Saint-Bonnet-le-Château, historique
Saint-Bonnet et ses environs furent habités dès le néolithique. Il nous en reste le beau dolmen de Luriecq.
Les celtes s’y établirent (les Ségusiaves), puis les romains et les francs. La cité, un camp fortifié, s’appelle au départ Castrum Vari. Elle prend le nom de Castel-Vair puis celui de Saint-Bonnet-le-Castel en 722, suite au passage du cortège funèbre ramenant le corps de Bonnet de Lyon à Clermont.
Nous connaissons l’histoire de Bonnet grâce à un récit écrit en 715 par un moine de l’abbaye de Manglieu. Bonnet naquit en Auvergne en 623. Son père, sénateur romain, lui fit faire des études de droit. Il passa à la cour de Sigebert III, roi d’Austrasie, puis à Marseille en 677 où il exerça la fonction de préfet, s’opposant au commerce des esclaves.
Puis il fut appelé à Clermont en 691 pour succéder à son frère Avitus à la charge d’évêque. Las de sa fonction, préférant l’ascèse, il démissionna en 701 et se retira à l’abbaye de Manglieu dans le Puy-de-Dôme.
Il partit pour Rome en pèlerinage, et mourut sur le chemin du retour, à Lyon, dans l’abbaye de l’île Barbe, en 710. Il fallut attendre 722 pour que Clermont enfin récupère son corps.
Le chemin que parcourut le cortège est jalonné de villages ayant pris son nom : Saint-Bonnet-le-Froid, Saint-Bonnet-le-Courreau, Saint-Bonnet-les-Oules, Saint-Bonnet-le-Château. Mais le nom de Bonnet, que prit notre saint, peut être aussi considéré comme une christianisation de Belénos. Son culte est alors en rapport avec un culte solaire.
Au XIII ème siècle, la seigneurie de Saint-Bonnet-le-château devint la plus importante du Forez. Une chapelle y est mentionnée pour la première fois en 1225, qui devait servir le château. Située à l’emplacement de l’actuelle collégiale, elle fut érigée en église paroissiale au XIV ème siècle.
Des murailles défensives furent érigées lors de la guerre de Cent Ans, puis le 8 mai 1400 fut posée la première pierre de la collégiale, grâce à un don fait par un marchand drapier, Jean Taillefer. Elle fut terminée en 1418. En 1562, le baron des Adrets s'empara de la ville, et saccagea l’église. Elle fut ensuite réaménagée jusqu'au XVIII ème siècle.
Le couvent des Ursulines
Construit en 1620 dans l’enclos de l’ancien château, le couvent abrite une copie de la vierge noire du Puy-en-Velay, brûlée pendant la révolution. Elle fut faite au Puy. Elle est signée Samuel Fécit et datée au revers de 1723.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Bonnet-le-Ch%C3%A2teau
http://www.insitu.culture.fr/article.xsp?numero=2&id_article=bd002-495
http://www.forez-info.com/encyclopedie/memoire_et_patrimoine/la_collegiale_saint-bonnet_588.html
http://www.st-bonnet-le-chateau.fr/contenu/collegiale.htm
http://www.bernard-guinard.com/Documents/saint_bonnet_le_chateau/Saint-Bonnet-le-Chateau.html
La collégiale de Saint-Bonnet-le-Château, description
Cette collégiale fut construite en gothique flamboyant au XV ème siècle sur une ancienne église datant du XII ème, elle-même remaniée au XIII ème.
Elle est de type basilical, et se compose d'une nef de quatre travées à trois vaisseaux. La pente du terrain s'accentuant vers l'est, un étage de soubassement qui contient une chapelle dédiée à la Vierge et à saint Michel, et connue pour ses peintures murales du XV ème siècle, fut aménagé sous le chœur lors de l’agrandissement de l’édifice. Malheureusement, je n’ai pu visiter l’intérieur : l’église était fermée.
Les deux tours encadrant la façade, reliées par une terrasse, s'élèvent au-dessus de la première travée de la nef. Elles présentent quelques différences qui traduisent des fonctions distinctes. La tour sud est conçue principalement pour la sonnerie. La tour nord, plus grande et située sur le point le plus élevé de la ville, servait aussi de tour de guet.
La façade ouest, datant du XVI ème siècle, possède un portail surmonté d'une rose et flanqué de deux piliers en forme de tourelles qui servent de contreforts. Le portail marque la transition du Gothique à la Renaissance. Il est encadré de part et d'autre par quatre niches vides surmontées d'un dais.
De l’ancienne église du XIII ème siècle ne restent que deux chapelles, à gauche du porche ogival nord, dont les baies à deux formes sont surmontées d'un oculus.
Le mur porte quand à lui une corniche ornée de motifs sculptés qui pourrait dater du XII ème.
Le porche sud, qui donne accès à la chapelle basse, est bien conservé. Il comporte deux accolades flanquées de pinacles. Les célèbres momies de Saint-Bonnet, une trentaine de corps bien conservés grâce à la composition du sol (présence d’alun et d’arsenic), furent découvertes en 1837.
La légende rapporte que ces gens furent victime du baron des Adrets en 1562. Des recherches au carbone 14 ont montré que les momies dataient en réalité des XV ème, XVI ème et XVII ème siècles. Il s'agit en fait simplement du caveau d'une famille de notables locale.
Sur le contrefort central, cette tête m’a parue bizarre. Les énergies présentes ne sont pas du meilleur cru… Est-ce du aux « momies » conservées dans un caveau de la crypte ? Finalement, je ne regrette pas de n’avoir pas pu y entrer. Il y a des endroits qui m’attirent, et d’autres.... J’ai eu beaucoup de mal à faire ce reportage.