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1 octobre 2012

Saint André, sa vie, sa croix

 

La vie de saint André



saint_andr__apotre_1aLe prénom André provient du latin Andreas, issu du grec ancien Andreîos, masculin, lui-même venant d’anếr, homme. Le prénom prit plus tard le sens de viril, beau, courageux. La vie de saint André nous est connue grâce au «  Liber de miraculis beati Andreae apostoli » écrit par Grégoire de Tours au VIe siècle, basé sur « Les Actes d’André », apocryphe du IIe siècle mentionné par Eusèbe de Césarée comme un écrit hérétique.   

 

 

 

saint_andr__apotre_2aSaint André, frère de saint Pierre, naquit à Bethsaïde, au nord du lac de Tibériade. Habitant Capharnaüm, il fut d'abord un disciple de saint Jean-Baptiste.

 

 

 

 

 

 

 

saint_andr__ap_tre_4aLa tradition grecque l’appelle le Protoclet, c'est-à-dire le premier appelé des douze apôtres : c’est après avoir entendu le Baptiste parler du Christ comme étant l’Agneau de Dieu qu’il le suivit et qu’il le présenta à Pierre.

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Andrew_2aAprès la Pentecôte, il visita de nombreuses contrées,  pour finir en Grèce, qui le considère comme son évangélisateur.  Byzance en fait l’installateur de son premier patriarche. A Patras, il guérit l’épouse du proconsul Egée, Maximillia, qui se convertit, ainsi que son frère qui le remplaçait durant son absence, Stratoklès. Egée, à son retour, fit arrêter André. De sa prison, André ordonna Stratoklès évêque de Patras. Condamné à mort, il fut crucifié en l’an 62.

 

 

 

 

 

 

 

saint_andr__vitrail_4aSaint André passe pour être faiseur de miracles, guérisons, résurrections et exorcismes. Il est amusant d’aller chercher la symbolique au plus profond de ces légendes, en particulier celle issue du pseudo Abdias qui raconte l’épisode suivant : Une femme pria André de l’aider à  débarrasser son champ d’un énorme serpent qui ravageait le pays. Voyant André lui ordonner de s’humilier devant Dieu, le serpent s’enroula autour d’un chêne (tiens tiens) et mourut. André fait partie des saints saurochtones. Une autre légende raconte qu’il débarrassa Aix-en-Provence de son Dragon, à moins que ce ne fût saint Jacques.


 

 

 

saint_andr__apotre_aLe culte de saint André martyr se développa d’Orient en Occident dès le Ve siècle, et se répandit jusqu’en Ecosse. Il est le protecteur de la Grèce, de l’Écosse, de la Roumanie. L’Église commémora la translation de sa dépouille à Constantinople, en 357, à la date du 9 mai. Au VIIIe siècle, sa fête était célébrée le 21 septembre, au IXe le 23 septembre, au Xe le 2 octobre, pour terminer le 30 octobre à partir du XIIe.


 

 

 

 

 

 

Saint_Andrew_aSaint André est le patron des pêcheurs et des poissonniers, des porteurs d’eau, des bouchers, des cordiers. Il est invoqué dans les combats contre l’injustice, la stérilité, la frigidité et l’impuissance, les maux de gorge, l’apoplexie, le torticolis, et les crampes.


 

 

 

 

 

 

 

saint_andr__ap_tre_12aDe très nombreuses églises portèrent le vocable de Saint-André. De nombreux ordres chevaleresques le prirent comme protecteur (L’Ordre de la toison d’Or, l’ordre impérial de Saint-André), sa croix figure sur de nombreux drapeaux.

scottishflag

 

 

 

 

 

 




thor_1Nous avons vu que le prénom André provient du latin Andreas, issu du grec ancien Andreîos, ce qui peut paraître étonnant pour un pauvre pêcheur juif du lac de Tibériade. Une théorie propose l’idée que le prénom soit lié aux dieux d’origine indo-européenne. En effet, l’un des titres du dieu babylonien Bel est Induru. Un dieu hittite se nomme Indara. Indra fut le premier roi des dieux au sein du védisme, et plus tard, Thor prend le titre d’Indri ou Eindri le Divin.


 

 

 

 

 

 

Indra_1Indra porte en lui toute une symbolique solaire vraiment intéressante, que l’on va retrouver dissimulée chez l’apôtre André.  Indra, dieu guerrier conduisant un chariot doré, est roi des dieux, général d'armée et seigneur du ciel dans le Rig-Veda, mythologie de l'inde ancienne. Dieu de la guerre, de la foudre et de l’orage, à l’instar de Thor, il règne aussi sur le monde des hommes qu’il protège des forces du mal. Dans la religion zoroastrienne de l'Iran ancien, il est présenté comme faisant partie des archidémons. L’hindouisme le transforme en roi des Devas, supplanté plus tard par Vishnou et Shiva, résidant désormais sur l’axe du monde, le mont Meru.


 

 

 

 

 

Indra_2Indra est honoré en tant que dieu de la fertilité apportant l’eau sur terre. Il est le tueur du serpent Vṛtra (personnification de la sécheresse, de la résistance, de l'inertie) qui étranglait de ses anneaux le vase dans lequel reposaient les Eaux Originelles du monde et les Principes de la Vie. Il le combattit avec l’éclair et l’arc-en-ciel (feu et lumière). Il avait le don de ramener à la vie les guerriers morts aux champs de bataille.

Indra est également un des dikpala, les gardiens de l’espace, des huit dimensions, gardant les points cardinaux et inter-cardinaux. Il est le gardien de l'est.  Il est aussi le père d’Arjuna, le plus grand guerrier de tous les temps, ami de Vishnou. Il est accompagné par les Mâruts, divinités du monde subtil et de la sphère intermédiaire ou la sphère de l'espace, situés entre le ciel et la terre, comparables à ceux qui entourent le dieu nordique Odin.


 

 

 

paon_2aC’est lui qui donna au paon les couleurs des plumes de sa queue, en remerciement pour son aide. Le paon devint alors le héraut d'Indra et son cri perçant annonçait l'orage.


Pour finir, quelques dictons de nos campagnes. La symbolique de la date de la fête ne nous échappera pas :

- À la Saint-André, la terre retournée, le blé semé, il peut neiger.
- À la Saint-André berger ne doit plus rien garder.
- À la Saint-Martin, l’hiver est en chemin, à la Saint-André, il est acheminé.
- À la Saint-André la nuit l’emporte sur le jour qui suit.
- Il faut semer le seigle à la Saint-André, car il ne sort qu’à Noël arrivé.

 

 




La croix de Saint-André




Croix_1Les plus vieilles représentations de cette croix se retrouvent à Sumer, sur des sceaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Croix_3Toujours sur un sceau chez les Hittites et leur dieu Indara (André ?) maitrisant un griffon, où elle est représentée en couvre-chef, symbolisant une arme mortelle.

 

 

 

 

 

Croix_2On la retrouve dans la mythologie nordique aux côtés de Thor, représentant la double hache de guerre ou les marteaux, puis sur des monuments préchrétiens en Ecosse et en Irlande.

Hache_double_

 

 

 

 

 

 

 

 

sssqCe symbole sumérien, traduit par hostile, Gur ou Geur (Georges ?) donna en anglais ancien Gar, la lance. Est-ce là l’origine du symbole d’une arme, puis du danger, le crâne aux deux tibias croisés ?

 

 

 

18aAppelée aussi croix oblique ou croix couchée, signe de la lettre grecque X, Khi, elle est nommée decussata dans les textes anciens, par sa ressemblance avec le decussis : X, signe du nombre 10 en latin.


 

 

 

 

 

 

croix_4aFigurant sur des pièces de monnaies préchrétiennes et en héraldique en tant que croix sautoir, c’est seulement au XIIe siècle, dans les régions du nord de l’Europe (l’Écosse, dont saint André était le patron, puis Grande-Bretagne, Flandre et France du nord), qu’elle apparut sous cette forme pour représenter l’instrument du martyre de saint André.

 

 


saint_andr__philippe_IIIaElle se répandit ensuite au XIIIe siècle, avant de se généraliser à la fin du Moyen Âge. La croix de Saint-André devint l’emblème de la dynastie de Bourgogne au XVe siècle, au moment où l’ordre de la Toison d’Or fut mis par le duc Philippe III le Bon sous le double patronage d’André et de la Vierge


 

 

 

 

 

 

 

croix_7aLa croix de Saint-André, comme toutes les croix,  est une forme émettrice. Selon sa forme, une croix va appartenir à un certain type d’énergie. A partir du moment où ses proportions sont harmoniques, elle développera son action dans le temps et l’espace.



 

 

 

 

18bLa symbolique de la croix de Saint-André est riche. On lui attribue la valeur universelle du secret ou de l’inconnu (tout le monde connaît le x des mathématiciens représentant une inconnue et le X qui multiplie). Pour les astrologues, elle désigne le Verseau. Pour les Alchimistes, le signe de l’union du Soufre et du Mercure. Elle peut se voir comme la jonction d'un V (descente céleste) et d'un Λ (élévation terrestre), le cosmique et le tellurique qui se rejoignent.


 

 

 

 

 

 

Montsaun_s_2Elle peut représenter le principe mâle ou actif, un axe relié au point central qui, se mettant en mouvement, va devenir tourbillon. Elle est liée aux points cardinaux, aux solstices et aux équinoxes, et fait partie de la grande Roue (Rota) de l’Univers en mouvement. Elle représente, par sa forme la plus simple (schéma du scintillement des étoiles, de la dispersion rayonnante de tout ce qui brille, éclaire, irradie, donc des radiations lumineuses), la lumière manifestée, et l’étincelle, qui en fera le symbole de l'illumination et, par extension, de la révélation spirituelle.

 

 

 

reine_et_roi_2a« Le X représente l’écriture de la lumière par la lumière même, la trace de son passage, la manifestation de son mouvement, l’affirmation de sa réalité. C’est sa véritable signature. Jusqu’au XIIe siècle, on ne se servait pas d’autre marque pour authentifier les vieilles chartes; à partir du XVe siècle, la croix devint la signature des illettrés. C’est le nombre complet de l’Œuvre, car l’unité, les deux natures, les trois principes et les quatre éléments donnent la double quintessence, les deux V, accolés dans le chiffre romain X, du nombre dix.

