Milan, historique
Milan, autrefois Mediolanum (étymologiquement le « sanctuaire central »), existait depuis longtemps déjà lors de l’invasion d’une peuplade celte, les Insubres, venue du nord italien vers 600 avant notre ère. La ville fut développée par son chef, Bellovèse.
La légende de la fondation de Milan veut que Bellovèse construisit un oppidum à l’endroit où il trouva l'animal magique que la déesse Belisama (déesse guerrière et guérisseuse, patronne des forgerons et maîtresse du Feu) lui révéla dans un rêve : la laie mi-poilue, medio lanum.
Selon certains archéologues, à l'origine de Milan il ya un lieu sacré en forme d’ellipse, occupant la partie nord de la ville. C’est sur le pourtour immédiat de ce cercle que l’on retrouve les églises paléochrétiennes, construites sur d’anciens sanctuaires païens, comme le Duomo, érigé sur l’ancien temple dédié à Minerve. Minerve est identifiée à Belisama.
En -222, la ville fut prise par les Romains et prospéra sous l'empire. Elle devint, en 286, sous Dioclétien, la résidence des empereurs occidentaux, puis la seconde plus grande ville d’Europe avec plus de 300 000 habitants au IVe siècle. En 313, Constantin y promulgua l’édit de Milan qui légalisait le culte chrétien, et l’évêque saint Ambroise, l’un des 4 pères de l’église d’Occident en fit l’un des lieux les plus importants de la chrétienté naissante. La ville fut ensuite saccagée par Attila vers 450, pillée par les Goths en 539, prise par les Lombards. Elle retrouva son indépendance au VIIIe siècle, fut gouvernée par des archevêques, puis par une noblesse féodale, et connut un certain essor.
En 1162, les armées de Frederic Ier Barberousse prirent d'assaut et détruisirent la ville. Les habitants de Milan s'allièrent alors avec les villes lombardes voisines et formèrent la ligue lombarde. Ils vainquirent l’armée de Frederik Ier à Legnano en 1176. La famille des Visconti arriva au pouvoir en 1277.
C'est à cette époque que la cathédrale (Il Duomo en italien) fut construite. Un autre symbole de la ville de Milan, le « Biscione », est devenu le blason de cette famille. En héraldique, il représente un« issant » (figure d'un enfant à mi-corps sortant de la gueule d'un animal) sortant d’une « guivre » (un serpent en pal ondoyant). Tout un programme. Même chez Alfa Roméo.
Plus tard, la famille des Sforza prit le pouvoir, et Milan, après une époque particulièrement riche, devint un centre scientifique, artistique et littéraire. Ludovic le More, descendant des Sforza, s'entoura d'artistes comme Bramante et Léonard de Vinci, qui y vécut de 1482 à 1513.
Il y peignit la Cène, dans l’église Santa Maria delle Grazie. Puis la ville fut à nouveau envahie, par les français, les suisses, les autrichiens, les espagnols. En 1861 Milan rejoignit le Royaume d'Italie et prospéra de nouveau.
Milan, le Duomo, historique
La cathédrale de Milan se trouve à l’intérieur du cercle de l’ancien oppidum celte. Après le temple dédié à Belisama, puis à Minerve, une première église chrétienne vit le jour au début du IVe siècle, Santa Maria Maggiore (Sainte-Marie-Majeure). Elle fut agrandie lors du synode de 355 et Saint Ambroise, devenu évêque de Milan en 374, construisit un baptistère.
C’est certainement dans celui-ci qu’Ambroise baptisa saint Augustin, en août 386. Une basilique funéraire à trois absides, l’église Santa Tecla (Saint-Thècle), Santo Stefano (Saint-Stéphane) furent construite à proximité, et furent détruite en partie par un incendie en 1075.
Après l’effondrement du campanile de Santa Maria Maggiore en 1386, l’archevêque Antonio da Saluzzo, soutenu par la population et par le premier duc de Milan, Gian Galeazzo Visconti, décida la construction d’une nouvelle cathédrale, plus grande. Les travaux démarrèrent par la destruction dans un premier temps de la cathédrale Santa Maggiore, puis de la basilique Santa Tecla.
