Rhodes, historique
Rhodes,île grecque du sud-est de la mer Égée, fut habitée depuis plus de 2 400 ans. Les premiers habitants furent probablement des Minoens. C'est vers -1100, période dite "archaïque", que les Doriens s'emparèrent de l'île et y fondèrent trois villes : Kamiros, Ialissos et Lindos, qui s'unirent en -408 pour former la cité de Rhodes.
Puissante et prospère grâce à son commerce et à sa position stratégique, Rhodes devînt la capitale du Dodécanèse du V ème au III ème siècle avant notre ère.
Elle se dota alors de somptueux sanctuaires et bâtiments. Y fut construit alors le colosse, la sixième des sept merveilles du monde. Cette statue de bronze du dieu Hélios mesurait 32 m de haut : elle fut érigée sur le port vers -292, mais en -227, un tremblement de terre la fît s'effondrer.
Ses restes furent abandonnés pendant mille ans avant d’être fondus et vendus par les Arabes. Les archéologues situent son emplacement à l’endroit où s’élève le Palais des grands maîtres, et non comme on le représente souvent, à cheval un pied sur chaque jetée de l’entrée du port. Cette représentation fantaisiste date du XIX ème siècle.
Au Ier siècle, Paul de Tarse évangélisa Rhodes qui devint un ancien évêché. Prise par les Sarrasins en 654, elle fut récupérée par Byzance.
Ce furent les Chevaliers de Saint-Jean qui, de 1310 à 1522, lui apportèrent un renouveau, construisant de nombreux ouvrages : dans la partie basse de la ville, le collachion, ils édifièrent le palais du grand maître et les auberges, résidences servant aux Hospitaliers venus d'Occident pour lutter contre les musulmans.
Jacques Cœur eut Rhodes comme port et point d’attache, aidé par les Hospitaliers… Puis l'île fut conquise par les Turcs de Soliman le Magnifique. C'est en 1912 que l'Italie s'empara à son tour de l'île, qui passa sous la souveraineté grecque en 1948.
Mais à cette histoire banale, je préfère celle des légendes….
Quand les dieux se partagèrent les différents pays de la terre, l'île de Rhodes se trouvait encore sous les vagues de la mer. Or ce jour-là, Hélios était absent et personne n'avait pensé à lui. Il ne reçut donc aucune part du partage. A ce moment, l'île de Rhodes émergea de la mer, et Hélios fut le premier à la voir. Avec le consentement de Zeus, il la prit sous sa protection. Quelques temps après, une nymphe locale appelée Rhodé donna sept fils et une fille à Hélios. Kerkafos, le second fils, devient père de trois enfants, trois garçons dont les noms sont Kamiros, Ialissos et Lindos, qui créent les trois premières cités de l'île.
Une autre légende rapporte qu’Hélios tomba amoureux de la nymphe Rhodé, et quand il l’illumina de ses rayons elle prit la forme de l’ile. Les anciens grecs appelaient Rhodes l’ile du Soleil, mais l’ile fut aussi nommée Ofioussa (ile du serpent), Asteria (l’étoile), Makaria (beauté) et Ataviros (du nom de son sommet).
Séparée du bourg par une muraille fortifiée, la ville haute (de plus de 4 km²), ou Collachium, entièrement remodelée par les Chevaliers de Saint-Jean, possède de nombreux vestiges de toutes les périodes historiques de l’île.
http://dominicus.malleotus.free.fr/rhodes/histoire_de_rhodes_au_temps_des_chevaliers.htm?reload_coolmenus
http://druine.free.fr/rhodes/
Rhodes, les monuments antiques
L'acropole
Au sud-ouest de la ville, se dresse une haute colline dénommée Mont Smith, du nom d'un amiral britannique. C'est au sommet que se trouve l'Acropole de Rhodes.
Aux époques classiques et hellénistiques, le site, contrairement aux acropoles des autres cités, n'était pas fortifié : c'était un ensemble de bâtiments cultuels (deux temples, ceux d'Apollon Pythien, et celui d'Athéna Polias et de Zeus Polieus, c'est-à-dire "qui protègent la cité", un Artémision, un sanctuaire des Nymphes) et publics (odéion, stade, gymnase, bibliothèque, portique).
Il ne reste pas grand chose à part trois colonnes du temple d’Apollon, quelques vestiges du temple d’Athéna, le reste du portique des propylées.
On retrouve des traces d’anciens temples un peu partout dans la ville, comme les fondations d'un temple dédié à Dionysos sous l’église Saint-Dimitri (Agios Dimitrios).
Le temple d'Aphrodite
En pénétrant dans la ville par la Porte de la Liberté, on rencontre des vestiges du temple d'Aphrodite, datant du II ème siècle avant notre ère.
