du front de Lucifer, dans laquelle fut taillé le Graal.
Nous avons ensuite un chapiteau feuillu et un autre très particulier, où l’on voit deux oiseaux (des oies ?) entrer par la bouche d’un homme, leurs têtes ressortant par ses oreilles. Qu’a voulu dire l’imagier ? L’oie est liée au passage, à la transformation, à un nouveau temps de conscience. Elles sont messagères des dieux et guides dans l’autre monde.
Certains modillons de la nef à enroulement et petites têtes ont été conservés.
L’église était fermée, elle n’ouvre que très rarement. A l’intérieur, un chapiteau reprenant le thème des griffons et une cuve baptismale à décor d'arcatures du XIIIe siècle en pierre de Volvic.
http://www.roelly.org/~fleur/dgw63/montaigut.htm
http://montaigut.leblanc.pagesperso-orange.fr/index.htm