Pouilly-lès-Feurs, historique
L’endroit fut occupé dès le Néolithique. Une tribu celte de Ségusiaves s’y installa, qui avait pour capitale Forum Ségusiavorum, autrement dit Feurs.
dessin Le village de Poliacus (marais) devint une cité florissante sous la domination des gallo-romains. Saccagé par les Germains en 725, il reprit vie après que des bénédictins de Cluny, suite à d’importants legs, y firent construire un prieuré en 999.
Au cours des XIe et XIIe siècles, ils bâtirent le doyenné et l’église, puis les bâtiments du prieuré au XIIIe. Les remparts, composés de hautes murailles percées de meurtrières et de dix tours, furent construits en 1385 et démantelés par Richelieu en 1635. Les pierres furent utilisées pour construire les maisons du village.
Pouilly-lès-Feurs, le prieuré
Le prieuré, construit au XIe siècle, devint un lieu d'hébergement pour les pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques.
Il prit la même disposition que celui de Cluny: une cour carrée avec en son centre un puits gallo-romain profond de 17 mètres.
Il fut remanié et surélevé par le prieur Bertrand de Thorigny en 1470, agrandi au XVIe, vendu comme bien national en trois parties à la révolution, et fut racheté récemment en totalité en 1992 par la commune qui le restaura.
L’entrée se fait par la tour du XVe siècle au-dessus de laquelle figurent les armoiries de l’abbé avec la crosse.
Sur la droite, la pièce où se trouvait jadis la salle de justice avec la prison composée de deux cachots dont les portes datent du XIVe siècle.
Sur les murs, des graffitis exécutés au fusain ou grattés à la pointe portent les date de 1532, 1536, 1587 ou 1591, période des guerres de religion.
Dans ce qui était autrefois la cuisine des moines se tient la cheminée dite aux cocus, du XVIe siècle. De part et d’autre du cartouche central sont sculptés deux personnages jouant de la trompette, nus, assis à l’envers sur un âne. C’était le châtiment réservé au mari surpris en flagrant délit d'adultère : ainsi monté, il entrait dans l’église où le prêtre le confessait.
Au premier étage se trouve la salle de Bertrand de Thorigny, puis la salle de Bourbon, prieur de Cluny fin XVe siècle avec sa cheminée en grès portant le blason aux trois fleurs de lys.
Dans la salle dite de l’ange, au–dessus de la cheminée du XVe siècle, se tient un moine portant des ailes. A cette époque, le prieur confia la communauté à la protection des anges gardiens.
L’église Saint-Pierre
La première pierre de l’église fut posée en 1048 en présence d’Odilon de Mercœur, abbé de Cluny, et d’Hallinard de Sombéron, évêque de Lyon. Elle est visible côté sud vers la porte latérale. L’église fut terminée dans la première moitié du XIIe siècle.
La façade, dont la partie haute et le fronton furent modifiés ultérieurement, possède trois arcs de décharge. De chaque côté de l’archivolte, deux pierres de remploi sculptées de lions.
Le portail, auquel on accède par un escalier semi-circulaire de huit marches, est orné de deux colonnes polygonales, réutilisation d’un ancien bâtiment. Elles sont surmontées chacune d’un chapiteau historié en calcaire jaune de Charlieu.
La colonne de droite, à 8 pans, porte deux félins dont les gueules ouvertes laissent apercevoir un personnage. Le dévorent-ils, ou bien le laissent-ils sortir ?
Celle de gauche, à 20 pans, montre saint Pierre et sa clé devant Simon le magicien.
Le chevet possède des contreforts plats qui doublent les baies et les consolident. .
Le clocher présenta au cours des âges plusieurs aspects : au XVe siècle, surmonté d’un hourd en bois, il servit de tour de guet ; au XVIIIe siècle, coiffé d’une flèche basse, il était orné de quatre demi-clochetons ; en 1824, il fut rehaussé tel qu’il est aujourd’hui.
Le plan de l’église est à trois nefs avec transept et abside semi-circulaire et absidioles. La grande nef est voûtée en arcs brisés.
Les petites nefs latérales sont voûtées en plein cintre et le chœur est dévié de quelques degrés à droite, ce qui laisse perplexe bon nombre de gens. Laissons tomber l’histoire de la tête du Christ penchée sur la croix, et allons plutôt voir du côté des dédicaces…. La première église fut établie sous le vocable de Saint-Didier, alors que la seconde le fut sous Saint-Pierre.
L’axe d’une église, calculé par rapport aux levers et couchers du soleil aux solstices, peut être un peu décalé à cause de la dédicace, faite le jour de la fête du saint que l’on veut honorer. A chaque jour correspond une énergie différente, symbolisée par le saint. Connaître la dédicace d’un sanctuaire, c’est comprendre les règles de l’édifice. La canne sera alors plantée le jour de la fête du saint et déterminera l’axe de l’édifice (le décumanus et le cardo) puis son cercle et son carré. Voilà. Point de mystère, juste un peu de magie. Je vous donne un peu de travail : allez chercher la bonne définition de la magie…
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