Saint Bertrand de Comminges, historique
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Saint-Bertrand-de-Comminges se trouve dans une région habitée depuis le paléolithique supérieur (-27 000), certainement sacrée depuis la nuit des temps. A quelques kilomètres de là fut découverte la grotte de Gargas, le sanctuaire des mains. Gargas, ou Gargantua (celui de la pierre géante en langue celte), avatar du dieu Lug, représente l'un des 3 aspects du dieu soleil dans sa forme représentant le couchant (le soleil caché, dont le symbole est la grotte).
Le nom de Saint-Bertrand-de-Comminges, anciennement Lugdunum Convenarum, ou littéralement « colline du dieu Lug des Convènes », nous en rapproche. Nous sommes passés du temple grotte au temple église…
Nous sommes passés de Lug, dieu celtique qui donnait aux rois la sagesse et leur conférait des pouvoirs magiques, dieu de l'intelligence qui éclaire l'âme humaine, à saint Bertrand, fils du seigneur de L'Isle-Jourdain, lié à la famille des comtes de Toulouse, qui mit en application dans son diocèse les principes de la réforme grégorienne, et qui fut considéré dès sa mort comme un saint ayant les pouvoirs de faire des miracles. Finalement, je ne sais pas si l’humanité a évolué tant que ça…
C’est donc sur un ancien oppidum celtique, devenu le siège des Convènes (du latin con-venit, « peuples rassemblés » : le nom Convenae a évolué en Conbenae, Combenae, Commenae, Commenges, puis Comminges), que d’après la tradition, Pompée, général romain, ayant vaincu Sertorius en Espagne, fonda en 72 avant notre ère, Lugdunum Convenarum, pour fixer ses troupes devenues inutiles.
Selon Flavius Josèphe, Hérode Antipas aurait été exilé, accompagné d'Hérodiade et de sa fille Salomé, à « Lugdunum près de l'Espagne », ce qui pourrait corresponde à Lugdunum Convenarum. Salomé a laissé des traces dans les légendes locales : selon un texte apocryphe, la Lettre d'Hérode à Pilate, Salomé mourut en passant sur un lac glacé. La légende situe le fait au lac de Barbazan, près de Saint-Bertrand. Hérodiade elle-même apparaît dans diverses légendes pyrénéennes comme un personnage maléfique.
Ce n’est que 50 ans plus tard que la ville prit son essor. Vers l’an 120, elle obtint le statut privilégié de colonie, et compta jusqu’à plus de 10 000 habitants. En 409, elle résista à l’attaque des Vandales, et passa en 418 sous domination wisigothique.
Au V ème siècle, l'édification de remparts fortifia la ville haute, mais la vie persista dans la plaine autour de centres nouveaux, créés par la présence d’une communauté chrétienne devenue importante. Un évêque fut nommé, et la première basilique chrétienne fut construite.
Les travaux préliminaires furent menés par les chanoines de Saint-Etienne, héritiers de la Tradition Baptismale et déjà gardiens de Toulouse : c’est de leurs rangs que sortira le futur saint Bertrand. D'autres édifices, abandonnés, furent pillés pour leurs pierres et leur décoration de marbre, réutilisées ailleurs ou transformées en chaux.
Après la mort de Chilpéric Ier, en 585, la ville fut assiégée et partiellement détruite lors du conflit de succession au trône des Mérovingiens. En 1063, Bertrand de l'Isle-Jourdain, petit-fils du comte de Toulouse fut élu évêque du Comminges. Il améliora les conditions de vie de la population en développant l'agriculture, l'élevage et le commerce.
Il entreprit la construction de la cathédrale et du cloître. C'est aussi sous son autorité que débuta la construction de la basilique Saint-Just de Valcabrère.
Bertrand fut canonisé en 1218,et en 1304, le futur pape Clément V, ancien évêque de Comminges devenu évêque de Bordeaux, lança la construction d'une nouvelle église gothique. Son chanoine-sacriste Adhémar de Saint-Pastou en fut le maitre d’œuvre. En 1309 il y transporta lui-même les reliques de Bertrand. Il favorisa le culte du saint, faisant de son tombeau le centre d'un grand pèlerinage, instaura un jubilé.
Hugues de Chatillon acheva l’édifice en 1350. Saint-Bertrand-de-Comminges devint une étape du chemin du Piedmont du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. L'évêque Jean de Mauléon, au XVIe siècle, installa le jubé. La cathédrale fut l'objet de pillages pendant les guerres de religion, les habitants parvenant cependant à sauver les reliques. La révolution épargna la cathédrale, se contenta de supprimer l’évêché et de renommer Saint-Bertrand Hauteville.