En janvier 1387 commença l’œuvre colossale de couler les fondations des piliers. Le désir de Jean Galéas Visconti fut, en suivant les tendances européennes de l’époque, de donner à la ville un majestueux édifice et de symboliser par celui-ci les ambitions de son état. Il mit à disposition des carrières et accorda d’importantes subventions et exonérations fiscales : chaque bloc destiné au duomo était marqué AUF (Ad Usum Fabricae) et les taxes de passages furent supprimées : il en est resté depuis, la manière de dire « a ufo » qui signifie gratuit.
La construction du Duomo, dans un style gothique rayonnant tardif, prit près de 430 ans, de la pose de la première pierre jusqu’à l’achèvement de la façade en 1813, sous Napoléon Bonaparte qui y fut couronné roi d’Italie le 26 mai 1805. Ses bâtisseurs s’en tinrent pourtant essentiellement au style gothique malgré l’évolution de la mode en matière d’architecture pendant ces quatre siècles. A l’heure actuelle, certains blocs attendent encore d’être sculptés.
La flèche principale fut surmontée en 1762 d’une statue de la Vierge, à laquelle cet endroit a toujours été dédié. Durant la Seconde Guerre mondiale la ‘’Madonina’’ fut recouverte de haillons afin d’éviter que les reflets de lumière sur sa surface dorée puissent être utilisés comme point de référence par les bombardiers alliés survolant la ville.
Le 13 décembre 2009, Silvio Berlusconi reçut une réplique miniature du Duomo en plein visage lors d'un meeting à Milan. Depuis, les ventes des répliques miniatures du bâtiment ont nettement augmenté. J’aime ce genre d’informations… Ca me fait rire.
Parce que pour le reste, franchement, mis à part la beauté de l’endroit pour ceux qui aiment les tartes à la crème, le Duomo, c’est pas trop mon truc. Je préfère largement ce qu’il se passe en-dessous, dans les cryptes. Je vais quand même vous en faire une rapide description.
Milan, le Duomo, l'extérieur
Le bâtiment, mélange de gothique et de néo-gothique, est fait de briques recouvertes de marbre de Candoglia, blanc rosé (manque le rouge) avec des veines grises.
Le parement apparent n’a pas seulement un rôle d’ornement mais aussi une fonction portante. La carrière de marbre, mise à disposition par Gian Galeazzo Visconti, est encore propriété de la Fabbrica del Duomo.
Les contreforts ont une forme triangulaire et servent à contenir la poussée latérale des arcs. Le soubassement est en pierre ainsi que les murs intérieurs, les piliers ont un noyau en gneiss et les voiles des voûtes sont en brique.
3 500 statues ornent les murs extérieurs, datant du XIVe siècle au XXe siècle : renaissance, baroque, néoclassique, pour finir sur l’art déco des années 20 et 30.
La façade principale fut commencée en 1616 et achevée 200 ans plus tard.
Les cinq portails et les vitraux les surmontant, les bas-reliefs des contreforts centraux sont du XVIIe siècle, le balcon de 1790,
les trois fenêtres du XIXe siècle,
les portes en bronze du XXe siècle. Bon, allez, de loin, et en courant vite, c’est pas si mal.
L’abside polygonale du XIVe siècle, entourée par les deux sacristies, fut la première partie de la cathédrale terminée.
Les statues, les contreforts, les lanceurs et les flèches sont, en général, de l’époque de son successeur, Filippo Maria Visconti.
L’une des statues représente un personnage fort mal connu : saint Michel Polnareff.
Sur le toit, 136 flèches lui donnent un aspect féérique à la Walt Disney.
Les pinacles, rajoutés au siècle dernier, n’ont aucune fonction portante.
La plus haute des flèches de la cathédrale de Milan culmine à 108,50 mètres. A son sommet se tient la Madonnina, une Vierge sculptée en 1774 par Giuseppe Bini en cuivre doré, mesurant 4,16 mètres de hauteur.
