Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

lieux sacrés

3 mai 2020

Les Cornards de Beaumont

 

Corne 13aBeaumont, à l’instar du Puy-en-Velay, fête ses cornards. Comme dans la capitale vellave, la légende n’a pas qu’une origine populaire et folklorique. L’histoire, ici, se déroule dans l’église Notre-Dame de la Rivière lors d’un office pascal au siècle dernier. Un bouc eut la malencontreuse idée de pénétrer dans le sanctuaire lors du sermon du curé qui, fâché, demanda à ce que l’on fasse sortir le « cornard » (nom du bouc en patois auvergnat mais aussi celui du cocu).

 

 

 

 

 

Corne 5aCertains disent qu’alors ce fut un malheureux boulanger, connu pour les infidélités de sa femme, qui fut mis dehors. D’autres encore affirment que ce fut la moitié des hommes qui se leva et partit… Depuis, chaque année le lundi de Pâques, les cornards sont fêtés à grand renfort de manèges, fanfares, danseurs, défilés avec chars décorés de fleurs jaunes. A la fin des festivités, l’effigie d’un bouc en papier est brûlée pour conjurer le mauvais sort.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Corne 16aQue se cache-t-il sous ces pratiques bien anodines en apparence ? Cherchons du côté des cornes. « La corne est un important symbole d’origine préhistorique, largement utilisé dans toutes les civilisations. Son sens est directement lié aux animaux à cornes, cerfs, béliers, taureaux, mais aussi la lune qui affecte la forme d’une corne quand elle croit et décroit. Les animaux cornus ont la réputation et la faculté d’être particulièrement puissants au sens sexuel et physique du terme.

 

 

 

 

 

 

Amalthée 1aD’où la notion de virilité, de fertilité, de puissance sexuelle et vitale associée à la corne. Cette fertilité par analogie sera associée à la terre par la corne d’abondance déversant ses fruits et ses fleurs ». La corne d’abondance est l’une des cornes d’Amalthée, la chèvre qui nourrit Zeus enfant de son lait. Zeus, ne maitrisant pas sa force, la lui avait arrachée. Les cornes d’abondance peuvent s’assimiler au chaudron celte.

 

 

 

 

 

 

Artémis 4aGuénon dit que les cornes de bélier sont de caractère solaire et les cornes de taureau de caractère lunaire. La corne du bélier est un principe actif et masculin, le symbole solaire de la force et de la puissance, de la virilité, et, de par sa forme, du principe actif de pénétration. La corne peut devenir croissant de lune, porté par le taureau, symbole de la grande déesse. Principe passif et féminin, par son ouverture en forme de réceptacle, elle devient symbole de la fertilité, de l’abondance, de la création, un instrument de régénération. La corne peut réunir ces deux principes et amener à un équilibre parfait.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Corne 9aLe mot corne (du latin corna, proche de l’hébreu keren,du gallois carn ou cyrn, du breton karn et kern, le thème kern  désignant en celtique le sommet de la tête) provient de l’indo-européen commun ker, qui veut dire « tourner ») possède une racine proche de la courone de l‘élu. CoRNe, CouRoNne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cernunnos 2aOn peut aussi le rapprocher de Cernunnos, le dieu du panthéon celtique porteur de cornes de cerf. Une théorie fait de Cernunnos un archétype issu du chamanisme ancestral, incarnant le cycle biologique de la nature et la régénération. Associé aux forêts, aux animaux, et à la chasse (comme Diane ou Artémis, la sœur d’Apollon Karneios), il est considéré comme le maitre de la vie et de la mort (ses cornes solaires de cerf repoussant chaque année), associé à la fécondité (corne d’abondance), garant de l’équilibre. Il est le parèdre de la Grande Déesse Mère, porteuse des cornes lunaires du taureau.

 

 

 

 

 

 

Beaumont CoucouDu côté des cocus peu de choses. Difficile d’en donner l’étymologie, les uns disent qu’il vient du latin coculus qui signifiait coucou (oiseau dont la femelle pond ses œufs dans le nid d'autres espèces ce qui la rend volage). Mouais. Sur le site internet de « idees-beaumont.org », on trouve ce texte qui me semble plus approprié : « Le cocu du village gaulois était le premier marié de l’année, exploit qui faisait de celui qui avait dû être la coqueluche des femmes le coq de la petite communauté.

 

 

 

 

 

Cernunnos 3aOn le coiffait des cornes de Cernunnos, on l’admirait et on le fêtait. L’année écoulée, il passait son trophée à un successeur. Il a fallu beaucoup de temps pour que cette transmission de pouvoir soit assimilée à la déchéance d’un « cornard » et que le mot cocu prenne le sens que nous lui connaissons trop bien ».

 

 

 

 

 

 

Ostara 3aQuant à la date… Pâques est fixé au premier dimanche après la première pleine lune qui suit le 21 mars (équinoxe de printemps, Ostara chez les païens qui donnera Easter, l'équivalent anglais de « Pâques », dérivé du nom de la déesse Éostre qui était célébrée à ce moment de l’année. Dans le druidisme c’est Alban Eilir, ce qui signifie lumière de la Terre). C’est une fête de la fertilité, du renouveau, de la lumière : les jours deviennent plus grands que les nuits. C’est pour Pâques que l’on sacrifiait le bélier puis l’agneau, en mémoire du sacrifice d’Abraham puis du Christ, agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Beaumont Cornards 2aNous sommes évidemment, avec cette fête des Cornards de Beaumont, dans une réminiscence d’anciens rituels dont la symbolique nous amène aux mystères des forces vitales de la Nature. On sait que les endroits élevés étaient dédiés aux dieux solaires. Beaumont a-t-il porté un culte à Cernunnos ou à Bel, ancêtres de saint Michel ? Notre-Dame de la Rivière est-elle la descendante de Belisama, de Sirona, de la grande Déesse des origines ? Les Vierges noires sont en bas, dans les profondeurs de la terre, dans les cryptes. Saint Michel, son protecteur, est placé en hauteur, sur les beaux monts. Saint Pierre a-t-il supplanté l’archange ? Les deux églises, complémentaires, ont-elles été bâties ensemble ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

corne 15a

http://www.idees-beaumont.org/A-propos-de-l-authentique-legende

« Le Puy, haut-lieu ésotérique » Jacques Derderian aux éditions Dervy

https://fr.wikipedia.org/wiki/Beaumont_(Puy-de-D%C3%B4me)

Publicité
8 janvier 2020

Les grottes de Jonas

 

Historique

Grottes de Jonas 8Ces grottes furent creusées par l’homme dans une falaise haute de 100 mètres et longue de 500, formée à la suite d’éruptions volcaniques.

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 43Le volcan fissural de Jonas (la lave sort suivant une ligne de faille horizontale) en forma la plus grande partie et le volcan voisin, le Pic Saint-Pierre, ajouta des projections de matière pyroclastique qui se mélangèrent à la lave. Il en résulta une roche rougeâtre appelée tuf, assez tendre pour être creusée.

 

 

 

 

Grottes de Jonas 31Les premiers hommes connus qui creusèrent la paroi furent les Celtes. Ils construisirent au IVe siècle avant notre ère un premier sanctuaire dont l’autel fut retrouvé.

 

 

 

 

 

 

 

Calvaire 1aPrès de là, dans la vallée, à Lomprat, un monticule de pierres creusé de niches et surmonté de pierres taillées rudimentaires, ancien ensemble païen christianisé en calvaire, date aussi de cette époque.

Calvaire 3a

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 25Une statue gallo-romaine atteste de la reprise de l’endroit puis, christianisme oblige, des moines cénobites s’installèrent et en firent un oratoire. Le monastère primitif date du VIIIe ou du IXe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 34Le site, comptant plus de 70 grottes, devint refuge lors des invasions barbares (entre 856 et 916 les scandinaves arrivent en Limagne).

Grottes de Jonas 5

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 29Au Xe siècle, une chapelle, dédiée à saint Laurent, fut creusée au-dessus du premier sanctuaire. Au début du XIIe siècle, le chevalier à qui appartenait les terres, Anet Dalmas de Jaunac, fit construire un manoir, c’est-à-dire une place forte capable de résister aux envahisseurs.

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 3Il pouvait ainsi contrôler la vallée. Un de ses descendants, Armand de Jaunac, quittant le château de son suzerain, vint s’y installer. Le site devint laïc. En 1223, il fit don de la chapelle Saint-Laurent à l’abbaye de Chantoin de Clermont avant de partir pour les croisades comme chevalier hospitalier.

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 46La seigneurie de Jonas, sous protection de l’abbaye, passa aux mains des riches seigneurs de La Tour d’Auvergne qui réaménagèrent le site.  En 1316, il est désigné comme « castrum repayrium », c’est-à-dire maison forte. C’est à cette époque que Jonas connut son apogée, plus de 600 personnes vivaient dans les grottes. Elles servirent encore une fois de refuge lors de la Guerre de 100 ans. Puis les propriétaires, las de l’inconfort, partirent vivre ailleurs et Jonas fut progressivement abandonné.

