Saint-Bertrand-de-Comminges, le cloitre
Le cloître est accolé au côté sud de la cathédrale, sur le bord du plateau rocheux. Son plan forme un quadrilatère irrégulier, adapté au terrain. Il fut construit au XIIe siècle pour les chanoines, mais fut plusieurs fois remanié.
Il ne reste du XIIe que la galerie ouest, avec ses arcatures en plein cintre, des chapiteaux doubles sur des colonnes géminées en marbre
La galerie sud date du début du XIVe siècle. Elle fut ouverte sur l’extérieur, alors que les cloîtres se doivent d’être clos, lors d’une restauration, laissant voir un paysage très romantique.
On ne se lasse pas de le contempler, tant il inspire le calme et la sérénité.
La galerie nord, se trouvant sous les chapelles de la cathédrale, fut refaite aux XVe et XVIe siècles en gothique flamboyant. Elle se compose de cinq travées couvertes de croisées d'ogives surbaissées.
Elle contient des tombeaux dans des enfeus, des sépultures de chanoines, de bienfaiteurs ou de familiers, le cloître jouant un rôle de cimetière clos pendant plusieurs siècles.
La galerie est, refaite entre 1200 et 1251, d'inspiration gothique, continue avec des arcatures en plein cintre et des colonnes géminées, mais avec un décor plus simplifié, purement végétal.
Dans le coin nord-est subsiste l'entrée de la salle capitulaire avec une porte couverte d'un arc trilobé sous double archivolte et une fenêtre géminée de style gothique.
Le pilier central de la galerie ouest, le pilier des évangélistes, est taillé dans le tambour antique d'une colonne cannelée en marbre. Les évangélistes portant leurs symboles dans leurs mains, chargés de transmettre au monde le message, sont tous reliés à l'axe unique de la colonne, à la verticale qui relie l'univers divin à l'univers humain. Sur le chapiteau les surmontant, figurent les travaux des 12 mois et un zodiaque.
Un chapiteau présente le thème d’un homme guidant des chevaux au milieu de feuillus. Il tient les rênes de l’instinct, de l’impulsivité et des passions. Athéna, déesse de la sagesse, donna aux hommes le mors à cet effet. Le cheval devient le fidèle coursier qui l’aidera à franchir les obstacles du voyage initiatique. Il chevauchera la cabbale…
De l’autre côté du chapiteau, c’est une femme qui tient les mors.
Notons la présence répétée de plantes à 3 feuilles. L'idée est illustrée par une tête humaine dont le front en est orné. C'est l'homme sage dont la pensée est devenue une plante de vie, sortant du chakra frontal.
Il regarde en face de lui une femme qui porte gravées sur son front les lettres grecques phi et rhô, Φ et Ρ.
Elle-même regarde un homme barbu, entouré de 3 feuilles à droite et deux à gauche, la tête penchée vers le bas.
Plus loin, deux têtes côte à côte : l’une, calme et noble, s’abrite sous un capuchon de moine, représente la réflexion et la méditation. De sa bouche sort un rameau à trois feuilles, la parole initiatrice. L’autre, sans capuchon, tire la langue. L’homme n’a plus besoin d’être moine pour la transmission par le verbe.
Un évêque, peut-être Bertrand, tient sa crosse de la main gauche et de la main droite accomplit le geste de bénédiction qui sacralise le monde. On le retrouve sur une clé de voûte.
L’homme-feuille ou homme vert, symbole païen vieux comme le monde lié au cycle de la nature et à la renaissance, est bien sur présent.
Deux sujets inhabituels furent gravés de part et d'autre de la porte du parvis : une chauve-souris,
et une chouette. La chouette se retrouve sur l'un des chapiteaux.Toutes deux sont en rapport avec la lune et la connaissance. Je vous laisse découvrir leur symbolisme en cliquant sur leur nom.