Dans le domaine alchimique, la croix grecque et la croix de Saint-André ont quelques significations que l’artiste doit connaître. Ces symboles graphiques, reproduits sur un grand nombre de manuscrits, et qui font, dans certains imprimés, l’objet d’une nomenclature spéciale, représentent, chez les Grecs et leurs successeurs du moyen-âge, le creuset de fusion, que les potiers marquaient toujours d’une petite croix (crucibulum), indice de bonne fabrication et de solidité éprouvée. Mais les Grecs se servaient aussi d’un signe semblable pour désigner un matras de terre. Nous savons que l’on affectait ce vaisseau à la coction et pensons que, étant donné sa matière même, l’usage en devait être peu différent de celui du creuset.
Le X traduit aussi le sel ammoniac des sages, ou sel d’Ammon, c’est-à-dire du Bélier, que l’on écrivait jadis avec plus de vérité harmoniac, parce qu’il réalise l’harmonie, l’accord de l’eau et du feu, qu’il est le médiateur par excellence entre le ciel et la terre, l’esprit et le corps, le volatil et le fixe. C’est encore le Signe, sans autre qualification, le sceau qui révèle à l’homme, par certains linéaments superficiels, les vertus intrinsèques de la prime substance philosophale. Enfin, l’X est l’hiéroglyphe grec du verre, matière pure entre toutes, nous assurent les maîtres de l’art, et celle qui approche le plus la perfection.

st andré Le signe de la croix, monogramme du Christ dont l’X de Saint-André et la clef de saint Pierre sont deux répliques d’égale valeur ésotérique, est bien cette marque capable d’assurer la victoire par l’identification certaine de l’unique substance exclusivement affectée au labeur philosophal. »

D_dicace_1La croix de Saint-André entre dans la cérémonie de la dédicace d'une église catholique. Faite de sable ou de cendre (récupérée de la combustion du bois de la charpente ayant servi à la construction), elle est tracée au centre de l’église, selon les diagonales du quadrilatère solsticial de Rome.

 

 

 

 

 

D_dicace_2Dans la cendre ou le sable est inscrit avec la crosse de l'évêque le double alphabet grec et latin.

D_dicace_3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Culte et iconographie de saint André en France (Ve, XVe siècle) » de Charlotte Denoël, thèse de l’École des chartes  2001.
« Les Demeures Philosophales » de Fulcanelli

http://ora-et-labora.frenchboard.com/t371-la-croix-de-st-andre

http://theses.enc.sorbonne.fr/document24.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Croix_de_saint_Andr%C3%A9

http://www.jrbooksonline.com/pob/pob_ch21.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Indra

http://www.fssp.org/fr/olgschapel.htm

http://sfx75.sfx-paris.fr/axmag/chronique/livret1894/

 

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26 septembre 2012

La symbolique de la chélidoine

Chelidonium_majus_6aLa Grande Chélidoine ou Grande Éclaire (Chelidonium majus, « grande hirondelle » en latin) est la seule espèce du genre Chelidonium. La chélidoine est à l'heure actuelle utilisée en homéopathie pour les maladies de foie. Les fourmis semblent apprecier sa graine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chelidonium_majus

On l'appelle aussi herbe aux verrues, car son latex jaune-orange passe pour éliminer les verrues, mais aussi herbe aux boucs, herbe de l'hirondelle, herbe de Sainte-Claire, lait de sorcières, sologne, félongène, felougne.

 

 

 

 

 

 

 

chelidoine_1aLa Chélidoine tire son nom du grec Khelidon et du latin chelidonium, qui veulent dire hirondelle. On pensait autrefois que l'hirondelle se servait du latex de la plante pour nettoyer les yeux de ses petits, et sa floraison coïncide avec l'arrivée de ces migrateurs. Une autre étymologie donne comme origine le latin Coeli Donum, le don du ciel, nom donné par les alchimistes du Moyen-âge.

 

 

 

 

Chelidonium_majus_9Les auteurs anciens citent en premier lieu les effets ophtalmologiques de la chélidoine :
"Le suc cuit au feu de charbon, dans un récipient en bronze avec du miel éclaircit la vue" (Dioscoride, Sur la matière médicale, II, 173).
"On exprime le suc quand elles sont en fleur, et on le fait cuire doucement dans un vase de cuivre, avec du miel attique. C'est un remède unique contre les taies oculaires. On emploie aussi le suc pour des collyres appelés chelidonia, du nom de la plante" (Pline, Histoire Naturelle, XXV, 90).
Le Pseudo-Apulée l'utilise avant tout pour la cécité, pour enlever les taies cornéennes et les rugosités de l'œil (Pseudo-Apulée, Herbarius)."

 

 

 

 

 

Chelidonium_majus_3aConsidérée depuis longtemps comme une plante magique (si la cueillette est faite au bon moment), la tradition lui attribue de nombreuses propriétés comme ramener les mourants à la vie, redonner la vue aux aveugles, favoriser la clairvoyance et les rêves, le succès des entreprises et les procès, les évasions. Il est dit que placée sur la tête d’un malade, il chantera s'il doit mourir et pleurera s'il doit vivre. Non non, il n'y a pas d'erreur.

 

 

 

chelidoine_10Dans l'analyse des chapiteaux romans, elle est pratiquement tout le temps confondue avec l'Acanthe.

 

 

 

 

 

 

Chelidoine_Grece_athenes_olympionLes sculpteurs grecs ont utilisé abondamment l'Acanthe sur les chapiteaux corinthiens, au point qu'elle est devenue le symbole de leur art chez les spécialistes.

 

 

 

 

 

 

chelidoine_4L'art roman étant considéré par beaucoup d'entre eux comme une dégénérescence de la tradition grecque, les mêmes personnes pensant que l'influence artistique ne pouvait venir que de l'est, refusant de voir que la tradition celte de l'ouest était bien plus importante, l'amalgame fut fait.

 

 

 

 

 

Chelidonium_majus_8A vous de "voir"... La chélidoine est le symbole de l’accès à la lumière.

14 septembre 2012

La symbolique du Baphomet

Baphomet_2Ce que l'on ne connait pas, on le craint. C'est ainsi que le Baphomet devint la représentation du Diable, au même titre que la lame XIII des Tarots.



 

 

 

 

 

 

 

Saint_Merry_aLe plus connu, celui de Saint-Merry à Paris, n'est pas à proprement parler un Baphomet, représenté généralement en buste, avec les mains supportant la tête, une tonsure, des cornes, des ailes et tirant la langue. Ici, nous avons plus à faire avec une symbolique alchimique classique. Rien d'étonnant, dans ce quartier où les Templiers, Nicolas Flamel et Dame Pernelle ont déhambulé.









 

 

Baphomet_006Ce qui est étonnant, c'est que cette église, à la place du Christ en majesté que l'on rencontre le plus souvent sur les frontons, ou de Marie pour les églises qui lui sont consacrées, porte cette figure hermaphrodite, symbole de la Sagesse. En effet, il me semble que la meilleure traduction, parmi les nombreuses proposées, reste celle de l'étymologie arabe, « bafè,  “immersion”, et metis, “sagesse”, donc à la lettre “baptême de sagesse”, donc pas d'idole barbue mais la représentation symbolique d'une opération ésotérique apprise par les Chevaliers du Temple en Orient. »










 

Baphomet_003aFulcanelli nous en dit : « Baphomet vient des racines grecques Βαφεύς , teinturier, et μής , mis pour μήν , la lune ; à moins qu’on ne veuille s’adresser à μήτηρ, génitif μητρός , mère ou matrice, ce qui revient au même sens lunaire, puisque la lune est véritablement la mère ou la matrice mercurielle qui reçoit la teinture ou semence du soufre, représentant le mâle, le teinturier,-Βαφεύς – dans la génération métallique. Βαφή a le sens d’immersion et de teinture. Et l’on peut dire, sans trop divulguer, que le soufre, père et teinturier de la pierre, féconde la lune mercurielle par immersion, ce qui nous ramène au baptême symbolique de Mété exprimé encore par le mot baphomet . Celui-ci apparaît donc bien comme l’hiéroglyphe complet de la science, figurée ailleurs dans la personnalité du dieu Pan (tout, universel) image mythique de la nature en pleine activité… »





Saint_Germain_l_Auxerrois_40A Saint-Germain l'Auxerrois, à Paris, sainte Genevieve tient un cierge qu’un petit diable placé au-dessus d’elle s’efforce de souffler. Un ange souriant, un flambeau au poing, est prêt à rallumer, s’il s’éteint, le cierge de la sainte. A moins que le diable, qui ressemble fort à un Baphomet templier, ne lui transmette la parole du savoir...

 

 

 

 

 

" Le Baphomet est en effet l'emblème des Templiers. Signe de reconnaissance des "pauvres soldats du Christ", il est aussi l'image synthétique de toute leur science et de leur tradition. La description du Baphomet est malaisée. Il rappelle le bouc par son visage cornu, mais aussi Satan. C'est la raison pour laquelle on accusé l'ordre de culte démoniaque. En réalité, la figuration externe nous paraît vouloir gauchir la présence pourtant indubitable de symboles, et dérouter l'attention profane. La tête de bouc représente un triangle dont la pointe est tournée vers le bas, signe de la puissance de l'esprit créateur.
Le nez a la structure d'un triangle qui, plus petit que le premier, est inscrit à l'interieur du visage, pointe en haut : il s'agit de la remontée initiatique de la créature qui possède en elle-même l'étincelle divine. Les deux cornes sises sur la base du grand triangle représentent l'autorité, la puissance. Moïse descendant de la montagne les porte sur son front. Une pierre cubique se tient sous le Baphomet." (Michel Mirabail)


BaphometJe rajouterai que les cornes sont symbole de connaissance et de lumière (Le visage de Moïse en fait lançait des "rayons", terme mal traduit par la vulgate par "corne"...), que triangle du nez + triangle du visage donnent l'étoile à 6 branches symbole de la sagesse, que la tête du baphomet est soutenue par ses mains, c'est à dire que l'esprit doit être soutenu par le physique, le matériel. De plus, il porte la tonsure des moines, avec toute la symbolique du chakra coronal. Ses oreilles sont grandes et ouvertes, il écoute le monde et ses leçons. Il tire la langue, symbole du verbe. Il porte des ailes, symbole de l'envol, d'allègement, de libération, de passage au corps subtil. Il porte la barbe, symbole de courage et de sagesse.

 

 

 

7 avril 2012

La symbolique du griffon

griffon_dessin_3bbagriffon_dessin_3bbbTout le monde connaît le griffon, animal au corps de lion, à tête, serres et ailes d’aigle.

 

 

Griffon_13aSa première forme serait originaire de Mésopotamie, vers – 4 000. On le retrouve en Egypte sous la première dynastie, vers - 3 000, puis au Moyen Empire.