Grottes de Jonas 6

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 13L’abbaye de Chantoin conserva la chapelle jusqu’en 1633, date à laquelle elle passa aux mains des Carmes déchaux. La place forte de Jonas passa en 1683 à la famille de Montal-Nozières. Jacques de Montal-Nozières devint baron de Coteuges et Jonas. Un tremblement de terre en 1706 fit des dégâts considérables. La chapelle fut restaurée en 1718 et fut utilisée jusqu'en 1789. La commune en fit l’acquisition pendant la Révolution. Les grottes de Jonas ont été classées au titre des Monuments Historiques en 1886. Une dernière restauration se fit en 1958.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Templier 1

 

 

La légende parle de chevaliers templiers qui, fuyant les persécutions du roi de France Philippe le Bel, virent se réfugier à Jonas en 1309. Il se pourrait qu’il y ait eu confusion : il existait une maison forte, le mas Chantoin, dépendant de la commanderie Saint-Barthélemy du Puy-en-Velay. Les deux « Chantoin » furent peut-être confondus. Ce qui est vrai, c’est que lors de l’arrestation des Templiers en 1307, sur les 65 captifs de la sénéchaussée de Beaucaire dont dépendait le Velay, on comptait cinq frères servants de la commanderie du Puy, mais pas un seul chevalier. « L’eschapatoire » de ces frères leur aura peut-être permis de venir jusqu’à Jonas, emportant avec eux le trésor du Puy convoité par la royauté…qui ne fut jamais retrouvé.

 

 

 

 

 

 

L’oratoire

 

Grottes de Jonas 9C’est la partie la plus ancienne de Jonas, le premier sanctuaire celtique qui fut repris par les gallo-romains puis les premiers moines cénobites. La grotte n’a pas été creusée n’importe où, on sent bien une différence d’énergie avec le reste du site.

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 10Le pilier central fut mis en place lors de la restauration de 1958.

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 11Lors du tremblement de terre de 1706, une partie de la chapelle Saint-Laurent s’effondra et tomba dans l’oratoire. On peut encore voir un autel et une partie de la voûte avec le chapiteau d’une colonne d’angle. L’enduit de l’autel ne se retrouve que sur sa partie supérieure, ce qui montre qu’il était enchâssé dans une estrade.

 

 

 

 

 

 

La chapelle Saint-Laurent des Roches

 

Saint_Laurent 1La chapelle est dédiée à saint Laurent, fêté le 10 août. Né au début du IIIe siècle à Huesca en Espagne, il rencontra le pape Sixte II à Saragosse où il étudiait et fut pris à son service. Ses qualités lui permirent de devenir archidiacre de l’église de Rome. En tant que tel, il avait la garde du trésor de l’église. Il fut martyrisé en 258 à Rome lors des persécutions de l’empereur Valérien.

 

 

 

 

 

 

 

Saint Calice

La légende dit qu’il put envoyer, juste avant sa mort, le Saint Calice utilisé par le Christ lors de la Cène à ses parents à Huesca (la coupe finit dans la cathédrale de Valence).

 

 

 

 

 

Saint LaurentD’après ses hagiographes, le préfet de Rome voulut récupérer le trésor de l’église pour les dépenses publiques (tient, ça me rappelle un truc…), mais Laurent avait eu le temps de tout vendre et de donner l’argent aux pauvres. Dépité, le préfet ordonna qu’il fût fouetté puis attaché sur un grill et rôti vif. Il est dit que Laurent, qui possédait un vrai sens de l’humour, aurait prononcé ces mots lors de son martyr : « voici, ce côté est maintenant bien rôti. Retourne-moi pour que l’autre cuise aussi ! » Il est devenu le saint patron des rôtisseurs, des cuisiniers, des pompiers et des pauvres. On est proche de l’histoire des Templiers du Velay… Bis repetita placent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas plan 1aRevenons à notre chapelle. Au IXe siècle, les moines, désireux d’agrandir le sanctuaire, creusèrent juste au-dessus de l’oratoire, mais ne purent terminer correctement le volume rectangulaire voulu au départ : le mur ouest part en diagonale. Ils posèrent par contre bien à sa place l’autel à l’est, au soleil levant, du côté de la façade de la falaise. La chapelle est donc de plan irrégulier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 50Juste en face de l’entrée, une ouverture au plafond indique l’emplacement du clocher. Les deux petits trous servaient à faire passer les cordes des cloches.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 14La partie nord fut creusée probablement pour servir de sacristie. Au sud, deux petites chambres rectangulaires dont l’une sert d’emplacement à l’autel depuis 1718.

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 24Côté est, sept piliers délimitent les six arcades en plein cintre d’un bas-côté très étroit. De petits culs-de-four étaient primitivement creusés le long de la paroi. Le quatrième en partant du nord, qui n'a pas de fenêtre et dont l'arc est abaissé, abritait l’autel principal.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 15La sixième et dernière travée, effondrée en 1706, était la seule voûtée d’arêtes. Le deuxième autel, retrouvé dans l’oratoire, y était installé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

NDCet autel était probablement dédié à la Vierge Marie. Le chanoine Bernard Craplet, archiprêtre de la cathédrale de Clermont, parle, dans son livre « l’Auvergne romane » publié en 1955, d’une statue de vierge romane en majesté posée dans une petite niche dans la chapelle de Jonas. Il en est aussi fait mention dans des écrits du XVIIe siècle. La commanderie Saint-Barthélemy du Puy-en-Velay possédait une copie de Notre-Dame du Puy… qui ne fut pas retrouvée. Le couvent de la Providence de Clermont, construit en 1897 pour accueillir l’orphelinat jusqu’alors installé dans la maison des Carmes déchaux, possédait une statue de la Vierge, Notre-Dame de Gloire, provenant de l’ancienne abbaye de Chantoin où elle était appelée Notre-Dame des Lumières. Dans tous les cas, tout est là pour accueillir une Vierge noire : la crypte, la chapelle troglodyte, l’ancien culte celte, les énergies de l’ancien volcan… Dommage que Laurent ne se soit pas appelé Michel.

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 16La chapelle Saint-Laurent fut transformée lors de la restauration de 1718. Les autels changèrent de place : l’un fut posé côté sud, l’autre côté ouest. Les piliers, qui n’étaient que décoratifs, furent enlevés. La porte d’entrée fut refaite, la façade fut consolidée par de la maçonnerie, l’angle manquant fut muré. Elle fut utilisée jusqu’à la Révolution. Lors de la restauration de 1958, la maçonnerie de l’angle sud fut à son tour défaite, un contrefort fut posé contre la façade et les piliers furent reconstruits.

 

 

 

 

 

Les fresques

 

Grottes de Jonas 22Les fresques de Jonas, classées monument historique en 1886, sont les plus anciennes connues en Auvergne. Couvrant la voûte du bas-côté, les culs-de-four et les écoinçons des arcades, elles font l’objet d’un nettoyage régulièrement, le dernier fut fait en 2002. Elles représentent les épisodes de la fin de vie du Christ. Les plus anciennes furent datées du IXe siècle, les plus récentes du XIe.

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 23« Le mot fresque est une contraction du mot italien « dipingere a fresco », peindre à frais. Cette technique consiste à peindre directement sur un enduit frais (sable et chaux) tout juste posé sur un mur. Le peintre utilise simplement des pigments de couleurs (substances colorées réduites en poudre) délayés dans de l’eau.

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 27Les couleurs vont être fixées pour toujours sous l’épiderme protecteur (composé de sels de chaux) qui se crée naturellement à la surface d’un tel enduit lors de son séchage par une réaction chimique avec le gaz carbonique de l’air. Cette réaction chimique ne prend qu’une journée. Pour décorer un mur le peintre doit procéder par fragments : chaque matin il fait poser l’enduit de finition que sur la surface qu’il peut peindre dans la journée. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 21L’artiste n’a utilisé que quelques pigments : un ocre rouge, un ocre jaune, un oxyde rouge, du noir (obtenu avec des matières calcinées) et du blanc (de la chaux). Il a fait son dessin à l’ocre rouge, peint son sujet et redessiné les contours en brun sombre.

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 20

Nous retrouvons ici, le reniement de Pierre (avec la présence du coq), Jésus devant Pilate, le couronnement d’épines, la descente de la croix avec un personnage qui recueille le sang du Christ dans une coupe, le Saint Sépulcre, la découverte par Marie-Madeleine du tombeau vide en présence de l’archange Gabriel et l'apparition du Christ à Marie-Madeleine.

 

 

 

 

Grottes de Jonas 21aAu-dessus de la porte d’entrée, la seule peinture qui demeure dans un cul-de-four est une représentation d’une Vierge en majesté aux mains longues et aux doigts effilés, assise sur une cathèdre, tenant l’enfant dans son giron. Marc Thibout, historien de l’Art, la qualifie de hiératique et figée. Elle est habillée de vert et de rouge à la mode auvergnate. Les attributs des Vierges noires sont là. Les visages ont malheureusement été grattés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 42Sur quatre des écoinçons des arcades sont peints cinq personnages en pied, barbus, portant un livre. Ils pourraient être des prophètes montrant les cinq premiers livres de la Bible, le Pentateuque : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome.

 

 

 

 

 

La maison forte ou manoir

 

Grottes de Jonas plan 2Elle fut aménagée au début du XIIe siècle par le chevalier Anet Dalmas de Jaunac, qui la fit construire en fortifiant les grottes afin de contrôler la vallée riche et convoitée, de surveiller l’entrée du village et ainsi de protéger les moines et ses gens en cas d’attaque. Au XIIIe siècle, Armand de Jaunac vint s’y installer avec sa famille et aménagea les lieux.