Saint-Bertrand-de-Comminges tient une place particulière dans mon cœur. Tout d’abord, c’est devant le parvis de sa cathédrale que j’ai ressenti pour la première fois la force des énergies telluriques que peuvent dégager les sanctuaires. Je venais de terminer « La prophétie des Andes », et sur la petite route menant vers la colline, au milieu de nulle part, un feu de circulation annonçant des travaux. A l’arrêt, j’ai vu sortir d’un trou du muret bordant la route un serpent. Comme tout le monde le sait, il est, entre autre, la représentation symbolique de ces énergies…
Lors de ma deuxième visite, accompagnée de mon frère de cœur si ce n’est de sang, j’ai pu vérifier que cet endroit pouvait être magique. L’eau de Saint-Bertrand-de-Comminges possède une énergie particulière, ainsi qu’une signature que je n’ai retrouvée qu’à Guingamp, en Bretagne. La cathédrale en elle-même ne vibre pas très fort, alors que le cloître permet vraiment d’apprécier une énergie douce et apaisante.
Et puis Saint-Bertrand-de-Comminges possède l’un des plus beaux abribus que je connaisse.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Bertrand-de-Comminges
http://lieuxsacres.canalblog.com/archives/valcabrere__31_haute_garonne_/index.html
http://pedagogie.ac-toulouse.fr/histgeo/monog/stbertr/cathedra.htm
http://architecture.relig.free.fr/comminges.htm
http://www.cathedrale-saint-bertrand.org/chronologie.html
http://www.cathedrale-saint-bertrand.org/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_de_Comminges
http://pedagogie.ac-toulouse.fr/histgeo/monog/comminge/garderom.htm
http://www.cosmovisions.com/monuSaintBertrand.htm
- Guide du conseil général
- "Saint-Bertrand-de-Comminges" aux éditions des Trois Mondes, par Christian Jacq et François Brunier
- Catalogue général de la bibliothèque de Toulouse
Saint-Bertrand-de-Comminges, Lugdunum Convenarum
Ce que l’on appelle la croisée des chemins fut de tout temps lieu sacré, placé sous la protection des dieux. Les sentiers parcourus par nos ancêtres du néolithique se sont croisés à Saint-Bertrand. Les gallo-romains n’oublièrent pas, qui firent du carrefour le caput viarum, le centre de leur ville et un sol sacré, le compitum.
Le monument à enceinte circulaire, destiné à matérialiser le centre sacré, fut édifié dans les années 10. Quatre voies romaines s’y croisaient, en provenance d'Agen, de Dax, de Toulouse et d'Espagne.
Autour de ce centre symbolique fut construite très rapidement une ville dotée de ses principaux monuments publics : un temple au culte de l'empereur, des thermes publics, un marché, un théâtre, un forum.
Puis dans les siècles suivants et vers la périphérie, un amphithéâtre, un camp militaire, le port au bord de la Garonne.
Le monument à enceinte circulaire fut tout d’abord formé d'une base carrée posée sur une puissante fondation, supportant probablement une colonne sur son socle. L’enceinte, un muret ouvert à l'est couronné de chaperons en marbre, délimitant l'espace sacré où étaient déposées les offrandes, fut rajoutée un peu plus tard. Cet édifice conserva sa fonction religieuse au moins jusqu'à la fin du IVe siècle, comme en témoigne la découverte d'une pièce de monnaie de 378.
Pour ceux qui veulent plus d’informations et une description de chaque monument, c’est ici.
La basilique
La basilique, l'une des plus anciennes églises chrétiennes de la Gaule méridionale connues, fut construite au Vesiècle (entre 420 et 430) sur un terrain auparavant occupé par une riche maison romaine.
Elle s’inscrivait dans un ensemble architectural religieux, que l’on appelait aux premiers siècles, une domus ecclesiae. Desservant la ville basse, l'édifice était initialement composé d'une nef de 20 mètres de long et de 13,60 mètres de large, prolongée à l'est par un chevet plat. Il était pourvu d'annexes au nord et d'une large cour bordée d'un portique au sud.
Au VIIe siècle, la nef fut prolongée vers l'ouest tandis qu'à l'est un chevet polygonal était installé au détriment d'une rue. Dans les annexes, et sous le sol disparu de ce grand bâtiment de 45 mètres de long, furent installées de très nombreuses inhumations, tombes et sarcophages, ces derniers étant encore en place.
Taillés dans le marbre pyrénéen, ils affectent la forme d'une auge trapézoïdale et sont munis de couvercles à quatre pans inclinés. Ils se rattachent par leur typologie au groupe des sarcophages d'Aquitaine que les archéologues datent des Ve, VIe et VIIe siècles.
L'église ne parait pas avoir souffert de la destruction de la ville haute en 585. Les inhumations ne cessèrent jamais sur le site. Lorsque l'édifice fut ruiné, il ne fut pas recouvert par une nouvelle construction et sa fonction s'est alors déplacée de quelques mètres, vers la chapelle romane de Saint-Julien et son cimetière qui succédèrent directement à la basilique antique.
