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lieux sacrés

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25 juin 2008

L'enfeu des Comtes

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__149_aL’extrême sainteté de la Basilique Saint Sernin ne permit pas aux Comtes de Toulouse d’y avoir leurs sépultures. Celles-ci sont donc placées dans un enfeu (4) qui contient quatre sarcophages paléochrétiens, réutilisés au XIème siècle pour recevoir les corps de quelques membres de la dynastie comtale,  issus probablement de la nécropole qui entourait la basilique d'Exupère.







Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__46_bOuvert le 23 mai 1989, le principal sarcophage conservé dans l'enfeu des comtes de la basilique Saint-Sernin a fait l'objet de fouilles archéologiques et de recherches : il renferme la dépouille du Comte Guillaume Taillefer, mort en 1030,  et dans les autres reposent les corps du Comte Raymon Bertrand (mort en 1037), celui du Comte Pons (mort en 1061) et dans le plus petit, les restes de deux enfants du comte Guillaume IV.



Saint_Sernin_chausse_1"Le premier inhumé avait gardé encore des restes de ses vêtements." raconte Christine Dieulafait (archéologue - DRAC Midi Pyrénées)
"C'est la chausse du comte de Toulouse, qui est une sorte de bas qui montait presque jusqu'en haut de la cuisse, et que nous avons retrouvé pratiquement intacte. Nous avons retrouvé les ongles, nous avons retrouvé les os de la jambe à l'intérieur de cette chausse. Nous l'avons nettoyée, grattée, micro aspirée, et nous avons été frappés par cette couture qui suit tout le long de la jambe et que l'on retrouve sous le pied. Ce qui est étonnant, c'est la hauteur de cette chausse, qui pour un homme de cette époque était tout à fait exceptionnelle. Il devait faire plus d'un mètre quatre-vingt dix..." Dany Nadal (restauratrice textile) On retrouve la légende des Comtes "géants roux"...
C’est en raison de ces sépultures que le double portail auprès duquel elles se trouvent est connu sous le nom Porte des Comtes.

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__151_Sur la partie gauche de l'enfeu, des pierres de remploi.
Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__150_a


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25 juin 2008

La porte des comtes

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__147_aC’est le portail (5) le plus ancien de la basilique. Situé au sud, il s’ouvre sur un bras du transept. Il est formé de deux baies semblables dites géminées inspirées de certaines portes de villes romaines. Il est surmonté d’une corniche qui repose sur des supports de pierre sculptés appelés modillons à copeaux. Ces motifs décoratifs viennent de l’art mozarabe, lui-même inspiré de la grande mosquée de Cordoue.














Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__148_aLa statue de saint Sernin se trouvait au-dessus de la Portes des Comtes, en position dominante, dans une grande niche de pierre, protégée par deux lions. Elle a été détruite à l’époque révolutionnaire. Il reste une inscription qui permet d’identifier le personnage : "SANCTVS SATVRNINVS".

Les huit colonnes qui en supportent les arcatures sont décorées des chapiteaux les plus intéressants à étudier dans la basilique.








Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__153_aIls retracent la parabole de saint Lazare et du mauvais riche et non, comme la tradition populaire l’a trop volontiers affirmé, la figuration des péchés capitaux. L'âme de Lazare se retrouve dans une mandorle, enlevée par deux anges. Passage par la matrice afin de s'élever soi-même.
Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__155_a












Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__154_aSur les deux chapiteaux centraux se trouve un thème non identifié : un homme assis au coin d’un chapiteau tient solidement un manche qui se termine par une volute. Deux personnages lui soutiennent les bras comme pour l’aider dans son effort; Un autre représente une femme entourée d'un serpent.
Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__152_a

25 juin 2008

Le clocher et le chevet

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__3_aLe clocher de forme octogonale établi à la croisée du transept s'élève à plus de 65 mètres de haut.
Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse

















Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__1_aIl est composé de cinq niveaux : un premier étage d'arcatures aveugles, surmontés de deux niveaux percés de baies. Les deux derniers niveaux sont des surélévations gothiques.
Le niveau le plus bas correspond à la coupole : il se caractérise, sur chaque face, par deux fenêtres aveugles couvertes d'arcs en plein cintre. Les deux étages qui le surmontent, chacun en léger retrait, reprennent ce parti de deux fenêtres sur chaque face, mais celles-ci sont ouvertes et leurs arcs soulignés d'une archivolte de pierre. Les deux étages supérieurs, bâtis dans la seconde moitié du XIIIème siècle, sans doute avant 1283, poursuivent cette ascension pyramidale. Les baies sont désormais couvertes d'arcs "en mitre", une nouvelle réminiscence de l'architecture romaine à Saint-Sernin. Enfin, en 1478, sa flèche fut reconstruite en maçonnerie, portant son globe terminal sommé d'une croix.
Ce clocher a servi de modèle pour de nombreuses églises de la région (Caussade, par exemple).





Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__144_aIl domine le chevet, dont la partie centrale est percée de baies cintrées séparées par des contreforts ronds et bicolores. Chaque baie est encadrée de fines colonnettes. Les contreforts sont reliés entre eux par une chaîne de modillons.

























Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__146_aSur le niveau inférieur, celui du déambulatoire, viennent se greffer cinq chapelles rayonnantes. Elles sont chacune percées de trois baies avec des archivoltes à redents reliés entre elles.
Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__139_a













Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__157_aLes modillons qui ornent la corniche sont du XIXème siècle.

25 juin 2008

La crypte

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__60_aL'étymologie du mot crypte (cacher) indique assez bien sa signification. Les premières cryptes (aussi appelées anciennement crutes, croutes ou grottes) ou grottes sacrées ont été taillées dans le roc ou maçonnées sous le sol, pour cacher aux yeux des profanes les tombeaux des martyrs ; plus tard, au-dessus de ces hypogées vénérées par les premiers chrétiens, on éleva des chapelles et de vastes églises; puis on établit des cryptes sous les édifices destinés au culte pour y renfermer les corps des saints recueillis par la piété des fidèles. (wikipédia)












Saint_Sernin_Toulouse__13_bA Saint-Sernin, la crypte (12) abrite de nombreuses reliques, et parmi elles, celles de Sernin. Pénétrer dans les cryptes, où les reliquaires précieux reposaient dans des armoires à balustres de bois, n'était possible que certains jours pour le commun des mortels, le dimanche, le lundi, et aux dates des fêtes du calendrier liturgique respecté dans l'abbatiale, depuis le matin jusqu'à la fin de l'office divin.







Saint_Sernin_Toulouse__12_bPour les pèlerins allant à Saint-Jacques, ou en revenant, il était possible chaque jour, à heure fixe, d'approcher les reliquaires. A l'issue de l'office canonial, la cloche de l'église nommée Manuel était sonnée durant un quart d'heure, pour avertir les "romieus et pèlerins estranger" de s'assembler. On les faisait alors descendre dans la crypte, symboliquement éclairée par douze torches. Les confrères de garde ouvraient les grilles de bois et les armoires protégeant les reliquaires.

Cette crypte comporte deux étages. La partie supérieure en forme d’hémicycle correspond à l’abside. La crypte inférieure est constituée par une salle carrée couverte par la réunion de quatre voûtes dont les nervures se rencontrent sur une colonne de marbre, dressée au centre de la salle.

La crypte supérieure

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__82_aLes travaux entrepris dans cette crypte consistèrent à rajeunir la présentation des restes vénérés de saint Saturnin, en les mettant à la portée des fidèles, selon les nouvelles exigences de la piété et du goût. Le 6 septembre 1258, le sarcophage de saint Saturnin, conservé dans la crypte, fut élevé, (elevatum fuit inde, cum suo tumulo marmoreo, ad altiorem locum) par l’évêque Raymond du Falga. On décida alors de l’installer sous un majestueux baldaquin à deux niveaux.
L’exécution de ce chef-d’oeuvre de pierre ajourée intervint entre 1259 et 1265. On en établit le soubassement sur le sol de l’ancienne crypte, et quelque vingt ans plus tard, le 23 juin 1283, on déposa dans la partie haute une somptueuse châsse orfévrée en argent.









Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__89_aLe baldaquin, aujourd’hui disparu, nous est connu par quelques descriptions issues des inventaires de reliques effectués entre le XIV ème et le XVII ème siècle ainsi que par trois représentations figurées.
Alors que la châsse et la partie supérieure du baldaquin furent victimes des transformations du sanctuaire au XVIII ème siècle, le soubassement, conservé dans la crypte supérieure de Saint-Sernin, illustre encore l’ampleur et la qualité de l’oeuvre du XIII ème siècle. Il s’agit d’une construction à plan centré, portée par six piles reliées entre elles par des arcs surbaissés, à triples ressauts adoucis par des tores. L’hexagone délimité par les six piles et par les arcades qui les relient est surmonté d’une voûte d’ogives à six branches, rayonnant autour d’une clef de voûte, et retombant sur les piliers par l’intermédiaire de chapiteaux. (Henri Praladier)

C'est ainsi que la partie centrale de la crypte supérieure prit sa forme hexagonale et fut voûtée d'ogives. A la clef est sculpté un Couronnement de la Vierge.

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__90_aLes fouilles de Stym-Popper et Calley dans les années 1960 ont permis de dégager les vestiges d’une abside de 6 m de diamètre intérieur, considérée depuis comme appartenant à l’église de Sylve et d’Exupère (Durliat 1971).
Saint_Sernin_Toulouse__29_a














La crypte inférieure

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__55_aOn accède à la crypte inférieure par deux escaliers.
Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__58_a



















Saint_Sernin_j9Les quatre voûtes d'ogives de cette salle du XIVème siècle prennent appui, au centre, sur un pilier antique de marbre, à l'origine carré et cannelé, dont les angles furent abattus à l'époque gothique.
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Saint_Sernin_j6Cet espace étant encore insuffisant, on le prolongea par des travées également voûtées d'ogives sous le déambulatoire, puis, plus tard et plus sommairement, au-delà.
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Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__61_aLa crypte inférieure présente dans les six chapelles les châsses des saints Philippe et Jacques le Mineur, Simon et Jude,  Symphorien et Castor,  Jacques le Majeur,  Edmond,  Gilles, et le reliquaire de la Sainte Epine.
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Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__80_aSur les chapiteaux, nous avons la représentation de feuilles de vignes, sous lesquelles se cache un escargot. Margaux. Montre-moi tes cornes. La symbolique en est lourde de sens...
L'escargot est lunaire, et symbolise la fécondité liée à l'eau. Il illustre par la forme de sa coquille la spirale, les cycles de la nature vivante. Elle s'enroule sur elle-même à l'infini, et finira par dévoiler, par sa structure harmonieuse, le rapport du nombre d'or.
La vigne est symbole de connaissance... son rôle est d'enlever les barrières mentales empêchant la réception du spirituel.







Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__77_aL'escargot fut un emblème des druides et des compagnons bâtisseurs. Pour confirmation, la feuille de chêne et le gland ne se trouvent pas loin.

25 juin 2008

Le choeur

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__29_aLe chœur, enserré par une clôture, est inaccessible. Il est surmonté d'une coupole sur trompes juste en dessous du clocher. Les piliers centraux ont été de nombreuses fois renforcés pour soutenir le clocher qui a pris de l'élévation au cours des siècles. Il a reçu, au XVIIIème siècle, un décor baroque. En arrière de l'autel, un retable, réalisé en 1720 par Marc Arcis, présente la scène du martyre du saint toulousain.














Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__103_aLe grand baldaquin qui s'élève au-dessus de la châsse de saint Saturnin remplaça au milieu du XVIIIème siècle une construction gothique dont nous retrouverons le soubassement dans la crypte supérieure.











Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__51_aLe maître-autel (8) se trouvait dans le chœur au XIème siècle,  vraisemblablement dans le rond-point, au-dessus de la crypte abritant le tombeau de saint Saturnin. Depuis 1952 à la croisée du transept, il est élevé sur un podium entouré de belles grilles en fer forgé du XVème siècle.
De dimensions exceptionnelles (2,23 m X 1,34 m), cette table d'autel se rattache à une série produite dans la province ecclésiastique de Narbonne entre le IXème et le XIème siècle.
Le pape Urbain II la consacra, ainsi que l'église encore inachevée, le 24 mai 1096. Une copie est présentée dans le croisillon nord (10).




Saint_Sernin_j10Le déambulatoire (11) ouvre sur quatre petites chapelles voûtées en cul de four et une chapelle axiale plus profonde, et possède de beaux chapiteaux historiés. On le désigne du nom évocateur de "tour des corps saints" car il présentait à la vénération des fidèles une part des très nombreuses reliques que l'église s'enorgueillissait de posséder.









Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__93_aOn trouve sur la clôture du chœur côté déambulatoire des motifs gravés dans le marbre, dont le fameux Christ en majesté du XIIème siècle issu de l'atelier de Bernard Gelduin.













Les sept bas-reliefs de marbre de la fin du XIème siècle devaient décorer la porte de la basilique primitive, avant la construction du narthex.   

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__91_aBasilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__92_ale Christ fait donc partie d'un grand bas-relief de marbre, peint à l’origine, de 1,10 m de hauteur sans le socle. Il est encadré par deux anges de mêmes dimensions, sculptés vers 1096. Quatre autres bas-relief plus grands, deux anges et deux apôtres sont également encastrés.















Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__95_aC’est un Christ en majesté, c’est-à-dire représenté assis sur un trône et de face. Le R gravé sur la croix du nimbe est l’abréviation de rex (roi). Cette croix porte aussi alpha et oméga, première et dernière lettre de l’alphabet grec, le début et la fin de toute chose. Pax Vobis est inscrit sur le livre qu'il tient de la main gauche, la main droite bénissant. Il est entouré d’une mandorle, avec aux quatre coins un aigle, un lion, un taureau et un homme ailé, symboles des quatre évangélistes Jean, Marc, Luc, Mathieu.
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Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__99_aBasilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__100_aDe part et d’autre du Christ se trouvent deux anges, un chérubin et un séraphin identifiables grâce à l’inscription gravée sur l’arcade, au-dessus de leur tête. Ils forment, avec les deux autres anges plus grands placés dans le déambulatoire, une sorte de garde d’honneur.














Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__101_aBasilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__102_aLes deux apôtres, vêtus dune toge à l’antique, les évangiles dans la main gauche, regardent le spectateur qu’ils bénissent de la main droite.

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25 juin 2008

La nef

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__21_aLa nef principale (7), longue de 115 mètres, large de 8 et qui s'élève à plus de 21, est voûtée en berceau et partagée en onze travées par des arcs doubleaux qui retombent sur des demi-colonnes engagées. Ceux des trois travées orientales présentent un double rouleau clavé de pierres et de briques.
Saint_Sernin_j5














Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__26_aL'élévation est à deux niveaux. Au dessus des grandes arcades cintrées, on trouve des tribunes à arcades géminées reposant sur deux colonnettes. Le remplage de chaque baie est plein.
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Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__20_aL'éclairage de la nef est fourni par la claire-voie des tribunes et par les baies des collatéraux. Comme souvent dans les édifices romans, il est donc uniquement indirect.
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Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__108_aLes chapiteaux de la nef et des collatéraux sont ornés de motifs variés : végétaux, animaux et historiés.
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Saint_Sernin_Toulouse__22_aC'est dans la galerie inférieure du bas-côté nord qu'une fresque astronomique du XIIIème siècle, nommée « carte du ciel ». C'est une peinture murale ocre rouge sur badigeon de chaux blanc, restaurée en 1998 et 2000 .