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 39Au départ, le manoir comportait une seule partie, des pièces creusées dans la falaise et reliées par un escalier à vis. Plus tard, une deuxième partie fut construite, creusée et maçonnée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 34De l’extérieur, on voyait contre la paroi une tour carrée munie de deux échauguettes (petite loge construite en encorbellement, munie de mâchicoulis et de meurtrières, destinée à abriter un guetteur) qui pouvait ressembler à un donjon. Elle est aujourd’hui détruite.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 49Dans la partie creusée, au niveau de l’entrée, une grande salle sans fenêtre servait de cuisine et de logis pour les domestiques. Au-dessus, la pièce où le seigneur recevait. Elle possédait une cheminée.

Grottes de Jonas 48

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 36Venait un couloir creusé plus tard qui reliait la partie ancienne à la tour. Au fond, les latrines.

Grottes de Jonas 44

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 37A l’étage du dessus, la pièce à vivre du premier logis possédait une cheminée. Après la construction de la tour, la cheminée fut détruite pour creuser un poste de défense. Sans feu, la pièce ne servit qu’en tant que chambre à coucher. Les fenêtres étaient fermées par des volets en bois.

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 45Le grenier, voûté, était agrémenté d’une cave à laquelle on accédait par une trappe ouverte au sol.

 

 

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 38La bretèche, la plus haute salle du premier logis seigneurial, servait à la défense de la porte du manoir située juste en-dessous. Elle fut transformée en colombier et des trous pour les nids, appelés boulins, furent creusés dans la paroi. L’élevage des pigeons apportait au village les œufs et la viande, les fientes étaient utilisées comme engrais dans les cultures.

 

 

 

 

 

Le four à pain

 

Grottes de Jonas 32Situé hors du manoir, le four à pain faisait partie de ce qu’on appelait les banalités : des installations telles que le four, le moulin, le pressoir, étaient entretenues par le seigneur. En contrepartie, les usagers avaient l’obligation de s’en servir (pas le droit d’aller ailleurs) et devaient payer pour ça. C’est ce que l’on appelle des services publics.

 

 

 

 

 

Grottes de Jonas 33Le four banal était mis en marche deux fois par semaine et restait allumé toute la journée. Une tourte de pain de seigle pouvait durer, pour une famille, une dizaine de jours.  

 

 

 

 

 

 

Le mouroir 

 

Grottes de Jonas 40A la sortie du village, en haut d’un escalier assez raide, se tenait le mouroir. C’est là qu’étaient logés les malades. Les murs étaient recouverts de chaux, dont les propriétés antiseptiques sont connues : elle désinfecte et assainit l’atmosphère. De plus, la chaux laisse respirer les maçonneries et ainsi réduit l’humidité et évite la condensation de l’eau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://www.randoalsacevosges.com/2015/02/les-grottes-de-jonas.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Grottes_de_Jonas

http://www.auvergne-centrefrance.com/geotouring/curieux/site-troglodyte-jonas/site-troglodyte-jonas.html

https://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=63383_2

https://mapio.net/pic/p-77001412/

« Les grottes de Jonas et les peintures murales de leur chapelle » article de Marc Thibout, historien de l’Art, dans « Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres », 1945.

 

 

 

 

 

 

 

 

27 septembre 2019

La fontaine de Saint-Fortunat de Croizet-sur-Gand

 

Croizet-sur-Gand 1Croizet-sur-Gand tient son nom de la croisée de deux chemins, anciennes routes qui reliaient Lyon à Vichy et Feurs à Roanne. Le village se trouve sur la frontière qui séparait les terres du sire de Beaujeu de celles du comte du Forez. Le site fut habité depuis longtemps, comme en témoignent les vestiges gallo-romains trouvés au fond d’un puits au hameau de Ratille. En bas du village coule une source intarissable qui alimente le lavoir.

 

 

 

 

 

Croizet-sur-Gand 8L’eau de cette source est dite miraculeuse. Autrefois on venait s’y baigner lorsqu’on avait des troubles psychomoteurs et les mères amenaient les enfants qui avaient du retard pour marcher.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est ici que nous retrouvons Venance Fortunat, l’ami de Radegonde, à qui fut dédié l’église de Talmont en Gironde. Le christianisme, voulant éradiquer les anciennes croyances, attribua les miracles à Fortunat. Un pèlerinage fut organisé, qui perdure aujourd’hui.

 

Croizet-sur-Gand 3Au-dessus de l’ancienne source fut construit un pilier qui supporte la statue du saint.

 Croizet-sur-Gand 5

 

 

 

 

 

 

 

Croizet-sur-Gand 6

 

 

 

 

 

 

 

Croizet-sur-Gand 4Fortunat, de son vrai nom Venantius Honorius Clementianus Fortunatus naquit près de Trévise vers 530. Il étudia à Ravenne la grammaire, l’éloquence, la poésie et le droit et devint poète. En 565, atteint d’une maladie des yeux, il attribua sa guérison à saint Martin, et décida d’aller visiter son tombeau à Tours. Il fut accueilli à la cour d’Austrasie par le roi Sigebert et sa femme Brunehilde avant de s’attacher à Radegonde, épouse du roi des Francs Clotaire 1er qui vient de fonder l’abbaye Sainte-Croix de Poitiers. En 576 il y fut ordonné prêtre et devint vers l’an 600 évêque de Poitiers.

 

 

 

 

Fortunat 1Il mourut en 609. Il aura composé de nombreuses œuvres poétiques, ainsi que des hymnes (le Vexilla Regis et le Pange linga sont encore connus et chantés lors de cérémonies liturgiques) et les hagiographies de saint Germain, évêque de Paris, saint Médard de Noyon, saint Rémi de Reims, saint Aubin d’Angers, saint Marcel et sainte Radegonde. Il écrivit à l’évêque Syagre d’Autun de nombreux acrostiches qu’il fit peindre sur les murs de son palais.

 

 

 

 

 

 

 

Devinez, en passant me voir, la chose qui,

Utile à votre savoir, vous apprendra

L’acrostiche, et même le kakemphaton !

Ah… le désir s'accroît quand l'effet se recule,

Comment dire encore… Non, je préfère stopper là.

 

 

 

18 septembre 2019

Le site du moulin du Fâ

Barzan plan 1quelques kilomètres de Royan, Barzan, petite commune de Charente-Maritime, abrite un site archéologique très riche.

 

 

 

 

 

 

Bazan 2Les environs furent occupé dès le Néolithique, ce qu’atteste la découverte de nombreux vestiges comme des poteries, des haches et des pointes de flèche,

Barzan 6

 

 

 

 

 

 

Dolmen de Beloire 1mais aussi la présence de tumulus et de dolmens comme celui de Beloire, ou celui du Moulin-Rompu, dit polissoir de saint Cybard (moine contemporain de Radegonde, à qui l’église de Talmont est dédiée), dont la pierre de couverture, qui servit de polissoir, fut enlevée et transportée dans le jardin du musée de la préhistoire de Saintes.

 

 

 

 

 

Dolmen MoulinEutrope Jouan, notaire local passionné d’archéologie, en parle en ces termes en 1875 dans son Recueil des Actes de la Commission des Arts et Monuments historiques de la Charente-Inférieure : « On se demande en voyant ces sillons si les Celtes ne polissaient pas les instruments et outils auxquels ils croyaient attacher une vertu particulière ». Sur le site même de Barzan furent retrouvées des couches de cendres et des pierres de foyers ainsi qu'une nécropole, ce qui permit de prouver la présence d'un habitat à cet endroit, daté d’environ 3 500 ans avant notre ère.

 

 

 

 

 

 

 

 

Barzan 9Le site archéologique de Barzan, situé sur une hauteur dominant l’estuaire de la Garonne, fut occupé au VIIe siècle avant notre ère par une tribu gauloise, les Santones, qui y érigèrent un fanum (temple de la période gallo-romaine, construits en général sur l’emplacement d’un ancien nemeton celte).

 

 

 

 

 

 

 

 

Site gallo-romain de Barzan, dit du Fâ 10Les fouilles du sanctuaire révélèrent l’existence d’un podium, d’un fossé circulaire et des murs du péribole, montrant deux enceintes successives, dont la seconde, monumentale, mesurait environ 106 mètres par 92.

 

 

 

 

 

Site gallo-romain de Barzan, dit du Fâ 4Un moulin à vent fut édifié au XVIe siècle sur le podium, qui prit le nom de moulin du Fâ, abréviation de fanum.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Site gallo-romain de Barzan, dit du Fâ 7Autour du sanctuaire fut retrouvée, sur un terrain de plus de 140 hectares, une ville portuaire avec son avenue centrale (le decumanus, de 300 mètres de longueur, qui reliait deux zones de temples), des thermes, un forum, un théâtre, un aqueduc, des entrepôts, des magasins de grande dimension et de nombreuses habitations.

 

 

 

 

 

Site gallo-romain de Barzan, dit du Fâ 1Les ruines servirent malheureusement de carrière de pierre pendant plusieurs siècles et il n’est pas rare de retrouver des éléments décoratifs en réemploi comme dans l’église de Talmont.

 

 

 

 

 

 

Barzan 7

Récemment fut retrouvé la statue d’un génie ailé adossé à un chêne, symbole de Jupiter, la main s'appuyant sur la tête d'un aigle.