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griffon_36aIl apparaît alors en Grèce et en Crête, et même en Inde. C’est à partir de là qu’il prend sa forme définitive d’être hiéracocéphale (divinité ou créature humanoïde à tête de faucon).

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griffon_8aIl passera ensuite dans la culture romaine, avant de se répandre durant tout le moyen-âge en occident dans l’art, la littérature et l’héraldique. Il perdra alors son symbolisme de départ et se trouvera réduit dans le christianisme à un être maléfique, voire la représentation du démon.
griffon_14ac

 

 

 

 

 

 

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Dans l’empire assyrien, aux premiers temps de son existence reconnue, les griffons avaient le rôle de gardien du seuil. On les postait de chaque côté des portes, afin qu’ils impressionnent les visiteurs et qu’ils surveillent le palais et le temple.

 

 

 

 

 

 

griffon_42aIls avaient aussi la charge symbolique de surveiller l’arbre de vie, la colonne ou la déesse : les représentations montrent deux griffons affrontés les protégeant.

 

 

 

 

 

 

 

griffon_15aLa Perse et le zoroastrisme lui donnèrent son sens de symbole de l’unité entre le Bien et le Mal. Les Hébreux le considéraient comme la représentation de la magie, la science des mages babyloniens. Le héros c’est Gilgamesh, le dieu c’est Ningishzida, dieu chtonien appelé le Seigneur du bon arbre.

 

 

 

 

griffon_53En Egypte, il était déjà représenté sur des objets préhistoriques et considéré alors comme un animal du désert, proie des chasses symboliques. Au Moyen Empire, il figure sur les ivoires magiques comme un puisant génie.

 

 

griffon_39aIl est pour la première fois associé à un dieu ou à un héros : est représenté aux coté de Seth, sous le nom de Seferer ou Serref, puis Tech Tech ou Akhekh (félin à tête d’oiseau, portant une paire d’ailes à laquelle s’ajoute parfois une tête humaine).

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griffon_35aLe griffon Seferer représente aussi Petbe, le dieu égyptien de la vengeance (Némésis chez les grecs). Son nom  se traduit par l’âme du ciel, mais peut provenir d’une divinité introduite par les chaldéens, Pet-Ba’al, le seigneur du ciel. Isis fait appel à Seferer pour garder et protéger les restes d’Osiris avant sa résurrection.


 

 

 

 

 

 

Griffon_41aEn Inde, à Sânchî, petit village de l’état de Madhya Pradesh, l'empereur Ashoka construisit huit stûpas (structure architecturale bouddhiste) au IIIe siècle avant notre ère. Le griffon est sculpté sur la porte, où il représente l’Adrishta, l’invisible, qui peut prendre parfois la forme du destin.

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griffon_47aaEn Grèce, le griffon est avant tout un gardien de trésors. Il veille sur l’or des hyperboréens dans le pays d’Apollon, où il combat les cyclopes géants Arimaspes de Scythie. Il veille sur la coupe contenant le vin du dieu Dionysos et supervise son caractère.
griffon_47b

 

 

 

 

 

 

 

griffon_16aIl est attelé aux chars d’Apollon et de Némésis, déesse de la vengeance et de la juste colère. Némésis, que le griffon peut représenter, est aussi la déesse qui rythme le destin, et à ce titre possède comme attribut une roue de la Fortune.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



griffon_56aIl apparaît dans la pièce d’Eschyle « Prométhée enchaîné », en 500 avant notre ère. On le retrouve un peu plus tard, dans le « Roman d’Alexandre » attribué au Pseudo-Callisthène : Philippe II, son père, tenait d’un persan deux griffons. Alexandre les fit jeuner, les attela à son char, et leur présentant des lièvres, les fit s’envoler.

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griffon_48aDans la Rome antique, le symbolisme commence à s’effriter. Le griffon, souvent représenté sur des frises, des pieds de table, des autels, et se lie au culte funéraire : il devient animal psychopompe ou gardien du monde des morts.


 

 

 

griffon_50aLe symbolisme reprend au moyen-âge avec l’arrivée du christianisme. La première basilique Saint-Pierre de Rome, bâtie par l’empereur Constantin au début du IVe siècle, était précédée d’un atrium rectangulaire que l’on appelait le Paradis. Au centre se trouvait une fontaine ornée de 4 griffons et surmontée d’une pomme de pin. Dans la symbolique chrétienne, la pomme de pin représente le fruit de l’arbre de vie, la glorification de la fécondité, l’éternel retour de la vie, l’immortalité.
 

 

 

 

 

 

griffon_51Le griffon est mentionné dans le Physiologos, bestiaire chrétien qui eut une influence considérable. Iinitialement écrit en grec, les plus anciennes mentions datent du IVe siècle, comme dans l'Hexaéméron d'Ambroise de Milan.

 

 

 

 


Extrait du Physiologos: « Le griffon est un oiseau qui est d’une taille supérieure à tous les oiseaux du ciel. … Il déploie ses ailes et capte l’incandescence du soleil pour éviter que la terre habitée ne soit entièrement brûlée. … Un second griffon l’accompagne. … Toi qui donnes la lumière, donne au monde la lumière. …  De la même façon la divinité est accompagnée de deux griffons en marche, autrement dit l’archange Michel et la sainte mère de Dieu, et ils captent l’incandescence du soleil, autrement dit la colère de Dieu, pour éviter qu’il ne dise à tous les hommes  ‘’je ne vous connais pas’’, et que sa colère (rapport avec Petbe et Némésis) ne les brûle entièrement. »



griffon_2aL’art roman, qui parle le langage des oiseaux, s’en servit beaucoup. Il est représenté sur les piliers à l’endroit où les forces cosmiques et telluriques se rejoignent dans une église, au point d’entrée de la lumière dans le sanctuaire.

 

 

 

 

 

 

 

griffon_55L’art roman transmit le griffon à l’héraldique, où il devient  un emblème associant le courage et la force du lion à la ruse et la vigilance de l'aigle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Griffon_1aLe griffon est alors considéré comme la représentation d’une certaine dualité, une double entité, qui va devenir le symbole de la double nature du Christ, humaine et divine.

 

 

 

 

 

 

 

griffon_30aL’Islam lui porte des pouvoirs protecteurs : « Bénédiction parfaite, bien-être complet, joie parfaite, paix perpétuelle et santé parfaite, et bonheur et bons augures pour le propriétaire » est gravé sur cette représentation du Xe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

griffon_71aDante l’initié lui fait tirer le char de Béatrice, venant du futur. Elle apparait au paradis terrestre près de l’arbre de la connaissance, dénudé. Le griffon attache le char à l’arbre, qui refleurit aussitôt. Il prononce ces mots : « Ainsi se conserve la semence de toute justice ». Cette connaissance, l’enseignement originel, interdite depuis la chute, le griffon la restitue à l’homme.

 

 

 

 

 

 

griffon_33Comme l’art roman, l’alchimie reprendra la symbolique du griffon, qui contrôle l’accès des sciences initiatiques. C’est lui qui marquera le résultat de l’opération qui couvre la préparation de la première matière de l’œuvre, la signature (griffon, gryphon, gryphe, griffe, matière griffée) : l’étoile à 5 branches de la voie sèche ou l’état luminescent dans la cornue.

 

 

 

 

 

griffon_80Il sera un sel double, participant du fixe et du volatil, que l’opérateur va devoir séparer afin d’obtenir le lion vert. Il représente l’art de concilier les contraires, union du soufre et du mercure par le sel, mais peut aussi symboliser la source minérale où l’alchimiste vient chercher son eau hermétique.  

 

 

 

 

griffon_29aPuis encore une fois la symbolique va s’effacer et laisser la place à l’obscurantisme. Le griffon sera alors comparé au Diable, et la superstition attribuera à ses griffes le pouvoir de détecter les poisons : les plus naïfs achetaient aux petits malins des cornes de rhinocéros afin d’obtenir des pouvoirs magiques ou guérir de la cécité.

 

 

 

 

 

 

griffon_23aLa symbolique générale qui se dégage de tout cela évoque au départ la dualité, mais on se rend vite compte du lien solaire qui unit le pouvoir terrestre du lion et l’énergie céleste de l’aigle.

 

 

 

 

 

 

 

griffon_7aLe griffon représente la force qui relie l’esprit et la matière, le haut et le bas, le ciel et la terre, le cosmique et le tellurique. Il deviendra protecteur des frontières, passeur d’un monde à l’autre, maitre du destin qui venge l'injustice sur terre. Jadis, on l’appelait le sauveteur.

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griffon_45aLe Physiologos lui prête les pouvoirs de saint Michel et de la vierge, les parèdres, qui ne vont pas l’un sans l’autre. C’est l’équilibre parfait du haut et du bas.

 

 

 

 

 

griffon_24aDante lui prête quand à lui le pouvoir de rendre un trésor (l’or, représentation solaire par excellence) aux hommes, la connaissance, celle que le héros doit conquérir. Il en est le gardien.

 

 

 

 

 

 

 

 

Griffon_31aLe trésor, au départ, sera l’arbre de la connaissance, la colonne centrale du temple, puis prendra la forme du vase sacré, celui qui contient le vin, le sang de la terre, le prana, la source.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

griffon_17aLe vase sera aussi la représentation de la déesse, il sera alors la force et la sagesse qui protègent la beauté.

 

 

 

griffon_32Les deux griffons affrontés autour du calice  vont boire à la source, la connaissance, qui peut-être se tient dans Béatrice, la déesse, le féminin sacré…Sa tâche est donc de surveiller et protéger la Source. De là provient peut être le nom de griffon que l’on donne à l’émergence des eaux…

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griffon_4Le 13e signe du zodiaque de l’église Saint-Austremoine d’Issoire, très abimé et remplacé en 1995, montrait un griffon surmontant un animal difficile à identifier : un âne selon certains, un lièvre selon d’autres.

 

 

 

 

 

 

 

griffon_10aCe griffon solaire, comme ceux d’Alexandre qui voulaient attraper le lièvre qu’il leur tendait, et qui, par ce stratagème, lui permirent d’atteindre les cieux, ne tient-il pas dans ses serres le symbole lunaire de la divinité, celui des eaux fécondantes et régénératrices, du renouvellement perpétuel de la vie ?
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griffon_44aLe 13e signe n’est pas, comme nous le raconte l’historien de l’art, l'allégorie du Bien triomphant sur le Mal, le griffon symbolisant le Christ, l'âne la sottise ou le lièvre la luxure, mais bien le résumé de plusieurs millénaires de symbolisme. Et je souhaite à tous de pouvoir chevaucher votre propre griffon.