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25 juin 2008

Le transept

Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__135_aLe transept est long de 64 mètres. Son organisation générale est semblable au nord et au sud. Les portails sont entourés de baies. On trouve également quatre baies cintrées, séparées par des contreforts, au-dessus des portails. Côté nord, les portails sont murés. Côté sud, la porte des Comtes.














Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__49_aDans le croisillon nord (9), on trouve des fresques romanes dans la première travée du collatéral ouest et dans la dernière du collatéral est.


















Basilique_Saint_Sernin_de_Toulouse__46_bOn peut également observer un sarcophage paléochrétien (de Guillaume Taillefer, Comte de Toulouse) datant de la fin du IVème siècle ou du début du Vème.
Il provient de l'enfeu des comtes où il a été remplacé par un moulage. La cuve et le couvercle ne correspondent pas en taille, impliquant leur appartenance respective à plusieurs sarcophages, qui viennent probablement de la nécropole paléochrétienne de Saint-Sernin, dans le sous-sol du musée Saint-Raymond, où une partie de ce cimetière antique a été mise à jour.
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L'autel roman de 1096 (10), réplique de celui se trouvant dans le choeur, nous est présenté.

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25 juin 2008

L'or de Toulouse

Saint_Sernin_drachme_tectosageOn se souvient du trésor de la crypte. Mais le vrai trésor est peut-être plus bas, dans les entrailles de la terre, selon la légende des Volques Tectosages. Car si leur fameux trésor pourrait se trouver à Vieille-Toulouse, certaines sources antiques évoquent plutôt un «lac souterrain» situé sous la basilique de Saint-Sernin. Une cavité souterraine où dormirait peut-être toujours une partie de cet or…
Plusieurs témoins prétendirent avoir visité ce lieu souterrain. Le dernier, témoignage incontestable, serait celui d'un haut fonctionnaire qui affirmait en 1910 prouver ce qu'il avançait... pour en posséder des preuves photographiques, mentionnées dans un certain dossier 15-4-20.







Saint_Sernin_drachme_tectosage_1On connaît ici cette belle légende sur le trésor des Tectosages. Participant au pillage du sanctuaire grec de Delphes par les Celtes, les Tectosages ramenèrent à Tolosa un énorme butin qui fut enfoui dans le lac sacré. Mais attention, ce trésor portait malheur ! Plus tard, lorsqu’un le général romain voulut s’en emparer, il fut attaqué en cours de route, volé et à son tour soupçonné de vol, il fut emprisonné à Rome et en représailles ses filles furent livrées à la prostitution. On dit aussi que l’essentiel du trésor repose toujours dans le sol des environs et que ces richesses débordantes qui se manifestent parfois, ici et là, ont peut-être quelques choses à voir avec le trésor des Tectosages…










Saint_Sernin_drachme_tectosage_2Justin, Abrégé des Histoires Philippiques, XXXII: "Quant aux Tectosages, arrivés à Tolosa, leur ancienne patrie, ils avaient été atteints par le fléau de la peste : ils ne recouvrèrent pas la santé avant d'avoir, sur consultation des haruspices, immergé dans le lac de Tolosa l'or et l'argent acquis par les guerres et les sacrilèges, un trésor que, bien longtemps après, le consul romain Caepio enleva tout entier. Il y avait cent dix mille livres d'argent et un million et demi de livres d'or. Ce sacrilège causa par la suite la perte de Caepio et de son armée et le tumulte de la guerre des Cimbres suivit, comme le vengeur de l'argent consacré."