 

 

 

 

 

 

Site gallo-romain de Barzan, dit du Fâ 2La ville gallo-romaine, seconde agglomération de la civitas santonum (région administrative romaine) après Mediolanum Santonum (Saintes) est présentée comme l’ancienne Novioregum indiquée dans l’itinéraire d’Antonin (Itinerarium Antonini Augusti, guide de voyage du IIIe siècle qui recense les villes-étapes de l’Empire romain et les distances les séparant), ou comme le Portus Santonum, le port des Santons, décrit par Ptolémée. Cette ville importante fut probablement un comptoir commercial, ou emporium, situé sur l’ancienne route du commerce de l’étain et sur la voie romaine reliant Saintes à Bordeaux.

 

Barzan plan 0La ville, dont les premières constructions importantes furent édifiées sous les Flaviens (de l’an 69 à 96), fut agrandie au cours des deux premiers siècles de notre ère pour atteindre son apogée sous les Antonins (entre 96 et 192).

 

 

 

 

 

 

Site gallo-romain de Barzan, dit du Fâ 3Les archéologues pensaient qu’elle fut abandonnée durant le IVe siècle, probablement à cause de l'envasement du port, mais des tombes mérovingiennes furent mises au jour récemment. Dès lors, il semblerait que la cité, devenue modeste, fut laissée à l’abandon vers le IXe ou le Xe siècle.

Barzan 5

18 septembre 2019

Talmont-sur-Gironde

 

Historique

 

Talmont-sur-Gironde 41Le village se situe au sommet d’un plateau calcaire dominant une plaine marécageuse bordant l’estuaire de la Gironde. La toponymie nous indique une présence gauloise : Talmont proviendrait des mots gaulois tal, signifiant surface plane, et mon, le mont.

Talmont-sur-Gironde 5

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 1aL’occupation du site est probablement liée à la métropole voisine (environ 2km) de Novioregum. Talmont prenant de l’importance alors que Novioregum déclinait. Les pierres de l’ancien comptoir servirent à sa construction, comme le montrent les trois fûts de colonnes romaines retrouvés dans l'église.  

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 19C’est durant l’époque carolingienne que fut construit le premier sanctuaire connu, une chapelle dédiée à sainte Radegonde. Le village, Talamo, devint un poste militaire puis une seigneurie durant le haut Moyen Âge. Le duc d’Aquitaine Edouard 1er d’Angleterre l’acheta en 1284 et l’entoura de remparts.

 

 

 

 

 

 

Talmont plan 4La guerre de Cent Ans puis les guerres de Religion la firent passer d’un camp à l’autre, entre les Anglais et le royaume de France puis entre protestants et catholiques. En 1652, lors de la Fronde des Princes, les Espagnols occupèrent la ville et détruisirent les remparts avant de partir.

 

 

Talmont-sur-Gironde 2Sur la place de la Priauté, devant la mairie, un tilleul à petites feuilles fut planté en 1895. Il fait partie des arbres remarquables et possède une circonférence de 3m90.

 

 

 

 

 

 

 

Talmont carrelet 1Les carrelets, petits cabanons en bois aménagés sur une plateforme reliée à la falaise par une estacade (ponton sur pilotis), étalent leurs filets de pêche, descendus et relevés à l’aide d’un treuil et d’un contre-poids à marée haute pour capturer petits poissons et crevettes.

Talmont-sur-Gironde 4

Publicité
18 septembre 2019

L’église Sainte-Radegonde de Talmont-sur-Gironde

 

Historique

 

Talmont-sur-Gironde 17C’est durant l'époque carolingienne que fut construite à Talmont, sur le point haut de la falaise, une chapelle dédiée à sainte Radegonde. A la fin du XIe siècle, en 1094 ou 1097, Guillaume Laier, seigneur de Talamon, fait don de la chapelle et d'un terrain attenant à l’abbaye de Saint-Jean-d’Angély, communauté réputée pour une importante relique : la tête de saint Jean-Baptiste.

 

 

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 9Les bénédictins construisirent alors une nouvelle église, plus grande, dans le style roman saintongeais. Les travaux durèrent de 1140 à 1170 et commencèrent inhabituellement, par la nef. Le transept et le chœur datent de la seconde moitié du XIIe siècle. Les travaux furent menés par les mêmes qui firent l’église voisine d’Arces.

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 8La nouvelle église fut fortifiée au XIIIe siècle après le rachat de Talmont en 1283 par le duc d’Aquitaine et roi d’Angleterre Edouard 1er. Le toit fut remplacé par une plateforme crénelée qui servit de chemin de ronde aux soldats de la garde.

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 11La façade occidentale ainsi que la première travée de la nef s’effondrèrent au XIVe siècle, fragilisées par le creusement de la crypte-ossuaire quelques mètres en-dessous, et non pas à la suite d’une tempête comme on l’entend souvent. Une nouvelle façade gothique, modeste, fut édifiée. Autre affirmation erronée : Talmont ne fut jamais une étape sur le chemin de Compostelle. L’ancienne chapelle, dont le vocable était passé à la nouvelle église, fut détruite au XVe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 19En 1794, l’église, rebaptisée temple de la Vérité, servit de lieu d’assemblée à la nouvelle municipalité. Classée monument historique en 1890, elle subit de nombreuses restaurations et reconstructions. En 1929, une première tranche de travaux s’ouvrit. Une partie de la crypte fut dégagée. En 1935, la coupole et la base du clocher furent refaits.

 

 

 

 

 

Talmont plan 5La loi Malraux en 1962 permet la consolidation de la falaise qui menace d’effondrement. S’ensuivit une restauration en profondeur menée par Michel Mastorakis. L’église se voit enlever tout élément postérieur au XIIe siècle. En 1970, le chemin de ronde du toit fut démoli, la base du clocher dégagée, la plupart des sculptures extérieures de l’abside et des absidioles refaites.

 

 

 

 

Sainte Radegonde

 

Qui était Radegonde, déclarée sainte quasiment après sa mort ?

 

Sainte Radegonde 14aPrincesse germanique, fille de Berthaire, roi de Thuringe, née vers 520 à Erfurt et décédée le 13 août 587 à Poitiers, Radegonde devint reine des Francs en épousant Clotaire 1er, fils de Clovis. Fondatrice de l’abbaye Sainte-Croix, elle est patronne de Poitiers et patronne secondaire de la France.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

sainte radegonde 6a

Radegonde naquit vers 520. Les Francs envahirent la Thuringe sous la conduite du roi Clotaire, fils de Clovis. Une partie de la famille de Radegonde fut massacrée et elle fut emmenée captive avec son jeune frère. Clotaire la fit élever en Picardie à partir de 531. Vers 538, subjugué par sa beauté, il décida de se marier avec Radegonde. Celle-ci, très pieuse, protesta et prit la fuite. Rejointe par le roi, il l’épousa à Soissons.

 

 

 

 

 

 

 

 

Sainte Radegonde 10aRadegonde passa alors ses journées et une partie de ses nuits en prière. Vers 555, Clotaire, après une révolte des Thuringeois, fit assassiner son jeune frère. Ayant appris le crime, elle décida de le quitter et d’entrer en religion. Elle partit à Noyon, et obtint de l'évêque Médard qu'il la consacre diaconesse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

St Martin Tours aAprès avoir pris l'habit, Radegonde se rendit à Tours sur le tombeau de saint Martin, puis elle s'installa dans sa villa de Saix en Loudunais que Clotaire lui avait donnée. Elle y fonda un oratoire et un hospice, menant avec ses suivantes une vie de religieuse. Elle s'occupait elle-même des malades. Ce fut l’un des premiers hospices organisés en France.

 

 

 



Clotaire-1erLe roi Clotaire essaya alors de récupérer son épouse par la force. La reine se réfugia à Poitiers près du tombeau de saint Hilaire. L’intervention de saint Germain, l’évêque de Paris, l’empêcha de mener à bout son projet. Clotaire, menacé d'excommunication, se soumit et fit construire pour elle un monastère de religieuses à Poitiers (vers 552-557). Radegonde, refusant d’en être l’abbesse, mais gardant l'autorité d'une reine, envoya à l'empereur de Constantinople ses propres messagers pour qu'il donne à la reine des Francs un fragment de la Vraie Croix. Le monastère Notre-Dame prit alors le nom de Sainte-Croix.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sainte Radegonde 12aRadegonde et Agnès, son ancienne dame de compagnie devenue abbesse de Sainte-Croix, partirent à Arles pour y rencontrer l’abbesse de Saint-Jean, couvent qui venait d’adopter une nouvelle règle pour les moniales (regula ad virgines) écrite par l’évêque d’Arles qui devint saint Césaire. Radegonde la fit appliquer à Poitiers. Lorsque Radegonde mourut en 587, son monastère comptait 200 religieuses, souvent issues de la noblesse franque ou gallo-romaine. Sa tombe fut profanée ainsi que celle de saint Hilaire, et leurs restes dispersés par les huguenots en 1562.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

VenantiusFortunatus 1La vie de Radegonde est connue par la biographie écrite après sa mort par son confident Venance Fortunat, futur évêque de Poitiers et futur saint, par celle rédigée au début du VIIe siècle par Baudonivie, religieuse de Sainte-Croix, et enfin par des passages des livres de Grégoire de Tours.