Valcabrère, église Saint-Just-et-Saint-Pasteur, historique
Arrivant près de Saint-Bertrand de Comminges, on remarque tout d'abord la cathédrale. Mais si l'on fait attention, la discrète petite église romane de Saint-Just-et-Saint-Pasteur vaut à elle seule un détour dans ces contrées. Elle fut bâtie aux XIe et XIIe siècles. Les étapes de sa construction ont fait, en l'absence de documents écrits, l'objet de maintes discussions. La découverte faite par le curé de Valcabrère, en 1885, du parchemin de consécration du maître-autel par l'évêque Raymond-Arnaud de Labarthe, livra la seule date indiscutable de l'histoire de l’église : octobre 1200. Il indique que la basilique fut dédiée aux saints Just, Pasteur, Étienne et à sainte Hélène.
"Écoute Israël : le Seigneur ton Dieu est un. Tu ne prendras pas en vain le nom de ton Dieu. Observe le jour du shabat. Honore ton père et ta mère. Tu ne tueras pas. Tu ne commettras point d'adultère. Tu ne voleras pas. Tu ne feras point de faux témoignage. Tu ne désireras pas le bien de ton prochain. Tu ne désireras point sa femme. Commencement du saint évangile selon Matthieu. Livre de la généalogie de Jésus-Christ fils d'Abraham. Commencement du saint évangile selon Marc. Voici que j'envoie mon ange. Commencement du saint évangile selon Luc. Il y eut aux jours du roi Hérode un prêtre du nom de Zacharie. Commencement du saint évangile selon Jean. Au commencement était le Verbe et le Verbe était Dieu. L'an de l'incarnation 1200, Philippe étant roi des français, au mois d'octobre, ce maître autel a été consacré en l'honneur de saint Étienne premier martyr et des saints martyrs Just et Pasteur, par le seigneur R. évêque de Comminges."
Citée pour la première fois dans le Livre des Miracles de saint Bertrand du notaire Vital en 1179, on apprend dans le premier récit que saint Bertrand se rendit un dimanche célébrer une messe solennelle dans la basilica Sancti Justi, puis dans le dixième récit que l'évêque descendit de la montagne et vint se reposer "in domibus constitutis juxta ecclesiam Sancti Justi".
Quoi qu'il en soit, elle fut construite sur un très ancien lieu de culte datant de l'époque romaine. De nombreux témoignages de son ancienneté se retrouvent dans les pierres antiques de remploi utilisées pour sa construction, et les sarcophages de son cimetière, certains datant du IVe siècle. L'hypothèse la plus probable de sa fonction serait celle d'une église funéraire, associant lieu de culte et nécropole de la cité romaine de Lugdunum Convenarum, schéma classique d'une tradition païenne, puis paléochrétienne.
Les dernières fouilles de 1983 ont entraîné la découverte, dans l'absidiole nord, de neuf sépultures, dont deux antérieures au XIe siècle, parce qu'engagées sous les fondations de cette absidiole. Ainsi se trouve confirmée l'implantation de l'église Saint-Just dans une nécropole pré-existante.
Des fouilles plus anciennes, datant de 1943 et 1950, permirent de dégager les substructions d'un cloître, et des murs d'époque préromane se continuant sous l'édifice, et en 1988 deux murs perpendiculaires à l'église liés à un mur d'orientation est-ouest : il pourrait s'agir de l'une des extrémités du transept d'une église de plan en croix latine.
De petite dimension, cette église pourrait avoir remplacé les deux chapelles funéraires où l'évêque de Comminges déposa les reliques des saints Just et Pasteur (deux jeunes chrétiens martyrisés en 304, originaires de l'antique Complutum devenue aujourd'hui Alacala de Henares, à l'est de Madrid ) qu'il ramena de Narbonne en 789.
http://pedagogie.ac-toulouse.fr/histgeo/monog/stbertr/valca.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Saint-Just_de_Valcabr%C3%A8re
http://www.cathedrale-saint-bertrand.org/basilique-saint-just.html
Valcabrère, église Saint-Just et Saint-Pasteur, l'extérieur
Avant d'entrer dans le sanctuaire, nous passons sous un portail moderne composé d'un arc en plein cintre et de colonnettes gothiques surmontées de deux paires de chapiteaux superposées et entouré de deux pierres en remploi.
A droite une inscription funéraire du Ier siècle.
A gauche un chrisme roman.
Puis, traversant une partie du cimetière, l'église nous attend.
La façade nord n'offre d'autre décor que des fragments antiques remployés, par exemple à droite du portail, une sculpture présentant un personnage avec un agneau.
Puis un fragment comportant les bustes de sept personnages drapés tournés vers celui du milieu.
Sur la droite, au-delà du contrefort, a subsisté un enfeu gothique.
Le portail
La façade présente un portail roman rajouté à la fin du XIIème siècle en saillie entre deux contreforts, dernière œuvre romane de la basilique. L'archivolte retombe sur des piédroits ornés de statues-colonnes polychromes dressées sur des animaux accroupis : trois jeunes gens imberbes tenant un livre et une femme couronnée portant une croix.