Saint_Sernin_drachme_tectosage_3Pure invention ou vérité historique, personne ne sait aujourd'hui ce qu'est devenu ce trésor. Cependant d'immenses quantité d'or on été retrouvées dans les lac sacrés du quartier du busca à Toulouse ou dans le lac de Vieille-Toulouse (Tolosates) :
















Saint_Sernin_drachme_tectosage_4"C’est Strabon, dans une longue dissertation sur les Tectosages, qui nous transmet la fabuleuse histoire des "lacs" ou des "étangs sacrés" (limnai) de Toulouse où était déposée avant leur pillage par Caepio une partie des trésors des Toulousains. Il affirme, à la suite de Posidonius d’Apamée, que "les richesses trouvées à Toulouse faisaient quelque 15000 talents, déposées les unes dans des sanctuaires, les autres dans des étangs sacrés (limnai), et qu’il s’agissait d’or et d’argent non travaillé, mais à l’état brut" ; plus loin, Strabon revient sur ce sujet si exotique pour lui : "(...) il y avait en maints endroits de la Celtique des dépôts sacrés. C’étaient surtout les lacs (limnai) qui leur assuraient l’inviolabilité et l’on y jetait de grandes masses d’argent et d’or.
Maîtres du pays, les Romains mirent en vente les lacs au bénéfice de l’État et nombre des acquéreurs y trouvèrent des meules d’argent martelé. À Toulouse aussi le sanctuaire était sacro-saint, en grande vénération auprès des habitants (...)" (traduction de L. Lerat, La Gaule romaine - 249 textes traduits du grec et du latin, Paris, 1977, n° 11). Strabon est le seul auteur grec de l’Antiquité à faire mention de ces limnai, sans équivalent par ailleurs.
Saint_Sernin_drachme_tectosage_5Les autres auteurs anciens qui ont traité du pillage des trésors des Tectosages par Caepio en 106 avant notre ère (Aulu-Gelle, Dion Cassius, Orose) ne mentionnent pas ces "étangs sacrés". Seul Justin – d’après Trogue-Pompée –, parle d’un tolosensem lacum, lieu où avait été placé le trésor sacré issu du pillage de Delphes par les Tectosages. Il faut attendre Nicolas Bertrand (1515) pour voir ressurgir le souvenir des "lacs" des Tectosages : l’auteur, qui cite les sources antiques (Posidonius et Timagène, donc Strabon), parle de consecratis lacubus.
Bertrand se fait par ailleurs l’écho d’une tradition situant un lac sous Saint-Sernin, alors qu’à cette époque le "temple d’Apollon" des Tectosages était le plus souvent identifié à l’église de la Daurade. Ces différentes légendes et traditions s’entremêlent rapidement et dès le milieu du XVIe  siècle, on situe le "lac au trésor" des Tectosages, (parfois associé à un "gouffre" ou un "abîme") soit sous Saint-Sernin, soit sous la Daurade. Au siècle suivant, le pillage des "lacs" va devenir un thème historique et iconographique très prisé et répandu, phénomène qui a abouti à accepter sans discussion la réalité archéologique des "lacs" dont on a voulu – encore très récemment – voir les traces en plusieurs points réputés "humides" des environs de Toulouse.
   
Saint_Sernin_drachme_tectosage_6Or, l’existence des "lacs" ne repose que sur un unique témoignage écrit : Strabon et ses limnai (les sens habituels du mot étant : eau stagnante, marais, étang, lac, lac creusé de main d’homme). Le "lacus" de Justin peut en effet avoir une toute autre signification, notamment désigner une structure destinée au stockage, voire une fosse bâtie ou non. Seul le terme limnai implique la présence d’eau stagnante, sauf à supposer que le mot ait un sens particulier et inhabituel chez Strabon. Ici se pose le problème des sources utilisées par Strabon : limnai est-il un terme déjà présent dans le récit que fait Posidonius du sac de Toulouse ? Au-delà, quelles ont été les sources de Posidonius qui écrit une dizaine d’années après les événements : sources latines sans doute, orales et/ou écrites ? Le fait que Trogue-Pompée, contemporain de Strabon, parle d’un seul lacus (dans le sens vraisemblable d’un lieu de dépôt protégé) et non de paludes, ce qui eût été la traduction fidèle de limnai, permet de s’interroger sur la nature réelle de ces lieux (ou de ces structures) qui protégeaient les richesses des Tectosages disposées pour partie dans les sanctuaires, pour partie dans les "lacs", ces "lacs" qui, à bien lire Strabon, ne sont pas l’apanage de Toulouse mais bien du territoire des Tectosages, voire même de la "Celtique" (cf. supra). Il serait déraisonnable d’envisager un "culte des lacs" généralisé qui traduirait une singulière volonté d’immerger des métaux précieux appartenant aux dieux et / ou au trésor public.
   