La tradition veut qu’aucun bâtiment ne puisse dépasser la Vierge. Une loi rendue officielle dans les années 30 empêcha la tour Branca (108m) et la tour Velasca (106) d’aller plus loin que cette hauteur.
La tour Pirelli fit exception avec ses 127 mètres. Il fut décidé alors, pour respecter la loi et la tradition, de placer une copie de la statue en haut du gratte-ciel. Plus récemment, une autre copie fut installée au sommet du nouveau siège de la Région Lombardie (161 mètres de haut).
Milan, le Duomo, l'intérieur
Le Duomo a un plan en croix latine, composé de cinq nefs et trois transepts, un déambulatoire à abside polygonale.
Les nefs sont séparées par 52 piliers polystyles qui soutiennent les voûtes des croisées d'ogives, représentant les 52 semaines d’une année.
La nef centrale est deux fois plus large que les nefs latérales, celles-ci sont légèrement décroissantes en hauteur ce qui permet l'ouverture de petits vitraux à arcs-boutants.
Dans la première travée nord, près de l’entrée, incrustée dans le sol, se trouve une méridienne portant le symbole du capricorne. Cette ligne en laiton encastrée dans le sol traverse la nef. Elle fut Installée en 1786 par les astronomes de Brera, et servait à marquer l’heure de midi astronomique grâce à un rayon de lumière entrant par la première baie de l’aile sud, du côté droit.
La seconde travée abrite le baptistère représentant un sarcophage romain en porphyre.
Au mur, deux bas reliefs en marbre rouge de Vérone présentent les apôtres. Ils datent de la fin du XIIe siècle et proviennent de Santa Maria Maggiore.
Dans la première travée sud se trouve le sarcophage de l’archevêque Ariberto d’Intimiano, mort en 1045, portant une copie du crucifix en cuivre recouvert de feuilles d'or. Ce crucifix, que l’archevêque donna au monastère San Dionigi, se trouve dans le musée du Duomo.
Dans le transept sud se trouve la statue de saint Barthélémy écorché. Cette œuvre de Marco d’Agrate de 1562 montre le martyr, muscles et veines exposés, portant sa peau jetée sur l’épaule.
Sur le point le plus élevé du chœur se trouve l'autel majeur provenant de la basilique de Santa Maggiore, consacré par Martin V en 1418. Au centre de l’autel se trouvent des reliefs sur les plaques internes qui le composent, qui faisaient partie d’un sarcophage païen du IIIe siècle et réutilisées comme sépulture pour un martyre chrétien.
Entre deux piliers se trouvent les grands orgues.
Le samedi suivant le 14 septembre, chaque année, se déroule à Milan la « Festa della Nivola ». C’est une fête religieuse consacrée à un clou de la croix du Christ, au cours de laquelle est célébré le rite de la Nivola, une machine en bois et tissu, ressemblant à un ascenseur, utilisée par l’archevêque de Milan lors de la célébration pour aller chercher la relique, située dans une niche qui surplombe le cœur de la cathédrale à 40 mètres de hauteur, et conservée ici depuis 1461.
La légende veut que saint Ambroise, passant devant la boutique d'un forgeron, ait été attiré par l'homme qui essayait de plier un morceau de fer, sans succès. Amboise, demandant alors la permission de l'examiner, réalisa que cette pièce était un clou de la croix du Christ. L’histoire officielle de ce clou, qui fut un temps gardé au sein de l’église médiévale Santa Maria Maggiore, est qu’il fut trouvé par Sainte Hélène, qui l’offrit à son fils, l’Empereur Constantin, en l’intégrant à un mors pour son cheval. Il fut ensuite offert à saint Ambroise.
La crypte
L’entrée de la crypte se trouve dans le chœur. Rien de poignant, mais un bel éclairage la met en valeur.
Habituellement, la crypte héberge le tombeau du cardinal Carlo Borromeo (saint Charles Borromée).Ce saint mourut en 1584, à 46 ans, et fut canonisé le 1er novembre 1610 par Paul V. Plusieurs guérisons miraculeuses furent répertoriées à son contact.
