Ce lieu fait partie, depuis l'antiquité, des lieux sacrés de la région. L'ancien tumulus, les restes d'une villa gallo-romaine, puis une tombe probablement mérovingienne en sont la preuve. Le nom de Montsaunès vient du latin "Montis Salinensis", donné par les romains qui exploitaient le sel à cet endroit.
C'est ici que les Templiers décidèrent de bâtir une commanderie en 1156. Elle devint rapidement la principale commanderie de Haute-Garonne, possédant de nombreuses dépendances dans la région.
Montsaunès, par sa situation et par ses biens, défendait pratiquement tout le comté de Comminges. La vallée de la Garonne n'était pas seulement le couloir emprunté par la grande voie Toulouse-Bayonne, une halte sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, mais aussi le débouché sur la plaine de nombreux ports pyrénéens : "la route des pèlerins, des marchands et des armées passaient sous ses portes".
La présence de l'ordre du Temple durera jusqu'en 1312, date de la cession des biens des Templiers aux Hospitaliers qui entreprirent dès la fin du XIVème siècle de grands travaux afin d'augmenter la sécurité du village. Après la révolution, tous les biens de la commanderie devinrent la propriété de l'état et furent vendus aux enchères en 1791. Les murailles et les bâtisses du château servirent de carrières de pierres aux villageois.
Il ne reste de cet immense domaine que la chapelle romane.
Elle fut construite et dédiée à saint Jacques en 1180 sur l'emplacement d'un ancien édifice chrétien, lui même implanté sur les fondations d'un ancien lieu de culte de Mithra.
Elle est en briques et en pierres, dotée à l’ouest d’un mur clocher, et comporte trois portes : une en façade pour le peuple, une au nord pour les chevaliers et une au sud conduisant au cimetière (disparu) et à la factorerie.
Le plan de l’église est simple, un cœur semi-circulaire, une nef rectangulaire et à leur jonction, une tour escalier qui servait d’accès aux combles et à la galerie extérieur. L'église servait peut-être de donjon à la commanderie : une galerie de bois cernait son sommet.
Le portail ouest comporte trois arcades. La porte centrale est surmonté d'un chrisme et d'un bandeau figuré où cinquante-deux têtes humaines sont accolées deux par deux.
"Les élus présents aux côtés de Dieu (au centre), ont le visage calme
et en paix. Ceux qui ont vécu loin de Dieu, les damnés (en allant vers
les extrémités), ont le visage déformé par la laideur, la terreur et la
souffrance de l'enfer".
Les quatre colonnettes qui l'encadrent portent des chapiteaux ouvragés où l'on rencontre plusieurs fois le Christ bénissant, tenant toujours un livre fermé. C'est le symbole de l'enseignement ésotérique.
La rosace est constituée de treize cercles (un grand et douze plus petits) représentant le Christ-Soleil et les Apôtres-zodiaque.
La porte sud, celle des templiers, nous réserve une surprise. En effet, nous trouvons sculptée sur l'un des chapiteaux de droite une belle vierge noire en majesté. C'est Notre-Dame, chère aux chevaliers.
"En pays de Comminges et de Couserans, on ne trouve pas moins de trente-huit grottes (tutas), où l'on considère comme un fait historiquement incontestable que sont apparues des hadas, c'est-à-dire des formes féminines blanches à l'attitude divinement douce et bienveillante, lesquelles entretenaient en outre un rapport étroit avec des sources. Parmi ces évidentes résurgences de la Terre-Mère (la grotte et la source ), quatre furent reconnues par l'Eglise du XIXe siècle comme étant des apparitions d'une Vierge Marie (Montsaunès, Miramont, Sauveterre et Lourdes)."
http://www.templiers.org/montsaunes.php
http://www.insolite.asso.fr/templiers/montsaunes.htm
http://www.templiers.net/departements/index.php?page=31
http://templum.zabra.org/vestiges/comminges/montsaunes/text_fr.php