 

 

 

 

 

 

griffon_60aEt pour vous encourager, je vous offre un peu de Château Beychevelle.

 

 

 

 

 

 


http://www.toutankharton.com/Akhekh
http://benoitreveur.over-blog.com/article-le-griffon-54562282.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Griffon_%28mythologie%29
http://commanderiedestempliers.com/histoire/Tour-du-Griffon-symbolique.html

5 janvier 2012

L’Épiphanie


L’Épiphanie

 


rois_mages_adoration_1Le 6 janvier est célébrée la visite des rois mages, venus rendre hommage au nouveau messie. Cette fête chrétienne est appelée l’Épiphanie ou Théophanie.

 

 

 

 

 

 

rois_mages_70aL’Épiphanie est un mot d’origine grecque signifiant manifestation ou apparition, de la racine epi (ce qui est au-dessus, au-delà, ce qui transcende), et du verbe faïno (se manifester, apparaître, être évident). Il fut utilisé bien avant le christianisme, les Épiphanes étant des divinités apparaissant aux hommes.
Il se pourrait qu’une autre étymologie apporte une dimension supplémentaire à l’histoire : en effet, Phanès, dans la théogonie orphique, est le dieu créateur, issu de l’œuf cosmique primordial. Engendré par l’Éther et le Chaos, il est à la fois mâle et femelle. A l’origine de l’univers et du temps, il est représenté entouré des 12 signes du Zodiaque. Mithra pourrait s’identifier à lui, et par là même, le Christ : nous connaissons les symboles communs aux deux représentations divines.

 

 

 

 

rois_mages_73aL’Épiphanie se situe 12 jours après la nativité dans la tradition chrétienne actuelle. Mais il faut savoir qu’avant le IVe siècle, donc avant que la date « officielle » de la naissance de Jésus aux environs du solstice d’hiver, le 6 janvier était la fête unique de la manifestation de Dieu sur terre. Cette fête comprenait l’incarnation, la nativité, l’adoration des mages, le baptême du Christ, les noces de Cana, le changement de l'eau en vin et la multiplication des pains (ou Phagiphanie). L’église byzantine a gardé cette tradition. Dans la tradition de l’église primitive, le Christ est donc manifesté le 6 janvier. Les églises arménienne et éthiopienne continuent de célébrer ce jour comme étant celui de la nativité. L’église Orthodoxe célèbre en ce jour le baptême de Jésus, qui se fit 30 ans après sa naissance. Un rite particulier ce jour là : un prêtre lance une croix dans l’eau, gloire au premier plongeur qui la repêchera. C’est le jour de la bénédiction des eaux, signe de renaissance.

 

 

rois_mages_71aLe cycle de 12 jours entre Noël et l’Épiphanie est très symbolique. Commencé au moment où la nuit est la plus profonde, elle laisse entrevoir la venue de la nouvelle lumière par les jours qui se rallongent. C’est d’ailleurs en cette période chez les grecs qu’étaient honorés les 12 dieux épiphanes, habitants de l’Olympe : Zeus, Héra, Poséidon, Déméter et Hestia, enfants de Cronos, Aphrodite, dont l’origine reste incertaine, et Héphaïstos, Athéna, Apollon, Artémis, Arès et Hermès, enfants de Zeus. Hadès, lui, habitait aux Enfers.)

 

Ces 12 jours peuvent aussi symboliser le décalage des 12 mois lunaires de l’année auxquels il faut ajouter 12 jours pour obtenir les 12 mois solaires. La tradition paysanne regarde le temps qu’il fait chaque jour de cette période, afin de prédire le temps qu’il fera chaque mois de la nouvelle année. Les dictons populaires ont gardé en mémoire l’ancien culte agraire de leurs ancêtres :

« Regarde comment sont menées depuis Noël douze journées, car suivant ces douze jours, les douze mois auront leur cours. »
« À la fête des Rois, le jour croît du pas d'une oie. »
« Pluie aux Rois, blé jusqu'au toit, et dans les tonneaux, vin à flot. »
« Si le soir du jour des Rois, beaucoup d'étoiles tu vois, auras sécheresse en été, et beaucoup d'œufs au poulailler. ».
rois_mages_60aSi nous remontons un peu plus loin, nous retrouvons le 23 décembre la fête de la résurrection d’Osiris, avec l’érection du pilier Djed, dont il est la représentation magique. Il était la représentation de 4 piliers en enfilade servant à la détermination des solstices et des équinoxes à Héliopolis, symbole de la stabilité des saisons.

 

 

 

 

 

 

 

 

Epi 1a

Nous avons en cette période de la nativité, dans le ciel étoilé, la présence de la constellation de la Vierge, dans laquelle brille le Bouvier (appelée Bouvier : gardien de bœufs, ou Berger par les anciens sumériens). Le signe voisin est celui du Lion, représentant la tribu de Juda, dont Jésus est issu par son père. Dans le Cancer brille la constellation des Anes (appelée par les grecs Phatnè, qui veut dire la crèche). Bien. Nous voilà avec Marie, Joseph, le bœuf et l’âne, la crèche, les bergers.

 

 

 

 

 

 


Les rois mages


rois_mages_17aNous arrivons à la fin de cette période, avec la venue des mages. Extraits de l'Évangile de Matthieu (II, 1-2 & 10-11), bible de Jérusalem :

 

 

 

1 Jésus étant né à Bethléem de Judée, au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem en disant :
2 "Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu, en effet, son astre à son lever et sommes venus lui rendre hommage."

10 À la vue de l'astre ils se réjouirent d'une très grande joie.
11 Entrant alors dans le logis, ils virent l'enfant avec Marie sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage ; puis, ouvrant leurs cassettes, ils lui offrirent en présents de l'or, de l'encens et de la myrrhe.

rois_mages_11aJe préfère quand à moi la traduction de Chouraqui :

 

 

 



1 Quand Iéshoua' naît à Béit Lèhèm en Iehouda, dans les jours du roi Hèrôdès, voici, des mages du levant arrivent à Ieroushalaîm et disent :
2 "Où est-il, le nouveau-né, le roi des Iehoudîm ? Oui, nous avons vu son étoile au levant, et nous venons nous prosterner devant lui".

10 Ils voient l'étoile et se réjouissent d'une très grande joie.
11 Ils viennent dans la maison et voient le petit enfant avec Miriâm, sa mère. Ils s'inclinent et se prosternent devant lui. Puis ils ouvrent leurs trésors. Ils lui offrent des présents d'or, d'oliban et de myrrhe.

rois_mages_75aLes mages n’apparaissent que dans Matthieu, Luc quand à lui ne parle que des bergers. Ces mages viennent du levant, de l’orient. Le mot mage est originaire de la Perse ancienne (magus), où il désigne au départ, selon Hérodote, les membres d'une tribu mède, une ethnie ou plus exactement une caste, à qui l'ensemble de la tradition grecque attribue le monopole sacerdotal. La racine mag signifie science, sagesse. A la fin du VIe siècle avant notre ère, Darius Ier vainquit le mage Gaumata qui s’était proclamé roi de Perse. Au Ve siècle, les mages devinrent les prêtres officiels de la Perse, participant au pouvoir politique. Ils pratiquaient un culte solaire, se basant sur d’anciennes pratiques chamaniques, l’astronomie, l’astrologie et la divination.

 

 

rois_mages_50aIls furent par la suite, ayant adopté les mythes venus de Bactriane à l’est, considérés comme des pratiquants du zoroastrisme, réforme du mazdéisme, puis, prenant une connotation péjorative, comme des occultistes pratiquant la « magie » à l’époque hellénistique. Ils portaient déjà un bonnet, ancêtre du bonnet phrygien bien connu, porté par les peuples indo-iraniens et leur divinité, Mithra. A cette époque, les mages devinrent prêtres sacrificateurs. Ils adoraient Anahita l’immaculée (ou Nahid, devenue la planète Vénus) ancienne divinité associée à Ishtar ou à Sarasvati, et Mithra, qui devint son fils.

 

 

 

 

 

 

rois_mages_49aIl est intéressant de savoir que le zoroastrisme introduisit l’idée de la résurrection, associée à la venue du Saoshyant, le sauveur, le messie né d’une vierge. Plus tard, le Saoshyant devint l’envoyé d’Ahura Mazda, l’incarnation divine de Mithra dans un homme qui devra ramener l’âge d’Or. Il sera contré par l’envoyé d’Ahriman, un faux messie trompeur. L’islam shiite fit du Saoshyant le 13ème imam.

 

 

 

 

 

 

 

Nos mages présents à la nativité sont donc les descendants de ces mages persans. L’écrivain Tertullien leur donna le titre de roi au IIe siècle, par analogie avec le Psaume 72 :

9 Devant lui se prosterneront les habitants du désert, et ses ennemis mordront la poussière.
10 Les rois de Tharsis et des îles paieront des tributs; les rois de Saba et de Méroé offriront des présents.
11 Tous les rois se prosterneront devant lui; toutes les nations le serviront.

Le seul personnage connu ayant vraiment eu le titre de roi et de prêtre fut Melchisédech, roi de Salem.

rois_mages_76aLes liturgies syrienne et arménienne font mention de douze mages, mais leur nombre fut estimé à trois par le théologien Origène au IIIe siècle, afin qu’il corresponde aux trois présents que furent l’or, la myrrhe et l’encens. Ces trois présents sont habituellement considérés comme représentant les trois aspects du Christ, fils de Dieu (or), prêtre (encens) et homme (myrrhe) ou les trois pouvoirs, royal, sacerdotal et spirituel, qui sont, depuis le XIVe siècle, représentés sous forme de trois couronnes sur la tiare papale. L’or symbolise la royauté, la lumière solaire. L’encens, ou oliban, issu d’une plante sacrée, est utilisé pour élever la prière vers le ciel, pour purifier. Il symbolise donc la fonction sacerdotale. La myrrhe, qui servait à embaumer les morts, rappelle la condition mortelle des hommes et le cycle de la vie.

rois_mages_6aLeurs noms apparurent au VIème siècle, dans un manuscrit conservé à la Bibliothèque nationale de France à Paris, le « Excerpta Latina Barbari » : Bithisarea, Melichior et Gathaspa. L’ « Évangile arménien de l'Enfance », écrit apocryphe datant à peu près de la même époque, leur donne les noms de Balthazar, Melkon et Gaspard, respectivement rois d’Arabie, de Perse et d’Inde. A la fin du XIIIe siècle, Jacques de Voragine dans sa "La Légende dorée", les nomme en trois langues différentes : Appellius, Amérius et Damascus en latin, Galgalat, Malgalat et Sarathin en hébreu, Caspar, Balthasar et Melchior en grec :