 

 

 

 

 

Sainte Radegonde 4aRadegonde fit de nombreux miracles :

-       Elle distribua du vin partout où il manquait, tiré d’un tonneau qui jamais ne se vidait (symbolique de la vigne et du raisin, l’ivresse procurée permettant la déconnexion du mental afin de recevoir un message spirituel)

-       Elle fit disparaitre de nombreuses fois le démon (pas Satan, hein ? Juste le démon, qui peut figurer le maitre de la matière et de la Force, ou notre alter ego, notre plu vieil ennemi), qui coupait son fil de pelote (symbole de l’agent qui relie les états d’existence entre eux et à leur Principe, agent du retour à la lumière), qui envahissait le monastère sous forme d’un troupeau de chèvres ( Amaltée et sa corne d’abondance, le capricorne à la queue de serpent), qui, sous la forme d’une chouette (la connaissance), hululait toute la nuit dans le jardin. Elle délivra plusieurs personnes possédées par ce démon : une jeune fille, Fraiflède, une paysanne, Leubile (il sort des épaules sous forme d’un ver), la femme d’un charpentier (il sort par l’oreille) et plusieurs autres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sainte Radegonde 13aLe plus intéressant reste les légendes se rapportant à Radegonde.

La première, apparue au XIIIe siècle, parle du miracle des avoines. Il se déroule lorsque Clotaire veut récupérer sa femme à Saix. Il y envoya une troupe pour la ramener à la cour. Avertie de leur venue, Radegonde s’enfuit vers le sud. Alors que les soldats arrivaient sur elle, elle vit un champ que des paysans étaient en train de semer d’avoine. Elle s’y précipita et fit instantanément pousser les graines. Elle put se cacher dans l’avoine haute. Depuis, la sainte est invoquée comme protectrice des moissons.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

sainte radegonde 15aLa deuxième raconte que Radegonde était très liée à un moine anachorète, Junien, fils de nobles gallo-romains. Junien, voulant se retirer du monde, s’installa sans permission sur les terres du domaine royal. Clotaire, fâché, le fit venir dans son domaine de Javarzay. Alors qu’il le sermonnait sévèrement, le bâton de l’ermite se mit en mouvement et vint s’immobiliser au milieu de la pièce. Impressionné, Clotaire lui donna les terres de Mairé-Lévescault afin qu’il puisse s’y installer. Il est dit que Junien et Radegonde, devenus très proches, s’étaient promis que le premier des deux qui partirait pour l’au-delà enverrait à l’autre un messager. Junien, qui deviendra le saint patron des laboureurs du Poitou, mourut le 13 août 587, le même jour que Radegonde. Les deux messagers se retrouvèrent à mi-chemin, en un lieu appelé Troussais près de Ceaux-en-Couhé.

 

 

 

 

 

 

 

Grand'Goule 6aLa troisième date aussi du XIIIe siècle. La rivière du Clain, sujette à des crues dès les premiers jours de pluie, inondait régulièrement les caves et les soubassements de Poitiers. En effet, dès que les eaux montaient, l’abbaye Sainte-Croix était la scène de nombreuses et étranges disparitions. Comme dans de nombreuses demeures, la réserve de nourriture de l’abbaye se trouvait dans les sous-sols. Un soir d’orage, une des sœurs y descendit pour prendre vivres et bougies. Mais elle ne remonta pas. Remarquant son absence, deux de ses sœurs décidèrent de rejoindre la réserve. Elles découvrirent là une traînée de sang, mais pas leur sœur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grand'Goule 2aL’une d’elle, la plus jeune et la plus courageuse, voulut inspecter le soubassement. C’est alors qu’elle remarqua dans l’obscurité deux rubis brillants qui suivaient ses mouvements comme un tournesol suit le soleil. Plus la jeune sœur tentait d’en discerner la source, plus les perles rouges semblaient s’enfoncer dans les ténèbres des lieux. La seconde religieuse restée à l’entrée de la réserve, entendit alors un cri qui lui glaça le sang. Elle n’eut pas le temps d’avertir ses sœurs que déjà devant elle se dressait une immonde créature. Sortie droit des enfers, la bête se tenait devant elle. Elle avait une tête de lézard, immense, démesurée par rapport à son corps serpentin couvert d’écailles, deux pattes munies de serres, une paire d’ailes osseuses pareilles à celles des chauves-souris et une queue en pince de scorpion. Mais tout cela n’avait rien d’inquiétant, en comparaison à ses yeux flambants de rage qui la fixaient, la clouant sur place de terreur suffisamment longtemps pour que la sœur, pourtant toujours prudente et sage, rejoigne ses deux jeunes sœurs dans les entrailles de la bête…

Grand'Goule 3Devant la disparition de ses subalternes, Sainte Radegonde composa un groupe de sœurs les plus hardies de son ordre. Elles bénirent du pain, saisirent cierges et livres saints, et toutes ensembles descendirent le long escalier sinueux qui s’enfonçait dans les profondeurs terrestres. Une atmosphère malsaine s’opposait au groupe, mais le nombre donnant du courage, elles continuèrent, massées derrière la sainte qui ne vacillait pas. La créature apparût alors devant elles, se dressa de toute sa hauteur et ouvrit grand la gueule pour dévoiler une rangée de dents acérées longues d’une coudée chacune et une langue bifide de vipère. Sainte Radegonde jeta alors dans la gueule béante une poignée de pain béni qui, dès qu’elle toucha la bête, consuma sa chair. La créature lança un cri de douleur si aigu que les murs de l’abbaye tremblèrent, avant de s’éteindre. Pour la petite histoire, les moniales de Sainte-Croix sont les seules de tout le diocèse de Poitiers à fabriquer le pain des hosties.

Grand'Goule 5La créature fut surnommée Grand’Goule en raison des proportions démesurées de sa gueule. Une effigie en bois, dont la gueule est articulée, fut exécutée par l’ébéniste Jean Gargot en 1677 à la demande de l’abbesse de Sainte-Croix. Elle était promenée à la procession du troisième jour des Rogations. Sur son passage, on jetait des gâteaux secs, appelés casse-museaux, et les gens criaient : "Bonne sainte vermine, priez pour nous" et "protège-nous pour l'année à venir". La bête devint, comme on peut le voir, une figure protectrice… Cette procession fut arrêtée au XIXe siècle et la Grand’Goule se retrouva au musée Sainte-Croix.

 

 

 

 

Grand'Goule 4aL'Écossais sir John Lauder de Fountainhall, qui vécut à Poitiers entre 1665 et 1666, décrit, dans son journal de voyage, la Grand'Goule comme un crocodile. Plus particulièrement, il affirme que l'histoire est celle d'un crocodile empaillé visible à l'époque au Palais des comtes du Poitou : « Là est attachée à une muraille avec des chaînes de fer la carapace d'un hideux crocodile ; bien qu'elle soit infiniment réduite, elle est monstrueusement grande, avec une gueule énorme ».

 

 

BertrandCela peut nous ramener à saint Bertrand de Comminges, qui terrassa un… crocodile (vvoir la symbolique du crocodile). D’après la légende, il existait un monstre avant son arrivée, tapi dans la vallée de Labat-d’Enbès. Il imitait le vagissement des enfants pour attirer ses victimes et les dévorer. Pour en débarrasser le pays, Bertrand alla à sa rencontre, armé de son seul bâton épiscopal. Le monstre s’avança vers lui la gueule ouverte. Le saint toucha sa tête du bout de sa crosse, et le reptile devint plus doux qu’un agneau. Il suivit docilement Bernard jusqu’au seuil de la cathédrale, où il mourut. Bertrand ne tue pas le crocodile, il le maitrise.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tarasque 1On retrouvera des légendes semblables à Tarascon avec sainte Marthe qui terrasse la Tarasque, a à Metz où saint Clément chasse le Graouilly, à Rouen où saint Romain libère la ville de la Gargouille.

Gargouille 2a

 

 

 

 

Graouilly a

 

 

 

 

 

 

 


Que nous racontent ces légendes ? La maitrise du dragon… Avec les sauroctones et les céphalophores

L’extérieur

 

Talmont-sur-Gironde 10La façade occidentale, refaite en style gothique au XVe siècle est très sobre, sans beaucoup d’intérêt. C’est un mur à pignon percé d'une simple porte gothique. De puissants contreforts l'étayent aux deux angles.

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 12Le chevet, rythmé par des contreforts-colonnes, est divisé en trois niveaux délimités par des bandeaux. Le deuxième niveau est percé de baies à colonnettes qui éclairent le chœur, le troisième est décoré d’arcatures aveugles.
14 13 Les modillons, malheureusement, ne sont pas d’époque. Ils ont été refaits durant les diverses restaurations de l’édifice.

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 20La façade nord est séparée en trois parties horizontales. Un portail à trois voussures est flanqué de deux arcades. La partie intermédiaire présente sept arcades supportées par des colonnettes. La partie supérieure formant un pignon est ornée d’un oculus.