Saint_Sernin_drachme_tectosage_7 Au contraire, si l’on émet l’hypothèse que le terme latin lacus soit en fait plus proche que limnai de la réalité archéologique de ces dépôts de valeurs, on peut envisager qu’il s’agisse de dépôts réalisés dans des fosses. Cette traduction de lacus (qui a sans doute également alimenté les légendes médiévales évoquant des "gouffres") permet de rendre très cohérente la description de Trogue-Pompée ; son application au texte de Strabon ne crée par ailleurs aucune incohérence : des dépôts souterrains permettent d’assurer à la fois le stockage (donc la disponibilité) et la protection des valeurs... à l’évidence mieux que des "lacs"...
    Bien sûr et surtout, si les "lacs de Toulouse" ne sont simplement – et de façon banale – que des dépôts en fosse de richesses, cela permet d’aller à la rencontre d’une réalité archéologique bien connue pour la Gaule de la fin de l’Âge du Fer... notamment pour le Toulousain où l’on connaît des dépôts en fosse de métaux précieux mais également les fameux fosses et puits ("rituels" ou "funéraires" selon les chercheurs), usage tectosage spectaculaire dont l’épicentre est situé, dans l’état actuel des connaissances, à Vieille-Toulouse.
"

Jean-Luc Boudartchouk, pour Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France   

22 juin 2008

Vierge à l'enfant, titre inconnu

Le_Louvre_Vierge_Noire__1_Au Louvre, à côté de Notre-Dame de Baroille, se tient cette merveilleuse vierge. Elle fut acquise par le musée en 1894.
Le_Louvre_Vierge_Noire__3_
















Le_Louvre_Vierge_Noire__9_En bois de noyer, datant du deuxième quart du XIIème siècle, elle porte des restes de sa polychromie d'origine.

Le_Louvre_Vierge_Noire__8_















Le_Louvre_Vierge_Noire__6_Cette vierge est une statue reliquaire, comportant une cavité destinée à abriter des reliques.

















Le_Louvre_Vierge_Noire__10_Impossible, malgré mes efforts, de savoir d'où elle provient.... Si l'un d'entre vous peut éclairer ma lanterne ?

22 juin 2008

Notre-Dame de Baroille

Notre_Dame_de_BaroilleAu Louvre, dans l'aile du pavillon Richelieu, se tient une très belle vierge en majesté, qui ressemble fort à nos vierges noires, Notre-Dame de Baroille. Le petit hameau de Baroille se trouve dans le département de la Loire, sur la commune de Saint-Georges-de-Baroille, aux confins nord de la plaine du Forez. Dans la chapelle du XIIème, se tenait cette Vierge, pour laquelle de nombreux pèlerins se sont mis sur les routes chaque année, le 8 septembre. En 1952, faute de participants, la statue fut vendue au musée du Louvre.






Le_Louvre_Notre_Dame_de_Baroille_1Cette statue de 53 cm de haut obtenue à partir d'un moule, est faite d'un alliage à base de plomb et posée sur un support de bois.

















Le_Louvre_Notre_Dame_de_Baroille_3Plusieurs autres statuettes furent obtenues à partir du même modèle dont la plus célèbre, Notre-Dame de la Victoire, est conservée à Thuir.

D'autres, comme celle de Châteauneuf-les-Bains, dans le Puy-de-Dôme, ou celle de Barcelone, en Espagne, ont aussi la même origine.

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