Bien que le sculpteur de Valcabrère les ait représentés comme des jeunes gens, il faut reconnaître les deux martyrs espagnols. L'un et l'autre sont habillés comme des prêtres. Les chapiteaux qui les surmontent racontent leur martyre.
Celui de droite montre l'arrestation et le supplice de l'un d'entre eux. Celui de gauche les représente décapités recevant leur tête dans leurs mains.
L'église de Valcabrère possédant une relique de la Vraie Croix, on peut reconnaître sainte Hélène dans le personnage féminin de droite. Le troisième jeune homme est facile à identifier grâce au chapiteau de la lapidation et à l'acte de consécration de 1200: c'est le diacre saint Etienne.
Le chapiteau surmontant sainte Hélène représente une femme s'apprêtant à monter le cheval que lui présente un serviteur barbu armé d'un bâton portant un tonnelet. Derrière eux apparaît un ange dans les feuillages. Il semble encourager les deux voyageurs. L'un et l'autre portent une panetière en sautoir.
Le tympan tétramorphe, entouré d'un bandeau orné de billettes en damier et reposant sur un linteau nu, est assez inhabituel. Le Christ en majesté dans une mandorle, dont la tête s'orne d'un nimbe cruciforme, est encadré par deux anges thuriféraires (brandissant leur encensoir) et par les symboles des évangélistes.
Le chevet
Le chevet de la basilique, fait de blocs de marbre, est composé d'une abside et de deux absidioles enfermées dans un massif rectangulaire formant trois absides accolées séparées par des contreforts, reliées entre elles par des petites voûtes en arc de cloître évoquant des trompes et utilisant un maximum de grandes pierres antiques.
L'une d'elles représente soit-disant un masque de théâtre antique. Je ne sais pas pourquoi, il m'inspire plus une déesse primordiale.
Au-dessus du niveau des fenêtres, le réduit central est couvert d'une voûte en berceau et les autres, de trompes en cul-de-four. Plus haut, la voûte qui couvre l'abside centrale est enfermée dans un mur polygonal et couverte d'une toiture à pans coupés.
Le clocher carré prolonge le mouvement ascendant des toitures et couronne l'ensemble. Le bandeau sur lequel prennent naissance les voûtes des réduits est orné de cartouches carolingiens. Plus haut, le mur se termine par une corniche décorée de demi-disques.
Selon Emmanuel Garland, "l'ordonnancement des volumes, l'articulation subtile, le jeu des tuiles et de la pierre blanche, le recours aux arcades et aux voûtes extérieures confèrent une saveur antiquisante au chevet de l'église de Saint-Just ". Le chevet, vu son architecture, ne peut être antérieur au XIIème siècle.
Plan du sanctuaire
Violet : murs modernes de séparation de propriétés englobant les vestiges de construction médiévale, peut-être le cloître.
Bleu moyen : murs modernes symbolisant de manière incomplète le tracé du cloître du XIIIème siècle.
Bleu foncé : enclos funéraire d'époque romaine tardive
Bleu ciel : chapelle funéraire, transformation de l'enclos initial par adjonction d'un chevet plat.
Vert foncé : Monument préroman indéterminé : église ou baptistère du haut- moyen-äge.
Vert clair : Annexe préromane.
Jaune : basilique romane des XIème et XIIème siècles.
Jaune clair : enfeu du XIVème siècle.
Ce n'est pas une chèvre qui vint m'attendre, mais une vachette impétueuse, inquiète de me voir tourner autour de son coin tranquille...
Saint-Bertrand-de-Comminges, la chapelle Saint-Julien
Cette chapelle fut reconstruite au XIXe siècle sur les restes d’un ancien bâtiment roman dont seule avait subsisté l'abside avec ses trois contreforts.
Le chevet en effet présente en soubassement des dalles de marbre blanc, peut-être des morceaux de sarcophages ou des plaques de chancel. Certaines d’entre elles sont munies de marques de tâcherons.
Il faut vraisemblablement mettre la titulature de cette chapelle en relation avec celle de l'église Saint-Julien-le-Pauvre de Paris, qui était au Moyen Âge la chapelle de l'hôpital des pèlerins de Compostelle.
Saint Julien l'Hospitalier est un saint légendaire, dont on ignore tout de la véritable histoire. Il est notamment le patron des charpentiers, des hôteliers et des passeurs. Ses attributs sont le faucon ou l'épée. Au cours du Moyen Âge, il a supplanté le martyr saint Julien de Brioude.