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 23Le portail a conservé la plupart de ses sculptures mais elles sont très abimées. Difficile d’en faire une interprétation symbolique. Il est admis, chez les gens bien intentionnés, que la façade représente le thème du salut de l’âme, avec à gauche le mal et l’enfer, au centre les moyens de trouver le salut, et à droite la pénitence et le paradis. Pourrait-ce être l’indication de la voie qu’offre l’église pour une élévation spirituelle ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 34A gauche, effectivement, deux dragons ailés (aile : capteur cosmique de l’énergie divine) s’affrontent sur la voussure. A droite un dragon lunaire, féminin, à gauche le dragon solaire, masculin ?  Sur le linteau, un monstre affronte une femme allongée. Sainte Radegonde affrontant l’animalité, la force brutale représentée par le saurien ? Voir la symbolique des sauroctones.

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 35A droite, la voussure est ornée de motifs végétaux représentant des feuilles de vigne. La vigne du Seigneur, par l’ivresse mystique qu’elle procure, va permettre de poser le mental de côté afin de recevoir un message spirituel qui ne se comprend parfaitement qu’avec le cœur.

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 37La vigne et son fruit, le raisin, vont se retrouver sur un des chapiteaux des colonnes du pied droit de droite, côté solaire. Ici, des oiseaux symbolisant l’âme suivent le serpent tellurique en montant. Le premier a ses pattes posées sur l’astragale, symbole de la terre, du sol, le deuxième, plus haut, a les pattes accrochées sur le corps du serpent. Quant au troisième oiseau, les pattes toujours posées sur le corps du serpent, il mange du raisin. Sa tête est presque au niveau du tailloir, qui représente le ciel. Le serpent le tient encore dans sa gueule. Est-ce pour essayer de le faire redescendre, ou est-ce pour l’aider à s’envoler ?

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 36Le pied droit de gauche, côté lunaire, montre un chapiteau représentant la décollation de saint Jean-Baptiste. Ce thème provient sans doute de Saint-Jean-d’Angély. Couper la tête, c’est abandonner les barrières mentales. Même principe qu’avec la vigne. Un peu plus définitif parfois. A moins qu’il ne s’agisse d’un épisode de la vie de Radegonde, quand son mari tua son frère, puisqu’on retrouve ici le même personnage qu’à gauche du portail, habillé d’une robe aux manches pagodes qui semble représenter la sainte.
Le chapiteau suivant montre deux animaux dont les pattes avant (posées sur l’astragale) sont liées par une corde. La corde représente, en symbolique romane, l’appartenance à un ordre, ici certainement les bénédictins, qui avancent tous sous une même règle (les fraternités initiatiques en font le symbole de l’union de leurs membres).  Mais le fait de porter une corde, chez les moines, leur permet aussi de couper les énergies telluriques alourdissantes ou matérialisantes captées par les jambes et peuvent ainsi se consacrer à la vie spirituelle. Ici, les bêtes sont tenues par le cou (chakra de la gorge : la parole, l’énergie du verbe) par un homme dont la tête touche le tailloir (le ciel). Leurs yeux (miroir de l’âme et symbole de la connaissance universelle) sont picorés par des oiseaux, les pattes posées sur leurs corps. Leurs oreilles (j’entends) sont bien ouvertes, leurs dents (la sagesse) acérées. Dent j’ai ? Franchir le seuil de l’église n’est pas anodin.

Talmont-sur-Gironde 21Les voussures elles aussi nous parlent. La plus haute présente soi-disant des hommes qui essaient de tirer un lion qui piétine une pauvre victime. En fait, je pense plutôt qu’ils tirent l’animalité du corps du futur initié.
 La voussure du milieu présente soi-disant des hommes (dont le premier semble avoir les jambes retournées) portés les uns par les autres dans une métaphore de la communauté chrétienne unie et solidaire. Moi je vois plus l’initié qui a commencé son retournement, un acrobate.

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 22La voussure du bas est ornée d’anges honorant l’agneau pascal, symbole du Christ. Je vois, quant à moi, des hommes ailés (les anges en général portent une auréole), donc débarrassés de la lourdeur de la matière. Les premiers, les ailes regardant encore vers le sol, portent les seconds, thuriféraires (porteur d’encens : la fumée symbolise l’âme s’élevant vers Dieu)), dont les ailes regardent vers le ciel. Ils arriveront bientôt à l’état christique.

 

 

 

 

L’intérieur

 

Talmont plan 3L’axe de l’église, orienté est/nord-est (celui de l’absidiole au septentrion sud/sud-est, nord/nord-ouest), est décalé par rapport aux traditionnels levers et couchers du soleil aux solstices. C’est à cause de la dédicace, faite le jour de la fête de sainte Radegonde, le 13 août.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 25L’église, primitivement édifiée en forme de croix latine, possédait une nef à trois travées, un transept avec absidioles, un chœur et une abside semi-circulaire. Elle peut aujourd’hui, après l’effondrement d’une partie de la nef, s’inscrire dans un carré de 25 m de long et 21 de large.

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 27

La nef, d’une seule travée, est couverte par une voûte en berceau brisé reposant sur des doubleaux.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 28Les chapiteaux plus anciens sont assez sobres. Les plus récents, situés à l’est, sont historiés. Parmi eux, au nord-est, celui qui représente la légende de saint Georges. Encore un sauroctone. A moins qu’il ne s’agisse, encore une fois, d’un épisode de la vie de Radegonde.

 

 

 

 

 



Talmont-sur-Gironde-ExVotoLes deux absidioles sont voûtées en cul-de-four. Celle de droite sert de sacristie. Devant celle de gauche, une chapelle, un bateau à trois mâts est suspendu en ex-voto.

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 29L’abside, légèrement plus étroite que le chœur, voûtée en cul-de-four, est ornée de cinq fenêtres dont deux aveugles. Leurs cintres s'appuient sur des colonnettes à chapiteaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 32Talmont-sur-Gironde 31Au fond de la nef, deux escaliers descendent vers la crypte. Découverte au siècle dernier, mesurant près de neuf mètres, elle est composée d’une chapelle funéraire surmontant un ossuaire. 20m 3 d’ossements en furent retirés, ainsi que des pièces carolingiennes, quelquefois en or.

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde plan 1'

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Sainte-Radegonde_de_Talmont

http://decouverte.inventaire.poitou-charentes.fr/monuments-romans/talmont-sur-gironde.html

http://architecture.relig.free.fr/talmont.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand%27Goule

http://www.talmont-sur-gironde.fr/

http://chapiteaux.free.fr/ALBUM_TALMONT/PORTA_TALMONT.html

https://inventaire.poitou-charentes.fr/documents/fichiers/inventaires_territoire/estuaire_de_la_gironde/diaporama-conference-estuaire-de-la-gironde-12-06-2014.pdf

https://www.paris.catholique.fr/113-Sainte-Radegonde.html

Inventaire du patrimoine de la région Poitou-Charentes

3 novembre 2018

Le musée Frédéric Marès de Barcelone

 

Barcelone Frédéric Marès 3Frédéric Marès nait à Portbou, en Catalogne, en 1893. Sa famille vint s’installer à Barcelone en 1903, et c’est là, à 15 ans, qu’il entra à l’École des beaux-arts de San Jorge. Il entra ensuite à l'École supérieure de design et d'art (comme Gaudi ou Picasso), communément appelé la Llotja, où il apprit la sculpture. Il obtint une bourse de la mairie de Barcelone et voyagea à Paris où il travailla avec des marchands d’art puis il se rendit à Rome. Il obtint une autre bourse d’état et voyagea en Espagne afin de se familiariser avec les œuvres des maitres sculpteurs. Il s’installa ensuite à Barcelone comme professeur à la Llotja tout en sculptant des œuvres pour la ville. Plus tard, il devint directeur d’une école d'art et président de l'Académie royale des beaux-arts de San Jorge. Il prit sa retraite en 1964.

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone Frédéric Marès 1Dès son enfance Marès fut pris de collectionnite aigüe. Cela commença à 6 ans avec des images de tablettes de chocolat et ne s’arrêta qu’avec sa mort en 1991. Entre temps, il accumula un nombre impressionnant d’objets, ce qui fit de lui le plus remarquable collectionneur privé catalan du XXe siècle. En 1944, il écrivit dans son testament que Barcelone recevrait son extraordinaire collection à sa mort. En 1946, il s’installe donc face à la cathédrale dans une aile de l’ancien palais des comtes de Barcelone (Palau Rejal Major) qui devint un musée. En 1948, la collection occupait quatre salles, en 1952, trois étages… elle atteignit sa taille définitive en 1970.

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 118La collection de sculptures englobe l’Antiquité, les périodes Romane et Gothique, la Renaissance, le Baroque et le XIXe siècle.

Barcelone musée Frederic Marès 81

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 149Les étages supérieurs abritent des milliers d’objets de la vie quotidienne du XIXe siècle comme des cannes, des pipes, des jeux de Tarot.

Barcelone musée Frederic Marès 155

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 74On entre par le patio du Verget, havre de paix au milieu du vacarme de la ville. Jusqu’au moment où on apprend qu’ici se tenait le siège du tribunal de l’inquisition.

 

Barcelone musée Frederic Marès 126

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3 novembre 2018

Le musée Frédéric Marès, les Vierges à l'enfant romanes

Barcelone musée Frederic Marès 119Je vous présente la partie du musée la plus impressionnante : une file ininterrompue de vierges à l’enfant, du XIe au XVIe siècle. Parmi elles, une présomption d’au moins deux vierges noires. Dommage que la provenance ne soit pratiquement jamais indiquée.