« Le premier des Mages s’appelait Melchior, c’était un vieillard à cheveux blancs, à la longue barbe. Il offrit l’or au Seigneur comme à son roi, l’or signifiant la Royauté du Christ. Le second, nommé Gaspard, jeune, sans barbe, rouge de couleur, offrit à Jésus, dans l’encens, l’hommage à sa Divinité. Le troisième, au visage noir, portant toute sa barbe, s’appelait Balthazar ; la myrrhe qui était entre ses mains rappelait que le Fils devait mourir ».


roi_mages_2aAu XVIIIe siècle, Catherine Emmerich, dans l’une de ses visions, les nomme Théokéno, Mensor et Saïr. Je conseille d’ailleurs, bien que ce soit un peu fastidieux, la lecture de cette vision. Il faudra savoir lire entre les lignes, faire abstraction du voile religieux, et laisser parler son intuition. La symbolique de la vision est époustouflante. Ici.
Paul Sédir, dans « l’enfance du Christ » publié en 1926, s’appuyant sur un récit de Bède le vénérable, moine anglais du VIIe siècle, « Expositio in Matthaei Evangelium », les nomme Melchior, de la race de Sem, roi d'Arabie (Asie), Gaspar, de la race de Cham, roi de Saba ou d'Ethiopie (Afrique), et Balthazar, de la race de Japhet, roi de Tharsis (Tartessos en Espagne ?) (Europe). Les trois branches de l'arbre noachique sont ainsi représentées.

rois_mages_13aL’étymologie des noms peut apporter une dimension supplémentaire à la symbolique.
Melchior, qui s’apparente à Melchisédech (le roi de justice, de racine Melek), est le roi de lumière.
Balthazar aurait comme racine Bal, ou Bel, Sharra et Outsour, issu de l’akkadien, serait le protecteur du maitre, ou de la vie. Les seigneurs des Baux-de-Provence se disent ses descendants, et ont adopté comme devise « Au hasard Balthazar ».

 

 

rois_mages_15aPour Gaspard, deux possibilités : issu de l’hébreu ghaz, trésor, et bar, administrer, il serait le gardien du trésor. Du latin gaspardus, issu lui-même du sanskrit gathaspa, il serait celui qui voit, le voyant. D’après les « Actes de Thomas », apocryphe du IIIe siècle, Thomas aurait visité le roi indo-parthe des scythes, installé au Cachemire, Gondopharès Ier ou Goudnaphar. En arménien, son nom s’écrit Gathaspar. Cela confirmerait l’hypothèse d’un Gaspard roi de l’Inde.

 

 

 

 

rois_mages_4aLa plus ancienne représentation connue des rois mages se trouve dans la catacombe Sainte Priscille de Rome. C’est une peinture murale datant du IIIe siècle. Trois silhouettes de couleurs différentes semblent se précipiter.

 

 

 

 

 

rois_mages_9aUne sculpture du IIIe siècle conservée au musée paléochrétien du Vatican les montre devant la Vierge.

 

 

rois_mages_18aPlusieurs sarcophages du IVe siècle les représentent, ainsi que la célèbre mosaïque de l'église Saint-Apollinaire de Ravenne, datant du VIe siècle.

 

 

 

 

 

rois_mages_3aLes mages, blancs de peau, sont représentés en costume perse, toujours de différentes couleurs, bonnet phrygien, pantalon et chemise serrée par une ceinture. Les offrandes sont faites sur de simples plats, dans l’attitude de révérence des vaincus face au vainqueur. Marie est toujours représentée assise avec l’enfant sur les genoux.

rois_mages_77aL'Eglise byzantine introduit l’image du premier mage portant un genou à terre (symbole de l’initié) et d’un ange montrant une étoile. A partir du XIe siècle, les mages porteront le costume royal, longue robe et couronne. Au XIIe siècle, ils sont montrés représentant les 3 âges de la vie : l’adolescence avec Gaspard jeune et imberbe, Balthazar l’homme mûr portant la barbe, et Melchior, le vieillard chauve à barbe blanche. A partir du XIIIe siècle, le premier mage est représenté s'agenouillant, le deuxième se retournant pour montrer l'étoile au troisième. Ce n’est qu’au XIVe siècle que les bergers apparaissent.

 

 

 

Les rois mages après leur visite s’en retournèrent chez eux. Nous possédons un ancien témoignage, celui de Marco Polo, qui raconte dans son « Livre des merveilles du monde » avoir visité leur tombeau en Perse, dans la ville de Saba (ou Saveh, l'un des plus importants observatoires astronomiques d'Asie) :

"En Perse est la ville de Saba, de laquelle les trois rois mages sont partis [...] et dans cette ville ils sont enterrés, dans trois grands et beaux monuments. Et parmi ceux-là existe un bâtiment carré, magnifiquement conservé. Les corps sont toujours entiers, avec leurs cheveux et leurs barbes".

rois_mages_79aMarco Polo parle d’une légende qu’il recueillit sur place : les mages, ayant donné leurs présents à un prophète nouvellement né en Palestine, reçurent à leur tour un cadeau, un coffre à ne pas ouvrir. Curieux, ils passèrent outre l’interdiction et n’y trouvèrent squ’une pierre. Déçus, ils la jetèrent au fond d’un puits. Il en surgit alors une grande flamme qui ne devait jamais s’éteindre, et dont ils prélevèrent une partie qu’ils ramenèrent à Saveh. Ils la placèrent dans un sanctuaire appelé le château des adorateurs du feu. La forteresse de Takht e Suleiman, au nord de L’Iran, où se trouve d’anciens temples dédiés à l’eau et au feu, pourrait correspondre à cet endroit.

 

 

rois_mages_14aLe feu cher aux initiés, celui qui donne le baptême de l’esprit, et la lumière, quelque soit sa forme, sont largement représentés dans la symbolique des rois mages. Nous retrouvons la brillance de l’étoile, Gaspard le gardien du trésor, Melchior le roi de la lumière portant l’or, symbole de la lumière solaire, le cycle solaire des 12 jours. Jean de Hildesheim, au XIVe siècle, raconte dans son « Historia Trium Regum » que le trépas de chacun des trois rois fut annoncé par une lumière aveuglante provenant d’un astre extraordinaire.

 

 

 

 

 

rois_mages_10aLeur sépulture fut retrouvée, raconte Jean de Hildesheim, par sainte Hélène en 330 (elle a du faire souvent appel à saint Antoine celle là, vu le nombre de choses qu’elle ramena d’orient…). Elle fit déposer leurs corps dans la basilique Sainte-Sophie de Constantinople. Ils furent offerts à la ville de Milan par le souverain byzantin Manuel Ier Comnène. L’évêque Eustorge les transporta donc à Milan. Frédéric Barberousse prit Milan, les reliques furent ramenées à Cologne en 1164. La cathédrale de Cologne fut construite à cet effet, qui possède toujours la chasse reliquaire contenant leurs ossements. La ville depuis lors possède trois couronnes dans ses armes.

 

rois_mages_12a« La châsse d'or exposée dans le chœur de la cathédrale contient les ossements de trois hommes, enveloppés dans une pièce de tissu. Le reliquaire fut ouvert une première fois en 1863 et révéla un ensemble d'ossements mélangés, qui permirent de reconstituer trois squelettes masculins. L'observation des sutures osseuses de leurs crânes trahissaient trois âges différents, conformément aux représentations traditionnelles des mages. Des examens plus approfondis furent menés au siècle suivant. En 1981, l'évêché de Cologne s'adressa à un spécialiste des tissus antiques, le professeur Daniel de Jonghe, du musée royal d'art et d'histoire de Bruxelles. On lui confia l'examen détaillé de la toile qui entourait les reliques. Cette analyse s'avéra fort instructive. L'étoffe est composée de fils de soie de Chine croisés avec des fils d'or. Elle est teinte avec de la pourpre, un colorant hautement précieux extrait de coquillages, et en l'occurrence cette pourpre provient de la région de Tyr. Par analogie avec un autre tissu rigoureusement identique trouvé à Palmyre dans un édifice occupé entre 103 et 272, on a pu conclure qu'elle fut confectionnée entre le Ier et le IIIe siècle de notre ère. Des lambeaux de vêtements trouvés sur les ossements furent également analysés. Ce sont des étoffes précieuses qui relèvent de trois fabrications différentes : deux sont en tissu damassé et un en taffetas. Toutes viennent du Proche-Orient et datent aussi de l'Antiquité tardive. Ces résultats sont cohérents avec ce que l'on sait de l'histoire de ces objets, s'il est exact qu'ils remontent à l'époque romaine. »


Les présents sont, quand à eux, conservés au monastère Saint-Paul du Mont Athos, dans un reliquaire en or du XVe siècle, et proviendraient de Constantinople où ils étaient déjà vénérés au IVe siècle.

rois_mages_80aRevenons à nos rois mages. La présence de symboles hermétiques est flagrante. Leurs nombre, la couleur de leurs manteaux, représentent les 3 phases du grand œuvre alchimique, l’œuvre au noir, au blanc puis au rouge, qui amènera à la transmutation du vil métal en or. L’étoile les guidant apparaît dans l’une des phases de l’œuvre sur la matière première. Elle est, dit-on, plus marquée dans la voie sèche de l’antimoine. Elle guide vers l’enfant roi, vers la fin de l’œuvre.

 

 

 

 

 

 

rois_mages_23aLa symbolique est présente bien sur dans la galette des rois (ronde et dorée comme le soleil, ronde et striée comme le zodiaque), celle que l’on fabrique le jour de l’Épiphanie. Dans l’une des phases de l’œuvre, la matière (la galette, dont le nom provient de galet, le caillou modelé par la puissance de l’eau, lui-même issu de la racine celte Gal, pierre) prend la forme d’un galet, plate et arrondie. Elle est marquée sur le dessus de lignes entrecroisées en forme de losanges. C'est ce qu'on appelle l’Étoile des Mages, le signe que l'œuvre est en bonne voie. Sa structure lamelleuse, appelée terre feuillée (représentée aussi par un livre fermé), ressemble à de la pâte feuilletée. Faire cuire une galette, c’est transformer sa structure en y faisant pénétrer le rayonnement du feu.

rois_mages_81aC’est ce qui permet les noces alchimiques du roi et de la reine, qui donneront naissance au petit roi (régulus), que les adeptes nommaient le Dauphin, le fils du soleil, embryon de la pierre philosophale que nous reconnaissons dans la fève (assonance de faba, la fève, avec phebos, le soleil). Elle prendra la forme d’un baigneur, d’un poisson. Fulcanelli, dans ses « Demeures philosophales », en parle longuement :

 

 

 

 

 

« Le petit baigneur est inclus à la façon d'un signet de livre. Et sur la croûte de la galette on dessine des fils entrecroisés – des rets ou filets. Par ce symbolisme plus moderne, nous prenons conscience que pour être roi, même ne serait-ce que durant une soirée, il faut être marqué : il est ainsi indispensable de recevoir un signe céleste qui s'inscrit dans le déroulement d'un fait cosmique».

rois_mages_82aLa fève, à cause de sa forme embryonnaire symbolisant le fœtus, était considérée chez les anciens égyptiens comme permettant la réincarnation. Ils enterraient leurs morts dans des champs de fèves.

rois_mages_25a

 

 

 

 

 

 

Il est dit que Pythagore mourut pour n’avoir pas voulu traverser un champ de fèves alors qu’il était poursuivi par ses ennemis. Il dit, dans ses « Discours Sacrés » :

« Elles servent de point d'appui et d'échelle pour les âmes pleines de vigueur, quand, des demeures de l'Hadès, elles remontent à la lumière».