D'après la « Légende dorée » de Jacques de Voragine, Julien tua sans le savoir son père et sa mère, d'une manière qui n'est pas sans rappeler le mythe d'Œdipe. En effet, lors d'une partie de chasse, un cerf lui annonça qu'il serait le meurtrier de ses parents. Pour éviter que cela n'advienne, il se retira dans une contrée très éloignée, où il finit par épouser une châtelaine veuve et reçut un château en dot. Mais ses parents partirent à sa recherche, et finirent un jour par arriver en cet endroit alors que Julien en était absent. Ils racontèrent leur histoire à son épouse, qui les reconnut, offrit de les héberger et leur céda son lit.
Le lendemain Julien rentra, et trouva donc dans son lit un homme et une femme, qu'il pensa être sa femme et un amant. Il les tua tous les deux. Sa femme arriva à ce moment, et lui révéla sa méprise. En pénitence, son épouse resta au palais, et Julien, indigné s'enfuit dans une forêt après l'enterrement majestueux de ses parents.
Il décida de servir les autres en tant que passeur d'un fleuve. Un jour, au milieu de la nuit, un lépreux lui demanda de le faire traverser, il protégea ce dernier, lui donna son lit, le recouvrit de son corps et finalement par miracle se transforma en saint. Surnommé le Pauvre ou l'Hospitalier, saint Julien a été invoqué comme patron de certaines chapelles d'hôpitaux de pèlerinage.
Saint Bertrand et le crocodile
Bertrand, fils d’Aton-Raymond, seigneur de L'Isle-Jourdain (Tiens, Aton… Peu commun comme nom. Aton, le dieu égyptien, qui dispense la lumière, la chaleur et la vie, dieu cosmique primordial, le grand créateur...). Je disais donc, Bernard, lié à la famille des comtes de Toulouse et aux rois capétiens, naquit en 1050 et mourut à Lugdunum Convenarum en 1123.
Il reçut tout d’abord l’éducation d’un futur chevalier, mais choisit d’entrer dans les ordres. Il fut successivement prêtre, chanoine et archidiacre de Toulouse puis évêque de Comminges en 1073. Son épiscopat dura 50 ans. Il reconstruisit la cathédrale qu’il dota d’un cloître, et qu’il fit desservir par un chapitre de chanoines réguliers astreints à la Règle de saint Augustin.
Il mit en application dans son diocèse les principes de la réforme grégorienne, accomplit nombres de miracles, et par sa force tranquille et son intelligence clairvoyante, devint aux yeux de ses fidèles un véritable saint. Vers 1167, l'archevêque d'Auch chargea un clerc du nom de Vital de rédiger sa vie et l'envoya à la Curie pour obtenir sa canonisation, obtenue vers 1220.
L'hagiographie de Vital donne une part importante aux miracles qu'aurait accompli Bertrand. Parmi eux, et sans doute le plus connu, l’épisode du crocodile. Bertrand fait en effet parti des saints saurochtones (tueurs de serpents), à l’égal de saint Michel. D’après la légende, il existait un monstre avant son arrivée, tapi dans la vallée de Labat-d’Enbès. Il imitait le vagissement des enfants pour attirer ses victimes et les dévorer. Pour en débarrasser le pays, Bertrand alla à sa rencontre, armé de son seul bâton épiscopal. Le monstre s’avança vers lui la gueule ouverte. Le saint toucha sa tête du bout de sa crosse, et le reptile devint plus doux qu’un agneau. Il suivit docilement Bernard jusqu’au seuil de la cathédrale, où il mourut.
Bertrand ne tue pas le crocodile, il le maitrise. Toute la symbolique de saint Michel est présente dans cette histoire, (dragon ou crocodile, lance ou crosse, colline élevée, église dédiée à la Vierge, etc…) ce qui peut expliquer le fait que Saint-Bertrand-de-Comminges soit appelé le Mont Saint-Michel des terres. Et même si le crocodile naturalisé, accroché dans le narthex de la cathédrale, n’est qu’un ex-voto apporté d’Orient par un croisé, ou une simple curiosité d’histoire naturelle conservée dans l’église, même si cette "relique" n’est exposée que depuis le XVIIIe siècle et que le premier écrit y faisant allusion ne date que du XVIIe siècle, cette légende nous apprend beaucoup.
Mieux encore. Nous retrouvons dans l’Egypte ancienne le dieu Seth, représenté parfois par un crocodile. Seth, avec Nephtys, forme un couple, antithèse d’Isis et Osiris. Ce n’est pas l’évocation d’une représentation tranchée du mal et du bien, ces deux aspects de la réalité sont complémentaires et n’existent que l’un par rapport à l’autre.
Dans un monde où règne l’ordre de Maât, Seth constitue la face sombre du pouvoir tout en restant nécessaire à une certaine forme d’équilibre. Seth est même indispensable à l’équilibre du monde, puisque placé à la proue de la barque de Rê, il envoie, d'un coup de pique, le serpent monstrueux Apophis, représentant du Chaos, aux confins du monde.