Barcelone musée Frederic Marès 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 96

Celle qui ne fait aucun doute, la vierge de l’église Santa Maria de Plandongau, petite commune proche d’Oliola.

 

Plandongau 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5La statue en métal sur âme de bois (surement du plomb) à l’air de sortir du même moule que Notre-Dame de la Victoire de Thuir.

 

 

 

Thuir 4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TaüllND 3Une deuxième me parait posséder nombre d’attributs des vierges noires : la Dame de Taüll, petit village d’une vallée pyrénéenne face au Pic d’Aneto. L’église, du XIe siècle, possédait de magnifiques fresques.

Taüll ND1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Taüll AntepandiumAu début du XXe siècle, un groupe de financiers et d’antiquaires étrangers achetèrent la plupart des peintures murales des églises romanes de ces petites vallées des Pyrénées pour les emporter aux États-Unis. Bien qu’il n’y eût pas de lois en Espagne qui interdisaient l’expatriation d’œuvres d’art, le comité des musées racheta les œuvres et les transféra au musée national d’Art de Catalogne à Barcelone. La fresque de l’adoration des mages de l’abside montrant la Vierge en majesté et l’antependium (du mot latin pendeo, pendre, et du préfixe ante,devant. Littéralement : qui pend devant. Un antependum, enlatin liturgique, est un devant d’autel) ont fait partie du voyage.

 

 

 

 

 

La statue, en bois, mesure 60,5 cm par 22cm.

1

 

Barcelone musée Frederic Marès 63

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 91

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 71Peut-être une troisième, datée du XIIe siècle.

Barcelone musée Frederic Marès 70

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3

Peut-être encore celle-ci, du XIIe également.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

6

Celle là n'en est pas une, mais elle est très belle même si ses mains sont manquantes. Elle est datée de la deuxième moitié du XIIe siècle.

Barcelone musée Frederic Marès 106

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

san millan 1aElle vient d’un petit ermitage roman, San Millàn de Puentedura, près de Burgos. Elle avait été transférée dans l’église du village avant d’être vendue à Marès. L'extraordinaire qualité et le style de l'œuvre ont permis de la rapprocher des statues sculptées dans les ateliers d'Ile-de-France dans la seconde moitié du XIIe siècle.

 

 

 

 

San Millàn 1L’église conserve un Christ de la même époque, qui lui aussi devait être vendu et qui eut la vie sauve grâce à un voisin qui accueillit les acheteurs potentiels avec son fusil à la main.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette autre me touche beaucoup, même si elle ne fait pas partie de la famille des vierges noires. Elle proviendrait de Palència.

Barcelone musée Frederic Marès 1117

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Florilège...

 

Barcelone musée Frederic Marès 106

Barcelone musée Frederic Marès 118

Barcelone musée Frederic Marès 66

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 65

Barcelone musée Frederic Marès 67

 

 

 

 

 

 

 

 

12

 

Barcelone musée Frederic Marès 1

Barcelone musée Frederic Marès 8

 

 

 

 

 

 

 

Sainte Anne, la Vierge et l'enfant

 

Barcelone musée Frederic Marès 136Autre exposition incroyable, le nombre de statues que l'on appelle "Sainte Génération" qui sont, parait-il, si rares au royaume de France... Il en existe une dans l'église de Polignac en Haute-Loire.

Barcelone musée Frederic Marès 135

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 32

3 novembre 2018

Le musée Frédéric Marès, florilège d'œuvres

 

10La première partie du musée présente des sculptures antiques. La visite commence par un nombre impressionnant d’ex-voto datant du IVe siècle avant notre ère.

Barcelone musée Frederic Marès 80

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 81

 

 

 

 

 

 

 

11

8Des hommes, des femmes, des androgynes, des chevaux, des objets divers et variés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 87On y trouve des représentations de dieux et déesses comme cette Vénus ou cette déesse-mère.

 

Barcelone musée Frederic Marès 83

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

St Hilaire 1Viennent ensuite plusieurs oeuvres du maître de Cabestany (celui-là même qui fit les chapiteaux de Rieux-en-Minervois et le sarcophage de saint Sernin de l’abbaye Saint-Hilaire, dans l’Aude).

Rieux_Minervois_46

 

 

 

 

 

 

Rieux_Minervois_11Le maître de Cabestany est un sculpteur anonyme de la seconde moitié du XIIe siècle, reconnu après la découverte du tympan de l’église de la petite ville de Cabestany dans les Pyrénées-Orientales en 1930 et le rapprochement de plusieurs œuvres présentant les mêmes caractéristiques, de la Toscane à la Navarre, en passant par le Languedoc et la Catalogne :  des visages triangulaires avec un trou de trépan de chaque côté, des yeux étirés en amande, des mains exagérément grandes aux doigts longs et effilés, beaucoup de plis sur les drapés et un grand nombre de détails où l’on sent l’influence du monde classique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 89Le premier bas-relief présenté est considéré comme l'une des œuvres les plus remarquables de l'artiste et de son atelier. Il a été fabriqué dans le deuxième tiers du XIIe siècle. C'est un bloc de marbre réutilisé, comme l'indiquent les restes sculpturaux à l'arrière. La scène représente « La marche sur les eaux », épisode de la vie de Jésus figurant dans les Évangiles, comme le confirme l'inscription de la partie supérieure. Jésus est debout sur les eaux et bénit les apôtres. Pierre pose son pied gauche sur la barque avant d’essayer de rejoindre Jésus pendant qu’André tient une rame. La partie inférieure du bas-relief est occupée par la représentation de la mer avec des vagues et des poissons, réalisés avec un grand sens artistique.

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 90Le deuxième bas-relief, provenant de la même porte, représente l'Agnus Dei, un agneau portant une croix.

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 131Au sous-sol sont mis en scène plusieurs portails romans. Ici,une fenêtre de l’église de San Miguel de Tubilla del Agua, du XIIIe siècle.

Barcelone musée Frederic Marès 132

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 35Ce portail roman de la seconde moitié du XIIIe siècle appartenait à l'une des deux églises du château d'Anzano, à Huesca. Il est composé de quatre archivoltes à gradins décorées. La figure centrale du tympan, connue sous le nom de Vièrge de la Leche, est assise sous un dais soutenu par deux anges. C'est une vièrge en majesté. À gauche, un homme assis, qui pourrait être saint Joseph ou un prophète. A droite, une figure féminine, peut-être une prophétesse ou une sybille.

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 130Le Christ juge dans sa mandorle de l’ermitage Nuostra Señora de Rocamador de Palència du XIIe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 133

Un linteau en granite représentant la vie d'Adam et Ève. Premier tiers du XIVe siècle, Gallice.

Barcelone musée Frederic Marès 88

Nous remontons au premier étage. Ce frontal de sarcophage a probablement été fabriqué dans un atelier romain au IV siècle, sous le mandat de Constantin, premier empereur chrétien, et plus tard exporté en Hispanie. Dans cette frise de marbre sculpté en haut-relief sont disposées des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament. De gauche à droite : la résurrection de Lazare, le sacrifice d'Abraham, le miracle des pains et des poissons, dans lequel Jésus apparaît entre saint Pierre et saint André, Adam et Ève, et enfin l'Adoration des mages. Le sarcophage fut découvert à Layos, dans la province de Tolède, au XVIIe siècle. Plus tard, le frontal a été séparé du sarcophage pour en faire une pierre tombale sur le dos de laquelle furent sculptées les armoiries d'une famille noble.

Barcelone musée Frederic Marès 158Des émaux de Limoges, tous datés des XIIe et XIIIe siècles, comme ces coffre et ces crosses d'éveque.

Barcelone musée Frederic Marès 114

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 116Quelques coffrets reliquaires en albâtre du XIe siècle appelés lipsanothèques (en grec littéralement « armoire à reliques »). Durant la période romane on les mettait à l’intérieur des autels lors de la consécration des églises.

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 117Des autels portatifs (tabulas itinerias), constitués en général  d'une pierre consacrée. Celui là, en marbre et bois avec traces de polychromie, date du XIIe siècle et provient de Palència.

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 141

Un polyptique du XVIe siècle provenant de Bruges.

Barcelone musée Frederic Marès 142Daté de 1520, il retrace la vie de la mère de Dieu, et les sept douleurs : la prophétie de Siméon, la fuite en Égypte, la disparition de Jésus au Temple pendant trois jours, la rencontre de Jésus portant sa croix en montant au calvaire, la crucifixion, la descente de la croix et la remise du corps de Jésus à sa mère, l’ensevelissement de Jésus dans le sépulcre.

Barcelone musée Frederic Marès 144

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 123Un magnifique saint Christophe, le porteur du Christ. N'oublions pas qu'il est la représentation symbolique d’un passage. Il est daté du milieu du XIVe siècle, et provient de l'église de San Cristóbal de Entreviñas, commune de la province de Zamora en Castille-et-León.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 124Ces dames des XIVe, XVe et XVIe siècles.

 Barcelone musée Frederic Marès 125

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 146Accompagnées de ces messieurs, Georges et Michel, des XVe et XVIe siècles.