Les grecs se servaient de fèves blanches et noires comme jetons de vote pour l'acquittement ou la condamnation d’une personne. Les romains reprirent cet usage afin de désigner le roi du banquet lors des Saturnales.

rois_mages_42Ces fêtes étaient célébrées aux alentours du solstice d’hiver en l’honneur de Janus, le dieu à deux têtes. Selon la légende, Saturne (souverain de l’âge d’or de l’humanité qui enseigna l’agriculture) les créa pour lui en remerciement de son hospitalité lors de son affrontement avec Jupiter, son propre fils. Janus signifie passage, la porte d’une maison se dit en latin janua. Il est le dieu qui préside à toute espèce de transition d'un état à un autre.

 

 

 

 

 

 

rois_mages_38aLors des Saturnales, l’égalité de tous les hommes était de mise. Maitres et esclaves échangeaient leurs vêtements et leurs attributions. Le roi élu lors du banquet avait l’autorité suprême et tout était permis. Les plus aisés se faisaient des cadeaux, comme des chandelles de cire, symbole de lumière. Le Moyen-âge reprit cette tradition avec la fameuse fête des fous, que l’on connaît de nos jours sous la forme du carnaval.

 

 

 

orion_aFulcanelli nous a dit que « pour être roi, même ne serait-ce que durant une soirée, il faut être marqué : il est ainsi indispensable de recevoir un signe céleste qui s'inscrit dans le déroulement d'un fait cosmique ». Durant la période du solstice d’hiver se trouve au milieu du ciel, près du signe du Taureau (symbole de l’ancienne religion, que l’on retrouve chez les égyptiens avec Apis, les iraniens avec Mithra, etc…) la constellation d’Orion. Trois étoiles forment son baudrier : Alnitak, Mintaka et Alnilam, appelés aussi les trois rois. Les rois qui ne retournent pas chez eux par le même chemin, ils continuent leur parcours dans le ciel, la mécanique céleste ne fait pas marche arrière.

 

 

 

 

epi 2a

En cette période se situe aussi la Saint-Jean, la fête de l’évangéliste au solstice d’hiver. De l’autre côté du zodiaque, nous avons un autre Saint-Jean, fête du Baptiste au solstice d’été. Ces deux personnages sont en rapport étroit avec le Christ/Roi. Le Christ, l’Évangéliste et le Baptiste sont respectivement la représentation du Spiritus, de l’Animus et du Corpus.

 

 

 

 

 

 

 

rois_mages_37bLes deux Jean représentent Janus aux deux visages, celui qui permet la transformation : « il faut qu’il croisse et que je diminue ».

Comme Janus, dieu des transformations, ou comme Mercure, alchimique ou non, comme Orion cheminant sur la voie lactée vers les Pléiades et son destin, cette période du solstice nous amène donc à une renaissance. Par les trois degrés de la connaissance de l’être, le corpus, l’animus et le spiritus, par la renaissance du Christ en nous et l’abandon du vieil homme, nous devenons re-nés, un homme nouveau qui a terminé les étapes du grand œuvre. Nous passons de l’homme au saint puis au sage.

 

 

 

 

rois_mages_33aLa connaissance de nous-mêmes et de notre réalité par l’ouverture de notre conscience est le but de toute initiation, chrétienne comprise.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://www.esoterisme-exp.com/Section_dossier/Noel/Noel_esoterique.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/Rois_mages
http://www.lexilogos.com/epiphanie.htm
http://www.web-libre.org/dossiers/rois-mages,1632.html
http://www.matiere-esprit-science.com/pages/breves/epiphanie.htm
http://gdelaage.over-blog.com/article-7316448.html
http://www.boulangerie.net/forums/bnweb/fete/galette.php
http://bible.archeologie.free.fr/roismages.html

"Les mystères de l'évangile de Matthieu" d'Henri Blanquart

"L'alchimie" de Bernard Roger

"Les demeures philosophales" de Fulcanelli

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19 décembre 2011

La symbolique du centaure



Centaure_2aLe centaure (et son symbolisme dans l’art roman en particulier, où il est le plus souvent la représentation de Chiron le sage) est issu de la mythologie grecque.

Deux sortes de centaures nous sont connues, l’une issue de l’union d’Ixion et d’une nuée qu’avait créée Zeus pour remplacer sa femme Héra, convoitée par Ixion, et celle de Chiron, issu de Cronos et de l'Océanide Philyra.

 

 

 

 

 

Centaure_5aNous ne parlerons pas de la première, habitant la Thessalie et l’Arcadie. Ces centaures, voisins des Lapithes qui les vainquirent et les chassèrent de la région, représentent la force brute animale. Nous parlerons de la deuxième, du centaure (sans tort, 100 or) Chiron.
Chiron, dont l’étymologie ramène au grec ancien Kheiro, qui veut dire main (demi-frère des 10 Dactyles, les doigts, eux aussi issus de Cronos, qui enseignèrent, coiffés de couronnes de chêne, les mystères à Orphée ainsi que l'usage du fer) représente quand à lui la sagesse et la science. Educateur de nombreux héros, Zeus lui offrit l’immortalité pour services rendus.

 

 

 

 

centaure_3aIl doit son apparence d’homme-cheval au fait que son père Cronos, marié à Rhéa, voulut s’unir à Philira. Surpris par sa femme, il s’enfuit sous la forme d’un cheval. Philira donna alors naissance à Chiron. Il fut alors éduqué par Artémis et Apollon, qui lui enseignèrent la chasse, la médecine, la musique et la divination. Il connaissait l’art de guérir par les plantes et l’art de la chasse.

 

 

 

 

 

 

centaure_8aChiron eut de nombreux disciples. Parmi les plus nombreux, nous pouvons citer les Dioscures (les jumeaux Castor et Pollux, fils de Léda, que Zeus séduisit sous forme d'un cygne), Enée (fils d’Aphrodite et d’Anchise qui fut frappé par la foudre de Zeus et resta boiteux), Palamède (inventeur du jeu de l’oie), Héraclès (tuant les serpents enfant), Aristée et son fils Actéon (aimé d’Artémis), Asclépios (fils d’Apollon, grand médecin à l’origine du Caducée), Jason (dit le guérisseur, conquérant de la Toison d’Or, époux de la magicienne Médée), Ulysse, Patrocle et Achille, fils de Pélée, lui-même fils de la nymphe Endéis, fille de Chiron. Achille est donc l’arrière petit fils de Chiron.

 

 

 

 

 

centaure_9aTout cela est souvent en rapport avec l’oie et les serpents, la magie, les boiteux, la foudre… Et les Argonautes (souvent cités par les alchimistes), navigant sur l’Argo, le bateau qui parle, l’art goth, l’argot, l’art gothique interprétable par le langage des oiseaux, à la recherche de la toison d’Or, la pierre philosophale. Nous sommes bien là dans une quête spirituelle.

 

 

 

 

 

 

 

centaure_13aLa mort de Chiron est aussi très symbolique. Il fut atteint par l’une des flèches d’Héraclès, empoisonnée par le sang de l'Hydre de Lerne. Où ? Au genou. Ah ? Un boiteux. Un claudiquant. Celui qui marche au pas de l’oie. Comme saint Roch sur le chemin des étoiles, le saint patron des chirurgiens, comme Pythagore au genou d’or, les maitres du feu et de la forge, comme celui qui, à cloche-pied, envoie son palet sur la Marelle, l’ancienne Mérelle, la Mère de El, la lumière. Ils ont tous parcouru le chemin initiatique, se rapprochant de la pierre philosophale, de la connaissance ultime.

 

 

 

 

 

centaure_14aRevenons à Chiron. Le poison lui causant d’horribles souffrances, ne pouvant mourir, il demanda la permission d’offrir son immortalité à Prométhée, celui qui apporta la connaissance aux hommes.

Zeus fit alors de Chiron une constellation.

Le centaure portant l’arc devient la représentation du Sagittaire (qui signifie « archer »), neuvième signe du zodiaque, dernier signe de l'automne. Le centaure-sagittaire peut être représenté flèche en arrière, en avant, ou au-dessus (les 3 décans du signe du Sagittaire).



 

centaure_15La flèche devient le symbole de la destinée : en la lançant, le centaure manifeste sa volonté de choisir sa cible. La flèche vise dans le ciel la constellation du Capricorne derrière elle, le Scorpion devant elle, puis elle remonte sur le Serpentaire pour aller jusqu’au Serpent et à l’Aigle au-dessus.

A noter que le Serpentaire, qui divise le Serpent en deux, est représenté par un homme portant un serpent autour de lui et représenterait Asclépios, qui fut éduqué par Chiron.

 

 

 

Centaure_4aCes trois positions du Centaure-Sagittaire peuvent se rapporter aussi à la triple nature humaine, corps-âme-esprit : arrière-avant-dessus. La flèche, de nature ignée comme la foudre, finalement ne visera autre chose que le centaure lui-même, le centre de son être. (Sagitta dérive du verbe latin sagire qui signifie percevoir rapidement)

 

 

 

 

 

 

 

centaure_17Le centaure est parfois représenté sur les chapiteaux romans entouré de pommes de pin. Grasset d’Orcet dans son livre «Matériaux cryptographiques» nous explique que le centaure et la pomme de pin se lisent « centur leupin », vulgairement saint Turlupin, monogramme des compagnons bâtisseurs du moyen-âge. Saint Turlupin contient aussi les noms de quatre dieux gallo-gothiques, ou du cycle de Thor, à savoir: “Can”, le chien; “Tur”, le taureau; “Leu”, le loup, et “Pen”, l’orfraie.