Lors de ma visite, la châsse, faite de vermeil enrichie de pierreries et de cristal, était exposée dans le transept. Le corps du saint y est conservé, en habit sacerdotaux.
Pour un euro, vous pouvez entrer dans le trésor de la cathédrale. Plusieurs pièces très intéressantes :
Un bénitier était un vase portant une anse, habituellement en métal, propre à contenir l'eau bénite. Ils étaient souvent fabriqués en métaux précieux repoussés, ou même creusés dans des pierres dures ou dans un tronçon d'ivoire.
Celui du trésor, en ivoire, fut spécialement conçu pour la visite de l’empereur Otto II à Milan en 980. Il fut fabriqué par des artistes lombards. Les quatre évangélistes avec leurs attributs ainsi qu’une Vierge à l’enfant y sont représentés. Chaque personnage est assis sous un arc comportant une inscription. L'inscription dédicatoire latine longe le bord du récipient. L’anse est maintenue par deux têtes de lion.
Une couverture de livre du Ve ou début VIe siècle, probablement fait à Ravenne. Peut-être le cadeau d’un empereur byzantin. Au XIIe siècle, il fut utilisé dans la liturgie des Vêpres de processions de Pâques. Au XVe siècle, il devint une Pax, une plaque de métal que le célébrant embrassait et faisait embrasser en disant : « Pax tecum ». Cela remplaçait le rituel du baiser de paix en usage dans l’Eglise primitive et recommandé par saint Paul.
La Pax dite d’Ariberto fut créée en 1030 ou 1040 et donné à la cathédrale par l’archevêque Ariberto. Elle se compose de deux panneaux, dont l’un fut utilisé pour décorer la couverture de l’évangéliaire de la cathédrale et l’autre pour la boite le contenant. Au XIIe siècle, ces panneaux furent utilisés comme Pax.
http://www.sacred-destinations.com/italy/milan-cathedral
http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%B4me_de_Milan
http://www.travelpics.fr/2010/01/il-duomo-cathedrale-milan-italie.html
http://www.30giorni.it/articoli_id_22806_l1.htm
Milan, la crypte archéologique du Duomo
C’est grâce à la construction du métro milanais que l’on a retrouvé l’emplacement des premières constructions de l’ancien sanctuaire. Les fouilles, commencées en 1961 et plus récemment celles de 1996, ont permis de mettre à jour les vestiges et ont permis de mieux comprendre l’agencement du complexe épiscopal des premiers temps du christianisme.
Elles ont éclairé les légendes se rattachant au lieu, et notamment celle de la fondation par Bellovèse du premier temple païen dédié à Bélisama, devenue Minerve, puis sainte Thècle, puis la Vierge Marie. Les noms changent, pas l’endroit…
La présence d’une source sacrée est à mon avis indéniable. La source est une marque de la présence de la grande déesse, comme la grotte. D’ailleurs, en faisant abstraction du bruit du métro passant juste derrière, vous pouvez de temps en temps entendre, sous des grilles de protection, l’eau couler.
Le complexe comprenait trois églises et deux baptistères, Santa Tecla et le baptistère San Giovanni alle Fonti, Santa Maria Maggiore, accolée au baptistère San Stefano, et une basilique funéraire. La zone archéologique, située à 4 mètres sous le sol de la place du Dôme, fut ouverte au public en 2009.
Outre les vestiges des bâtiments, elle conserve, dans des vitrines, des pièces de monnaie, des bijoux, des lampes à huile, des carreaux de mosaïque utilisés pour décorer la voûte du baptistère et des fragments de fresque.
Le premier lieu fut donc dédié à Bélisama, déesse des eaux qui donna son nom en France à la Beauce. Chartres en fut l’un des sanctuaires.
Puis arriva Minerve. Le culte de Minerve est originaire d’Étrurie. Elle devint Athéna chez les grecs, puis fut adoptée par les romains au premier siècle. Déesse de la sagesse, des arts, mais aussi de la guerre, de la liberté citadine, et de la médecine. Pour cette dernière fonction, ses temples étaient souvent liés aux eaux et à leur pouvoir de guérison.