Barcelone musée Frederic Marès 140

 

 

 

 

 Barcelone musée Frederic Marès 147

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 137

Barcelone musée Frederic Marès 139

 

 

 

19 octobre 2018

La chapelle de Notre-Dame de Baroille

 

PaléolithiqueBaroille est actuellement un petit hameau dépendant du village de Saint-Georges-de-Baroille, situé sur un plateau élevé dominant les gorges de la Loire. L’endroit fut occupé depuis fort longtemps, comme en témoignent des haches de pierre du Paléolithique retrouvées à proximité. Plus tard, un oppidum gaulois fut construit : il en reste quelques traces au lieu-dit Châtellard-de-Chazy, où l’on mit à jour des fortifications en pierre. Des tuiles romaines puis quelques poteries prouvent que le site fut habité en continu depuis ces temps reculés.

 

 

 

Poterie Moyen-âge 2aUne ancienne voie, reliant Mâcon à Clermont, empruntait le pont de Pinay sur la Loire et passait à Baroille. Elle fut utilisée plus tard par les pèlerins de Compostelle se rendant au Puy-en-Velay. Les terres argileuses du plateau, de très bonne qualité (on trouvait de l’agile de différentes couleurs : brun rouge, blanche, ocre), en firent un endroit prisé des potiers : Baroille proviendrait baraille, qui, au Moyen-âge, désignait la vaisselle ordinaire.

 

 

 

 

Saint-Georges de Baroille 1La chapelle de Baroille fut construite au XIIIe siècle. Le clocher et une partie des murs furent remaniés au XVIe. Une pierre de l’ancien autel fut enchâssée dans le mur ouest.

Saint-Georges de Baroille 3

 

 

 

 

 

 

Saint-Georges de Baroille 2Ancienne église communale, elle fut déclassée au XVIIIe siècle par Mgr Camille de Neuville, archevêque de Lyon, au profit de la chapelle Saint-Georges qui dépendait d’elle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Georges de Baroille 6Elle devint patrimoine privé, tomba peu à peu presque en ruine. Rachetée en 1997 par l'Association des Amis de Notre Dame de Baroille, elle fut restaurée.

 

 

Saint-Georges de Baroille 5

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vierge de BaroilleCet endroit abritait, depuis le XIIe siècle, la statue d’une vierge noire, Notre-Dame de Baroille. Tous les 8 septembre, jour de la nativité de la Vierge Marie, les pèlerins venaient lui faire leurs dévotions, jusqu’en 1952, date à laquelle le pèlerinage tomba dans l’oubli. La statue fut alors vendue au musée du Louvre, où elle se trouve exposée depuis, dans un caisson en verre du pavillon Richelieu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Baroille 5aLes Amis de Notre Dame de Baroille firent sculpter grossièrement une autre Vierge, et rétablirent la manifestation en 1997.

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Baroille 2

Notre-Dame de Baroille, datée du XIIe siècle, mesure 52 cm de hauteur pour 21 cm de largeur et 16 de profondeur. La proportion est à peu près respectée, comme pour ses grandes sœurs en bois mesurant 70 cm sur une base de 30. Pourquoi toujours les mêmes nombres ?

Peut-être un début d’explication : le 3 représente la trinité, conjonction du 1 et du 2, ce qui produit l’union du ciel et de la terre, l’incarnation de la Vie, la descente de l’énergie primordiale dans la matière. Chez les druides et leurs triades, que l’on retrouvera dans la règle des templiers, ce sont les trois principes fondamentaux (eau, air et feu) d’où découleront les forces créées de l’univers. Ce sont aussi les trois aspects de la matière, les trois principes alchimiques (sel, soufre et mercure), les trois phases du Grand-Œuvre (noir, blanc et rouge). 

Le 7 est un symbole d’accomplissement, de virginité, de perfection et de transcendance. Selon Hippocrate, il dispense vie et mouvement. Il est le nombre de l’homme réalisé. Chez les hébreux, il est le symbole de la totalité humaine, mâle et femelle à la fois, l’androgyne. Chaque période lunaire dure 7 jours, chaque mois lunaire 7x4, 28 jours. 28 = 1+2+3+4+5+6+7. Il est aussi la représentation de la montée de la conscience, qui se fait en 7 étapes. Ce sont les 7 plans de l’existence manifestée, pouvant se rapporter aux 7 centres vitaux (chakras), aux 7 corps de l’humain (physique, éthérique, astral, mental, causal, spirituel et divin). C’est aussi le nombre des arts libéraux qui se divisent en deux degrés : le Trivium et le Quadrivium. Le Trivium (les trois chemins en latin) concerne le « pouvoir de la langue » et se divise en grammaire, dialectique et rhétorique. Le Quadrivium (les quatre chemins) se rapporte au « pouvoir des nombres » et se compose de l'arithmétique, de la musique, de la géométrie et de l’astronomie.

3x7=21, symbole de la maturité, de l’accomplissement, de la plénitude, de la perfection par excellence, de la sagesse divine. La lame 21, c’est le Monde.

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Baroille 3aLa statue, polychromée,  a la particularité d’être faite d’un alliage de plomb repoussé.

Extrait du livre de Viollet-le-Duc et Pierrefonds, "Histoire d'un chantier" : « Les ornements à reproduire sont d'abord exécutés en plâtre pour servir de modèles, et ces modèles sont ensuite coulés en fonte de fer pour servir de matrices. L'épaisseur du plomb employé varie de 2 à 3 mm, selon la plus ou moins grande profondeur des ornements et selon la force qu'on veut donner. On étend une feuille de plomb sur le modèle en fonte et, avec des maillets à panne arrondie et des chasses en bois de peuplier, on lui fait prendre par le battage les formes générales du modèle. Le bois tendre de peuplier convient à ce premier travail parce qu'il repousse le plomb sans le maculer d'empreintes à chaque coup comme le ferait un bois dur. On achève l'ouvrage, au contraire, avec des chasses en buis ou en charme qui permettent de marteler le plomb et de le ciseler pour ainsi dire. L'habileté consiste à nourrir les creux avec de la matière prise dans les pleins, de sorte que le plomb repoussé présente partout la même épaisseur, comme avant le travail. »

Le travail sur le vil métal que l’on transforme…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Châteauneuf-les-Bains 6Une autre Vierge Noire est sortie du même moule, celle de Châteauneuf-les-Bains, petite bourgade du Puy-de-Dôme aux eaux thermales connues depuis l’antiquité, située sur les bords de la Sioule. Celle-là fut rapportée des croisades, selon la légende, par le seigneur de Montmorin.

Châteauneuf-les-Bains 4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Colombe 1Les deux statues montrent la Vierge portant une colombe dans la main droite. La colombe, comme chacun le sait, est un symbole de pureté, de beauté. Elle est souvent messager des Dieux, ou illustration du principe féminin. Mais elle représente aussi l’âme, ou le Saint-Esprit descendant. Pour l’instant, l’oiseau est encore dans la main de la Vierge, puis bientôt la magie, l’âme agit.

 

 

 

 

Thuir 8Contrairement à ce que j’ai pu lire sur internet, la Vierge Noire de Thuir, elle aussi en métal, n’est pas faite à partir du même moule.

Thuir 5

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grand oeuvre 2aToutes les caractéristiques des Vierges Noires sont ici présentes. Les couleurs, bleue pour la tunique de la mère, rouge pour sa robe, verte pour la robe de l’enfant et rouge pour sa tunique, auxquelles est ajouté de l’or en garniture. Le bleu, couleur du féminin sacré, vert de la coupe, le graal, taillé dans l’émeraude de Lucifer, contenant le principe vital par excellence, le sang rouge du futur Christ. Le noir de la fonction, le blanc de la peau, le rouge de l’habit, l’or des décorations, nous sommes bien encore une fois dans le Grand Œuvre alchimique.  

 

  

Pour terminer, un petit cadeau de Jacques Bonvin qui, dans son ouvrage sur les Vierges Noires, donne une explication des couleurs : « Le vert est attribué à la Vierge, symbole des eaux primordiales. Le verre de couleur verte ne laisse passer à travers lui que les couleurs allant du jaune au violet, couleurs associées à l'évolution spirituelle. Le verre de couleur rouge ne laisse passer que ses propres radiations rouges et absorbe toutes les autres. Le rouge, attribué au fils, engendre l'énergie, créée la chaleur et la force. Il est la couleur de l'amour total. De leur union dans une Vierge Noire va se dégager une première symbolique. Par la position méditative, la statue de la Vierge capte l'énergie cosmique et tellurique qu'elle inverse et qu'elle envoie (qu'elle émet) par son fils, dont la couleur rouge engendre l'énergie. Le vert sert à neutraliser les forces extérieures et à recevoir uniquement les couleurs spirituelles. Le christ par le rouge ne peut recevoir que son propre rayonnement. Inversement, le fils, parce qu'il est l'énergie, le Verbe, canalise le courant émis par l'homme. La position du fils sur la statue fait qu'il est le catalyseur par qui tout passe. Il retransmet ce qu'il reçoit, par exemple une prière à sa mère, qui, par la puissance de son onde de forme et la puissance magnétique du vert, inverse les polarités et renvoie au fidèle la propre force de la prière transmutée. »

 

https://www.saintgeorgesdebaroille.com/les-amis-de-la-chapelle/

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 > >>
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 3 552 663
lieux sacrés
  • Symbolique. Voyage initiatique. Anciennes civilisations. Menhirs et dolmens, églises romanes et gothiques, cathédrales, cloitres, vierges noires et gardiens, sources, arbres, fontaines sacrées et temples. Tous les hauts-lieux énergétiques.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Archives
Publicité