Seth est aussi connu pour son combat contre Horus. Au musée du Louvre se trouve une stèle où l’on voit Horus enfant foulant aux pieds le crocodile. Ce genre de stèle était érigé dans tous les sanctuaires d'Egypte, et avait pour fonction de soigner les fidèles victimes d'attaques d'animaux sauvages. Elles étaient la plupart du temps gravées, au dos, ou sur le socle, de formules magiques. Bertrand, digne représentant d’Horus, Horus, ancêtre de saint Michel…
Au musée du Louvre encore se trouve un bas-relief en grès du IVe siècle, faisant partie des antiquités égyptiennes chrétiennes. Pas la peine de commenter, n’est-ce pas ?
Le crocodile, souvent titré cosmophore ou porteur du monde, prend la symbolique du dragon de par sa ressemblance aux monstres préhistoriques. À ce titre, il est le maître des mystères de la mort et de la renaissance, le grand initiateur, le symbole des connaissances occultes…
Saint-Bertrand-de-Comminges, la cathédrale Sainte Marie, l’extérieur
Comme à Lyon, l’autre Lugdunum (colline de Lug/Bel/Gargan/Apollon/saint Michel), et Notre-Dame de Fourvière, la ville à dédié son sanctuaire le plus élevé à Notre Dame. L’édification de la première cathédrale remonte à l’épiscopat de Bertrand de L’isle (1083-1123).
En 1150 la tour-clocher fut construite et le cloître fut agrandi. De cette période romane ne restent qu’une partie du cloître, la façade ouest et le narthex. La partie gothique comprend la nef entourée de 14 contreforts puissants, s'amincissant en hauteur.
A l’est Jean de Mauléon construisit, en appendice du chevet, une sacristie, accessible par un escalier intérieur partant de l’abside.
Au nord, faisant partie de l’ancien palais épiscopal disparu, se trouve une crypte de faibles dimensions où la tradition plaçait le premier tombeau de saint Bertrand. Servant d’oratoire recueilli (ce qui veut dire qu’on ne peut pas la visiter…), on y accède par l’extérieur.
La tour-clocher et la façade ouest
La tour primitive fut exhaussée et convertie en donjon qui reçut un hourdage (refait en 1888), rappelant le rôle militaire des places fortes du Moyen Age : les murs épais ne sont percés que de meurtrières. La tête du clocher est coiffée d’un triangle et culmine à 33 mètres de hauteur.
La façade de calcaire gris, comportant des remplois gallo-romains, comporte un portail roman plutôt modeste par rapport à l'édifice, un oculus dans l'arc au-dessus du portail, un peu décentré (comme sur la façade ouest de la chapelle de Saint-Michel d'Aiguilhe ).
Il est bien connu que des architectes capables de concevoir des sanctuaires ayant défié le temps ne savaient pas se servir d’un fil à plomb… Non, je me moque, hein ?) , et vraiment décentrée cette fois, une tête monumentale de saint Bernard, ou un ancien masque de théâtre gallo-romain. Presque en haut de la tour se tient une fenêtre en plein cintre à triple voussure entourée de colonnettes.
Au centre du portail, une colonne de marbre sert de trumeau. Le chapiteau qui la surmonte offre le thème de quatre hommes accroupis supportant l'édifice (4 piliers du monde, 4 directions de l'espace formant la trame de l'univers). Ainsi ces personnages nous invitent à dépasser la frontière de notre égo pour soutenir en nous-mêmes la parcelle divine.
Le tympan, d'aspect archaïque, nous montre l'adoration des mages devant une vierge à l'enfant (dont la tête est bien plus adulte qu’enfant) surmontée d’anges thuriféraires. L’inscription latine est très visible, Maria mater et filium dei.
Quand aux rois-mages, symbole de l’ancienne connaissance, de la tradition primordiale, ils apportent au Christ, normalement, l’or, l’encens et la myrrhe, représentant la reconnaissance de ses fonctions royales, sacerdotales et prophétiques. L’inscription, et leo far et miron aspron, est moins facile à comprendre, mélange de latin et de grec qui signifie : "j'apporte un gâteau de farine (la galette des rois ?) de la myrrhe et de la monnaie (métal précieux, or ou argent).
Sur la droite, un évêque tenant la crosse et levant la main droite en signe de bénédiction. Il s'agit de Bertrand, gravé dans la pierre avant 1179, date de sa canonisation, preuve que les commingeois le reconnurent comme saint avant l'église.
Au linteau, les 12 apôtres : 12, nombre de ce qui est achevé, qui forme un tout, un ensemble harmonieux et parfait, nombre des divisions spatio-temporelles, combinaison du quatre du monde spatial et du trois du temps sacré mesurant la création-recréation, le carré plus le triangle, le nombre d'un accomplissement, d'un cycle achevé. 12 marches aussi pour monter jusqu’au portail. Les apôtres rappellent que Bertrand avait fondé un collège sacerdotal.