Il ne reste rien de l'ancien temple de Minerve. Mais au centre de la nef de Santa Tecla fut retrouvée une salle chauffée par des tuyaux souterrains (hypocauste), qui semble indiquer la présence d'un bâtiment romain pré-existant.
Andrea Alciati, au XVIe siècle, écrivit : «là où Minerve était vénérée se trouve maintenant une église, le nom fut changé en Tecla, en face de la cathédrale de la Vierge Mère ».
Le baptistère San Giovanni alle Fonti (Saint-Jean des Sources)
Parmi les différents édifices que la tradition attribue à Ambroise, le baptistère est une attribution sûre. C’est ce que prouvent les fouilles menées en octobre 1996 qui ont fourni des éléments de datation incontestables : une monnaie de Valens, empereur de 364 à 378.
L’eau purifie et soigne. Ce n’est pas pour rien non plus qu’Ambroise, au IVe siècle, fit construire son baptistère en cet endroit précis. C’est lors de la veillée pascale, en avril 387, qu’il y baptisa celui qui devait devenir saint Augustin.
Le nom du baptistère n’est pas anodin non plus, san Giovanni alle Fonti, saint Jean des sources. Malheureusement très peu de vestiges de l'élévation nous sont parvenus, la structure ayant été sacrifiée lors de la construction de la cathédrale au XIVe siècle. Les archéologues en ont fait une représentation assez précise quand même.
Les fonds baptismaux en marbre blanc, de forme octogonale, profonds de 80 cm, avaient une largeur d’angle à angle de 12 mètres. Ils étaient recouverts d’un dôme reposant sur 8 colonnes : un document de la Fabbrica del Duomo , datant de 1387, stipule que ces colonnes furent placées dans la crypte de Santa Tecla.
Les murs étaient peints de fresques. L’une d’elles, datant du XIIe siècle, représente deux personnes en prière devant une source…
Le pavage était noir et blanc, et le système d’arrivée et d’évacuation de l’eau, posé aux quatre points cardinaux, est encore en place.
Pour l’édification de ce baptistère, Ambroise composa lui-même un chant de huit distiques en deux strophes, qui, placé peut-être le long des parois intérieures de l’édifice, devait se lire en correspondance avec les huit côtés de la cuve baptismale. Disposition qui est semblable, par exemple, à celle des vers composés par le pape Sixte III (432-440) que l’on trouve dans le baptistère de Saint-Jean-de-Latran, à Rome (appelé lui aussi, depuis l’origine, “San Giovanni in Fonte”). La composition épigraphique d’Ambroise, certainement transcrite au VIIIe siècle et conservée ensuite par la tradition manuscrite dans le Codex Palatinus Latinus du IXe ou début Xe siècle qui est conservé à la Bibliothèque Apostolique Vaticane, doit être rapportée aux années précédant immédiatement 387, peut-être 386.
OCTACHORVM SANCTOS TEMPLVM SVRREXIT IN VSVS
OCTAGONVS FONS EST MVNERE DIGNVS EO
HOC NVMERO DECVIT SACRI BAPTISMATIS AVLAM
SVRGERE QVO POPVLIS VERA SALVS REDIIT
LVCE RESVRGENTIS CHRISTI QVI CLAVSTRA RESOLVIT
MORTIS ET E TVMVLIS SVSCITAT EXANIMES
CONFESSOSQVE REOS MACVLOSO CRIMINE SOLVENS
FONTIS PVRIFLVI DILVIT INRIGVO
HIC QVICVMQVE VOLVNT PROBROSA[E] CRIMINA VITAE
PONERE CORDA LAVENT PECTORA MVNDA GERANT
HVC VENIANT ALACRES QVAMVIS TENEBROSVS ADIRE
AVDEAT ABSCEDET CANDIDIOR NIVIBVS
HVC SANCTI PROPERENT NON EXPERS VLLVS AQVARVM
SANCTVS IN HIS REGNVM EST CONSILIVMQVE DEI
GLORIA IVSTITIAE NAM QVID DIVINIVS ISTO
VT PVNCTO EXIGVO CVLPA CADAT POPVLI
L’édifice à huit niches a été élevé pour les rites sacrés,
la fontaine octogonale est digne de ce don.