Rhodes, les monuments chrétiens
La basilique Saint-Michel
À l'angle des rues Chimarra et P. Méla se trouvent les vestiges d'une vaste basilique paléochrétienne longue de 60 m, pavée d'une mosaïque du V ème siècle.
L’église Notre-Dame du Château
Cette église byzantine en forme de croix latine, possédant de nombreux éléments gothiques, fut construite aux XI ème et XII ème siècles. L'intérieur de l'église fut achevé par les chevaliers de Saint-Jean avec des absides, alcôves et des fenêtres longues et étroites.
Elle fut cathédrale catholique avant d’être transformée en mosquée durant l’occupation ottomane.
L’église Saint-Spyridon
Saint Spyridon fut évêque de Trimythonte dans l'île de Chypre, au IV ème siècle. On situe la date de sa naissance vers 270, et celle de sa mort vers 348. Sa légende veut qu'il ait d'abord été berger, ou du moins propriétaire d'un grand troupeau de brebis.
En tant qu'évêque, il eut à souffrir des persécutions de Galère, étant notamment forcé d'aller travailler dans les mines. On considère qu'il est intervenu au concile de Nicée I, où condamna en 325 l'hérésie d'Arius. Il est très vénéré à Chypre, où on lui attribue de nombreux miracles. Il est aussi très vénéré à Corfou où se trouve la relique de son corps. Il est représenté, dans la tradition iconographique orthodoxe, coiffé, par humilité, d'une ruche en osier.
Son église à Rhodes est à mon sens l’une des plus belles.
L’église Saint-Phanourios
Cette église se trouve rue Agiou Phanouriou. Elle date du XIII ème siècle. Elle fut transformée en mosquée sous l'occupation ottomane (mosquée Pial-ed-din). On sait peu de choses de ce martyr du V ème siècle, Egyptien de naissance. Une icône fut retrouvée dans les ruines d’une ancienne église à Rhodes en 1500, et il fut appelé à ce moment là le « nouveau révélé ». Il est prié pour l’aide aux choses perdues. La tradition dit qu’il fut incapable de convertir sa mère. A la mort de celle-ci, il pria plus pour son salut que pour le sien. Quand il fut lapidé, au moment de sa mort, il dit : « Par mes souffrances, Seigneur, fait que tous ceux qui prieront pour toi prient pour le salut de ma mère ». Ainsi, en Egypte, où il est particulièrement vénéré, de nombreux chrétiens prient en disant « O Seigneur, sauve la mère de Phanurius et aide-moi ».
L’église Saint-Jean
Aujourd'hui disparue, elle fut construite au début du XIVème siècle à droite de la place du Palais des Grands Maîtres, auquel elle était reliée par un tunnel.
Elle était la chapelle de l'ordre où étaient enterrés les grands maîtres et où l'on vénérait la main de saint Jean-Baptiste donnée à Pierre d'Aubusson par le sultan Bajazet.
L'église fut détruite en 1856 dans l'explosion d'une poudrière qui endommagea le palais des Grands Maîtres.
L'église Sainte-Marie du Bourg
Elle fut bombardée lors de la seconde guerre mondiale.
On ne voit plus aujourd'hui que les trois absides du sanctuaire de cet édifice gothique tardif construit au XIV ème siècle.
L'église byzantine de Saint-Panteleimon
Saint-Panteleimon (Agios Panteleimon) date du XV ème siècle. Né à Nicomédie d’un père païen et d’une mère chrétienne, il fut élevé dans la religion de Jésus-Christ, quoique non encore baptisé. A la mort de sa mère, il subit l'influence de son père et finit par en oublier les principes. Il s'attacha à l'étude de la médecine et y devint si célèbre, que l'empereur Maximien-Galère le choisit pour médecin et voulut l'avoir à sa cour. Un prêtre chrétien, nommé Hermolaüs, résolut de ramener à la foi chrétienne. Panteleimon fit alors plusieurs miracles, ramenant un enfant mort d’une morsure de vipère à la vie, guérissant un aveugle. Des médecins jaloux le dénoncèrent comme chrétien à l'empereur, il fut martyrisé.
L'église Sainte-Marie de la Victoire
Dans la même cour que l’église Saint-Panteleimon se trouvent quelques vestiges de l'église gothique Sainte-Marie de la Victoire (Panagia tis Nikis) construite après le siège turc de 1480. Ces deux églises datent de la même époque.
L'église Agia Paraskévi
A gauche de la rue Ipodamou, l'église Agia Paraskévi date du XV ème siècle. Elle fut transformée en mosquée sous l'occupation ottomane (mosquée Taketji, rattachée à l'école des derviches).
L’église de la Sainte-Trinité
Dans la rue des Chevaliers, à côté de l'Auberge de France, se trouve la chapelle de France, ou église de la Sainte-Trinité. C’est un petit édifice gothique des XIV ème et XV ème siècles.