Le portail est encadré de quatre colonnes dont les chapiteaux présentent des scènes parlantes : un homme, une bourse autour du cou, semble avalé dans la gueule d’un monstre. Représentation de l’avarice pour l’exotérisme, est-il avalé, ou sort-il, son sac rempli de savoir et porté sur le cœur, aidé par le serpent, symbole de la connaissance ?
Plus loin, un personnage chevauche un lion aux griffes ancrées dans la matière, et le force à ouvrir la gueule, ce qui représente la maitrise de soi, de ses pulsions. Un autre homme semble chevaucher un griffon.
Saint-Bertrand-de-Comminges, la cathédrale Sainte-Marie, l’intérieur
L'édifice roman du XIe siècle, à plan basilical pyrénéen, fut construit sur un édifice plus ancien.
35 De l'édifice roman subsiste l’avant-nef et le narthex, constitué d'arcs brisés et au dessus duquel s’élève le clocher-tour.
Le buffet d'orgue attribué à Nicolas Bachenier et datant de 1550, est placé dans l’un de ses angles. Il est élevé sur pilotis grâce à 5 colonnes cannelées. Ses sculptures représentent des scènes profanes champêtres et les travaux d'Hercule.
La nef gothique comporte un vaisseau unique à trois travées, de 75 mètres de long, 16 de large et 28 de haut. Des chapelles latérales sont situées entre les contreforts.
Le chevet polygonal loge cinq chapelles rayonnantes entre les énormes contreforts qui assurent la stabilité des voûtes.
Dans la chapelle Notre-Dame se trouve le tombeau d'Hugues de Chatillon. Réalisé par le maître de Rieux, en marbre, il est considéré comme l’une des plus belles œuvres de l'art funéraire français.
Le gisant de l'évêque, encadré d'animaux et d'angelots, repose sur une dalle en marbre noir qui le sépare du sarcophage sculpté d’une procession funèbre de 70 personnages.
Les chapiteaux
Les chapiteaux historiés sont l'œuvre de maîtres aragonais et des ateliers toulousains. Parmi les sculptures romanes de l’avant-nef, nous retrouvons l’acrobate, les jambes pliées vers le ciel. Le retournement commence.
Plus loin, un homme se tient à un bout de bois, encore ancré dans la matière. A ses côtés, l’homme couronné, l’initié, tient sa tête d’une main : le matériel supporte le spirituel.
Le mausolée de Saint-Bertrand
Il fut élevé au début du XVe siècle par l'évêque Pierre de Foix pour recueillir les restes de saint Bertrand. La face tournée vers le chevet est couverte de peintures sur pierre datant du XVIIe siècle, reproduisant les scènes miraculeuses de la vie du saint.
Un autel y est adossé, au-dessus duquel s’ouvre une niche où est conservée la tête de saint Bertrand, dans un buste argenté.
La face tournée vers le chœur est percée d'une cavité contenant la grande châsse d'argent et d'ébène où repose le corps. Cette châsse ne sort à l’extérieur en procession qu’à l’époque des grands jubilés, quand le 3 mai tombe un vendredi.
Les stalles du chœur
L’église de bois insérée dans l'église de pierre par l'évêque Jean de Mauléon et inaugurée la nuit de Noël 1535, fut réalisée par des artisans français, italiens, espagnols et allemands. Au sommet du jubé, un aigle tourné vers l’autel donc vers le soleil levant, dominait les stalles.
Le dispositif des stalles permettait aux chanoines du chapitre de s’isoler du public pour l’office. On compte 66 stalles, 38 hautes et 28 basses.
Chacune se compose d’un siège à charnière muni d’une étroite banquette appelée miséricorde. Les parcloses, cloisons se terminant par des accoudoirs, les séparent.
Plusieurs thèmes sont abordés, qu’ils soient religieux ou totalement païens. Par exemple la représentation des 12 Sibylles, prêtresses d'Apollon personnalisant la divination et prophétesse (d'Erythrée, de Tibur, d'Hellespont, de Marpessos, de Cumes, phrygienne, persique, libyque, cimmérienne, delphique, samienne, et Agrippa), symbole de la sagesse du paganisme.
La sagesse du monde ancien est prolongée par les 7 vertus théologales qui adaptent les facultés de l’homme à la participation de la nature divine (charité, foi, espérance, tempérance, prudence, justice et force).
Le thème de la luxure parait déplacé…. Mais nous voyons ça avec nos yeux du XXIe siècle, et du mauvais côté. Ce n’est pas du tout le péché qui est représenté, mais la transmission du savoir, la symbolique en étant le vecteur. Comme pour l’homme chevauchant la sirène, qui ne laisse aucun doute là-dessus. Dans la tradition pythagoricienne, la sirène chante la musique des sphères. Celui qui la chevauche retrouve l’harmonie primordiale.
Le trésor
Dans le trésor de la cathédrale se trouve la mitre en soie brodée de fils d'or du XIIe siècle que la tradition attribue à Bertrand. D’autres pièces datent du XIIIe siècle, comme la crosse en bronze doré retrouvée dans le tombeau de Bernard de Mirement, évêque de 1263 à 1286.