Il convenait que sur ce chiffre surgît la salle du saint baptême
à travers lequel le vrai salut a été redonné aux peuples
dans la lumière du Christ ressuscitant, lui qui ouvre
la prison de la mort et réveille de leurs tombes les hommes inanimés
et, libérant ceux qui s’avouent coupables de la tache du péché,
les lave dans le courant de la source à l’eau pure.
Qu’ici tous ceux qui veulent abandonner les fautes d’une vie d’opprobre
lavent leur cœur, gardent leur âme à l’abri des souillures.
Qu’ils viennent ici promptement: et si l’un d’eux, tout empli qu’il soit de ténèbres, a le courage de s’approcher,
il en repartira plus candide que la neige.
Que les saints se hâtent de venir ici : que tous les saints expérimentent ces eaux.
En elles se trouvent le royaume et le dessein de Dieu.
Ô gloire de la justice ! En effet qu’y a-t-il de plus divin que le fait
qu’en un bref instant disparaisse la faute d’un peuple?
L’une des portes du baptistère communiquait avec l’église construite à côté : Santa Tecla.
Santa Tecla (Sainte-Thècle)
L’église fut construite apparemment sur l’ancien sanctuaire en 340. Elle mesurait 82 mètres de long, 45 de large, et possédait cinq nefs. Sa façade était recouverte de morceaux de marbre noir et blanc.
Les recherches archéologiques ont montré que l’église primitive comprenait un ancien mur romain. Détruite par un incendie en 452 lors de l’invasion des Huns menés par Attila, elle fut restaurée en 836. Après un nouvel incendie, elle fut à nouveau reconstruite en 1075.
C’est en 1459 que Santa Tecla fut finalement démolie, lors de la construction de la cathédrale. La construction du métro nous priva de la nef, seule l’abside survécut.
C’est tout d’abord à Santa Tecla qu’Ambroise conserva le clou de la croix du Christ. De nombreuses tombes furent découvertes à proximité, dont le sarcophage dit de Santa Tecla, entouré de croix particulières.
Mais qui était cette sainte ayant remplacé Belisama et Minerve ? C'est un apocryphe, "les Actes de Paul et de Thècle", qui la fait connaître. Les pères de l’Eglise, dont saint Ambroise, l'ont appelée la femme apostolique, la fille aînée de saint Paul, protomartyr parmi les femmes comme saint Etienne fut le protomartyr des hommes (tiens, l’autre baptistère, celui de Santa Maria Maggiore, s’appelle Santa Stefano…).
Ses parents, comptés parmi les plus nobles et les plus riches de la ville d’Iconium en Turquie (Konya), lui firent étudier les belles lettres et la philosophie, et à l'âge de dix-huit ans, la fiancèrent à un jeune seigneur, appelé Thamyris, héritier d'une des plus grandes familles de l'Asie. Saint Paul la convertit, elle le suivit. Dénoncée comme chrétienne, elle subit le martyr.
Enfin, plusieurs martyrs consécutifs : le bûcher d’Iconium (sauvée par la pluie), les lions et les ours (sauvée par une lionne), les serpents (sauvée par la foudre) et les taureaux d’Antioche (sauvée par les liens brisés). Elle finit ses jours à plus de 80 ans à Séleucie, dans un ermitage où elle se fit ouvrir miraculeusement un rocher pour qu'il soit son cercueil. Le feu, l’eau, la terre et l’air. Voilà une belle initiation pour une vierge.
Le passage des pouvoirs se fit.
http://www.02blog.it/post/6402/milano-archeologica-il-battistero-di-san-giovanni-alle-fonti
http://www.duepassinelmistero.com/Duomo%20di%20Milano%20I.htm
http://www.30giorni.it/articoli_id_3534_l4.htm
http://www.sacred-destinations.com/italy/milan-baptistery
http://villagederocles.free.fr/stethecle.html