 

 

 

 

 

 

centaure_18Amusant d’ailleurs de voir comment la religion du livre traite ces animaux : « Le Lévitique - 11 - 13 : Voici, parmi les oiseaux, ceux que vous tiendrez pour immondes; on n'en mangera pas, c'est chose immonde : le vautour-griffon, le gypaète, l'orfraie». Le loup est traité de méchant prédateur, le chien de vil animal et le taureau ne sert que pour les sacrifices.

 

 

 

 

Centaure_7Le centaure dans les chapiteaux romans est souvent représenté avec un adversaire vil ou dérisoire, comme un lapin (que l'on retrouve sur une poterie grecque)....

centaure_10a

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous retrouvons notre saint dans le troisième couplet d’Au clair de la Lune :

centaure_1Au clair de la lune,
L'aimable Lubin,
Frappa chez la Brune,
Qui répond soudain :
Qui frapp' de la sorte ?
Il dit à son tour :
Ouvrez votre porte,
Pour le dieu d'amour

A son tour, Lubin ? Qui frappe chez la Brune, pour l’Amour. La Brune, la Noire, la Dame de sous terre ? Lubin serait alors son parèdre, Michel ?

 

 

 

centaure_20aNous retrouvons aussi saint Lupin dans le nom du héros de Maurice Leblanc, Arsène Lupin. Le jars, ou mâle de l’oie, se prononce en grec arsenic cana. L’arsenic (ou sel des philosophes), indispensable au grand œuvre alchimique. Ou Ar (préfixe latin d’addition, de renforcement) Sène (saint) Lupin, le grand saint Lupin.

http://misraim3.free.fr/divers2/esoterisme_dans_les_contes.pdf

19 septembre 2011

La symbolique de la roue de la Fortune



Trente_San_Vigilio_85Sur le transept nord de la cathédrale de Trente se trouve une rosace appelée la roue de la fortune. Effectivement, la symbolique de la rosace ne laisse aucun doute.

 

 

 

 

 

 

 

Trente_San_Vigilio_roue_de_fortune_6Tout d’abord le cercle, la roue, la rosace : de tout temps, pour célébrer le sacré, les civilisations ont connu soit des réunions en cercle, soit des rondes autour d’un feu, d’un arbre, d’une source, d’une statue. Les druides ont pratiqué ces  rondes, les évêques aussi et tout le monde connaît les   rondes de la saint Jean. Le rond, le cercle, la roue ont donc une valeur sacrée bien spéciale, symbole du monde en état de rotation.

 

 

 

 

 

 

Trente_San_Vigilio_roue_de_fortune_11Dans les représentations hindoues égyptiennes ou grecques, c’est le serpent qui est disposé en cercle et qui signifie ainsi la vie universelle dont l’agent magique, l’agent moteur, est la lumière.

 

 

 

 

 

 

 

 

Trente_San_Vigilio_roue_de_fortune_12C’est le serpent enroulé qui est au moyen-âge appelé ouroboros et, comme la circonférence  entourant les croix hermétiques, il représente pour les alchimistes, l’unité de la matière et en  même temps le fluide universel ou la rénovation perpétuelle de la nature. Ce n’est pas le cercle  en soi qui a une profonde signification sacrée, c’est le cercle en mouvement, c’est la ronde ou la   roue.

 

 

 

 

 

 

Trente_San_Vigilio_roue_de_fortune_10Pour les initiés extrême-orientaux, la fleur de lotus en rotation marque la connaissance suprême  et Bouddha est représenté dans les temples avec à ses côtés des roues, fleurs de lotus  stylisées (la roue du Dharma est aussi appelée roue de la loi ou Dharmachakra. 

 

 

 

 

 

 

 

Trente_San_Vigilio_roue_de_fortune_9Elle représente la loi Bouddhiste, enseignée par le Bouddha. Sa connaissance mène à la sagesse, à la discipline génératrice de bien-être, à l’éthique.

 

 

 

 

 

 

 

 

Trente_san_Vigilio_roue_de_fortune_14Pour la découvrir, il faut s’affranchir des illusions et des perceptions superficielles. Lorsque le Bouddha commence à enseigner, il met symboliquement en marche la roue de la loi. Elle symbolise aussi le cycle éternel de la réincarnation, le samsâra. C’est le principe de vie. En cercle aussi sont les représentations des chakras (dérivé du sanscrit et qui signifie roue ou disque).

 

 

 

 

 

 

Trente_san_Vigilio_roue_de_fortune_15aAu moyen-âge, en Europe, il en est de même avec les rosaces censées représenter le mouvement circulaire de la rose emblématique des initiés. C’est pourquoi la grande rosace des cathédrales était appelée à l’origine «rota», la roue.

 

 

 

 

 

 

 

Trente_San_Vigilio_roue_de_fortune_4Lucien Carny nous propose une explication supplémentaire : « La rosace est un abrégé encyclopédique des connaissances et des croyances depuis les temps anciens jusqu'au Moyen Age. Cet abrégé, cette image en raccourci de la nature et des quatre éléments, le microcosme, est représenté symboliquement par l'homme qui est la clef de la création et  aussi le Roi de la création divine.

 

 

 

 

 

 

 

Trente_San_Vigilio_roue_de_fortune_13Cette ascension de la roue de la fortune, c'est la tentative de reconquête de l'état primordial d'avant la chute. La chute de l'homme, c'est la dualité, l'histoire étant le déroulement de l'incarnation du Verbe Divin initiant l'homme à l'intelligence pour le conduire à la Connaissance. C'est l'obscurcissement, par la bêtise humaine, des  révélations divines conduisant à la perte du Verbe. C'est le passage du Paradis Terrestre qui est le centre de la roue, à la chute, c'est-à-dire aux rayons, jusqu'à la circonférence de la roue. Le temps est l'énorme illusion et la plus belle invitation au  sommeil.»

 

 

 

 

Trente_San_Vigilio_roue_de_fortune_3Puis la Fortune. Elle eut ses déesses : Fortuna (du latin fors : sort ou de fero : porter, apporter), la déesse romaine du hasard, était représentée tenant une roue à la main. Elle est aussi identifiée à Tyché. Dans la mythologie grecque, Tyché (du grec ancien Túchê : chance) est la divinité tutélaire de la fortune, de la prospérité et de la destinée d'une cité ou d'un État. Son équivalent germanique est Heil, le salut de l'âme. Tyché décidait du destin des mortels. Les représentations innombrables de la Fortune ont comme attributs principaux la roue, la sphère, le gouvernail, la proue de navire, la corne d'abondance. La déesse est tantôt assise, tantôt debout ; elle porte parfois des ailes.

 

 

 

 

 

Trente_San_Vigilio_roue_de_fortune_5La roue et la Fortune s’associent : bâtie sur le modèle de l’univers visible, la roue de fortune en intègre le symbolisme. Rien n’est fixe dans le cosmos sauf l’axe central, l’axe du monde matérialisé par l’étoile polaire et la pierre levée, le menhir, la montagne sacrée, ou l’arbre. La roue de la fortune est une image du mouvement du cosmos et de sa rotation autour de l’étoile Polaire, mais aussi du rythme des saisons, de l’alternance du jour et de la nuit, des cycles lunaires, de la course du soleil, de la course du Zodiaque dans le ciel, de la répétition des solstices marqués dans la chrétienté par la Saint-Jean d’été et la Saint-Jean d’hiver. Le recommencement est sans fin, inexorable.

 

 

 

 

 

Trente_San_Vigilio_roue_de_fortune_2Nous retrouvons ce thème dans l’arcane X du Tarot, qui clos le premier cycle décimal des arcanes majeurs. Elle met en mouvement le cycle suivant. Le X, 10, est symbole de l’univers, exprimant l’ensemble des connaissances humaines. Le 1, l’unité et le 0, la matière et le chaos duquel tout est sorti, représentent le créé et l’incréé, le commencement et la fin, la série des différents états que nous devons franchir jusqu'à notre libération finale.  5+5 représente les deux sens de courants contraires de la conscience : involution et évolution.
1 L’arcane X évoque la fin d'un cycle et le début d'un autre, le 10 c'est la Tetraktys de Pythagore. C'est le nombre parfait. Chez les Pythagoriciens, la Tetraktys est invoquée comme le dieu de l'Harmonie, qui préside à la naissance de tout être.
1+2+3+4=10, racine essentielle de 4,  nous ramène à l'arcane IIII, l'Empereur, que nous retrouvons en tant que roi au sommet de la roue, ou sphinx dans le Tarot. Ce personnage couronné, c'est le Vieux Roi, c'est Saturne, c'est le Grand Architecte, celui qui a créé le monde et le surveille. C'est également celui qui conduit la Vie ( Zoé Diaconé, conduire la vie), qui surveille le Zodiaque. Dans la Kabbale, Malkout est le royaume personnifié par le Roi assis au sommet de la rose. Le point central de la rose, c'est aussi le Soleil hermétique, autour duquel évolue toute la création, l'or des Alchimistes, le Logos.


Trente_San_Vigilio_5La roue de Trente est divisée par 12 colonnes à chapiteaux décorés de motifs végétaux, reliés par paires par un arc de manière à former douze pétales.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Trente_San_Vigilio_21Au centre, un personnage fait tourner une roue plus petite sur laquelle sont sculptées des feuilles de vigne et des grappes de raisin (la vigne, arbre sacré des grecs, symbole de la renaissance et de l’initiation, de l’accès au spirituel). Peut-être la représentation du temps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Trente_San_Vigilio_2Au sommet de la roue se tient un homme couronné, au sourire un peu ironique, tenant dans ses deux mains une coupe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Trente_San_Vigilio_87Sur le pourtour de la roue, 11 personnages (ce qui nous donne 12 avec le roi) semblent tomber à gauche

Trente_San_Vigilio_89

 

 

 

 

 

 

 

 

Trente_San_Vigilio_91et remonter à droite, ce qui donne à la roue un sens antihoraire.

Trente_San_Vigilio_92

 

 

 

 

 

 

 

 

Trente_San_Vigilio_aPetite remarque : le roi ainsi que deux autres personnages de la roue, portent une broche (une croix à l'intérieur d'un cercle) qui ferme son manteau. On retrouve la même sur l’un des atlantes du portail est de la cathédrale.