Le reliquaire en forme de tour, le coffret en bois plaqué d'os ou la bourse à reliques datent du XIVe siècle.
Des fragments de broderie et des sandales, des gants liturgiques datent du XVe.
Mais la pièce la plus mystérieuse, c’est la « Licorne ». Ce serait la hampe d’une crosse épiscopale. A l’époque, elle était sensée être une corne de licorne, elle n’est qu’une pièce d’ivoire faite en défense de narval. Au Moyen Age, ces cornes, vendues par les peuples du nord des fortunes, avaient la réputation de posséder de nombreux pouvoirs de guérison et des vertus de contrepoison.
Ces propriétés attribuées dès le XIIIe siècle en ont fait l'un des remèdes les plus chers et les plus réputés au cours de la Renaissance dans les cours royales. Bertrand de Got, ancien évêque de Comminges (qui prendra le pseudonyme d’évêque à la Licorne), vouait une véritable fascination à l’objet, qu'il lèguera à la cathédrale.
Saint-Bertrand-de-Comminges, le cloitre
Le cloître est accolé au côté sud de la cathédrale, sur le bord du plateau rocheux. Son plan forme un quadrilatère irrégulier, adapté au terrain. Il fut construit au XIIe siècle pour les chanoines, mais fut plusieurs fois remanié.
Il ne reste du XIIe que la galerie ouest, avec ses arcatures en plein cintre, des chapiteaux doubles sur des colonnes géminées en marbre
La galerie sud date du début du XIVe siècle. Elle fut ouverte sur l’extérieur, alors que les cloîtres se doivent d’être clos, lors d’une restauration, laissant voir un paysage très romantique.
On ne se lasse pas de le contempler, tant il inspire le calme et la sérénité.
La galerie nord, se trouvant sous les chapelles de la cathédrale, fut refaite aux XVe et XVIe siècles en gothique flamboyant. Elle se compose de cinq travées couvertes de croisées d'ogives surbaissées.
Elle contient des tombeaux dans des enfeus, des sépultures de chanoines, de bienfaiteurs ou de familiers, le cloître jouant un rôle de cimetière clos pendant plusieurs siècles.
La galerie est, refaite entre 1200 et 1251, d'inspiration gothique, continue avec des arcatures en plein cintre et des colonnes géminées, mais avec un décor plus simplifié, purement végétal.
Dans le coin nord-est subsiste l'entrée de la salle capitulaire avec une porte couverte d'un arc trilobé sous double archivolte et une fenêtre géminée de style gothique.
Le pilier central de la galerie ouest, le pilier des évangélistes, est taillé dans le tambour antique d'une colonne cannelée en marbre. Les évangélistes portant leurs symboles dans leurs mains, chargés de transmettre au monde le message, sont tous reliés à l'axe unique de la colonne, à la verticale qui relie l'univers divin à l'univers humain. Sur le chapiteau les surmontant, figurent les travaux des 12 mois et un zodiaque.
Un chapiteau présente le thème d’un homme guidant des chevaux au milieu de feuillus. Il tient les rênes de l’instinct, de l’impulsivité et des passions. Athéna, déesse de la sagesse, donna aux hommes le mors à cet effet. Le cheval devient le fidèle coursier qui l’aidera à franchir les obstacles du voyage initiatique. Il chevauchera la cabbale…
De l’autre côté du chapiteau, c’est une femme qui tient les mors.
Notons la présence répétée de plantes à 3 feuilles. L'idée est illustrée par une tête humaine dont le front en est orné. C'est l'homme sage dont la pensée est devenue une plante de vie, sortant du chakra frontal.
Il regarde en face de lui une femme qui porte gravées sur son front les lettres grecques phi et rhô, Φ et Ρ.
Elle-même regarde un homme barbu, entouré de 3 feuilles à droite et deux à gauche, la tête penchée vers le bas.
Plus loin, deux têtes côte à côte : l’une, calme et noble, s’abrite sous un capuchon de moine, représente la réflexion et la méditation. De sa bouche sort un rameau à trois feuilles, la parole initiatrice. L’autre, sans capuchon, tire la langue. L’homme n’a plus besoin d’être moine pour la transmission par le verbe.
Un évêque, peut-être Bertrand, tient sa crosse de la main gauche et de la main droite accomplit le geste de bénédiction qui sacralise le monde. On le retrouve sur une clé de voûte.
L’homme-feuille ou homme vert, symbole païen vieux comme le monde lié au cycle de la nature et à la renaissance, est bien sur présent.
Deux sujets inhabituels furent gravés de part et d'autre de la porte du parvis : une chauve-souris,
et une chouette. La chouette se retrouve sur l'un des chapiteaux.Toutes deux sont en rapport avec la lune et la connaissance. Je vous laisse découvrir leur symbolisme en cliquant sur leur nom.