L'église était probablement voûté à l'époque médiévale, mais elle présente aujourd'hui une coupole, souvenir de sa transformation en chapelle musulmane (Khan Zade Mejid) sous l'occupation ottomane. Parmi les écussons décorant la façade, ceux du pape, d'Angleterre et du Grand Maître Raymond Bérenger(1365 -1374).
L’église de l’Annonciation
Elle se situe dans la ville nouvelle, près du port. Elle fut édifiée en style néo-gothique durant la seconde moitié de l'occupation italienne, en 1925, sur le modèle de l'église Saint-Jean qui s'élevait dans le Collachium. Elle est également dédiée à saint Jean, et est aujourd’hui l’une des principales cathédrales de l’île.
Rhodes, les mosquées
La mosquée de Soliman le Magnifique
Datant du XVI ème siècle, fondée peu après le siège de 1522 sur le site de l'église byzantine des Saints-Apôtres (Aghioi Apostoli), elle fut la plus importante mosquée de Rhodes.
Reconstruite au XIX ème siècle, elle possède un vaste dôme central et aux petites coupoles latérales.
Elle a été rouverte au public en 2005 après 18 années de travaux de restauration, notamment de son minaret en pierre de 34 m de haut, qui sert de point de repère lorsque l'on s'enfonce dans les ruelles.
La mosquée de Recep Pacha
Construite en 1588, la mosquée fut laissée à l'abandon.
Sur la place, la fontaine attenante où les musulmans faisaient leurs ablutions.
Rhodes, les bâtiments laïcs
La loge des marchands
Sur la place Hippocrate, un édifice du XVI ème siècle, la Châtellenie, ou Castellania, ou loge des marchands, servait de lieu de réunion, de bureau d'inspection et de tribunal du commerce. C'est un édifice à escalier extérieur, dont la construction fut achevée par le grand maître Émery d'Amboise. La Castellania est probablement l'édifice connu au Moyen Âge sous le nom de « Basilica Mercatorum ».
Au rez-de-chaussée, à droite d'un large escalier, s'ouvre sous une galerie une loge voûtée d'ogives.
Sur la façade sont gravées les armes de Pierre d'Aubusson, ainsi qu'une fenêtre à croisée de marbre ornée de fleurs de lys.
Au-dessus de la porte d'entrée, sur le linteau de marbre, un ange tient l'écusson de l'Ordre à gauche, et celui d'Émery d'Amboise à droite.
Le palais des grands maîtres
Le palais actuel est la reconstruction, dénuée de rigueur archéologique, du palais forteresse édifié par Hélion de Villeneuve au XIV ème siècle sur le site même d'un ancien temple dédié à Hélios.
L’ancien palais fut détruit en 1856, lors de l’explosion d'une poudrière.
Lorsque les Italiens s'installèrent à Rhodes, ceux-ci le reconstruisirent, et en firent une résidence d'été pour le roi Victor-Emmanuel III. La rénovation fut achevée en 1939.
Les remparts
Construits au XIV ème siècle sur les fondations de l'enceinte byzantine, ils s'étirent sur 5 km de longueur.
La fortification de la ville de Rhodes fut basée sur les méthodes de construction des chevaliers, tenant compte de la création et l'utilisation d'armes à la pointe de l'art militaire.
Lors du second siège turc, chaque « maison » ou « langue » fut chargée de la défense d'une partie des remparts. On y retrouve de nombreux blasons témoignant de la contribution du pape et des grands maîtres à la réparation et à la consolidation des remparts et du fossé.
La rue des Chevaliers
Cette rue pavée médiévale, la même qu'empruntaient autrefois les habitants pour se rendre à l'Acropole, descend de la place du palais des Grands Maîtres jusqu'à l'église Notre-Dame du Château.
Les édifices de cette rue, comme les auberges, appartiennent, pour la plupart, à la seconde période architecturale des chevaliers, postérieure au siège des Turcs de 1480. Ils sont construits à l'aide de blocs de roche poreuse locale régulièrement agencés.
Les auberges, au nombre de 7, de style gothique, construites au XIV ème siècle, étaient l'endroit où se réunissaient les chevaliers. Les chevaliers étaient divisés en sept nationalités ou langues : France, Auvergne, Provence, Castille, Aragon, Italie et Angleterre. Chaque langue protégeait un quartier de la ville. Il ne reste plus que 4 des 7 auberges du départ.
La tour de l'Horloge
A côté de la mosquée de Soliman le Magnifique se dresse la tour de l’Horloge (Pirgos tou Orologiou), construite au XIX ème siècle sur l'emplacement d'une tour médiévale de garde qui servait d'observatoire. La tour a été construite sur l'emplacement d'une tour médiévale de garde qui servait d'observatoire.
L'armurerie
Elle s'est installée dans l'ancien hôpital des chevaliers.