L'église Saint-Michel
Il y eut 4 églises connues à Cuxa : la première, consacrée à Germain, antérieure à 878, fut construite par Protais. Sur la présence d'un ancien lieu de culte, aucun document. La deuxième, consacrée à Michel, est déjà mentionnée en 938. C'était un oratoire bâti devant l'ancienne église. Le comte Sunifred fut à l'origine de la construction de la troisième, consacrée le 30 juillet 953. La quatrième, nouveau temple de Saint Michel, toujours à l'initiative de Sunifred, fut consacrée le 30 septembre 974. Il s'agit de l'église actuelle, dont l'abside centrale correspond à l'ancien emplacement de l'oratoire Saint Michel.
L'abside centrale est légèrement déviée par rapport à l'axe de la basilique, probablement pour coïncider avec sa dédicace.
Mesurant 30,60 par 9,40 m, la nef est l'un des très rares spécimens de préroman en France, caractérisé par l'arc en fer à cheval dit "wisigothique". Elle s'appuie sur des collatéraux voûtés en demi-berceau, dont elle est séparée par des arcades cintrées. Le côté sud est éclairé par quatre fenêtres hautes, alors que le côté nord n'est pas éclairé.
Le transept est bas et très saillant. Les croisillons, voûtés en berceau, comportent de grandes arcades outrepassées. L'abside, rectangulaire et fragmentée en cellules, est typique du préroman.
Les deux travées du chœur ont été voûtées d'ogives au XIVème siècle suite à un incendie. Elles sont éclairées par quatre baies. Deux longues chapelles rectangulaires, terminées en cul de four, entourent le chevet au nord et au sud. Elles s'ouvrent par des arcs outrepassés. A l'est, derrière le chœur, un couloir voûté en berceau sur arcs doubleaux relient les deux chapelles, formant une sorte de déambulatoire à angles droits.
Dans chaque bras du transept s'ouvraient deux absidioles précédées d'un arc outrepassé. Dans le bras nord, il en reste seulement une, la seconde fut détruite par l'effondrement du clocher nord. Dans celle qui reste est vénérée une vierge romane du XIIIème siècle.
Une tribune semblable à celle de Serrabonne avait été ajouté en 1040. Détruite au XIVème siècle, on peut en voir de beaux restes dans le cloître, encadrant une porte ouverte au XVIème siècle.
En 1969 fut retrouvé sur un balcon d'une maison particulière de Vinça la table d'autel majeur, consacré en 974. Il s'agit d'une ancienne plaque de marbre blanc provenant des ruines du capitolium romain de Narbonne.
Dans le bras nord,
une vierge romane du XIIIème siècle. Elle a tous les attributs d'une vierge noire, la parèdre de Saint Michel...
L'étude géobiologique de Saint-Michel montre que ce lieu de culte n'est pas du au hasard : les réseaux sont nombreux, se croisent sous l'autel, présence de réseaux sacrés et de cheminées cosmo-telluriques. Vous trouverez l'étude complète sur le site de Yann Lipnick.