Trente_San_Vigilio_b

 

 

Trente_San_Vigilio_c

 

 

 

 

 

http://claudedarche-intuition.over-blog.com/article-arcane-x-la-roue-de-fortune-arcane-de-l-alternance-72436224.html
Miniature de l'Hortus Deliciarum de Herrade de Landsberg du XIIe siecle, Paris, Bibliothèque Nationale de France.

18 mai 2011

La symbolique de la chauve-souris


Artemis_1aLes anciens avaient remarqué que seules parmi les êtres volants, la chauve-souris portait des mamelles. Ils en ont fait un symbole de fertilité. Ils l'ont associée à Artémis aux mille mamelles. Artémis, associée à la Lune et la nuit,  sœur jumelle d'Apollon, associé au soleil et au jour.

Ovide (43 avant JC-17 après JC), dans ses Métamorphoses, change en chauves-souris les filles de Mynias qui refusent de se plier au culte de Bacchus. Eblouies par la lumière elles doivent alors se réfugier dans l’obscurité.

 

 

 

 

 

chauve_souris_3La chauve-souris, seul mammifère possédant des ailes, dispose d’un système comparable au sonar qui lui permet de se mouvoir avec aisance dans l’obscurité totale.

 

 

 

 

 

 

 

 

chauve_sourisPeu sculptée dans l'art roman, un peu plus à la Renaissance, elle possède deux aspects pour la symbolique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

chauve_souris_2L'aspect négatif, qui prit le dessus à partir du moment où les hommes ne furent plus reliés au divin et au spirituel. La chauve-souris devint alors l'image de l'hypocrisie et de la duplicité, porteuse de duplicité et de mort. C'est elle qui conduit les mauvais génies qui hantent les nuits, c'est elle qui devient vampire.

 

 

 

 

 

 

 

chauve_souris_6Dans l'aspect qui nous intéresse,  elle peut être le symbole lunaire de l'esprit contemplatif qui étudie les textes sacrés afin d'en découvrir le sens caché. Elle est alors l'évocation de l'âme à la recherche de la lumière, symbole de la renaissance, de l'initiation afin de s'ouvrir à un nouveau niveau de croissance. Cela la relie à la fertilité de l'esprit.

 

 

 

 

chauve_souris_4Certaines chauves-souris sont appelées oreillards. Elles maitrisent le son. Dans ce cas, elles sont à rapprocher de la symbolique de l'âne et de ses grandes oreilles qui peuvent écouter, qui ont de l'entendement.  La route de l'initié est alors éclairée dans le noir.

 

 

 

 

 

chauve_souris_5De nature hybride (les anciens pensaient que le dragon était le croisement d'une chauve-souris et d'un serpent), elle peut aussi représenter l'androgynat.

chauve_souris_1

18 avril 2011

La symbolique du serpent

 

Serpent_5aL’humanité telle qu’on la connaît, faite de chair et duelle, n’existerait pas sans le serpent qui, dans la Septante, est qualifié d’avisé (le temps passant, on le retrouve rusé dans la Vulgate. Le message n’est plus le même…).

 

 

 

 

 

 

ouroborosCe serpent avisé, on le retrouve dans les cosmogénèses diverses et variées, depuis l’aube des civilisations, maitre du principe vital des origines, maitre des énergies et des forces de la nature. Il sera ce qui anime, ce qui maintient. Il créera le temps en plus de la vie, dans sa représentation de l’ouroboros.

 

 

 

 

 



Atoum_3Les chaldéens n’avaient qu’un seul mot pour dire serpent et vie. Il sera dieu créateur aux origines comme Atoum chez les Egyptiens, représentant de l’incarnation de l’esprit dans la matière, maitrisant la vie, mais aussi la mort.

Il sera initiateur en portant les symboles des 4 éléments : la terre (la Déesse-Mère le maitrisera), le feu se transformant alors en dragon, l’air lorsque les ailes lui poussent (dragons ailés) et l’eau (vouivre). Il sera alors symbole des sciences, de la connaissance et de la sagesse.

 

 

 

 

 

 

Quetzalcoatl_1De part sa capacité à changer de peau, il sera symbole d’immortalité et de renaissance, comme Quetzalcoatl le serpent à plumes chez les Aztèques. Il deviendra protecteur sous la forme de l’uraeus au front des pharaons, guérisseur s’enroulant sur le bâton d’Asclépios. Chez les indiens, lové au niveau du premier chakra, il attendra d’être éveillé pour conduire à l’état de samadhi, état d’expansion illimitée de la conscience.

 

 

 

 

 



Caducee_dHermesL'image du serpent enroulé autour de l'arbre de la connaissance, du bâton d'Asclépios à la baguette d'Hermès, le caducée (les serpents: le feu et l’eau, la baguette : la terre, les ailes: le ciel) qui signifie le bâton du héraut, symbolise la communication, la connaissance et sa diffusion (voir le site sur la symbolique du caducée, très bien fait).

 

 

 

 

 

 

 

 

Caducee_alchimiqueEn alchimie, les deux serpents enroulés autour du caducée symbolisent le soufre et le mercure, les principes antagonistes, qui seront unis par le sel.

Caduc_e_alchimique1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

serpent_2aAlors, avisé ou rusé le serpent ? Il faut savoir que ce n’est qu’au Moyen-âge qu’il deviendra la représentation directe du mal, le Satan, responsable du péché de la femme. Même au début du christianisme, la secte gnostique des ophites, considérés comme hérétiques assez rapidement somme toute,  considérait Nahash (le serpent en hébreu) comme le héros apportant la connaissance sous forme du fruit défendu aux hommes, le démiurge créateur étant un être diabolique ne sachant que maudire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Serpent_6aComme les ouvrages ophites ont beaucoup servi de combustible, il ne nous reste que les témoignages de leurs ennemis, et quelques écrits originaux trouvés à Nag Hammadi. Irénée de Lyon, dans son livre « Contre les hérésies »,  en parle en ces mots :

« Certains disent que c’est la Sagesse elle-même qui fut le serpent : c’est pour cette raison que celui-ci s’est dressé contre l’Auteur d’Adam et a donné aux hommes la gnose ; c’est aussi pour cela qu’il est dit que le serpent est le plus rusé de toutes les créatures. Il n’est pas jusqu’à la place de nos intestins, à travers lesquels s’achemine la nourriture, et jusqu’à leur configuration, qui ne ferait voir, cachée en nous, la substance génératrice de vie à forme de serpent. »

6 février 2011

La symbolique de l'âne

Contrairement aux idées reçues, l'âne n'est pas que le symbole de la bêtise... Loin de là. Il y eut deux courants de symboles sur cet animal.

Simandre_St_alban_St_hymetiere_056"La tête d'âne est symbole de Mithra, emblème de la fin de l'initiation. Dans un graffiti des catacombes on montre une croix surmontée de cette tête (étrange union qui semble nous confirmer la possibilité d'une fusion de certaines communautés du rite de Mithra dans le christianisme).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

_ne_musicienDans une influence du rite de Mithra ne pouvons-nous pas inscrire cette insolite fête de l'âne qui subsistait en plein moyen-âge et où l'on dansait autour d'un âne ? Le conte initiatique de Peau d'âne repris par Perrault, mais bien antérieur, va nous montrer l'initiée revêtir tour à tour des robes de différentes couleurs pour finir par la peau d'âne... Dernière étape. Zoroastre, le Prophète Balaam ont un âne pour monture; dans l'antiquité il est la monture des sages et Jésus en chevauche un dans sa marche triomphale sur Jérusalem."

 

 

 

 

 

 

 

Peau_d_Ane_11"Peut-être serait-il bon avant de relire Peau d'Ane de feuilleter cet autre texte: L'âne d'or ou les métamorphoses, roman d'Apulée, ce philosophe latin d'origine africaine qui écrivait au deuxième siècle. Il y est raconté les transformations d'un certain Lucius depuis la chambre parfumée d'une prostituée de grand luxe jusqu'à l'athmosphère spirituelle d'un temple où le jeune homme se met en contemplation devant la statue de la déesse Isis. Une suite de métamorphoses accompagne l'évolution intérieure de Lucius. Celui-ci va plus loin que l'héroïne du conte de Perrault, il ne se revêt pas de la peau d'âne, il se transforme totalement en ce quadrupède et ce n'est que par l'intervention bénéfique d'Isis qu'il retrouve sa forme première."

 

 

 

 

 

Autun_Cath_drale_Saint_Lazare_31Mais revenons au conte de Perrault et au Roi propriétaire de cet âne (traduisons de cette si importante source de Sagesse, de Conseil, d'Initiation); ce Roi était nous dit le conteur "le plus grand et le plus aimé des monarques". Qui pourrait être désigné ainsi si ce n'est Dieu, oui, l'Éternel Dieu Très Haut.

 

 

 

 

 

 

Meillers__2_Mais alors, si nous avons bien reconnu Dieu en ce roi, comment ne pas reconnaitre en sa première épouse l'Humanité des temps anciens. Alors nous pouvons traduire ainsi le sens de Peau d'Ane.

L'Humanité nouvelle tente d'atteindre son plein épanouissement, chacun des appelés à cet état que certains appellent état de Rose-Croix et que l'Apôtre Paul désignait par: "la pleine stature du Christ", chacun de ces appelés doit "revêtir robe après robe", c'est à dire passer d'un enseignement à un autre jusqu'à ce qu'il soit enfin digne de revêtir la Peau d'Ane de l'Initiation absolue.

 

 

 

 

ane_vieleLe cheval symbolise la connaissance, l'âne a une mission spéciale: l'âne c'est la révélation.

Ce Maître âne, bien avant que Perrault ne le glisse dans son conte, des maîtres sculpteurs l'avaient ciselé dans la pierre tenant l'évangéliaire, comme dans la cathédrale de Strasbourg, ou jouant de la musique comme dans la cathédrale de Nantes; en chasuble ou en manteau de choeur, avec une mitre, avec une crosse, avec un rouleau, avec un livre, avec une flûte, avec une vièle, avec une trompette... Ce Maître âne est partout au lieu le plus apparent.

Étonnez-vous, étrangers au symbolisme, le bon Perrault rit dans sa barbe. Il a réussi à sauver le message asinaire en l'enveloppant dans un conte pour bambins. La Compagnie des Invisibles, la Secte des Dévots n'y ont vu que du feu et la police a laissé publier et diffuser l'histoire..."

 

 

 

 

 

Anzy_le_Duc_19Parfois, l'âne musicien joue de la lyre. Il se relève alors et se met sur deux pieds, dans une évolution du tellurique au cosmique, de l’horizontal au vertical. Il pourra maintenant montrer au pèlerin comment marcher sur le droit chemin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://www.gallican.org/peaudane.htm

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